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Génocide des Tutsi au Rwanda: des juges françaises ordonnent un non-lieu pour Agathe Habyarimana

Deux juges d’instruction parisiennes ont ordonné un non-lieu concernant Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais hutu assassiné, dont le parquet national antiterroriste demandait la mise en examen pour entente en vue de la commission du génocide des Tutsi en 1994, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.La perspective d’un procès pour Agathe Habyarimana, 82 ans, placée depuis 2016 sous le statut plus favorable de témoin assisté, s’éloigne ainsi très fortement, alors que cette affaire a donné lieu à un bras de fer entre les juges d’instruction et le parquet national antiterroriste (Pnat).Selon l’ordonnance datée de mercredi que l’AFP a pu consulter, les juges estiment qu’il “n’existe pas de charges suffisantes contre Agathe Kanziga (Habyarimana) qu’elle ait pu être complice d’acte de génocide” ou pu “participer à une entente en vue de commettre le génocide”.”A ce jour, Agathe Kanziga apparaît non comme auteure de génocide, mais bien comme une victime de (l’)attentat terroriste” dans lequel ont été tués son mari, son frère et des proches, ajoutent-elles.La veuve de Juvénal Habyarimana, le président hutu dont l’assassinat le 6 avril 1994 avait déclenché les massacres contre la minorité tutsi, est visée depuis 2008 par une enquête en France pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, ouverte après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).Les investigations avaient été clôturées en 2022, mais le Pnat, qui comprend un pôle crimes contre l’humanité, avait demandé en août de la même année de nouvelles investigations, demandes qu’il a renouvelées en septembre 2024 en saisissant la chambre de l’instruction et en demandant la mise en examen de Mme Habyarimana pour entente en vue de la commission du génocide des Tutsi en 1994.Le 15 mai 2025, les juges d’instruction avaient déjà rendu une ordonnance expliquant les raisons pour lesquelles cette mise en examen n’était pas justifiée.Le Pnat avait dans la foulée fait appel de cette ordonnance, un appel qui n’a pas encore été examiné.Selon les associations parties civiles, Mme Habyarimana était l’une des dirigeantes de l'”akazu” – le premier cercle du pouvoir hutu qui aurait orchestré le génocide -, ce qu’elle réfute.D’avril à juillet 1994, le génocide au Rwanda a fait selon l’ONU 800.000 morts, membres de la minorité tutsi ou Hutu modérés, tués par les Forces armées rwandaises et les milices extrémistes hutu Interahamwe.

Corps retrouvés dans la Seine à Choisy-le-Roi: une deuxième garde à vue

Une deuxième personne a été placée en garde à vue jeudi dans le cadre des enquêtes ouvertes après la découverte de quatre corps dans la Seine le 13 août à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil à l’AFP, confirmant une information du Parisien.Le ministère public a indiqué qu’il ne ferait “pas d’autre commentaire en l’état” des investigations.Aucune information n’a notamment été apportée sur de potentiels liens entre cette seconde garde à vue et la première, débutée mercredi et qui concerne un homme “pour meurtres en concours”, selon le parquet.Ce chef de garde à vue signifie que les soupçons se portent sur un “concours d’infractions”: autrement dit le ou les meurtres ont pu être commis par une personne suspectée d’autres faits pour lesquels il n’a pas été définitivement condamné.Lorsqu’il s’agit de meurtres en concours, la garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures.Le 13 août, quatre corps avaient été retrouvés dans la Seine: un premier, repéré par un passant près du pont de Choisy, et trois autres corps immergés découverts par les sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre en inspectant les alentours.Dans cette zone à la configuration particulière où le courant de la Seine ralentit, les autorités n’avaient dans un premier temps exclu aucune hypothèse: corps charriés par le courant et sans liens entre eux, homicides, accidents ou suicides.Mais les autopsies avaient d’abord conduit à l’ouverture d’une enquête pour homicide dans le cas du premier corps, par ailleurs identifié comme un homme âgé d’une quarantaine d’année et domicilié dans le Val-de-Marne.Puis une deuxième enquête pour meurtre avait été ouverte concernant un des trois autres cadavres, même si “eu égard à l’état très dégradé des corps retrouvés du fait de leur immersion dans l’eau, il était seulement possible de déterminer que les défunts étaient trois hommes, adultes, sans plus de précision”, expliquait alors le parquet.”De nombreux examens techniques (notamment médico-légaux) et investigations sont en cours afin notamment d’établir l’identité des trois défunts non identifiés, mais aussi les circonstances et la date de décès de l’ensemble des corps retrouvés”, ajoutait le ministère public.Jeudi en milieu de journée, le parquet n’avait pas précisé si les deux gardes à vue en cours concernaient la première, la deuxième ou les deux enquêtes pour homicide.

