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L’éolien citoyen, levier pour gérer localement la “richesse verte des vents”

C’est quand les champs qui entourent la commune de Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine, ont été déclarés “zone de développement éolien” qu’un groupe de citoyens a eu l’idée d’investir dans son propre parc: “Quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale.” Au détour d’une route de campagne, au milieu des champs, deux mâts blancs culminent à 120 mètres. Les tiges d’acier du troisième sont à plat, entourées de grues qui entament leur montage. Le quatrième est encore sous bâches. Les éoliennes du parc citoyen de Féeole devraient commencer à tourbillonner au mois de mai, 15 ans après le lancement du projet. “Quand cet espace a été déclaré ZDE (zone de développement éolien, NDLR), on savait qu’il y aurait des candidats. Sûrement des privés, français ou peut-être allemands, comme ailleurs. On s’est dit, quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale”, retrace Michel Lemonnier, membre du groupe de citoyens à l’origine du projet.Pour eux, le parc représente aussi une “façon de s’approprier la transition énergétique”: “L’électricité, avant de s’intéresser à sa production, n’était pas une question.”Le groupe, devenu société, réunit aujourd’hui 168 citoyens, qui ont apporté au projet 520.000 euros — sur les 24 millions d’investissement, principalement financés par emprunt bancaire. Parmi les autres actionnaires figurent le syndicat départemental Energ’iV et le mouvement Énergie Partagée, qui accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie renouvelable.Le parc doit produire 36 GWh par an, soit 45% des besoins de la communauté de communes. – “Dialogue” -En France, 16 parcs citoyens sont déjà exploités, deux sont en construction et 22 en développement, selon Énergie Partagée. Côté investisseurs, si la démarche “garantit des revenus stables”, la rentabilité “n’est souvent pas la première motivation des citoyens”, notait l’Ademe en 2024. Ceux-ci y voient d’autres bénéfices comme “des ressources économiques et énergétiques pour leur territoire (…) le maintien et la création d’emplois locaux, le développement de nouvelles compétences sur le territoire…”Des arguments qui ont fait mouche à Andilly-les-Marais, en Charente-Maritime. En 2015, le maire de la commune avait éconduit un développeur éolien privé, faute d’implication et de retombées pour sa commune. Avant de lancer quelques mois plus un appel à manifestation d’intérêt, avec inscrite au cahier des charges une participation citoyenne. Le groupe Valorem est retenu comme développeur du projet et le lance aux côtés d’une société coopérative d’intérêt collectif, la Coopec, qui réunit aujourd’hui environ 350 citoyens, et d’un fonds d’investissement de la région Nouvelle-Aquitaine. Le parc est entré en service en 2024. “L’avantage de l’éolien citoyen, c’est aussi le dialogue. Les projets suscitent des interrogations légitimes chez les riverains, d’où l’importance des réunions publiques, des études acoustiques à domicile, des visites de terrain… Toute une organisation et une disponibilité qu’on trouve parfois dans le privé, parfois pas”, explique David Clausse, directeur d’Energ’iV. – Recours -Reste que l’éolien citoyen ne garantit pas l’unanimité des riverains: à Riaillé, au nord-est de Nantes, un projet de parc lancé il y a plus de 10 ans par la société Eola (800 citoyens et deux projets de parc) est actuellement à l’arrêt, sous le coup de deux recours administratifs.Dans leur requête, consultée par l’AFP, une douzaine de riverains pointent notamment du doigt une “atteinte excessive aux paysages”, la concentration de projets éoliens dans un même périmètre, une “insuffisance” des études sur l’impact sonore du projet et la menace qu’il représente selon eux pour certains oiseaux. “Notre premier objectif a toujours été d’apporter notre pierre à l’édifice de la transition écologique. Nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité, contrairement à ce qui a pu être dit. Nous voulons faire de l’énergie verte et s’il y a un bonus, tant mieux”, affirme Philippe Branchereau, l’un des citoyens à l’origine du projet. A Martigné-Ferchaud, le projet a été “bien accepté” par ses voisins, affirme Michel Lemonnier. Un recours a toutefois été déposé par une poignée d’opposants, interrompant le processus pendant quatre ans. A quelques semaines du lancement, les citoyens attendent maintenant avec impatience de voir “leurs éoliennes” en mouvement.

