AFP Top News

30 ans de prison requis contre le compagnon d’Aurélie Langelin, accusé de l’avoir tuée

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis mercredi devant la cour d’assises du Nord contre le compagnon d’Aurélie Langelin, décédée en mai 2021 à Douai (Nord) des suites de violences, après avoir déposé plusieurs plaintes contre lui.L’avocat général a estimé, lors de ses réquisitions, que ce meurtre était l’aboutissement d’un “long processus de destruction” de la victime. L’accusé “a tabassé Aurélie jusqu’à ce que mort s’ensuive”, a-t-il affirmé. L’accusé, qui a refusé de comparaître pendant l’essentiel des débats, n’a pas assisté aux réquisitions.Aurélie Langelin, 33 ans, mère d’une adolescente de 14 ans, est morte dans la nuit du 30 au 31 mai 2021 au domicile de son concubin, où elle résidait régulièrement.Les experts ont relevé sur son corps plus d’une centaine de lésions traumatiques et un grave traumatisme crânien “nécessairement” causé par des violences commises par un tiers, selon l’enquête. Quelques heures avant le drame, des policiers étaient intervenus pour un “différend de voisinage” au domicile de l’accusé. Ils avaient constaté qu’Aurélie Langelin avait un hématome à l’oeil, mais la jeune femme avait nié toute violence. “On ne demande pas à une femme victime de violences conjugales si elle est victime alors qu’elle est à côté de son agresseur”, a regretté dans sa plaidoirie l’avocat de la famille, Me Damien Legrand.Après ce drame, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, avait saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui a conclu à l’absence de faute des services de police. La famille de la victime avait porté plainte pour non-assistance à personne en péril contre quatre policiers intervenus une première fois le soir du drame, mais cette procédure a été classée sans suite, selon les avocats de la famille et de l’accusé.Âgé de 42 ans, l’accusé conteste les faits qui lui sont reprochés. Lors de l’enquête, il a affirmé que la victime était “saoule”, qu’elle était tombée à de nombreuses reprises et s’était auto-infligée ses blessures. “Je défends un homme qui nie les faits depuis le premier jour avec véhémence”, a plaidé l’avocat de l’accusé, Me Pierre-Jean Gribouva, qui a demandé son acquittement. L’accusé avait déjà été poursuivi fin 2018 pour des violences envers la victime. Il avait cependant été relaxé après que celle-ci eut retiré ses accusations.Peu de temps avant sa mort, Aurélie Langelin avait déposé une nouvelle plainte pour “menaces de mort”, dans un contexte de séparation, qui a conduit au renvoi de l’accusé devant le tribunal correctionnel de Douai en avril.

Consentement: le texte modifiant la définition pénale du viol adopté en commission à l’Assemblée

