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Des dizaines de milliers de personnes dans la rue contre le racisme

Quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé en France samedi après-midi contre le racisme et l’extrême droite, une mobilisation mise sous le feu des projecteurs cette année par la polémique autour de l’affiche LFI présumée antisémite à l’effigie de Cyril Hanouna.A Marseille, quelque 3.300 personnes selon la police ont défilé en brandissant des pancartes “contre l’islamophobie d’Etat”, “Tesla is the new swastika” (ndlr: croix gammée), “plus d’amour, moins de Zemmour”.Dans le cortège, émaillé de drapeaux palestiniens, de nombreux jeunes dont Inès Frehaut, en terminale, qui participe à sa première manifestation. “Quand on voit les propos de Bruno Retailleau sur l’islam, l’Algérie, le port du voile, c’est grave!”, juge-t-elle.Beaucoup de jeunes également dans les 2.600 manifestants comptés par la police à Lille. Timeo Daramos, lycéen en première issu de l’immigration portugaise, porte une pancarte “Le fascisme n’est pas un détail de l’Histoire”. “Si on ne fait rien on va se faire manger” craint-il. A Paris, plusieurs milliers de personnes sont parties depuis la place de la République vers la Nation. “L’Amérique glisse vers fascisme. Nous avons besoin de manifestations comme ça aux US”, a plaidé Ann, une Américaine de 55 ans.Le rendez-vous était fixé de longue date, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, inscrite par l’ONU à l’agenda le 21 mars. Dans l’Hexagone, des centaines de syndicats et d’associations, locales ou nationales, ont organisé des rassemblements, de Saint-Lô à Sète. “On voit bien comment il y a aujourd’hui globalement une forme d’offensive réactionnaire contre les étrangers et leurs enfants, contre les musulmans, comment on voit la remontée des nombres d’actes racistes et antisémites”, s’est indigné le président de SOS Racisme Dominique Sopo.La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet s’est dite “très inquiète” de la façon dont on traite” quelque “3,5 millions de travailleurs étrangers” sans-papiers ou “en grande difficulté” pour renouveler leurs titres de séjour.- “Erreur” ou “instrumentalisation” -Toutefois, les organisateurs ont été relégués au second plan par La France insoumise qui a élargi le mot d’ordre contre le racisme pour en faire “des manifestations contre le gouvernement Bayrou, l’extrême droite et ses idées”. “Les idées d’extrême droite contaminent jusqu’au gouvernement”, a justifié la députée LFI Aurélie Trouvé, présente dans le cortège parisien.”Personne ne nous détournera de l’objectif de cette manifestation”, a-t-elle insisté en référence à la polémique depuis dix jours, à cause d’un “visuel” présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Une représentation qui a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur – décision dont LFI a aussitôt annoncé faire appel.Mais là où le bât blesse, c’est dans la ressemblance entre cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, et certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie. Raison qui avait d’ailleurs poussé LFI à retirer son visuel rapidement et certains cadres insoumis à reconnaître une “erreur”.”Un parti est composé de citoyens qui font parfois des erreurs (…) Des voix juives dans nos rangs ont pu nous dire que c’était une erreur, donc là on ne peut pas dire qu’il y a une instrumentalisation” contre nous, a admis samedi l’eurodéputée Rima Hassan, fer de lance de la cause palestinienne au sein du mouvement.Cependant, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est offert samedi un bain de foule à Marseille sans s’exprimer publiquement, a refusé tout mea culpa.Pour bien se démarquer de LFI, Sophie Binet a souligné que “de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme (…) seront dans le carré de tête” avec les syndicats. Finalement, chacun a défilé sans se mélanger, LFI le plus souvent en queue de cortège comme à Paris. 

