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Costumes drag et “Good luck, Babe!”: l’extravagante Chappell Roan ouvre Rock en Seine

Enfant de l’Amérique profonde devenue égérie queer à 27 ans, Chappell Roan s’apprête à répandre sa pop exubérante à Rock en Seine en ouverture du festival mercredi soir, pour son unique concert de l’année en France.”Pink pony club”, “Good luck, Babe !”, “Hot to go !” ou encore “The subway” sorti début août sont dans la besace de Chappell Roan, à mi-chemin entre phénomène pop et créature incandescente sortie d’un conte fantastique.Ses tenues de scène sont pensées dans les moindres détails, du costume au maquillage et perruques: body scintillant de majorette, cosplay de la statue de la Liberté, armure façon Jeanne d’Arc…En 2024 au festival Coachella, aux Etats-Unis, l’artiste caméléon a fait son entrée avec des ailes géantes de papillon dans le dos. Et au plus intimiste Tiny Desk concert (14 millions de vues sur YouTube), les traces de rouge à lèvres sur ses dents ne sont pas un simple accident.Chappell Roan multiplie les références à l’art du drag mais aussi à l’esthétique “camp”. Ce terme anglais, pourtant venu du verbe français se camper (poser de façon théâtrale), évoque une attitude exubérante, où le kitsch et l’excès sont recherchés, sans jamais se départir de l’humour. Cette excentricité qui fleure la provoc’ a d’ailleurs inspiré sa chanson “Kink is karma”. L’univers burlesque de Chappell Roan séduit ses fans, qui voient en elle un nouvel emblème de la communauté LGBT+.”On a voulu la booker assez tôt parce qu’on sentait qu’il y avait un phénomène fou autour de cette artiste qui vient du Missouri, du Midwest, un territoire qui n’est pas forcément le plus attendu quand on attend la nouvelle pop star américaine”, souligne Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine.”Sa trajectoire ascendante a fait évoluer la manière dont on l’a perçue et vue dans la programmation”, explique-t-il, ajoutant que d’une artiste parmi d’autres, la chanteuse avait été finalement positionnée en ouverture du festival prévu jusqu’à dimanche.- Princesse du Midwest -Née le 19 février 1998, Kayleigh Rose Amstutz de son vrai nom a grandi au sein d’une famille forgée par les traditions chrétiennes conservatrices. Elle apprend à jouer du piano et chante à l’église. Les débuts de sa carrière en tant que Chappell Roan, nom de scène en hommage à son grand-père, datent de 2017 avec l’EP “School Nights”. Mais sa maison de disques de l’époque ne croit pas en elle.L’artiste fait finalement de Chappell Roan un personnage émancipateur. “A mes 21 ans, je suis allée dans un club gay pour la première fois et ça a changé ma vie”, avait-elle retracé dans une interview au média en ligne Konbini. “Pink pony club” (2020) est un hommage au fait de se sentir libre et en sécurité dans des lieux fréquentés par la communauté queer.Son premier album, “The rise and fall of a Midwest princess” (2023), qui retrace son parcours jusqu’à Los Angeles pour faire carrière, lui ouvre les portes du succès.Nommée six fois aux Grammy Awards en février, elle est sacrée révélation musicale de l’année. Dans ses chansons, l’artiste ouvertement lesbienne raconte ses histoires de cœur. “Good luck, Babe !” parle “du fait d’être amoureuse d’une fille mais tu ne peux pas car ses parents veulent qu’elle aime un garçon”, a-t-elle explicité sur TikTok.Très présente sur ce réseau social, elle s’exprime aussi sur la santé mentale, sans tabou. Dans une vidéo, elle révèle avoir été diagnostiquée d’un trouble bipolaire.Dans une autre, elle s’adresse à ses fans pour leur demander de respecter sa vie privée. “Je m’en fous si vous pensez que je suis égoïste car je dis non à une photo, un moment ensemble ou un câlin”, balance-t-elle.Ce soir, Chappell Roan doit partager l’affiche avec d’autres artistes féminines ou groupes menés par une chanteuse parmi lesquels London Grammar, Suki Waterhouse et la touche punk française Théa.

