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Stériliser plutôt que tuer: le Maroc sous pression pour protéger les chiens errants

Des associations de défense des animaux accusent le Maroc de vouloir abattre les chiens errants avant la Coupe du monde de 2030 qu’il co-organise, mais le royaume nie ces accusations, affirmant au contraire déployer toutes les mesures nécessaires pour les protéger.Au centre du dispositif mis en avant par le gouvernement, se trouve la méthode dite TNVR (Trap, Neuter, Vaccinate, Return), qui consiste à attraper, stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants – identifiés par une boucle à l’oreille – dans leur territoire d’origine.L’Etat marocain affirme privilégier depuis 2019 ce mode de contrôle de la population canine, qui permet aussi de réduire les risques sanitaires comme la rage, et dément l’existence d’une politique d’abattage au niveau national.En moyenne, 100.000 morsures de chiens errants sont recensées chaque année au Maroc. Les autorités ont fait état de 33 cas de rage mortelle en 2024.Mais depuis l’annonce de la co-organisation du Mondial-2030 par le Maroc, la polémique enfle à l’étranger malgré les dénégations marocaines.- “Massacres” VS “attaques médiatiques” -Plusieurs organisations de protection animale affirment que le rythme des abattages de chiens errants – qu’elles évaluaient déjà à plusieurs centaines de milliers par an – s’est intensifié.En France, le chanteur David Hallyday, fils de Johnny, a parlé de “massacres cruels” dans une lettre au président de la Fédération internationale de football, et la Fondation Brigitte Bardot a appelé la Fifa à disqualifier le Maroc en tant que pays hôte.Les organisations disent redouter que l’ensemble de la population canine errante du pays, qu’elles estiment à environ trois millions, soit menacée.Un chiffre qui revient régulièrement dans la presse même si les autorités marocaines n’ont pas de données précises sur le nombre de chiens errants.Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a dénoncé “des attaques médiatiques” avec “des données erronées et décontextualisées”.Un projet de loi sur la protection des animaux errants, adopté le 10 juillet par le gouvernement, est actuellement examiné au Parlement.Selon une version consultée par l’AFP, il prévoit notamment une amende d’environ 450 à 1.900 euros ou une peine de deux à six mois de prison pour “abattage prémédité ou torture” d’un animal errant. – “Policiers contre la rage” -Mais malgré les circulaires gouvernementales incitant les collectivités à adopter la TNVR, des abattages se poursuivent – – y compris de chiens identifiés par une boucle à l’oreille – au fusil ou par empoisonnement à la strychnine, d’après des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.Mohammed, un gardien d’une soixantaine d’années, se souvient encore d’avoir vu une chienne stérilisée et vaccinée ainsi empoisonnée par “un tueur de chien qui travaillait pour la municipalité” de Tanger. “Je l’ai entendue hurler avant de la voir mourir”, raconte-t-il à l’AFP.Il collabore avec Salima Kadaoui, une Marocaine de 52 ans à l’origine du projet Hayat (“vie” en arabe), qui a traité depuis 2016 plus de 4.600 chiens dans cette ville du nord du Maroc en utilisant la TNVR.Selon Mme Kadaoui, “pour les autorités locales, la présence de chiens dans la rue donne une mauvaise image”, explique-t-elle, affirmant que ce sont ces dernières qui donnent les ordres d’abattage.Pourtant, il est “essentiel” de laisser les chiens traités et porteurs d’une boucle sur leur territoire, martèle-t-elle. “Ils sont des policiers contre la rage”: en cas d’intrusion d’un chien enragé, ils le repoussent et “protègent les citoyens”.Le Maroc a mobilisé plus de 22 millions d’euros pour la construction de “dispensaires vétérinaires avec les normes requises” pour pratiquer la TNVR, assure Mohammed Roudani, chef de la division de l’Hygiène et des Espaces verts au ministère de l’Intérieur.Au dispensaire d’Al Arjat, près de Rabat, quelque 500 chiens ont été traités et 220 relâchés en 2025.Pour Salima Kadaoui, qui salue les efforts du gouvernement, l’éducation peut prévenir 95 % des morsures. Elle insiste sur les gestes à connaître (ne pas crier, ne pas courir) et alerte sur des croyances dangereuses, comme celle d’une femme convaincue que cracher sur une blessure suffit à éviter la rage.