Aux manifs contre le racisme, LFI squatte l’affiche

Plus de cent manifestations contre le racisme sont organisées samedi partout en France, comme chaque année. Ou presque: cette fois-ci, la mobilisation est éclipsée par la polémique autour de LFI et son affiche présumée antisémite à l’effigie de Cyril Hanouna.Le rendez-vous était fixé de longue date, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, inscrite par l’ONU à l’agenda le 21 mars.Dans l’Hexagone, des centaines de syndicats et d’associations, locales ou nationales, ont organisé les traditionnels rassemblements. “La situation est grave”, a souligné la Ligue des droits de l’Homme dans un communiqué pointant “l’augmentation alarmante” des “actes racistes”.”On voit bien comment il y a aujourd’hui globalement une forme d’offensive réactionnaire contre les étrangers et leurs enfants, contre les musulmans, comment on voit la remontée des nombres d’actes racistes et antisémites”, s’est aussi indigné le président de SOS Racisme Dominique Sopo samedi sur RMC.Mais La France insoumise a relégué les autres au second plan.D’abord en élargissant le mot d’ordre, début février, pour en faire “des manifestations contre le gouvernement Bayrou, l’extrême droite et ses idées”. Puis depuis dix jours, à cause d’un “visuel” présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive.Une image générée par intelligence artificielle, pour laquelle les cadres Insoumis ont reconnu une “erreur”, et qui a valu au parti une condamnation en référé vendredi pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur – décision dont LFI a aussitôt annoncé faire appel.Mais là où le bât blesse, c’est dans la ressemblance troublante entre cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, et certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie. Raison qui avait d’ailleurs poussé LFI à retirer son visuel rapidement – mais pas assez pour éviter les répercussions.Face aux accusations, qui ont semé le trouble jusque dans ses rangs, Jean-Luc Mélenchon a répliqué par l’invective, accablant les médias et dénonçant encore mercredi en meeting à Brest “le vice” de ses détracteurs qui “ont à la maison les collections d’affiches d’extrême droite que leur avaient laissées leurs grands-parents”.”Nous, on n’a pas ces affiches, on n’est pas au courant, on sait pas”, a affirmé le patriarche Insoumis au nom des siens.- Cortèges “entachés” -Une “défense aberrante” de l’avis du patron du PS Olivier Faure, “catastrophé” car “personne n’ignore ce qu’est l’antisémitisme”, à commencer par M. Mélenchon qui en “connaît parfaitement les codes (et) l’iconographie”.Bien que les socialistes appellent également à y participer, les manifestations de samedi sont “malheureusement entachées” par cette affiche “indigne d’un grand mouvement de gauche”, a-t-il ajouté jeudi sur franceinfo.”C’est grave”, “Jean-Luc Mélenchon ne me paraît pas à la hauteur du moment”, a insisté samedi matin la députée de gauche Clémentine Autain sur la même antenne, quand sa collègue LFI Aurélie Trouvé a plaidé sur France 2 “une maladresse” et a appelé à “réussir cette marche”.Déception partagée du côté des syndicats, en particulier par la numéro un de la CGT Sophie Binet qui a pareillement dénoncé des “affiches très choquantes avec en plus une dimension antisémite qui n’est pas acceptable”.Pour bien se démarquer de LFI, elle a souligné vendredi sur RTL que “de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme (…) seront dans le carré de tête” avec les syndicats, qui ont “initié ces manifestations”.Plus véhémente encore, la codéléguée de Solidaires Julie Ferrua a fustigé auprès de l’AFP la démarche des Insoumis qui “grillent la priorité” aux organisateurs et “s’accaparent la mobilisation”. Au point que son syndicat “s’est interrogé sur le fait de (s’en) retirer”, a-t-elle confié.Finalement, chacun défilera donc sans se mélanger, LFI le plus souvent en queue de cortège comme à Paris, où la délégation sera emmenée par leur cheffe de groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il sera présent à Marseille, au côté du coordinateur de son parti Manuel Bompard.Au total, les autorités attendent 50.000 à 60.000 manifestants dans tout le pays, dont 10.000 à 20.000 dans la capitale, où l’on redoute des “dégradations” et la “recherche d’affrontements” avec la police, et où une source policière évoque la possible présence d’une centaine d’éléments radicaux.