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Des batteries de voitures reconditionnées pour la transition énergétique de l’Allemagne

En Allemagne, des batteries usagées de voitures électriques démarrent une seconde vie: elles sont reconditionnées pour stocker de l’électricité issue des énergies renouvelables. Un procédé pour soutenir la transition énergétique du pays, encore dépendant du charbon et du gaz.La startup allemande Voltfang, a inauguré officiellement mardi, à Aix-La-Chapelle, ville allemande située à deux pas des frontières belge et néerlandaise, une usine commerciale de batteries de seconde vie destinee au stockage d’énergie renouvelable, la plus grande d’Europe selon elle. Littéralement, Voltfang signifie en allemand “attraper des volts”.Dans un grand hangar, des techniciens vêtus de tee shirt gris avec l’inscription Voltfang en vert testent des batteries lithium usagées pour connaître leur durée de vie restante. Celles en bon état sont expédiées sur la ligne de production pour être reconditionnées. Empilés ensuite dans de grandes armoires metalliques hautes comme des réfrigérateurs, les modules de batteries stockeront l’électricité issue des énergies renouvelables pour alimenter une maison équipée de panneaux solaires, une entreprise reliée à une éolienne ou encore le réseau électrique public, en cas d’absence de soleil ou de vent.Parmi les clients: la chaîne allemande de supermarchés Aldi Nord, qui souhaite stocker l’énergie des panneaux solaires installés sur les toits de ses magasins. Un atout potentiel pour le tournant énergétique de l’Allemagne, où les renouvelables ont couvert près de 60% de l’électricité produite en 2024, avec un objectif de 80% en 2030.Cette électricité intermittente a obligé le pays à importer cet hiver de l’énergie nucléaire française et du charbon polonais pour éviter les coupures.  “Si des batteries peuvent être reliées au réseau d’électricité, nous n’avons pas besoin de charbon”, affirme à l’AFP David Oudsandji, 29 ans, patron  et co-fondateur de Voltfang. Cette solution de stockage des renouvelables contribue à la “sécurité” et à la “souveraineté européenne” en matière d’approvisionnement énergétique, ajoute-t-il. – Croissance exponentielle -Créée en 2020 par trois étudiants ingénieurs de l’université d’Aix-la-Chapelle, Voltfang ambitionne de produire d’ici 2030 assez de systèmes pour stocker une capacité de 1 GWh d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 300 foyers.L’entreprise, qui emploie une centaine de personnes, doit être rentable dès l’année prochaine, assure le patron.Les solutions énergétiques décentralisées, comme le stockage par batteries, joueront un rôle “majeur” pour “créer des systèmes énergétiques efficaces”, estime Marc Sauthoff, expert du cabinet Roland Berger.Le marché du stockage stationnaire, les solutions permettant de stocker l’électricité dans des installations fixes, croît de façon exponentielle en Allemagne: environ 6 GWh de capacité ont été installés en 2024 dans le pays, contre 2,5 GWh en 2022, selon Roland Berger. Et cette capacité devrait encore se multiplier au cours des prochaines années. Si Voltfang tient ses objectifs, son usine répondrait alors à environ 5% du marché attendu en 2030, selon les prévisions de Roland Berger.Actuellement, la plupart des batteries stationnaires sont utilisées pour équiper des foyers et réduire la consommation d’électricité du réseau central. Mais les projets se multiplient chez les entreprises et les opérateurs de réseaux électriques.- Approvisionnement limité -La filière européenne des batteries reste néanmoins fragile, alors que la Chine domine la production. Les batteries de seconde vie sont confrontées à la baisse des prix des modèles neufs, plus performants et de moins en moins chers, ce qui a ralenti les projets en Europe.D’autant plus que les industriels doivent investir dans des processus coûteux pour tester les batteries usagées, explique M. Oudsandji.Surtout, l’approvisionnement reste limité: les véhicules électriques sont encore trop jeunes pour fournir massivement des batteries en fin de première vie.”Il n’existe pas pour l’instant de filière à échelle industrielle” pour les batteries de seconde vie, constate Serge Pélissier, chercheur à l’université Gustave Eiffel à Lyon. Le groupe français SNAM avait d’ailleurs renoncé en 2022 à son activité de seconde vie des batteries.Autre danger pour Voltfang: les projets du nouveau gouvernement allemand moins sensible à la transition énergétique que ne l’était la précédente coalition où participaient les écologistes.Pour garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité du pays, le gouvernement du chancelier conservateur Friedrich Merz a prévu de construire d’ici 2030 de nouvelles centrales à gaz d’une capacité de 20 gigawatts, soit l’équivalent de 40 centrales.

