AFP Top News

Mort de Philippe Labro, point final d’une vie éclectique

Philippe Labro est mort à 88 ans, après avoir marqué la vie médiatique et culturelle française pendant six décennies, comme journaliste, écrivain, cinéaste et parolier pour Johnny Hallyday, amoureux comme lui de l’Amérique.”C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion”, a déclaré mercredi Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL, en annonçant à l’antenne la mort de son aîné.L’image de Philippe Labro est indissociable de celle de la radio au logo rouge et blanc. Il en a été le directeur des programmes pendant 15 ans, de 1985 à 2000, et le vice-président, aux côtés de Jacques Rigaud.Selon Paris Match, un autre de ses anciens employeurs, il est mort “des suites d’un cancer”.Son décès a suscité une pluie d’hommages, de nombreuses personnalités des médias et de la culture saluant en lui un père spirituel.- “C’était l’élégance” -“Il m’a tout apporté, il m’a apporté 20 ans de radio, il m’a apporté son amitié, sa fidélité”, a réagi l’animateur Nagui au micro de RTL, où il a travaillé durant une vingtaine d’années. “C’était l’élégance, c’est toujours l’élégance, j’ai pas envie de parler de lui au passé.””Quelle tristesse ce matin… Philippe Labro a été mon mentor… Il m’a tant transmis… Quel talent chez cet homme doué pour tout”, a assuré le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur le réseau social X.C’était “un immense grand frère, tellement humain”, a renchéri l’écrivain Erik Orsenna sur RTL.La station a rendu public un message que lui a envoyé le président de la République, Emmanuel Macron: “Il fut le plus illustre de vos patrons, élégant, bienveillant, qui fit de RTL la première radio de France”.”Grand écrivain et cinéaste, ami fidèle si proche des plus grands de Melville à Hallyday, grand connaisseur et conteur de l’Amérique, il a traversé le siècle comme personne, curieux de tout, profondément libre”, a écrit le patron du groupe Canal+, Maxime Saada, sur X.En 2005, avec le milliardaire Vincent Bolloré, Philippe Labro avait lancé la chaîne Direct 8, devenue C8 et qui appartenait au groupe Canal+ jusqu’à sa fermeture en mars.Il y avait présenté jusqu’à fin février l’émission “L’Essentiel chez Labro” et avait dénoncé la décision de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne, ce qui a entraîné son arrêt.- Belmondo et Johnny -Né le 27 août 1936 à Montauban (Tarn-et-Garonne), Philippe Labro a commencé sa carrière dans les années 1950 à la radio, chez Europe 1, et en presse écrite, à Marie-France puis à France-Soir. Il collabore en parallèle au magazine télévisé “Cinq colonnes à la Une” (1960-64).Journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures, prélude à une longue histoire d’amour avec la station.Comme écrivain, il est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont certains ont été des succès commerciaux, comme “Quinze ans” (1992) et “L’Etudiant étranger”, prix Interallié 1986. En 2003, il signe “Tomber sept fois, se relever huit”, dans lequel il raconte sa dépression.Avec cet ouvrage, “il a partagé un témoignage courageux sur la santé mentale”, a souligné la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur X.A la fin des années 1960, Philippe Labro se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, “Tout peut arriver” (1969), “Sans mobile apparent” (1971), “L’Héritier” (1972) et “L’alpagueur” (1976), tous deux avec Jean-Paul Belmondo, “La Crime” (1983) ou “Rive droite, rive gauche” (1984).Il s’est aussi illustré comme parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday, pour qui il a écrit “Oh! Ma jolie Sarah”, “Mon Amérique à moi” ou “Jésus Christ”. Cette chanson avait fait scandale en 1970 car elle dépeignait Jésus en hippie.Philippe Labro était marié à la journaliste Françoise Labro et était père de quatre enfants.

