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Dati dans l’arène de l’Assemblée pour défendre la réforme de l’audiovisuel public

Enfin l’épreuve du feu pour Rachida Dati. Les députés débattent à partir de lundi de la réforme de l’audiovisuel public, maintes fois repoussée et dont il n’apparaît pas certain à ce stade qu’elle puisse être votée dans le temps imparti.La ministre de la Culture n’a eu de cesse de soutenir l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), qui prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Lors du passage du texte en commission mi-juin, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), a été exclu du périmètre de la holding, sur proposition du gouvernement. La commission a aussi supprimé tout un pan du texte visant à “préserver la souveraineté audiovisuelle de la France”, avec des dispositions concernant les droits sportifs ou le développement de la radio numérique terrestre.La réforme, si elle aboutissait, serait un des rares trophées dont la ministre pourrait se prévaloir, alors qu’elle ambitionne de ravir la mairie de Paris à la gauche en mars 2026.Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l’audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi, le jugeant “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.”L’audiovisuel public est un enjeu citoyen (…) Il est utile à la démocratie, surtout dans un contexte très facturé avec les ingérences étrangères, les innovations technologiques et les groupes privés qui s’organisent et se structurent. Le statu quo n’est plus possible. Il est urgent de rassembler les forces de l’audiovisuel public”, a de nouveau justifié Mme Dati dans une interview à Challenges lundi.Le Premier ministre François Bayrou a apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Les débats commenceront par l’examen d’une motion de rejet déposée par les écologistes. Si elle est repoussée, la ministre devra affronter une véritable guérilla parlementaire, avec en pointe le député socialiste Emmanuel Grégoire, auteur de plus de 250 amendements, sur les 935 déposés.Peut-être un avant-goût des municipales ? Les militants socialistes parisiens choisissent lundi le candidat qui portera leur couleur, et pourraient désigner M. Grégoire, à moins qu’ils lui préfèrent le dauphin d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud.- “Sérénité des débats” -Face à cette masse d’amendements, il semble peu probable que les débats puissent aller jusqu’au vote, en tout cas dans le temps pour l’instant prévu pour l’examen: lundi et mardi. Mercredi doit commencer l’examen d’un autre texte, sur l’allongement de la durée maximale du maintien en centre de rétention (CRA).”Malgré l’acharnement de Rachida Dati, le gouvernement n’a pas prévu les créneaux suffisants pour examiner le texte en entier”, se réjouit la députée du groupe écologiste et social Sophie Taillé-Polian.Mais Mme Dati reste “déterminée à ce que (les députés) puissent aller jusqu’au vote”, assure la rapporteure du texte, Virginie Duby-Muller (LR). Les débats reprendront si besoin vendredi, a confirmé Matignon à l’AFP.Dans cette bataille parlementaire, la mobilisation de la coalition gouvernementale est incertaine, un député du socle commun confiant un certain malaise. “J’ai l’impression qu’on accélère pour aller dans le mur”, dit cet élu, qui pointe aussi une gestion du dossier par Mme Dati qui n’a pas contribué à la “sérénité des débats”.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+”, c’est-à-dire appartenant à des catégories socioprofessionnelles plutôt aisées.Le RN lui se montre circonspect: on est “plutôt partisan de s’abstenir sur cette réforme”, a affirmé dimanche sur Europe 1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, dont le parti est favorable à une privatisation partielle de l’audiovisuel public.

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Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

Pesticides: la décriée loi Duplomb soumise à des tractations décisives au Parlement