Rock en Seine: le Crif demande la déprogrammation du groupe Kneecap accusé de soutien au Hezbollah la ville de Saint-Cloud retire sa subvention à cause de la participation du groupe Kneecap

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé jeudi la déprogrammation du festival Rock en Seine à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), du concert prévu dimanche du trio nord-irlandais Kneecap, engagé pour la cause palestinienne et accusé de soutenir le Hezbollah. “En maintenant les Kneecap, les organisateurs transforment Rock en Seine en festival de la honte”, a déclaré le président du Crif, Yonathan Arfi sur X. “Ils profanent la mémoire des 50 Francais victimes du Hamas le 7-Octobre comme de toutes les victimes françaises du Hezbollah, dont les 58 soldats français morts le 23 octobre 1983 lors de l’attentat du Drakkar (à Beyrouth, ndlr). Les artistes peuvent être engagés mais les apologistes du terrorisme n’ont pas leur place dans des festivals en France”, a dénoncé le responsable du Crif.Encore confidentiels il y a quelques mois, les Kneecap bénéficient d’une visibilité décuplée depuis qu’ils ont fait de chaque concert une tribune pour la cause palestinienne.Au festival de Glastonbury fin juin, le groupe avait accusé Israël d’être un Etat “criminel de guerre”.L’un de ses trois membres, Liam O’Hanna dit Mo Chara, est poursuivi pour “infraction terroriste” après avoir arboré un drapeau du Hezbollah pendant un concert à Londres en 2024. Il a comparu mercredi dans la capitale britannique. Dans ce contexte, la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40.000 euros à Rock en Seine, une première.En France, le groupe a joué aux Eurockéennes de Belfort et au Cabaret vert de Charleville-Mézières, sans incident.Des “discussions” ont eu lieu avec l’entourage des artistes pour clarifier leurs positions et l’organisation de Rock en Seine a eu “confirmation” qu'”il n’y aurait pas de débordements”, selon le directeur du festival.”Tout propos à caractère antisémite, d’apologie du terrorisme ou appelant à la haine” fera “l’objet de poursuites judiciaires”, a mis en garde le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans une lettre datée du 14 août, en réponse à Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France dont Israël fait partie qui l’avait interpellé sur le sujet. 