Les députés ont adopté mercredi en commission une proposition de loi transpartisane visant à modifier la définition pénale du viol pour y intégrer la notion de consentement, un texte à la portée symbolique forte, partiellement réécrit afin d’y inclure les remarques formulées par le Conseil d’Etat.L’introduction de la notion de consentement dans le droit pénal fait débat tant chez les juristes que les associations féministes. Les opposants craignent qu’elle conduise à centrer l’enquête sur l’attitude de la victime. Mais pour la corapporteure du texte, l’écologiste Marie-Charlotte Garin, “malgré l’omniprésence de la question du consentement tout au long de la procédure judiciaire, la loi française reste silencieuse sur ce point crucial”, ce qui “ouvre la voie à des malentendus, voire à des instrumentalisations du consentement par les auteurs des agressions”.L’idée est donc de donner “des indications pour clarifier ce que peut être le consentement et ce qu’il ne peut pas être”, afin de servir de “boussole”, a-t-elle poursuivi. Coécrite avec la députée macroniste Véronique Riotton, la proposition de loi spécifie donc la notion de consentement pour permettre aux juges et enquêteurs de mieux apprécier son défaut.A l’heure actuelle, selon le code pénal, le viol est constitué lorsqu’il est commis par “violence, contrainte, menace ou surprise”.Ce qui ne permet pas, selon l’exposé des motifs de la proposition de loi, “de couvrir un grand nombre de cas”: “sidération, situations d’emprise et de coercition, stratégies développées par certains agresseurs d’exploitation de la vulnérabilité des victimes”. La proposition de loi adoptée en commission ajoute donc la notion de non-consentement au code pénal. Et établit que “le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable”, qu’il “est apprécié au regard des circonstances environnantes”, et qu’il “ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”. Des formulations issues d’un avis du Conseil d’Etat, que les deux corapporteures ont fait adopter par la commission des Lois par voie d’amendement.  Le texte, signé également par les présidents des groupes macroniste et écologiste Gabriel Attal et Cyrielle Chatelain et écrit à l’issue d’une année de travaux et auditions, sera examiné le 1er avril dans l’hémicycle. – Curseur sur la victime ? -La proposition de loi a été adoptée en commission sans vote contre, mais avec des abstentions, notamment des groupes Rassemblement national (RN) et ciottiste UDR.Le groupe socialiste, divisé sur la question, avait lui laissé une liberté de vote à ses membres. La députée PS Céline Thiébault-Martinez a indiqué à l’AFP s’être abstenue.”Je le dis en tant que féministe engagée depuis de nombreuses années sur cette question, cette réforme soulève de profondes inquiétudes chez les avocats, les magistrats, les associations qui accompagnent les victimes”, a-t-elle déclaré lors des débats.La proposition de loi “réorienterait l’attention des juges, et à travers eux l’attention de la société toute entière, sur le comportement de la victime”, a-t-elle estimé. Mais selon Mme Garin, la définition actuelle “n’empêche pas que les victimes soient au cÅ“ur du débat, avec en plus une instrumentalisation de la notion de consentement, qui est partout mais qui n’est pas clairement définie”. En outre, après le procès des viols de Mazan, il “y a une attente forte des Français d’un changement de la loi”, selon elle.Avant mercredi, une partie du monde judiciaire, comme par exemple le conseil de l’Ordre des avocats de Paris, ou des associations féministes, telle que Osez le féminisme, se sont inquiétés d’une possible inversion de la charge de la preuve: reviendra-t-il aux plaignants de prouver qu’ils ne sont pas consentants ? Une crainte balayée par le Conseil d’Etat dans son avis rendu début mars, pour qui l’enquête ne sera “évidemment pas dirigée vers le plaignant” mais “vers l’auteur”.Les violences sexuelles faisaient aussi l’objet d’un débat mercredi au Sénat, où la commission des Lois a adopté un texte de la ministre Aurore Bergé pour introduire dans le code pénal le concept sociologique de “contrôle coercitif”, ce mécanisme de domination observé dans les violences conjugales. Les sénateurs ont néanmoins apporté d’importantes modifications au texte, préférant intégrer ce concept à la répression du harcèlement sur conjoint, plutôt que de créer une nouvelle infraction à part entière.

Exploitation minière en eaux profondes: un retour à la normale de la vie marine peut-être “impossible”

Plus de quarante ans après un test d’exploitation minière en eaux profondes, des chercheurs ont observé de timides signes de vie sur le site, mais un retour à la normale y sera peut-être “impossible”, met en garde une étude publiée mercredi dans Nature.Des scientifiques basés au Royaume-Uni ont cherché à évaluer les conséquences de l’extraction dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), immense plaine à plus de 4.000 mètres de profondeur, dans les eaux internationales entre Hawaï et le Mexique.Un test y a été mené en 1979 avec une machine qui a raclé le fond marin, en retirant les nodules, ces galets de métaux comme le cobalt et le manganèse, aujourd’hui très recherchés pour les batteries, les panneaux solaires ou les écrans tactiles.Les scientifiques ont étudié le site en 2023 et observé que les traces de cette activité étaient toujours bien visibles 44 ans plus tard.”Le nombre d’animaux a été réduit pour beaucoup d’espèces à l’intérieur des traces mais nous avons aussi observé les premiers signes de rétablissement biologique”, a souligné l’auteur principal de l’étude, Daniel Jones, du Centre national d’océanographie (NOC) britannique.Les scientifiques ont observé des créatures plutôt petites et mobiles à l’intérieur de la zone d’extraction mais les animaux plus gros qui se fixent sur le plancher océanique y étaient toujours “très rares”.Les effets de l’extraction durent probablement “de nombreuses décennies au moins” et un plein retour de la vie est peut-être “impossible” avec l’extraction des nodules, qui servent d’habitat pour la vie marine. Cette mise en garde intervient au moment où les pays débattent de la création d’un premier code minier que l’Autorité internationale des fonds marins est censée finaliser cette année. Les défenseurs de l’environnement s’opposent à toute exploitation minière et veulent protéger la biodiversité, largement méconnue, de ces abysses.Daniel Jones a localisé le site du test de 1979 en parcourant les archives. Selon lui, cette expérimentation cache une histoire rocambolesque: la CIA essayait à l’époque de retrouver un sous-marin nucléaire russe, utilisant l’exploitation minière comme couverture.Mais l’agence de renseignement américaine a fini par louer son bateau pour une véritable opération d’extraction.”Nos résultats ne disent pas si l’exploitation minière en eau profonde est socialement acceptable. Mais ils fournissent les données nécessaires pour prendre des décisions politiques mieux informées”, a souligné Adrian Glover, du Musée d’histoire naturelle de Londres, co-auteur de l’étude.

