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Collision entre deux avions de la Patrouille de France, leurs trois occupants retrouvés vivants

Les trois pilotes de deux Alpha Jet de la Patrouille de France entrés en collision en vol mardi près de Saint-Dizier (Haute-Marne) ont été retrouvés vivants et conscients, et l’accident n’a pas fait de victime collatérale, selon les autorités.Les deux avions “sont entrés en collision lors d’un vol d’entraînement à 7 avions. Les 3 pilotes, dont 1 était passager, ont pu s’éjecter à temps et sont sains et saufs. Aucune victime n’est à déplorer à ce stade sur la zone de crash”, a annoncé l’Armée de l’Air sur X.L’accident s’est produit vers 15H35 près de la base aérienne 113 de Saint-Dizier, et plus précisément “dans le secteur de Villiers-en-Lieu”, commune voisine de la base aérienne, selon un communiqué de la préfecture de la Haute-Marne, ajoutant que les pilotes ont été retrouvés à 16H20.”Ils sont en urgence relative”, deux ont été transportés à l’hôpital de Saint-Dizier et le troisième, “polytraumatisé, est pris en charge par l’armée”, selon une source au sein des autorités interrogée par l’AFP.”Pour l’instant, il n’y a pas de situation d’urgence vitale signalée”, a confirmé la préfète de la Haute-Marne Régine Pam lors d’un point presse.”La Patrouille de France est une patrouille remarquable, ce sont des pilotes qui en général sont aguerris et donc il y a forcément une cause à cet accident, et les services en charge de l’enquête nous apporteront cette information”, a ajouté Mme Pam.”Ils vont bien, ils parlent, a priori ils n’ont pas de lésion apparente, mais il convient dans ce type de procédure de faire un check-up (examen) total (…). Ils sont entraînés pour ce type de situation”, a encore poursuivi la préfète.- Crash sur un silo -Le parquet de Chaumont s’est dessaisi de l’enquête au profit de celui de Metz, à compétence militaire.”Il y a une enquête qui va débuter, qui est classique en matière de crash, de l’infraction militaire de +destruction d’aéronef+” a déclaré à l’AFP le procureur de Metz Yves Badorc.L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de l’air, comme “là aussi c’est l’usage”, a ajouté le procureur.Selon le maire (LR) de Saint-Dizier Quentin Brière, les deux appareils se sont rentrés dedans “alors qu’ils opéraient une figure”.L’un des avions s’est écrasé sur un silo et l’autre “dans une zone boisée marécageuse juste derrière”, a ajouté le maire interrogé par l’AFP.Des dizaines de pompiers étaient sur place en milieu d’après-midi, dont plusieurs aspergeaient d’eau un silo encore fumant sur un site de l’entreprise de béton Calin, à proximité directe de la base aérienne, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.- Accidents rares -De nombreux militaires, dont des gendarmes, et des policiers, se sont rendus sur les lieux dans l’après-midi sous un ciel dégagé, selon ce correspondant.”Les secours sont mobilisés et une coordination assurée entre le ministère de l’Intérieur et le ministère des Armées”, a souligné le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur X.Le plan Sater (acronyme de Sauvetage Aéro-Terrestre, NDLR), un dispositif qui organise la recherche d’aéronefs civils ou militaire à l’aide de moyens aériens, terrestres ou radioélectriques, a été activé par la préfète de la Haute-Marne, Régine Pam.Créée en 1953, la Patrouille de France, prestigieuse formation acrobatique aérienne célèbre notamment pour ses démonstrations lors des défilés du 14 Juillet, est constituée de pilotes de chasse triés sur le volet.Les accidents sont rares dans cette unité d’élite. En 2019, un appareil de la Patrouille de France est sorti de piste à Perpignan après un entraînement, mais son pilote a pu s’éjecter sain et sauf.En 2002, un pilote de la Patrouille de France qui avait actionné son siège éjectable s’était tué à l’entraînement, son parachute ne s’étant pas complètement ouvert.En août 2024, deux pilotes de l’escadron de transformation Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier étaient morts dans la collision de leurs avions en Lorraine.Deux jours plus tard, un avion de collection s’était abîmé en mer en marge d’une démonstration aérienne au large du Lavandou (Var), causant le décès de son pilote.cor-zl-bj-kau-tll-lg-mlx/etb/jp