Rapporter ses médicaments en pharmacie: une motivation d’abord écologique, selon une enquête

La protection de l’environnement s’impose comme la première motivation des Français pour rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie, rapporte mercredi Cyclamed, un organisme chargé de leur collecte.”Alors que les ventes de médicaments dans les pharmacies baissent d’environ 1% par an depuis 20 ans et que la population croît et vieillit, l’usage du médicament par les patients est de plus en plus raisonné”, constate l’association dans son bilan annuel.Le taux de collecte, qui correspond au nombre de médicaments non utilisés restitués par rapport à l’ensemble de ceux stockés dans les armoires à pharmacie des foyers, a continué de progresser pour atteindre un record de 77% en 2024, contre 71% en 2023.”La protection de l’environnement est devenue la motivation prédominante pour 60% de nos concitoyens, afin d’éviter la pollution des sols et des eaux” devant la sécurité sanitaire à domicile, souligne Cyclamed qui s’appuie sur une étude menée par l’institut BVA entre le 28 février et 14 mars 2025 auprès de 2.361 personnes.Selon ce sondage, 82% des Français déclarent rapporter au moins une fois par an leurs médicaments non consommés en pharmacie et ils sont sept sur dix à trier d’abord les emballages au domicile avant de retourner les médicaments à l’officine.Les pharmacies disposent de réceptacles en carton pour récupérer les médicaments restitués. Dans le cadre de leur tournée quotidienne de livraison de médicaments, les grossistes répartiteurs les récupèrent dans leur camionnette.Ces réceptacles sont mis soit dans des conteneurs cadenassés soit dans des compacteurs. Quand ils sont pleins, ils sont acheminés jusqu’aux unités de valorisation énergétique, où ils sont incinérés pour permettre d’éclairer et de chauffer des milliers de logements chaque année, indique l’organisme.Il n’y a plus de redistribution humanitaire des médicaments non utilisés depuis fin 2008.

Rapporter ses médicaments en pharmacie: une motivation d’abord écologique, selon une enquête

La protection de l’environnement s’impose comme la première motivation des Français pour rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie, rapporte mercredi Cyclamed, un organisme chargé de leur collecte.”Alors que les ventes de médicaments dans les pharmacies baissent d’environ 1% par an depuis 20 ans et que la population croît et vieillit, l’usage du médicament par les patients est de plus en plus raisonné”, constate l’association dans son bilan annuel.Le taux de collecte, qui correspond au nombre de médicaments non utilisés restitués par rapport à l’ensemble de ceux stockés dans les armoires à pharmacie des foyers, a continué de progresser pour atteindre un record de 77% en 2024, contre 71% en 2023.”La protection de l’environnement est devenue la motivation prédominante pour 60% de nos concitoyens, afin d’éviter la pollution des sols et des eaux” devant la sécurité sanitaire à domicile, souligne Cyclamed qui s’appuie sur une étude menée par l’institut BVA entre le 28 février et 14 mars 2025 auprès de 2.361 personnes.Selon ce sondage, 82% des Français déclarent rapporter au moins une fois par an leurs médicaments non consommés en pharmacie et ils sont sept sur dix à trier d’abord les emballages au domicile avant de retourner les médicaments à l’officine.Les pharmacies disposent de réceptacles en carton pour récupérer les médicaments restitués. Dans le cadre de leur tournée quotidienne de livraison de médicaments, les grossistes répartiteurs les récupèrent dans leur camionnette.Ces réceptacles sont mis soit dans des conteneurs cadenassés soit dans des compacteurs. Quand ils sont pleins, ils sont acheminés jusqu’aux unités de valorisation énergétique, où ils sont incinérés pour permettre d’éclairer et de chauffer des milliers de logements chaque année, indique l’organisme.Il n’y a plus de redistribution humanitaire des médicaments non utilisés depuis fin 2008.

Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.