Corée du Sud : déploiement massif de pompiers et soldats contre des feux de forêts

Plus de 2.600 pompiers et soldats ainsi que des dizaines d’hélicoptères vont êtres déployés dans le sud et le sud-est de la Corée du Sud pour combattre d’importants feux de forêt qui font rage depuis plusieurs jours, ont indiqué lundi les autorités.Au moins quatre personnes, dont trois pompiers, sont morts depuis samedi dans le district de Sancheong (sud), où sévit un incendie qui s’est déclaré la veille.Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans les régions touchées, invoquant “les dégâts considérables causés par des incendies simultanés dans tout le pays”. Dans le district d’Uiseong (sud-est), près de 7.000 hectares ont été dévastés par les flammes et quelque 600 personnes ont dû être évacuées en raison d’un autre feu de forêt, a relaté lundi lors d’un point presse Lim Sang-seop, chef du Service des forêts sud-coréen.”Un total de 57 hélicoptères” et plus de 2.600 pompiers et soldats vont être déployés, a-t-il ajouté.Les incendies de Sancheong et d’Uiseong n’étaient que partiellement contenus lundi après-midi.L’agence des forêts du pays a émis des messages d’alerte maximale notamment dans les provinces du Gyeongsang du Sud et du Nord, ainsi que dans les villes de Busan (sud-est) et Daejeon (centre-ouest).Le Premier ministre Han Duck-soo, s’est rendu au siège central des contre-mesures de sécurité et de lutte contre les catastrophes, exhortant les autorités à travailler ensemble “jusqu’à ce que les incendies de forêt soient complètement éteints “.”C’est vraiment bouleversant”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il rencontrerait les personnes touchées par les incendies plus tard dans la journée de lundi.Le chef du principal parti d’opposition, le Parti démocrate, Lee Jae-myung, a exhorté les autorités à “mobiliser tous les moyens à leur disposition pour éteindre rapidement et en toute sécurité les incendies ” et à prendre d’autres mesures pour prévenir d’autres feux de forêt.L’augmentation des températures, la multiplication des canicules et la baisse des niveaux de précipitations, associées au réchauffement climatique, constituent des facteurs propices au développement des feux de forêts.

Dix ans après le crash de la Germanwings dans les Alpes françaises, la douleur persiste