Affaire Doualemn: la justice rejette une demande de suspension de la décision d’expulsion de l’influenceur

Le tribunal administratif de Paris a rejeté mardi une demande de suspension de la décision d’expulsion vers l’Algérie de l’influenceur Doualemn, estimant que les conditions pour prononcer cette suspension n’étaient “pas réunies”, selon un communiqué.Le 20 mars, l’influenceur, suivi par quelque 140.000 personnes sur TikTok, avait été interpellé dans l’Hérault en vue de son expulsion vers l’Algérie.”Saisi d’un référé-liberté, le tribunal administratif de Paris estime que les conditions spécifiques de cette procédure ne sont pas réunies pour prononcer la suspension de la décision d’expulsion prise par le ministre de l’Intérieur après avis favorable de la commission d’expulsion”, explique l’instance dans le communiqué.Le juge des référés a considéré que, en dépit de sa longue présence sur le territoire français, “pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière”, l’homme de 59 ans “ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée”. Dans ces conditions, le juge des référés a estimé que “l’expulsion ne portait pas une atteinte manifestement disproportionnée aux droits de l’intéressé”.Début janvier, Doualemn, de son vrai nom Boualemn Naman, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une “sévère correction” à un opposant au pouvoir en Algérie.Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”, pour cette diffusion. Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l’Algérie.Mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.

La Corée du Sud lutte contre des feux de forêt meurtriers

Des feux de forêt parmi les pires de l’histoire sud-coréenne ravagent mardi le sud-est du pays, où un temple bouddhique ancien a été réduit en cendres et un village classé au patrimoine mondial de l’Unesco a reçu l’ordre d’évacuer.Plus d’une dizaine de départs de feu se sont déclarés au cours du week-end dans le pays, tuant quatre personnes et ravageant des milliers d’hectares, selon le ministère de la Sécurité. Des incendies difficiles à circonscrire du fait d’un temps sec et venteux, et qui ont conduit les autorités à faire transférer des milliers de détenus.”Les feux de forêt ont jusqu’à présent touché quelque 14.694 hectares, et les dégâts continuent de s’accroître”, a déclaré mardi matin le ministre intérimaire de l’Intérieur et de la Sécurité, Ko Ki-dong.En prenant en compte la superficie totale touchée par ces multiples incendies, cela équivaut au troisième plus grave feu de forêt de l’histoire sud-coréenne.Le plus important remonte à avril 2000 sur la côte est où 23.913 hectares avaient été ravagés.”Des vents forts, le temps sec et la brume entravent le travail des pompiers”, a ajouté le ministre lors d’une réunion, précisant que le gouvernement mobilisait “toutes les ressources disponibles”.Des milliers de personnes ont reçu l’ordre d’évacuer et Séoul a déclaré l’état d’urgence dans quatre régions, invoquant “les dégâts importants causés par des feux de forêt simultanés à travers le pays”.Environ 3.500 détenus ont été transférés hors de danger des établissements pénitentiaires de la province de Gyeongsang du Nord, a déclaré un responsable du ministère de la justice à l’AFP.Mardi soir, les habitants du village traditionnel Hahoe (est) ont reçu un message d’alerte des autorités locales leur demander d'”évacuer immédiatement”, un feu se déplaçant en direction du site touristique classé  par l’Unesco. Fondé au 14-15e siècle, le village clanique historique de Hahoe est considéré comme représentatif de la culture confucéenne aristocratique et configuré selon l’Unesco pour tirer une nourriture à la fois physique et spirituelle de ses paysages de montagnes, d’arbres et d’eau.A Uiseong, dans l’est du pays, brume et fumée emplissent le ciel, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’agence nationale en charge des forêts a indiqué que l’incendie d’Uiseong était contenu à 55% mardi matin.En matinée, l’AFP a vu des ouvriers du temple Gounsa, un site historique millénaire d’Uiseong, tenter de déplacer des objets historiques et recouvrir des statues bouddhiques pour les protéger d’éventuels dégâts.Mais plusieurs heures plus tard, un responsable de l’autorité oeuvrant pour le patrimoine national a indiqué à l’AFP que le temple avait entièrement brûlé. “C’est vraiment déchirant et douloureux de voir de précieux temples vieux de plus de mille ans être perdus”, a regretté auprès de l’AFP un moine, Deung-woon.- Air sec -Plus de 6.700 pompiers sont déployés pour lutter contre les différents feux, selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, les deux cinquièmes des effectifs se trouvant dans la zone d’Uiseong.Plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules et les précipitations intenses, ont un lien établi avec le changement climatique.D’autres, comme les feux de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales peuvent être causés par une multiplicité de facteurs.Dans la région de Gyeongsang du Nord, où se situe Uiseong, “l’air est extrêmement sec et des vents forts y soufflent”, a décrit un responsable de l’agence météorologique locale. “Même une petite étincelle pourrait provoquer rapidement un important feu de forêt”, a-t-il ajouté.”On pense que le feu de forêt a été causé par un individu venu sur une tombe familiale qui y a accidentellement” provoqué le départ de feu, a déclaré le Premier ministre sud-coréen et président par intérim Han Duck-soo lors d’une réunion gouvernementale mardi.”La plupart des feux de forêt sont le fruit de la négligence”, a-t-il ajouté, invitant la population à “suivre strictement les consignes de prévention” anti-incendie.Outre la Corée du Sud, le Japon voisin connaît plusieurs incendies. Au début du mois, le Japon a enregistré le pire feu de forêt en plus de 50 ans, celui-ci y ayant ravagé environ 2.900 hectares et tué au moins une personne.