Top officers hold Ukraine talks after Trump rules out US troops

Top US and European military officers met in Washington Tuesday to discuss the mechanics of a possible Ukraine peace deal, after President Donald Trump ruled out sending American troops to back an agreement but suggested air support instead.In a flurry of diplomacy aimed at ending the war, Trump brought Ukrainian President Volodymyr Zelensky and European …

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Swiatek, Ruud romp into US Open mixed doubles semis, Alcaraz, Djokovic out

Iga Swiatek shrugged off lingering weariness to partner Casper Ruud to back-to-back victories in the revamped mixed doubles competition at the US Open on Tuesday.Swiatek — who on Monday had battled through a two-hour tussle with Jasmine Paolini to win the Cincinnati Open — looked full of energy as she and Ruud powered into Wednesday’s …

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Enquête après la mort en direct d’un streamer, vedette de vidéos de sévices

La justice a ouvert une enquête après le décès en direct d’un homme, star depuis des mois de vidéos diffusées en direct le montrant se faire frapper ou humilier, des contenus dénoncés comme une “horreur absolue” par le gouvernement.Raphaël Graven, 46 ans, connu en ligne sous les pseudos Jean Pormanove ou JP, est décédé lundi à Contes, localité au nord de Nice, “lors d’un live streaming”, a indiqué mardi le parquet de Nice, confirmant une information de Nice-Matin.Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a dénoncé sur le réseau X “une horreur absolue” et indiqué avoir “saisi l’Arcom et effectué un signalement sur Pharos”, le service de lutte contre la violence en ligne.JP était suivi par des centaines de milliers d’abonnés pour ses vidéos le montrant subissant violences et autres humiliations, notamment de deux partenaires connus sous les pseudos de Narutovie et Safine. Ces vidéos étaient diffusées sur différents sites, notamment Kick, plateforme australienne, grande concurrente du leader mondial du live streaming Twitch et aux règles de modération plus relâchées.L’enquête a été ouverte pour “recherche des causes de la mort”. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire de Nice, déjà saisie depuis décembre 2024 d’une enquête sur ces vidéos, après leur mise en lumière dans un article de Mediapart. Une vidéo diffusée en live lundi sur Kick, et largement partagée depuis, montre, selon des internautes, JP dans les moments juste avant son décès ou la découverte de celui-ci. Il est allongé inanimé sous une couette dans un lit, avec deux autres hommes, dont l’un, apparemment Narutovie, jette une petite bouteille d’eau en plastique dans sa direction.Narutovie a d’ailleurs annoncé lundi dans un post Instagram le décès de “JP (…) mon frère, mon acolyte, mon partenaire”, demandant de “ne pas partager la vidéo de son dernier souffle”.”Mon client n’a aucune responsabilité dans ce décès” et “se tient à la disposition” des enquêteurs, a indiqué à l’AFP son avocat, Yassin Sadouni. Il a annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte suite à une “campagne de cyberharcèlement” dont son client ferait l’objet suite à cette affaire. – “Versements d’argent” -L’enquête ouverte en janvier visait notamment des faits de “violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables (…) et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne”. Deux hommes nés en 1998 et 2002, tout comme “Narutovie” et “Safine” selon des documents d’enregistrement de sociétés à leurs véritables identités, avaient été placés en garde à vue début janvier et du matériel de tournage saisi. Mais “tant les personnes susceptibles d’être mises en cause que celles d’être victimes contestaient la commission d’infractions”, avait à l’époque souligné le parquet.Sur certaines vidéos, encore visibles sur divers réseaux, on peut voir “JP” se faire tirer dessus sans porter de protection avec des projectiles de paintball, être frappé par ses partenaires lors de séances de “gaming”, ou se retrouver systématiquement dans le rôle de souffre-douleur en privé ou en public, tout en semblant consentir à ce rôle.La ministre chargée du numérique a indiqué avoir “contacté les responsables de la plateforme pour obtenir des explications. La responsabilité des plateformes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n’est pas une option : c’est la loi”, a-t-elle souligné.L’Arcom a indiqué à l’AFP que si Kick ne disposait pas d’un représentant légal dans l’UE, comme c’est apparemment le cas, l’autorité pourrait d’elle-même « mettre en œuvre les obligations auxquelles la plateforme est tenue » par la règlementation européenne.”Nous sommes profondément attristés par la perte de Jean Pormanove”, a indiqué par mail à l’AFP un porte-parole de Kick. “Nous examinons de toute urgence les circonstances et collaborons avec les parties prenantes concernées (…). Les règles de la communauté Kick visent à protéger les créateurs, et nous sommes déterminés à les faire respecter sur l’ensemble de notre plateforme”.Créée en 2022, Kick offre une politique de rémunération bien plus avantageuse que ses concurrents. Les “streamers” peuvent ainsi engranger de fortes sommes grâce à leurs abonnés payants et à des dons des internautes versés lors d’un direct dont ils aiment le contenu. Sur la vidéo qui montrerait les derniers instants de Raphaël Graven, un compteur de temps indique plus de 298 heures et un compteur d’argent la somme de 36.411 euros.

