AFP Top News

Un an avec sursis requis contre une influenceuse franco-algérienne

Un an de prison avec sursis a été requis mardi à Lyon contre l’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane, notamment poursuivie pour “menaces de mort” sur les réseaux sociaux contre des opposants au gouvernement algérien, dans un contexte de tensions entre Alger et Paris.”La loi française vous autorise à vous exprimer en totale liberté, mais avec des limites”, lui a lancé devant le tribunal correctionnel le représentant du ministère public, dénonçant des “propos particulièrement graves, haineux, n’ayant aucune place dans une démocratie”.Début janvier, elle et trois influenceurs algériens avaient été interpellés dans l’Hexagone pour avoir mis en ligne des contenus haineux envers la France tout en appelant à des actes violents. Mme Benlemmane est depuis placée sous contrôle judiciaire.Suivie sur TikTok et Facebook par plus de 350.000 personnes, cette femme sans emploi de 54 ans s’est expliquée sur des propos tenus dans des vidéos, dont une où elle insulte en direct une autre femme en lui lançant “nique ta mère toi et ta France”, “j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer”.À l’audience, où elle s’est présentée vêtue d’un t-shirt aux couleurs de l’Algérie, elle s’est justifiée en invoquant une “expression, une façon de parler”. “En aucun cas je n’avais l’intention de passer à l’acte”, a-t-elle assuré.”Les mots ont dépassé mes pensées”, a-t-elle résumé.”On lui prête une puissance intellectuelle, idéologique, et une influence qui ne sont pas les siennes”, a plaidé son avocat, Me Frédéric Lalliard, évoquant des “mots renvoyés à l’emporte-pièce” au cours de “discussions de gamines”.”Et sans le contexte politique du moment, elle ne se serait jamais retrouvée devant un tribunal correctionnel”, a-t-il souligné, Mme Benlemmane publiant des vidéos depuis plusieurs années sans avoir jamais été inquiétée.L’intéressée, se disant “parfois impulsive”, s’est montrée particulièrement sur la défensive avec la présidente du tribunal et les avocats des parties civiles, donnant lieu à des échanges tendus. La décision sera rendue le 15 avril.Cette ancienne joueuse de football avait déjà fait parler d’elle en 2001, condamnée à sept mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade pour avoir pénétré sur la pelouse du Stade de France avec un drapeau algérien lors d’un match amical France-Algérie.Concernant les autres influenceurs, “Zazou Youssef”, poursuivi pour avoir appelé sur TikTok à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie, a été condamné fin février à Brest à 18 mois de prison ferme assortis d’une interdiction du territoire français pendant dix ans.”Doualemn” a lui été condamné en mars à Montpellier à cinq mois de prison avec sursis, après la diffusion d’une vidéo sur TikTok appelant à “donner une sévère correction” à un opposant au régime algérien.

La Côte d’Azur secouée par un séisme de magnitude 4,1

Un séisme de magnitude 4,1 dans l’arrière-pays niçois a secoué toute la Côte d’Azur mardi soir, mais aucun blessé ni dégât n’étaient signalés, ont annoncé les autorités.Le séisme s’est produit vers 18h45, avec un épicentre à 15 km au nord de Nice, selon le Bureau central sismologique français.Il a été très nettement ressenti à Nice, comme en ont témoigné de nombreux habitants sur les réseaux sociaux, mais également dans tout le reste du département, dans l’est du Var, à Monaco et jusqu’à Imperia en Italie.”On était dans l’appartement et on a entendu les petits objets bouger, on a vu le miroir vibrer, ça a duré bien trois secondes, c’était assez long”, a témoigné Maxime André, 34 ans, qui habite à Antibes.Une réplique de magnitude 2,1 a été enregistrée quelques minutes plus tard dans cette région sujette à des séismes fréquents mais pour la plupart moins forts.Si les services de secours ont reçu de nombreux appels, aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat, selon les pompiers et la préfecture.Sur les réseaux sociaux, le préfet Hugues Moutouh a ajouté qu’il n’y avait pas de risque de tsunami ni d’effet attendu sur les infrastructures.