Quand les Auvergnats se (re)mettent à danser la bourrée

Le temps d’un soir, la vielle à roue a remplacé les riffs de guitare: le “bal barré” bat son plein à la Coopérative de Mai, une salle de musiques actuelles de Clermont-Ferrand gagnée par le regain de popularité de la bourrée auvergnate.”Bienvenue dans le monde du bal!”: sous la houlette de Camille Lainé, formatrice en danses traditionnelles et musicienne, l’événement, au coeur de la capitale auvergnate, commence par une initiation à la polka, la marche, la scottish ou encore la bourrée à deux et trois temps.Les pas s’enchaînent, parfois maladroits, parfois plus habiles. En couple ou en cercle, jeunes et moins jeunes apprennent ou révisent les rudiments de la “danse trad”.Les premiers documents font remonter la bourrée au XVIIe siècle: pratiquée à deux ou à plusieurs, elle se danse alors dans tout le Massif central, jusqu’à la Cour. A l’heure des nouvelles technologies et de la communication virtuelle, elle opère un retour en grâce manifeste en ce vendredi soir. “En une heure de pratique, on est déjà dans le bain: il y a une ambiance bon enfant, c’est simple, il n’y a pas de règles et il n’y a pas besoin de s’y connaître”, explique Antoine Valentin, un participant de 42 ans.”Se mélangent un peu toutes les générations au sein d’une même soirée, et je crois que ça fait partie des attraits: on n’est pas catégorisé par âge comme dans la plupart des soirées”, relève Camille Lainé.-Intergénérationnel et festif-Martine Lavigne, une participante de 58 ans, apprécie ce “mélange intergénérationnel” et “ce côté festif, si important dans notre monde actuel”.Après une heure d’initiation, place au bal: venue de toute l’Auvergne, la foule joue le jeu et virevolte au son des cabrettes, des violons et des mélodies en occitan, qui se mêlent à des influences rock ou electro.”Il y a une nouvelle génération qui fait exploser tous les systèmes de danse et de musique”, souligne David de Abreu, directeur de l’Agence des musiques des territoires d’Auvergne (Amta), partenaire de la soirée, évoquant un “engouement” marqué spécialement chez les étudiants.A la campagne aussi, les “bals trads” font le plein, avec des événements toutes les semaines en Auvergne et “une grosse accélération depuis 2015”, poursuit-il. Avant, “on retrouvait parfois à 60% le même public qui se déplaçait d’un endroit à l’autre. Aujourd’hui, c’est une explosion (…) on ne voit pas du tout les mêmes publics.”Comment expliquer cette évolution? “Dans une société où on a besoin de faire des choses ensemble et d’avoir un défouloir collectif, on n’a plus les discothèques alors peut-être que c’est le +bal trad+ où on se retrouve”, avance M. De Abreu.-“Moment de partage”-“C’est le fait de danser tous ensemble, c’est un moment de partage où tout le monde s’apprend les danses”, confirme Jeanne Monteix, 36 ans. “Moi, je ne les maîtrise pas très bien. J’improvise un peu, je me laisse guider par les autres et je trouve qu’il y a une sensation très agréable de liberté…” Le fait qu’une salle comme la “Coopé”, qui donne plus dans le “pop-rock”, s’empare du phénomène -une première sous cette forme- est “emblématique” selon David de Abreu.Et le concept franchit les frontières auvergnates avec des “bals barrés” organisés cette année à Bordeaux, Rouen, La Rochelle et Montreuil.”On est dans un phénomène où la mondialisation fait qu’on a besoin de se raccrocher à quelque chose, à une histoire et peut-être une identité. Alors nous, on est extrêmement vigilant à dire +oui on se raccroche à une identité, pas pour s’enfermer, mais pour permettre de dialoguer avec les autres+”, assure M. de Abreu.