Panama: un an après l’exode, la nouvelle vie loin de la mer qui menace de submerger leur île

Depuis un an, les rires des enfants ne résonnent plus dans les ruelles de Gardi Sugdub, vidée de la quasi-totalité de ses habitants indigènes qui ont déserté la petite île des Caraïbes panaméenne que la mer va inexorablement submerger.Le calme aujourd’hui contraste avec l’agitation de ces jours de juin 2024 où environ 1.200 Gunas ont été emmenés par bateaux vers une nouvelle vie dans un quartier construit sur la terre ferme, l’une des premières migrations planifiées en Amérique latine à cause du changement climatique.Gardi Sugdub est l’une des 49 îles habitées sur les 365 qui composent l’archipel paradisiaque Guna Yala – également connu sous le nom de San Blas -, dont la disparition, selon des études scientifiques, surviendra avant la fin du siècle.Dans la pénombre de sa cabane au sol en terre, assise dans un hamac, Luciana Pérez, 62 ans, enfile des perles jaunes pour confectionner un collier. L’endroit est imprégné de l’odeur de braises au sol où elle fait cuire des herbes médicinales.”Je suis née à Gardi et je vais mourir ici. Rien ne va disparaître. Les scientifiques ne savent pas, seul Dieu”, assure Mme Perez, qui fait partie d’un groupe de 100 personnes ayant décidé de rester sur l’île de 400 m de long et 150 m de large.Elle ne croit pas à la disparition de son île et affirme que depuis l’enfance, chaque mois de décembre, elle a vu l’eau monter jusqu’à inonder les maisons.Mais selon Steven Paton, de l’Institut Smithsonian de Recherches Tropicales (STRI), la mer montera inexorablement d’environ 80 centimètres avec un réchauffement d’ici la fin du siècle de 2,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle.”La plupart des îles de Guna Yala sont situées à environ 50 cm au-dessus du niveau de la mer. Elles ne pourront tout simplement pas résister. Elles seront sous l’eau”, a expliqué à l’AFP cet expert en surveillance climatique.”Sortir les gens d’une île pour les emmener ailleurs montre la réalité de la planète que nous devons déjà affronter”, a déclaré à l’AFP la directrice générale de la COP30, Ana Toni.- “Vide” -Delfino Davies, qui possède sur l’île un petit musée qui présente des lances, cruches et os d’animaux, raconte à l’AFP qu’après l’exode s’est abattue “la tristesse” : “Les amis ne sont plus là, les enfants qui jouaient ont disparu, tout est silencieux, comme une île morte”.De l’école autrefois pleine de vie, la poussière a envahi les pupitres des classe vides. De nombreuses maisons de bois sont cadenassées.”Vide. Quasiment plus personne. Parfois, je me sens triste quand je suis ici toute seule”, dit Mayka Tejada, 47 ans, dans la minuscule boutique où elle vend quelques fruits, légumes ou vêtements.Sa mère et ses deux enfants de 16 et 22 ans ont eux emménagé dans l’une des 300 maisons construites par le gouvernement panaméen dans le nouveau quartier “Isber Yala”, à 15 minutes en bateau plus cinq autres par la route.Entre rues asphaltées et trottoirs, les maisons de 49 m2 en béton et zinc sont alignées en blocs, disposent de toilettes individuelles et d’un bout de terrain pour planter un potager.”Là-bas on vivait entassés et je devais aller chercher de l’eau au fleuve dans un petit bateau. Ici, elle arrive une heure le matin et je peux remplir les seaux. Et j’ai de la lumière 24 heures sur 24″, se réjouit Magdalena Martinez, une enseignante à la retraite de 75 ans qui vit avec sa petite-fille dans le nouveau quartier, à 2 km de la côte.Mayka Tejada dit que ses enfants ne regrettent pas non plus d’avoir quitté l’île : “Ils me manquent, mais ils sont heureux là-bas. Ils ont où jouer au football et marcher”.Si l’école a été transférée à “Isber Yala”, le centre de santé, délabré, est resté à Gardi Sugdub. “Les consultations ont diminué”, déplore le docteur John Smith, 46 ans, car les bénéficiaires doivent faire le long trajet jusqu’à l’île.Beaucoup font encore l’aller-retour, notamment pour vérifier l’état de leur maison, fermée ou prêtée à des habitants d’autres îles.”Isber Yala” sera en fête cette semaine pour célébrer le premier anniversaire de l’installation dans le nouveau quartier. Sept cruches de chicha – boisson à base de maïs fermenté – sont prêtes.Magdalena Martinez dit attendre avec impatience la fête pour oublier la peine qu’un jour “les îles disparaîtront parce que la mer réclamera son territoire”. Cette mer dont elle est aujourd’hui éloignée et qui lui manque tant.