La Côte d’Azur secouée par un séisme de magnitude 4,1

Un séisme de magnitude 4,1 dans l’arrière-pays niçois a secoué toute la Côte d’Azur mardi soir, mais aucun blessé ni dégât n’étaient signalés, ont annoncé les autorités.Le séisme s’est produit vers 18h45, avec un épicentre à 15 km au nord de Nice, selon le Bureau central sismologique français.Il a été très nettement ressenti à Nice, comme en ont témoigné de nombreux habitants sur les réseaux sociaux, mais également dans tout le reste du département, dans l’est du Var, à Monaco et jusqu’à Imperia en Italie.”On était dans l’appartement et on a entendu les petits objets bouger, on a vu le miroir vibrer, ça a duré bien trois secondes, c’était assez long”, a témoigné Maxime André, 34 ans, qui habite à Antibes.Une réplique de magnitude 2,1 a été enregistrée quelques minutes plus tard dans cette région sujette à des séismes fréquents mais pour la plupart moins forts.Si les services de secours ont reçu de nombreux appels, aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat, selon les pompiers et la préfecture.Sur les réseaux sociaux, le préfet Hugues Moutouh a ajouté qu’il n’y avait pas de risque de tsunami ni d’effet attendu sur les infrastructures.

German MPs approve fiscal ‘bazooka’ for defence, infrastructure

German lawmakers gave the green light on Tuesday for a colossal spending boost for defence and infrastructure pushed by chancellor-in-waiting Friedrich Merz amid deep fears in Europe over the future strength of the transatlantic alliance.The unprecedented fiscal package — dubbed “XXL-sized” and a cash “bazooka” by German media — could pave the way for more …

German MPs approve fiscal ‘bazooka’ for defence, infrastructure Read More »

Rapporteurs parlementaires à Bétharram: saisies “intéressantes”, mais “dossiers manquants”

Les deux corapporteurs de la commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires par l’État ont saisi mardi de nombreux documents “extrêmement intéressants” au sein de l’ex-Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) et dans les archives scolaires diocésaines, sans obtenir néanmoins “tous” les dossiers souhaités.Les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) ont rencontré l’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, qui leur a pour la première fois ouvert les archives de la direction diocésaine de l’enseignement catholique. En 2021, il avait été le seul responsable religieux à refuser d’ouvrir celles de son diocèse à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Les deux parlementaires ont aussi passé “une heure et demie” au Beau Rameau, nom actuel de l’institution catholique Notre-Dame-de-Bétharram, établissement au coeur d’une vaste affaire de violences physiques et sexuelles perpétrées durant des décennies sur des élèves. Son directeur actuel Romain Clercq, en poste depuis 2011, leur a ouvert les archives disponibles.”Globalement, nous avons trouvé une partie de ce que nous cherchions”, a déclaré mardi à la presse Paul Vannier. “Nous avons récolté beaucoup de documents mais il y a aussi des documents qui manquent”, a-t-il ajouté, soulignant néanmoins que “toutes les portes” leur avaient été “ouvertes”.”On a trouvé un certain nombre de documents extrêmement intéressants, par exemple sur le contexte de l’époque des délits présumés ou dénoncés, des comptes-rendus de conseils de discipline, des dossiers de médecine scolaire…”, a détaillé Violette Spillebout.La commission doit achever ses auditions courant mai et restituer son rapport fin juin. Elle prévoit d’auditionner plusieurs personnalités dans les trois prochains mois, à commencer jeudi par le porte-parole des victimes de Bétharram Alain Esquerre, qui sera reçu également par la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne.Mi-février, un religieux et deux ex-surveillants laïcs de Bétharram ont été interpellés dans le cadre de l’enquête judiciaire qui porte sur plus de 150 plaintes. Le prêtre et un des surveillants ont bénéficié de la prescription des faits, l’autre a été mis en examen et écroué.Les corapporteurs n’ont pas trouvé de correspondance entre l’établissement et l’inspection académique, le rectorat ou le ministère de l’Éducation, la seule inspection connue datant de 1996. Une nouvelle est en cours depuis lundi.Les archives semblent “s’interrompre”, selon eux, “dans les années 2000”, la période antérieure paraissant “inaccessible” à ce stade.Dans l’ensemble, les deux députés ont saisi des documents concernant “cinq ou six” établissements des Pyrénées-Atlantiques. Certaines archives illustrent selon eux les procédures suivies par les structures éducatives pour “porter certaines informations à la connaissance du procureur” en cas de violences, de manière automatique ou non.”On ne peut pas dire aujourd’hui qu’on est satisfait. Il y a bien sûr des manques. Mais on va dans le bon sens”, a jugé Violette Spillebout.Les deux élus ont au passage effectué un signalement au procureur de Pau concernant “deux faits de violences sexuelles entre élèves de l’établissement” Beau Rameau (ex-Bétharram) survenus fin 2024, alors que le fait le plus récent retenu pour l’heure par la justice remonte à 2004.