Il est 10h41 lundi quand plusieurs centaines de personnes, principalement des Allemands et des Espagnols, observent une minute de silence dans la commune du Vernet (Alpes-de-Hautes-Provence), pour rendre hommage aux victimes du crash d’un avion de la Germanwings, survenu dix ans auparavant.Cet Airbus A320 de la compagnie low-cost allemande, filiale de la Lufthansa, avait été précipité délibérément sur le flanc d’une montagne proche par son copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, sous antidépresseurs, qui avait profité de l’absence momentanée dans le cockpit du commandant de bord pour commettre son acte suicidaire, entraînant dans la mort les 149 autres passagers et membres d’équipage. L’avion reliait Barcelone (nord-est de l’Espagne) à Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) avec six membres d’équipage et 144 passagers, originaires de 19 pays, en majorité des Allemands (72) et des Espagnols (50).”Malgré 10 ans de passé, cela me semble comme si c’était hier. J’ai perdu ma fille dans cet accident, elle était professeure”, raconte Engelbert Tegethoff, les larmes aux yeux, à l’issue d’une cérémonie de recueillement privée, marquée par des prises de paroles et d’intermèdes musicaux, organisée pour ces quelque 360 proches des victimes.Sa fille, Stefanie, accompagnait avec un autre professeur 16 élèves du lycée Joseph-König de Haltern am See en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest de l’Allemagne) qui revenait d’un voyage scolaire en Espagne. Une cérémonie du souvenir s’est d’ailleurs tenue en parallèle dans cet établissement: à 10h41, heure exacte du crash le 24 mars 2015, plusieurs centaines d’élèves et d’enseignants se sont rassemblés dans la cour de l’établissement pour observer une minute du silence devant le plaque commémorative au pied de laquelle avaient été déposées de nombreuses fleurs et 18 bougies en souvenir des victimes.”Je viens chaque année, depuis que cela a lieu, toujours ici”, a expliqué Sabine Herzogenrath. Cette Allemande de 59 ans a perdu dans le crash son frère, sa belle-soeur et son neveu. Ce moment de recueillement s’est révélé “très important. Sans cela, je ne sais pas comment je pourrai gérer le deuil. Nous le partageons avec les autres gens, avec lesquels nous formons presque une famille désormais”.- Règles renforcées -A l’issue de la cérémonie, certains sont partis se recueillir sur une stèle adjacente ou encore au cimetière du Vernet, village le plus proche du lieu de l’impact, où sont enterrés les restes des corps non identifiés. Un peu plus tôt, plusieurs officiels français, allemands et espagnols ainsi que le patron de Lufthansa y avaient déposé des gerbes de fleurs.Certains, bravant le froid et un ciel couvert, ont emprunté un chemin de randonnée qui mène au col du Mariaud, à 1.500 mètres d’altitude, pour se recueillir en face du site du crash sur une plateforme, où est dressé un mémorial de cinq mètres de diamètre intitulé “Sonnenkugel” (sphère solaire en allemand), renfermant des souvenirs personnels des familles.”Nos pensées accompagnent les proches et les amis des victimes, dont la douleur et le deuil restent immenses, même après une décennie”, a déclaré le PDG du groupe Lufthansa, Carsten Spohr.Suite à ce drame, l’industrie aéronautique avait imposé l’obligation d’avoir constamment deux personnes dans le cockpit simultanément. Une procédure finalement abandonnée car jugée peu efficace. En revanche, le suivi médical et psychologique des pilotes a été amélioré et des systèmes de prévention et de détection plus sophistiqués ont été imposés.En mars 2022, la justice française avait clôturé l’enquête sur ce crash sans lancer de poursuite, considérant le geste “suicidaire” du copilote comme imprévisible.Les crashs intentionnels de pilotes d’avion restent des actes extrêmement rares dans l’histoire récente de l’aviation civile. En mars 2022, 132 personnes avaient péri dans l’accident délibéré d’un Boeing 737-800 en Chine.Le plus important accident de ce type répertorié est lui survenu en octobre 1999 lorsqu’un un Boeing 767 d’EgyptAir s’était abîmé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Massachusetts (nord-est des États-Unis), peu après son décollage de New York à destination du Caire, faisant 217 morts.

