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Violences contre Michel Zecler: un procès ordonné pour quatre policiers, le caractère raciste écarté

Près de cinq ans après des violences qui avaient choqué jusqu’à l’Élysée, des juges d’instruction ont ordonné vendredi le procès de quatre policiers pour l’agression à Paris du producteur de musique noir Michel Zecler, mais écarté, faute de preuves, l’éventuel caractère raciste.”Michel Zecler ne souhaite rien de moins que la tenue de ce procès, pour enfin mettre cette longue épreuve derrière lui”, a déclaré son avocate, Me Caroline Toby.”Nous regrettons que la circonstance aggravante (de racisme) n’ait pas été retenue”, a ajouté Me Toby, “et ce malgré les éléments réunis ainsi que les témoignages qui les ont confirmé.””Néanmoins la justice a décidé que les mis en examen devaient répondre de leurs actes devant une cour criminelle, et a pris la mesure de la gravité de ceux-ci”, a-t-elle ajouté.Trois des quatre policiers, Aurélien L., 28 ans, Philippe T., 48 ans, et Pierre P., 36 ans, seront en effet jugés devant la cour criminelle départementale de Paris pour faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP), a appris l’AFP de sources proches du dossier vendredi.Dans leur ordonnance dont l’AFP a eu connaissance, les magistrats instructeurs notent que les policiers ont “dans une très large mesure passés sous silence” leur agression dans leur procès-verbal d’interpellation pour “travestir la réalité”.Les policiers seront jugés pour ces violences volontaires sur M. Zecler avec incapacité totale de travail supérieure de 45 jours, par personne dépositaire de l’autorité publique, en réunion et avec arme. Le tendon du biceps gauche du producteur a été rompu. Cette “avalanche de coups” qui a duré quatre minutes “n’était pas nécessaire et s’inscrivait dans le cadre d’une action illégitime”, d’après les juges, notant la simple “résistance passive” de Michel Zecler.- “Standards” -Un quatrième fonctionnaire, Hugues R., 40 ans, sera jugé en correctionnelle pour des violences avec arme, une grenade lacrymogène lancée contre Michel Zecler et plusieurs jeunes hommes.Les juges d’instruction ont écarté la dimension raciste des faits, alors que M. Zecler soutenait depuis le début de l’affaire qu’Aurélien L. lui avait lancé “sale nègre” et que Philippe T. avait tenu des propos racistes à son encontre.”Cette décision ne postule ni n’affirme que les déclarations de M. Zecler sur ce point seraient insincères. Elle se borne à constater que les éléments de preuve en ce sens ne sont pas à la hauteur des standards applicables à la matière pénale”, soutiennent les juges.Le ministère public avait, lui, demandé que cette circonstance soit retenue.L’enquête avait révélé l’existence de messages antérieurs au drame sur le téléphone d’Aurélien L., par exemple : “Les bâtards qui foutent la merde, ce sont tous les mêmes (…), je suis dégoûté qu'(ils) soient acceptés en France”.Pour les juges, cela témoigne “de biais fondés sur l’origine ethnique” mais ne suffit pas à qualifier de racistes les violences elles-mêmes.- “Inacceptable” -Le 21 novembre 2020, en début de soirée, Michel Zecler est passé à tabac dans son studio de musique parisien après un contrôle déclenché notamment à cause d’une supposée “forte odeur de cannabis” mais aussi d’une “absence du port du masque”, au moment d’un regain d’épidémie de Covid.L’enquête pour les “violences” et la “rébellion” dont les policiers l’accusent initialement est rapidement classée et le journaliste David Perrotin révèle cinq jours plus tard les images de vidéosurveillance contredisant la version policière initiale.C’est une “agression inacceptable” et des “images qui nous font honte”, commente alors Emmanuel Macron. Placés en garde à vue, les policiers reconnaissent des coups injustifiés, et deux d’entre eux sont incarcérés pour un mois après leur mise en examen, une décision rarissime.Dix jours après l’agression, le chef de l’État avait reconnu l’existence de contrôles au faciès et de violences de la part de policiers, provoquant leur ire.Cette ordonnance “est conforme à la réalité de ce dossier, à savoir qu’à aucun moment, il n’a été établi que des propos racistes ont pu être tenus par les policiers”, a salué auprès de l’AFP Me Jean-Christophe Ramadier, avocat d’Aurélien L.Contactée, Me Anne-Laure Compoint, avocate de deux autres policiers, n’a pas souhaité commenter à ce stade.Me Seydi Ba, avocat d’un jeune homme blessé dans le studio, s’est étonné de son côté “tant de la décision de disjoindre les procédures que de l’absence de certaines circonstances aggravantes: la réunion pour mon client, le racisme pour d’autres”.

