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Port du voile dans le sport: Bayrou appelle ses ministres à la “solidarité”

François Bayrou a appelé mardi ses ministres à la “solidarité” sur fond de cacophonie gouvernementale sur le port du voile islamique dans le sport, et menaces de démission de deux poids lourds de son équipe, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.Lors d’un petit-déjeuner à Matignon des soutiens du gouvernement, le Premier ministre a d’abord fustigé “des critiques internes inacceptables” entre ministres et promis d’y “mettre bon ordre”, selon un convive.Dans la foulée, il a convoqué cinq ministres en désaccord sur l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives et les a invités à faire preuve de “solidarité”.S’agissant du voile, le Premier ministre a redit soutenir la proposition de loi du député LR Michel Savin, adoptée par le Sénat en février, qui propose d’interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur.Une position appuyée par la ministre Aurore Bergé (Egalité) lors des questions au gouvernement. Notre ligne “est très claire: la lutte déterminée contre toute forme d’entrisme islamiste”, a-t-elle martelé.Juste avant la réunion de Matignon, Gérald Darmanin (Justice) avait mis sa “participation” dans l’équipe Bayrou dans la balance. “On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là”, avait-il dit au Parisien.Son collègue à l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutient ce texte et propose également d’interdire le port du voile aux accompagnants scolaires.- “Différences” -Mais Elisabeth Borne (Education) n’est pas sur la même ligne que ses collègues. Elle a estimé lundi qu’il était de “la responsabilité des fédérations (sportives) de définir leur règlement intérieur”.Sollicitée par l’AFP, la ministre des Sports Marie Barsacq a assuré de son côté qu’elle soutenait la position du gouvernement, après avoir toutefois exprimé des réserves, en mettant en garde contre les “amalgames” entre le port du voile et la radicalisation dans le sport.La vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou a défendu sur X “la possibilité d’interdire le port de signes religieux dans les compétitions officielles”, mais jugé que “ce serait une faute grave” d’interdire le voile dans “toute” la pratique sportive, “y compris dans un club local, un gymnase de quartier, ou un terrain municipal”.”La laïcité, ce n’est pas la négation des différences. (…) Une femme qui choisit de porter le voile et qui veut simplement faire du sport ne met pas la République en danger”, a-t-elle jugé.Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal s’est lui prononcé en réunion de groupe pour une interdiction du voile dans les compétitions sportives, mais sans dire si ça devait passer par la loi.Sur plusieurs sujets, le gouvernement peine à cacher ses dissonances. Bruno Retailleau a ainsi menacé de quitter le gouvernement si ce dernier renonçait à un rapport de force avec l’Algérie pour qu’elle accepte de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France.Le locataire de la place Beauvau multiplie les déclarations virulentes contre Alger, notamment depuis l’incarcération mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’attentat de Mulhouse en février.- “Réviser” -Il prône une “riposte graduée” au bout de laquelle il envisage une “remise en cause des accords de 1968” qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Après avoir menacé de “dénoncer” cet accord, François Bayrou a parlé mardi de le “réviser”, jouant davantage la carte de l’apaisement comme Emmanuel Macron.Des dissensions gouvernementales sont apparues également sur les retraites, depuis que François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” des partenaires sociaux destiné à revoir la réforme de 2023.Le ministre de l’Economie Eric Lombard, interlocuteur privilégié des socialistes dans les négociations budgétaires, a tenté d’atténuer les propos du Premier ministre en affirmant que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue des concertations, quand sa collègue au Budget Amélie de Montchalin a jugé “pas réaliste” le retour aux 62 ans face à “l’impératif” d’un équilibre financier conjugué à un nouvel effort militaire.are-dec-bpa-sl-tll/hr/dsa

Djokovic player union launches legal blitz against governing bodies

A tennis union co-founded by Novak Djokovic on Tuesday announced a series of legal actions aimed at the sport’s governing bodies, alleging “anti-competitive restraints and abusive practices”.The Professional Tennis Players’ Association (PTPA) said it was suing both tour organisers, the Association of Tennis Professionals (ATP) and the Women’s Tennis Association (WTA).The International Tennis Federation (ITF), …

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Retraites: la CGT propose à ses instances de “quitter les concertations”