La proposition de loi des sénateurs Duplomb et Menonville sur l’agriculture, décriée par la gauche pour ses mesures sur les pesticides ou les réserves d’eau, passe lundi au filtre d’une réunion de parlementaires qui s’annonce agitée mais décisive pour le cheminement législatif du texte.Le sort du texte qui vise à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” est entre les mains de sept députés et sept sénateurs, lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui a démarré en début d’après-midi au Sénat.Ce petit comité, très majoritairement favorable au texte, tente d’élaborer un compromis sur la proposition de loi d’origine sénatoriale. Portée par Laurent Duplomb (Les Républicains) et Franck Menonville (UDI, centre), l’initiative a été largement approuvée au Sénat, qui penche à droite. Mais à l’Assemblée nationale, les partisans du texte l’ont rejetée d’emblée pour éviter l’examen des milliers d’amendements des Insoumis et des écologistes, invoquant une “obstruction”.Pour le bloc central, la manœuvre présente un avantage: le débat sera tranché à huis clos, dans les couloirs feutrés du Sénat et non dans l’hémicycle agité du Palais Bourbon, privé de majorité.- Acétamipride -Mais elle comporte aussi son lot d’incertitudes, car elle redonne la main aux sénateurs, dont la vision sur certaines mesures irrite plusieurs membres du camp présidentiel. Or en l’absence de texte voté à l’Assemblée nationale, les débats de la CMP repartent de la version du Sénat… Son volet environnemental inquiète. Sa disposition phare: la réintroduction, certes encadrée et à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Autres mesures qui divisent, l’augmentation de l’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, le relèvement des seuils d’autorisation environnementale pour les élevages intensifs, ou encore la facilitation du stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures.Les opposants dénoncent d’importants reculs environnementaux. Après diverses manifestations durant le week-end, plusieurs dizaines de militants, élus, paysans et membres d’ONG se sont rassemblés lundi midi à proximité du Sénat, à l’appel du collectif Nourrir qui s’indigne d’une loi “au service de l’agro-industrie”.”Au scandale sanitaire s’ajoute un scandale démocratique: certains ont tellement honte du débat qu’ils ne peuvent pas regarder les Français dans les yeux et se réfugient dans le huis clos d’une CMP”, s’est insurgée la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. “Nous ne laisserons pas cette loi gravissime passer sans que chacun prenne ses responsabilités”, promet de son côté la députée Insoumise Manon Meunier, qui proposera des amendements en CMP.- “Rien de révolutionnaire” -Tout comme la FNSEA, syndicat agricole leader, le gouvernement “souhaite que ce texte soit adopté parce que c’est un texte d’équilibre. La réintroduction de l’acétamipride, ce n’est pas la réintroduction des pesticides”, a souligné la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, lundi matin sur TF1. “Son rétablissement ne peut se faire que sous de très strictes conditions pour des filières qui aujourd’hui sont en impasse de traitement, mais qui demain, je l’espère, trouveront une solution en biocontrôle ou en en traitement alternatif”, a-t-elle ensuite commenté lors d’un déplacement dans une ferme bio des Yvelines.”Pour moi, ce n’est pas une bonne décision (…) Je trouve contre-productif de réautoriser cette molécule comme si elle était anodine, ce qui n’est pas le cas”, a en revanche déclaré la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, sur Sud Radio lundi, soulignant cependant les “conditions très encadrées” prévues par le texte.Au-delà de l’impératif de réunir au moins huit voix pour sur 14 en CMP, les élus doivent aussi s’assurer que le texte pourra être adopté lors d’un ultime vote dans les deux chambres, le 2 juillet au Sénat puis le 8 à l’Assemblée nationale. “C’est notre double objectif”, assure à l’AFP Franck Menonville. “Notre texte n’a rien de révolutionnaire. Il ne fait que rendre possible ce qui l’est dans l’ensemble des pays européens”.Selon plusieurs sources parlementaires, le volet sur l’acétamipride, auquel les sénateurs tiennent beaucoup, devrait bien être maintenu. En échange, le Sénat pourrait consentir à reculer sur les mesures concernant les compétences de l’Anses, un chiffon rouge notamment pour le MoDem.ama-sb-eg-jul/jmt/tes

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“On étouffe”: la France face à une canicule inédite