Faure dévoile une ébauche de programme pour le PS, ses opposants tentent de s’organiser

En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure doit esquisser samedi à Toulouse les premières lignes d’un programme pour 2027, alors que les manoeuvres internes s’accélèrent à trois mois du congrès de Nancy.Son “tour de France” s’achève dans la ville rose. Au-delà du symbole, le patron des socialistes pose un nouveau jalon sur le long chemin censé ramener son parti au premier plan.Après une série de réunions publiques débutée en décembre, de Douai à La-Seyne-sur-Mer, l’heure est à la “grande restitution” de cette opération “d’écoute des citoyens” baptisée “Notre France: parlons-en!”, explique le PS.L’occasion donc pour M. Faure d’indiquer ce qu’il retient de ces rencontres, non pas avec des militants acquis à sa cause, mais avec des panels de Français souvent désabusés – sélectionnés par une agence de conseil.Une tournée “à portée de baffes”, selon ses propres mots, qui lui a renvoyé en pleine face le rejet généralisé de la classe politique et certaines préoccupations quotidiennes à mille lieux de l’actualité médiatique, assure son entourage.”J’ai entendu des Français qui se sentent attaqués de l’extérieur mais aussi minés de l’intérieur”, a souligné samedi M. Faure auprès du Parisien. “Ils ont l’impression que le socle commun, le modèle social auquel ils sont attachés est en train de se dissoudre progressivement”, a-t-il ajouté.Quant à ces rencontres, elles “nourriront notre programme” pour 2027 “dont une ébauche sera présentée fin août”, a-t-il précisé.Entretemps, M. Faure doit pourtant remettre en jeu son mandat de premier secrétaire lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. Mettrait-il la charrue avant les boeufs ?”Non, on n’enjambe pas le congrès”, assure un membre de la direction, pour qui le parti “n’a pas le luxe de s’arrêter pendant trois mois pour se recroqueviller sur lui-même”. Toulouse doit donc être “une première étape dans l’engagement d’un travail politique, de préparation de notre programme pour 2027”.Et peut-être au passage un moment de vérité pour Olivier Faure, qui devrait donner une “dimension personnelle” inédite à son discours de clôture, prévient une de ses proches.- Les concurrents se bousculent -Nouveau registre et nouvelle carte dans le jeu du favori de l’instant, déjà fort de quelque 3.000 soutiens, signataires cette semaine d’une tribune dans Libération.Mais la partie est encore loin d’être gagnée, car les concurrents se bousculent. Avant l’étape des candidatures, cinq autres contributions sont annoncées, en particulier celle du chef du groupe PS à l’Assemblée Boris Vallaud.Plus en marge, l’aile gauche constituée autour des partisans de la censure du gouvernement Bayrou s’est lancée cette semaine, tandis que les députés Jérôme Guedj et Philippe Brun ont décidé de “fusionner” dans un “texte commun”.Le rapprochement est plus incertain entre les finalistes du dernier congrès de Marseille: d’un côté les fidèles de François Hollande regroupés autour de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, de l’autre un courant emmenée par l’édile de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, avec notamment l’appui de Carole Delga.Ironie du calendrier, pendant que M. Faure s’exprimera dans sa capitale régionale, la présidente d’Occitanie retrouvera l’ex-chef de l’Etat près de Rennes, à Liffré, fief du Breton Loïg Chesnais-Girard.Evénement auquel participeront aussi l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve (qui a quitté le PS) et l’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, qui a conduit les socialistes à la troisième place des européennes sans être membre du parti.Soit deux personnalités identifiées comme des recours potentiels pour la prochaine présidentielle, sur une ligne sociale-démocrate en rupture avec la stratégie d’alliance jusqu’à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Un choix dont M. Faure cherche désormais à se départir, et que ses opposants ont bien l’intention de lui faire payer.