Les proches des deux Français détenus en Iran, sans nouvelles, dénoncent une “disparition forcée”

Les familles et les avocats des deux Français détenus en Iran depuis trois ans, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, ont dénoncé vendredi leur “disparition forcée” après le bombardement lundi par Israël de la prison d’Evine à Téhéran, où ils étaient détenus.”Nous ignorons tout du sort de Cécile et Jacques, nous ignorons s’ils sont encore vivants, nous ignorons où ils sont”, a alerté lors d’une conférence de presse la sœur de Cécile, Noémie Kohler, qui a réclamé “une preuve de vie immédiatement”.”Etant donné la gravité de la situation, je m’exprime aujourd’hui face à vous pour la première fois car j’ai peur pour la vie de mon père”, âgé de 72 ans, a renchéri Anne-Laure Paris, la fille de Jacques. “On est face à un cas d’urgence vitale”.Le pouvoir judiciaire iranien a annoncé mardi avoir “transféré” vers d’autres prisons de la province de Téhéran des détenus d’Evine, sans en préciser le nombre ou l’identité, au lendemain d’une frappe israélienne sur ce pénitencier de la capitale, qui a fait des morts.”A l’heure où l’on se parle, Cécile et Jacques, otages d’État détenus arbitrairement de façon cruelle et inhumaine en Iran, sont portés disparus. En droit, c’est une disparition forcée”, a affirmé l’avocate de leurs familles, Chirinne Ardakani.”Ils peuvent aussi bien avoir été transférés dans une autre prison (…) Ils peuvent être sous des décombres”, ou ils pourraient avoir été déplacés “dans des lieux de détention clandestins”, a-t-elle poursuivi.Des photos du complexe pénitentiaire d’Evine fournies par le site du pouvoir judiciaire iranien, Mizan Online, montrent des murs éventrés, des plafonds effondrés et des tas de gravats en train d’être déblayés par des pelleteuses. Les autorités françaises ont “eu l’assurance” que les deux Français “n’ont pas été blessés” dans la frappe israélienne de lundi, a indiqué mercredi le ministre délégué au Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin.Mais “cette information vient des autorités iraniennes”, ce qui est “loin d’être une garantie”, a réagi Noémie Kohler, dont le dernier contact avec sa sœur remonte au 28 mai.Les familles et leurs avocats ont pressé vendredi le ministère français des Affaires étrangères de “plaider en faveur d’une exfiltration pour cause de force majeure”.”Nous nous saisirons avec nos clients de toutes les voies judiciaires pour faire respecter le droit à la vie de Cécile et Jacques”, notamment auprès de la justice française, “compétente pour sanctionner ce qui est aujourd’hui un crime qui se rapproche d’un enlèvement”, a souligné Mme Ardakani.Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l’est de la France, et son compagnon Jacques Paris, professeur retraité de mathématiques, avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran, et accusés d'”espionnage”. Paris les considère depuis comme des “otages”.