Rebondissement dans l’affaire du petit Émile: ses grands-parents maternels en garde à vue

L’enquête sur la disparition du petit Émile Soleil a connu mardi un rebondissement spectaculaire, plus de 20 mois après sa disparition, avec le placement en garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre” de ses grands-parents maternels et de deux de leurs enfants.Cette brusque accélération sur une piste familiale marque un tournant dans une enquête qui n’avait enregistré aucune annonce significative depuis la découverte d’ossements du petit garçon de deux ans et demi en mars 2024.”Ce matin, 25 mars 2025, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d’Émile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue des chefs d’homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille”, a déclaré le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, dans un communiqué transmis à l’AFP.Une information confirmée par l’avocate des grands-parents, Me Isabelle Colombani, qui n’a souhaité faire “aucun commentaire”.L’identité des deux autres personnes interpellées, oncle ou tante de l’enfant, n’est pour l’heure pas connue.Selon une source proche du dossier, des “auditions de témoins”, en plus des quatre gardes à vue, sont également en cours.”J’ai vu la gendarmerie les prendre ce matin (…) à 7 heures”, a déclaré un voisin des grands-parents d’Émile, qui n’a pas souhaité donner son nom, à La Bouilladisse, commune de 6.000 habitants entre Aix-en-Provence et Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, où le couple réside avec plusieurs de ses enfants. “Pour moi, c’est des voisins sans histoire… Ils sont sous pression depuis deux ans, ça c’est sûr. Ils vivent reclus”, a-t-il ajouté.Une perquisition a eu lieu dans la matinée à leur domicile, un cossu mas provençal, a constaté un journaliste d’AFPTV. Des enquêteurs ont quitté les lieux avec un véhicule SUV, appartenant vraisemblablement aux grands-parents, et une remorque à cheval.- Sang sur une jardinière -Émile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Les parents du garçonnet n’étaient pas sur place au moment de la disparition, mais, outre ses grands-parents maternels, plusieurs autres membres de la famille étaient présents. Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de “ratissages judiciaires”, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés par la suite dans la même zone.Le 13 mars, la présence des enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient alors, selon plusieurs médias, saisi une grande jardinière disposée à l’entrée de l’église Saint Martin, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP.”Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”, a précisé mardi le procureur d’Aix-en-Provence.”Les enquêteurs procèdent par ailleurs à des opérations criminalistiques en divers lieux du territoire”, a-t-il ajouté, précisant qu'”une nouvelle communication interviendra à l’issue des actes en cours”.Le grand-père d’Émile, Philippe Vedovini, est kinésithérapeute-ostéopathe à La Bouilladisse, berceau de cette famille catholique traditionaliste. Avec sa femme, ils ont eu dix enfants, tous scolarisés à la maison, dont la mère d’Émile, Marie, est l’aînée. – “Place à la vérité” -Philippe Vedovini avait été placé il y a plusieurs années sous le statut de témoin assisté dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de violences et d’agressions sexuelles au début des années 90 dans la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont à Liévin (Pas-de-Calais), où il était chef scout. En mars 2024, son avocate, Me Isabelle Colombani avait indiqué à l’AFP qu'”a priori, sur cette affaire, on serait vers la fin de l’instruction” et qu’il n’y avait “eu aucune réquisition du procureur vers une éventuelle mise en examen de (son) client”.Les obsèques publiques d’Émile avaient été célébrées le 8 février dernier dans la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), selon le rite de Saint Pie V, la messe en latin, en présence de toute la famille et de plusieurs centaines de personnes.Quelques heures seulement après la cérémonie, les grands-parents d’Émile avaient publié un communiqué, clamant que “le temps du silence doit laisser place à la vérité”.alc-jra-san-vk-tll-sm/so/jp