EDF: l’Etat actionnaire choisit un nouveau pilote pour accélérer la relance du nucléaire

Arrivé il y a un peu plus de deux ans, le patron d’EDF Luc Rémont ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, pour “accélérer” le chantier industriel pharaonique de la relance du nucléaire.Cette nomination, envisagée par le président de la République, pourrait intervenir rapidement, “dès que possible”, alors que le mandat d’administrateur de Luc Rémont s’achève à l’été, a précisé une source étatique proche du dossier. Elle doit d’abord être approuvée à l’Assemblée et au Sénat.Le choix de Bernard Fontana vise à “projeter EDF vers l’avenir”, a déclaré vendredi le Premier ministre François Bayrou. “C’est le patron de Framatome, c’est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C’est un industriel (…) il a l’habitude de diriger des équipes, d’accélérer des chantiers”, a-t-il souligné. Bernard Fontana dirige depuis septembre 2015 le français Framatome, filiale d’EDF et l’un de ses principaux fournisseurs en équipements, services et combustible pour l’industrie nucléaire.- “Maîtrise des coûts et du calendrier” -Luc Rémont se retrouve remercié quelques jours après un conseil de politique nucléaire (CPN), réuni lundi par Emmanuel Macron, un point d’étape sur l’avancement du programme de construction de six EPR2 qu’il avait annoncé en grande pompe en 2022. L’occasion pour l’Etat de remettre la pression sur EDF, sommé “d’amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier” de ce chantier colossal, sur des dizaines d’années et synonyme de gros investissements, selon le communiqué de l’Elysée lundi. L’Etat a en tête “des échéances majeures qui arrivent”, avec une “décision finale d’investissements” attendue en 2026, étape cruciale pour lancer le chantier, et “les premiers bétons (qui) doivent ensuite arriver le plus rapidement possible”, affirme la source étatique proche du dossier. Pour l’Etat, il s’agit d’éviter la répétition du scénario de Flamanville, le chantier de l’EPR normand émaillé d’aléas techniques qui ont fait déraper les coûts et le calendrier.”Aujourd’hui, souligne la source, “l’enjeu de maîtrise industrielle (…) est vraiment une priorité et pour le moment pas totalement satisfaisant”.Luc Rémont avait été nommé par l’Elysée en novembre 2022, en pleine crise énergétique après la guerre en Ukraine et à l’entrée d’un hiver tendu sous la menace de coupures électriques en raison de problèmes de corrosion dans le parc nucléaire français, dont une grande partie avait dû être mise à l’arrêt.Au sommet de l’Etat, on loue aujourd’hui le “gros travail” et les “progrès extrêmement importants” de Luc Rémont “sur le redressement de la production du parc existant”. Sous son mandat, EDF, repassée à 100% dans le giron de l’Etat, est redevenue rentable, lui donnant une meilleure assise pour lancer le programme nucléaire. On reconnaît aussi à Luc Rémont, selon une source gouvernementale, “un grand exercice de transparence” pour “objectiver l’ensemble des sujets (…) soulevés par ce programme”. Sans convaincre totalement l’Etat actionnaire. “Il y a besoin d’accélérer”, résume la source étatique.- “Pas” une “sanction” -Pour ne rien arranger, depuis plus d’un an, les relations d’EDF avec ses plus gros clients, les industriels français, se sont fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l’électricité jugés trop élevés pour assurer la compétitivité voire la survie des usines, il s’est attiré les foudres de l’Etat soucieux d’éviter une désindustrialisation.Mais la décision d’écarter M. Rémont n’est “pas” une “sanction”, a répondu la source gouvernementale vendredi, soulignant la préférence de l’Etat pour un “profil industriel spécialiste du nucléaire”.”Le coeur de la raison de la nomination, c’est vraiment l’enjeu industriel, ce n’est pas le sujet de la politique commerciale”, a affirmé la source étatique.Contacté vendredi, EDF n’a souhaité faire aucun commentaire.Le secrétaire général de la CFE-Energie, premier syndicat d’EDF SA, Alexandre Grillat, a déploré un mandat de seulement deux ans pour Luc Rémont, compte tenu de la gouvernance de “long terme” d’un énergéticien comme EDF.  “Ce n’est pas une bonne chose pour l’entreprise”, a-t-il estimé.Quant au choix de M. Fontana, “au moins, c’est quelqu’un qui connait le groupe EDF” et qui vient d’un “métier du nucléaire”, s’est-il rassuré.nal-are-vl-im-ngu/ak/ab

