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Comme d’autres postes européennes, La Poste suspend l’envoi de colis vers les Etats-Unis

Face au durcissement des règles douanières américaines, plusieurs postes européennes annoncent la suspension des envois de colis outre-atlantique, comme La Poste, “faute d’informations complémentaires sur les conditions techniques d’envoi”, a déclaré un responsable du groupe français à l’AFP. Dès lundi, en dehors des envois via Chronopost ou de cadeaux entre particuliers de moins de 100 euros, pas concernés par ces taxes, La Poste ne prendra pas les colis vers les Etats-Unis.”Faute d’informations complémentaires sur les conditions techniques d’envoi des colis vers les Etat-Unis, de la part de la douane américaine, nous n’avons d’autre choix que de suspendre temporairement ces envois”, a justifié un responsable de l’entreprise auprès de l’AFP.”Malgré des discussions avec les services de la douane américaine, aucun délai n’a été accordé aux opérateurs postaux pour s’organiser et assurer les développements informatiques nécessaires à la mise en conformité avec les nouvelles règles fixées”, déplore encore La Poste dans un communiqué vendredi.D’autres postes européennes ont déjà pris le pli, comme BPost (la poste belge), Correos (la poste espagnole), PostNord (le réseau suédo-danois), Deutsche Post (la poste allemande), ou encore Austrian Post (la poste autrichienne), a énuméré le groupe public français.Et le mouvement pourrait s’étendre puisque PostEurop, l’organisme qui réunit les 51 acteurs postaux européens en charge du service universel postal, a alerté le 19 août dans un communiqué sur un risque de suspension au niveau européen. La nouvelle réglementation américaine “qui suit une approche différente de celles fournies à l’échelle mondiale par l’Union postale universelle” aura “un impact significatif sur toutes les entreprises postales du monde entier et leurs clients qui expédient des envois via les réseaux postaux vers le service postal américain”, selon eux.Si aucune “solution” n’est trouvée “avant l’entrée en vigueur de la réglementation le 29 août 2025, les membres de PostEurop, en accord avec les autorités nationales compétentes, pourraient être contraints de restreindre temporairement ou de suspendre l’expédition de marchandises via les réseaux postaux vers les États-Unis”, ont-ils averti.Fin juillet, l’administration Trump a annoncé mettre fin à l’exemption de taxes sur les petits colis entrant aux Etats-Unis à compter du 29 août.Washington taxera les livraisons postales – d’une valeur inférieure à 800 dollars – au même niveau que les autres produits provenant de l’UE, soit à 15%, selon l’accord commercial conclu fin juillet.Chaque année en moyenne, La Poste expédie vers les Etats-Unis 1,6 million de colis (sur 500 millions au total), dont 80% proviennent des entreprises et 20% des particuliers.L’entreprise, qui dit “regretter cette situation contraignante pour ses clients” les invite à contacter le numéro d’appel 3631 ou à se renseigner sur laposte.fr ou en bureaux de poste.”Les clients entreprises seront accompagnés par leurs interlocuteurs habituels de La Poste. Ils peuvent contacter le 3634 pour tout renseignement”, ajoute-t-elle.

Décès d’un streamer: la plateforme Kick de nouveau critiquée par les autorités françaises