Le Parlement adopte définitivement une loi sur la sécurité dans les transports

Le Parlement a adopté définitivement mardi un texte visant à renforcer la sécurité dans les transports, très attendu des professionnels mais dont certaines mesures sont décriées par la gauche, comme le renforcement des prérogatives des forces de sécurité de la SNCF et de la RATP.Après un feu vert du Sénat lundi, le texte a été adopté par un dernier vote de l’Assemblée nationale par 303 voix contre 135, avec le soutien de la coalition gouvernementale, de l’alliance RN-ciottistes, et d’une bonne partie des indépendants du groupe Liot.Le texte élargit notamment les prérogatives des forces de sécurité dans les transports (Sûreté ferroviaire pour la SNCF, et GPSR pour la RATP), qui pourront procéder à des palpations sans avoir besoin du feu vert des préfets, intervenir aux abords des gares, et saisir des objets considérés comme potentiellement dangereux.”Il était temps de donner des droits aux agents de sûreté, car il n’est pas possible de leur demander d’assurer la sécurité des utilisateurs des transports en commun sans leur en donner les moyens nécessaires”, s’est félicité le député Les Républicains Ian Boucard.La gauche a au contraire dénoncé un glissement des missions régaliennes. “Les frontières entre les compétences des agents de sûreté et celles des forces de l’ordre s’atténuent dangereusement”, a déploré le député communiste Stéphane Peu.Le texte contient aussi la pérennisation du port de caméras-piétons par les contrôleurs. Une expérimentation de ce dispositif plébiscité par la profession a pris fin le 1er octobre. La proposition de loi ouvre en outre une expérimentation similaire pour les chauffeurs de bus et de car.La France insoumise (LFI), les socialistes, les communistes et les écologistes ont très largement voté contre. Seuls l’ancien président François Hollande et l’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau se sont abstenus au groupe PS.- “Mise en Å“uvre rapide” -“Je souhaite désormais une mise en Å“uvre rapide de ce texte”, a déclaré sur X le ministre des Transports Philippe Tabarot qui avait la particularité d’être aussi à l’origine de la proposition de loi lorsqu’il était sénateur.Elle avait été adoptée pour la première fois au Sénat en février 2024. Son parcours législatif avait été stoppé par la dissolution en juin, puis par la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre.Le texte comporte aussi une gradation des amendes pour les bagages oubliés, et la possibilité pour un juge de prononcer une interdiction de paraître dans les réseaux de transports, similaire à celle existant pour les stades de football.Une mesure toutefois difficilement applicable surtout dans le réseau francilien, de l’aveu même de Guillaume Gouffier Valente, député macroniste rapporteur du texte à l’Assemblée.Le texte contient “une espèce d’appétit de répression”, a estimé le socialiste Roger Vicot.Une autre disposition, introduite par un amendement du gouvernement, a été très critiquée: elle proroge jusqu’à mars 2027 l’expérimentation d’un dispositif de vidéosurveillance algorithmique (VSA) lors de grands rassemblements, testé notamment lors des Jeux olympiques de Paris-2024.Avec la VSA, un algorithme analyse les images de vidéosurveillance afin de repérer des comportements suspects.Un “cavalier” législatif sans lien suffisant avec le texte, selon certains députés, et donc susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel.”Cette expérimentation est bien plus large que les transports qui nous occupent aujourd’hui”, a critiqué le député du groupe MoDem Philippe Latombe.L’association La Quadrature du net a accusé le gouvernement – qui demande davantage de temps pour avoir le recul nécessaire sur cette technique – de “violer les promesses d’évaluation” et a déploré des “méthodes brutales (…) révélatrices de la dynamique autoritaire en cours”.”Brique après brique, vous bâtissez une France surveillée, punie, contrôlée, enfermée”, a estimé la députée insoumise Elisa Martin, qui a défendu en ouverture de séance une motion de rejet du texte, largement repoussée par les députés.