Attaque à la prison de Condé: Chiolo expulsé de la salle d’audience pour apologie du terrorisme

“J’avais vraiment envie de combattre”, a proclamé vendredi devant la cour d’assises spéciale de Paris, au cours d’une audience tendue, Michaël Chiolo, qui a fini expulsé de la salle d’audience pour “apologie du terrorisme” et “menaces” à l’encontre d’un avocat de parties civiles.L’incident, rare, est intervenu vers 20H00 après deux heures d’interrogatoire de l’accusé, jugé pour tentative d’assassinats sur deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) le 5 mars 2019.”Je voulais faire le maximum de victimes”, a reconnu l’accusé, un ex-délinquant ultra-violent de droit commun, converti en prison à l’islam radical, qui n’a eu de cesse depuis l’ouverture de son procès d’insister sur son allégeance au groupe Etat islamique (EI).Quand Me Laurent-Franck Lienard, avocat d’un des surveillants agressés et de sa famille lui reproche son “absence d’empathie pour la personne humaine”, Michaël Chiolo, plus véhément que jamais, s’exclame: “si demain vous vous retrouviez en combinaison orange (la tenue des prisonniers de l’EI, ndlr) et que je tenais un couteau, vous ne me parleriez pas comme ça”.La présidente, indignée, ne le laisse pas aller plus loin et ordonne aux gendarmes d’expulser l’accusé du box.Alors qu’on lui passe des menottes, Michaël Chiolo exulte, sourire collé au visage.Avant ce coup d’éclat, appuyant ses déclarations de grands gestes des bras, Michaël Chiolo avait cherché à disculper les quatre co-accusés jugés à ses côtés pour complicité de tentative d’assassinats et/ou association de malfaiteurs terroriste.- “Le seul responsable” -“Aucun autre détenu” de Condé “n’a été impliqué dans le projet d’attentat”, a-t-il dit en soutenant qu’il pensait “y aller seul” et répétant “je suis le seul responsable de cette attaque”.”Je n’ai reçu ni soutien, ni conseil, ni réconfort” des autres accusés, insiste-t-il.En fait, Michaël Chiolo n’a pas agi seul. C’est sa compagne épousée religieusement, Hanane Aboulhana, de sept ans son aînée, qui a apporté en prison les couteaux en céramique et un flacon d’acide sulfurique. L’objectif était de prendre en otages des surveillants et le directeur du centre pénitentiaire. Le couple avait l’intention d’égorger le directeur de la prison, a rappelé l’accusé.Mais le plan n’a pas fonctionné comme prévu. Les deux surveillants agressés au couteau, bien que gravement blessés, ont réussi à enfermer le couple dans l’unité de vie familiale (UVF) de l’établissement ultra-sécurisé.Après plusieurs tentatives de négociations, les forces d’intervention de la police avaient lancé l’assaut, blessant Michaël Chiolo et tuant Hanane Aboulhana, 34 ans à l’époque. “A partir de 2017, le projet (d’assassinat) était ancré en moi”, a raconté l’accusé qui, à l’époque des faits, purgeait une peine, “injuste” selon lui, de 30 ans de réclusion pour des faits d’enlèvement et de séquestration suivis de mort contre un homme de 89 ans, ancien résistant.- “Le fruit de votre mécréance” -C’est l’attentat jihadiste sur le marché de Noël de Strasbourg, en décembre 2018, qui aurait, selon Michaël Chiolo, accéléré la mise en oeuvre de son “projet” meurtrier. Après son attaque, il a expliqué aux enquêteurs qu’il entendait “venger” Chérif Chekatt, l’auteur de l’attaque, abattu le 13 décembre 2018 par les forces de l’ordre après avoir tué cinq personnes.”Vous les mécréants cette attaque n’est que le fruit de votre mécréance”, avait-il écrit sur un “testament” justifiant son attaque. “Tant que vous combattrez l’EI, vous serez combattus”, ajoutait-il.L’administration pénitentiaire est “l’ennemie”, a soutenu durant son interrogatoire l’accusé qui entend depuis le début de son procès dénoncer les conditions de détention “inhumaines” dans les prisons françaises.”Je vous considère aussi comme des ennemis”, dit-il à l’adresse des magistrats mais “ce n’était pas l’objectif”.Quand