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Rabbin agressé à Orléans: le suspect sera jugé le 23 avril devant un tribunal pour enfants

Le mineur interpellé samedi après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a-t-on appris lundi auprès de son avocat et du parquet général.”Il sera jugé le 23 avril à 14H00″, a annoncé son avocat Me Nicolas Bouteillan à l’AFP. Une audience qui se déroulera à huis clos, conformément aux dispositions légales applicables.C’est “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an” sans avoir une formation particulière, a aussi dit Me Bouteillan, confirmant une information de BFMTV.Son client a déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention “conformément aux réquisitions du ministère public”, a indiqué la magistrate lundi soir.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Lors de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le mineur a abordé le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s’il était juif: “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”.Le jeune homme est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé” à Orléans, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”.L’adolescent a par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s’y soumettre”, d’après le parquet. Il avait fini par affirmer être de nationalité marocaine.Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession.”Déféré au parquet d’Orléans” lundi, il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure. Une marche silencieuse “en soutien au rabbin” est par ailleurs prévue mardi à 18H00 à Orléans, à l’appel de plusieurs associations juives.

Début du procès des faux meubles XVIIIe acquis par le château de Versailles

Le patrimoine et l’argent, beaucoup d’argent… Le procès de six personnes jugées en lien avec un trafic de fausses chaises du XVIIIe siècle, qui ont dupé jusqu’au château de Versailles, s’est ouvert mardi au tribunal de Pontoise.À mille lieues des étincelantes dorures du château du Roi-Soleil, c’est sous les sombres boiseries modernes du tribunal correctionnel du Val-d’Oise que la justice a commencé cette plongée d’une semaine dans le microcosme feutré des antiquaires et des monuments historiques.Six personnes, au premier rang desquelles l’expert référence du mobilier royal du XVIIIe et un menuisier meilleur ouvrier de France, ainsi qu’une prestigieuse galerie d’antiquaires comparaissent pour ce scandale qui a secoué ce petit milieu d’initiés, où les ventes se chiffrent en sommes à multiples zéros.Une exceptionnelle paire de chaises garnies du salon de compagnie de Mme du Barry, dernière favorite de Louis XV, du maître menuisier Louis Delanois? Deux chaises issues du pavillon du Belvédère du petit Trianon de Marie-Antoinette dans le parc du château de Versailles et classées trésor national? Une bergère signée Jean-Baptiste