La plateforme australienne de diffusion Kick a essuyé vendredi de nouvelles critiques des autorités françaises qui ont obtenu rapidement le retour à un blocage de la chaîne du streamer Jean Pormanove, décédé après douze jours de maltraitance en direct.En fin d’après-midi, un message d’erreur vert fluo clignotait à nouveau à l’écran, avec la mention “Oups, quelque chose s’est mal passé”.”Le blocage de la chaîne +jeanpormanove+ demandé par l’Arcom est de nouveau effectif”, s’est félicité le gendarme français du numérique. L’Arcom a enjoint la plateforme basée à Melbourne et dotée seulement depuis cette semaine d’un représentant légal sur le sol européen, à Malte, “à poursuivre la coopération avec le régulateur”.Plus tôt dans la journée, le régulateur français avait vivement condamné la réactivation de la chaîne dont la mort d’un des protagonistes continue de faire scandale et appelé la plateforme à rétablir sa suspension “dans les plus brefs délais”.  Diffusée depuis un local près de Nice, la chaîne “Jeanpormanove” est au coeur d’une double enquête, l’une déclenchée par la parution en décembre d’un article de Mediapart, toujours en cours, l’autre depuis la mort de celui qui donnait son nom à la chaîne. Suivi par près de 200.000 personnes, Raphaël Graven de son vrai nom, 46 ans, se faisait régulièrement insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball aux côtés d’un autre homme, surnommé Coudoux, visiblement handicapé. Il en retirait jusqu’à 6.000 euros par mois grâce aux abonnements à la chaîne ou aux dons des spectateurs, selon ce qu’il a déclaré lorsqu’il a été auditionné en début d’année.- “Fiction” -“C’était de la fiction”, a plaidé vendredi auprès de l’AFP Me Philippe-Henry Honegger, l’avocat d’Owen Cenazandotti, alias NarutoVie, qui animait la chaîne avec un autre streamer niçois. Selon Me Honegger, JP et son client étaient “des amis qui, en dehors des deux-trois heures de fiction qu’ils faisaient par jour dans lesquelles ils se donnaient les rôles qu’on connaît, le reste du temps étaient de très bons amis qui entretenaient d’excellentes relations, très apaisées et qui partageaient leur quotidien comme des gens extrêmement proches”.Il a dénoncé “le déchaînement médiatique et politique” contre son client.”Le monde entier s’est ému de la possibilité que des gens aient pu être la cause de la mort de ce monsieur, et on a une autopsie qui vient vous dire que ce n’est pas le cas (…). En fait l’affaire devrait s’arrêter là”, a-t-il estimé. Selon les conclusions des médecins légistes, rendues publiques jeudi par le procureur de Nice, le décès de Jean Pormanove après douze jours de vidéo live sur la plateforme Kick dans lesquelles il apparaissait systématiquement humilié et frappé, est probablement “d’origine médicale et/ou toxicologique”. Des analyses doivent encore être pratiquées. Plusieurs experts juridiques et la Ligue des droits de l’homme considèrent que dans tous les cas, la diffusion de telles images portait atteinte à la dignité humaine.- “Violences insoutenables” -Réputée pour ses règles de modération plus relâchées, Kick a été fondée en 2022 par deux milliardaires, l’Australien Ed Craven et l’Américain Bijan Tehrani, qui ont fait fortune dans les paris en ligne en cryptomonnaies. Elle est rapidement devenue le refuge d’influenceurs controversés et de streamers bannis de son concurrent Twitch.La chaîne “jeanpormanove” a diffusé pendant plusieurs mois avant le décès de M. Graven “des images montrant des scènes de violences insoutenables subies par celui-ci”, a rappelé vendredi le gendarme français du numérique dans un communiqué.Ce n’est que lundi que la plateforme a suspendu la chaîne puis annoncé jeudi à l’Arcom qu’elle allait revoir l’ensemble de ses règles de modération et de supervision des contenus.Dans l’Union européenne, une directive sur les services numériques (DSA) impose aux plateformes et hébergeurs d’agir lorsque leur sont signalés des contenus potentiellement illicites.  Or, Kick ne dispose que de 75 personnes assurant la modération, dont aucune ne parle français, a reproché vendredi sur franceinfo la ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz, disant avoir échangé avec des responsables de la plateforme.”On est face à des gens à l’autre bout du monde, en visio, en tee-shirt, avachis, qui ne prennent absolument pas la mesure de ce qui est en train de se passer et qui n’ont aucune réponse”, a-t-elle critiqué.