la présidente lui demande s’il serait toujours prêt “à passer à l’acte si l’occasion se présente”, il refuse de répondre franchement.”Ce sont des sujets qui touchent à l’intime”, dit-il mystérieusement.Son interrogatoire, brusquement interrompu, reprendra “à une date ultérieure”, probablement lundi ou mardi, a dit la présidente avant de suspendre l’audience.La cour doit entendre samedi deux accusés poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.Le verdict est prévu le 4 juillet. Tous les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Deux ans après sa mort, famille et soutiens continuent de demander “justice pour Nahel”

Famille et soutiens se sont rassemblés vendredi à Nanterre pour continuer de demander “justice” pour Nahel Merzouk, deux ans jour pour jour après la mort de l’adolescent, tué d’une balle tirée à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier.”Mon fils Nahel aurait eu 19 ans cette année. Quand je rentre chez moi, c’est sombre…”, a déclaré sa mère, Mounia Merzouk, émue aux larmes, sur la place Nelson Mandela à Nanterre, à quelques pas du coin de rue où son fils est mort.Sous un soleil de fin d’après-midi, une grosse centaine de personnes, dont de nombreux jeunes, s’est rassemblée autour de deux grandes banderoles, certains vêtus de tee-shirts blancs siglés “Justice pour Nahel”, a constaté un journaliste de l’AFP.D’autres brandissaient des pancartes pour dénoncer “un infanticide raciste” ou encore dire “stop à la gestion coloniale des quartiers et de l’outremer”. La mort de Nahel Merzouk le 27 juin 2023, qui avait été filmée et dont les images avaient largement circulé sur les réseaux sociaux, avait été le point de départ d’émeutes dans toute la France. Un procès a été ordonné début juin à l’encontre du policier auteur du tir, qui sera jugé devant la cour d’assises pour meurtre. “Il y a un procès qui va arriver, c’est une victoire à moitié parce qu’il y a quand même un mort, mais c’est une victoire parce qu’il est important de dire que l’impunité doit cesser”, a lancé Assa Traoré, devenue une figure de la lutte contre les violences policières après la mort de son frère Adama en 2016.Etaient également présents le maire DVG de la ville, Raphaël Adam, et Aly Diouara, député LFI de Seine-Saint-Denis.”C’est une avancée”, juge pour sa part Kevan Fouti, 24 ans, qui estime que “c’est important et symbolique de vraiment avoir mis les mots (la qualification d’homicide volontaire, retenue par les juges d’instruction)”.La défense du policier, pour qui son tir “était légitime”, a fait appel de l’ordonnance rendue par les juges.Après les discours, les manifestants ont déposé des roses blanches à l’endroit où Nahel Merzouk est mort. Comme l’année précédente, une prière a été récitée par un imam, avant que le rassemblement ne prenne fin. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le sud-est de la France affronte sa première canicule de l’été, avant le reste du pays

Températures frôlant les 40°C, fermeture des massifs forestiers pour risques “sévères” d’incendies: la canicule qui s’est abattue vendredi sur le sud de la France, dont quatre départements sont en vigilance orange, devrait durer au moins jusqu’à mardi, et s’étendre progressivement vers le nord.Les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales ont basculé vendredi à midi en vigilance orange, enregistrant des températures comprises “entre 36 et 38°C près de la Méditerranée”.Ils seront rejoints dès samedi par dix autres départements, voire davantage au cours du week-end où “un nouveau pic de chaleur comparable à celui du week-end dernier, voire un cran au-dessus” est attendu, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.Les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, l’Ardèche, l’Aude, la Drôme, la Haute-Corse, l’Isère, le Rhône, le Var et le Vaucluse seront à leur tour concernés samedi par la vigilance orange, avec des températures