Greenpeace rend devant le siège d’EDF la statue de Macron, volée la veille

L’ONG Greenpeace a rendu mardi soir la statue en cire d’Emmanuel Macron dérobée la veille au musée Grévin, en la déposant devant le siège du groupe nucléaire EDF à Paris afin de dénoncer les liens économiques, notamment sur l’énergie, entre la France avec la Russie.”On est venu ramener la statue d’Emmanuel Macron parce que comme on l’avait promis dès le début c’est un emprunt”, a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, à proximité du siège d’EDF dans le centre de Paris.”On a prévenu à la fois la direction du musée Grévin et les forces de l’ordre. C’est à eux de venir la récupérer”, a-t-il dit.La statue a été amenée peu après 23H00 dans un coffre dont elle a été sortie quelques minutes afin d’être exposée devant le siège de l’électricien, avec une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”.La police est arrivée sur place autour de minuit et a sécurisé le coffre, a constaté l’AFP.Selon une source policière, un militant de Greenpeace a envoyé un mail indiquant où retrouver la statue au directeur du musée Grévin qui a ensuite appelé le commissariat du 8e arrondissement à 23h45. Les auteurs n’avaient pas été interpellés mercredi matin, a précisé cette source à l’AFP.Le siège d’EDF a été choisi “pour mettre Macron en face de ses responsabilités dans le commerce entretenu avec la Russie notamment dans la filière nucléaire”, a expliqué M. Julliard.- Issue de secours -Deux femmes et un homme sont entrés lundi matin dans le musée parisien, a expliqué une source policière. Après s’être changés, se faisant passer pour des artisans ou des employés, ils ont réussi à dérober la statue en la dissimulant sous une couverture et en sortant par une issue de secours.D’après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l’ascenseur aux personnes handicapées pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien. Les militants ont ensuite déposé la statue, d’une valeur de 40.000 euros, devant l’ambassade de Russie dans le 16e arrondissement de la capitale.L’action devant l’ambassade n’a duré que quelques minutes. Un drapeau russe a été déployé derrière la statue d’Emmanuel Macron et un militant de l’ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l’inscription “Business is business”. L’ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire, des activités qui échappent encore aux sanctions européennes visant Moscou pour son invasion de l’Ukraine.- Uranium, gaz, engrais -Pour M. Julliard, les entreprises françaises peuvent continuer “à importer tout un tas de produits en provenance de Russie que ce soit de l’uranium enrichi pour faire tourner les centrales nucléaires françaises ou de l’uranium naturel qui transite par le Kazakhstan et l’Ouzbékistan via la Russie ou du gaz naturel liquéfié (…) ou des engrais chimiques”. “Emmanuel Macron cautionne ainsi la poursuite du commerce radioactif de l’industrie nucléaire française, EDF et Framatome en tête, avec la Russie, qui contribue à alimenter la machine de guerre russe”, déplore Greenpeace dans un communiqué.L’Union européenne prévoit de taxer les engrais russes à partir du mois de juillet pour mettre fin à ses importations en trois ans. Sur l’énergie, la Commission a présenté un plan début mai pour en finir avec le gaz russe, par gazoduc ou sous forme liquéfié, d’ici fin 2027. Des mesures contre les importations d’uranium enrichi russe sont aussi évoquées dans les semaines qui viennent. EDF est lié à un contrat de 600 millions d’euros conclu en 2018, avant la guerre, avec Tenex, filiale du géant nucléaire russe Rosatom, pour recycler et enrichir de l’uranium issu du retraitement des combustibles usés du groupe français, l’URT. Sur un autre sujet, M. Julliard a jugé mardi soir “sidérant” le fait que le bateau de Greenpeace ait été interdit au sommet de l’ONU sur les océans à Nice. Il a ajouté réfléchir à contester en référé cette décision.L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.Le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation du navire, qui pourra seulement rester au large. Il n’y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.