Crépol: Eric Zemmour condamné pour injure raciale

Le président du parti d’extrême droite Reconquête Eric Zemmour a été condamné mercredi à une peine de 9.000 euros d’amende, qui faute de versement peut donner lieu à son incarcération, pour injure raciale concernant des propos où il opposait “deux France” dans l’affaire de Crépol.Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d’une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés dans la soirée.L’affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l’extrême droite l’élevant en emblème d’une insécurité dans les zones rurales due, selon elles, à des habitants de quartiers urbains défavorisés.Interrogé sur une expédition punitive de militants d’ultradroite qui avait suivi, Eric Zemmour avait reproché aux “médias” et au “gouvernement” un “écran de fumée”, “ridicule” par rapport “au meurtre de Thomas” et aux “dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes”.”Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid”, avait déclaré Eric Zemmour le 30 novembre 2023 sur RMC et BFMTV.Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses sorties sur l’islam, l’immigration ou l’histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos et revendiqué sa liberté de parole.- “Généralisation grossière” -Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours amende à 150 euros, a souligné que l’ex-candidat à la présidentielle tient un “discours essentialiste en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent” et “désigne comme assassins (…) les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de +racailles+”.Il a ainsi proféré “de graves injures”, “en direct” dans “des émissions de grande écoute (…) dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments”, selon les juges. Et ce “à un moment très tendu où deux camps antagonistes étaient susceptibles de commettre des actions violentes et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles voire des phénomènes d’émeutes”.Le tribunal a en revanche relaxé M. Zemmour pour un autre passage de l’interview, malgré son utilisation de “termes clivants et excessifs en convoquant les notions d’+invasion+ et d’+islamisation+”.Eric Zemmour a annoncé dans une déclaration qu’il faisait “bien sûr” appel, soutenant qu'”il est inadmissible que la vérité soit à ce point bâillonnée dans notre pays”.Reprenant un concept originellement théorisé et diffusé par l’extrême droite et contestée par des sociologues, il a affirmé que “le racisme anti-blanc tue, mais, en France, ce sont ceux qui le combattent que la justice sanctionne”.Dans un jugement distinct, Eric Zemmour a également été relaxé mercredi pour des messages sur Twitter (devenu X) dans lesquels il évoquait en octobre 2022 le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans.”Dhabia B, Amine K, Friha B et Rachid N, ce sont les noms des quatre suspects algériens dans l’affaire du meurtre de Lola. Quand défendrons-nous nos enfants contre ces francocides qui sont toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes ?”, s’interrogeait-il.Le tribunal a estimé que ces propos, s’ils “procèdent à une généralisation grossière, ne permettent pas de caractériser une communauté déterminée qui serait visée par les propos discriminatoires ainsi diffusés”.

