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Turkey detains president’s main election rival, sparking protests

Turkish police detained Istanbul’s powerful mayor, Ekrem Imamoglu, Wednesday over graft and terrorism allegations, prompting outrage from the opposition which slammed it as a politically-motivated “coup”.Imamoglu of the main opposition CHP is President Recep Tayyip Erdogan’s main political rival and his detention came just days before the party was expected to name him as its …

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Procès des otages en Syrie: la perpétuité requise pour que soit “oublié” le “sociopathe” Mehdi Nemmouche

Sans surprise, l’accusation a requis mercredi à Paris au procès des ex-otages du groupe Etat islamique (EI) en Syrie la réclusion criminelle à perpétuité contre Mehdi Nemmouche, ce “véritable sociopathe dénué de toute empathie” méritant une peine “qui protège définitivement la société”.”Face a ce criminel sans état d’âme, cet homme refusant de reconnaître contre l’évidence” son implication, “vous savez qu’il n’existe aucune lueur d’espoir”, a déclaré l’avocat général Benjamin Chambre. Les deux représentants du parquet antiterroriste avaient laissé peu de doute pendant ces huit heures de réquisitions sur la peine qu’ils réclameraient contre celui qu’ils ont défini comme l'”un des jihadistes les plus pervers et les plus cruels de ces dix dernières années”, parmi les “plus dangereux” de France.Ils ont demandé que la peine soit assortie de la période de sûreté maximale de 22 ans, pendant laquelle il ne pourra pas demander de libération anticipée.Mehdi Nemmouche, qui jure n’avoir été que “combattant” de l’EI mais “jamais” geôlier, est “doté d’une véritable intelligence” doublée d'”une absence totale d’empathie et de remords”, martèle pendant les réquisitions Benjamin Chambre.Face à lui, l’accusé de 39 ans, pull gris, cheveux noirs et rasé de près, écoute, tranquillement accoudé au box.Les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avait reconnu la photo et surtout la voix de leur bourreau, après l’attentat en mai 2014 du musée juif de Bruxelles, où il avait abattu quatre personnes. Eux avaient été libérés un mois plus tôt, après près d’un an dans les geôles de l’EI.- “Mégalomane” -A l’audience encore, ils ont été “formels”, martèle l’avocat général:  Mehdi Nemmouche est “sans l’ombre d’un doute” ce geôlier trop bavard qui leur disait “vous viendrez témoigner à mon procès”, ce fan de l’émission “Faites entrer l’accusé” qui leur chantait du Charles Aznavour. L’accusation a aussi été convaincue que son coaccusé Abdelmalek Tanem, 35 ans, “moins mégalomane que Mehdi Nemmouche” et que les ex-otages n’avaient “pas reconnu”, faisait pourtant bien partie de “la petite dizaine” de geôliers francophones, et a requis à son encontre 30 ans de prison.Elle a également demandé la perpétuité contre deux accusés présumés morts: Oussama Atar, déjà condamné à la perpétuité pour avoir commandité les attentats du 13-Novembre, qui “supervisait personnellement la gestion des otages”, et Salim Benghalem, l’un des chefs des geôliers.Enfin, une peine de 20 ans (le maximum dans son cas) a été réclamée à l’encontre du Syrien Kais Al Abdallah, 41 ans, identifié comme l’ancien numéro 2 de l’EI à Raqqa, ce qu’il a nié, tout comme son implication dans l’enlèvement des otages français.- “Déshumanisés” -Dans la matinée, l’accusation avait commencé son réquisitoire en disant son “admiration” face au “courage” des otages ayant survécu au “Guantanamo à l’envers” et venus à la barre raconter leur supplice, “sans haine” mais pour “la justice”.Entre 2012 et 2014 et de “façon systématique”, un total de 25 journalistes et humanitaires européens ou nord-américains avaient été enlevés en Syrie par le groupe naissant Etat islamique, dont 16 “sont revenus de l’enfer” alors que les autres ont été “sauvagement assassinés” dans des vidéos de propagande qui ont fait le tour du monde.Sur place ils étaient “déshumanisés”, appelés “par des chiffres” plutôt que leurs noms, “obligés d’imiter des cris d’animaux”. Comme des milliers d’hommes et femmes syriens, eux “torturés des nuits entières sans interrogatoire, simplement pour les amener à la mort”.Mehdi Nemmouche n’a rien admis à l’audience.”Où est-il le fier jihadiste si désireux de rentrer dans l’histoire ? Il se dérobe, il se cache, il se réfugie derrière une mystification de son engagement aux antipodes de son sadisme avéré”, provoque l’avocat général. Mehdi Nemmouche reste de marbre, laissant de temps en temps échapper un sourire.Le magistrat rappelle qu’il n’avait pas non plus reconnu sa responsabilité au procès du musée juif en 2019. Il a été condamné à la perpétuité. Ici principal accusé, il était pourtant loin d’être un haut responsable de l’EI en Syrie -un simple gardien, du “menu fretin”, tacle Benjamin Chambre- et il faut “veiller à ne pas tomber dans l’écueil de la starification de cet homme qui ne le mérite pas”. “Nous ne retiendrons de lui que l’incarnation d’un jihad barbare”, dit-il à la cour. Et pour “celui qui rêvait d’être l’un des héros de +Faites entrer l’accusé+, il conviendra, par votre décision, que vous fassiez oublier l’accusé”.