En Normandie, un sanctuaire pour donner une seconde vie aux animaux martyrisés

“Elle a reçu un coup de hache au niveau de la mâchoire en Roumanie”, explique Stéphanie Lisicki en caressant affectueusement la chienne défigurée. Comme Buzuka, l’immense majorité des quelque 320 animaux handicapés qu’elle recueille dans son refuge normand ont été maltraités voire torturés.Le refuge et centre de soins Suzi Handicap, que l’ancienne assistante vétérinaire de 36 ans a créé avec sa famille sur neuf hectares à Montreuil-au-Houlme (Orne) il y a 11 ans, est unique en son genre.”Il y a quelques centres en France qui accueillent quelques chiens et chats handicapés”, explique-t-elle à l’AFP, lors d’une visite saluée par une cacophonie d’aboiements joyeux ou méfiants. “La particularité de notre centre, c’est qu’on fait tous les animaux (non sauvages, NDLR) et on a un centre médical”.Du cochon d’Inde aux vaches et chevaux en passant par les chiens -les plus nombreux- et les chats, le centre prend soin de toutes sortes d’animaux venus de France et de l’étranger. Certains souffrent de malformations mais, pour l’immense majorité d’entre eux, leur handicap est dû à la cruauté humaine. “La puce là-bas vient de Roumanie, ils l’ont mise dans un bain d’acide qui lui a mangé trois pieds et les oreilles”, raconte la jeune femme, en montrant la chienne Mira au fond de son enclos. – Listes d’attente -Comment le sait-elle ? “Ça a été filmé, c’est sur internet. Sur ces vidéos, on voit des gens qui rigolent, qui torturent pour le plaisir. C’est inimaginable.”Thérésa, petite chienne aux yeux crevés, vient de la Réunion. Son voisin a été récupéré en Ukraine, où il a reçu des éclats de bombe.Babouche et Dora ont été recueillies dans un fossé : handicapées, elles avaient été jetées par leur propriétaire depuis une voiture en roulant… Les animaux sont signalés au refuge par des gendarmes, des maires, des vétérinaires qui refusent de pratiquer une euthanasie. D’autres sont récupérés chez des éleveurs qui n’ont pas les moyens (ou la volonté) de payer les soins nécessaires. “Jamais au départ, quand on a créé cette association, je n’aurais cru qu’il y avait autant d’animaux maltraités”, soupire la mère de Stéphanie, Michelle Lisicki, 63 ans. “On a des listes d’attente.” Des dizaines de demandes arrivent chaque jour.Cette jeune retraitée et son mari, qui s’occupaient eux-mêmes d’animaux handicapés, viennent régulièrement épauler Stéphanie et son conjoint. Le refuge fonctionne également avec une douzaine de salariés et plusieurs bénévoles. “C’est du sept jours sur sept. Stéphanie a pris une semaine de vacances en 11 ans !”, assure-t-elle.”Il faut avoir le coeur bien accroché”, reconnaît Stéphanie, mère de deux jeunes enfants, en changeant la couche d’un petit chien. “Mais pour nous le plus beau cadeau c’est de se dire qu’une fois qu’ils ont franchi le portail, ils sont en sécurité pour le reste de leur vie.”- Changer le regard -“On s’est spécialisé dans les accompagnements de fin de vie”, qui concernent la moitié des animaux. “On veut qu’ils connaissent le meilleur avant de partir.”Un adorable cocker, les pattes arrière remplacées par un petit chariot à roulettes, ne lâche pas le visiteur d’une semelle. La responsable du refuge montre fièrement la nouvelle clinique vétérinaire en cours de finition. “C’est vraiment un grand bonheur pour nous de pouvoir opérer sur place. On fait tout ce qui est analyses de sang, analyses d’urine, échographies…”Ces soins permanents, parfois très lourds -certains animaux atteints de cancer sont soignés par chimiothérapie-, ont un coût, qui s’ajoute aux frais de fonctionnement et de personnel.”Nous avons un budget annuel d’environ un million d’euros, financé uniquement par les dons” de particuliers ou d’entreprises, explique la gérante. Aucune aide publique ou subvention, “à part 250 euros reçus d’une commune”. Son rêve ? Changer le regard sur les animaux handicapés. Cela passe notamment par l’éducation des plus jeunes, qui visitent régulièrement le refuge.”On a encore beaucoup à faire en France par rapport à certains pays, comme au Canada où le handicap animal est plus accepté. Aux Etats-Unis on voit beaucoup d’animaux en chariot, ici très peu”, regrette-t-elle. “Je pense qu’on a encore besoin de faire évoluer la société sur le handicap, qu’il soit humain ou animal.”