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Sous pression de l’opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb

La loi Duplomb passera-t-elle le crible du Conseil constitutionnel? Les Sages doivent rendre jeudi leurs conclusions très attendues sur la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit, ainsi que sur trois autres textes, notamment la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille.Sur la loi agricole, la décision de l’institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen.Présentée comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024, la loi Duplomb a été l’objet d’un fort mouvement de contestation malgré l’été, poussé par les défenseurs de l’environnement. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.Un rassemblement est prévu à partir de 16H00 devant le Conseil constitutionnel à l’initiative du collectif opposé à cette loi et représentant les signataires de la pétition.  En cause notamment: la réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Nocif pour la biodiversité, mais toujours autorisé ailleurs en Europe, le retour de l’acétamipride est réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes. Pour les parlementaires de gauche, qui ont saisi les Sages, le texte est contraire à la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle. Notamment son principe de précaution, ainsi que le “droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé”.La gauche condamne également la procédure utilisée à l’Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l’avaient rejeté d’emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés – dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis – empêchant leur examen dans l’hémicycle. “Il faut déconstruire ce message qui consiste à penser qu’on ne voulait pas le débat”, a assuré jeudi sur franceinfo le député écologiste Benoît Biteau. La gauche voulait “même saisir l’opportunité de ce texte pour un vrai débat sur l’agriculture”, a-t-il expliqué, rappelant que ce qui “menace” la souveraineté alimentaire de la France, “c’est l’effondrement de la biodiversité, c’est le dérèglement climatique, c’est pas la suppression d’une molécule ou d’une autre”. Mais difficile, même pour les experts en droit, de deviner quelles interprétations le Conseil constitutionnel, présidé par Richard Ferrand, privilégiera.La jurisprudence n’est à première vue pas favorable aux requérants. L’institution s’est déjà prononcée par le passé sur l’utilisation au Sénat d’une procédure de rejet équivalente – sans censurer.”Les échanges internes” des membres de l’institution de l’époque néanmoins “révèlent une gêne constante face à ces manœuvres procédurales”, a relevé dans une tribune l’ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, appelant à protéger le droit d’amendement, affirmé dans la Constitution.Sur le fond, les Sages avaient aussi validé en 2020 une dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes – mais temporaire, et tout en reconnaissant leurs “incidences sur la biodiversité” et “risques pour la santé humaine”. Dans la loi Duplomb, la dérogation est prévue en cas de “menace grave compromettant la production agricole”, mais sans limite de temps – seule une clause de revoyure est prévue après trois ans. – Promulgation? -La FNSEA, puissant syndicat agricole dont est issu le sénateur LR Laurent Duplomb, n’a pas voulu s’exprimer avant la décision. Pour Véronique Le Floc’h, présidente du deuxième syndicat Coordination rurale, une censure sur l’acétamipride serait hypocrite: “Il aurait fallu que l’Etat donne des vrais moyens pour trouver des alternatives” face aux ravageurs. Mais pour la Confédération paysanne, troisième syndicat, la loi Duplomb répond “à des intérêts très particuliers d’une filière”, et non à la “colère agricole” de 2024 et aux problématiques de revenu des agriculteurs.De nombreuses sociétés savantes ont appelé le Conseil constitutionnel à censurer la loi, rappelant la “présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides” et “certains cancers” ou autres pathologies. Les parlementaires requérants visent aussi d’autres mesures du texte, adopté début juillet avec les voix de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Entre autres: la facilitation des procédures d’autorisation de construction pour certains ouvrages de stockage d’eau.En cas de validation de la loi jeudi, les regards se tourneront vers Emmanuel Macron, qui aura quinze jours pour la promulguer… ou demander une deuxième délibération au Parlement, comme le pressent les contempteurs de la loi.- “PLM” -Autre texte aux forts enjeux politiques examiné par le Conseil: la réforme dite “PLM”. Elle instaure deux scrutins dans les trois plus grandes villes de France: l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Les Sages ont été saisis par des députés et sénateurs de gauche, ainsi que les sénateurs Les Républicains.Le PS parisien pointe une réforme conçue pour favoriser la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), et augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris en 2026.Les Sages doivent également se prononcer jeudi sur la loi de “refondation” de Mayotte, notamment ses nombreuses mesures migratoires, ainsi que sur l’allongement de la rétention administrative pour certains étrangers.

