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Alcaraz survives scare, Sabalenka cruises on Wimbledon’s hottest opening day

Carlos Alcaraz survived a major scare in his Wimbledon opener while Aryna Sabalenka kept her cool to cruise into the second round on the hottest opening day in the tournament’s history.Temperatures at the All England Club on Monday topped 32 degrees Celsius (89.6 Fahrenheit), surpassing the previous record for the start of the tournament of …

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Audiovisuel public: le texte rejeté dès l’entame des débats à l’Assemblée

Les députés ont rejeté dès le début des débats lundi la réforme de l’audiovisuel public, énième péripétie pour un texte au parcours chaotique, rejeté par les salariés concernés, mais que la ministre de la Culture Rachida Dati continue à défendre bec et ongles.La proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Les députés de gauche, rejoints de manière inattendue par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social, face aux bancs clairsemés de la coalition gouvernementale.Les représentants des groupes de gauche se sont réjouis à l’unisson de ce vote. “C’est un immense revers pour Rachida Dati et elle le mérite, parce que sa réforme était mal préparée”, s’est félicité le député PS Emmanuel Grégoire, qui ambitionne d’affronter Mme Dati à Paris lors des élections municipales de mars 2026.”La gauche ne voulait pas débattre. C’est une étape franchie. Le texte ira plus vite au Sénat”, a commenté le cabinet de la ministre auprès de l’AFP.La chambre haute pourrait examiner le texte dès la semaine prochaine selon une source parlementaire. Une source gouvernementale assure, de son côté, que “ce n’est pas arbitré”. Le Premier ministre François Bayrou avait apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Face à la presse, comme dans l’hémicycle, Mme Dati a défendu une réforme qu’elle porte à bout de bras depuis des mois, et qui serait l’un des rares trophées dont elle puisse se prévaloir rue de Valois.”Il nous faut un chef d’orchestre, sortir du fonctionnement en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique, une stratégie cohérente et coordonnée”, a-t-elle dit.- “Gâchis” -Pour le RN, le vote de la motion était une manière d’abréger les débats, alors que près de 1.300 amendements avaient été déposés, principalement par la gauche. “Il y en a marre de voir la gauche faire de l’obstruction systématique sur quasiment tous les textes dans l’hémicycle”, a expliqué à la presse le député RN Philippe Ballard.Le député du groupe MoDem Erwan Balanant a lui regretté un “gâchis démocratique” et un “gâchis pour l’audiovisuel”, alors même que son groupe avait des “réticences” sur le texte.Ce rejet signe-t-il une défaite personnelle pour la ministre, accusée d’avoir contribué à tendre les débats ces derniers mois ?”Dati a été trop violente ces dernières semaines. Elle s’est mis à dos beaucoup de députés centristes qui ne veulent plus lui offrir une victoire politique”, a décrypté lundi une source au sein de l’audiovisuel public.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+” (membres de catégories socioprofessionnelles favorisées).Dans l’hémicycle, Mme Dati a dénoncé les “violentes attaques contre (sa) personne”. “Cette réforme n’est pas la réforme de Rachida Dati”, c’est une réforme “dans l’intérêt évidemment de l’ensemble des Français”, a-t-elle soutenu.Un point de vue combattu par les syndicats des médias concernés. Une grève illimitée a démarré jeudi à Radio France pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à ce projet de réforme, que les syndicats jugent “extrêmement dangereux” tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe.A France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction a compté 15% de grévistes au cours de la journée.Plusieurs centaines de salariés s’étaient rassemblées lundi à la mi-journée à proximité du ministère de la Culture, scandant “Rachida Dati démission”.