De la prison ferme requise contre le fondateur de la prépa médecine fantôme “Hippocrate”

Le parquet a requis mercredi deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, contre le fondateur de la classe préparatoire fantôme aux études de médecine “Hippocrate”, jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie et travail dissimulé.Le tribunal fera connaître sa décision le 28 avril.”L’appât du gain (de Samy N.) a tout surpassé”, a estimé la procureure dans son réquisitoire, soulignant que “l’intelligence” du prévenu, reconnue par tous, était “une circonstance aggravante”.La magistrate a dénoncé “la multiplicité des mensonges” du prévenu pour tromper des jeunes qui rêvaient d’être médecins et leurs familles.Elle a réclamé 30 mois d’emprisonnement à son encontre, dont 12 mois avec sursis probatoire de deux ans. Elle a également demandé la révocation d’un sursis de six mois dont bénéficiait le prévenu, âgé de 25 ans, d’une précédente condamnation datant de 2021.Cela porte à 36 mois dont 24 mois ferme la peine requise contre le jeune homme aux longs cheveux frisés et à la fine moustache, tout de noir vêtu.”Mon but, c’était que ça marche (…) On avait tout sauf envie de léser qui que ce soit”, a expliqué le jeune homme à l’audience.”Je suis conscient du mal que j’ai fait”, a-t-il dit à la conclusion des débats mais, a-t-il insisté, “j’ai voulu donner un service de qualité aux étudiants”.Samy N. était un homme qui “savait parfaitement ce qu’il faisait”, a tranché la procureure en écartant l’excuse du mauvais gestionnaire.La représentante du parquet a également demandé à l’encontre du prévenu une interdiction de gérer une entreprise durant 10 ans.”Sur le fond, +Hippocrate+, c’était un château en Espagne, une chimère totale”, a résumé Maxime Delacarte, conseil de 63 parties civiles dans sa plaidoirie.La salle d’audience de la 13e chambre correctionnelle était remplie, comme depuis le premier jour du procès lundi, de parents d’étudiants floués et de salariés lésés.Au total, les parties civiles ont demandé environ 300.000 euros pour compenser leur préjudice moral et financier.Contre Yoann B., 31 ans, poursuivi pour complicité d’escroquerie, la procureure a réclamé une peine de 18 mois de prison avec sursis, une amende de 30.000 euros et une peine d’inéligibilité de 3 ans.Elle a demandé la relaxe du troisième, prévenu, Ryade M., 27 ans, absent à l’audience, en arguant qu’il avait passé très peu de temps dans la société gérée par Samy N. et qu’il avait plutôt occupé un poste de salarié au sein de l’entreprise.Des dizaines d’étudiants (le nombre de victimes est estimé entre 150 et 200) avaient versé plusieurs milliers d’euros chacun, qui ne leur ont jamais été remboursés, à “Hippocrate”, une société promettant un cursus “innovant” qui n’a jamais eu lieu.Le préjudice total est estimé à 400.000 euros.- “Irréalisable et mégalo” -En novembre 2020, Samy N., alors étudiant en médecine à Lyon, a créé “Hippocrate”, domiciliée avenue des Champs-Élysées à Paris. La société se présente comme une classe préparatoire aux études de médecine. De nombreuses familles sont séduites par les promesses de réussite de la société. De faux avis vantant l’entreprise sont publiés sur internet. Mais tout est du vent.Samy N. croit-il lui-même à sa chimère ? Il embauche une quinzaine de personnes, mais au fil des mois, il ne les déclare pas, ne les paie pas complètement, voire pas du tout.Pour valider leur inscription, les étudiants sont pressés par les représentants de la société de virer l’argent au plus vite, notamment sur un compte au Luxembourg.Lors du gel du compte à l’été 2021, son solde s’élevait à plus de 172.000 euros.Samy N. aurait envisagé le recrutement de 7.500 étudiants, 350 professeurs et l’ouverture de 30 centres dans toute la France. Un projet “irréalisable et mégalo”, selon la gérante d’une prépa privée de médecine, entendue comme témoin.En août 2021, les professeurs ne sont pas recrutés, les locaux manquent. La formation n’aura jamais lieu. Les témoignages et plaintes d’étudiants affluent, conduisant à l’interpellation de Samy N. en octobre 2021.Aujourd’hui, le jeune homme qui n’a pas renoncé à devenir médecin, est employé polyvalent dans un restaurant asiatique en région lyonnaise.Yoann B., lui, est actuellement au chômage avant, espère-t-il, de commencer en septembre une formation en informatique.