Sous pression de l’opinion, le Conseil constitutionnel se prononce sur la loi Duplomb

La loi Duplomb passera-t-elle le crible du Conseil constitutionnel? Les Sages doivent rendre jeudi leurs conclusions très attendues sur la réintroduction sous conditions d’un pesticide interdit, ainsi que sur trois autres textes, notamment la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille.Sur la loi agricole, la décision de l’institution, attendue à partir de 18H00, sera particulièrement scrutée. Elle enverra un signal tant sur le débat environnemental et sanitaire provoqué par le texte, que sur le droit parlementaire lié aux conditions de son examen.Présentée comme une réponse aux grandes manifestations agricoles de 2024, la loi Duplomb a été l’objet d’un fort mouvement de contestation malgré l’été, poussé par les défenseurs de l’environnement. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures.Un rassemblement est prévu à partir de 16H00 devant le Conseil constitutionnel à l’initiative du collectif opposé à cette loi et représentant les signataires de la pétition.  En cause notamment: la réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Nocif pour la biodiversité, mais toujours autorisé ailleurs en Europe, le retour de l’acétamipride est réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes. Pour les parlementaires de gauche, qui ont saisi les Sages, le texte est contraire à la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle. Notamment son principe de précaution, ainsi que le “droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé”.La gauche condamne également la procédure utilisée à l’Assemblée pour faire adopter le texte. Ses défenseurs l’avaient rejeté d’emblée pour contourner les quelque 3.500 amendements déposés – dont beaucoup par les écologistes et les Insoumis – empêchant leur examen dans l’hémicycle. “Il faut déconstruire ce message qui consiste à penser qu’on ne voulait pas le débat”, a assuré jeudi sur franceinfo le député écologiste Benoît Biteau. La gauche voulait “même saisir l’opportunité de ce texte pour un vrai débat sur l’agriculture”, a-t-il expliqué, rappelant que ce qui “menace” la souveraineté alimentaire de la France, “c’est l’effondrement de la biodiversité, c’est le dérèglement climatique, c’est pas la suppression d’une molécule ou d’une autre”. Mais difficile, même pour les experts en droit, de deviner quelles interprétations le Conseil constitutionnel, présidé par Richard Ferrand, privilégiera.La jurisprudence n’est à première vue pas favorable aux requérants. L’institution s’est déjà prononcée par le passé sur l’utilisation au Sénat d’une procédure de rejet équivalente – sans censurer.”Les échanges internes” des membres de l’institution de l’époque néanmoins “révèlent une gêne constante face à ces manœuvres procédurales”, a relevé dans une tribune l’ancien ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, appelant à protéger le droit d’amendement, affirmé dans la Constitution.Sur le fond, les Sages avaient aussi validé en 2020 une dérogation à l’utilisation des néonicotinoïdes – mais temporaire, et tout en reconnaissant leurs “incidences sur la biodiversité” et “risques pour la santé humaine”. Dans la loi Duplomb, la dérogation est prévue en cas de “menace grave compromettant la production agricole”, mais sans limite de temps – seule une clause de revoyure est prévue après trois ans. – Promulgation? -La FNSEA, puissant syndicat agricole dont est issu le sénateur LR Laurent Duplomb, n’a pas voulu s’exprimer avant la décision. Pour Véronique Le Floc’h, présidente du deuxième syndicat Coordination rurale, une censure sur l’acétamipride serait hypocrite: “Il aurait fallu que l’Etat donne des vrais moyens pour trouver des alternatives” face aux ravageurs. Mais pour la Confédération paysanne, troisième syndicat, la loi Duplomb répond “à des intérêts très particuliers d’une filière”, et non à la “colère agricole” de 2024 et aux problématiques de revenu des agriculteurs.De nombreuses sociétés savantes ont appelé le Conseil constitutionnel à censurer la loi, rappelant la “présomption forte de lien entre l’exposition aux pesticides” et “certains cancers” ou autres pathologies. Les parlementaires requérants visent aussi d’autres mesures du texte, adopté début juillet avec les voix de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Entre autres: la facilitation des procédures d’autorisation de construction pour certains ouvrages de stockage d’eau.En cas de validation de la loi jeudi, les regards se tourneront vers Emmanuel Macron, qui aura quinze jours pour la promulguer… ou demander une deuxième délibération au Parlement, comme le pressent les contempteurs de la loi.- “PLM” -Autre texte aux forts enjeux politiques examiné par le Conseil: la réforme dite “PLM”. Elle instaure deux scrutins dans les trois plus grandes villes de France: l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique.Les Sages ont été saisis par des députés et sénateurs de gauche, ainsi que les sénateurs Les Républicains.Le PS parisien pointe une réforme conçue pour favoriser la ministre de la Culture Rachida Dati (LR), et augmenter ses chances de ravir la mairie de Paris en 2026.Les Sages doivent également se prononcer jeudi sur la loi de “refondation” de Mayotte, notamment ses nombreuses mesures migratoires, ainsi que sur l’allongement de la rétention administrative pour certains étrangers.