Paris “regrette vivement” la condamnation d’un journaliste français en Algérie

La France a déploré lundi “la lourde condamnation” d’un journaliste français en Algérie, réaffirmant son attachement à la liberté de la presse sans toutefois appeler Alger à le faire libérer dans un contexte de crise exacerbée entre les deux pays.La condamnation de ce journaliste, dans une affaire qui n’avait jusque-là pas été rendue publique, intervient alors que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, dont la détention en Algérie constitue un des éléments de la crise entre Paris et Alger, attend mardi le jugement de son procès en appel.”La France regrette vivement la lourde condamnation à une peine de sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes”, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué publié au lendemain de la révélation de cette affaire par Reporters sans frontières (RSF) et son employeur, le groupe So Press, qui ont dénoncé une sanction “injuste”.Sa défense a déposé lundi un recours en appel, a affirmé à l’AFP son avocat Salah Brahimi.Le Quai d’Orsay a assuré suivre “de près” la situation du journaliste “depuis son arrestation en Algérie en mai 2024” et “lui a apporté aide et protection consulaire tout au long de son contrôle judiciaire”. “L’ensemble des services demeurent mobilisés pour lui porter assistance et sont en contact régulier avec lui, ses proches et ses conseils”, a-t-il ajouté.Journaliste indépendant spécialiste du football, coauteur d’un livre sur “l’esclavage moderne” des joueurs africains qui émigrent dans l’espoir d’une vie meilleure, Christophe Gleizes écrivait depuis une dizaine d’années pour deux magazines du groupe, “So Foot” et le généraliste “Society”.Il est “reconnu pour toujours travailler sans arrière-pensée politique, ses enquêtes et interviews le prouvent”, a déclaré à l’AFP Franck Annese, fondateur de So Press. Il s’agit d’une condamnation “injuste” que “personne ne pouvait envisager”, selon lui.Christophe Gleizes s’était rendu en Algérie pour un sujet sur l’un des plus gros clubs du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à l’est d’Alger.Arrêté le 28 mai 2024 puis placé sous contrôle judiciaire pendant 13 mois avec interdiction de quitter le territoire, il a été condamné dimanche, notamment pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”, selon l’ONG de défense de la presse RSF.La justice lui reproche d’avoir été en contact avec un dirigeant de la JS Kabylie, par ailleurs responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021.  Ses soutiens rétorquent que seul un des trois échanges a eu lieu après cette classification et qu’il était motivé par la préparation du reportage sur la JSK.- Tout mettre en oeuvre -Cette condamnation intervient dans un contexte de crise diplomatique aiguë entre l’Algérie et la France l’ex-puissance colonisatrice, marquée par des expulsions de diplomates de part et d’autre ainsi qu’un gel de toutes les coopérations en particulier migratoire et judiciaire.La brouille a éclaté l’été dernier après la reconnaissance par le président français Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie “sous souveraineté marocaine” pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis 50 ans le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.La situation s’est envenimée avec l’arrestation à la mi-novembre de Boualem Sansal, accusé d’avoir porté atteinte “à l’unité nationale” dans des déclarations en France, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Après une condamnation à cinq ans de prison en première instance, le jugement en appel doit être annoncé mardi.Au printemps, les deux pays avaient repris langue brièvement avant de retomber dans la crise diplomatique.Selon des sources judiciaires contactées dimanche par l’AFP en Algérie, le journaliste a été conduit directement à la prison de Tizi Ouzou après sa condamnation. Un procès en appel n’aura pas lieu avant la prochaine session criminelle qui s’ouvrira en octobre, selon ces sources.”Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement, pour que la justice l’emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction”, a pour sa part plaidé Franck Annese.