La Commission exécutive confédérale de la CGT, sa direction élargie, propose à ses instances de “quitter les concertations” en cours sur la réforme des retraites, après les déclarations de François Bayrou qui a refusé tout retour aux 62 ans, dans un courrier interne dévoilé par Le Monde et dont l’AFP a obtenu copie mardi.”La Commission exécutive confédérale considère que la nature des concertations retraites a changé” depuis les déclarations du Premier ministre et propose aux organisations du Comité confédéral national (CCN, “parlement” de la CGT) de “(s)’en retirer et de construire de façon offensive la mobilisation”.Les membres du CCN ont jusqu’à mercredi, 18H00 pour se prononcer.Le Premier ministre, qui avait rouvert en janvier le dossier de la réforme des retraites, a confié aux partenaires sociaux la tâche de trouver un nouvel équilibre du système et de rediscuter “sans aucun totem” ni “tabou” sur le départ très contesté à 64 ans.Mais dimanche, à la surprise générale de la gauche comme des syndicats, François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans. Une position qu’il a réitérée mardi après-midi, interrogé à l’Assemblée nationale. La CGT estime que “ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La centrale syndicale propose notamment à ses instances d'”amplifier la campagne d’information” et “construire des initiatives allant crescendo” notamment aux côtés des retraités, jeudi, puis plus largement le 3 avril avec les fonctionnaires, mobilisés sur les questions des salaires et d’emploi, puis les “premiers jeudis de chaque mois (…) avec le périmètre unitaire le plus large possible”.Sophie Binet, N°1 de la CGT, compte proposer à ses homologues réunis en intersyndicale, mercredi à 17H30, de se joindre aux différentes mobilisations prévues.Si ses instances lui donnent le feu vert, la CGT serait ainsi la troisième organisation à quitter la table des négociations après Force ouvrière, partie dès la première réunion jugeant que ces discussions relevaient d’une “mascarade”, et l’organisation patronale U2P (artisans, commerçants et professions libérales), qui a estimé mardi qu’un retour de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans n’était pas “sérieux”.Pourtant, le Premier ministre avait répondu vendredi à la dirigeante de la CGT – qui réclamait des garanties -, en rappelant, dans un courrier transmis à l’AFP, sa “confiance” dans les partenaires sociaux pour trouver des “améliorations réelles” à la réforme des retraites de 2023 tout en “traç(ant) un chemin de retour vers l’équilibre” d’ici 2030.Cette exigence “ne contredit en rien la confiance que j’ai dans les partenaires sociaux pour parvenir à proposer des améliorations réelles pour nos concitoyens”, assurait-il.Mais ses déclarations, appuyées par celles de plusieurs ministres, ont heurté et inquiété nombre de syndicalistes ces derniers jours. La leader de la CFDT, Marylise Léon, demandera mardi soir au Premier ministre des “clarifications”.

Lycée musulman Averroès: le rapporteur public en faveur du rétablissement du contrat avec l’État