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L’Aude sur le qui-vive face à l’incendie d’une ampleur inédite, les pompiers veulent “taper vite et fort”

Plusieurs villages de l’Aude restent sur le qui-vive jeudi, au troisième jour de l’incendie d’une ampleur inédite, que les pompiers ont pour objectif de fixer après quelque 17.000 hectares parcourus dans les Corbières.”L’objectif est de pouvoir fixer” le feu dans la journée, a indiqué à l’AFP le colonel Christophe Magny, chef des pompiers de l’Aude, à la tête des opérations. “C’est une journée décisive de bascule”, a ajouté le capitaine Jean-Marie Aversinq, officier de communication du SDIS, “l’étape suivante sera le noyage et le traitement” des 90 km de lisières.Parti mardi après-midi du village de Ribaute, entre Carcassonne et Narbonne, le plus gros incendie de l’été en France a ravagé 17.000 hectares de végétation et de pinède, dont 13.000 brûlés selon la sécurité civile. Il a aussi détruit ou touché 36 habitations et brûlé 35 véhicules, selon le bilan provisoire de la préfecture.A Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une dame de 65 ans qui avait refusé de quitter sa maison a été retrouvée morte à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 13 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et onze sapeurs-pompiers, dont un traumatisme crânien, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la progression du feu a fortement ralenti, après avoir connu une allure de “1.000 hectares à l’heure globalement”, dans les premiers instants du sinistre, selon le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio.- “Taper vite et fort” -Les conditions météo jeudi “sont plutôt favorables en ce début de matinée”, ont indiqué les pompiers de l’Aude à L’AFP. La tramontane, un vent sec et chaud qui renforce le feu, a été supplantée par un vent marin qui “va apporter de l’air plus humide qu’avant, ce qui est moins favorable à la propagation du feu”, a déclaré à l’AFP François Gourand, prévisionniste à Météo-France.Mais les communes n’en craignent pas moins un retour des flammes avec le changement de direction du vent. “On reste sur le qui-vive, parce qu’on est entourés de pins et puis que tout a brûlé, tout autour du village, c’est la catastrophe”, déplore Bruno Zubieta, premier adjoint au maire de Villesèque-des-Corbières. Des rafales de vent à hauteur de “40 km/h sont attendues” dans la matinée, précisent les pompiers. “Notre stratégie c’est de taper vite et fort avant que ce vent ne se relève.” Le vent qui poussait les flammes vers le littoral méditerranéen a tourné mercredi après-midi, redirigeant le danger vers le massif des Corbières et quinze communes déjà directement ou indirectement impactées par le sinistre.”L’arrière du feu est devenu l’avant du feu”, a déclaré le colonel Christophe Magny. Et le front toujours incontrôlable revient vers “son point de départ” et des “zones boisées assez inaccessibles”, a ajouté la secrétaire générale de la préfecture départementale, Lucie Roesch.Le vent et “les températures de 32°C”, attendues dans l’après-midi, “nous amènent à rester prudent”, tempère le colonel Magny.Les moyens aériens seront mobilisés “toute la journée”, pour traiter le feu toujours actif sur divers secteurs, précisent les pompiers du département.- Stratégie militaire de lutte -“On est dans une stratégie militaire de lutte et à tout instant, l’ennemi doit être abattu dès qu’il sort la tête”, a martelé Eric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, sur RMC.  “On a eu affaire à une puissance radiative énorme dès le départ avec une bombe incendiaire qui s’est déclenchée avec une onde de choc de cinq km/h. (…) on est sur des vitesses hors normes”, a-t-il poursuivi.  Il s’agit du plus gros incendie de l’été en France, sans précédent depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon une base de données gouvernementale répertoriant les feux de forêt depuis 1973.Le Premier ministre François Bayrou a qualifié l’incendie de “catastrophe d’une ampleur inédite” en estimant que l’épisode était “lié au “réchauffement climatique” et “à la sécheresse”. Encore 2.000 pompiers et 600 engins sont mobilisés jeudi,  afin de protéger les “3.000 bâtiments qui sont dans cette zone du feu”, précise le colonel. L’Union européenne a également annoncé se tenir “prête à mobiliser” des ressources. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du feu, encore inconnues. Aucune hypothèse n’est pour l’heure privilégiée, même si le Premier ministre a évoqué un départ de feu en bord de route.Fin juillet, à la moitié de la saison estivale, la sécurité civile avait comptabilisé plus de 15.000 hectares brûlés sur le territoire national pour 9.000 départs de feu, principalement sur le littoral méditerranéen.