Clap de fin mercredi pour “Touche pas à mon poste”

Quinze ans après son lancement et de nombreuses polémiques, “Touche pas à mon poste” (TPMP) cessera définitivement mercredi, trois semaines seulement après l’arrêt de la chaîne C8 et son passage en webtélé, a annoncé Cyril Hanouna vendredi soir lors de son émission.”Mercredi, les chéris, ce sera la dernière de +Touche pas à mon poste+. On va faire une grosse fête, puisqu’on va maintenant se concentrer à notre projet”, a précisé l’animateur qui doit rejoindre le groupe M6 en septembre sur la chaîne W9 et Fun Radio, en évoquant un “séminaire” avec ses équipes pour “travailler sur la suite des opérations”.”Je sais que j’ai fait le maximum pour rester le plus longtemps avec vous. Et ça a été un carton énorme”, s’est-il félicité. “On a été premier talk grâce à vous, tous les soirs, on a fait le max. Sachez-le, on fera encore le max tout le temps”, a-t-il ajouté en conclusion de son émission.Avec l’arrêt de C8 le 28 février, “Baba” (surnom de l’animateur) avait annoncé qu’il continuerait sur Internet durant “quelques mois, peut-être jusqu’à fin avril”, avant son retour sur le petit écran à la rentrée.Dès le 3 mars, Cyril Hanouna et ses chroniqueurs avaient ainsi repris du service sur la webtélé Zoubida TV, transmise sur Dailymotion, YouTube, Molotov, myCANAL et les bouquets des box internet.Un changement de diffusion qui a attiré régulièrement un peu plus d’un million de téléspectateurs, selon les chiffres communiqués par l’animateur. – Longévité et polémiques -Lancée discrètement sur France 4 en 2010, avant d’être transférée en 2012 sur D8, devenue C8, avec son animateur star, TPMP est devenue l’une des émissions les plus populaires de France, revendiquant chaque jour en moyenne “deux millions et demi” de téléspectateurs sur la chaîne du groupe Canal+.Pour sa dernière soirée sur la TNT, le 27 février, le talk-show a même battu un “record historique” en réunissant près de 3,7 millions de téléspectateurs sur sa tranche la plus regardée.Une popularité et une longévité émaillée de nombreuses polémiques. Décidé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, et validé par le Conseil d’État, l’arrêt de la diffusion de C8 sur la télévision numérique terrestre (TNT) a été motivé par les “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de Cyril Hanouna. Sur ce total, 3,5 millions d’euros correspondent à une sanction record pour des insultes lancées au député LFI Louis Boyard dans TPMP en novembre 2022 et trois millions d’euros pour un canular jugé homophobe dans une déclinaison du programme en 2017.Au fil des années, l’émission a pris une tournure de plus en plus politique. L’animateur, qui n’écarte pas une candidature future à l’élection présidentielle, est notamment soutenu à droite et à l’extrême droite et boycotté par une partie de la gauche. Son inimitié avec La France insoumise est notoire. Dernier épisode en date: le parti de gauche radicale a été condamné vendredi à lui verser 3.500 euros pour atteinte au “droit à l’image”, en raison d’une caricature de l’animateur ayant valu au mouvement des accusations d’antisémitisme.L’annonce de l’arrivée de Cyril Hanouna dans le groupe M6, pour une émission télé quotidienne sur W9, également sur la TNT, ainsi qu’un programme sur Fun Radio, à partir du 1er septembre, a suscité des craintes en interne. M6 a affirmé à plusieurs reprises que l’animateur venait pour faire du “divertissement”, sans tonalité “politique”.Le groupe de médias a toutefois déjà dû le recadrer publiquement la semaine dernière pour avoir égratigné dans TPMP l’une de ses vedettes, Bruno Guillon. 