Le rapporteur public, magistrat chargé d’éclairer les juridictions administratives, a préconisé mardi de rétablir le contrat entre l’Etat et le lycée musulman lillois Averroès, rompu par la préfecture en 2023 pour des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.La décision a été mise en délibéré au 23 avril.Pendant plus d’une heure, le rapporteur public a contesté point par point la plupart des griefs avancés par la préfecture, estimant qu’ils n’étaient pas établis. Il a toutefois reconnu que certains manquements existaient, mais qu’ils ne justifiaient pas une résiliation du contrat.Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord avait mis fin au contrat d’Averroès, privant l’établissement de subventions publiques depuis la rentrée 2024.Principal lycée musulman sous contrat jusqu’alors, il a vu ses effectifs chuter de 470 à 290 élèves. Pour assurer la rentrée de septembre et financer son fonctionnement, l’établissement a doublé ses frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne.Le rapporteur public a estimé qu’il n’existait dans la procédure “aucun élément probant” prouvant l’utilisation d’ouvrages contraires aux valeurs de la République.Le préfet avait dénoncé la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Mais “aucun élément ne permet de dire” que cet ouvrage “aurait été étudié”, a souligné le magistrat.La préfecture reprochait également une prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d’information (CDI).Le rapporteur public a toutefois relevé “dix livres traitant de religions autre que l’Islam” et “d’autres livres traitant de la laïcité” dans le CDI.L’Education nationale avait mené plusieurs inspections, sans trouver matière à remettre en cause le contrat d’association.”Nous sommes extrêmement surpris” de la décision du rapporteur public, a déclaré devant le tribunal l’avocat de la préfecture.”C’est un excellent lycée”, a-t-il reconnu, tout en dénonçant une “porosité entre la pédagogie d’Averroès et un certain nombre de courants” liés aux Frères musulmans. “On ne peut pas financer un établissement qui considère que la loi divine est supérieure à la loi de la République,” a-t-il martelé.- “Soulagement” -“C’est un vrai soulagement”, a réagi devant la presse le chef d’établissement, Eric Dufour, se félicitant “des déclarations du rapporteur qui nous apportent la satisfaction d’avoir été entendus”. “Toutes nos actions, toutes ces années, ont démontré notre parfait respect du contrat d’association avec l’État, et nous souhaitons ardemment le conserver pour les années qui viennent”. “Les prétendues atteintes aux valeurs de la République ne sont pas constituées”, a estimé l’avocat de l’établissement, Sefen Guez Guez. “Nous avons le sentiment que l’honneur du lycée Averroès et à travers lui de l’éducation du réseau éducatif musulman est lavé par les conclusions du rapporteur public”.L’association Musulmans de France (ex-UOIF, née dans la mouvance des Frères musulmans) a exprimé sur X “sa profonde satisfaction”, soulignant une décision “porteuse d’espérance et de justice”.La semaine dernière, le tribunal administratif de Lyon, a refusé en référé de restaurer le contrat d’un autre lycée musulman conventionné, Al Kindi, accusé de manquements et “atteintes aux valeurs de la République”.Avant l’audience, l’association gérant Averroès, avait dénoncé les “contrôles systématiques” dans l’enseignement privé musulman, et pointé une “inégalité de traitement” entre les écoles musulmanes sous contrat et d’autres établissements privés.”De quoi cette suppression voulue par Xavier Bertrand et Gérald Darmanin était-elle le nom si ce n’est celui du racisme et de l’islamophobie ? Stop à la République du deux poids deux mesures”, a réagi sur X le député LFI du Nord Aurélien Le Coq. Fondé en 2003 après l’interdiction du voile à l’école, le lycée Averroès était devenu en 2008 le premier établissement musulman à passer sous contrat avec l’Etat.La France compte actuellement 77 établissements scolaires musulmans, dont six sont entièrement ou partiellement sous contrat, selon les données du ministère de l’Education.A la rentrée 2023, avant les résiliations des contrats d’Al Kindi et d’Averroès, la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman accueillait 1.886 élèves en classes sous contrat.Le nombre d’établissements hors contrat ayant déclaré une obédience musulmane est passé de 53 en 2016 à 71 actuellement.

Décharge des directeurs d’écoles à Paris: Borne annonce un moratoire pour la rentrée 2025

La ministre de l’Education a décidé “un moratoire sur les suppressions de décharge d’enseignement prévues à la rentrée 2025” pour les directeurs d’écoles parisiens, qui bénéficient actuellement d’un régime dérogatoire remis en question, a annoncé le ministère mardi dans un communiqué.Élisabeth Borne “a lancé le 27 février dernier une concertation associant le ministère, l’académie de Paris et la Ville de Paris afin de déterminer les conditions de mise en place d’un régime de décharge d’enseignement des directrices et directeurs des écoles publiques de l’académie de Paris conforme à la réglementation”, indique le communiqué.”Pour permettre à cette concertation d’aboutir dans les meilleurs délais, la ministre d’État a décidé un moratoire sur les suppressions de décharge d’enseignement prévues à la rentrée 2025″, ajoute-t-il.”C’est une très bonne nouvelle, ça va permettre d’apaiser la situation, même s’il reste le sujet du nombre trop important de fermetures de classes”, a déclaré à l’AFP Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a rencontré Elisabeth Borne la semaine dernière.”On est ravis de cette décision qui nous laisse un an pour négocier”, a réagi auprès de l’AFP Géraldine Langlade, de l’association des directeurs d’école ADE 75 qui a mené avec les syndicats la contestation contre la réforme.A Paris, depuis 1982, les directeurs d’écoles sont déchargés de leur service d’enseignement à partir de cinq classes, au lieu de treize dans le reste du pays, et peuvent donc se consacrer entièrement à leur tâche de directeurs.Mais ce régime spécifique n’est aujourd’hui pas “conforme à la réglementation”, avait souligné Elisabeth Borne, évoquant “une forme d’impasse juridique et financière”. Elle avait mis en avant des recommandations de la Cour des comptes, qui avait exhorté l’Etat à ne plus supporter le coût financier de ce dispositif pris en charge jusqu’en 2019 par la mairie de Paris. Celui-ci a été estimé à 116 millions d’euros pour 2023-2024.Les personnels des écoles parisiennes ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines contre la fin de ce régime dérogatoire de décharge d’enseignement, en vigueur à Paris au travers d’une convention entre la ville et l’État.Les résultats de la concertation sont attendus pour “la fin du mois d’avril”.”Il n’y a pas d’obstacle financier en tant que tel”, a affirmé Patrick Bloche.Quelque 52 écoles sur les 626 de la capitale étaient ciblées par la réforme.”On voudrait que la ministre prenne en compte la situation particulière des directeurs d’école parisiens, pris entre la mairie centrale et les 17 mairies d’arrondissements et à qui on confie beaucoup de missions sur l’organisation de l’école, les temps périscolaires et l’organisation du travail des 750 professeurs de la ville de Paris enseignant les arts plastiques, la musique, etc.”, a plaidé le premier adjoint en charge de l’éducation.”Le régime de décharges de Paris ne doit pas être considéré comme privilégié mais plutôt comme une référence”, selon lui. 