qui atteindront les 34 à 38°C dans l’après-midi et jusqu’à 40°C ponctuellement à proximité de la Méditerranée, la chaleur gagnant progressivement la moitié nord du pays, selon Météo-France.Dimanche et lundi, le thermomètre affichera 35°C au moins sur les deux tiers du pays, promettant des nuits “très désagréables” lors desquelles le mercure ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, a ajouté M. Amm.Notamment près de la Méditerranée, dont les températures de surface élevées limitent “le refroidissement nocturne sur le littoral”, précisent les préfectures du Var et de Haute-Corse.Cette vague de chaleur sévit également dans le sud de l’Europe, avec une vingtaine de villes d’Italie, dont Rome et Venise, placées en alerte ce week-end. Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec 42°C prévus à Lisbonne et un risque maximal d’incendie. En Espagne, le pic de chaleur est attendu à partir de dimanche avec un mercure au-delà des 40°C sur une grande partie du territoire.  Il s’agit d’un “épisode caniculaire précoce”, dont “la durée, l’extension géographique et l’intensité nécessitent une vigilance particulière”, insiste Météo-France.- Massifs forestiers interdits -Depuis le 19 juin, la France traverse sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, et sa 33e du 21e siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Depuis plusieurs jours, mairies, préfectures et pompiers multiplient mises en garde et recommandations.Dans les Bouches-du-Rhône, département “le plus exposé au risque feu de forêt en France métropolitaine”, selon la préfecture, 14 massifs forestiers sur 26 ont été fermés vendredi. Pour samedi, les travaux ne seront autorisés qu’en matinée dans 14 massifs également.Dans le Vaucluse, la préfecture, invoquant un “risque d’incendie de forêt jugé très sévère”, avait également décrété une interdiction d’accès aux massifs de la vallée du Rhône vendredi.Dans le Gard voisin, la préfecture, qui craint des températures jusqu’à 40°C samedi, a annoncé une extension des horaires des accueils de jour, avec distribution de bouteilles d’eau, mise à disposition de salles climatisées et de douches, ainsi que le renfort du Samu social. Le préfet du Gard appelle également à “une très grande vigilance” pour tous ceux qui travaillent à l’extérieur et demande aux employeurs d'”adapter le travail”.A Nîmes, le public du Festival qui se déroule dans les arènes romaines pourra “à titre exceptionnel rentrer avec ses bouteilles d’eau”, et la ville a aussi prévu d’en distribuer sur place.A Marseille, la mairie a annoncé la gratuité des piscines municipales jusqu’à la fin de l’épisode caniculaire et la mise à disposition d’une cartographie des lieux publics climatisés.L’un des centres commerciaux du centre-ville, situé à quelques dizaines de mètres du Vieux-Port, enregistrait en fin d’après-midi vendredi une fréquentation inhabituelle d’habitants en quête de climatisation, notamment des personnes âgées et des mères de famille.Dans la deuxième ville de France, au bâti scolaire souvent ancien, la chaleur a mis ces derniers jours les écoliers à rude épreuve, obligeant parfois parents et enseignants à fournir eux-mêmes des ventilateurs pour équiper les classes.La ville de Nice assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portable d’appoint “ont été livrés ces deux dernières semaines” à la demande des chefs d’établissement alors qu’un communiqué émanant de plusieurs partis de gauche dénonçait le 20 juin “des classes en surchauffe, mal équipées, et ignorées par la municipalité”.Une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a également été mise en place par la municipalité.tsc-max-du-alc-jra/so/sp

Le sud-est de la France affronte sa première canicule de l’été, avant le reste du pays