L’automobile européenne dans une situation “très préoccupante”, selon un représentant de la filière

L’industrie automobile européenne n’est “pas éternelle” et se trouve dans une situation “très préoccupante”, a jugé mercredi matin Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente constructeurs et grands équipementiers automobiles français, réclamant de la “souplesse” face aux obligations de décarbonation.   “Je suis très inquiet de l’évolution de notre industrie (automobile) en Europe parce qu’elle n’est pas éternelle” et “pas à l’abri” face aux industriels “chinois qui font des voitures de grande qualité, qui sont à bas coûts, qui vont nous envahir”, a estimé Luc Chatel au micro de RMC. En mai, le marché des voitures neuves s’est replié de 12% en France, en baisse pour le cinquième mois consécutif. “On s’enfonce un peu dans une crise structurelle”, décrit le président de PFA, “parce que les consommateurs sont dans l’incertitude (et) reportent leur décision d’achat.”Une situation selon lui “très préoccupante”, que le secteur doit conjuguer avec la “difficulté de la transition” vers le tout électrique. L’échéance de 2035 pour l’interdiction de la vente dans l’Union Européenne de voitures neuves à moteur thermique, “aujourd’hui nous ne la tenons pas” au regard des ventes de véhicules électriques, assure-t-il. Pour y arriver, “il faut remettre de la souplesse” et “faire confiance à l’innovation, à la technologie”, préconise M. Chatel. L’Europe “a pris une décision réglementaire qu’elle a imposé à l’ensemble des industriels de la filière, alors qu’eux-mêmes avaient engagé des gros efforts en matière de réduction des émissions de CO2” mais a “juste oublié qu’à la fin, si on voulait y arriver, il fallait qu’il y ait des consommateurs qui achètent des voitures. On n’a pas pensé à eux et on s’est aperçu que finalement, les consommateurs, il leur fallait du temps pour changer leurs habitudes”, abonde-t-il. “On va avoir, au cours du deuxième semestre 2025 et 2026, ce qu’on appelle une clause de révision” à l’occasion de laquelle “on va faire un point sur le règlement voté en 2022 :  Est ce qu’on maintient en l’état ? Est-ce qu’on assouplit ? On va tout mettre sur la table”, assure le représentant. Au Parlement européen, certains élus ont fait savoir qu’ils préconiseraient également une révision de cette obligation. Début mai, les députés européens ont validé un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d’émissions de CO2, afin de leur éviter des amendes en 2025. 