France: 500 ex-journalistes de médias du milliardaire Vincent Bolloré tenus au silence, accuse RSF

Quelque 500 journalistes ont signé des clauses de confidentialité qui leur “imposent le silence” lorsqu’ils quittent des médias rachetés par le milliardaire français conservateur Vincent Bolloré, assure Reporters sans frontières, dans une enquête publiée mardi.L’ONG de défense de la presse réclame “une limitation” de ces “clauses de confidentialité, de loyauté ou de non-dénigrement” jugées “disproportionnées”.Elles “restreignent (la) liberté d’expression” des journalistes qui les ont signées, “et potentiellement leur activité professionnelle en les empêchant de critiquer ou d’enquêter librement sur des sujets liés à leur ancien employeur”, accuse RSF.Selon l’ONG, ces clauses ont été mises en place à partir de 2016, après la prise de contrôle par M. Bolloré du groupe Canal+ et de sa chaîne info iTélé (devenue CNews), puis de la radio Europe 1, du magazine Paris Match (revendu depuis) ou encore du Journal du dimanche (JDD).Les journalistes qui souhaitaient quitter ces médias pouvaient le faire et obtenir des indemnités de départ. Mais ce dispositif était assorti de clauses de confidentialité, avaient raconté plusieurs d’entre eux à l’AFP en 2023.Sollicités par l’AFP, les groupes Canal+ et Lagardère News (dont dépend le JDD) n’ont pas souhaité faire de commentaire. “Il n’y a aucune corrélation entre l’évolution des clauses et le rachat de Prisma Media par Vivendi (le groupe de M. Bolloré, NDLR) en 2021”, a rétorqué à l’AFP la direction de Prisma Media, le premier groupe français de presse magazine. “Aucune demande de ce type n’a été formulée par le groupe Vivendi envers Prisma Media”, a-t-on ajouté de même source.RSF concède que ces clauses sont classiques en droit du travail. Mais “leur caractère illimité” est “hautement contestable” dans le journalisme, où elles “constituent une menace pour le droit à l’information”, argumente le directeur général de RSF, Thibaut Bruttin.Fin février 2024, le journaliste d’investigation Jean-Baptiste Rivoire avait été condamné à verser plus de 150.000 euros à son ancien employeur Canal+ pour avoir rompu une telle clause.Cette décision sanctionnait des propos tenus fin 2021 dans un documentaire de RSF sur “le système Bolloré”. Après sa condamnation, M. Rivoire avait fustigé des “clauses de silence”.”Il a souhaité toucher une indemnité qui allait au-delà du plan de départ” et “était liée à ce qu’on appelle du non-dénigrement”, avait rétorqué le président du groupe Canal+, Maxime Saada.

Afrique du Sud: des mesures pour protéger les manchots africains, menacés d’extinction

