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Financiers et industriels réunis à Bercy pour s’allier dans l’effort de défense

Investisseurs et entreprises de défense ont tenté jeudi à Bercy de trouver ensemble de meilleurs façons de financer le secteur en avec des besoins estimés jusqu’à 5 milliards d’euros rendus soudain nécessaires par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine, et la menace russe.”Le financement, public, privé et populaire, m’apparaît plus que jamais comme le +nerf de la paix+ a lancé le ministre de l’Économie Éric Lombard.Les Français pourront en effet contribuer à ce financement, via le lancement par la banque publique d’investissement Bpifrance d’un nouveau fonds destiné aux particuliers, dont la cible est de collecter 450 millions d’euros.Avec un “ticket d’entrée” minimum de 500 euros, ils pourront “devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense”, a expliqué M. Lombard sur TF1.Jugeant “très important” d’associer l’ensemble des Françaises et Français à cet effort”, il a ajouté que “les grands réseaux bancaires et d’assurances vont mettre à disposition d’autres fonds, purement privés, pour ceux qui le veulent, sur une base de volontariat”.M. Lombard a par ailleurs annoncé que “les investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et Bpifrance, investiront 1,7 milliard d’euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la défense”.Avec les co-investissements des investisseurs privés, cela représente “en fait jusqu’à 5 milliards d’euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur”, s’est félicité le ministre, une somme proche des besoins actuellement évalués. La “base industrielle et technologique de Défense” (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Safran, Thales ou Airbus, mais aussi quelque 4.500 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), selon Bercy, plus fragiles financièrement que d’autres secteurs.- “Malentendu”” -Mais le monde de la finance est parfois réticent à investir dans la défense, car il est très sensible aux “risques ESG” (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans ses choix d’investissements. Eric Lombard s’est élevé contre “ce malentendu sérieux”, cette “vision fausse”. “L’investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable (…) il protège notre souveraineté (…), la démocratie, la liberté, le développement durable”.”Il y a des armements qui sont proscrits par les textes et par les traités internationaux. Le reste est autorisé”, a insisté le ministre, appelant les acteurs financiers à “s’affranchir de (leur) frilosité”.Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a renchéri: produire des armes, “ce n’est pas sale”, “il n’y a que des armes interdites ou des armes autorisées”. Pour Nicolas Namias, président du directoire de Groupe BPCE, qui s’exprimait au nom du secteur bancaire, “il faut un engagement stratégique en matière de politique de crédit, avec une idée simple, qu’on accompagne tout ce qui n’est pas interdit”. Le secteur bancaire est en soutien à la BITD à hauteur de 50 milliards d’euros, 37 milliards en financement et (le reste) à l’export” : “le momentum aujourd’hui nous conduit à faire davantage”, a noté M. Namias.Mercredi, France Assureurs, la fédération des assureurs français, avait assuré qu’eux aussi étaient “prêts à prendre toute leur part dans l’effort de réarmement du pays”.Alain Dulac, vice-président PME du GIFAS (Industries Aéronautiques et Spatiales), et PDG de Factem (produits audio pour l’armée) s’est dit “confiant” après avoir entendu tous ces propos.Le président du Medef, Patrick Martin, a cependant souligné que les entreprises du secteur “s’inquiètent (…) de la pérennité de cet effort” et qu’elles “ne bougeront que si elles ont des certitudes”. – “Point de départ” -L’évènement de jeudi se veut “un point de départ” du dialogue sur le financement prochain de la défense, selon Bercy.Celui-ci s’inscrit dans un contexte d’équation budgétaire difficile. “Il ne peut pas y avoir de nouveau +quoi qu’il en coûte+” à ce sujet, a prévenu sur BFM TV/RMC le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, plaidant pour un effort “mesuré” et “financé”.Jeudi après-midi, les ministres Lombard et Lecornu se rendent à Bergerac chez le fabricant de poudre et d’explosifs Eurenco, et le Premier ministre François Bayrou est attendu vendredi pour une visite à l’usine de fabrication de canons KNDS à Bourges.L’UE tout entière est mobilisée sur la défense depuis le début du mois. Mercredi, elle a donné le coup d’envoi d’un vaste plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, doté de 800 milliards d’euros.od-bp-mpa-kd-hrc/ak/rhl