Réacteur nucléaire à l’arrêt, écoles fermées, horaires aménagés sur les chantiers: les mesures de précaution se multiplient lundi face à des températures qui grimpent localement jusqu’à 40°C et font suer les Français.”C’est l’horreur: quand on est âgé, on souffre encore plus”, relève Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui a pris l’air tôt le matin, avant de se calfeutrer chez elle.Jusqu’à mardi, 84 départements, où vivent près de 88% des Français, sont en vigilance orange canicule, une ampleur “jamais vue”, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.Partout, sauf au bord de la Manche et des frontières belges, le thermomètre affichera plus de 34°C, et souvent jusqu’à 38°C, selon Météo-France. L’épisode devrait atteindre son “paroxysme” en milieu de semaine, avec des pointes à 41°C et des températures nocturnes au dessus de 20°C.Pour tenter de soulager leurs administrés, les collectivités ont déployé tout un arsenal de mesures: cartes indiquant les endroits climatisés, gratuité des piscines ou des musées, parcs ouverts tard, maraudes pour les sans-abris…Malgré tout, “on étouffe, c’est lourd”, témoigne Clémentine Del Piano, 23 ans, qui travaille dans un kiosque à journaux lyonnais. À 10H00, la température flirtait déjà avec les 30°C dans l’abri en dépit d’un petit climatiseur d’appoint. “Il y a deux ans, une collègue avait fait un malaise à cause de la chaleur”, rappelle la jeune femme.- 200 écoles fermées -“Une vague de chaleur, c’est plusieurs milliers de morts”, a mis en garde Agnès Pannier-Runacher sur Sud Radio, en répétant que les employeurs devaient protéger leurs salariés, notamment en mettant en œuvre des horaires adaptés. Un décret renforçant les obligations des entreprises en cas de canicule sera publié mardi.Le Premier ministre François Bayrou a reporté un déplacement prévu mardi pour suivre la situation au plus près. “La durée, l’extension géographique et l’intensité de cet épisode caniculaire nécessitent une vigilance particulière”, a justifié Matignon.La veille au soir, une réunion interministérielle de crise s’est tenue à Beauvau afin de “repasser toutes les consignes” notamment en matière de “santé”, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.À son issue, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a rappelé les mesures à prendre dans les écoles, pouvant aller jusqu’à l’autorisation de garder les enfants à domicile. Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, font l’objet d’une fermeture partielle ou totale jusqu’à mercredi. “Nous allons nous assurer qu’il y a bien un accueil pour les familles qui en ont besoin”, a-t-elle précisé.- Feux et pollution -Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Outre la santé des Français, elle impacte l’environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages.Ce contexte est propice aux incendies: dans l’Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d’un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes.Dans l’Indre, pour prévenir tout départ de feu, les massifs forestiers sont interdits aux particuliers. Les travaux agricoles, notamment les moissons et la fauche, sont également interdits en plaine lundi après-midi, tout comme les travaux forestiers, selon la préfecture.Une pollution de l’air est également en train de s’installer pour l’ozone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.Face à la hausse de la température de la Garonne, qui assure son refroidissement, le seul réacteur actif de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été mis à l’arrêt dimanche soir.Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal. L’Espagne a enregistré 46°C samedi, un record pour un mois de juin. La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.