Sené, illustre ébéniste du XVIIIe? Derrière ces raretés se cachait une supercherie de haut vol.Revendus à prix d’or par des antiquaires au château de Versailles ou à des collectionneurs fortunés comme un héritier Hermès ou un prince du Qatar, ces chefs-d’Å“uvre de raffinement de l’art français se sont avérés être de parfaites copies. Le préjudice total est évalué à 4,5 millions d’euros.Produite par l’expert de l’art Bill Pallot, auteur de l’ouvrage de référence mondial sur le mobilier français du XVIIIe, en association avec le sculpteur de renom Bruno Desnoues, la série de faux meubles a trompé entre 2008 et 2015 aussi bien les conservateurs que les galeries spécialisées.Une communauté fermée que l’épouse de Bruno Desnoues a décrite lors de l’instruction comme “un milieu détestable, où les antiquaires veulent faire de l’argent à tout prix”.- Méandres de l’argent -Pour le premier jour d’audience, le tribunal a commencé par la fin de l’histoire en se penchant sur le cas d’un couple de Portugais, un régisseur et une coiffeuse vivant dans le Val-d’Oise. C’est leur grand train de vie qui a attiré l’attention de Tracfin et entraîné fortuitement la révélation de cet incroyable trafic passé inaperçu depuis des années.Les enquêteurs découvrent que le couple, qui ne déclare pas plus de 2.500 euros de revenus mensuels, dispose en réalité d’un patrimoine de 1,2 million d’euros. Outre son domicile dans le Val-d’Oise, il est propriétaire de plusieurs appartements au Portugal achetés en investissements locatifs.En remontant le fil, le mari se révèle être l’homme à tout faire de galeries d’art parisiennes et être en cheville avec le sculpteur Bruno Desnoues du faubourg Saint-Antoine, quartier historique du travail du bois et de l’ébénisterie à Paris. Pour cet “ami de 30 ans”, le régisseur effectue des ventes non déclarées d’objets d’art et blanchit sur ses propres comptes au Portugal l’argent des commissions des ventes de faux meubles, exfiltré d’urgence d’un compte suisse de Desnoues suite à un ultimatum de sa banque.Se montrant ému aux larmes à la barre, le prévenu, poursuivi pour fraude fiscale, feint devant le tribunal l’ignorance des lois françaises et plaide à grands cris la naïveté. Sur les bancs de la défense, ses déclarations font sourire.Le sculpteur estime que son interlocuteur s’est accaparé plusieurs centaines de milliers d’euros non déclarés, ne lui en rendant qu’une petite partie en espèce.”J’ai fait une grosse erreur. C’est à mon nom uniquement, mais dans ma tête, c’est à lui!”, soutient le régisseur de 63 ans, carreleur de formation introduit par hasard dans le monde des galeries en reprenant l’emploi d’un Portugais rentré au pays.Quant à Bruno Desnoues, plus de 200.000 euros en liquide ont été découverts chez lui en perquisition. “Je suis branché travail, sculpture. L’argent, ça ne m’a jamais passionné”, assure-t-il. 