Temple burned, UNESCO village evacuated as South Korea wildfires spread

Residents of a UNESCO-listed village were ordered to evacuate while a historic Buddhist temple was burned to the ground Tuesday as South Korea scrambled to contain worsening wildfires.Blazes tearing across the country’s southeast have killed four people, with authorities transferring thousands of prisoners and residents as dry windy weather hampers efforts to contain more than …

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Rabbin agressé à Orléans: le suspect sera jugé le 23 avril devant un tribunal pour enfants

Le mineur interpellé samedi après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a-t-on appris lundi auprès de son avocat et du parquet général.”Il sera jugé le 23 avril à 14H00″, a annoncé son avocat Me Nicolas Bouteillan à l’AFP. Une audience qui se déroulera à huis clos, conformément aux dispositions légales applicables.C’est “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an” sans avoir une formation particulière, a aussi dit Me Bouteillan, confirmant une information de BFMTV.Son client a déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention “conformément aux réquisitions du ministère public”, a indiqué la magistrate lundi soir.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Lors de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le mineur a abordé le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s’il était juif: “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”.Le jeune homme est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé” à Orléans, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”.L’adolescent a par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s’y soumettre”, d’après le parquet. Il avait fini par affirmer être de nationalité marocaine.Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession.”Déféré au parquet d’Orléans” lundi, il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure. Une marche silencieuse “en soutien au rabbin” est par ailleurs prévue mardi à 18H00 à Orléans, à l’appel de plusieurs associations juives.