Au pied des Alpes, l’usine Paraboot chausse le monde entier

Une odeur de cuir et de caoutchouc flotte dans l’usine de Paraboot, près de Grenoble, où une centaine d’ouvriers découpent, cousent, fondent, polissent ces chaussures “made in France” qui s’arrachent à l’étranger.A contre-courant du déclin des chausseurs français, le chiffre d’affaires de la marque ne cesse d’augmenter: 24 millions d’euros en 2023, 26,7 millions en 2024 et 28,2 millions prévus en 2025. La société exporte 67% de sa production, réalisée à 80% dans son usine de Saint-Jean-de Moirans, en contrebas des massifs du Vercors et de la Chartreuse, en Isère.Initialement spécialisée dans les chaussures de travail, Paraboot, née en 1908, continue d’équiper policiers ou électriciens mais est aussi devenue un produit de mode, vu aux pieds de stars comme George Clooney et Johnny Depp. Son secret ? Des produits “solides, durables et réparables” et un “ADN” qui n’a pas changé depuis 117 ans, vante Eric Forestier, PDG de l’entreprise. “Les planètes se sont alignées, parce que la tendance revient à des produits souvent assez simples” tels la chaussure Paraboot “reconnaissable de loin”, se réjouit-il auprès de l’AFP.Vendues entre 230 et 500 euros la paire, les chaussures en cuir cousues à la main au design rustique avec leurs semelles gommes et leur couture extérieure visible, conservent ces caractéristiques depuis la naissance de la marque. Elle a su toutefois élargir son public en multipliant les collaborations avec des marques niche comme Engineered Garments ou Arpenteur.- Savoir-faire -Fondée par Rémy Richard à Izeaux, à quelques kilomètres de l’usine actuelle, Paraboot emploie aujourd’hui quelque 200 personnes, en Isère et dans ses 28 boutiques réparties en France et en Belgique.Environ 600 paires de chaussures sortent chaque jour de l’usine de Saint-Jean-de-Moirans où s’affairent 97 ouvriers. Reste 20% de la production assurée en Espagne, en Italie et au Portugal “pour des raisons de savoir-faire”, justifie Eric Forestier, notamment pour profiter du cousu mocassin, expertise espagnole.”Dans le monde actuel c’est un peu la course à la technologie, nous c’est l’inverse: c’est la course à la préservation du savoir-faire”, résume le directeur marketing Pierre Colin, chaussures “Michael” aux pieds, le modèle phare de Paraboot.Répartis dans un hangar de 11.000 m2, machines et employés enchaînent 150 opérations pour fabriquer une paire. Au départ, des larges peaux – de veau, principalement, car peu abîmées – sont entreposées dans une grande salle. Celles-ci sont ensuite découpées en différentes petites pièces correspondant aux formes de tiges – le dessus de la chaussure – nécessaires. Le cuir constitue un tiers du prix de vente d’une chaussure, selon Pierre Colin.- Leader -Une fois assemblées, les pièces en cuir sont cousues en doublure, et non pas collées, un procédé “beaucoup plus long et fastidieux” mais qui permet d’évacuer la transpiration, explique le directeur marketing. La tige est ensuite reliée à la semelle en “cousu norvégien”, cette grosse couture extérieure emblématique de la marque.Un mode de fabrication qui permet de réparer la chaussure en remplaçant la semelle, un aspect “hyper important”, insiste Pierre Colin. L’usine dispose d’ailleurs d’un atelier réparation, moyennant 200 euros pour réparer une paire.Paraboot est une entreprise “socialement responsable depuis 1908”, s’amuse Eric Forestier, pour qui “produire en France, évidemment est un choix”, justifiant ainsi le prix élevé des modèles. Ce fait-maison “indéniablement aide”, notamment en Asie qui compte pour 35% de leur chiffre d’affaires, devant la France (33%) et l’Europe (30%), et puis l’Amérique du Nord. La marque, largement imitée, est même devenue “leader” des chaussures en cuir au Japon, selon son PDG.Outre les pieds des stars, Paraboot équipe la police française, EDF ou encore la gendarmerie, offrant une conformité aux normes de sécurité.Face à la violente crise qui frappe le secteur français de la chaussure depuis des années, avec les défaillances de San Marina et André, et le repêchage de Minelli et Clergerie au prix d’emplois supprimés, la direction de Paraboot mise sur la “prudence” et une “vision à long terme”.”L’objectif est de continuer ces 117 ans d’histoire”, insiste Eric Forestier.

Les saumons sauvages de l’Allier menacés d’extinction par le changement climatique