50 ans après Aléria, le nationalisme corse amène l’autonomie au Parlement

Cinquante ans après les événements d’Aléria, acte de naissance sanglant du nationalisme corse moderne, les autonomistes ont obtenu que le Parlement étudie à l’automne un projet de loi constitutionnel visant à octroyer à l’île une “autonomie dans la République”.Le 21 août 1975, une vingtaine d’autonomistes armés occupent la cave viticole d’un rapatrié d’Algérie dans ce village de Haute-Corse pour dénoncer un scandale financier lié aux vins insulaires.L’action, emmenée par le docteur Edmond Simeoni, père de l’actuel homme fort de l’île Gilles Simeoni, se solde par la mort de deux gendarmes tués le lendemain pendant l’assaut lancé par 1.500 gendarmes mobiles et CRS.Edmond Simeoni se rend. Il sera condamné à cinq ans de prison.”A Aléria, on a demandé de façon illégale, avec des armes, que cesse en Corse de prospérer le terreau de l’absence de démocratie, des fraudes, des corruptions, du népotisme, de la prévarication”, expliquait en janvier 2018 dans une interview à l’AFP Edmond Simeoni, considéré comme le père du nationalisme corse moderne.Le Premier ministre d’alors, Jacques Chirac, douche toute velléité autonomiste, assurant que “la régionalisation est une espèce de romantisme qui peut conduire aux pires excès dans un pays où les particularismes restent grands”.Les mois suivants, des commandos multiplient les actions violentes contre des caves et des policiers, jusqu’à la création le 5 mai 1976 du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) qui revendiquera plus de 4.500 attentats en près de 40 ans d’existence clandestine.”Avec Aléria, l’Etat a voulu traiter par la force un problème qui pouvait se traiter par les voies normales du droit, en me mettant en prison. Résultat des courses, un an après est né le FLNC et il a duré 40 ans, l’Etat prenant prétexte du FLNC pour ne pas avancer sur la voie de l’autonomie”, déclarait à l’AFP M. Simeoni, décédé en décembre 2018.Politiquement, l’île obtient en 1982 un statut particulier avec la création de l’Assemblée de Corse. En 1991, la collectivité territoriale de Corse nait.Après l’assassinat du préfet Erignac à Ajaccio en 1998 puis les incendies crapuleux de paillotes du préfet Bonnet en 1999, le Premier ministre (1997-2002) Lionel Jospin mène “les accords de Matignon” octroyant en janvier 2002 un nouveau statut à l’île avec notamment une adaptation des règlements, l’enseignement de la langue corse dans le primaire et certains avantages fiscaux.- “Dans la République” -Avancées toujours insuffisantes pour les nationalistes dont l’essor électoral grandit à mesure que la violence baisse.Avec le dépôt des armes du FLNC en 2014, les autonomistes multiplient les victoires politiques en 2015, 2017 puis 2021 et dirigent la collectivité.Forts de ces succès, ils négocient difficilement avec Paris pour obtenir l’inscription de la spécificité de la Corse dans la Constitution, la co-officialité de la langue corse, la création d’un statut de résident, le rapprochement des prisonniers corses, et plus généralement une autonomie accrue.Dès juillet 2018, un projet de loi constitutionnelle prévoit un nouveau statut particulier mais il est retardé par la crise des “gilets jaunes” puis abandonné avec la pandémie du Covid-19.En mars 2022 l’agression mortelle en prison du militant indépendantiste Yvan Colonna, condamné pour l’assassinat du préfet Erignac, déclenche des semaines de violences sur l’île.Missionné par Emmanuel Macron pour ramener le calme, l’alors ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin propose des discussions pouvant aller jusqu’à l'”autonomie”, moyennant deux “principes intangibles”: “la Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens”.S’ouvre alors le processus dit de Beauvau visant à octroyer à l’île “une autonomie dans la République”. Le projet de loi constitutionnelle qui en découle, validé en juillet par le gouvernement sans intégrer l’avis critique du conseil d’Etat, doit être étudié en octobre par le Sénat, dominé par une droite réticente. L’actuel ministre de l’Intérieur et patron de LR Bruno Retailleau a d’ailleurs exprimé son “désaccord” avec le texte en conseil des ministres.”L’enjeu fondamental de la saisie du Parlement, c’est de savoir si oui ou non la France” souhaite “clore” 50 ans de “conflit politique”, a assuré fin juillet Gilles Simeoni, prédisant, en cas d’échec, “peut-être des décennies d’incertitudes et de multiples dangers”.Pour être adoptée, la réforme devra être votée dans les mêmes termes par l’Assemblée nationale et le Sénat, puis, lors de leur réunion en Congrès, à la majorité des trois cinquièmes.