Sur la Manche, le ballet de canots-taxis venant chercher des migrants

En quelques heures lundi matin, cinq canots chargés de dizaines de migrants ont pris la direction de l’Angleterre depuis les plages d’Hardelot et d’Equihen (Pas-de-Calais), à l’issue d’un ballet complexe et parfois chaotique avec gendarmes et secours, a constaté un photographe de l’AFP.A l’aube d’une journée brûlante et à la faveur de conditions météorologiques propices, de nombreux migrants tentent la traversée vers l’Angleterre lundi matin, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Vers 4H00 du matin, alors qu’il fait encore nuit, un groupe d’une vingtaine de migrants prend la mer depuis la plage d’Equihen, au sud de Boulogne-sur-Mer. Seuls quatre d’entre eux portent des gilets de sauvetage. Leur canot est peu chargé au regard des habitudes des passeurs dans la Manche. Peut-être servira-t-il de “taxi-boat”, en allant récupérer plus loin sur le littoral d’autres exilés. Vers 6H00, un autre groupe se met à arpenter le sable dans l’attente de son taxi-boat.Et justement, peu après, quatre autres canots viennent simultanément chercher des candidats à la dangereuse traversée sur cette plage et celle, voisine, de la station balnéaire huppée d’Hardelot, parfois sous les yeux de touristes en short et de riverains promenant leurs chiens.Des migrants se ruent éperdument vers la mer. Certains sont repoussés dans les dunes par des gendarmes qui bloquent les entrées et sorties des dunes vers la plage.  Des familles avec des enfants sur les épaules ont atteint l’eau mais elles peinent à monter dans un des canots, de l’eau jusqu’au cou. Elles finissent par renoncer, sous les yeux des gendarmes qui leur demandent de revenir vers le rivage.En faisant arriver les canots par la mer pour récupérer les migrants, les passeurs espèrent éviter les forces de l’ordre déployées à terre où elles crèvent parfois les embarcations sur la plage.Deux des canots arrivés simultanément s’échangent ce matin-là des passagers en mer.Sur l’un des canots, l’embarquement des passagers, particulièrement difficile, s’étire sur une heure et demie. Un jetski des pompiers et un canot de la gendarmerie maritime tournent autour de l’embarcation, vérifiant que ce moment à risque ne tourne pas au drame. Dix-sept personnes sont mortes en tentant de rallier l’Angleterre par la mer depuis le début de l’année, selon le ministère de l’Intérieur. L’année 2024, tristement record, avait connu 78 décès de ce type. Sur le sable, d’autres gendarmes surveillent la scène, sans entrer dans l’eau – une stratégie qui pourrait évoluer.Des images diffusées sur les réseaux sociaux ces dernières semaines montrent que les forces de l’ordre interviennent parfois jusque dans les premiers mètres en mer. Paris envisage, sous la pression de Londres, de modifier la doctrine d’intervention des policiers et gendarmes en mer afin de pouvoir intercepter les taxi-boats jusqu’à 300 mètres des côtes.Actuellement, conformément au droit international de la mer, une fois qu’une embarcation est à l’eau, les autorités ne font que du sauvetage.Un peu plus tard ce matin-là, des bénévoles de l’association Opal’exil distribuent sur la plage vêtements et boissons aux migrants qui ont échoué à monter dans les canots.Malgré les tragédies répétées et le démantèlement de filières – neuf passeurs afghans et kurdes ont été condamnés lundi matin à Lille – les traversées clandestines ne fléchissent pas. Plus de 18.500 personnes sont arrivées en Angleterre à bord de “small boats” depuis le 1er janvier, selon des chiffres officiels britanniques. C’est un chiffre inédit à ce stade de l’année et 6.000 de plus que sur les six premiers mois de l’année 2022, année record en la matière depuis l’apparition des traversées par “small boats” en 2018.

Peace deal with Rwanda opens way to ‘new era’, says DR Congo president

A peace deal between the Democratic Republic of Congo and Rwanda aimed at ending decades of conflict in eastern DRC paves the way for “a new era of stability”, Congolese President Felix Tshisekedi said Monday.Rich in natural resources, especially lucrative minerals, the vast DRC’s east has been plagued by deadly violence that has ravaged the …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Banquet paysan” devant le Sénat pour dire “non à la loi Duplomb”