Six mois après son interdiction, la puff toujours aussi facile à trouver pour les ados

“C’est ici les puffs à 15 euros ?”: six mois après leur interdiction, les cigarettes électroniques jetables sont loin d’avoir disparu et les adolescents n’ont pas de mal à s’en procurer auprès d’épiceries, de boutiques de vapotage ou en ligne.Quatre adolescents à la recherche de puffs entrent dans cette épicerie de nuit de Houilles (Yvelines) en région parisienne, cherchant des yeux le design coloré de ces produits aux arômes sucrés, ice cream fraise, cola pétillant, bubble gum… proposant jusqu’à 9.000 bouffées pour certaines, soit l’équivalent de quelque 300 cigarettes, dont le taux de nicotine va de 0 à 20 mg/ml.Accusées de servir de passerelle vers le tabagisme et d’être source d’un “désastre écologique” car leur plastique et leur batterie au lithium finissent rapidement aux ordures, elles sont interdites depuis janvier en Belgique, juin au Royaume-Uni et le 25 février en France, mais de nombreux points de vente enfreignent la loi.”Ca ne change rien. On en vendait déjà avant, il y a juste plus de risques. On a déjà eu quelques contrôles depuis, mais ils ne sont pas très regardants”, dit à l’AFP l’épicier, dont le comptoir présente les puffs jetables.Dans le Pas-de-Calais, Lisa*, lycéenne de 17 ans, continue de s’approvisionner dans “des petites épiceries” ou “des bazars”. “Parfois, les puffs sont cachées mais pas tout le temps. Tout le monde peut s’en procurer un peu partout. Même en étant mineure, on ne m’a jamais demandé ma carte d’identité”, rapporte-t-elle.-Commande via Snap-Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en 2022 un collégien sur cinq et 44% des lycéens avaient déjà vapoté.Sur les réseaux sociaux, et notamment sur Snapchat, de nombreux “vendeurs” proposent aux jeunes l’envoi ou la livraison à domicile de puffs jetables, après une commande via messagerie privée. C’est ce que fait régulièrement Marine*, étudiante à la faculté de Nanterre : “J’achetais à l’épicerie avant, 15 balles. Lui c’est 10 euros la puff, et en plus il livre, donc c’est pratique”, dit-elle à l’AFP.Derrière le compte de vente, un étudiant de 22 ans qui dit avoir “appris quelques semaines après avoir commencé” que son activité, entamée en mars, était illégale.”Les puffs, c’est vraiment facile d’accès, (…) à Aubervilliers, tu trouves des grossistes”, témoigne le livreur qui gagne jusqu’à 300 euros par mois.Pour le Comité national contre le tabagisme (CNCT), ces exemples prouvent que “la loi n’est pas respectée”.”Il faudrait que le gouvernement déploie beaucoup plus de contrôles, assortis de sanctions beaucoup plus dissuasives”, estime Amélie Eschenbrenner, sa responsable de la communication.Interrogée par l’AFP, la DGCCRF indique avoir contrôlé “plus de 160 établissements” – boutiques de vapotage, buralistes, épiceries, bars, sites de vente en ligne…- dont “13 continuaient de mettre en vente des puffs”.-“Contournement de l’interdiction”-Autre problème: des produits de substitution, des cigarettes dites “rechargeables”, ont déjà pris le relais des versions à usage unique.Dans les points de vente, on trouve désormais des packs contenant une puff équipée d’une batterie rechargeable et d’une cartouche d’e-liquide à clipser et à changer – échappant ainsi à la nouvelle réglementation.Mais dans de nombreux cas, la durée de vie de ces produits est très limitée et une fois la recharge clipsée, il n’est plus possible de l’enlever, obligeant à jeter la puff, a constaté le CNTC.”C’est tout simplement un contournement de l’interdiction”, alerte Mme Eschenbrenner, pour qui les composants et le taux élevé de nicotine de ces nouveaux produits peuvent aussi s’avérer problématiques.Car ils contiennent systématiquement “20 mg/ml de nicotine” souligne Jérôme*, vendeur dans une boutique de vapotage de Houilles. “Les jeunes pensent que ce n’est pas grand-chose, mais c’est le plus haut taux de nicotine en France, ça correspond à plus d’un paquet par jour”, souligne-t-il.Pour le CNCT, il faut désormais aller “encore plus loin” et appliquer les mesures prévues dans le cadre du programme national de lutte contre le tabac 2023-2027: réduire le nombre d’arômes et imposer un emballage neutre notamment.*Prénoms modifiés