La Cour des comptes appelle à mieux “cibler” les politiques pour la jeunesse

Une “multiplication” de dispositifs sans “approche structurée”: la Cour des comptes a appelé mercredi dans son rapport annuel à mieux “cibler” et “coordonner” les politiques publiques en faveur des jeunes, regrettant leur “fragmentation” et leur manque d’efficacité face aux inégalités.Dans ce rapport de plus de 700 pages, la Cour des comptes s’est intéressée à la tranche d’âge des 15-25 ans, pour lesquelles les politiques publiques “représentent un enjeu massif de dépenses”, a souligné son premier président, Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse.Les dépenses de l’Etat spécifiquement en faveur de cette tranche d’âge atteignent ainsi 53,4 milliards d’euros, soit 12% du budget de l’Etat et 2% du PIB, selon la Cour des comptes.”Depuis les années 1980, la jeunesse a été érigée en priorité de politique publique”, cela a conduit à “la multiplication des instruments déployés”, a poursuivi M. Moscovici. Mais “il manque une approche structurée et coordonnée à cette politique”, dont “la gouvernance est fragmentée entre les très nombreux acteurs impliqués”.La Cour des comptes a analysé dans son rapport 16 secteurs dans lesquels se déploient ces politiques, pour tenter d’en tirer des enseignements transversaux.Elle s’est penchée ainsi tout d’abord sur l’accès à l’éducation, en s’intéressant notamment à l’orientation au collège et au lycée et à la prévention de l’échec en premier cycle universitaire. Concernant l’orientation, elle “reste très marquée socialement” et souffre du “manque de formation initiale” des professeurs et d’une “absence de moyens fléchés” au collège et au lycée, déplore le rapport.Quant aux débuts à l’université, ils sont marqués par un taux d’échec très important: seuls 34,3% des étudiants obtenaient leur licence en trois ans en 2019, en-deçà de la moyenne des pays de l’OCDE (39%), constate la Cour des comptes. Elle exhorte à “mieux identifier les causes de l’échec” et “mettre en place un suivi du parcours des étudiants”.- “outils de suivi” -Autre champ étudié: l’aide à l’entrée dans la vie active, à travers l’emploi, l’accès au logement ou les transports collectifs. La Cour des comptes y recommande notamment de “mieux cibler les mesures sur les jeunes les plus éloignés de l’emploi, en particulier pour les aides à l’embauche et à l’apprentissage”.Elle s’intéresse aussi à la prise en charge des jeunes majeurs sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui reste pour elle trop disparate d’un département à l’autre. La Cour des comptes se penche également sur les politiques de prévention à destination de la jeunesse, dont l’accès des jeunes au sport et les addictions aux drogues illicites et à l’alcool. Dans ce domaine, elle juge insuffisante et “inadaptée” l’offre d’accompagnement et de soin actuelle, appelant à élaborer une stratégie nationale de lutte efficace visant à protéger les jeunes Français contre les addictions.Enfin, elle s’intéresse à “l’apprentissage à la citoyenneté et à la vie dans la cité”.Elle a étudié notamment la Journée Défense et citoyenneté (JDC), obligatoire pour les jeunes entre 16 et 18 ans. Mais elle regrette un dispositif “sans cesse ajusté, remanié et refondu, à la recherche d’un positionnement qui n’a jamais été trouvé”.Quant à la politique pénale à destination des jeunes, également scrutée, son efficacité “est limitée, malgré des moyens publics estimés à au moins deux milliards par an”, dit-elle.A l’issue de ses travaux, la Cour des comptes estime “indispensable de renforcer la cohérence et l’efficacité des politiques publiques en faveur de la jeunesse, en particulier en les ciblant mieux”, ou encore en améliorant les parcours de formation et en adoptant une nouvelle stratégie de lutte contre les addictions, a résumé Pierre Moscovici.Pour atteindre ces objectifs, elle juge qu’il faut “renforcer la lisibilité des services publics en faveur des jeunes”, “mieux coordonner les actions”, “mettre en place des outils de suivi et d’évaluation rigoureux”, ou encore “doter la France d’un plan stratégique en faveur des jeunes”.