Le coût des événements climatiques a atteint cinq milliards d’euros en 2024

Le coût des événements climatiques en France a atteint cinq milliards d’euros pour les assureurs en 2024, moins que la moyenne 2020-2024 (5,6 milliards), mais beaucoup plus que la moyenne des années 1982-1989 (1,5 milliard), a indiqué mercredi France Assureurs.Ce chiffre de cinq milliards d’euros classe 2024 au 9e rang en termes de coûts pour la profession depuis 1982, date de la création du régime des catastrophes naturelles.Dans le détail, les tempêtes, la grêle et la neige ont coûté 2,2 milliards d’euros aux assureurs, les catastrophes naturelles ont pesé pour deux milliards et l’assurance récoltes 800 millions. Les tempêtes comme la grêle sont couvertes dans les contrats dommages des assureurs, tandis que les inondations et les sécheresses dépendent du régime “cat nat”. L’Etat prend alors la moitié des coûts à sa charge permettant de réduire la facture des assureurs.Au cours de l’année 2024, les dommages causés par les tempêtes Kirk et Leslie en octobre, et les épisodes cévenols et méditerranéens se sont élevés à 785 millions d’euros.Les inondations qui ont frappé le Nord et le Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024 ont eux coûté 430 millions d’euros au total.Les territoires d’Outre-mer ont été frappés pour leur part, en l’espace de 13 mois, par trois cyclones (Belal en avril 2024 puis Garance en mars 2025 à La Réunion, et le cyclone Chido en décembre à Mayotte) pour un coût cumulé de plus d’un milliard d’euros. Les dégâts causés par Chido à Mayotte représentent à eux seuls 500 millions d’euros. En assurance habitation, avec une année 2024 la plus pluvieuse et la moins ensoleillée depuis plus de 20 ans sur le territoire métropolitain, la fréquence de dégâts des eaux a connu une hausse de 12%, particulièrement dans les régions avec les plus forts excédents pluviométriques. Ces excédents de pluie génèrent un risque élevé de retrait-gonflement des argiles (RGA), qui fait se fissurer les bâtiments, en cas de forte sécheresse durant l’été 2025, avertit France Assureurs. En 20 ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont plus que doublé (+134%) du fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Elles représentent le premier poste de sinistres en 2024 en assurance habitation.