Greg Zlap: “Johnny voyait l’harmonica comme une voix”

Connu pour ses solos d’harmonica lors des concerts de Johnny Hallyday, Greg Zlap rend hommage à “la culture blues” du rockeur disparu en 2017 dans “Toute la musique que j’aime”, interprétations débridées de ses tubes, seul ou en duo avec notamment le rappeur MC Solaar.”Le blues, c’est une musique qui est libre, parce qu’elle est improvisée, et c’est ce qui se passait sur scène avec Johnny pour moi”, sourit Greg Zlap, les yeux pétillants quand remontent les souvenirs d’une décennie de concerts avec la star.Le plus saillant d’entre eux est sans nul doute son solo enfiévré sur “Gabrielle”. Johnny s’en délectait, le public en redemandait: Zlap avait réussi à faire de son instrument d’une dizaine de centimètres une voix à part entière.”Je n’ai pas eu peur d’aborder le répertoire de Johnny avec un œil frais, puisque je l’avais toujours eu”, glisse le musicien quinquagénaire, né en Pologne.Au-delà du côté rockstar, “Johnny avait la culture blues”, une “passion commune”, narre-t-il.”Le blues, ça veut dire que je t’aime/Et que j’ai mal à en crever (…) Toute la musique que j’aime / Elle vient de là, elle vient du blues”, chantait Hallyday en 1973, dans “La musique que j’aime”. Dans son album hommage sorti vendredi, Greg Zlap place son harmonica au premier plan pour des reprises adaptées librement de tubes comme “Quelque chose de Tennessee”, “Requiem pour un fou” ou “Je te promets”.- “Freestyle” -L’originalité du disque réside surtout dans des duos avec sept artistes, dont le guitariste Fred Chapellier sur “Gabrielle”, le musicien et chanteur de blues Ian Siegal sur une reprise en anglais d'”Allumer le feu”, mais aussi Thomas Dutronc, le rappeur MC Solaar ou Norbert Krief, guitariste du groupe rock Trust.”J’étais dans une salle, j’ai vu Greg. Je suis monté sur la scène et on s’est mis à faire du freestyle, du blues, de l’improvisation, balancer des mots”, raconte MC Solaar à propos de sa rencontre avec l’harmoniciste.Le freestyle est “un terme qui, à l’origine, vient du blues, du jazz, et puis est arrivé dans le rap”, rappelle celui qui a fait partie des pionniers du rap français (“Caroline”) dans les années 1990, soulignant combien cette musique permet de rencontrer “l’inconnu”. Cet état d’esprit a permis de ne pas coller à l’œuvre du Taulier. L’album collectif “On a tous quelque chose de Johnny”, avec entre autres Amel Bent, Benjamin Biolay et Kendji Girac, s’était attaqué à ce monument de la chanson française en novembre 2017, quelques semaines avant le décès de la star, qui avait ému le pays entier.”Je voulais absolument qu’on puisse se détacher, qu’on puisse construire sur les chansons de Johnny et non pas l’imiter”, souligne Greg Zlap.”Tu m’as donné quelques éléments que j’ai mis dans ma machine à laver, dans mon cerveau, l’élément de liberté, de ce qui se passe dans le monde d’aujourd’hui. C’était des impressions”, reconnaît MC Solaar.Le résultat donne “Le Ranchero”, qui reprend “Le Pénitencier” mais avec des paroles à l’opposé de l’univers carcéral de la célèbre chanson. “Johnny, c’est que de l’amour. On a tous une chanson à lui. Ses interprétations ont toujours été extrêmement positives”, loue le rappeur.Sur scène, “Johnny était toujours imprévisible. Il faisait les choses en fonction du public, ce n’était pas un show millimétré”, explique aussi Greg Zlap.Pour recréer cette énergie du live, l’album a été enregistré dans des conditions similaires: “Basse, batterie, guitare dans la même pièce et zéro droit à l’erreur, c’est-à-dire que si jamais il y avait une plantade quelque part, on recommençait”, illustre l’harmoniciste.Ses concerts, au Casino de Paris le 8 décembre puis en tournée, promettent eux aussi de laisser place à l’improvisation, ponctuée d’invités surprises.