“L’ourse m’a attaqué, j’ai paniqué, j’ai tiré”, dit le chasseur jugé pour destruction d’espèce protégée

“L’ourse m’a attaqué”. Le chasseur jugé pour avoir abattu une femelle plantigrade, espèce protégée, lors d’une battue au sanglier dans les Pyrénées, s’est défendu mardi, assurant au tribunal ne pas avoir eu d’autre choix que de tirer.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a déclaré le prévenu, aujourd’hui âgé de 81 ans.Au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Foix, le chasseur, qui avait été grièvement blessé par l’ourse Caramelles, a raconté avoir vu dans sa lunette deux oursons sortir du bois alors qu’il se trouvait en position de tir au cours de la battue.”Je les ai regardés avec admiration. (…) Je me suis fait tout petit. Puis la mère m’a vu. Nos regards se sont croisés, elle a chargé”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal qui lui demandait de résumer la scène de ce 20 novembre 2021.- Battue interdite -L’octogénaire est jugé pour chasse dans une zone interdite et “destruction d’espèce protégée”, l’ours étant en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population initié dans les années 1990.Était-il au courant “de la présence de l’ours dans le secteur”?, lui demande Julie Rover, avocate d’associations écologistes constituées partie civile.”Dans ce secteur (où nous chassons), non. Dans la réserve, oui”, répond le prévenu.Un autre avocat de la partie civile, François Ruffier, pointe le risque de cette méthode de chasse, dans une zone de présence potentielle de l’ours.Quinze autres chasseurs ayant également participé à la battue sont poursuivis pour diverses infractions, notamment chasse non autorisée dans la réserve naturelle du Mont-Valier, une zone protégée.”Ce n’est pas le procès des anti-ours ou des pro-ours, ni des pro-chasse ou des anti-chasse”, avait dit en préambule la présidente du tribunal Sun Yung Lazare. Au sujet de l’interdiction, elle précise: “La chasse n’est pas interdite dans la réserve, elle est interdite en battue”.- Limite de la réserve -Les chasseurs avaient-ils organisé la battue dans la réserve domaniale du Mont Valier ? La question est au centre des débats.”La limite est mal marquée (…) on ne sait jamais vraiment où on est”, s’est défendu à la barre l’un des deux responsables de la battue.”Votre obligation de chasseur est de savoir où vous chassez”, a rétorqué le procureur Olivier Mouysset. L’enquête a mis en évidence que le plantigrade a été tué à 400 mètres à l’extérieur de la zone de chasse autorisée.Parmi les prévenus, un passionné de l’ours, chasseur-naturaliste, est intarissable. Selon lui, des battues se déroulent depuis 40 ans dans cette zone avec l’accord tacite de l’ONF.Quant au face-à-face chasseur-ours, “c’est la meilleure chose qui soit arrivée pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées. Si un homme était mort, il y aurait une psychose dans les Pyrénées”, estime-t-il.L’ourse, ajoute-t-il, “aurait pu continuer son chemin avec ses oursons, mais elle a attaqué. La battue l’a manifestement dérangée”.Des photos diffusées à l’audience montrent une signalisation de la réserve à peine visible: des R pour “réserve” de couleur rouge sur fond blanc peints sur des arbres.Une signalisation qualifiée de “biscornue” par un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), a plaidé l’avocat de la défense Charles Lagier, qui demande la relaxe des chasseurs.”Les chasseurs avaient-ils été prévenus par l’OFB de la présence de l’ours dans la réserve? Jamais. Des agents de l’ONF leur ont-ils dit de cesser les battues? Non”, martèle Me Lagier.”Les explications des chasseurs restent floues, juge Me Rover. On se retranche en adressant des reproches aux institutions ONF et OFB”.”La chasse a été menée avec beaucoup de légèreté, avec des conséquences graves pour la faune sauvage comme pour l’intégrité des chasseurs. Et on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée”, regrette Me Rover.Le procès se termine mercredi par le réquisitoire en fin de matinée et les plaidoiries de la défense l’après-midi. La décision devrait être mise en délibéré.