“On étouffe”: la France face à une canicule inédite

Réacteur nucléaire à l’arrêt, écoles fermées, horaires aménagés sur les chantiers: les mesures de précaution se multiplient lundi face à des températures qui grimpent localement jusqu’à 40°C et font suer les Français.”C’est l’horreur: quand on est âgé, on souffre encore plus”, relève Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui a pris l’air tôt le matin, avant de se calfeutrer chez elle.Jusqu’à mardi, 84 départements, où vivent près de 88% des Français, sont en vigilance orange canicule, une ampleur “jamais vue”, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.Partout, sauf au bord de la Manche et des frontières belges, le thermomètre affichera plus de 34°C, et souvent jusqu’à 38°C, selon Météo-France. L’épisode devrait atteindre son “paroxysme” en milieu de semaine, avec des pointes à 41°C et des températures nocturnes au dessus de 20°C.Pour tenter de soulager leurs administrés, les collectivités ont déployé tout un arsenal de mesures: cartes indiquant les endroits climatisés, gratuité des piscines ou des musées, parcs ouverts tard, maraudes pour les sans-abris…Malgré tout, “on étouffe, c’est lourd”, témoigne Clémentine Del Piano, 23 ans, qui travaille dans un kiosque à journaux lyonnais. À 10H00, la température flirtait déjà avec les 30°C dans l’abri en dépit d’un petit climatiseur d’appoint. “Il y a deux ans, une collègue avait fait un malaise à cause de la chaleur”, rappelle la jeune femme.- 200 écoles fermées -“Une vague de chaleur, c’est plusieurs milliers de morts”, a mis en garde Agnès Pannier-Runacher sur Sud Radio, en répétant que les employeurs devaient protéger leurs salariés, notamment en mettant en œuvre des horaires adaptés. Un décret renforçant les obligations des entreprises en cas de canicule sera publié mardi.Le Premier ministre François Bayrou a reporté un déplacement prévu mardi pour suivre la situation au plus près. “La durée, l’extension géographique et l’intensité de cet épisode caniculaire nécessitent une vigilance particulière”, a justifié Matignon.La veille au soir, une réunion interministérielle de crise s’est tenue à Beauvau afin de “repasser toutes les consignes” notamment en matière de “santé”, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.À son issue, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a rappelé les mesures à prendre dans les écoles, pouvant aller jusqu’à l’autorisation de garder les enfants à domicile. Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, font l’objet d’une fermeture partielle ou totale jusqu’à mercredi. “Nous allons nous assurer qu’il y a bien un accueil pour les familles qui en ont besoin”, a-t-elle précisé.- Feux et pollution -Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Outre la santé des Français, elle impacte l’environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages.Ce contexte est propice aux incendies: dans l’Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d’un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes.Dans l’Indre, pour prévenir tout départ de feu, les massifs forestiers sont interdits aux particuliers. Les travaux agricoles, notamment les moissons et la fauche, sont également interdits en plaine lundi après-midi, tout comme les travaux forestiers, selon la préfecture.Une pollution de l’air est également en train de s’installer pour l’ozone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.Face à la hausse de la température de la Garonne, qui assure son refroidissement, le seul réacteur actif de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été mis à l’arrêt dimanche soir.Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal. L’Espagne a enregistré 46°C samedi, un record pour un mois de juin. La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.

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Le sud de l’Europe étouffe sous une chaleur sans répit

Températures record en Espagne et au Portugal, “refuges climatiques” en Italie et une canicule d’une ampleur géographique “jamais vue” en France: le sud de l’Europe étouffe lundi sous une chaleur qui s’est abattue pendant le week-end sans perspective de répit immédiat.Samedi déjà, l’Espagne a enregistré une température de 46°C à Huelva, dans le sud du pays, près de la frontière avec le Portugal, un record pour un mois de juin, a confirmé lundi l’agence météorologique nationale (Aemet). Le précédent record historique pour juin remontait à… 1965 à Séville, avec une mesure de 45,2°C.Aucun répit le lendemain en Espagne: “Dimanche a été le 29 juin le plus chaud dans l’ensemble de l’Espagne depuis au moins 1950”, a encore indiqué l’Aemet.Et lundi, l’agence météo espagnole a émis une alerte à la fois pour des “températures extrêmes” mais aussi pour des orages et des tempêtes, comme le Portugal voisin en a déjà connu dimanche. Le mercure va de nouveau dépasser les 40 degrés dans plusieurs régions des deux pays ibériques, en particulier dans la zone frontalière.Au Portugal, le thermomètre a quant à lui atteint dimanche 46,6°C à Mora, une bourgade située à un peu plus d’une centaine de kilomètres à l’est de Lisbonne. Selon les médias locaux, il s’agit également d’un nouveau record pour un mois de juin et le précédent remontait aussi à 1965.- Feux de forêt et coups de chaleur -En Italie, le ministère de la Santé a placé en alerte rouge 17 villes à travers le pays, dont Rome, Milan, Florence et Vérone.”L’Italie connaît une des plus fortes vagues de chaleur de l’été” qui, de surcroît, est marquée par sa durée particulièrement longue, a commenté auprès de l’AFP l’expert Antonio Spano, fondateur du site spécialisé ilmeteo.it.Alors que les pompiers combattaient des feux de forêt dans plusieurs régions, les médias italiens ont rapporté qu’une femme de 77 ans est décédée dimanche, suffoquée par la fumée d’un incendie faisant rage près de chez elle à Potenza, dans le sud du pays.Au Portugal aussi, le risque d’incendie était considéré maximal dans la plupart des zones de forêt, et quelque 160 pompiers tentaient toujours lundi de venir à bout d’un incendie qui s’était déclaré la veille près de Castelo Branco (centre).Après le décès en Espagne samedi de deux personnes travaillant sur la voirie, une femme à Barcelone (nord-est) et un homme à Cordoue (sud), probablement à la suite d’un coup de chaleur, les syndicats ont de leur côté appelé les entreprises à “mettre en place des mesures préventives pour éviter les conséquences des températures élevées sur la santé des travailleurs, en particulier ceux qui exercent leur activité en extérieur”.- L’Angleterre également touchée -La tendance est nette: les vagues de chaleur deviennent plus intenses, plus fréquentes, commencent plus tôt et interviennent plus tard à la fin de l’été sous l’effet du changement climatique.En France, la période scolaire est désormais concernée: le pays avait connu une vague de chaleur inhabituelle en septembre 2023, et c’est aujourd’hui la dernière semaine d’école qui est frappée.Météo-France a placé lundi et mardi 84 départements sur les 95 que compte le pays (hors outre-mer) en vigilance orange, avec des températures qui pourront dépasser localement les 40 degrés, une vague de chaleur appelée à durer au moins jusqu’en milieu de semaine.Une telle extension géographique, “c’est du jamais vu”, a dit dimanche soir à l’AFP la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.Les entreprises ont été appelées à “protéger leurs salariés” et quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, feront l’objet d’une fermeture partielle ou totale lundi, mardi ou mercredi.En Italie, en Espagne et au Portugal, l’année scolaire est déjà terminée et la plupart des transports des grandes villes sont climatisés, contrairement à la majorité des lignes de métro à Paris.Le Royaume-Uni aussi était touché par cette vague de chaleur au premier jour du tournoi de tennis à Wimbledon. Les autorité britanniques ont ainsi lancé une alerte orange dans cinq régions d’Angleterre, dont Londres.burs-tsc/mdm/jpa