Un tribunal sud-africain a interdit mardi pendant au moins 10 ans la pêche commerciale dans les principales colonies de reproduction des manchots africains, menacés d’extinction notamment en raison des risques de manque de poissons pour les nourrir.Les mouvements de protection des oiseaux qui ont plaidé en ce sens ont salué la décision de la Haute Cour de Pretoria, y voyant une étape importante dans la lutte pour sauver ces oiseaux noir et blanc emblématiques de l’Afrique australe.L’ordonnance interdit la pêche commerciale de sardines et d’anchois dans les eaux autour de six colonies clés de reproduction pendant au moins une décennie. Ces zones incluent Robben Island, à environ 10 kilomètres au large du Cap, célèbre pour avoir été la prison où Nelson Mandela a été détenu pendant 18 ans, jusqu’en 1982, lorsqu’il luttait contre le régime raciste d’apartheid.D’autres zones interdites incluent l’île inhabitée de Dassen, plus au nord le long de la côte atlantique, et la réserve naturelle de Stony Point.”Cette ordonnance du tribunal est une victoire historique dans la lutte pour sauver le manchot africain en danger critique d’extinction à l’état sauvage”, a déclaré BirdLife South Africa, l’un des groupes ayant réclamé cette protection. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé le manchot africain en danger critique en octobre 2024. Les protecteurs des oiseaux affirment que 97% de la population ont déjà disparu et, au rythme actuel de diminution de la population, il pourrait être considéré comme éteint à l’état sauvage d’ici 2035.La baisse des effectifs est due à plusieurs facteurs, notamment les marées noires, mais la plus grande menace est liée à leur nutrition.Lorsque les manchots ne mangent pas assez, de préférence des sardines ou des anchois, ils ont tendance à abandonner la reproduction. Le nombre de couples reproducteurs a chuté de près de moitié entre 2018 et la fin 2023, passant de 15.100 à 8.750, selon BirdLife South Africa. Le tribunal a donné mardi au ministre de l’Environnement deux semaines pour fermer la pêche commerciale dans les six sites de reproduction.

Immigration: au Sénat, deux textes LR pour donner des résultats à Retailleau

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a lancé mardi ses grandes manÅ“uvres sur l’immigration avec deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains Laurent Wauquiez dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.Le groupe LR de la chambre haute, première force de cette assemblée, remet en effet sur le métier la question migratoire avec deux textes dont l’examen a démarré dans l’après-midi.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes et traiter efficacement la question de l’immigration irrégulière”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement. Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent ainsi mettre en Å“uvre l’une des promesses de Bruno Retailleau, lancée après le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin pour des profils encore plus dangereux”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau, tout en apportant son soutien au texte. M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche et une partie de la macronie, l’autre proposition de loi LR débattue mardi reprend partiellement des mesures censurées par le Conseil constitutionnel début 2024 dans le cadre de la loi immigration, portée à l’époque par Gérald Darmanin.- “Retaillisation” -Il s’agit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence régulière en France d’au moins deux ans. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).Une manière selon la droite de limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à abaisser cette durée à deux ans.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration. Mais ils ne figurent pas, à ce stade, dans le programme de travail transmis ces dernières semaines par le gouvernement à l’Assemblée nationale.La gauche, elle, est vent debout et dénonce une “dérive vers l’extrême droite”.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’indigne auprès de l’AFP le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner, qui s’alarme d’une “retaillisation du Sénat”.

Equateur: une rivière vire au noir en raison d’une fuite de pétrole

Une rivière du nord-ouest de l’Equateur a viré au noir samedi en raison d’une fuite de pétrole survenue deux jours plus tôt, selon des images de cet accident qui a poussé les autorités à déclarer l’état d’urgence environnementale.La cause de ce déversement d’hydrocarbures est vraisemblablement la rupture jeudi d’un oléoduc, provoquée par un glissement de terrain, dans la région côtière d’Esmeraldas.Des photos montrent des tronçons entiers de la rivière Esmeraldas changer de couleur au niveau de Cube, une localité du canton de Quinindé où s’est produit le sinistre.Le cours d’eau, par endroits complètement noir charbon, serpente entre les champs, tandis que d’autres sections sont veinées de pétrole.Des habitants rencontrés sur place tentent d’endiguer la progression des hydrocarbures en construisant des digues et des canaux.”La boue qui se forme avec le pétrole a atteint tous les versants”, affirme Fernando Gandara, un agriculteur, expliquant que la rivière a charrié les hydrocarbures sur de “nombreux kilomètres”.Le Comité des opérations d’urgence de la capitale régionale, également nommée Esmeraldas, a déclaré vendredi l’état d’urgence environnementale en raison de cette contamination de l’eau provenant de Quinindé.Le maire de la ville, Vilko Villacis, a fait état sur X de dégâts “sans précédent”. Ses services ont suspendu le pompage de l’eau alimentant l’aqueduc local et exhorté la population à rationner sa consommation d’eau potable.Vendredi, la compagnie publique Petroecuador avait annoncé l’activation d’un plan d’urgence pour contrôler la fuite sur l’oléoduc endommagé, qui fait partie du réseau transéquatorien (SOTE) acheminant l’or noir dans le pays depuis l’Amazonie.L’entreprise n’a à ce stade pas estimé le volume des pertes.L’Equateur produit quelque 475.000 barils de pétrole par jour et en exporte environ 72%, d’après les chiffres officiels.Le SOTE peut transporter à lui seul l’équivalent de 360.000 barils par jour sur 500 kilomètres, selon Petroecuador.