Israel defence minister threatens to annex parts of Gaza

Israeli Defence Minister Israel Katz threatened Friday to annex parts of the Gaza Strip unless Hamas militants release the remaining Israeli hostages held in the war-battered Palestinian territory.The warning came as Israel pressed the renewed assault it launched on Tuesday, shattering the relative calm since a January 19 ceasefire.A Palestinian source close to the ceasefire …

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Narcotrafic: Retailleau l’emporte sur une mesure décriée, les débats prolongés à l’Assemblée

Après un revers la veille, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a obtenu vendredi gain de cause à l’Assemblée sur une des mesures phares du texte visant à lutter contre le narcotrafic, dont l’examen marathon se poursuivra finalement la semaine prochaine après avoir pris du retard.Face au grand nombre d’amendements restants, la décision a été prise dans la soirée de continuer lundi après-midi les débats, qui devaient initialement s’achever vendredi.La proposition de loi sénatoriale, très dense, a suscité de longues discussions toute la semaine, rallongées par une panne temporaire du système de vote des députés.Une fois celui-ci réparé vendredi matin, les élus ont approuvé une mesure destinée à protéger les enquêteurs et informateurs mais jugée attentatoire aux droits de la défense par les avocats pénalistes et la gauche.Cette disposition prévoit la création lors des enquêtes d’un “procès-verbal distinct”, ou “dossier-coffre”, pour ne pas divulguer à la défense certaines informations sur la mise en Å“uvre de techniques spéciales d’enquête (sonorisation, captation des données informatiques…) telles que la date, l’horaire, le lieu de leur mise en Å“uvre, ou l’identité de la personne ayant concouru à l’installation. Défendue comme “vitale” par Bruno Retailleau, cette mesure avait été supprimée en commission. Le rapporteur Vincent Caure (Renaissance) et le gouvernement ont proposé des amendements de réécriture pour mieux l’encadrer, tenant compte d’un avis du Conseil d’Etat, qui avait recommandé de restreindre “le dossier-coffre” aux cas de nature à mettre en danger la vie ou l’intégrité physique d’une personne. Plusieurs députés du Nouveau Front populaire se sont interrogés sur l’utilité de la mesure, alors qu’il est déjà possible d’anonymiser les témoignages et l’identité des enquêteurs.Mais son adoption était bienvenue pour M. Retailleau, alors que les députés avaient refusé de rétablir jeudi une autre mesure phare du texte, prévoyant d’obliger les plateformes de messageries cryptées à rendre les messages des narcotrafiquants accessibles aux enquêteurs.Pour le ministre, également candidat à la présidence des Républicains, le texte a valeur de test et lui permettrait de défendre son action dans le gouvernement de François Bayrou.- Poids du RN -Plus tard dans la journée, les députés ont approuvé un article lui aussi vivement contesté par la gauche, qui permettrait au préfet de prononcer une “interdiction de paraître” d’un mois maximum dans les lieux liés à des activités de trafic de stupéfiants pour les personnes y participant.Le préfet pourra aussi saisir un juge pour faire expulser de son logement toute personne dont les agissements en lien avec des activités de trafic de stupéfiants troublent l’ordre public.Les députés du Nouveau Front populaire se sont notamment alarmés d’une mesure qui impacterait, au-delà du trafiquant, les membres de sa famille.”Le droit au logement est un droit constitutionnel. L’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas indifférent aux décisions que nous avons à prendre”, a déclaré le président du groupe PS Boris Vallaud.Les débats se sont tenus vendredi dans un hémicycle clairsemé, où l’absence de nombreux députés macronistes a été relevée. “Si les dossiers-coffres ont été rétablis, c’est grâce à nous”, a déclaré le député Rassemblement national (RN) Michaël Taverne. “Vous étiez où, toute cette semaine ? Vous n’étiez pas là.” Accusés par le député LFI Antoine Léaument de faire alliance avec le RN, les députés du bloc central ont rétorqué, par la voix de l’élue MoDem Geneviève Darrieussecq, être une “force d’équilibre”. – Fermetures administratives -L’Assemblée a également adopté un article permettant aux préfets de décider la fermeture administrative de commerces soupçonnés de blanchiment, pour une durée allant jusqu’à six mois, éventuellement prolongée six mois par le ministre de l’Intérieur. “Un excès de pouvoir administratif”, selon le député écologiste Pouria Amirshahi. Et fondé uniquement sur “du soupçon”, ont ajouté des députés insoumis.A une voix près, un amendement RN a été adopté permettant aux maires de procéder à de telles fermetures administratives, ramenées dans ce cas à un mois. Mais deux députés ont indiqué s’être trompés lors du vote — une erreur possiblement révélatrice de la fatigue de la semaine. Une deuxième délibération pourrait avoir lieu en fin d’examen du texte.