Un cybercriminel incarcéré pour actes de cruauté et pédopornographie

Un jeune homme d’une vingtaine d’années faisant partie d’un groupe cybercriminel néonazi a été mis en examen mercredi et incarcéré pour détention d’images pédopornographiques, actes de cruauté et abus de faiblesse, a-t-on appris du parquet d’Evreux.Saisi par un service d’enquête de veille internet, le procureur d’Evreux Rémi Coutin a déclaré avoir demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour détention, consultation et diffusion d’images pédopornographiques en bande organisée, sévices, actes de cruauté envers des animaux, et abus de faiblesse de personnes mineures.Interpellé mardi, cet homme “solitaire qui ne travaillait pas” est accusé d’avoir réussi à convaincre une cinquantaine de jeunes filles de se scarifier ou de se mutiler à sa demande, d’après M. Coutin.Contactées sur des sites de jeunes filles suicidaires, il les contraignait par webcam à se planter un couteau dans la cuisse ou dans les seins, à graver son nom sur leur bras ou leur ventre a expliqué le procureur vendredi.Selon le magistrat, plusieurs milliers de fichiers à caractère pédopornographique ont également été retrouvés sur son ordinateur.Des photos et des vidéos qualifiées “d’insoutenables” par le procureur, parmi lesquelles des “viols sur des bébés”, dont “on ne sait pas s’il en a commandité”.Rémi Coutin a précisé que cet homme fait partie “d’un réseau +cybercriminel accélérationniste et sataniste néo-nazi appelé 764+ qui a été fondé en janvier 2021 par un Américain”, lui-même interpellé par le FBI au début de l’année.Ce groupe cible des mineurs vulnérables sur Internet et les force à s’auto-mutiler ou à produire de la pédopornographie. Le suspect a reconnu avoir décapité lui-même un certain nombre d’animaux, des chiens, des lapins, dont les photos ont été retrouvées dans son ordinateur.L’enquête est menée par la police judiciaire de Rouen et l’office central des mineurs de la Direction nationale de la police judiciaire situé à Nanterre a indiqué le parquet.Inconnu des services de police, il a avoué pendant sa garde à vue des pulsions de viol, torture ou de meurtre. Un germano-iranien de 20 ans appartenant au même réseau cybercriminel pédophile “764” avait été arrêté en juin à Hambourg pour avoir poussé un adolescent américain de 13 ans à se suicider en direct sur internet.Le fondateur du réseau, Bradley Cadenhead, 20 ans, purge depuis 2021 une peine de 80 ans de prison aux Etats-Unis pour la création de contenus pédopornographiques et violents.

François Bayrou, l’estivant de Matignon

“A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies.” Sur le pont cet été à Matignon, François Bayrou s’échine à convaincre de la nécessité de son plan budgétaire, qui le place plus que jamais sous la menace d’une censure.Le Premier ministre a été reçu jeudi soir par Emmanuel Macron au Fort de Brégançon (Var). Une entente au beau fixe ? Depuis la présentation des grandes lignes du budget, le président “affirme davantage sa confiance dans le gouvernement”, glisse une source proche de Matignon.L’heure est clairement aux encouragements. François Bayrou “est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel”, a expliqué Emmanuel Macron à Paris Match, espérant que son Premier ministre, le sixième depuis 2017, puisse rester jusqu’en 2027. Ce qui suppose de survivre aux velléités de censure de la gauche et du Rassemblement national.Oubliés, la nomination à Matignon un rien forcée en décembre, les signes perceptibles d’agacement à l’Élysée des premiers mois ? Le président a défendu le plan d’économies “lucide et courageux” de son Premier ministre, “longuement préparé ensemble”.La fameuse “co-responsabilité” théorisée par M. Bayrou ? “Je n’oublie jamais que le président de la République est l’élu de tous les Français. Aujourd’hui, les conditions de cette co-responsabilité sont mieux affirmées”, expose à l’AFP le Premier ministre. “Le président est responsable de la politique étrangère et de la politique de défense, et chacun des grands projets du gouvernement est discuté avec lui. Mais le gouvernement prend toute sa responsabilité.”Emmanuel Macron et son plus ancien allié ont partie liée. La France insoumise, qui déposera une motion de censure dès la reprise parlementaire prévue en septembre, continue de lier chute du gouvernement et démission du chef de l’État.La tâche s’annonce ardue. En présentant les grandes lignes d’un exercice budgétaire à plus de 43 milliards d’euros d’économies, François Bayrou a braqué les oppositions et les syndicats de salariés, par ailleurs échaudés par sa volonté de réformer à nouveau l’assurance chômage.Le Premier ministre n’a pas pris de vacances. Seulement quelques week-ends à Pau. Et s’est lancé, en pleine pause estivale, dans un exercice de persuasion de l’opinion, à renfort de vidéos Youtube et de podcasts. A Matignon, on se félicite du nombre et du “sérieux” des contributions reçues, par mail (3.650 messages) ou via l’application Agora (1.400 questions et environ 2.000 contributions), auxquelles le destinataire a promis de répondre.- Contribution “des plus fortunés” -“Je ne laisserai pas se durcir un conflit entre pouvoir et Français. C’est le contraire de ma philosophie. Donc l’enjeu, pour moi, est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort. C’est un travail de conviction”, explique le Premier ministre.”Je crois que la conscience de la difficulté a commencé à apparaître. Mais l’idée que chacun est concerné, cette idée-là n’est pas encore acceptée”, ajoute-t-il cependant.L’attention s’est focalisée sur la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice, qui interroge jusque dans les rangs du MoDem et chez Renaissance.”Les mesures peuvent toutes être discutées. C’est d’ailleurs la fonction du débat parlementaire comme des négociations sociales. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, réaffirme le Premier ministre.Nouvelle étape la semaine prochaine. François Bayrou est attendu mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis à celui du Medef, avant une journée incertaine de blocage du pays prévue le 10 septembre.   Comme en début d’année, il lui faudra convaincre les socialistes. En juillet, M. Bayrou a évoqué “une contribution des plus fortunés”, à définir avec les parlementaires. Le sujet n’est “pas tranché”, explique le Premier ministre, qui avait marqué son désaccord, en 2017, avec la suppression de l’ISF. Mais contribution “il y aura. La justice est la condition de l’acceptation de cet effort. Autrement, je manquerais à mes engagements et à mes devoirs.”Sans cela, “même au sein de notre base à nous, ça ne tiendra pas”, explique un proche, qui ajoute une deuxième condition au succès de l’entreprise: “Qu’on ne se fasse pas lâcher par Macron en cours de route.”