Longtemps familier des eaux de l’Allier, le saumon sauvage se raréfie depuis quelques années et pourrait totalement disparaître de la Loire mais aussi dans plusieurs fleuves du monde en raison du changement climatique.”Pour le saumon de la souche Loire-Allier”, une sous-espèce du saumon sauvage de l’Atlantique, “le constat est sans appel: c’est la catastrophe ! Et si on ne fait rien, l’espèce, pourtant résistante, va tout simplement disparaître”, alerte Aurore Baisez, directrice de Logrami, association de recherche sur les poissons migrateurs du bassin de la Loire.   En 2024, seuls 38 géniteurs ont atteint les frayères de l’Allier, principal affluent de la Loire, selon les comptages réalisés à Vichy. Cette année, à la fin de la migration printanière (mars à fin mai), ils sont 77. Mieux, mais pas de quoi pavoiser: en 2015, près de 1.200 saumons adultes passaient à Vichy, en 2017 ils étaient seulement 754, et depuis c’est l’hécatombe: moins de 400 en 2019 et depuis 2023 la centaine n’a plus été franchie.”Vu les taux de mortalité, à la fin de l’été on ne devrait pas en avoir plus de 40 qui survivent”, s’alarme Mme Baisez.- 30 degrés en été -En 2024, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), collectif scientifique de référence, a classé la souche Loire-Allier en “danger d’extinction”.Pourtant, les mesures n’ont pas manqué pour préserver ce poisson qui fait figure d’élément patrimonial : interdiction de la pêche, aménagement du barrage EDF de Poutès, installation de “passes à poissons” aux endroits devenus infranchissables aux basses eaux, mise en place d’une nurserie à Chanteuges (Haute-Loire)…Mais selon plusieurs experts, le fond du problème est ailleurs. “Ce qui n’était qu’une menace sous-jacente est devenu le risque majeur pour la survie de l’espèce: le changement climatique”, explique Mme Baisez, diplômée en écologie aquatique.Le saumon, comme la plupart des poissons, est un animal ectotherme, c’est-à-dire que sa température interne est corrélée à celle de son milieu.Or “sur la Loire, depuis quelques années, on atteint des températures complètement folles”, note Mme Baisez.Une récente étude du GIP Loire Estuaire, entité qui réunit collectivités et professionnels, montre qu’entre 2007 et 2023, la température moyenne annuelle de l’estuaire oscillait entre 13 et 16,5°C, mais avec de fortes variations saisonnières – les 20 à 25°C sont régulièrement dépassés entre juin et septembre – et de grands écarts entre l’amont et l’aval du fleuve.”Sur Vichy, en été il n’est pas rare qu’on atteigne les 30 degrés. Et certaines années, comme en 2022, ces températures ont été atteintes dès le mois de mai”, période où les saumons, déjà épuisés par 1.000 km de remontée depuis l’océan, tentent de rallier l’amont pour se reproduire.Or selon les scientifiques, la température optimale pour l’espèce en période de migration se situe entre 9°C et 17°C. Au-dessus de 20°C, il cesse tout mouvement migratoire. Concernant sa survie, “au-delà des 25, ça devient vraiment compliqué et au-dessus de 27, c’est un vrai court-bouillon et c’est létal”, souligne la directrice de Logrami.- “Milieu de mort” -A cela s’ajoute des débits de plus en faibles, voire critiques par endroits, en raison de l’évaporation liée à la chaleur. “S’il n’y a quasiment plus d’eau et qu’en plus elle est chaude, le milieu de vie devient un milieu de mort”, déclare Mme Baisez.Et quand les températures ne tuent pas directement les saumons, elles les mettent en danger en anéantissant leurs proies ou en favorisant leurs prédateurs.Ainsi le silure, redoutable tueur de saumons, prolifère dans les eaux supérieures à 20 degrés. Selon Logrami, en 2024, 1.283 silures ont été recensés sur le bassin de la Loire, soit le double des effectifs moyens des cinq dernières années.Et la raréfaction des saumons sauvages n’est pas limitée à la Loire.En Bretagne, ils sont de moins nombreux dans le Scorff et, plus loin, le Canada ou la Scandinavie font le même constat: les saumons migrateurs en provenance de l’Atlantique nord – dont les températures ont battu des records en 2023 et 2024 – sont de moins en moins nombreux à survivre à leur transhumance.