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.

Le parquet dénonce un “pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent” noué par Sarkozy avec Kadhafi

Le parquet financier a fustigé mardi le “pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent”, noué selon lui par Nicolas Sarkozy et ses proches avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 2005, en débutant ses réquisitions qui doivent durer trois jours.Un pacte qualifié ainsi car “conclu avec (un) régime sanguinaire” et ayant eu “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6eme président de la Veme République”, a déclaré le procureur financier Philippe Jaeglé dans un propos introductif.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi, face à l’ancien chef de l’Etat, 70 ans, qui prend des notes, les genoux agités.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Elysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Le procureur a balayé l’un après l’autre les principaux arguments de la défense, au premier chef la thèse d’une “vengeance” des dignitaires libyens après l’intervention internationale – notamment dirigée par Nicolas Sarkozy – et qui fera tomber le régime fin 2011.Après cette introduction, le magistrat a entamé le premier chapitre des réquisitions, qui doivent durer jusqu’à jeudi soir. Le montant des peines requises doit être formulé, comme il est d’usage, à la toute fin.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.- Mandat de dépôt ? -Au vu de la gravité des faits reprochés et de la peine encourue, se posera la question de savoir si l’accusation réclame un mandat de dépôt – une incarcération immédiate, même en cas d’appel – à l’encontre de l’ancien président.L’ex-homme fort de la droite a de nouveau juré mercredi lors d’un dernier tour de questions ne pas avoir “touché un seul centime d’argent illégal, libyen ou autre”.”J’ai eu l’impression qu’on était parti du postulat +Sarkozy coupable+”, que “l’enjeu” n’était plus la “recherche de la vérité” mais pour le parquet financier de “ne pas perdre la face”, a affirmé l’ex-chef de l’Etat.Les trois parquetiers, Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne, doivent aborder dès mardi après-midi les trois déplacements en Libye fin 2005 de celui qui était alors ministre de l’Intérieur, ainsi que de ses proches, Claude Guéant (80 ans) et Brice Hortefeux (66 ans). Moment où s’est noué, pour eux, le “pacte de corruption”.Ils détailleront aussi les virements d’argent libyen qui ont alimenté un compte de Ziad Takieddine (74 ans), principal accusateur de ce dossier, en fuite à Beyrouth depuis sa condamnation dans l’affaire Karachi – le versatile intermédiaire a aussi déclaré avoir livré des valises de cash à Claude Guéant, au ministère de l’Intérieur.Mercredi, les procureurs évoqueront notamment les carnets de l’ancien ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, mort en 2012 dans des circonstances troubles et qui écrivait en avril 2007 que trois virements pour 6,5 millions au total avaient été envoyés “à Sarkozy”.L’accusation développera par ailleurs les contreparties supposées à ce financement de campagne et détaillera aussi “l’exfiltration” rocambolesque hors de France en 2012 de Bechir Saleh, ex-directeur de cabinet de Kadhafi, par l’intermédiaire Alexandre Djouhri (66 ans) et le patron du renseignement intérieur.Parmi les prévenus figurent l’ancien ministre Eric Woerth (68 ans), poursuivi en tant que trésorier de la campagne ; l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert (73 ans), ainsi que deux hommes d’affaire saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ancien cadre d’Airbus.