Températures frôlant les 40°C, fermeture des massifs forestiers pour risques “sévères” d’incendies: la canicule qui s’est abattue vendredi sur le sud de la France, dont quatre départements sont en vigilance orange, devrait durer au moins jusqu’à mardi, et s’étendre progressivement vers le nord.Les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales ont basculé vendredi à midi en vigilance orange, enregistrant des températures comprises “entre 36 et 38°C près de la Méditerranée”.Ils seront rejoints dès samedi par dix autres départements, voire davantage au cours du week-end où “un nouveau pic de chaleur comparable à celui du week-end dernier, voire un cran au-dessus” est attendu, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.Les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, l’Ardèche, l’Aude, la Drôme, la Haute-Corse, l’Isère, le Rhône, le Var et le Vaucluse seront à leur tour concernés samedi par la vigilance orange, avec des températures qui atteindront les 34 à 38°C dans l’après-midi et jusqu’à 40°C ponctuellement à proximité de la Méditerranée, la chaleur gagnant progressivement la moitié nord du pays, selon Météo-France.Dimanche et lundi, le thermomètre affichera 35°C au moins sur les deux tiers du pays, promettant des nuits “très désagréables” lors desquelles le mercure ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, a ajouté M. Amm.Notamment près de la Méditerranée, dont les températures de surface élevées limitent “le refroidissement nocturne sur le littoral”, précisent les préfectures du Var et de Haute-Corse.Cette vague de chaleur sévit également dans le sud de l’Europe, avec une vingtaine de villes d’Italie, dont Rome et Venise, placées en alerte ce week-end. Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec 42°C prévus à Lisbonne et un risque maximal d’incendie. En Espagne, le pic de chaleur est attendu à partir de dimanche avec un mercure au-delà des 40°C sur une grande partie du territoire.  Il s’agit d’un “épisode caniculaire précoce”, dont “la durée, l’extension géographique et l’intensité nécessitent une vigilance particulière”, insiste Météo-France.- Massifs forestiers interdits -Depuis le 19 juin, la France traverse sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, et sa 33e du 21e siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Depuis plusieurs jours, mairies, préfectures et pompiers multiplient mises en garde et recommandations.Dans les Bouches-du-Rhône, département “le plus exposé au risque feu de forêt en France métropolitaine”, selon la préfecture, 14 massifs forestiers sur 26 ont été fermés vendredi. Pour samedi, les travaux ne seront autorisés qu’en matinée dans 14 massifs également.Dans le Vaucluse, la préfecture, invoquant un “risque d’incendie de forêt jugé très sévère”, avait également décrété une interdiction d’accès aux massifs de la vallée du Rhône vendredi.Dans le Gard voisin, la préfecture, qui craint des températures jusqu’à 40°C samedi, a annoncé une extension des horaires des accueils de jour, avec distribution de bouteilles d’eau, mise à disposition de salles climatisées et de douches, ainsi que le renfort du Samu social. Le préfet du Gard appelle également à “une très grande vigilance” pour tous ceux qui travaillent à l’extérieur et demande aux employeurs d'”adapter le travail”.A Nîmes, le public du Festival qui se déroule dans les arènes romaines pourra “à titre exceptionnel rentrer avec ses bouteilles d’eau”, et la ville a aussi prévu d’en distribuer sur place.A Marseille, la mairie a annoncé la gratuité des piscines municipales jusqu’à la fin de l’épisode caniculaire et la mise à disposition d’une cartographie des lieux publics climatisés.L’un des centres commerciaux du centre-ville, situé à quelques dizaines de mètres du Vieux-Port, enregistrait en fin d’après-midi vendredi une fréquentation inhabituelle d’habitants en quête de climatisation, notamment des personnes âgées et des mères de famille.Dans la deuxième ville de France, au bâti scolaire souvent ancien, la chaleur a mis ces derniers jours les écoliers à rude épreuve, obligeant parfois parents et enseignants à fournir eux-mêmes des ventilateurs pour équiper les classes.La ville de Nice assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portable d’appoint “ont été livrés ces deux dernières semaines” à la demande des chefs d’établissement alors qu’un communiqué émanant de plusieurs partis de gauche dénonçait le 20 juin “des classes en surchauffe, mal équipées, et ignorées par la municipalité”.Une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a également été mise en place par la municipalité.tsc-max-du-alc-jra/so/sp