Début du procès des faux meubles XVIIIe acquis par le château de Versailles

Le patrimoine et l’argent, beaucoup d’argent… Le procès de six personnes jugées en lien avec un trafic de fausses chaises du XVIIIe siècle, qui ont dupé jusqu’au château de Versailles, s’est ouvert mardi au tribunal de Pontoise.À mille lieues des étincelantes dorures du château du Roi-Soleil, c’est sous les sombres boiseries modernes du tribunal correctionnel du Val-d’Oise que la justice a commencé cette plongée d’une semaine dans le microcosme feutré des antiquaires et des monuments historiques.Six personnes, au premier rang desquelles l’expert référence du mobilier royal du XVIIIe et un menuisier meilleur ouvrier de France, ainsi qu’une prestigieuse galerie d’antiquaires comparaissent pour ce scandale qui a secoué ce petit milieu d’initiés, où les ventes se chiffrent en sommes à multiples zéros.Une exceptionnelle paire de chaises garnies du salon de compagnie de Mme du Barry, dernière favorite de Louis XV, du maître menuisier Louis Delanois? Deux chaises issues du pavillon du Belvédère du petit Trianon de Marie-Antoinette dans le parc du château de Versailles et classées trésor national? Une bergère signée Jean-Baptiste Sené, illustre ébéniste du XVIIIe? Derrière ces raretés se cachait une supercherie de haut vol.Revendus à prix d’or par des antiquaires au château de Versailles ou à des collectionneurs fortunés comme un héritier Hermès ou un prince du Qatar, ces chefs-d’Å“uvre de raffinement de l’art français se sont avérés être de parfaites copies. Le préjudice total est évalué à 4,5 millions d’euros.Produite par l’expert de l’art Bill Pallot, auteur de l’ouvrage de référence mondial sur le mobilier français du XVIIIe, en association avec le sculpteur de renom Bruno Desnoues, la série de faux meubles a trompé entre 2008 et 2015 aussi bien les conservateurs que les galeries spécialisées.Une communauté fermée que l’épouse de Bruno Desnoues a décrite lors de l’instruction comme “un milieu détestable, où les antiquaires veulent faire de l’argent à tout prix”.- Méandres de l’argent -Pour le premier jour d’audience, le tribunal a commencé par la fin de l’histoire en se penchant sur le cas d’un couple de Portugais, un régisseur et une coiffeuse vivant dans le Val-d’Oise. C’est leur grand train de vie qui a attiré l’attention de Tracfin et entraîné fortuitement la révélation de cet incroyable trafic passé inaperçu depuis des années.Les enquêteurs découvrent que le couple, qui ne déclare pas plus de 2.500 euros de revenus mensuels, dispose en réalité d’un patrimoine de 1,2 million d’euros. Outre son domicile dans le Val-d’Oise, il est propriétaire de plusieurs appartements au Portugal achetés en investissements locatifs.En remontant le fil, le mari se révèle être l’homme à tout faire de galeries d’art parisiennes et être en cheville avec le sculpteur Bruno Desnoues du faubourg Saint-Antoine, quartier historique du travail du bois et de l’ébénisterie à Paris. Pour cet “ami de 30 ans”, le régisseur effectue des ventes non déclarées d’objets d’art et blanchit sur ses propres comptes au Portugal l’argent des commissions des ventes de faux meubles, exfiltré d’urgence d’un compte suisse de Desnoues suite à un ultimatum de sa banque.Se montrant ému aux larmes à la barre, le prévenu, poursuivi pour fraude fiscale, feint devant le tribunal l’ignorance des lois françaises et plaide à grands cris la naïveté. Sur les bancs de la défense, ses déclarations font sourire.Le sculpteur estime que son interlocuteur s’est accaparé plusieurs centaines de milliers d’euros non déclarés, ne lui en rendant qu’une petite partie en espèce.”J’ai fait une grosse erreur. C’est à mon nom uniquement, mais dans ma tête, c’est à lui!”, soutient le régisseur de 63 ans, carreleur de formation introduit par hasard dans le monde des galeries en reprenant l’emploi d’un Portugais rentré au pays.Quant à Bruno Desnoues, plus de 200.000 euros en liquide ont été découverts chez lui en perquisition. “Je suis branché travail, sculpture. L’argent, ça ne m’a jamais passionné”, assure-t-il. 