La grippe prend fin dans toute la métropole

L’épidémie de grippe, particulièrement forte cette saison, est en train de prendre fin dans toute la métropole française, a rapporté mercredi l’agence de santé publique, aucune région n’étant plus en situation épidémique dans l’Hexagone.En métropole, “l’activité grippale était en diminution en ville et à l’hôpital dans l’ensemble des classes d’âge”, a résumé Santé publique France, dans un bilan hebdomadaire clos au dimanche 16 mars.Toutes les régions de l’Hexagone sont désormais en situation de “post-épidémie”, un état intermédiaire entre la normale et une épidémie déclarée. Jusqu’alors, la Nouvelle-Aquitaine était la dernière région métropolitaine à rester frappée par l’épidémie.En revanche, celle-ci perdure outre-mer en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à Mayotte.La grippe a été particulièrement violente lors de la saison 2024/2025, se montrant meurtrière chez les plus âgés et envoyant de nombreux enfants à l’hôpital.Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation, dont la circulation conjointe de plusieurs souches et l’efficacité limitée du vaccin déployé cette saison, notamment chez les plus de 65 ans.Débutée le 15 octobre, la campagne de vaccination contre la grippe, couplée à celle du Covid, s’est achevée le 28 février. Malgré l’amélioration de la situation épidémique, les autorités sanitaires appellent à rester prudent: “bien qu’en nette diminution, le taux de positivité pour grippe restait élevé (…), indiquant une circulation toujours active des virus grippaux”, note Santé publique France.La bronchiolite – sauf à Mayotte qui reste en épidémie – et le Covid restent globalement stables à un niveau faible.