Nouvelle-Calédonie: Valls lance les travaux de mise en œuvre de l’accord de Bougival

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a lancé jeudi en Nouvelle-Calédonie le “comité de rédaction” chargé de traduire en loi constitutionnelle l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, en dépit de l’opposition des indépendantistes du FLNKS qui rejettent cet accord.”Je n’ignore rien de la prise de position du FLNKS. Ma porte est ouverte, mais nous devons avancer”, a expliqué Manuel Valls en ouvrant à Nouméa cette réunion.Manuel Valls a annoncé un calendrier serré aux membres du comité de rédaction, composé des délégations politiques signataires de l’accord de Bougival – hors FLNKS – et du Sénat coutumier.”La première étape indispensable est le report des élections provinciales à juin 2026, ainsi que l’ensemble des partenaires signataires de l’accord de Bougival s’y sont engagés”, a indiqué le ministre, détaillant le calendrier prévu.Une proposition de loi organique permettant ce report sera examinée fin septembre au Sénat pour une promulgation espérée mi-octobre par le ministre.Prévues en mai 2024, les élections provinciales, cruciales sur l’archipel, avaient été repoussées d’abord à décembre 2024, puis à novembre 2025 après les émeutes de l’an passé. L’accord de Bougival les repousse à mi-2026.En annonçant son retrait de l’accord de Bougival la semaine dernière, le FLNKS a demandé le maintien du scrutin à novembre 2025.Un projet de loi constitutionnelle, “indispensable pour créer l’Etat de la Nouvelle-Calédonie et fixer son statut dans la Constitution” et pour organiser en février le référendum local sur l’accord de Bougival, doit en outre être présenté “la semaine prochaine au Conseil d’Etat”, selon Manuel Valls, qui table sur un passage en Conseil des ministres le 17 septembre.Mercredi, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a réitéré son refus de participer au comité de rédaction à l’issue d’une réunion avec le ministre, qui entendait essayer de les “convaincre de s’inscrire dans le processus de Bougival”. L’accord de Bougival, signé le 12 juillet par le ministre des Outre-mer, les indépendantistes et les non-indépendantistes à l’issue de plusieurs jours de négociations, prévoit un Etat de Nouvelle-Calédonie inscrit dans la constitution française et une nationalité calédonienne.Il a finalement été rejeté par les militants du FLNKS, mais l’ensemble des autres formations politiques du territoire ont maintenu leur engagement en faveur du texte.”Un comité de rédaction sans le FLNKS est illégitime par nature”, a estimé jeudi dans un communiqué la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l’organisation à l’origine de la mobilisation contre l’ouverture du corps électoral qui a dégénéré en émeutes en mai dernier.Le comité de rédaction doit se réunir une nouvelle fois samedi, avant le départ de Manuel Valls.

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Il n’existe pas une espèce unique de girafes mais quatre

Il n’existe pas une espèce unique de girafe mais quatre, selon une nouvelle classification dévoilée jeudi par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), qui doit permettre une meilleure protection de cet animal classé comme vulnérable.Initialement assimilée à un cervidé, la girafe a gagné un genre qui lui est propre à la fin 18e siècle: Giraffa giraffa, rappelle le groupe de spécialistes de la girafe et de l’okapi de l’IUCN dans son rapport.Celui-ci précise les diverses classifications attribuées depuis à cet animal exclusivement africain, en utilisant des éléments de morphologie, de génétique et d’environnement. Historiquement considérée comme une seule espèce incluant neuf sous-espèces, la girafe est constituée en fait de quatre espèces selon le groupe de l’IUCN. Avec la girafe septentrionale (Giraffa camelopardis), la girafe réticulée (G. reticulata), la girafe Masai (G. tippelkirschi) et la girafe australe (G. giraffa).Une distinction permettant une “compréhension plus nuancée des menaces et opportunités de conservation concernant ces différentes espèces dans les régions diverses qu’elles habitent en Afrique”, selon un communiqué.L’IUCN a classé depuis 2016 la girafe dans la catégorie “vulnérable” sur sa Liste rouge des espèces menacées. Alors qu’elle n’était encore qu’une “préoccupation mineure” dans sa précédente évaluation remontant à 2010.À l’échelle du continent, le nombre de girafes a diminué de quelque 40% entre 1985 et 2015, pour atteindre environ 98.000 individus, selon l’IUCN, qui a identifié toutefois des dynamiques régionales distinctes.Si des hausses remarquables ont été enregistrées en Afrique australe, des régressions sérieuses ont été enregistrées en Afrique de l’Est et Centrale, soulignait l’IUCN en 2019.La nouvelle classification conserve sept des neuf sous espèces initiales, distribuées entre trois espèces. Comme la girafe nubienne qui dépend de Giraffa camelopardis, ou l’angolaise qui dépend de Giraffa giraffa. 