Les événements d’Aléria, acte de naissance sanglant du nationalisme corse moderne

Il y a 50 ans à Aléria (Haute-Corse), l’occupation par des autonomistes de la cave viticole d’un rapatrié d’Algérie suivie d’un assaut des forces de l’ordre dans lequel deux gendarmes sont tués marque la naissance du nationalisme insulaire moderne.Le 21 août 1975, la cave Henri Depeille, taguée “Colons Escrocs Fora” (colons, escrocs dehors: NDLR) et “Tarra Corsa a i corsi” (La terre corse aux corses: NDLR) est occupée pour dénoncer un scandale financier de chaptalisation -ajout de sucre pour augmenter la teneur en alcool- ayant déprécié les vins corses.Plus largement, l’Action pour la renaissance de la Corse (ARC), dirigée par le docteur Edmond Simeoni, père de l’actuel homme fort de l’île, Gilles Simeoni, demande “un statut d’autonomie interne au sein de la République” et dénonce ce qu’il présente comme la mainmise de groupes bancaires sur l’île en vue de sa “Baléarisation” (bétonnage et tourisme de masse), les aides financières accordées aux rapatriés d’Algérie et refusées aux agriculteurs insulaires, le refus de l’Etat de lutter contre la fraude électorale et la “négation” de la culture corse.A l’intérieur, les occupants “étaient extrêmement chaleureux avec les journalistes qu’ils avaient prévenus mais tout a changé quand les forces de l’ordre sont arrivées”, se souvient pour l’AFP Philippe Alfonsi, 86 ans, présent dans la cave comme journaliste.”Des occupants de la cave se font passer pour des otages, ce qui stoppe le premier assaut”, relate-t-il.Face à la vingtaine d’hommes armés de fusils de chasse, 1.500 gendarmes mobiles et CRS en tenue de combat et appuyés par des automitrailleuses et des hélicoptères militaires, dans une opération montée par Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur du gouvernement de droite de Jacques Chirac, lui-même en vacances. Le président Valéry Giscard d’Estaing est lui en safari en Afrique.”On était sidérés, comme d’ailleurs Edmond Simeoni, qui a fait sortir tous les journalistes de la cave juste au moment où les forces de l’ordre arrivaient”, se souvient Philippe Alfonsi.”Il y avait des tirs de sommation, les automitrailleuses qui avançaient et d’un coup ça a éclaté, une fusillade de quelques minutes et ces deux malheureux gendarmes se sont fait tuer à un mètre de nous par les occupants qui se sont défendus au moment de l’assaut” poursuit l’ancien journaliste, pour qui il s’agissait d’une “opération totalement disproportionnée” et d’un “fiasco phénoménal de Michel Poniatowski”.Un militant nationaliste aura aussi un pied arraché.Edmond Simeoni se rend. Il est arrêté, transféré à Paris et sera condamné à cinq ans de prison. Mais “les autres occupants de la cave sont sortis, armés, à bord d’un camion et sont partis se réfugier dans la montagne”, se rappelle, encore stupéfait, Philippe Alfonsi, se souvenant “des gendarmes mobiles dépités”.Cinq jours après l’occupation, un CRS est également tué à Bastia lors d’une nuit d’émeutes provoquée par la décision du gouvernement de dissoudre l’ARC.”A Bastia, sur la place Saint-Nicolas, tout d’un coup les fusils sont sortis des fenêtres, ça a tiré sur les forces de l’ordre qui se sont réfugiées dans la préfecture. Elles tiraient sur les réverbères pour que les Corses ne les voient pas”, se souvient encore Philippe Alfonsi parlant “d’un état d’esprit qui s’est déréglé d’un coup, déclenché par Aléria, avec une flambée de violence épidermique”.