Au procès Depardieu, le soutien de Fanny Ardant et des témoignages accablants

Au troisième jour de son procès pour des agressions sexuelles présumées sur deux femmes en 2021, Gérard Depardieu a continué à nier mercredi avoir “touché” les plaignantes, soutenu par son amie Fanny Ardant mais accablé par d’autres témoignages.Des femmes appelées comme témoins se sont succédé à la barre, émues d’être face à un tribunal et dans la même pièce que celui qu’elles accusent d’agressions. Marie d’abord, une journaliste qui a tourné une émission de télévision en 2007 avec Gérard Depardieu comme invité. Des sanglots dans la voix, la jeune femme raconte le jour où l’acteur est arrivé derrière elle et lui “a pétri le dos en grognant” et en descendant vers sa jupe.  “Tout le monde rigolait, j’ai ravalé ma honte”, a continué la jeune femme qui n’a jamais porté plainte.Sarah B, comédienne avait 20 ans quand elle a tourné sur la série Marseille avec Gérard Depardieu. “Il avait sa main dans mon dos, il a commencé à grogner, j’ai trouvé ça étrange”, commence-t-elle. “Et il a mis sa main dans ma culotte contre ma peau. Je l’ai repoussé, il l’a refait”. Selon sa déposition à la barre du tribunal correctionnel de Paris, il aurait ensuite dit: “Ben quoi ? Je croyais que tu voulais réussir dans le cinéma ?”Lucile était costumière sur un tournage avec Gérard Depardieu en 2014 sur lequel elle raconte avoir été agressée. Des faits pour lesquels elle a porté plainte l’année dernière mais qui sont prescrits. – “Dégoûtée” -“Il me pousse derrière des rideaux, me met la main sur ma culotte et mon collant, sur mon sexe, sur ma poitrine. Il me dit qu’il veut faire plein de choses avec moi, que d’autres ont dit oui, que d’autres diront oui”, a assuré la jeune femme qui a abandonné le cinéma, “dégoûtée”.Gérard Depardieu a pu toutefois compter sur le soutien appuyé de Fanny Ardant, 76 ans comme lui. “Oui il prend de la place sur un tournage, oui il a une grande gueule, il dit des grossièretés”, a excusé Fanny Ardant. Comme un monologue au théâtre, l’actrice dans sa robe noire au col blanc, a déclamé un long message d’amitié au prévenu.”Je suis ici comme amie de Gérard, je le connais depuis tout le temps donc je peux parler pour lui devant cette cour”, a lancé l’actrice. Appelée comme témoin par la défense, elle a assuré ne “jamais avoir assisté à un geste de l’acteur qu’elle aurait trouvé “choquant”. “Je suis une femme moi-même, j’ai connu des choses comme ça, j’ai balancé des claques, des insultes. Je sais qu’on peut dire non à Gérard”, a ajouté l’actrice avant d’embrasser son ami sur les deux joues en sortant. La matinée avait auparavant été consacrée à la déposition de Sarah (prénom modifié), la deuxième plaignante. – “Je ne touche pas !” -“Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée !”, a affirmé à la barre Gérard Depardieu. “Je n’ai pas fait d’agression sexuelle, une agression c’est plus grave que ça je crois.” “Plus grave que quoi ?”, l’a interpellé l’avocate de Sarah, Me Claude Vincent. “Plus grave qu’une main aux fesses. Enfin, je n’ai pas mis de main aux fesses !”, s’est empressé d’ajouter l’acteur. Gérard Depardieu a raconté n’être jamais seul sur un tournage, toujours accompagné de son équipe: habilleuse, maquilleuse, garde du corps.Ce n’est pas ce dont se souvient Sarah, troisième assistante sur “Les Volets verts”, chargée, le 1er septembre 2021, d’accompagner l’acteur de la loge vers le plateau.”Ce soir-là, son équipe n’est pas là”, décrit la jeune femme. “On est parti des loges, il faisait nuit et au bout de la rue, il a mis la main sur ma fesse, il l’a posée tranquillement”, a mimé Sarah, debout à la barre, à quelques mètres de Gérard Depardieu.Sarah, 34 ans, a indiqué avoir été agressée ensuite à deux reprises, sur les fesses et sur les seins. Les deux dernières fois, “j’ai dit non !”.Mise au courant, la production a demandé à Gérard Depardieu de s’excuser, ce qu’il a fait “de façon assez énervée”, s’est souvenu Sarah, ajoutant qu’ensuite, il lui a fait vivre un enfer, la traitant de “balance”, de “folle” et refusant de travailler avec elle.”Je ne voulais pas que des jeunes femmes viennent près de la loge parce que je suis grossier !”, se défend l’acteur. “Mais M. Depardieu, elle ne dénonce pas que vos mots, mais aussi des gestes !”, est intervenu le président.”Je suis vulgaire, grossier, ordurier, je veux bien ! Mais je ne suis pas que ça ! Je respecte les gens !”, s’est-il indigné. “Je ne touche pas.”