Au Sénégal, le lac Rose retrouve sa couleur mythique et ses touristes ravis

Sous l’oeil ravi de touristes et commerçants, le lac le plus célèbre du Sénégal a récemment retrouvé sa couleur rose emblématique, ternie depuis trois longues années. La nouvelle du retour de sa coloration suscite l’enthousiasme et un regain de vie socio-économique autour de l’une des principales attractions de ce pays touristique.Alertée par les réseaux sociaux, Julie Barrilliot, touriste française de 20 ans, a décidé de prendre rapidement un billet d’avion pour ce pays ouest-africain, avec pour objectif de voir la couleur retrouvée du lac Retba dit “lac Rose”. Cette célèbre étendue d’eau bordée de filaos, à une heure de route de la capitale Dakar, attire depuis des décennies de nombreux touristes locaux et étrangers.Mais fin 2022, de rares et fortes inondations avaient frappé la région, probablement aggravées par le réchauffement climatique selon des scientifiques interrogés par l’AFP à l’époque, et perturbant l’équilibre écologique du lac. Le lac Retba avait depuis perdu sa teinte, plombant les activités commerciales et les milliers de personnes qui en dépendent (producteurs de sel, commerçants, hôteliers etc…). – Sensation – “En 2023, nous avons constaté que nos activités tournaient au ralenti et nous avons entrepris de louer une pompe pour extraire l’excédent d’eau du lac qui avait englouti tout l’écosystème favorable à sa teinte rose; sa profondeur était passée de 2 à 6 mètres”, explique à l’AFP Amadou Bocoum Diouf, directeur de l’hôtel “Chez Salim” et président du syndicat regroupant commerçants et hôteliers du lac Rose.Il ajoute que l’opération de pompage leur a coûté plusieurs millions de francs CFA (plusieurs milliers d’euros) avant que l’État ne prenne le relais. Cette manoeuvre a contribué au retour du rose qui, de nouveau, fait accourir les touristes. “Mais il n’est pas tout à fait rose ?”, s’étonne Julie, qui se console d’une balade à cheval près de l’hôtel “Gîte du lac” où elle séjourne.Ce jour-là en début de matinée, Ibrahima Mbaye, gérant de cet hôtel et président d’une association de protection du lac, se veut rassurant, assurant que d’ici une heure ou deux, la couleur sera au rendez-vous. “Pour qu’il y ait du rose, il faut un soleil chaud et un vent frais”, indique-t-il, téléphone collé à l’oreille. L’hôtelier est submergé d’appels de tours opérateurs et de touristes étrangers qui veulent s’assurer que le lac a bel et bien repris de la couleur.Et effectivement, à presque midi, les reflets de l’eau scintillent d’une belle couleur rose. “Lorsque toutes les conditions naturelles sont réunies, le sel du lac, provenant de l’eau de mer, a une forte teneur. Et au contact du soleil, cette concentration de sel produit une évaporation importante, propice à la prolifération de micro-organismes, notamment ceux appelés +Algue rose+”, décrit M. Mbaye.- “Capricieux” -Cheikh Mbow, responsable du Comité national de suivi écologique, une structure d’Etat, explique à l’AFP qu’il s’agit de cyanobactéries dont le pigment rouge, dilué dans l’eau du lac, lui donne une teinte rose. Le soleil est au zénith et le vent souffle fort lorsqu’un bus dépose une vingtaine de touristes du côté le plus rosé de l’eau. On peut lire dans le regard d’Ibrahima Mbaye sa joie et sa fierté que le lac qui l’a vu naître – et qui fut autrefois le terminus du rallye automobile Paris-Dakar – fasse à nouveau sensation. Devant lui, Mouadou Ndiaye, un vendeur de sacs et sachets de sel, passe au pas de course pour rattraper la vingtaine de touristes français qui s’apprêtent à repartir. “Ça fait plus de deux ans qu’on n’a presque plus eu de touristes”, confie, essoufflé, ce commerçant de 60 ans, pieds nus dans le sol sablonneux mêlé aux débris de coquillages. Il fait partie des persévérants qui sont restés malgré la morosité des affaires. “Nombreux sont partis dans les villes et villages environnants” à la recherche de meilleures opportunités, confie ainsi Maguette Ndiour, président des exploitants de sel du lac Rose. Il ne cache pas sa joie de constater une reprise de la récolte du sel et espère aussi que la couleur rose du lac perdure. Nombre d’habitants de la zone disent craindre que l’urbanisation intensive ne favorise la pollution des eaux du lac et n’obstruent leur écoulement. Non loin de là, une quinzaine d’hommes, bandeaux rouges autour de la tête, manifestent ainsi ce jour-là contre la construction prévue de 1.000 logements sociaux près du lac.M. Mbow, du comité de suivi écologique, prévient que même une pollution minime peut compromettre la survie des cyanobactéries. “Il est essentiel de réduire les impacts négatifs des activités humaines”, souligne-t-il.En fin d’après-midi, le soleil a décliné et le lac n’est plus si rose. Ibrahima reste philosophe: “des fois, il est capricieux, mais il est toujours beau !”, lance-t-il tout sourire. 