Ourse tuée dans les Pyrénées: prison avec sursis requise contre le chasseur

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à Foix à l’encontre d’un chasseur de 81 ans, poursuivi pour “destruction d’espèce protégée” après avoir accidentellement abattu l’ourse Caramelles, lors d’une battue au sanglier non autorisée, en 2021 dans les Pyrénées.Dans son réquisitoire devant le tribunal correctionnel de Foix, le procureur Olivier Mouysset a également réclamé des suspensions du permis de chasse et des amendes à l’encontre des seize chasseurs ayant participé à cette battue “sans autorisation” dans la réserve du Mont Valier, en Ariège, le 20 novembre 2021.L’octogénaire auteur du tir fatal “a pris sciemment le risque d’une confrontation avec l’ourse dans la réserve, qui est une zone de quiétude” pour cet animal, a affirmé le magistrat, qui a aussi requis contre lui deux ans d’interdiction de port d’arme.Invité à relater les circonstances qui l’avaient conduit à presser la détente ce jour-là, l’homme avait assuré mardi qu’il n’avait pas eu le choix, après avoir été attaqué et grièvement blessé par l’ourse dans cette zone escarpée à 1.300 mètres d’altitude. C’est la première fois qu’un homme est blessé par un ours dans les Pyrénées depuis des dizaines d’années.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, avait-il raconté au tribunal.- Préjudice environnemental -Lors des plaidoiries des parties civiles, les associations écologistes ont demandé réparation du préjudice environnemental, de façon collective. François Ruffié, avocat de l’Association pour la sauvegarde et la protection des animaux sauvages (ASPAS), a demandé au tribunal de condamner solidairement les 16 prévenus à verser 175.000 euros, l’équivalent du coût de la réintroduction d’un ours. Il a pointé des “imprudences et négligences” et lancé aux chasseurs prévenus: “vous êtes les gardiens” de la biodiversité, “nul n’est censé ignorer la loi et les limites de la réserve”.L’ours est en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population lancé dans les années 1990. – Relaxe demandée -L’avocat de la défense, Charles Lagier, demande la relaxe des prévenus. Son client, dit-il, “a tué une ourse car il n’avait pas d’autre solution, il se trouvait en état de nécessité. Cela n’appelle pas de récriminations pénales”.Il a pointé une défaillance des services de l’État. L’absence de l’ONF et de l’OFB au procès est “un obstacle à la manifestation de la vérité, estime l’avocat de la défense. Ils auraient dû prévenir les chasseurs de la présence de l’ours”.Mais pour l’avocate de plusieurs associations écologistes, Alice Terrasse, on voit mal “comment les 16 chasseurs pourraient ne pas être condamnés”.”Nous voulons que la faute soit actée et une réparation du préjudice environnemental. Il faut a minima qu’un ours soit réintroduit pour compenser la mort de Caramelles”, a précisé Me Terrasse qui exige 100.000 euros pour financer l’opération. Car même si ce procès n’apporte pas de réponse à cette revendication des associations pro-ours, les parties civiles, a souligné l’avocate, réclament “que l’État tienne ses engagements” et procède à de nouveaux lâchers pour compenser la disparition des ours tués par l’Homme, déjà quatre depuis 2020. Pour l’avocat de l’organisation One Voice, Me Andrea Rigal-Casta, il “aura fallu un accident pour que l’inertie fautive soit bousculée”. “Il est impératif”, a-t-il insisté, “de respecter les zones de quiétude des ours, comme les réserves”, notamment pour les femelles accompagnées d’oursons.Alors qu’il avait pratiquement disparu des Pyrénées, l’ours est aujourd’hui bien présent dans le massif, où on compterait quelque 80 spécimens, majoritairement en Ariège. C’est déjà trop pour les éleveurs de brebis qui se plaignent des centaines de prédations chaque année dans les hauts pâturages.La décision du tribunal correctionnel de Foix a été mise en délibéré au 6 mai.