Migrants: 9 passeurs condamnés à 7 et 8 ans de prison pour un naufrage mortel dans la Manche

Neuf passeurs kurdes et afghans ont été condamnés lundi à Lille à 7 et 8 ans de prison pour un naufrage qui avait coûté la vie à huit candidats à l’exil dans la Manche en décembre 2022.Trois des prévenus, dont un Afghan en fuite jugé par défaut et désigné par les autres comme le cerveau de toute l’organisation, ont été condamnés à 8 ans de prison. Les six autres ont écopé de 7 ans de prison.Le tribunal est allé un peu plus loin que ce qu’avait demandé le parquet, qui avait requis des peines comprises entre 6 et 8 ans de prison.Ces peines ont été assorties d’amendes individuelles allant de 50.000 à 100.000 euros et d’une interdiction du territoire français pour chacun, à l’issue de leur détention.Les prévenus, sept Afghans et deux Kurdes irakiens, étaient jugés pour “traite d’êtres humains”, “homicide involontaire”, mise en danger d’autrui, ou encore aide au séjour irrégulier.Le tribunal correctionnel de Lille a dit les avoir condamnés en tenant compte de la “gravité des faits” et du “caractère particulier” du contexte de ce naufrage, relevant également que tous les prévenus avaient continué leurs activités illégales après ce désastre.Ce naufrage est l’un des plus meurtriers survenu ces dernières années dans la Manche, après celui qui avait fait 27 morts le 24 novembre 2021 au large de Calais, une affaire qui n’a pas encore été jugée. Un autre naufrage avait provoqué la mort de douze personnes en septembre 2024.L’embarcation clandestine surchargée avait pris la mer à Ambleteuse (Pas-de-Calais) dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, en dépit d’une mer très agitée et glaciale et des craintes de passagers qui ont entendu une détonation, synonyme de crevaison, en gonflant ce canot pneumatique.- “Trafic extrêmement lucratif” -Durant le procès, qui s’est tenu du 16 au 20 juin devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille, l’un des prévenus avait reconnu avoir convoyé, sous la menace selon lui, des migrants depuis le camp de Loon-Plage près de Dunkerque. Un autre était mis en cause pour avoir apporté le moteur du bateau. Deux frères afghans ont été condamnés chacun à 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende pour avoir été les financiers occultes de ce réseau de passeurs.Le pilote du bateau, un mineur sénégalais, a été condamné à neuf ans de prison récemment en Grande-Bretagne, selon le parquet.Un dixième membre présumé de ce réseau de passeurs, détenu en Belgique, sera jugé ultérieurement.Durant le procès, la procureure avait souligné le “trafic extrêmement lucratif” de cette “organisation criminelle”, avec un paiement moyen de 3.500 euros par passager.Elle avait aussi relevé les conditions à haut risque pour un bateau “complètement inadapté à la navigation en haute mer”.Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l’eau à entrer dans l’embarcation. Paniqués, les passagers ont fait ployer le fond du canot et tous se sont retrouvés à l’eau, certains sans gilet de sauvetage, dans une mer à 10-11 degrés.Quatre ont été portés disparus, et quatre autres sont morts, dont un seul a été identifié, un Afghan.En outre, 39 personnes originaires d’Afghanistan, Inde ou Albanie avaient été repêchées in extremis par les secours français et anglais.La plupart des prévenus sont restés impassibles lundi à l’énoncé de leur condamnation, dont ils ont pris connaissance via des interprètes. Ils ont dix jours pour faire appel.