Bayrou recadre ses ministres, menaces de démission dans la balance

François Bayrou a recadré mardi ses ministres sur fond de cacophonie gouvernementale sur le port du voile dans le sport et de menaces de démission de deux poids lourds de son équipe, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau.Lors d’un petit-déjeuner à Matignon des soutiens du gouvernement, le Premier ministre a d’abord fustigé “des critiques internes inacceptables” entre ministres et promis d’y “mettre bon ordre”, selon un convive.Dans la foulée, il a convoqué cinq ministres en désaccord sur l’interdiction du port du voile lors des compétitions sportives.Selon un participant, François Bayrou a alors rappelé que “la ligne” du gouvernement était celle de la proposition de loi adoptée par le Sénat en février qui propose d’interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur. Une position confirmée par la ministre Aurore Bergé (Egalité) lors des questions au gouvernement : notre ligne “est très claire : la lutte déterminée contre toute forme d’entrisme islamiste”, a-t-elle martelé.Juste avant la réunion de Matignon, Gérald Darmanin (Justice) avait mis sa “participation” dans l’équipe Bayrou dans la balance. “On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là”, avait-il dit au Parisien.Son collègue à l’Intérieur, Bruno Retailleau, soutient ce texte et propose également d’interdire le port du voile aux accompagnants scolaires.- “Cantonner” -Mais Elisabeth Borne (Education) n’est pas sur la même ligne que ses collègues. Elle a estimé lundi qu’il était de “la responsabilité des fédérations (sportives) de définir leur règlement intérieur”.Sollicitée par l’AFP la ministre des Sports Marie Barsacq a assuré de son côté qu’elle soutenait la position du gouvernement, après avoir toutefois exprimé des réserves, en mettant en garde contre les “amalgames” entre le port du voile et la radicalisation dans le sport.Le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal s’est lui prononcé en réunion de groupe pour une interdiction du voile dans les compétitions sportives, mais sans dire si ça devait passer par la loi.Gérald Darmanin et Elisabeth Borne se sont déjà opposés par médias interposés sur le droit du sol, que le garde des Sceaux propose de supprimer.Sur le dossier algérien, c’est Bruno Retailleau qui a menacé de quitter le gouvernement si celui-ci renonçait à un rapport de force avec l’Algérie pour qu’elle accepte de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière en France.”Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais”, a dit au Parisien samedi le locataire de la place Beauvau, qui multiplie les déclarations virulentes contre Alger, notamment depuis l’incarcération mi-novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et l’attentat de Mulhouse en février.- “Réviser” -Le ministre de l’Intérieur prône une “riposte graduée” au bout de laquelle il envisage une “remise en cause des accords de 1968” qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.Après avoir menacé de “dénoncer” cet accord, François Bayrou a parlé mardi de le “réviser”, jouant davantage la carte de l’apaisement comme Emmanuel Macron.Des dissensions gouvernementales sont apparues également sur les retraites, depuis que François Bayrou a fermé la porte à un retour de l’âge de départ à 62 ans, mettant en péril l’avenir du “conclave” des partenaires sociaux sur la réforme de 2023.Le ministre de l’Economie Eric Lombard, interlocuteur privilégié des socialistes dans les négociations budgétaires qui ont abouti à une non censure en février, a tenté d’atténuer les propos du Premier ministre en affirmant que “c’est aux partenaires sociaux de décider” de l’issue des concertations, quand sa collègue au Budget Amélie de Montchalin a jugé “pas réaliste” le retour aux 62 ans face à “l’impératif” d’un équilibre financier conjugué à un nouvel effort militaire.Mardi, l’organisation patronale U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a annoncé son départ de la table des négociations. Côté syndicats de salariés, FO avait claqué la porte dès le premier jour. La CGT interroge encore ses instances sur l’attitude à adopter après avoir jugé “scandaleux” le rejet des 62 ans.are-dec-bpa-sl-tll/sde/sp