Trois morts dans le crash d’un avion de tourisme en Eure-et-Loir

Trois personnes sont mortes dans le crash d’un petit avion de tourisme survenu vendredi après-midi dans un quartier résidentiel de la commune de Champhol (Eure-et-Loir), au nord de Chartres, a-t-on appris auprès de la préfecture et du parquet.Les trois occupants de l’aéronef, deux hommes et une femme, ont perdu la vie dans l’accident qui s’est produit “avant 16H00 dans un quartier résidentiel”, a annoncé la préfecture d’Eure-et-Loir à l’AFP.A bord se trouvaient un pilote de “77 ans, très aguerri et ancien général de l’armée de terre et un couple d’amis, des sexagénaires” à la retraite, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Chartres Frédéric Chevallier, qui s’est rendu sur place.Les secours ont tenté de réanimer les victimes, qui habitaient toutes en Eure-et-Loir et étaient amis, en vain.”Pour une raison encore inconnue, l’avion a dû appréhender un virage un peu serré trois minutes après le décollage et est venu s’encastrer sur un muret au milieu d’un quartier résidentiel”, a-t-il ajouté.”Toutes les hypothèses sont envisagées: je n’écarte rien, je ne privilégie rien”, a affirmé le procureur. Aucune habitation de cette commune située au nord de Chartres n’a été touchée, seule une voiture a été endommagée.En fin d’après-midi, la carcasse de l’avion était visible au coeur d’une zone pavillonnaire et à proximité de plusieurs maisons individuelles, selon un photographe de l’AFP sur place. Tous les accès au lotissement ont été bloqués.”Le pilote a sans doute évité le pire en évitant des habitations”, a estimé M. Chevallier.Selon le maire de la commune Etienne Rouault, interrogé par un correspondant de l’AFP, “les traces laissées par l’avion au moment du crash montrent qu’il est passé entre deux maisons. Un peu plus à droite ou un peu plus à gauche et le crash aurait été encore plus violent”.”Plusieurs personnes ont entendu le vacarme du choc avec le sol”, a ajouté le maire.Le lotissement, construit il y a une dizaine d’années, est situé à côté de l’ancienne base aérienne de Chartres-Champhol.- “Vol privé” -Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire, pour l’instant confiée à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) du département ainsi qu’à la gendarmerie des transports aériens (GTA).Des enquêteurs du bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) étaient attendus sur place dans la soirée.Les corps ont été pris en charge pour être transportées dans un institut médico-légal et des autopsies doivent être réalisées la semaine prochaine.L’aéronef appartenait à l’aéroclub de l’aérodrome de Chartres métropole.”C’était un vol privé à bord d’un avion Cessna 172″, un monomoteur de quatre places, a précisé Antoine De Buck, le vice-président du club auprès de l’AFP.Le club disposait de huit appareils de ce modèle.”Les pilotes sont adhérents et membres du club, ils n’ont qu’à s’ajouter au planning pour pouvoir réserver un avion et voler”, a expliqué M. De Buck.Les avions sont ensuite loués, pour 185 euros de l’heure.La circulation a été coupée dans le secteur et une déviation a été mise en place, a indiqué la préfecture. Des consignes ont été données à la police de ne laisser entrer personne dans le périmètre du lotissement, y compris les journalistes. Seuls les riverains peuvent accéder.