Canicule: la France étouffe, 84 départements en vigilance orange

“C’est l’horreur”: la canicule sévit lundi sur quasiment toute la France, avec des températures qui pourront dépasser localement les 40 degrés et ne devraient pas baisser avant le milieu de la semaine.”Quand on est âgé, on souffre encore plus”, relève Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui dresse ce constat d'”horreur” depuis un banc, où elle est venue respirer tôt avec son mari, avant de se calfeutrer.Jusqu’à mardi, 84 départements, où vivent près de 88% des Français, sont en vigilance orange canicule. Partout, sauf au bord de la Manche et des frontières belges, le thermomètre affichera plus de 34 degrés, et ira souvent jusqu’à 38 degrés, selon Météo France. Une telle extension géographique, c’est “du jamais vu”, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Le record était, depuis le 23 juillet 2019, de 80 départements en alerte canicule simultanément.L’épisode devrait atteindre son “paroxysme” en milieu de semaine, avec des pointes à 41 degrés et “des minimales très élevées, entre 20 et 24°C voire un peu plus très localement”, précise l’organisme météorologique.Numéro vert, cartes indiquant les endroits climatisés, gratuité des piscines ou des musées, parcs ouverts tard: les collectivités déploient un arsenal de mesures pour offrir un répit à leurs administrés.- “Milliers de morts” -Malgré tout, “on étouffe, c’est lourd”, témoigne Clémentine Del Piano, 23 ans, qui travaille dans un kiosque à journaux lyonnais. À 10H00, la température flirte déjà avec les 30 degrés dans l’abri malgré un petit climatiseur d’appoint.”Il y a deux ans, une collègue avait fait un malaise à cause de la chaleur”, rappelle la jeune femme qui n’a comme solution que “s’habiller léger”.”Une vague de chaleur, c’est plusieurs milliers de morts”, a souligné Agnès Pannier-Runacher lundi matin sur Sud Radio, en répétant que les employeurs devaient protéger leurs salariés, notamment en mettant en œuvre des horaires adaptés.La veille au soir, une réunion interministérielle de crise s’est tenue à Beauvau afin de “repasser toutes les consignes” notamment en matière de “santé”, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.À son issue, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a rappelé les mesures à prendre dans les écoles lors de fortes chaleurs, pouvant aller jusqu’à l’autorisation de garder les enfants à domicile. Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, feront l’objet d’une fermeture partielle ou totale jusqu’à mercredi. “Nous allons nous assurer qu’il y a bien un accueil pour les familles qui en ont besoin”, a-t-elle précisé.- Feux et pollution -Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Outre la santé des Français, elle impacte l’environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages.Ce contexte est propice aux incendies: dans l’Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d’un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes.Une pollution de l’air est également en train de s’installer pour l’ozone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal, plusieurs régions sont en alerte rouge où jusqu’à 45°C pourraient être atteints. En Espagne, où deux employés de voirie sont décédés samedi à Barcelone et Cordoue, les syndicats ont rappelé les entreprises à leurs obligations. Les écoles sont pour leur part restées fermées lundi dans tout le pays.La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Canicule: la France étouffe, 84 départements en vigilance orange