A Strasbourg, les Écologistes défendent l’unité de la gauche en vue de la présidentielle

Chantres de l’unité à gauche, les Écologistes organisent jeudi, au premier jour de leurs universités d’été à Strasbourg, un grand rassemblement de toute la gauche, y compris mélenchoniste, dans l’optique de la présidentielle de 2027.”Sur l’unité pour 2027, je ne lâcherai rien”, promet la patronne des Écologistes Marine Tondelier, qui entend bien mettre “la pression” sur tous les partis de gauche et fera un discours dans la soirée, juste avant le meeting commun. Cet événement verra réunis sur la même scène Marine Tondelier, le patron des socialistes Olivier Faure ainsi que des responsables communiste, unitaire (ex-LFI), Insoumis et Place publique. Pour l’heure, quasiment tous ces partis promettent de voter la censure du Premier ministre François Bayrou lors de l’examen du budget 2026. Ce rassemblement fait suite à l’initiative lancée début juillet à Bagneux (Hauts-de-Seine) par Lucie Castets, l’éphémère prétendante à Matignon du Nouveau Front populaire, pour une candidature commune pour la prochaine présidentielle, face au risque de voir arriver au pouvoir l’extrême droite.Lucie Castets, également présente à Strasbourg, avait alors obtenu que le PS, les Écologistes, Générations, Debout (le parti de François Ruffin) et l’Après (le parti des ex-Insoumis) actent le principe d’un “projet commun” et d’un candidat commun pour 2027. Ils ont décidé notamment de se mettre d’accord sur les modalités de désignation du candidat fin 2025 et sur le choix du candidat “entre mai et octobre 2026”.Mais alors que le Nouveau Front populaire (NFP) avait réussi à rassembler la quasi-totalité de la gauche après la dissolution de 2024, Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann ont jusqu’alors refusé toute participation à une initiative unitaire, chacun préférant faire cavalier seul pour réussir à s’imposer dans les sondages. La secrétaire nationale des Verts se félicite donc de la venue de la députée Insoumise Alma Dufour et du coordinateur de Place Publique Thierry Brochot, disant avoir la certitude que la position de Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon sera de plus en plus difficile à tenir.Et pourtant, le leader de Place publique insiste dans Mediapart: “il y aura deux offres politiques en 2027” à gauche “qui ne sont pas solubles l’une dans l’autre”, déclare-t-il, rappelant son opposition à Jean-Luc Mélenchon sur sa “vision de la France, de l’Europe, du monde”, de “la démocratie comme du débat public”. “Notre boussole, à tous, doit être l’antifascisme. Regardez ce qu’il se passe dans le monde, où de grandes démocraties basculent une par une. La France fait partie des prochains dominos qui peuvent tomber. Et si la France tombe, c’est l’Europe qui vacille”, s’alarme Mme Tondelier dans Libération, refusant “les petits jeux d’appareils”.- “Candidature forte” -Pour elle, “le gros défi” pour la gauche et les Écologistes, “c’est de faire mentir les promesses de défaites qui nous sont faites”. Elle assure que depuis juillet, la gauche unitaire est “au travail” sur le programme, sur les conventions thématiques de la rentrée et sur l’organisation de la primaire en elle-même. Elle estime par ailleurs que les Écologistes “n’ont pas vocation à être uniquement les gentils organisateurs de l’union”, et présenteront “une candidature forte à cette primaire”, laissant peu planer le suspense sur sa propre personne.Un rassemblement unitaire similaire est prévu la semaine prochaine, pour les journées d’été du PS à Blois, mais sans les Insoumis, avec qui les relations sont glaciales, notamment depuis que les socialistes ont refusé de censurer le gouvernement Bayrou sur le budget 2025.”Pourquoi nous avons fait le NFP ? Parce que le danger de voir arriver Jordan Bardella à Matignon était imminent. Qui peut sincèrement penser que nous aurions, en 2025, en 2026 et 2027 davantage le luxe de la division qu’en 2024?”, argumente Marine Tondelier, plaidant aussi pour des rassemblements larges en cas de législatives partielles anticipées et pour les élections municipales de 2026. Mais sur cette dernière échéance, où les Écologistes espèrent conserver leurs villes gagnées en 2020 et en conquérir d’autres avec le reste de la gauche, les tensions sont parfois fortes localement avec leurs partenaires socialistes ou insoumis. L’ode à l’union risque cependant de se voir malmener dès le lendemain, aux universités d’été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) avec le discours, toujours très attendu, de Jean-Luc Mélenchon, déjà lancé pour sa quatrième campagne présidentielle.