“L’ourse m’a attaqué, j’ai paniqué, j’ai tiré”, dit le chasseur jugé pour destruction d’espèce protégée

“L’ourse m’a attaqué”. Le chasseur jugé pour avoir abattu une femelle plantigrade, espèce protégée, lors d’une battue au sanglier dans les Pyrénées, s’est défendu mardi, assurant au tribunal ne pas avoir eu d’autre choix que de tirer.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a déclaré le prévenu, aujourd’hui âgé de 81 ans.Au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Foix, le chasseur, qui avait été grièvement blessé par l’ourse Caramelles, a raconté avoir vu dans sa lunette deux oursons sortir du bois alors qu’il se trouvait en position de tir au cours de la battue.”Je les ai regardés avec admiration. (…) Je me suis fait tout petit. Puis la mère m’a vu. Nos regards se sont croisés, elle a chargé”, a-t-il déclaré à la présidente du tribunal qui lui demandait de résumer la scène de ce 20 novembre 2021.- Battue interdite -L’octogénaire est jugé pour chasse dans une zone interdite et “destruction d’espèce protégée”, l’ours étant en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population initié dans les années 1990.Était-il au courant “de la présence de l’ours dans le secteur”?, lui demande Julie Rover, avocate d’associations écologistes constituées partie civile.”Dans ce secteur (où nous chassons), non. Dans la réserve, oui”, répond le prévenu.Un autre avocat de la partie civile, François Ruffier, pointe le risque de cette méthode de chasse, dans une zone de présence potentielle de l’ours.Quinze autres chasseurs ayant également participé à la battue sont poursuivis pour diverses infractions, notamment chasse non autorisée dans la réserve naturelle du Mont-Valier, une zone protégée.”Ce n’est pas le procès des anti-ours ou des pro-ours, ni des pro-chasse ou des anti-chasse”, avait dit en préambule la présidente du tribunal Sun Yung Lazare. Au sujet de l’interdiction, elle précise: “La chasse n’est pas interdite dans la réserve, elle est interdite en battue”.- Limite de la réserve -Les chasseurs avaient-ils organisé la battue dans la réserve domaniale du Mont Valier ? La question est au centre des débats.”La limite est mal marquée (…) on ne sait jamais vraiment où on est”, s’est défendu à la barre l’un des deux responsables de la battue.”Votre obligation de chasseur est de savoir où vous chassez”, a rétorqué le procureur Olivier Mouysset. L’enquête a mis en évidence que le plantigrade a été tué à 400 mètres à l’extérieur de la zone de chasse autorisée.Parmi les prévenus, un passionné de l’ours, chasseur-naturaliste, est intarissable. Selon lui, des battues se déroulent depuis 40 ans dans cette zone avec l’accord tacite de l’ONF.Quant au face-à-face chasseur-ours, “c’est la meilleure chose qui soit arrivée pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées. Si un homme était mort, il y aurait une psychose dans les Pyrénées”, estime-t-il.L’ourse, ajoute-t-il, “aurait pu continuer son chemin avec ses oursons, mais elle a attaqué. La battue l’a manifestement dérangée”.Des photos diffusées à l’audience montrent une signalisation de la réserve à peine visible: des R pour “réserve” de couleur rouge sur fond blanc peints sur des arbres.Une signalisation qualifiée de “biscornue” par un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), a plaidé l’avocat de la défense Charles Lagier, qui demande la relaxe des chasseurs.”Les chasseurs avaient-ils été prévenus par l’OFB de la présence de l’ours dans la réserve? Jamais. Des agents de l’ONF leur ont-ils dit de cesser les battues? Non”, martèle Me Lagier.”Les explications des chasseurs restent floues, juge Me Rover. On se retranche en adressant des reproches aux institutions ONF et OFB”.”La chasse a été menée avec beaucoup de légèreté, avec des conséquences graves pour la faune sauvage comme pour l’intégrité des chasseurs. Et on a l’impression qu’aucune leçon n’a été tirée”, regrette Me Rover.Le procès se termine mercredi par le réquisitoire en fin de matinée et les plaidoiries de la défense l’après-midi. La décision devrait être mise en délibéré.