L’Aude sur le qui-vive face à l’incendie d’une ampleur inédite, les pompiers veulent “taper vite et fort”

Plusieurs villages de l’Aude restent sur le qui-vive jeudi, au troisième jour de l’incendie d’une ampleur inédite, que les pompiers ont pour objectif de fixer après quelque 17.000 hectares parcourus dans les Corbières.”L’objectif est de pouvoir fixer” le feu dans la journée, a indiqué à l’AFP le colonel Christophe Magny, chef des pompiers de l’Aude, à la tête des opérations. “C’est une journée décisive de bascule”, a ajouté le capitaine Jean-Marie Aversinq, officier de communication du SDIS, “l’étape suivante sera le noyage et le traitement” des 90 km de lisières.Parti mardi après-midi du village de Ribaute, entre Carcassonne et Narbonne, le plus gros incendie de l’été en France a ravagé 17.000 hectares de végétation et de pinède, dont 13.000 brûlés selon la sécurité civile. Il a aussi détruit ou touché 36 habitations et brûlé 35 véhicules, selon le bilan provisoire de la préfecture.A Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une dame de 65 ans qui avait refusé de quitter sa maison a été retrouvée morte à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 13 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et onze sapeurs-pompiers, dont un traumatisme crânien, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la progression du feu a fortement ralenti, après avoir connu une allure de “1.000 hectares à l’heure globalement”, dans les premiers instants du sinistre, selon le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio.- “Taper vite et fort” -Les conditions météo jeudi “sont plutôt favorables en ce début de matinée”, ont indiqué les pompiers de l’Aude à L’AFP. La tramontane, un vent sec et chaud qui renforce le feu, a été supplantée par un vent marin qui “va apporter de l’air plus humide qu’avant, ce qui est moins favorable à la propagation du feu”, a déclaré à l’AFP François Gourand, prévisionniste à Météo-France.Mais les communes n’en craignent pas moins un retour des flammes avec le changement de direction du vent. “On reste sur le qui-vive, parce qu’on est entourés de pins et puis que tout a brûlé, tout autour du village, c’est la catastrophe”, déplore Bruno Zubieta, premier adjoint au maire de Villesèque-des-Corbières. Des rafales de vent à hauteur de “40 km/h sont attendues” dans la matinée, précisent les pompiers. “Notre stratégie c’est de taper vite et fort avant que ce vent ne se relève.” Le vent qui poussait les flammes vers le littoral méditerranéen a tourné mercredi après-midi, redirigeant le danger vers le massif des Corbières et quinze communes déjà directement ou indirectement impactées par le sinistre.”L’arrière du feu est devenu l’avant du feu”, a déclaré le colonel Christophe Magny. Et le front toujours incontrôlable revient vers “son point de départ” et des “zones boisées assez inaccessibles”, a ajouté la secrétaire générale de la préfecture départementale, Lucie Roesch.Le vent et “les températures de 32°C”, attendues dans l’après-midi, “nous amènent à rester prudent”, tempère le colonel Magny.Les moyens aériens seront mobilisés “toute la journée”, pour traiter le feu toujours actif sur divers secteurs, précisent les pompiers du département.- Stratégie militaire de lutte -“On est dans une stratégie militaire de lutte et à tout instant, l’ennemi doit être abattu dès qu’il sort la tête”, a martelé Eric Brocardi, porte-parole de la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, sur RMC.  “On a eu affaire à une puissance radiative énorme dès le départ avec une bombe incendiaire qui s’est déclenchée avec une onde de choc de cinq km/h. (…) on est sur des vitesses hors normes”, a-t-il poursuivi.  Il s’agit du plus gros incendie de l’été en France, sans précédent depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon une base de données gouvernementale répertoriant les feux de forêt depuis 1973.Le Premier ministre François Bayrou a qualifié l’incendie de “catastrophe d’une ampleur inédite” en estimant que l’épisode était “lié au “réchauffement climatique” et “à la sécheresse”. Encore 2.000 pompiers et 600 engins sont mobilisés jeudi,  afin de protéger les “3.000 bâtiments qui sont dans cette zone du feu”, précise le colonel. L’Union européenne a également annoncé se tenir “prête à mobiliser” des ressources. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du feu, encore inconnues. Aucune hypothèse n’est pour l’heure privilégiée, même si le Premier ministre a évoqué un départ de feu en bord de route.Fin juillet, à la moitié de la saison estivale, la sécurité civile avait comptabilisé plus de 15.000 hectares brûlés sur le territoire national pour 9.000 départs de feu, principalement sur le littoral méditerranéen.

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Juillet 2025 sur le podium des mois de juillet les plus chauds sur la planète