A son procès, Depardieu conteste “peloter” des femmes et s’en prend au mouvement MeToo

Gérard Depardieu a contesté mardi lors de son procès à Paris pour agressions sexuelles “s’amuser à peloter” des femmes et s’en est pris au mouvement MeToo, susceptible de devenir selon lui “une terreur”.”Oui, je conteste les faits !”, s’est exclamé Gérard Depardieu, à la barre du tribunal correctionnel de Paris. “Il y a des vices que je ne connais pas”, a poursuivi l’acteur de 76 ans, qui s’exprimait pour la première fois mardi, au deuxième jour de son procès.Après un rappel des faits prononcé par le président du tribunal, Gérard Depardieu s’est levé doucement pour rejoindre la barre et s’est assis sur un tabouret.”Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro”, a-t-il lancé.L’acteur a évoqué ses souvenirs du tournage du film “Les Volets verts” de Jean Becker en 2021 et notamment la journée du 10 septembre, où selon Amélie, décoratrice ensemblière, l’acteur l’aurait agressée, la coinçant entre ses cuisses, lui touchant le pubis et remontant jusqu’à ses seins.-“C’est quoi, graveleux?”-“C’est vendredi, il fait chaud, il fait moite (…) je pèse 150 kg, je suis de mauvaise humeur. Une femme me regarde étrangement, elle est un peu belle mais fermée, son téléphone en main”, se souvient-il en évoquant Amélie.Après une discussion qu’il qualifie de houleuse concernant le décor du film, Gérard Depardieu raconte lui avoir attrapé les hanches uniquement “pour ne pas glisser”, tellement il était énervé par son travail.Dans la salle, assise au premier rang à côté de l’autre plaignante, Amélie, 54 ans aujourd’hui, écoute attentivement celui qu’elle accuse.Interrogé sur les propos grossiers qu’il aurait tenus à l’encontre de la décoratrice, Gérard Depardieu s’emporte: “C’est quoi, graveleux ? C’est dire +chatte+ ? +Chatte+, mais ça m’arrive tout le temps de le dire, même à moi-même, je trouve ça drôle!”.Appelée à la barre après lui, Amélie a donné une version complètement différente.Sur le tournage selon elle, Gérard Depardieu “gesticule”, “grogne”. “Il a toujours un commentaire sur les femmes, leur tenue. Ce n’est pas du tout le monsieur qu’on a là aujourd’hui”, poursuit-elle, qualifiant l’acteur de “fauve”.- “Terreur” -La décoratrice raconte avoir évoqué le décor du film avec Gérard Depardieu et sa recherche de parasols des années 70 pour la suite du tournage dans le sud de la France. Cheveux blonds mi-longs, Amélie raconte doucement la suite: “il referme alors les jambes, il m’attrape les hanches”, mime-t-elle à la barre. “Il m’avance, il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe”, poursuit Amélie, se remémorant “son gros visage”, “ses yeux rouges, très excités” et les propos de Gérard Depardieu: “viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte!”.Interrogée par le président sur les trois ans qui se sont écoulés entre les faits qu’elle dénonce et sa plainte en 2024, Amélie explique qu’elle ne savait pas caractériser une agression sexuelle.”Je n’avais pas envie de parler de ça, je me sentais humiliée. Je m’éclatais professionnellement et si je portais plainte, le film s’arrêtait” a-t-elle ajouté.Assis derrière elle, Gérard Depardieu, figure imposante dans son costume noir, dodeline de la tête mais n’a pas de réaction.A la barre, il s’en était pris au mouvement #Metoo qu’il juge responsable de son procès: “ce mouvement va devenir une terreur”, a t-il dénoncé. “Je dis à ces femmes qu’elles feraient pas mal de méditer Mme de Staël: +la gloire est le deuil éclatant du bonheur+”.Figure du cinéma français connue dans le monde entier, Gérard Depardieu a été accusé de comportements identiques par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.La comédienne française Charlotte Arnould a été la première à porter plainte en 2018. En août dernier, le parquet de Paris a requis un procès pour viols et agressions sexuelles à l’encontre de l’acteur. Un juge d’instruction doit encore décider de l’issue du dossier. 

Pédocriminalité dans l’Eglise: près de 1.600 victimes ont saisi l’instance de réparation Inirr