Retraites: après le départ de la CGT, le “conclave” en sursis

Stop ou encore ? Largement ébranlé par les départs de certains acteurs, les menaces des autres et les déclarations du Premier ministre qui enterrent l’hypothèse d’un retour à 62 ans, le “conclave” sur les retraites censé améliorer la réforme de 2023, se réunit à nouveau jeudi, dans le flou.Jeudis 20 et 27 mars, les organisations syndicales et patronales doivent discuter d'”usure professionnelle et pénibilité”, deux sujets auxquels les syndicats sont particulièrement attachés.Mais “avec les (derniers) rebondissements, j’ai bien peur qu’il y ait du changement”, indique à l’AFP Pascale Coton, négociatrice pour la CFTC.”Il faut que les partenaires sociaux soient clairs entre eux”, insiste Cyril Chabanier, leader de la CFTC, qui compte demander aux autres partenaires : “Est-ce qu’on veut avancer ? Est-ce que chacun est prêt à faire des concessions ?” “Au bout d’un moment, soit ils nous disent +oui+ et on avance, soit ils nous disent +non+ et on arrête le +conclave+. Moi je n’ai pas trois mois à perdre”, s’agace-t-il, menaçant ainsi d’emboîter le pas à la CGT, dont la leader, Sophie Binet, a claqué la porte des négociations mercredi.”Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement définitivement enterré ce conclave. Et c’est très grave parce que le Premier ministre s’était engagé à ce que ces discussions soient +sans totem, ni tabou+”, a justifié la patronne de la CGT sur France 2.”Je pense qu’un accord est possible”, a positivé le ministre de l’Economie Eric Lombard jeudi sur TF1. “Les organisations qui se sont éloignées pourront revenir à la table si cet accord leur convient”, a-t-il ajouté. Ce sont les dernières déclarations du Premier ministre, dimanche et réitérées cette semaine au Parlement, jugeant “impossible” un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans, qui ont fait exploser la fragile architecture des négociations.”J’ai simplement rappelé qu’il fallait se fixer comme objectif le retour à l’équilibre (du système de retraites) en 2030″ et jugé “qu’à mes yeux, on ne pouvait pas revenir à 62, supprimer la réforme des retraites et retrouver l’équilibre financier”, a plaidé en vain le Premier ministre mercredi devant les sénateurs.- Du plomb dans l’aile – “Les 62 ans, c’est la question centrale”, a répliqué Sophie Binet.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 50% des personnes sondées souhaitent que, dans les prochaines semaines, une motion de censure soit adoptée contre le gouvernement de François Bayrou sur le sujet des retraites. Et elles sont 56% à souhaiter revenir à 62 ans – contre 62% en janvier.”Nous, on veut discuter de l’âge de départ. C’est le cÅ“ur du réacteur. C’est la raison pour laquelle on s’est mobilisés et pour laquelle on a souhaité reprendre le fil des discussions”, avait rappelé mercredi Marylise Léon, N°1 de la CFDT.Dans ces conditions, la responsable du premier syndicat français a précisé que son organisation restait dans les négociations mais “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement, appelant à “un autre” conclave.Reste que les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Force ouvrière, troisième organisation syndicale, a claqué la porte des négociations dès la première réunion le 27 février, en dénonçant une “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030.Côté patronal, la plus petite des trois organisations, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi estimant que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion estimant toutefois que “tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.