Evasion de Mohamed Amra: plus d’une vingtaine de nouvelles interpellations

Un total de 24 nouvelles personnes ont été interpellées lundi dans le cadre de l’enquête sur l’évasion sanglante en mai 2024 du narcotrafiquant Mohamed Amra et de sa cavale de neuf mois, jusqu’à son arrestation fin février en Roumanie.Il s’agit de la quatrième vague d’interpellations intervenues dans le cadre des investigations menées par des juges d’instruction parisiens spécialisés.Selon une source proche du dossier, confirmant une information de Franceinfo, 24 personnes ont été interpellées lundi. Leur garde à vue peut durer 96 heures.Selon Franceinfo, figure parmi elles le rappeur Koba LaD, ce que ni le parquet de Paris ni la source proche n’ont confirmé à l’AFP dans l’immédiat.De son vrai nom Marcel Junior Loutarila, il est actuellement en détention provisoire en attendant d’être jugé pour homicide involontaire aggravé, quatre mois après la mort d’un de ses passagers dans un accident de voiture en septembre 2024 à Créteil.Son avocat a refusé de répondre à l’AFP.Jusqu’à présent, 27 personnes, plus Mohamed Amra, ont été mises en examen. Elles ont pour la plupart été placées en détention provisoire, à l’isolement.Dans cette enquête “hors normes”, les chefs de mise en examen – meurtres, tentatives de meurtre, évasion, le tout en bande organisée, et association de malfaiteurs – font encourir la réclusion criminelle à perpétuité “pour les plus élevés d’entre eux”, avait détaillé en conférence de presse le 7 mars la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.- “Moyens d’enquête extraordinaires” -Ce sont des “moyens d’enquête extraordinaires” qui ont permis de les identifier, notamment “440 interceptions téléphoniques et géolocalisations, de véhicules, de captations de données, d’images”, avait-elle énuméré.Parmi les mis en examen figurent des membres présumés du commando qui a attaqué, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, un fourgon pénitentiaire où était détenu Mohamed Amra lors d’une extraction, au péage d’Incarville (Eure), tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres le 14 mai 2024.Outre Amra, six personnes sont suspectées d’avoir fait partie du commando: deux guetteurs – dont l’un a aussi conduit un véhicule -, deux autres conducteurs de véhicule et deux passagers.Parmi eux, Fernando D., 32 ans, surnommé “Abe”, interpellé fin février dans une luxueuse villa dotée d’un important dispositif de sécurité à Mijas, dans la province de Malaga (sud de l’Espagne), puis remis à la justice française, et placé en détention provisoire.Mais aussi des personnes semblant avoir un rôle plus secondaire: aide à la préparation d’autres tentatives d’évasion d’Amra, à son évasion effective le 14 mai (vol de véhicules par exemple), à sa fuite (location d’appartements, etc.) mais aussi à la fuite des autres membres du commando.A également été mis en examen Saïd Agouni, déjà condamné pour l’attaque d’un fourgon blindé en 2011 aux côtés du braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd.Deux autres suspects dans ce dossier aux “dimensions tentaculaires” sont “en attente d’extradition” depuis le Maroc, avait aussi précisé Mme Beccuau et un autre “fait l’objet d’une notice Interpol”.En visite à Rabat le 10 mars, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer que les deux suspects arrêtés au Maroc soient extradés “dans les prochains jours”.Interrogés plusieurs fois sur l’implication éventuelle de membres de la “Black Manjak Family”, présentée comme une organisation criminelle basée en Normandie et spécialisée dans les stupéfiants avec de possibles liens avec Koba LaD, le directeur national de la police judiciaire, Christian Sainte, avait simplement indiqué le 7 mars que certains suspects avaient “des liens de proximité” entre eux.Mohamed Amra est, depuis sa remise à la justice française fin février, incarcéré à l’isolement dans la prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Evasion de Mohamed Amra: 24 nouvelles personnes interpellées

Un total de 24 nouvelles personnes ont été interpellées lundi dans le cadre de l’enquête sur l’évasion sanglante en mai 2024 de Mohamed Amra et de sa cavale de neuf mois, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de Franceinfo.Il s’agit de la quatrième vague d’interpellations intervenues dans le cadre des investigations, depuis l’arrestation du narcotrafiquant le 22 février en Roumanie.Jusqu’à présent, 27 personnes, plus Mohamed Amra, ont été mises en examen par des juges d’instruction spécialisés du tribunal judiciaire de Paris.Elles ont pour la plupart été placées en détention provisoire, à l’isolement.Parmi elles, des membres présumés du commando qui a attaqué, à la voiture-bélier et aux fusils d’assaut, un fourgon pénitentiaire où était détenu Mohamed Amra lors d’une extraction au péage d’Incarville (Eure), tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres le 14 mai 2024.Mais aussi des personnes semblant avoir un rôle plus secondaire: aide à la préparation d’autres tentatives d’évasion d’Amra, à son évasion effective le 14 mai (vol de véhicules par exemple), à sa fuite (location d’appartements, etc.) mais aussi à la fuite des autres membres du commando.Outre Amra, que l’accusation considère comme partie prenante, six personnes sont suspectées d’avoir fait partie du commando: deux guetteurs – dont l’un a aussi conduit un véhicule -, deux autres conducteurs de véhicule et deux passagers.Mohamed Amra est, depuis sa remise à la justice française fin février, incarcéré dans la prison ultra sécurisée de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Crash de la Germanwings: dix ans après, cérémonie de recueillement dans les Alpes françaises