Malgré un répit dans la série de records, juillet 2025 se classe au troisième rang des mois de juillet les plus chauds jamais mesurés sur Terre, marqué par un changement climatique toujours à l’oeuvre, a annoncé jeudi l’observatoire européen Copernicus.”Deux ans après le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, la récente série de records de température mondiale est terminée. Pour l’instant. Mais cela ne signifie pas que le changement climatique s’est arrêté”, souligne Carlo Buontempo, directeur du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).- Une inflexion en trompe-l’oeil – Comme en juin, juillet montre une inflexion: il a été en moyenne 1,25°C plus chaud qu’un mois de juillet de l’ère pré-industrielle (1850-1900), alors que la barre de 1,5°C de réchauffement, inscrite dans l’accord de Paris, a été régulièrement franchie depuis deux ans.Mais les mois de juillet des trois dernières années restent cependant les trois plus chauds jamais enregistrés.Cette augmentation de température, qui peut sembler minime, suffit pourtant, ont montré les scientifiques, à rendre les tempêtes, vagues de chaleur, sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes nettement plus meurtriers et destructeurs.Des phénomènes naturels tels que El Niño et l’activité volcanique peuvent s’ajouter aux émissions de gaz à effet de serre des activités humaines pour pousser les températures à la hausse, au-dessus de 1,5°C de réchauffement comme cela s’est produit depuis deux ans, explique à l’AFP Piers Forster, directeur du centre pour les futurs climatiques de l’université de Leeds.”Ces variations sont désormais en train de diminuer, nous ramenant de températures records à des valeurs plus proches de la tendance attendue. Mais notez que ce répit n’est que temporaire. Avec un réchauffement induit par l’homme augmentant d’environ 0,27 °C par décennie, nous pouvons nous attendre à ce que les records soient à nouveau battus dans un avenir proche”, prévient-il.- Canicules et inondations -Le mois dernier, le thermomètre a dépassé 50°C non seulement dans le Golfe et en Irak, mais aussi en Turquie pour la première fois; des pluies torrentielles ont tué des centaines de personnes en Chine et au Pakistan; des incendies ont ravagé des dizaines de milliers d’hectares notamment au Canada.En Espagne, plus de mille décès ont été attribués par un institut public à la chaleur en juillet, moitié plus qu’à la même période de 2024.L’urgence est donc toujours là, explique M. Buontempo, alors que le monde continue à brûler toujours plus de pétrole, de charbon et de gaz, dont la combustion libère du CO2. “À moins de stabiliser rapidement les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous devons nous attendre non seulement à de nouveaux records de température, mais aussi à une aggravation de ces impacts, et nous devons nous y préparer.”- Contrastes régionaux -Les moyennes mondiales de températures sont calculées à l’aide de milliards de relevés satellitaires et météo, sur terre et en mer. Les données historiques de Copernicus remontent à 1940.Le mois dernier, 11 pays et territoires ont connu leur mois de juillet le plus chaud depuis au moins 1970, dont Chine et Japon, selon les calculs de l’AFP à partir de ces données.Sans égaler les records des étés précédents, une large partie de l’Europe a été au-dessus des normales, en particulier dans les pays nordiques.A cela s’ajoute une sécheresse record sur plus de la moitié des sols européens et sur le pourtour méditerranéen entre le 1er et le 19 juillet, du jamais vu depuis le début des observations en 2012, selon l’analyse par l’AFP des dernières données disponibles de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).En revanche, les températures ont été sous les normales en Amérique du Nord et du Sud, en Inde et sur des parties de l’Australie ou de l’Afrique, ainsi qu’en Antarctique.- Des mers toujours en surchauffe -A la surface des océans, juillet a été le 3e mois de juillet le plus chaud.Mais localement, plusieurs records mensuels ont été battus: en mer de Norvège, dans certaines parties de la mer du Nord, de l’Atlantique Nord à l’ouest de la France et du Royaume-Uni…Le mois dernier, l’étendue de la banquise arctique a été inférieure de 10% à la moyenne, se classant au deuxième rang des plus faibles pour un mois de juillet depuis 47 ans d’observations satellitaires, pratiquement à égalité avec 2012 et 2021.Dans l’Antarctique, la superficie de glace de mer est au troisième rang des plus faibles jamais enregistrées pour ce mois.

Pacific microstate sells first passports to fund climate action

A remote Pacific nation selling passports to fund climate action has approved just six applicants since early this year, but officials said Thursday that interest in joining the low-lying, largely barren island is increasing.Pacific microstate Nauru has said it hopes to drum up more than US$5 million in the “climate resilience citizenship” programme’s first year, …

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Océans: des scientifiques mettent en évidence l’efficacité de très grandes aire protégées