L’influenceur Doualemn interpellé en vue de son expulsion vers l’Algérie

L’influenceur Doualemn, dont le refoulement par l’Algérie en janvier avait envenimé les relations entre Paris et Alger, a été interpellé jeudi à Montpellier en vue de son expulsion vers son pays d’origine.De son vrai nom Boualem Naman, l’homme de 59 ans a été interpellé vers 06h30 par la police aux frontières.Doualemn “a été notifié ce (jeudi) matin, dans le cadre d’une visite domiciliaire, d’un nouvel arrêté ministériel pris à son égard, faite à la demande de la préfecture suite à l’avis favorable de la Comex”, la commission d’expulsion, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. “Il a été placé en centre de rétention administrative en vue de son éloignement”, a précisé cette source.Une autre source a indiqué qu’un nouvel arrêté d’expulsion allait être pris.- “Inédit” -“On est à la fois consterné mais aussi pas étonné de cette suite. On est très attentif aussi à la motivation de l’arrêté, que pour l’instant nous n’avons pas”, a réagi auprès de l’AFP son avocat montpelliérain, Me Jean-Baptiste Mousset.L’interpellation à son domicile s’est “très bien” passée, selon l’avocat. “Il a été coopérant, comme sa famille”. “C’est un déploiement de force qui est quand même assez inédit. Il y avait dix fonctionnaires de police, dont certains cagoulés, pour arrêter une personne à qui on ne reproche pas une infraction pénale, c’est assez lourd”, a ajouté Me Mousset.”A priori, la raison de la venue des fonctionnaires de police à son domicile est de l’amener en centre de rétention administrative (CRA) et peut-être même, ce que nous craignons fermement, l’expulser manu militari”, a-t-il poursuivi.”Soit il est placé en CRA en attendant une expulsion qui puisse être concrète et réelle avec l’exercice des voies de recours, soit ça peut se passer dans l’urgence, et donc une expulsion tentée dans la journée ou demain, pour en fait entraver l’exercice des voies de recours”, a détaillé le conseil de Doualemn. “On attend que son placement en rétention nous soit notifié pour qu’on puisse exercer les voies de recours, à la fois devant le juge des libertés et de la détention et également devant le tribunal administratif de Paris contre l’arrêté d’expulsion”, a poursuivi l’avocat. – “Sévère correction” -“Ce qui va se passer par la suite, je ne peux pas le présager mais, de même manière que le ministre de l’Intérieur ne s’est pas désavoué en essayant de nouveau de procéder à l’expulsion, je pense que, peut-être, l’Algérie ne se désavouera pas”, a-t-il jugé.Le 12 mars, la commission d’expulsion (Comex) de l’Hérault, composée de trois magistrats, avait rendu un avis favorable à la demande des autorités d’expulser Doualemn.Début janvier, l’influenceur, suivi par quelque 138.000 personnes sur TikTok, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une “sévère correction” à un opposant au pouvoir en Algérie.Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”, pour cette diffusion.Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l’Algérie.Mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.Le tribunal administratif de Melun avait ensuite annulé son obligation de quitter le territoire français (OQTF), enjoignant aux autorités de reprendre la procédure, cette fois avec un débat contradictoire, d’où son passage devant la Comex.Les relations entre la France et l’Algérie, historiquement tumultueuses, se sont gravement détériorées depuis quelques mois, les deux pays étant aujourd’hui à deux doigts de la rupture.Immigration, Sahara occidental, arrestation d’influenceurs, d’intellectuel: des polémiques nombreuses alimentent l’actuelle crise diplomatique entre les deux pays, sans précédent depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