Affaire Grégory: les nouvelles expertises n’ont rien donné

Les expertises complémentaires ordonnées l’an dernier pour tenter d’élucider la mort du petit Grégory Villemin, il y a plus de 40 ans, n’ont pas donné “d’éléments significatifs”, a indiqué mercredi le parquet général à Dijon.”Les éléments techniques et scientifiques et les procès-verbaux réalisés depuis la date anniversaire des faits en octobre 2024 n’ont pas apporté d’éléments significatifs dans la manifestation de la vérité”, a indiqué à l’AFP le procureur général de Dijon, Philippe Astruc, où l’enquête est encore en cours.”Je n’envisage dès lors pas d’en assurer une communication plus détaillée. Cependant, les investigations se poursuivent sous l’autorité du président de la chambre de l’instruction de Dijon”, a-t-il ajouté, confirmant une information de Franceinfo.Les parents “restent confiants dans la justice, et leurs avocats restent déterminés”, a commenté François Saint-Pierre, un des avocats des époux Villemin interrogé par l’AFP. En mars 2024, à la demande des parents du petit Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon avait accordé ces vérifications complémentaires.Les analyses portaient notamment sur des traces d’ADN trouvées sur les cordelettes qui entouraient le corps de l’enfant, son anorak, son menton et certains courriers du corbeau.Jusque-là, les échantillons concernés n’avaient pas été soit répertoriés, soit attribués à une identité particulière, soit croisés avec d’autres éléments de la procédure.Par ailleurs, une analyse sur la faisabilité d’une éventuelle étude de la biométrie vocale, sorte d’ADN de la voix, avait été ordonnée sur les appels téléphoniques du corbeau, afin de la comparer avec d’autres voix enregistrées à la même époque.Ces nouvelles expertises avaient suscité l’espoir de faire enfin la lumière sur la mort du garçonnet de quatre ans, retrouvé le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne, une rivière des Vosges.Les enquêteurs s’étaient orientés d’abord vers un cousin du père, Bernard Laroche. Inculpé, il avait été remis en liberté mais assassiné peu après par Jean-Marie Villemin.Interrogé mercredi par l’AFP, Gérard Welzer, avocat de Marie-Ange Bolle, veuve de Bernard Laroche, a indiqué que sa cliente “prenait acte des résultats malheureusement négatifs” des expertises. “Elle est toujours à la recherche de la vérité, d’autant plus en cette période où cela fera 40 ans que, le 29 mars 1985, Bernard Laroche a été assassiné”, a déclaré l’avocat.Après la mort de Bernard Laroche, l’affaire s’était concentrée sur un corbeau, auteur de nombreuses lettres anonymes menaçantes envers les Villemin, et des membres de la famille avaient également reçu des appels téléphoniques anonymes.En 2017, des expertises en graphologie avaient attribué une lettre de 1983 à Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory. Elle et son mari Marcel avaient été mis en examen mais l’acte a été annulé en mai 2018 pour vice de procédure.

Notre-Dame de Garaison: dépôt de dizaines de témoignages de victimes devant la justice

Des représentants du collectif de victimes de l’école catholique de Notre-Dame de Garaison ont déposé mercredi au tribunal judiciaire de Tarbes des dizaines de témoignages de leurs membres faisant état de violences “physiques, sexuelles et psychologiques”, a constaté un journaliste de l’AFP.”Il est temps que les victimes soient entendues et obtiennent réparation et reconnaissance afin de pouvoir, enfin, se laver de toute cette crasse inscrite dans nos âmes d’enfants”, a déclaré sur le perron du tribunal Philippe Sarlat, l’initiateur du collectif, après avoir déposé l’épais dossier rouge contenant les témoignages.Outre la procédure judiciaire, “nous souhaitons que s’engage un véritable débat de société pour que les choses bougent et qu’en toutes circonstances, les enfants soient traités avec dignité”, a-t-il ajouté, avant que les sept membres du collectif présents, quatre hommes et trois femmes, ne s’enlacent sous le coup de l’émotion.Parmi ces 36 témoignages d’anciens élèves de cet établissement situé à Monléon-Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées, non loin de Tarbes, les plus anciens remontent à la “fin des années 1950”, a précisé M. Sarlat, ne souhaitant pas en dire davantage avant que les documents ne soient examinés par la justice.Le collectif, qui compte désormais une cinquantaine de membres, a été lancé dans le sillage de l’affaire Notre-Dame de Bétharram, une autre école catholique située à 80 km de là dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques et objet de plus de 150 plaintes pour violences physiques et sexuelles.Des membres du collectif de victimes de Bétharram étaient venus en “soutien”, pour “montrer qu’on est là”, explique l’un d’eux, Alexandre Perez.”Que tout ça s’arrête. Il en va de la protection de l’enfance”, a lâché Grégory Leroy, 54 ans, élève de Notre-Dame de Garaison en sixième et cinquième, de 1983 à 1985.”Notre démarche est très, très importante, aussi pour nous tous, pour se laver un peu de tout ça et guérir, parce que pendant des années, ça nous a rongé et, pour certains d’entre nous, ça nous a déstabilisé énormément”, a-t-il ajouté.Un porte-parole de Notre-Dame de Garaison, sollicité par l’AFP le 14 mars, avait assuré que ce “type de punitions”, d’un “autre temps”, était désormais “totalement proscrit au sein de notre établissement”.