“La catastrophe est déjà là, n’en rajoutez pas!” lance un jeune agriculteur venu participer au “banquet paysan” dressé près du Sénat pour dire “non à la loi Duplomb”, un texte en discussion au Parlement décrié par les défenseurs de la transition agro-écologique.Cette proposition de loi (PPL), portée par le sénateur de droite Laurent Duplomb, vise à “lever les contraintes” du métier d’agriculteur, notamment en permettant un stockage accru de l’eau ou la réintroduction en France d’un pesticide néonicotinoïde, très toxique pour les pollinisateurs.”Cette PPL, c’est la liste au père Noël de l’agro-industrie”: “plus de pesticides”, “plus de mégabassines”, “la remise en cause de l'(agence sanitaire) Anses”…, énumère Lorine Azoulai, coprésidente du collectif Nourrir, qui mobilise depuis trois jours partout en France contre ce texte.Voté au Sénat puis renvoyé en commission mixte paritaire avant son examen à l’Assemblée, le texte franchit toutes les “lignes rouges” pour les associations environnementales, élus de gauche et une partie des agriculteurs qui estiment que ses dispositions ne feront “que retarder la transition agro-écologique”.”On est contre ce texte. Même remanié. Rien ne pourra améliorer cette copie dangereuse qui va contre le sens de l’histoire”, a martelé Lorine Azoulai, suscitant les applaudissements nourris des quelques centaines de personnes réunies — 500 selon les organisateurs.Sous les arbres ou les chapiteaux de la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, de grandes tables sont dressées: on y coupe des légumes et des fruits apportés par les producteurs, on prépare des saucisses pour les grillades, on sert un peu de bière et beaucoup d’eau.- “Intérêt général” -François Dugrain, maraîcher dans l’Aisne, a apporté brocolis, salades et carottes. “On n’est pas contre le stockage de l’eau, moi-même je stocke un peu d’eau pour mes légumes. Mais il faut partager, le faire à l’échelle locale, sans détruire le milieu”, plaide-t-il.”On doit prioriser les cultures, comme les fruits et légumes, qu’on importe à 50%, et aussi pour l’abreuvement des animaux. Mais aujourd’hui, la politique, c’est premier arrivé, premier servi. Il n’y a aucune vision stratégique sur la gestion de cette ressource”, renchérit Thomas Gibert, un des porte-parole de la Confédération paysanne.La chaleur de juin est si intense que les moissons d’orge, les premières céréales récoltées avant le blé, ont trois semaines d’avance en France.Devant le Sénat, ils sont venus nombreux questionner “au nom de l’intérêt général”: “Il y a quand même des villes entières qui se retrouvent l’été sans eau pendant qu’on arrose du maïs qui sert à l’agro-industrie”, souligne Fanny Métrat, éleveuse en Ardèche et porte-parole de la Confédération paysanne.”Duplomd dans l’aile” ou “Duplomb, la culture du désastre”: tendues à bout de bras, les pancartes disent la peur d’un “nouveau coup” porté à la biodiversité et “la destruction du vivant”.”En facilitant le déclassement des zones humides, ce texte fragilise des milieux qui fonctionnent comme des éponges” pour atténuer les inondations et sont des “réserves de biodiversité”, souligne Jean-François Magne, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).”Quarante pour cent des oiseaux des plaines agricoles ont disparu ces 20 dernières années”, rappelle-t-il, citant le moineau friquet, l’alouette ou la fauvette.Une hécatombe largement attribuée aux pesticides. Un apiculteur est venu raconter “les ravages des néonicotinoïdes” — dont l’insecticide acétamipride que le texte veut de nouveau autoriser en France — sur les colonies d’abeilles.Un céréalier, passé en agriculture bio, dresse un triste constat: “Je bois tous les jours dans mon eau des pesticides que j’utilisais il y a encore dix ans. C’est maintenant qu’il faut agir”, lance-t-il, avant de dénoncer les coups de rabot sur le budget de l’agriculture bio.A la tribune, Fanny Métrat vient dénoncer “le mythe de l’unité paysanne”. Ce texte est “fait sur mesure pour la FNSEA” (premier syndicat) et “ne parle qu’à une minorité”, dit-elle, notant que “le relèvement des seuils” pour les bâtiments d’élevage ne concernant que “2% des fermes d’élevage”.L’hiver dernier, “quand on est descendus dans la rue, tous syndicats confondus, ce qu’on demandait, c’était un revenu digne pour toutes et tous”, rappelle-t-elle. 

“Banquet paysan” devant le Sénat pour dire “non à la loi Duplomb”