Des scientifiques ont mis en évidence l’utilité de très grandes aires marines protégées pour encourager la biodiversité, après avoir étudié celle mise en place dans l’archipel des Chagos dans l’océan Indien, dans une étude publiée jeudi.Une zone protégée géante de 640.000 km², l’une des plus grandes du monde, a été mise en place en 2010 dans cette région actuellement sous souveraineté britannique mais dont le contrôle doit à l’avenir revenir à l’île Maurice. La pêche commerciale et les activités extractives y sont interdites.Les chercheurs, qui publient leurs conclusions dans la revue Journal of applied ecology, y ont suivi les déplacements d’espèces de tortues de mer (tortue imbriquée), de raies manta de récif et de plusieurs oiseaux marins.Les aires marines protégées (AMP) “sont souvent conçues pour protéger des richesses locales comme des barrières de corail et la faune associée”, a expliqué à l’AFP Alice Trevail, chercheuse à l’université d’Exeter, l’une des auteurs.L’utilité d’une version plus étendue de ces espaces de protection a été débattue par les scientifiques, dans la mesure où certaines espèces très mobiles pourraient en dépasser facilement les limites.Mais “nous avons aussi démontré leur nécessité pour protéger les grands animaux mobiles, qui ont de très longs rayons de déplacement”, a-t-elle souligné.Les animaux étudiés dans l’étude sont ainsi restés quasi exclusivement (à 95%) dans le périmètre protégé malgré leurs déplacements liés à la nourriture, à la reproduction ou à leurs habitudes de migration locale.Les chercheurs ont aussi modélisé l’efficacité d’une aire plus petite de 100.000 km². Selon eux, 97% des points de passage des raies manta et 94% de ceux des tortues se trouveraient dans la zone protégée, qui resterait donc efficace. En revanche, le chiffre descend à 59% pour les oiseaux marins, qui voyagent sur de plus grandes distances.  Ces conclusions soulignent aussi l’intérêt de ces grands espaces de protection pour atteindre 30% de protection des océans d’ici 2030, objectifs de la COP15 biodiversité de 2022, relèvent les auteurs.Ils rappellent que les niveaux de protection restent inégaux, des activités “dommageables” à la biodiversité comme la pêche restant autorisées dans certains espaces pourtant théoriquement protégés.Les chercheurs jugent aussi les résultats “particulièrement pertinents” compte-tenu du changement de souveraineté qui s’annonce dans la région.Le Royaume-Uni a signé en mai un accord pour rétrocéder à l’île Maurice l’archipel des Chagos, tout en prévoyant le maintien d’une base militaire américano-britannique sur l’une des îles, dans cette région stratégique.