Près de 1.600 victimes de pédocriminalité dans l’Église ont saisi l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) depuis 2022, avec de nouvelles demandes suscitées notamment par la médiatisation des affaires abbé Pierre et Bétharram.”Au 24 mars, 1.580 personnes se sont adressées à l’instance et 1.235 sont accompagnées”, a affirmé la présidente de l’Inirr Marie Derain de Vaucresson en présentant mardi à la presse le bilan de trois ans d’activité.A l’heure où l’enseignement catholique est secoué par l’affaire Bétharram, Mme Derain a évoqué “une reprise d’activité en février” 2025, où “l’instance a été sollicitée par 31 personnes, alors que nous étions à une moyenne de 10 personnes par mois”. “C’est évidemment une conséquence de la médiatisation des violences sexuelles dans l’Eglise en lien avec l’affaire de Bétharram et les révélations autour de l’abbé Pierre” survenues l’été dernier, a-t-elle ajouté.Cela a entraîné un “rajeunissement important” car “sur la cinquantaine de sollicitations, la moyenne d’âge est de 56 ans”, (contre 61 ans l’an dernier), ce qui signifie “des personnes victimes dans les années 70, 80 et 90”. L’instance avait déjà enregistré un “pic de demandes” en février 2024, au moment des premières révélations sur cet établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques. L’instance a également été sollicitée par deux personnes après les révélations sur l’abbé Pierre, dont un homme, a expliqué Mme Derain.Lors de la conférence de presse, Gilles Tillet, 53 ans, lui-même violé à l’âge de 10 ans par le père Bernard Preynat (condamné en 2020 à cinq ans de prison pour des agressions sexuelles sur mineurs), a salué cette libération de la parole à Bétharram. “Il faut voir le courage que ça demande, dans ces milieux”, a affirmé ce scénariste de 53 ans, “issu d’un milieu catholique, bourgeois, type Bétharram” avec “la sévérité qui va avec”, et qui s’est retrouvé 20 ans avec le RSA et 15 ans en analyse après ces violences.”Réaliser d’avoir été violé et travailler avec l’Inirr m’a permis de sortir du RSA, de m’installer avec mon copain… c’était concret”, a-t-il expliqué.Sur la seule année dernière, l’instance a reçu au total 168 saisines (pour 215 en 2023 et 1.136 en 2022). – Réponse de crise -L’Inirr, destinée aux victimes dans les diocèses, avait été créée par l’épiscopat français dans le sillage du rapport de la Ciase en 2021 sur la pédocriminalité dans l’Eglise, en parallèle de la CRR (Commission reconnaissance et réparation) destinée aux victimes dans les congrégations.Ce rapport estimait à 330.000 le nombre de mineurs victimes de violences pédophiles dans l’Eglise.La CRR, elle, a été saisie par 1.065 personnes au total et a émis 491 recommandations (au 25 février).Pour sa part, l’Inirr a rendu au total 765 décisions, dont 99% comportent une dimension financière, et “132 accordent le montant maximum” de 60.000 euros. L’an dernier, le montant moyen des réparations s’est élevé à 36.430 euros.Du côté du profil des victimes, 66% sont des hommes, et la moitié avaient entre 11 et 15 ans au moment des faits. 52% des violences ont duré “de un à cinq ans”. Par ailleurs l’an dernier, 213 démarches restauratives ont été initiées.Les dimensions financière et restaurative “n’ont pas la même fonction” et “ne produisent pas le même effet”, la seconde permettant “un ancrage dans le réel” de la victime, souligne l’Inirr.Le rapport rappelle que le mandat de Mme Derain a été prolongé jusqu’au 30 juin 2026. L’un des “enjeux cruciaux” de ce second mandat sera de pouvoir initier une démarche de reconnaissance “avec chaque personne qui en fera la demande”.”Aujourd’hui les demandes se tarissent, mais il en arrive toujours, et il en arrivera toujours”, note le rapport. Même si, conçue comme une “réponse de crise”, l’Inirr “devra nécessairement mettre fin à sa mission”. “On voit que ça bouge, mais qu’il reste encore des territoires à conquérir” pour aider les victimes, a estimé Mme Derain.