“La catastrophe est déjà là, n’en rajoutez pas!” lance un jeune agriculteur venu participer au “banquet paysan” dressé près du Sénat pour dire “non à la loi Duplomb”, un texte en discussion au Parlement décrié par les défenseurs de la transition agro-écologique.Cette proposition de loi (PPL), portée par le sénateur de droite Laurent Duplomb, vise à “lever les contraintes” du métier d’agriculteur, notamment en permettant un stockage accru de l’eau ou la réintroduction en France d’un pesticide néonicotinoïde, très toxique pour les pollinisateurs.”Cette PPL, c’est la liste au père Noël de l’agro-industrie”: “plus de pesticides”, “plus de mégabassines”, “la remise en cause de l'(agence sanitaire) Anses”…, énumère Lorine Azoulai, coprésidente du collectif Nourrir, qui mobilise depuis trois jours partout en France contre ce texte.Voté au Sénat puis renvoyé en commission mixte paritaire avant son examen à l’Assemblée, le texte franchit toutes les “lignes rouges” pour les associations environnementales, élus de gauche et une partie des agriculteurs qui estiment que ses dispositions ne feront “que retarder la transition agro-écologique”.”On est contre ce texte. Même remanié. Rien ne pourra améliorer cette copie dangereuse qui va contre le sens de l’histoire”, a martelé Lorine Azoulai, suscitant les applaudissements nourris des quelques centaines de personnes réunies — 500 selon les organisateurs.Sous les arbres ou les chapiteaux de la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, de grandes tables sont dressées: on y coupe des légumes et des fruits apportés par les producteurs, on prépare des saucisses pour les grillades, on sert un peu de bière et beaucoup d’eau.- “Intérêt général” -François Dugrain, maraîcher dans l’Aisne, a apporté brocolis, salades et carottes. “On n’est pas contre le stockage de l’eau, moi-même je stocke un peu d’eau pour mes légumes. Mais il faut partager, le faire à l’échelle locale, sans détruire le milieu”, plaide-t-il.”On doit prioriser les cultures, comme les fruits et légumes, qu’on importe à 50%, et aussi pour l’abreuvement des animaux. Mais aujourd’hui, la politique, c’est premier arrivé, premier servi. Il n’y a aucune vision stratégique sur la gestion de cette ressource”, renchérit Thomas Gibert, un des porte-parole de la Confédération paysanne.La chaleur de juin est si intense que les moissons d’orge, les premières céréales récoltées avant le blé, ont trois semaines d’avance en France.Devant le Sénat, ils sont venus nombreux questionner “au nom de l’intérêt général”: “Il y a quand même des villes entières qui se retrouvent l’été sans eau pendant qu’on arrose du maïs qui sert à l’agro-industrie”, souligne Fanny Métrat, éleveuse en Ardèche et porte-parole de la Confédération paysanne.”Duplomd dans l’aile” ou “Duplomb, la culture du désastre”: tendues à bout de bras, les pancartes disent la peur d’un “nouveau coup” porté à la biodiversité et “la destruction du vivant”.”En facilitant le déclassement des zones humides, ce texte fragilise des milieux qui fonctionnent comme des éponges” pour atténuer les inondations et sont des “réserves de biodiversité”, souligne Jean-François Magne, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).”Quarante pour cent des oiseaux des plaines agricoles ont disparu ces 20 dernières années”, rappelle-t-il, citant le moineau friquet, l’alouette ou la fauvette.Une hécatombe largement attribuée aux pesticides. Un apiculteur est venu raconter “les ravages des néonicotinoïdes” — dont l’insecticide acétamipride que le texte veut de nouveau autoriser en France — sur les colonies d’abeilles.Un céréalier, passé en agriculture bio, dresse un triste constat: “Je bois tous les jours dans mon eau des pesticides que j’utilisais il y a encore dix ans. C’est maintenant qu’il faut agir”, lance-t-il, avant de dénoncer les coups de rabot sur le budget de l’agriculture bio.A la tribune, Fanny Métrat vient dénoncer “le mythe de l’unité paysanne”. Ce texte est “fait sur mesure pour la FNSEA” (premier syndicat) et “ne parle qu’à une minorité”, dit-elle, notant que “le relèvement des seuils” pour les bâtiments d’élevage ne concernant que “2% des fermes d’élevage”.L’hiver dernier, “quand on est descendus dans la rue, tous syndicats confondus, ce qu’on demandait, c’était un revenu digne pour toutes et tous”, rappelle-t-elle. 

Un haut magistrat lance un cri d’alarme sur l’engorgement de la justice criminelle