Contamination au cadmium: gare à l’abus de chocolat, avertit l’UFC-Que Choisir

Le chocolat contient une quantité “non négligeable” de cadmium, métal lourd aux effets nocifs pour la santé, met en garde jeudi l’UFC-Que Choisir, qui préconise de “modérer sa consommation”, en particulier chez les enfants.Selon l’association de défense des consommateurs, déguster dans la même journée deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain apporte à un enfant de 10 ans “près de la moitié de la dose maximale quotidienne de cadmium” à partir de laquelle un risque sanitaire est possible.La valeur toxicologique de référence (VTR) de ce métal qui s’accumule dans l’organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer a été fixée à “0,35 microgramme (μg) de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour” par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).Début juin, des médecins libéraux avaient alerté sur la contamination massive des Français – principalement les enfants et les femmes – au cadmium via des engrais phosphatés utilisés en agriculture, qui se retrouvent notamment dans les céréales du petit déjeuner, le pain ou les pommes de terre.Si les produits cacaotés mentionnés dans l’enquête d’UFC-Que Choisir respectent la teneur maximale réglementaire en cadmium d’après l’analyse réalisée par un laboratoire indépendant pour l’association en 2022, celle-ci explique à l’AFP que les consommateurs peuvent malgré tout “dépasser la dose journalière tolérable en consommant plusieurs produits contenant du cadmium dans une même journée”. Selon l’enquête, une portion de 50 grammes de biscuits Bjorg fourrés au chocolat noir représente 20% de cette valeur toxicologique de référence chez un enfant, contre 8% pour un adulte. Une part qui atteint 11% chez l’enfant et 5% chez l’adulte pour une portion de 46 grammes de Chocapic, ou encore 17% et 7% pour 13,5 grammes de chocolat en poudre Poulain grand arôme intense 70% de cacao.Des teneurs confirmées à l’association par Bjorg et par Carambar&Co, propriétaire de la marque Poulain, Nestlé ayant pour sa part indiqué à l’AFP ne pas ajouter de cadmium mais que celui-ci peut être “présent à l’état de traces dans certaines matières premières”. L’UFC-Que Choisir pointe en outre la présence encore plus forte du cadmium dans le chocolat bio et suggère de privilégier les tablettes bio “dont les fèves ne sont pas importées d’Amérique latine”, car le cadmium est très présent naturellement dans certaines zones de production de cette région. L’Anses indiquait début juin à l’AFP qu’elle devrait publier “en fin d’année” ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir “des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française”.