Franc-maçonnerie: Pierre Bertinotti élu à la tête du Grand Orient de France

Pierre Bertinotti, professeur d’économie et ancien haut-fonctionnaire, a été élu Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), a annoncé vendredi la plus grande organisation franc-maçonne de France.A 72 ans, M. Bertinotti, franc-maçon depuis plus de vingt ans, a été élu jeudi soir au premier tour par les conseillers de l’ordre réunis à Bordeaux, a-t-on appris auprès du GODF. Il est l’une des rares personnalités visibles de cette organisation aux rituels secrets, fondée en 1728, et dont les membres ne sont pas censés révéler leur appartenance.Pierre Bertinotti succède à Nicolas Penin pour une durée d’un an à ce poste, après avoir déjà effectué deux ans au conseil de l’ordre, l’organe de direction du Grand Orient. Les statuts stipulent en effet qu’un mandat au conseil ne peut, quelle que soit la fonction, excéder trois ans.Dans une allocution, le nouveau Grand Maître a axé son discours sur “la refondation du pacte social” constatant de “multiples menaces sur l’état de droit”. “Ce sera le fil rouge de mon mandat”, détaille M. Bertinotti à l’AFP. “Aujourd’hui, la société est fragmentée par les inégalités sociales et les tensions politiques, exacerbées par les réseaux sociaux. Notre méthode, fondée sur le dialogue, l’écoute et le respect de l’autre peut aider la société française.” L’organisation entend également poursuivre son ouverture vers l’extérieur afin de dissiper “les fantasmes autour de la franc-maçonnerie” à travers des engagements concrets, comme par exemple “le bénévolat auprès des Restos du Coeur ou l’implication en tant que conseiller municipal”, précise encore le nouveau Grand Maître.Diplômé de Science Po Paris, HEC et l’Ecole nationale supérieure des postes et télécommunication, le nouveau patron du GODF a notamment été haut-fonctionnaire au ministère des Finances, conseiller municipal de la ville de Metz, d’où il est originaire, et enseigne actuellement l’économie à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec.Le Grand Orient de France compte plus de 55.000 membres et environ 1.400 loges, selon les chiffres fournis par l’organisation, ce qui en fait la principale – et la plus ancienne – obédience maçonnique française dont la sensibilité est généralement classée à gauche.L’organisation, qui n’acceptait pas de femmes avant 2010, en compte désormais environ “12 à 13%” parmi ses membres.L’activité principale de la franc-maçonnerie consiste en l’organisation de débats internes sur des sujets de société, tels que la laïcité, l’environnement, les questions sociales ou éthiques.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le Portugal lutte toujours contre des feux de forêts dévastateurs