La justice est “sur le point de ne plus pouvoir juger” les affaires tant elle est engorgée, a averti lundi le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence, Franck Rastoul, lors du lancement à Paris d’une concertation avec divers acteurs pour raccourcir les délais de jugement en matière criminelle.”Je crois que nous vivons aujourd’hui, magistrats, avocats, un basculement comme nous n’en avons jamais connu”, a déclaré M. Rastoul, qui a participé à un groupe de travail ayant remis en mars dernier au ministère de la Justice un rapport sur l’audiencement, c’est-à-dire l’organisation des procès.”Aujourd’hui, nous en sommes à un stade où nous sommes sur le point de ne plus pouvoir juger”, a-t-il ajouté.”Nous avons la conviction forte qu’il faut bien sûr des moyens” mais aussi “revoir notre organisation”, a indiqué le haut magistrat.Il a estimé qu’il fallait “préserver les cours criminelles départementales”, mais s’est demandé s’il était “raisonnable” de “mobiliser cinq magistrats professionnels” pour ces cours, et proposé d’introduire “deux citoyens qualifiés” comme assesseurs.Issues de la réforme de la justice de 2019 de Nicole Belloubet, ces juridictions visaient à répondre à l’engorgement des cours d’assises et à raccourcir les délais de jugement.Composées de cinq magistrats professionnels, mais sans jurés tirés au sort, les cours criminelles départementales jugent en première instance des crimes punis de quinze ou vingt ans de réclusion, majoritairement des viols. Après une période d’expérimentation dans une quinzaine de départements, elles ont été généralisées au 1er janvier 2023 par le successeur de Mme Belloubet, Eric Dupond-Moretti.Mais elles n’ont pas eu l’effet escompté et ont au contraire contribué un peu plus à l’engorgement de la justice.M. Rastoul, qui avait déjà lancé un “SOS judiciaire” en janvier, mettant en garde contre “l’embolie judiciaire”, a également appelé à “simplifier, décomplexifier le code de procédure pénale”.Parmi les autres pistes examinées, celle d’un plaider-coupable en matière criminelle, qui permettrait de désengorger les cours d’assises et cours criminelles, et réduire les très longs délais de tenue des procès.Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a indiqué à la presse qu’il souhaitait “être prêt à la mi-août” pour présenter en septembre un projet de loi qui comportera une dizaine d’articles, dont certains destinés à répondre à cette question de l’engorgement.

Entre surpopulation et canicule, les prisons suffoquent

Les prisons françaises, souvent vétustes et inadaptées au changement climatique, suffoquent, la canicule constituant avec la surpopulation endémique un cocktail explosif, s’inquiètent lundi des syndicats. Le plan canicule est appliqué depuis “la fin de semaine dernière” dans “l’ensemble des prisons françaises”, selon le ministère de la Justice. Mais ce plan “ne résout pas la vraie question: la surpopulation” avec des détenus parfois à quatre par cellule, estime Jean-François Fogliarino, secrétaire général du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT).”On sait gérer la canicule, la surpopulation moins. La situation est invivable”, dit-il, en particulier dans “les maisons d’arrêt en centre-ville qui ne sont pas équipées en clim” et où “c’est encore pire” d’être deux ou trois par cellule à dormir entassé sur des matelas.”La surpopulation carcérale rend tout plus compliqué, tout est embolisé, tout est plus lent”, ajoute-t-il. “Le manque de personnel, la conjonction de la surpopulation et de la canicule est un cocktail très détonnant”, résume Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa Justice. Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, au 1er juin 2025, 84.447 personnes, un record, étaient détenues pour 62.566 places, soit une densité carcérale globale de 135%. La densité carcérale dépassait même les 200% dans 23 établissements ou quartiers pénitentiaires.Au total, l’administration pénitentiaire “recense, en surface de plancher, 3,5 millions de m² sur 387 sites”. Or, ce patrimoine est “très hétérogène”, dit-elle, notamment en termes d’architecture et de période de construction, ce qui la rend “vulnérable au changement climatique”. La chaleur “exacerbe les frustrations et les tensions existantes” et donc “il faut faire en sorte de déminer le terrain pour éviter que les choses dégénèrent plus que d’habitude”, commente auprès de l’AFP M. Fonck. Selon lui, le nombre d’incidents et d’agressions a augmenté depuis le début de la vague de fortes chaleurs.  Du côté du personnel, les conditions de travail s’aggravent du fait des uniformes, des gilets pare-lames et de la difficulté selon les établissements à trouver des points d’eau. Pour tenter de soulager les difficultés, l’administration pénitentiaire active plusieurs leviers. Parmi eux un “accès à la douche favorisé, au-delà du nombre de douches hebdomadaires prévu par la réglementation, en fonction des emplois du temps de journée et de la configuration des locaux”.Elle prévoit aussi de “décaler les horaires de promenades et séances de sport en début de matinée et en fin d’après-midi dans la mesure du possible”.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui devait s’entretenir lundi en fin de journée avec les directeurs de prisons et le directeur de l’administration pénitentiaire, a indiqué que l’une des pistes était de transférer des détenus “qui sont aujourd’hui dans des lieux sursaturés”, dans le Sud-Ouest par exemple, vers un “endroit où il y a moins de saturation”, comme le Grand Est.”Il y a plusieurs centaines de personnes qui sont concernées (par ces transferts) depuis jeudi”, a-t-il déclaré à la presse.