Environ 400 personnes se sont rassemblées lundi pour assister à une cérémonie de recueillement dans la commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) rendant hommage aux victimes du crash d’un avion de la compagnie Germanwings survenu 10 ans plus tôt dans les Alpes françaises.Cet Airbus A320 de la compagnie low-cost allemande, filiale de la Lufthansa, avait été précipité délibérément sur le flanc d’une montagne environnante par son copilote, Andreas Lubitz, 27 ans et sous antidépresseurs, qui avait profité de l’absence momentanée dans le cockpit du commandant de bord pour commettre son acte suicidaire, entraînant dans la mort les 149 autres passagers et membres d’équipage. L’avion ralliait Barcelone (nord-est de l’Espagne) à Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) avec six membres d’équipage et 144 passagers, originaires de 19 pays, en majorité des Allemands (72) et des Espagnols (50).Les proches des victimes, venant principalement d’Allemagne et d’Espagne, vont ensuite observer une minute de silence, à huis clos dans un chapiteau monté pour l’occasion dans le village, à 10H41, heure exacte du crash survenu le 24 mars 2015. Ils assisteront ensuite à une cérémonie de recueillement privée co-organisée par Lufthansa.Un peu plus tôt, plusieurs officiels français, allemands et espagnols ainsi que le patron de Lufthansa ont déposé des gerbes au cimetière du Vernet, village le plus proche du lieu de l’impact, où sont enterrés les restes des corps non identifiés.”Nos pensées accompagnent les proches et les amis des victimes, dont la douleur et le deuil restent immenses, même après une décennie”, a déclaré le PDG du groupe allemand, Carsten Spohr.”Cette tragédie qui s’est produite nous accompagne encore aujourd’hui dans notre responsabilité en tant que compagnie aérienne”, a-t-il ajouté, promettant que “l’engagement (de Lufthansa) restera intact”.”Au-delà de la commémoration, cet anniversaire engage notre responsabilité collective à tirer les leçons de ce drame et à poursuivre l’amélioration continue des normes de sécurité aérienne, pour garantir à tous des conditions de transport aérien toujours plus sûres”, a expliqué Marc Chappuis, préfet des Alpes-de-Haute-Provence.Suite à ce drame, l’industrie aéronautique a notamment imposé l’obligation d’avoir constamment deux personnes dans le cockpit simultanément, amélioré le suivi médical et psychologique des pilotes et mis en place des systèmes de prévention et de détection plus sophistiqués.En mars 2022, la justice française avait clôturé l’enquête sur ce crash sans lancer de poursuite, considérant le geste “suicidaire” du copilote comme imprévisible.Les crashs intentionnels de pilotes d’avion restent des actes extrêmement rare dans l’histoire récente de l’aviation civile. En mars 2022, 132 personnes avaient péri dans l’accident délibéré d’un Boeing 737-800 en Chine.