L’UE relance l’exploitation minière pour s’affranchir de la Chine

L’Europe a dévoilé mardi 47 projets pour exploiter ses terres rares et métaux stratégiques, comme le lithium indispensable aux batteries des voitures électriques, afin de réduire sa dépendance à la Chine et sécuriser son industrie.Secouée par la pandémie de Covid puis par la guerre en Ukraine, l’Union européenne a appris dans la douleur qu’un recours excessif aux importations pour certaines matières premières critiques pouvait mettre à l’arrêt ses chaînes d’approvisionnement.”Le lithium chinois ne peut pas devenir le gaz russe de demain”, a averti mardi le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.Il a dévoilé 47 projets prioritaires pour l’extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen.Ces projets, qui incluent l’ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de Tungstene dans l’UE, bénéficieront de procédures d’autorisation simplifiées et d’un soutien financier européen.Avec la volonté d’aller vite, dans un contexte de tensions géopolitiques accrues depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. “Il y a une dimension d’urgence qu’il n’y avait pas il y a trois ou quatre mois”, a reconnu le responsable français.- Allier et Alsace -Les projets présentés mardi sont implantés dans 13 pays membres. Huit d’entre eux sont situés en France, dont deux projets d’extraction de lithium dans l’Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet).”Pendant longtemps, les matières premières ont été l’angle mort de notre politique industrielle. Trop compliqué, trop cher, trop long à produire, l’Europe a préféré acheter quasi exclusivement, en dehors de ses frontières, la plupart des matières premières dont elle avait besoin”, a expliqué Stéphane Séjourné, assurant que cette époque était révolue.L’UE a adopté l’an dernier une législation pour sécuriser ses approvisionnements. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions.”Il n’y a pas de décarbonation possible sans gallium pour construire les panneaux solaires, sans cuivre pour acheminer l’électricité. Pas d’industrie de défense sans les terres rares qui rentrent dans la composition de nos radars, nos sonars, nos systèmes de ciblage – et pour lesquelles nous dépendons à 100% de la matière raffinée chinoise”, a énuméré le responsable français. “Pas d’industrie tout court, sans cuivre, sans aluminium ou sans le manganèse qui vient renforcer la structure de l’acier”.Le plan européen se décline en plusieurs volets: extraire davantage de matières premières en Europe (mais aussi les transformer et les recycler), diversifier les fournisseurs étrangers, développer des achats en commun pour réduire les coûts et constituer des stocks stratégiques.- “Ouvrir de nouvelles mines” -Mais la priorité pour l’UE est d’abord d’exploiter ses propres ressources tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes. “Soyons clairs: nous sommes dans l’obligation d’ouvrir de nouvelles mines en Europe”, a martelé Stéphane Séjourné, affirmant que le Vieux continent pouvait par exemple devenir “totalement autonome en lithium” d’ici cinq ans.Les projets sélectionnés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d’octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d’extraction et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage.Jusqu’à deux milliards d’euros de financements seront disponibles sous forme de prêts, garanties et subventions, a promis Stéphane Séjourné. Il affirme cependant que leur simple labellisation permettra de les rendre économiquement viables.Au total, la Commission européenne a reçu 170 candidatures de projets, dont 49 se situent hors du territoire de l’UE, y compris au Groenland et en Ukraine. Ces derniers pourront aussi prétendre au statut de projet stratégique européen. Les projets de pays tiers retenus seront annoncés “dans les prochaines semaines”.La législation européenne établit une liste de 17 matières premières stratégiques comme le cobalt, le nickel et l’aluminium pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. Pour chacune d’elles, l’UE doit pouvoir d’ici à 2030 assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d’extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage.Et pour chacune d’elles, l’UE ne devra pas dépendre d’un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins.