Migrants: prison ferme pour neuf passeurs jugés pour un naufrage mortel dans la Manche

Neuf passeurs, afghans pour la plupart, ont été condamnés lundi à Lille à sept et huit ans de prison pour un naufrage qui a coûté la vie à huit candidats à l’exil dans la Manche en décembre 2022.Trois des prévenus, dont un Afghan en fuite jugé par défaut et désigné par les autres comme le cerveau de toute l’organisation, ont été condamnés à huit ans de prison. Les six autres ont été condamnés à sept ans.Le tribunal est allé légèrement au-delà des peines demandées par le parquet, qui avait requis de six à huit ans d’emprisonnement.Ces peines ont été assorties d’amendes individuelles allant de 50.000 à 100.000 euros et d’une interdiction du territoire français pour chacun, à l’issue de leur détention.Les prévenus, sept Afghans et deux Kurdes irakiens, ont été jugés du 16 au 20 juin devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille pour “traite d’êtres humains”, “homicide involontaire”, “mise en danger d’autrui” ou encore “aide au séjour irrégulier”.Le tribunal les a condamnés en tenant compte de la “gravité des faits”, relevant que tous les prévenus ont continué leurs activités illégales après ce désastre.Ce naufrage est l’un des plus meurtriers survenu ces dernières années dans la Manche, après celui qui a fait 27 morts le 24 novembre 2021 au large de Calais, une affaire qui n’a pas encore été jugée. En septembre 2024, deux autres naufrages ont fait 20 morts au total.Dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le bateau avait embarqué autour de 47 personnes, près de trois fois ce qu’il pouvait supporter.L’embarcation était partie d’Ambleteuse (Pas-de-Calais) malgré une mer très agitée et glaciale, et en dépit du fait que certains passagers avaient entendu une détonation, synonyme de crevaison, en gonflant le canot avant le départ.- “Extrêmement lucratif” -Me Dorothée Assaga défendait un Afghan de 21 ans condamné lundi à sept ans, qui a reconnu avoir convoyé des migrants depuis le camp de Loon-Plage près de Dunkerque. Il a affirmé avoir agi sous la menace et “aidé au passage” mais “son objectif premier, comme la plupart des prévenus, c’est de se rendre en Grande-Bretagne, puis finalement il s’est retrouvé dans cet engrenage”, a souligné son avocate.Il y a une “difficulté dans ce type de procédure, ce que j’appelle des procès de masse, (qui) consiste en réalité à tenir pour acquis un certain nombre de points qui pour la défense doivent être discutés”, a estimé Me Cherifa Benmouffok, l’avocate d’un Kurde irakien considéré comme le numéro trois du réseau, condamné à huit ans de prison.Deux frères afghans, considérés par la justice comme les financiers occultes du réseau, ont été condamnés à sept ans de prison et à 100.000 euros d’amende chacun.Le barreur du canot, un mineur sénégalais, a été condamné à neuf ans de prison en Grande-Bretagne, selon le parquet. Un dixième membre présumé du réseau, détenu en Belgique, sera jugé ultérieurement.Au procès, la procureure avait pointé un “trafic extrêmement lucratif”, avec un paiement moyen de 3.500 euros par passager, pour une place sur un bateau “complètement inadapté à la navigation en haute mer”.Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l’eau à entrer dans l’embarcation. Paniqués, les passagers ont fait ployer le fond du canot et tous se sont retrouvés à l’eau, certains sans gilet de sauvetage, dans une mer à 10-11°C.Quatre ont été portés disparus, quatre sont morts, dont un seul a été identifié, un Afghan.En outre, 39 personnes originaires d’Afghanistan, Inde ou Albanie ont été repêchées in extremis par les secours français et anglais.Les plupart des prévenus sont restés impassibles à l’énoncé de leur condamnation, dont ils ont pris connaissance via des interprètes. Ils ont dix jours pour faire appel.”On peut couper les têtes de réseaux de passage. Ça ne suffit pas”, a réagi auprès de l’AFP Charlotte Kwantes, une porte-parole d’Utopia 56, une association de soutien aux migrants appelée par des passagers la nuit du naufrage.Avec ce genre de procès, “l’attention est surdéployée sur les organisateurs de ces passages et se détourne des causes structurelles”, selon Mme Kwantes. Mais ces réseaux, ces drames “sont les symptômes des politiques migratoires et la gestion des frontières organisée par l’UE”. “Si les gouvernements ne souhaitent pas trouver de vraies solutions, il n’y a qu’à continuer comme cela”, a-t-elle encore estimé.