Ourse tuée dans les Pyrénées: prison avec sursis requise contre le chasseur

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à Foix à l’encontre d’un chasseur de 81 ans, poursuivi pour “destruction d’espèce protégée” après avoir accidentellement abattu l’ourse Caramelles, lors d’une battue au sanglier non autorisée, en 2021 dans les Pyrénées.Dans son réquisitoire devant le tribunal correctionnel de Foix, le procureur Olivier Mouysset a également réclamé des suspensions du permis de chasse et des amendes à l’encontre des seize chasseurs ayant participé à cette battue “sans autorisation” dans la réserve du Mont Valier, en Ariège, le 20 novembre 2021.L’octogénaire auteur du tir fatal “a pris sciemment le risque d’une confrontation avec l’ourse dans la réserve, qui est une zone de quiétude” pour cet animal, a affirmé le magistrat, qui a aussi requis contre lui deux ans d’interdiction de port d’arme.Invité à relater les circonstances qui l’avaient conduit à presser la détente ce jour-là, l’homme avait assuré mardi qu’il n’avait pas eu le choix, après avoir été attaqué et grièvement blessé par l’ourse dans cette zone escarpée à 1.300 mètres d’altitude. C’est la première fois qu’un homme est blessé par un ours dans les Pyrénées depuis des dizaines d’années.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, avait-il raconté au tribunal.- Préjudice environnemental -Lors des plaidoiries des parties civiles, les associations écologistes ont demandé réparation du préjudice environnemental, de façon collective. François Ruffié, avocat de l’Association pour la sauvegarde et la protection des animaux sauvages (ASPAS), a demandé au tribunal de condamner solidairement les 16 prévenus à verser 175.000 euros, l’équivalent du coût de la réintroduction d’un ours. Il a pointé des “imprudences et négligences” et lancé aux chasseurs prévenus: “vous êtes les gardiens” de la biodiversité, “nul n’est censé ignorer la loi et les limites de la réserve”.L’ours est en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population lancé dans les années 1990. – Relaxe demandée -L’avocat de la défense, Charles Lagier, demande la relaxe des prévenus. Son client, dit-il, “a tué une ourse car il n’avait pas d’autre solution, il se trouvait en état de nécessité. Cela n’appelle pas de récriminations pénales”.Il a pointé une défaillance des services de l’État. L’absence de l’ONF et de l’OFB au procès est “un obstacle à la manifestation de la vérité, estime l’avocat de la défense. Ils auraient dû prévenir les chasseurs de la présence de l’ours”.Mais pour l’avocate de plusieurs associations écologistes, Alice Terrasse, on voit mal “comment les 16 chasseurs pourraient ne pas être condamnés”.”Nous voulons que la faute soit actée et une réparation du préjudice environnemental. Il faut a minima qu’un ours soit réintroduit pour compenser la mort de Caramelles”, a précisé Me Terrasse qui exige 100.000 euros pour financer l’opération. Car même si ce procès n’apporte pas de réponse à cette revendication des associations pro-ours, les parties civiles, a souligné l’avocate, réclament “que l’État tienne ses engagements” et procède à de nouveaux lâchers pour compenser la disparition des ours tués par l’Homme, déjà quatre depuis 2020. Pour l’avocat de l’organisation One Voice, Me Andrea Rigal-Casta, il “aura fallu un accident pour que l’inertie fautive soit bousculée”. “Il est impératif”, a-t-il insisté, “de respecter les zones de quiétude des ours, comme les réserves”, notamment pour les femelles accompagnées d’oursons.Alors qu’il avait pratiquement disparu des Pyrénées, l’ours est aujourd’hui bien présent dans le massif, où on compterait quelque 80 spécimens, majoritairement en Ariège. C’est déjà trop pour les éleveurs de brebis qui se plaignent des centaines de prédations chaque année dans les hauts pâturages.La décision du tribunal correctionnel de Foix a été mise en délibéré au 6 mai.