Le parquet dénonce un “pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent” noué par Sarkozy avec Kadhafi

Le parquet financier a fustigé mardi le “pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent”, noué selon lui par Nicolas Sarkozy et ses proches avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi en 2005, en débutant ses réquisitions qui doivent durer trois jours.Un pacte qualifié ainsi car “conclu avec (un) régime sanguinaire” et ayant eu “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6eme président de la Veme République”, a déclaré le procureur financier Philippe Jaeglé dans un propos introductif.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi, face à l’ancien chef de l’Etat, 70 ans, qui prend des notes, les genoux agités.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Elysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Le procureur a balayé l’un après l’autre les principaux arguments de la défense, au premier chef la thèse d’une “vengeance” des dignitaires libyens après l’intervention internationale – notamment dirigée par Nicolas Sarkozy – et qui fera tomber le régime fin 2011.Après cette introduction, le magistrat a entamé le premier chapitre des réquisitions, qui doivent durer jusqu’à jeudi soir. Le montant des peines requises doit être formulé, comme il est d’usage, à la toute fin.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.- Mandat de dépôt ? -Au vu de la gravité des faits reprochés et de la peine encourue, se posera la question de savoir si l’accusation réclame un mandat de dépôt – une incarcération immédiate, même en cas d’appel – à l’encontre de l’ancien président.L’ex-homme fort de la droite a de nouveau juré mercredi lors d’un dernier tour de questions ne pas avoir “touché un seul centime d’argent illégal, libyen ou autre”.”J’ai eu l’impression qu’on était parti du postulat +Sarkozy coupable+”, que “l’enjeu” n’était plus la “recherche de la vérité” mais pour le parquet financier de “ne pas perdre la face”, a affirmé l’ex-chef de l’Etat.Les trois parquetiers, Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne, doivent aborder dès mardi après-midi les trois déplacements en Libye fin 2005 de celui qui était alors ministre de l’Intérieur, ainsi que de ses proches, Claude Guéant (80 ans) et Brice Hortefeux (66 ans). Moment où s’est noué, pour eux, le “pacte de corruption”.Ils détailleront aussi les virements d’argent libyen qui ont alimenté un compte de Ziad Takieddine (74 ans), principal accusateur de ce dossier, en fuite à Beyrouth depuis sa condamnation dans l’affaire Karachi – le versatile intermédiaire a aussi déclaré avoir livré des valises de cash à Claude Guéant, au ministère de l’Intérieur.Mercredi, les procureurs évoqueront notamment les carnets de l’ancien ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, mort en 2012 dans des circonstances troubles et qui écrivait en avril 2007 que trois virements pour 6,5 millions au total avaient été envoyés “à Sarkozy”.L’accusation développera par ailleurs les contreparties supposées à ce financement de campagne et détaillera aussi “l’exfiltration” rocambolesque hors de France en 2012 de Bechir Saleh, ex-directeur de cabinet de Kadhafi, par l’intermédiaire Alexandre Djouhri (66 ans) et le patron du renseignement intérieur.Parmi les prévenus figurent l’ancien ministre Eric Woerth (68 ans), poursuivi en tant que trésorier de la campagne ; l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert (73 ans), ainsi que deux hommes d’affaire saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ancien cadre d’Airbus.