Un entrepreneur veut relancer la marque Tupperware dans cinq pays européens

Relancer mais aussi “dynamiser” la marque Tupperware dans cinq pays européens: c’est l’objectif annoncé mardi par l’entrepreneur français Cédric Meston, quelques mois après la faillite du groupe américain célèbre pour ses boîtes alimentaires en plastique.Après des années de difficultés financières, Tupperware, emblème de la vente à domicile, s’était déclaré en faillite en septembre 2024, fragilisé par la concurrence à bas prix et l’essor de la livraison de repas, victime également de la volonté des consommateurs de limiter leur consommation de plastique.Mais un mois plus tard, Tupperware avait annoncé un accord avec ses créanciers, avec l’engagement de leur vendre la propriété intellectuelle “nécessaire à la création et à la commercialisation de la marque Tupperware”, ainsi que la cession de certains actifs aux États-Unis et dans d’autres filiales étrangères, sans plus de précisions.Dans la foulée, la société Tupperware France, détenue à 99% par Tupperware Belgium, avait été placée en procédure de sauvegarde.Mardi lors d’une conférence de presse à Paris, l’entrepreneur Cédric Meston a annoncé avoir “racheté 100% de l’entreprise Tupperware France qui appartenait à une société belge”, la justice belge ayant donné son feu vert la semaine dernière.”On est propriétaire d’une société qui est en sauvegarde, on va présenter dans les prochaines semaines un plan de continuation de l’entreprise” Tupperware France au tribunal de commerce de Nanterre. “L’objectif est de sortir de la procédure de sauvegarde au mois de juin”, a détaillé Cédric Meston, qui a notamment cofondé le fabricant de substituts végétaux à la viande HappyVore.En parallèle, l’entrepreneur a indiqué être en train de “renégocier” avec la maison mère américaine les licences d’exploitation et de distribution des produits de la marque Tupperware en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne, qui avaient été “coupées” en janvier en raison des difficultés du groupe.”C’est une question d’heures, de jours” pour l’obtention de ce feu vert a-t-il affirmé, sans donner de détails chiffrés sur les sommes en jeu pour ces licences, ni concernant le rachat de Tupperware France.L’objectif de M. Meston – qui précise que le management actuel de Tupperware France sera “associé à hauteur de 50% du capital” – est d’atteindre “100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année” sur les cinq marchés.- 20.000 “conseillers culinaires” -Le chiffre d’affaires de ces cinq pays européens avait atteint 400 millions d’euros en 2021, mais avait ensuite chuté à “70 ou 80 millions d’euros à la fin de l’activité, il y a quelques mois”, a-t-il détaillé.Quelque 20.000 “conseillers culinaires” de la marque, qui constituent son célèbre réseau de vendeurs indépendants et organisent par exemple à domicile les célèbres “réunions Tupperware”, sont actuellement répertoriés en France, Italie, Espagne, Belgique et Pologne. Cédric Meston compte “racheter le plus possible de stock pour relancer l’activité le plus vite possible”, mais il souligne que son objectif est “beaucoup plus que juste relancer une marque: on va accélérer, aller beaucoup plus loin et dynamiser avec de nouveaux canaux de vente”, par exemple en “accélérant dans la grande distribution” mais aussi en élargissant la promotion de Tupperware avec “des influenceurs sur les réseaux sociaux”.”Jusqu’à aujourd’hui, la vente directe représentait au moins 80% du chiffre d’affaires”, a précisé Geoffroy Destexhe, directeur général commercial de Tupperware France. Mais “à terme, on va être à 50% du chiffre d’affaires avec notre force de vente, 25% sur le retail (en grande distribution par exemple) et 25% sur le e-commerce. Et au niveau des prix, Tupperware va rester premium”, a ajouté Cédric Meston.Au-delà de ses célèbres contenants en plastique, l’idée est aussi de mettre en avant d’autres produits, comme des boîtes refermables en inox ou en verre, mais aussi des ustensiles de cuisine, des grands gobelets-gourdes isothermes ou encore des mini-hachoirs mécaniques, a mis en avant le nouveau propriétaire de Tupperware France.

Australia to build new 2032 Olympic stadium and demolish Gabba

Australia will build a 63,000-seat stadium for the 2032 Olympics in Brisbane, officials said Tuesday as they confirmed the storied “Gabba” cricket ground would be demolished after the event.Queensland Premier David Crisafulli detailed a slew of Olympic upgrades that included the new Brisbane Stadium in the heart of the city and an aquatic centre that …

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Pollution industrielle à Fos: le sidérurgiste ArcelorMittal mis en examen