Le gouvernement réfléchit à un doublement des franchises médicales unitaires

De un à deux euros par boîte de médicaments, de deux à quatre euros la consultation: le gouvernement réfléchit à une augmentation des franchises médicales unitaires, ce qui reste à charge du patient, a indiqué jeudi le ministre de la Santé Yannick Neuder.Le responsable politique a évoqué sur TF1 “des augmentations de franchises qui sont proposées dans les discussions”, interrogé sur des informations des Echos. Le journal économique explique que le montant unitaire des franchises va “doubler”. “La franchise sur les médicaments devrait ainsi passer de un à deux euros par boîte début 2026”, écrit le quotidien. “Et le forfait de deux euros par consultation chez le généraliste devrait grimper à quatre euros”, ajoute Les Echos. Selon Yannick Neuder, ce sont “des chiffres qui sont proposés dans la feuille budgétaire” qui découle du plan d’économies de près de 44 milliards d’euros présenté mi-juillet par le Premier ministre François Bayrou. L’idée, “c’est surtout” de “faire prendre conscience à tout le monde que la santé n’a pas de prix mais elle a un coût”, a souligné le ministre de la Santé. Il ne s’agit pas de “stigmatiser les malades, parce qu’on ne choisit pas d’être malade”, a insisté le membre du gouvernement.Les franchises médicales ne concernent “pas les femmes enceintes”, “les mineurs”, ni “les personnes avec revenus modestes, avec notamment la C2S”, a rappelé M. Neuder. La C2S, Complémentaire santé solidaire, est une aide pour payer les dépenses de santé en fonction des revenus.  “Toutes ces mesures seront à discuter au Parlement, c’est le Parlement qui décide au final”, a conclu le ministre de la Santé. Mi-juillet, François Bayrou avait annoncé le doublement du plafond des franchises médicales globales, qui passerait de 50 à 100 euros par an, sans dévoiler les augmentations des montants unitaires. Ce levier a déjà suscité une levée de bouclier chez les associations de patients. France Assos Santé, voix des usagers du système de santé en France, a ainsi exprimé “sa vive inquiétude face à l’orientation politique défendue, qui fait peser sur les usagers du système de santé la responsabilité des dérives et des tensions actuelles”.L’Association des accidentés de la vie (FNATH) s’est également dite “scandalisée”. “Non, les franchises médicales et autres participations n’ont jamais responsabilisé quiconque car il s’agit, ni plus, ni moins, que d’un impôt sur la maladie et qui s’applique, au surplus, à ceux qui ont le plus besoin de soins”, a tancé cet organisme.