Les saumons sauvages de l’Allier menacés d’extinction par le changement climatique

Longtemps familier des eaux de l’Allier, le saumon sauvage se raréfie depuis quelques années et pourrait totalement disparaître de la Loire mais aussi dans plusieurs fleuves du monde en raison du changement climatique.”Pour le saumon de la souche Loire-Allier”, une sous-espèce du saumon sauvage de l’Atlantique, “le constat est sans appel: c’est la catastrophe ! Et si on ne fait rien, l’espèce, pourtant résistante, va tout simplement disparaître”, alerte Aurore Baisez, directrice de Logrami, association de recherche sur les poissons migrateurs du bassin de la Loire.   En 2024, seuls 38 géniteurs ont atteint les frayères de l’Allier, principal affluent de la Loire, selon les comptages réalisés à Vichy. Cette année, à la fin de la migration printanière (mars à fin mai), ils sont 77. Mieux, mais pas de quoi pavoiser: en 2015, près de 1.200 saumons adultes passaient à Vichy, en 2017 ils étaient seulement 754, et depuis c’est l’hécatombe: moins de 400 en 2019 et depuis 2023 la centaine n’a plus été franchie.”Vu les taux de mortalité, à la fin de l’été on ne devrait pas en avoir plus de 40 qui survivent”, s’alarme Mme Baisez.- 30 degrés en été -En 2024, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), collectif scientifique de référence, a classé la souche Loire-Allier en “danger d’extinction”.Pourtant, les mesures n’ont pas manqué pour préserver ce poisson qui fait figure d’élément patrimonial : interdiction de la pêche, aménagement du barrage EDF de Poutès, installation de “passes à poissons” aux endroits devenus infranchissables aux basses eaux, mise en place d’une nurserie à Chanteuges (Haute-Loire)…Mais selon plusieurs experts, le fond du problème est ailleurs. “Ce qui n’était qu’une menace sous-jacente est devenu le risque majeur pour la survie de l’espèce: le changement climatique”, explique Mme Baisez, diplômée en écologie aquatique.Le saumon, comme la plupart des poissons, est un animal ectotherme, c’est-à-dire que sa température interne est corrélée à celle de son milieu.Or “sur la Loire, depuis quelques années, on atteint des températures complètement folles”, note Mme Baisez.Une récente étude du GIP Loire Estuaire, entité qui réunit collectivités et professionnels, montre qu’entre 2007 et 2023, la température moyenne annuelle de l’estuaire oscillait entre 13 et 16,5°C, mais avec de fortes variations saisonnières – les 20 à 25°C sont régulièrement dépassés entre juin et septembre – et de grands écarts entre l’amont et l’aval du fleuve.”Sur Vichy, en été il n’est pas rare qu’on atteigne les 30 degrés. Et certaines années, comme en 2022, ces températures ont été atteintes dès le mois de mai”, période où les saumons, déjà épuisés par 1.000 km de remontée depuis l’océan, tentent de rallier l’amont pour se reproduire.Or selon les scientifiques, la température optimale pour l’espèce en période de migration se situe entre 9°C et 17°C. Au-dessus de 20°C, il cesse tout mouvement migratoire. Concernant sa survie, “au-delà des 25, ça devient vraiment compliqué et au-dessus de 27, c’est un vrai court-bouillon et c’est létal”, souligne la directrice de Logrami.- “Milieu de mort” -A cela s’ajoute des débits de plus en faibles, voire critiques par endroits, en raison de l’évaporation liée à la chaleur. “S’il n’y a quasiment plus d’eau et qu’en plus elle est chaude, le milieu de vie devient un milieu de mort”, déclare Mme Baisez.Et quand les températures ne tuent pas directement les saumons, elles les mettent en danger en anéantissant leurs proies ou en favorisant leurs prédateurs.Ainsi le silure, redoutable tueur de saumons, prolifère dans les eaux supérieures à 20 degrés. Selon Logrami, en 2024, 1.283 silures ont été recensés sur le bassin de la Loire, soit le double des effectifs moyens des cinq dernières années.Et la raréfaction des saumons sauvages n’est pas limitée à la Loire.En Bretagne, ils sont de moins nombreux dans le Scorff et, plus loin, le Canada ou la Scandinavie font le même constat: les saumons migrateurs en provenance de l’Atlantique nord – dont les températures ont battu des records en 2023 et 2024 – sont de moins en moins nombreux à survivre à leur transhumance.