Retraites: la CFDT acte un “contrat rompu” et veut revoir les règles du conclave

Continuer à débattre des retraites, même si l’option d’un retour à 62 ans a été écartée par Matignon ? La CFDT le veut mais en redéfinissant les “règles” du “conclave” quand la CGT pourrait, après FO, claquer la porte mercredi.Face à un Premier ministre qui a “rompu le contrat”, et “change les règles du jeu”, la CFDT “ira” jeudi à la prochaine séance de négociations pour “dire on arrête le conclave retraites tel qu’il existe là, tel qu’il a démarré”.Sa numéro un Marylise Léon, offensive mercredi matin sur BFMTV/RMC au lendemain d’une rencontre avec François Bayrou à Matignon, a précisé qu’elle “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement et entend négocier “avec ceux qui ont envie vraiment de travailler” pour ouvrir “un autre” conclave.”On a un gouvernement qui change les règles du jeu, des organisations qui décident de partir et un patronat qui reste mais qui boude dans son coin et qui ne fait aucune proposition”, a déploré la responsable du premier syndicat français, avec le sentiment d’être “un peu la seule adulte dans la pièce”.”Nous, on veut discuter de l’âge, l’âge de départ. C’est le cÅ“ur du réacteur”, a-t-elle souligné, sans exiger pour autant un retour à 62 ans pour tous les travailleurs.”Les règles ne changent absolument pas” mais les partenaires sociaux sont libres d'”élargir l’ordre du jour”, a assuré dans l’après-midi à l’Assemblée nationale la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet.Devant le Sénat, elle a ajouté que la discussion doit “aller à son terme”, “pour d’abord rétablir l’équilibre et aussi pour corriger” certaines choses, notamment “la pénibilité” et “les carrières des femmes”. Egalement devant la chambre haute, François Bayrou a assuré ne s’être “jamais (…) immiscé” dans le débat des partenaires sociaux.- “nouvelle réforme” -Le chef du gouvernement avait confirmé mardi à l’Assemblée nationale qu’il ne jugeait “pas possible” d’abroger la mesure phare de la réforme des retraites de 2023, qui décale progressivement l’âge de départ à 64 ans.Conséquence, le conclave qu’il a annoncé en janvier pour éviter une censure de son gouvernement vacille, alors que les chaises de trois organisations sur huit pourraient rester vides jeudi.Force ouvrière avait claqué la porte dès la première séance le 27 février, jugeant que la concertation tournait à la “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030, soit 6,6 milliards d’économies supplémentaires à trouver par rapport à ce qui avait été demandé aux partenaires sociaux en janvier.Face au refus d’envisager un retour aux 62 ans, la direction de la CGT propose à ses instances de quitter également les négociations. Le syndicat estime que “ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La décision pourrait être officialisée mercredi en fin de journée après consultation du Comité confédéral national, le “parlement” de la CGT. Le syndicat boycottait déjà les discussions sur les retraites des fonctionnaires mercredi, comme FO et Solidaires.Sur des positions diamétralement opposées à celles des syndicats, la plus petite des trois organisations patronales, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi, qualifiant ces négociations de “jeu de dupes”.Cette organisation estime que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion et continuer à y participer, à condition que chacun cesse de “jouer à cache-cache” et “abatte ses cartes”.Mais il a aussi estimé que” tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 72% des Français jugent qu’il faut “une nouvelle réforme des retraites”, dont 45% urgemment. Ils sont 56% à souhaiter revenir à un âge de départ à 62 ans, un pourcentage en baisse de 6 points depuis le 8 janvier.

La justice annule les déclarations en garde à vue du comédien Caubère, mis en examen pour violences sexuelles sur mineures

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a annulé lundi tous les procès-verbaux d’audition du comédien Philippe Caubère, mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineures, en raison d’un “comportement déloyal” des enquêteurs qui l’ont interrogé, a appris l’AFP mercredi d’une source proche du dossier.”Ce comportement déloyal dans la notification des faits et le questionnement qui l’a suivi ou précédé est de nature à vicier l’intégralité des auditions de garde à vue” – y compris les confrontations – du comédien, qui reste néanmoins mis en examen pour agressions sexuelles, viols et corruption de mineur de plus de 15 ans sur trois victimes, précise l’arrêt de la cour que l’AFP a pu consulter.”Le magistrat instructeur, sans tenir compte des auditions de garde à vue qui n’en sont pas le support nécessaire, a pu apprécier de manière éclairée l’existence des indices graves ou concordants” à l’encontre du comédien sur la base des auditions des plaignantes et de “preuves telles que des photographies et correspondances”, détaille encore ce document. Sollicitée, Me Fanny Colin, qui défend le comédien, n’a pas souhaité commenter.Cette décision est “sans conséquence” sur le fond du dossier, a réagi pour l’AFP Me Anne Lassalle, conseil d’une des victimes qui a “remis un nombre considérable d’éléments aux enquêteurs (et) à confiance en la suite de l’instruction”. “Cette annulation de quelques pièces n’a aucune incidence sur l’implication de M. Caubère dans cette affaire et aucune incidence non plus sur la réalité de ce qui a été dénoncé par ma cliente, puisque tout repose sur des éléments objectifs, notamment des correspondances”, abonde Me Negar Haeri, qui défend les deux autres victimes. M. Caubère avait été mis en examen en février 2024 pour des faits qui se sont déroulés selon les victimes en 2012 pour une première, et entre 2010 et 2019 pour une deuxième, avait à l’époque détaillé le parquet de Créteil. Le comédien est aussi mis en examen pour corruption de mineur de plus de 15 ans sur une troisième victime, des faits qui se sont déroulés entre 2019 et 2021, selon cette même source. Philippe Caubère avait reconnu en janvier 2024 dans un communiqué transmis à l’AFP avoir eu une relation intime pendant quatre mois en 2012 avec une mineure âgée de 16 ans, une relation selon lui consentie.