Face à la flambée des méningites, la vaccination pourrait encore s’élargir en France

Plusieurs morts, un nombre très élevé de cas… La flambée de méningites s’intensifie et les autorités sanitaires comptent élargir encore la vaccination.Il est grand temps, jugent certains médecins, qui regrettent un manque d’action et de lisibilité.”On voit un nombre de méningites de plus en plus important”, a souligné mardi auprès de l’AFP le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, dans le sillage de nouvelles recommandations de vaccination de la Haute autorité de Santé (HAS).Les règles en la matière ont pourtant récemment changé face à l’importante recrudescence des méningites ces dernières années en France, comme dans d’autres pays.Ces infections provoquées par des bactéries, les méningocoques, peuvent provoquer une méningite, mais aussi une septicémie, voire des arthrites ou des formes aux symptômes gastro-intestinaux. Extrêmement dangereuses, elles tuent un patient de manière foudroyante quand elles ne sont pas soignées et, même si elles le sont, entraînent une mortalité élevée et un gros risque de séquelles.Les cas bondissent depuis plusieurs années, dans un contexte marqué par la fin des restrictions sanitaires de l’ère Covid. En 2024, plus de 600 infections ont été recensées, niveau record depuis 20 ans.Et le mouvement s’amplifie encore: en janvier et février, les cas ont largement dépassé le niveau d’un an plus tôt. En cause, au moins en partie: l’épidémie virulente de grippe, qui constitue un facteur de risque des infections à méningocoques.Au-delà des chiffres, des décès ont marqué les esprits et rappelé que les jeunes sont les plus à risque: un enfant de 3 ans dans la Drôme, une jeune femme de 18 ans à Rennes…C’est dans ce contexte qu’interviennent les nouvelles recommandations de la HAS. Elles visent à amplifier des règles introduites en janvier et qui, déjà, devaient répondre à l’essor de souches jusqu’alors marginales.Il s’agit des méningocoques A, Y et, surtout, W, particulièrement meurtrier, qui ont quasiment supplanté la souche C. La B reste cependant dominante.La vaccination est séparée en deux: jusqu’en 2025, un vaccin visait B et l’autre C. Depuis, ce dernier est remplacé par un vaccin rassemblant A, C, W et Y, obligatoire jusqu’à un an et recommandé chez les 11-14 ans.- Une campagne “avant l’été” -La HAS va désormais plus loin: le vaccin ACWY doit finalement devenir obligatoire jusqu’à l’âge de deux ans. Et, dans l’immédiat, il faudrait même le proposer à tous les enfants de moins de trois ans.Pour les grands adolescents et jeunes adultes, la HAS appelle à lancer une grande campagne pour proposer le vaccin ACWY aux 15-24 ans qui n’auraient jamais été vaccinés contre les méningocoques.Une campagne est déjà en cours à Rennes, après le cas mortel début février.Parallèlement, la HAS renouvelle ses recommandations sur le vaccin anti-B, déjà obligatoire jusqu’à deux ans. Mais, désormais, elle prône aussi un rattrapage jusqu’à cinq ans chez les enfants ne l’ayant jamais reçu.Quant aux plus âgés, sa position apparaît complexe. Elle ne le recommande pas chez les adolescents, jugeant trop courte sa durée de protection, mais souhaite qu’il soit remboursé à tous les 15-24 ans souhaitant le recevoir.Ce point “n’est pas très clair”, regrette auprès de l’AFP l’infectiologue Odile Launay, qui contribue, avec d’autres spécialistes, au réseau Infovac, un organisme qui n’a pas ménagé ses critiques sur la politique vaccinale anti-méningocoques.”Les retards dans les décisions de recommander ou de rembourser une vaccination efficace ont de lourdes conséquences en termes de mortalité/séquelles”, écrivait début mars Infovac, qui regrette la complexité des recommandations de la HAS mais aussi un manque de volonté politique en l’absence d’une vraie campagne de vaccination.M. Neuder promet de vite mettre en oeuvre les principales recommandations de la HAS, tout en simplifiant le message envoyé au grand public.La vaccination ACYW jusqu’à trois ans ? “C’est une histoire de quelques semaines”, a-t-il assuré.Le ministre envisage aussi “avant l’été” une grande campagne nationale à destination des 15-24 ans, sur le modèle de l’expérience rennaise. Puis, à partir de la rentrée scolaire, une campagne dans les collèges à destination des 11-14 ans, couplée à la vaccination anti-papillomavirus.