Déjà mis à mal par la crise de l’acier, qui l’a amené à suspendre d’importants projets en France, le sidérurgiste ArcelorMittal et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “faux et usage de faux” pour pollution industrielle dans la région de Fos-sur-mer (Bouches du Rhône).”ArcelorMittal Méditerranée et deux de ses dirigeants ont été mis en examen pour mise en danger d’autrui, faux et usage de faux et atteintes à l’environnement”, a précisé l’association Défense et protection du littoral du Golfe de Fos (ADPLGF) à l’origine d’une plainte collective en novembre 2018, dans un communiqué transmis mardi par son avocate.Interrogé par l’AFP, le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, a confirmé ces mises en examen, révélées par Mediapart, assorties d’un contrôle judiciaire avec une caution de 250.000 euros et la constitution d’une garantie bancaire de 1,7 million d’euros.Installé dans l’immense zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos, ArcelorMittal Méditerranée était poursuivi par quelque 260 riverains, associations, syndicats, pour avoir exposé la population de la région à des rejets de polluants illégaux par son usine. Des accusations que le groupe “conteste fermement”.Pour l’ADPLGF, ces mises en examen, prononcées à l’issue de six ans d’instruction du Pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Marseille, sont justifiées “par la récurrence des violations de la règlementation et par la gravité des conséquences sur la santé humaine et l’environnement”.”Il est notamment reproché à la société et à ses dirigeants d’avoir falsifié certaines données (chiffres) d’autosurveillance en matière d’émission de polluants dans l’air”, indique l’ADPGF qui “se félicite de ces mises en examen historiques”.- “Symphonie de couleurs” -“On ne s’attendait pas au début à ce que ce soit aussi énorme”, a déclaré à l’AFP le président de l’ADPLGF Daniel Moutet, qui documente depuis 2004 les fumées émises par le site d’ArcelorMittal de Fos avec des milliers de photos prises depuis le quai de déchargement où il travaillait. “Une symphonie de couleurs, avec des fumées noire, marron, jaune, orange, rouge…”, dit-il.”Arcelor a caché des informations, falsifié des documents. Au delà du CO2, leurs émissions contenaient du benzène, des particules fines, du plomb, du cadmium -tous classés cancérogènes et mutagènes-, mais aussi des agents toxiques comme des oxydes d’azote ou du dioxyde de soufre”, affirme-t-il.”On comprend pourquoi il y a  autant de cancers dans notre région, trois fois plus qu’ailleurs, c’est pas pour rien !”, ajoute M. Moutet.Dans un communiqué transmis à l’AFP, le groupe sidérurgique, qui dit “coopérer pleinement avec les autorités”, “conteste fermement les accusations”.ArcelorMittal “a investi depuis 2014 plus de 735 millions d’euros afin notamment de moderniser ses installations ou d’innover pour réduire des niveaux d’émissions dont les seuils normatifs sont toujours plus exigeants”, selon le communiqué. “Ces actions ont permis de réduire de 70% les émissions atmosphériques de ce site par rapport à 2002”, selon l’entreprise.Après avoir exploité pendant de nombreuses années deux hauts-fourneaux à Fos, Arcelor, qui avait repris en 2005 une emprise sidérurgique datant de 1974, avait arrêté l’un de ses hauts fourneaux en 2023, en invoquant la baisse de la consommation d’acier.- Investissements suspendus -Selon un document récent d’ArcelorMittal, le site, d’une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d’acier par an, “produit entre 2 et 3,5 mt/an selon les besoins du marché, et ses émissions directes de CO2 ont atteint en moyenne 5,6Mt/an sur les cinq dernières années”.ArcelorMittal Méditerranée, qui dit vouloir “réduire ses émissions de CO2 de 35% d’ici 2030 pour atteindre zéro émission directe ou liée à l’énergie d’ici 2050”, emploie environ 2.400 salariés et 1.100 sous-traitants à Fos-sur-Mer, dont il est le principal employeur.C’est l’une des deux usines du groupe en France, avec celle de Dunkerque (Nord) — le plus important site d’ArcelorMittal en Europe —, à compter des hauts-fourneaux.En septembre 2024, le groupe avait, dans le cadre de sa stratégie de décarbonation, inauguré un four-poche électrique à Fos, permettant d’accroître l’utilisation d’acier recyclé et de réduire les émissions de CO2 de près de 10%.ArcelorMittal a depuis annoncé suspendre ses projets d’investissements colossaux dans la décarbonation en Europe, dans l’attente de mesures de soutien de l’UE.