Deux hommes jugés en appel à Nancy pour des viols d’enfants

Deux hommes, condamnés en 2023 à 20 ans de réclusion criminelle dans une affaire de pédocriminalité sur six enfants, dont quatre d’une même fratrie, ont exprimé lundi à l’ouverture de leur procès en appel à Nancy leur intention de répondre aux questions de la cour.Un huis clos partiel pour la déposition de trois parties civiles mineures a été demandé et accordé par la cour d’assises d’appel de la Meurthe-et-Moselle. En première instance, le procès s’était déroulé à huis clos.”Nous sommes quasiment un an et demi après la première instance, c’est un moment difficile pour” les victimes, a dit avant l’ouverture des débats Xavier Nodé, avocat de sept parties civiles, dont quatre mineurs plaignants. “Elles sont dans l’attente et l’angoisse de devoir redire devant la cour”. “Lorsque les faits se sont arrêtés, la plus jeune (plaignante) avait 7 ans, aujourd’hui elle en a 13. Et nous espérons de ce procès en appel, la confirmation de la peine prononcée en Meuse”, a-t-il poursuivi.Les accusés, Denis A., un Mosellan de 45 ans, et Brice M., un Gardois de 40 ans, avaient été condamnés par les assises de la Meuse pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans, corruption de mineurs et détention d’images pédopornographiques. Ils avaient en revanche été acquittés des faits de viols sur la plus jeune des plaignantes.- Accusé “honteux” -Les deux accusés, eux, ont indiqué qu’ils avaient l’intention de répondre aux questions qui leur seraient posées durant le procès. “C’est un procès qui va être difficile, la peine maximale a été prononcée en première instance”, rappelle Marlène Schott, avocate de Denis A. “Mon client a donc souhaité pouvoir s’expliquer dans le cadre d’un autre procès. Il est forcément inquiet, angoissé et honteux à l’idée qu’on ré-évoque les faits mais il va s’expliquer comme il l’a déjà fait.”Le Mosellan avait reconnu la plupart des faits en dehors des accusations de viol. Le Gardois avait lui contesté des agressions sexuelles et un viol sur sa belle-fille.L’affaire débute en avril 2019, quand l’arrestation en région parisienne d’un pédocriminel permet aux enquêteurs de remonter à Jean-Claude T., un quinquagénaire vivant à Belleville-sur-Meuse avec sa femme et leurs six enfants, dont trois mineurs. Il est arrêté, soupçonné de viol. Il se vantait notamment sur internet d’avoir des relations sexuelles avec sa fille de 11 ans.- Rencontre -Le mis en cause, qui aurait dû être jugé par les assises de la Meuse en 2023, s’est suicidé en prison. Il avait rencontré en ligne fin 2016 Denis A., à qui il avait envoyé des photos et vidéos des viols commis sur ses trois enfants mineurs.Jean-Claude T. livrait également ses enfants à des rapports sexuels tarifés entre 10 et 150 euros, le plus souvent à Hayange (Moselle), dans l’appartement de Denis A.En août 2017 est aussi organisé dans ce même appartement une rencontre entre les enfants de Jean-Claude T. et un autre couple, originaire du sud de la France, Brice M. et sa compagne, accompagnés eux aussi de leurs deux jeunes enfants.La femme qui partageait la vie de Brice M. au moment des faits a été condamnée en première instance à 10 ans de prison assortis d’un sursis des deux tiers pour agression sexuelle incestueuse et corruption de mineur. Elle n’a pas fait appel de cette décision.Le verdict est attendu le 1er avril.

Antisémitisme/Hanouna: LFI se dit victime d’une campagne de presse pour les “salir”

Les dirigeants de LFI estiment être victimes d’une campagne destinée à les “salir” en n’étant interrogés dans les médias depuis dix jours quasiment que sur l’affiche à l’effigie de l’animateur Cyril Hanouna dont ils réfutent le caractère antisémite.”Nous avons dit +il y a eu une erreur, il a été retiré+, nous l’avons dit, maintes fois. Cela suffit de nous salir de cette manière”, a répondu lundi sur RTL la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, questionnée à propos de cette polémique qui a éclaté le 12 mars. “Je veux le dire d’autant plus fort que, derrière nous, il y a des millions d’électeurs et d’électrices qui sont eux aussi liés d’affection à des personnes de culture et de confession juive et qui n’en peuvent plus”, a-t-elle ajouté, dénonçant des “campagnes menées contre nous”.”Un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes”, avait-elle déjà lancé samedi aux journalistes qui la suivaient dans la manifestation parisienne contre le racisme et l’extrême droite.Ce visuel “est resté quelques minutes en ligne et dix jours après, nous en parlons encore. Je trouve qu’il y a une forme de deux poids deux mesures qui est tout à fait insupportable”, a renchéri le coordinateur LFI Manuel Bompard sur France 2.”Il y avait une volonté dans ces procès de salir l’image d’une manifestation qui a eu lieu samedi contre tous les racismes et qui a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes, qui a été un grand succès populaire”, a-t-il ajouté.Depuis le 12 mars, LFI a été critiqué par le reste de la classe politique à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, reprend les codes de certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Cette représentation a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur. Cette condamnation, dont LFI a fait appel, “était sur le droit à l’image et évidemment pas sur un éventuel caractère antisémite de ce visuel que je réfute complètement et totalement”, a affirmé lundi Manuel Bompard.De son côté, Jean-Luc Mélenchon a refusé tout mea culpa, accablant également les médias. Une “défense aberrante” de l’avis du patron du PS Olivier Faure, “catastrophé” car “personne n’ignore ce qu’est l’antisémitisme”, à commencer par M. Mélenchon qui en “connaît parfaitement les codes (et) l’iconographie”Â