Au Sénégal, le lac Rose retrouve sa couleur mythique et ses touristes ravis

Sous l’oeil ravi de touristes et commerçants, le lac le plus célèbre du Sénégal a récemment retrouvé sa couleur rose emblématique, ternie depuis trois longues années. La nouvelle du retour de sa coloration suscite l’enthousiasme et un regain de vie socio-économique autour de l’une des principales attractions de ce pays touristique.Alertée par les réseaux sociaux, Julie Barrilliot, touriste française de 20 ans, a décidé de prendre rapidement un billet d’avion pour ce pays ouest-africain, avec pour objectif de voir la couleur retrouvée du lac Retba dit “lac Rose”. Cette célèbre étendue d’eau bordée de filaos, à une heure de route de la capitale Dakar, attire depuis des décennies de nombreux touristes locaux et étrangers.Mais fin 2022, de rares et fortes inondations avaient frappé la région, probablement aggravées par le réchauffement climatique selon des scientifiques interrogés par l’AFP à l’époque, et perturbant l’équilibre écologique du lac. Le lac Retba avait depuis perdu sa teinte, plombant les activités commerciales et les milliers de personnes qui en dépendent (producteurs de sel, commerçants, hôteliers etc…). – Sensation – “En 2023, nous avons constaté que nos activités tournaient au ralenti et nous avons entrepris de louer une pompe pour extraire l’excédent d’eau du lac qui avait englouti tout l’écosystème favorable à sa teinte rose; sa profondeur était passée de 2 à 6 mètres”, explique à l’AFP Amadou Bocoum Diouf, directeur de l’hôtel “Chez Salim” et président du syndicat regroupant commerçants et hôteliers du lac Rose.Il ajoute que l’opération de pompage leur a coûté plusieurs millions de francs CFA (plusieurs milliers d’euros) avant que l’État ne prenne le relais. Cette manoeuvre a contribué au retour du rose qui, de nouveau, fait accourir les touristes. “Mais il n’est pas tout à fait rose ?”, s’étonne Julie, qui se console d’une balade à cheval près de l’hôtel “Gîte du lac” où elle séjourne.Ce jour-là en début de matinée, Ibrahima Mbaye, gérant de cet hôtel et président d’une association de protection du lac, se veut rassurant, assurant que d’ici une heure ou deux, la couleur sera au rendez-vous. “Pour qu’il y ait du rose, il faut un soleil chaud et un vent frais”, indique-t-il, téléphone collé à l’oreille. L’hôtelier est submergé d’appels de tours opérateurs et de touristes étrangers qui veulent s’assurer que le lac a bel et bien repris de la couleur.Et effectivement, à presque midi, les reflets de l’eau scintillent d’une belle couleur rose. “Lorsque toutes les conditions naturelles sont réunies, le sel du lac, provenant de l’eau de mer, a une forte teneur. Et au contact du soleil, cette concentration de sel produit une évaporation importante, propice à la prolifération de micro-organismes, notamment ceux appelés +Algue rose+”, décrit M. Mbaye.- “Capricieux” -Cheikh Mbow, responsable du Comité national de suivi écologique, une structure d’Etat, explique à l’AFP qu’il s’agit de cyanobactéries dont le pigment rouge, dilué dans l’eau du lac, lui donne une teinte rose. Le soleil est au zénith et le vent souffle fort lorsqu’un bus dépose une vingtaine de touristes du côté le plus rosé de l’eau. On peut lire dans le regard d’Ibrahima Mbaye sa joie et sa fierté que le lac qui l’a vu naître – et qui fut autrefois le terminus du rallye automobile Paris-Dakar – fasse à nouveau sensation. Devant lui, Mouadou Ndiaye, un vendeur de sacs et sachets de sel, passe au pas de course pour rattraper la vingtaine de touristes français qui s’apprêtent à repartir. “Ça fait plus de deux ans qu’on n’a presque plus eu de touristes”, confie, essoufflé, ce commerçant de 60 ans, pieds nus dans le sol sablonneux mêlé aux débris de coquillages. Il fait partie des persévérants qui sont restés malgré la morosité des affaires. “Nombreux sont partis dans les villes et villages environnants” à la recherche de meilleures opportunités, confie ainsi Maguette Ndiour, président des exploitants de sel du lac Rose. Il ne cache pas sa joie de constater une reprise de la récolte du sel et espère aussi que la couleur rose du lac perdure. Nombre d’habitants de la zone disent craindre que l’urbanisation intensive ne favorise la pollution des eaux du lac et n’obstruent leur écoulement. Non loin de là, une quinzaine d’hommes, bandeaux rouges autour de la tête, manifestent ainsi ce jour-là contre la construction prévue de 1.000 logements sociaux près du lac.M. Mbow, du comité de suivi écologique, prévient que même une pollution minime peut compromettre la survie des cyanobactéries. “Il est essentiel de réduire les impacts négatifs des activités humaines”, souligne-t-il.En fin d’après-midi, le soleil a décliné et le lac n’est plus si rose. Ibrahima reste philosophe: “des fois, il est capricieux, mais il est toujours beau !”, lance-t-il tout sourire.Â