Malgré une amélioration de la situation due à la baisse des températures, le Portugal lutte toujours vendredi contre de violents incendies, dont un, dans le centre du pays, mobilise près de 1.600 pompiers appuyés par des moyens aériens, selon la protection civile.Il “pourrait probablement s’agir (…) du plus grand incendie jamais enregistré au Portugal”, a estimé auprès de l’AFP Paulo Fernandes, professeur du Département des Sciences Forestières de l’Université de Tras-Os-Montes, évoquant ce sinistre, qui a éclaté à Arganil il y a une dizaine de jours.Selon des données encore provisoires, M. Fernandes estime la superficie dévastée par cet incendie à quelque 60.000 hectares.Comme l’Espagne voisine, elle aussi touchée par des incendies historiques cet été, le Portugal connaît une accalmie sur le front des feux de forêt depuis jeudi, grâce à une baisse des températures qui devrait se poursuivre dans les prochains jours.Depuis fin juillet, ces incendies ont déjà fait trois morts et plusieurs blessés graves, notamment parmi les pompiers, et détruit habitations et exploitations agricoles.Face à l’ampleur des feux, le Portugal avait demandé il y a une semaine des renforts dans le cadre du mécanisme européen de protection civile. Il compte actuellement sur l’aide de deux appareils suédois, deux Canadairs grecs et un hélicoptère Super Puma français.”Seuls ceux qui ne connaissent pas le pays (…)  peuvent penser qu’il est possible d’être partout, en tout temps, et d’anticiper l’apparition comme la propagation rapide de tous les incendies”, s’est justifié jeudi soir le Premier ministre Luis Montenegro, critiqué pour sa gestion de la catastrophe.A l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire jeudi, il a annoncé une série de mesures d’urgence en faveur des populations touchées, dont le financement, dans la limite de 250.000 euros, de la reconstruction des résidences principales détruites, ou encore des aides pour les agriculteurs.Le chef du gouvernement a également reconnu la nécessité d’engager une réflexion sur la gestion des forêts et le système actuel de protection civile.A la demande de l’opposition, il devra s’expliquer sur la gestion des incendies mercredi prochain au Parlement.Selon les données du Système Européen d’Information sur les Incendies de Forêt (EFFIS), un indicateur de l’observatoire européen Copernicus, près de 276.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année au Portugal.En 2017, plus de 563.000 hectares avaient brûlé, notamment lors d’incendies dévastateurs qui avaient fait 119 morts. La péninsule ibérique est fortement frappée par le réchauffement climatique, provoquant canicules et sécheresses qui favorisent les feux de forêt, selon les experts.

JO-2030: Veynes, “étoile ferroviaire” en déclin, rêve de trains

Les Jeux olympiques 2030 vont-ils comme promis faire revivre les petites lignes ferroviaires en déclin des Hautes-Alpes? À “Veynes-la cheminote”, où le guichet SNCF a fermé il y a quelques mois, ces annonces sont accueillies avec prudence.Le 27 juin, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur annonçait au côté du gouvernement un plan d’investissement “historique” de 520 millions d’euros, dont 342 millions pour le ferroviaire dans la perspective des JO d’hiver dans les Alpes. Sont notamment prévus une réduction du temps de trajet Marseille-Briançon, la création d’un pôle d’échanges multimodal à Briançon et des aménagements dans certaines gares. Il s’agit d'”une chance unique de répondre aux attentes actuelles tout en laissant un héritage concret pour le développement des mobilités”, a fait valoir le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. De quoi “bouleverser la vie” des habitants des Hautes-Alpes, département enclavé et privé d’autoroute, a renchéri son président Jean-Marie Bernard (LR).Veynes, ville de 3.200 habitants blottie dans une vallée alpine, est directement concernée: son positionnement fait d’elle une “étoile ferroviaire”, c’est-à-dire un carrefour recevant plusieurs lignes TER (Marseille, Briançon, Grenoble et Valence) ainsi que le train de nuit Paris-Briançon. – Pains de glace -Hasard du calendrier, Veynes célèbre justement cette année les 150 ans de l’arrivée du chemin de fer sur ses terres, véritable révolution à l’époque.Rapidement promue au statut de centre d’entretien et de formation, “Veynes-la-cheminote” abritera jusqu’à 700 familles d’employés du rail dans les années 1930, ce qui la préservera de l’exode rural. Ses puissantes locomotives à vapeur tracteront un peu de tout: du bois, des militaires, des enfants en colonies, des moutons en transhumance et même des pains de glace extraits des glaciers alpins.Ces belles heures semblent pourtant loin: le Buffet de la gare qui jouxte la voie s’est mué depuis 2020 en épicerie-recyclerie associative. Le guichet SNCF est fermé depuis décembre 2024, remplacé une poignée d’heures par semaine par une équipe mobile chargée d'”accompagner les usagers vers les automates”, et qui se déplace -en voiture- de ville en ville. Au poste d’aiguillage, qui supervise le passage d’une trentaine de rames par jour, on vient d’apprendre que l’une des trois voies permettant le croisement des trains en gare, “non conforme”, va fermer pour un an. “Ça impacte tout le plan de transports”, soupirent les employés. – Pas de révolution -Pour ce qui est des JO, “on n’attend pas de révolution”, résume Alexandra Pourroy, membre du collectif Mobil’Hautes-Alpes, créé en 2020 à Gap pour promouvoir des alternatives à l’usage de la voiture individuelle.Selon une enquête de 2021, 82% des Hauts-Alpins “aimeraient” utiliser d’autres modes de transport mais ne le font pas faute de services adaptés, souligne le collectif qui plaide pour que les trains marquent, au minimum, l’arrêt dans les gares fermées.Un autre groupe local de défense du rail, le collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes, dit réclamer en vain depuis des années des aménagements “à coût zéro” sur des correspondances inadaptées ou des problèmes de doublons car/train, explique Nicole Tagand, l’une de ses membres.”On a vraiment de quoi remplir des trains du matin au soir” mais les nouveaux engagements des dirigeants de la région apparaissent “peu précis”, critique-t-elle. “En tant que collectif, on n’est pas pour ou contre les JO, ce n’est pas notre question. On est là pour que notre étoile ferroviaire vive, qu’elle rayonne, c’est-à-dire qu’elle rende service aux gens qui habitent les territoires”.Gérald Griffit, conducteur de train et élu municipal à Veynes, met en garde lui aussi contre le risque de mesures purement “one-shot” mais espère néanmoins du mieux: “Je ne dis pas qu’on aura le RER parisien: mais on aura déjà une réponse à la question du train du quotidien. On pourra avoir 2-3 trains pour pouvoir aller travailler à Gap avant 8H00. Ça sera déjà énorme”, souligne-t-il.Mais beaucoup s’inquiètent aussi des conséquences de la mise en concurrence d’une partie des lignes locales: attribuée en octobre 2025, elle devrait entrer en vigueur fin 2029, soit très peu de temps avant les JO. La SNCF et le groupe franco-allemand Transdev sont candidats.