“C’est l’horreur”: la canicule sévit lundi sur quasiment toute la France, avec des températures qui pourront dépasser localement les 40 degrés et ne devraient pas baisser avant le milieu de la semaine.”Quand on est âgé, on souffre encore plus”, relève Christiane, une Lyonnaise de 84 ans, qui dresse ce constat d'”horreur” depuis un banc, où elle est venue respirer tôt avec son mari, avant de se calfeutrer.Jusqu’à mardi, 84 départements, où vivent près de 88% des Français, sont en vigilance orange canicule. Partout, sauf au bord de la Manche et des frontières belges, le thermomètre affichera plus de 34 degrés, et ira souvent jusqu’à 38 degrés, selon Météo France. Une telle extension géographique, c’est “du jamais vu”, selon la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Le record était, depuis le 23 juillet 2019, de 80 départements en alerte canicule simultanément.L’épisode devrait atteindre son “paroxysme” en milieu de semaine, avec des pointes à 41 degrés et “des minimales très élevées, entre 20 et 24°C voire un peu plus très localement”, précise l’organisme météorologique.Numéro vert, cartes indiquant les endroits climatisés, gratuité des piscines ou des musées, parcs ouverts tard: les collectivités déploient un arsenal de mesures pour offrir un répit à leurs administrés.- “Milliers de morts” -Malgré tout, “on étouffe, c’est lourd”, témoigne Clémentine Del Piano, 23 ans, qui travaille dans un kiosque à journaux lyonnais. À 10H00, la température flirte déjà avec les 30 degrés dans l’abri malgré un petit climatiseur d’appoint.”Il y a deux ans, une collègue avait fait un malaise à cause de la chaleur”, rappelle la jeune femme qui n’a comme solution que “s’habiller léger”.”Une vague de chaleur, c’est plusieurs milliers de morts”, a souligné Agnès Pannier-Runacher lundi matin sur Sud Radio, en répétant que les employeurs devaient protéger leurs salariés, notamment en mettant en œuvre des horaires adaptés.La veille au soir, une réunion interministérielle de crise s’est tenue à Beauvau afin de “repasser toutes les consignes” notamment en matière de “santé”, selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.À son issue, la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a rappelé les mesures à prendre dans les écoles lors de fortes chaleurs, pouvant aller jusqu’à l’autorisation de garder les enfants à domicile. Quelque 200 écoles publiques, sur 45.000, feront l’objet d’une fermeture partielle ou totale jusqu’à mercredi. “Nous allons nous assurer qu’il y a bien un accueil pour les familles qui en ont besoin”, a-t-elle précisé.- Feux et pollution -Cette 50e vague de chaleur nationale recensée depuis 1947, la 33e du 21e siècle, s’inscrit dans un contexte de changement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.Outre la santé des Français, elle impacte l’environnement: 26 départements sont lundi en vigilance pour la sécheresse, et 10 au niveau de crise, entraînant des restrictions importantes des usages.Ce contexte est propice aux incendies: dans l’Aude, 400 hectares de forêt ont brûlé dans le massif des Corbières en raison d’un barbecue mal éteint. Plus de 600 pompiers ont dû être déployés pour maîtriser les flammes.Une pollution de l’air est également en train de s’installer pour l’ozone, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes ou sur les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Des restrictions de circulation ont été décidées en Ile-de-France.Cette vague de chaleur concerne tout le sud de l’Europe, de l’Italie au Portugal, plusieurs régions sont en alerte rouge où jusqu’à 45°C pourraient être atteints. En Espagne, où deux employés de voirie sont décédés samedi à Barcelone et Cordoue, les syndicats ont rappelé les entreprises à leurs obligations. Les écoles sont pour leur part restées fermées lundi dans tout le pays.La cause de ce nouveau pic est un dôme de chaleur: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêchant l’entrée de perturbations tout en le réchauffant progressivement.