Soupçons de soumission chimique: le sénateur Joël Guerriau prochainement jugé devant le tribunal

Soupçons de soumission chimique, jusque dans les hautes sphères du monde politique: le sénateur Joël Guerriau sera prochainement jugé à Paris, accusé d’avoir drogué, en novembre 2023, la députée Sandrine Josso afin de la violer.Deux juges d’instruction ont ordonné mardi que le sénateur centriste comparaisse devant le tribunal correctionnel, selon une source proche du dossier, qui confirmait une information de l’émission de France 2 Complément d’enquête.Joël Guerriau, 67 ans, est soupçonné d’avoir dilué de la MDMA à 91,1% pure dans du champagne pour en faire consommer sa collègue du Parlement afin, d’après l’ordonnance des juges dont l’AFP a eu connaissance, “de commettre un viol ou une agression sexuelle”. Il sera aussi jugé pour détention de stupéfiants.”Joël Guerriau conteste les faits qui lui sont reprochés”, ont réagi ses avocats, Henri Carpentier et Marie Roumiantseva. “L’enceinte judiciaire sera le lieu de la vérité, loin des caricatures et rumeurs propagées jusqu’à présent”, ont-ils insisté.”Mme Josso est soulagée de cette décision qui reflète tout le sérieux de sa plainte”, a de son côté commenté son avocat, Arnaud Godefroy.Jusque-là, Joël Guerriau a toujours exclu de démissionner de son poste de sénateur, même s’il s’était mis en retrait des travaux parlementaires.- Quel futur au Sénat ? -Son renvoi devant un tribunal pourrait toutefois conduire le Sénat à envisager des sanctions: la chambre haute a fait savoir vendredi que son président, Gérard Larcher, avait sollicité la procureure de Paris pour obtenir une copie de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, “afin d’être en mesure d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre du sénateur”.La soumission chimique consiste en l’administration de substances psychoactives à une personne, à son insu, à des fins notamment d’agression et/ou de viol.Le 14 novembre, Mme Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique aujourd’hui âgée de 49 ans, s’était rendue au domicile parisien de celui qu’elle considérait comme son “ami politique” pour célébrer sa réélection.Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d’ecstasy dans le sang, d’après des analyses toxicologiques. Une dose “approchant le double” de la quantité dite récréative, avait souligné le parquet, qui avait aussi requis son procès.Ces analyses montraient également une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. Comment Mme Josso s’est-elle retrouvée, ce soir-là, avec autant d’ecstasy dans le sang ?Dans ce dossier, l’absorption de drogue et ses effets délétères sur Mme Josso, qui souffre un an et demi après d’un stress post-traumatique, ne semblent pas discutés. Tout l’enjeu reposait sur l’intention.Sandrine Josso avait expliqué aux magistrats avoir été prise, après des premières gorgées, de “sortes de décharges” dans le cœur, et avoir vu M. Guerriau “debout dans la cuisine” avec “un sachet blanc dans la main”.- “Point de vente ghb” -Elle avait raconté qu’il adoptait “un comportement bizarre”, éteignant et rallumant plusieurs fois la lumière. M. Guerriau avait expliqué, en garde à vue, avoir réalisé un “tour de magie”.”Terrorisée”, Mme Josso avait commandé un taxi, sans qu’il n’y ait eu de contact physique avec son hôte.Si “aucun geste d’intimité ou à caractère sexuel n’a été relaté”, les magistrats instructeurs estiment que les “agissements” du sénateur étaient “compatibles avec ceux d’une personne ayant une intention sexuelle”, dans un cadre voulu “à tout le moins intimiste”.Soupçons appuyés par les recherches en ligne effectuées par M. Guerriau: “point de vente ghb, achat ghb gbl, où se procurer de l’ecstasy”. Le sénateur s’est “renseigné sur les différentes drogues facilitant le passage à l’acte en passant outre le consentement”, ont relevé les juges. Lui assure s’être informé car il était inquiet pour la fille d’un proche. Il a aussi affirmé avoir voulu consommer le produit, qu’il pensait être un “tranquillisant”, mais avoir fait une “erreur de manipulation” des coupes.Sauf que les enquêteurs n’ont pu vérifier ses dires: il a refusé de communiquer l’identité “du collègue” lui ayant donné le produit. Par ailleurs, les magistrats ont estimé “improbable” que Joël Guerriau, élu et par ailleurs “anxieux” pour sa santé, ait envisagé de consommer un produit “sans s’interroger sur sa composition”.