Toutes les régions glaciaires ont vu leur masse fondre l’an dernier, selon l’ONU

Toutes les régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette en 2024, pour la troisième année consécutive, a indiqué vendredi l’ONU, qui estime que les préserver est une question de “survie”.”La préservation des glaciers n’est pas seulement une nécessité environnementale, économique et sociétale. C’est une question de survie”, alerte la secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Celeste Saulo, à l’occasion de la première Journée mondiale des glaciers.Plus de 275.000 glaciers dans le monde couvrent environ 700.000 km², sans prendre en compte les calottes glaciaires continentales du Groenland et de l’Antarctique, rappelle l’OMM dans un communiqué.Mais ces formations de glace reculent rapidement en raison du changement climatique. Cinq des six dernières années ont été marquées par un recul record des glaciers, et “pour la troisième année consécutive, l’ensemble des 19 régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette” en 2024, indique l’OMM.Ils ont perdu dans leur ensemble 450 milliards de tonnes, selon l’OMM qui cite de nouvelles données du Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS) basé en Suisse.La quatrième moins bonne année, la plus mauvaise ayant été 2023.La perte de masse a été relativement modérée dans des régions comme l’Arctique canadien ou les glaciers périphériques du Groenland, mais les glaciers de Scandinavie, du Svalbard et d’Asie du Nord ont eux connu la pire année jamais enregistrée.En se fondant sur une compilation d’observations mondiales, le WGMS estime que les glaciers (à l’exception des calottes glaciaires continentales du Groenland et de l’Antarctique) ont perdu plus de 9.000 milliards de tonnes depuis le début des relevés, en 1975.C’est l’équivalent d'”un bloc de glace de la taille de l’Allemagne et d’une épaisseur de 25 m”, a expliqué le directeur du WGMS, Michael Zemp, en conférence de presse. Au rythme actuel, de nombreux glaciers de l’ouest du Canada et des Etats-Unis, de Scandinavie, d’Europe centrale, du Caucase, de Nouvelle-Zélande et des tropiques ne survivront pas au XXIe siècle, selon l’OMM, qui rappelle que l’assèchement des “châteaux d’eau” de la planète menace l’approvisionnement en eau de centaines de millions de personnes.”Entre 2022 et 2024, nous avons assisté à la plus grande perte de glaciers jamais enregistrée sur trois ans”, s’inquiète Celeste Saulo.Pour l’ONU, la seule réponse possible est la lutte contre le réchauffement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.”Nous pouvons négocier beaucoup de choses à l’ONU mais nous ne pouvons pas négocier les lois physiques de la fonte des glaces”, relève Stefan Uhlenbrook, directeur du département Eau et Cryosphère à l’OMM.Le haut responsable ne souhaite pas commenter le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, ouvertement climatosceptique et qui a retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris, mais il souligne qu'”ignorer le problème n’aidera pas à trouver une solution”.Pour cette première Journée mondiale, c’est un glacier américain, le “South Cascade”, qui a été nommé “glacier de l’année” par le WGMS. C’est l’un des plus surveillés au monde, depuis les années 1950.L’USGS, le service géologique américain, fait remonter l’historique de ses mesures à 1958. Celles du WGMS remontent même un peu plus loin, à 1952.le “South Cascade” illustre à la fois la beauté des glaciers et l’engagement à long terme de scientifiques et de bénévoles dévoués, qui ont recueilli pendant plus de six décennies des données sur le terrain pour quantifier les changements de masse”, explique Caitlyn Florentine, rattachée à l’USGS.