Noyades: davantage d’enfants et ados ont perdu la vie dans des cours d’eaux depuis le début de l’été

En France, 268 personnes ont perdu la vie par noyade du 1er juin au 13 août, un nombre globalement stable sur un an, annoncent les autorités sanitaires, qui pointent toutefois des décès d’enfants et adolescents dans les cours d’eau plus fréquents, ainsi qu’en mer pour les adultes.Au total, 1.013 noyades ont été recensées dans l’Hexagone et en Outre-mer (contre 886 sur la même période en 2024, soit une hausse de 14%), dont environ une sur quatre (26%) a été mortelle, précise vendredi Santé publique France dans son troisième point de l’été.La relative stabilité du nombre total des décès par noyade masque cependant le chiffre très élevé, en comparaison avec l’an dernier, des noyades ayant coûté la vie à des mineurs dans des cours d’eau: 16 contre six en 2024, toujours du 1er juin au 13 août.Ces décès qui “concernaient principalement les mineurs de plus de 10 ans”, soit 13 parmi les 16 décès, sont ainsi survenus dans des rivières (huit décès), des fleuves (sept décès) ou des cours d’eau (un décès). Au total, du 1er juin au 13 août cette année, 37 enfants et adolescents ont perdu la vie, contre 28 sur la même période en 2024.Environ les deux tiers de ces morts de mineurs par noyade ont eu lieu un weekend: 11 des 16 décès, et trois sont survenus le 1er juin, après le chavirage d’une pirogue sur le fleuve Maroni en Guyane.Outre la Guyane, ils se sont produits dans sept régions de métropole: Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Grand Est, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, précise encore SpF. Cette année, la période de surveillance canicule du 19 juin au 6 juillet a vu bondir de 139% le nombre de décès par noyade comparé à un an plus tôt: 86 ont été enregistrés cette année, contre 36 sur la même période en 2024. “Les conditions météorologiques de cette période ont probablement entraîné un afflux des populations vers les lieux de baignade pour se rafraîchir, et ceci à un moment où la surveillance des sites en milieu naturel n’avait pas systématiquement commencé”, explique Santé publique France.En outre, le nombre de noyades suivies de décès en mer a augmenté de 40% (113 contre 81), note l’agence sanitaire, “concernant principalement les adultes”.Elle insiste sur la “nécessité impérieuse de poursuivre la prévention sur le risque de noyades à tous les âges, particulièrement en amont et au cours des périodes de fortes chaleurs”.