Sur les sommets du Mont Kenya, la fin des glaciers d’Afrique

Charles Kibaki Muchiri suit de ses doigts l’eau qui ruisselle à la surface du glacier Lewis, une illustration de la disparition des masses froides assises depuis des millénaires sur les sommets d’Afrique.Cela fait près de 25 ans que l’affable guide de 50 ans emmène des randonneurs jusqu’aux pics à près de 5.000 mètres d’altitude du Mont Kenya, observant au fil des ascensions la transformation de neiges éternelles en roches rugueuses.”C’était vraiment très beau”, se rappelle-t-il, interrogé par l’AFP. Et d’évoquer avec nostalgie une épaisse couche blanche tenant plusieurs mois sur les pics, les grottes de glace photogéniques et le Lewis, sur lequel il est assis, qui enjambait un des versants du Mont. De l’imposante masse de glace détonant sur les photos d’archives, il ne reste que deux blocs, le plus grand ne faisant que quelques dizaines de mètres de large, scintillant au soleil là où il n’est pas transpercé par des roches brunes. Le glacier est “en train de disparaître” et n’existera plus d’ici quelques années, avance le guide, inquiet que la transformation des paysages emblématiques de la région ne décourage les visiteurs.Ses observations sont corroborées par de nombreuses études, notamment des travaux de recherche parus en 2011 auxquels a participé le glaciologue Rainer Prinz de l’université autrichienne d’Innsbruck, estimant que les effets du changement climatique ont fait perdre au Lewis près de 90% de son volume entre 1934 et 2010. Le Mont Kenya, un des seuls sommets du continent comptant des glaciers, pourrait selon des scientifiques devenir dès 2030 l’une des premières montagnes totalement déglacées des temps modernes.Au cours de la dernière décennie, la fonte des glaciers s’est accélérée partout dans le monde. – Océan indien -Bien que moins connu que le Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique, le Mont Kenya, aussi classé au patrimoine de l’Unesco, attire des milliers de visiteurs chaque année.Des éléphants se laissent parfois apercevoir en contrebas, au milieu d’une forêt dense. Puis les arbres se raréfient, faisant place à des collines verdoyantes. Après de longues heures de marche apparaissent les roches brunes du sommet. Mais le blanc neigeux, lui, est invisible. Rainer Prinz explique le “rétrécissement considérable” de ces glaciers tropicaux par des changements de températures à la surface de l’océan Indien, “responsable du transport de l’humidité vers l’Afrique de l’Est.”Les masses gelées ne reçoivent plus suffisamment de neige et sont privées de la couverture blanche qui les protège des conséquences du rayonnement solaire, explique-t-il à l’AFP. Ce qui fait qu’elles “fondent, tout simplement”.A 28 ans, le porteur et guide Godfrey Mwangi dit avoir déjà vu disparaître de nombreux glaciers. De la main, il désigne une falaise blanchie surplombant le camp Shiptons à 4.200 mètres d’altitude, autrefois recouverte d’un pan de glace. Si son collègue Charles Kibaki Muchiri reste fier de montrer la flore atypique et les paysages pittoresques uniques, il déplore qu’avec la disparition des glaciers, certains types d’escalades techniques ne s’organisent déjà plus. En outre, les rivières s’assèchent, avec des conséquences sur la faune et la flore, ainsi que pour les habitants des villages au pied d’une montagne par ailleurs vénérée par certaines communautés, se désole-t-il. – “Minuscule” -Selon une étude satellitaire publiée en 2024, à laquelle Rainer Prinz a participé, le Kilimandjaro n’a conservé que 8,6% de son étendue glaciaire, le Mont Kenya 4,2% et la chaîne du Rwenzori (Ouganda) 5,8% par rapport aux premières observations fiables de la superficie des glaciers vers 1900.Le deuxième sommet d’Afrique a perdu plus de la moitié de ses glaciers entre 2016 et 2021-2022, leur superficie passant de 15 à 6,9 hectares, indique l’étude.Contrairement à d’autres régions, ils sont cependant trop petits pour constituer des réservoirs d’eau importants, estiment les scientifiques. Mais revêtent “une importance touristique et scientifique considérable”.  “Les réservoirs d’eau d’Afrique de l’Est sont les forêts de montagne”, pas les glaciers, note M. Prinz, qui les dit aujourd’hui “si petits qu’ils ressemblent plus ou moins à un tas de glaçons”. “Par le passé, l’effet de la neige était beaucoup plus important” pour l’écosystème “car le glacier était beaucoup plus grand”, souligne toutefois auprès de l’AFP Alexandros Makarigakis, hydrologue à l’Unesco. Mais le Lewis, par exemple, est “devenu minuscule. Donc, bien sûr, sa contribution n’est plus la même”, ajoute-t-il. Aujourd’hui, des jeunes Kényans essaient néanmoins de planter des arbres autour de la montagne, notamment pour freiner “autant que possible” la diminution de la neige, raconte le scientifique. S’il loue l’initiative, il regrette que la disparition des glaciers africains ne puisse être que ralentie. “Nous aurons bientôt une génération qui n’associera plus jamais l’Afrique aux glaciers”. 

Investir dans la défense est “responsable”, estime le ministre de l’Economie

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a estimé jeudi qu’il était “responsable” d’investir dans le secteur de la défense, appelant les investisseurs privés à dépasser leur “frilosité” dans ce domaine.  “Certains considèrent que le financement de notre défense ne serait pas cohérent avec une politique environnementale, sociale et de gouvernance ambitieuse. Cette vision est fausse”, a déclaré M. Lombard en ouverture d’un colloque réunissant investisseurs et industriels de la défense sur le financement du secteur.”L’investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable. Il est d’autant plus responsable que cet investissement protège notre souveraineté et les principes que nous portons: la démocratie, la liberté, le développement durable”, a-t-il poursuivi, applaudi par la salle. Selon le ministre, “il n’y a pas d’armes controversées. Il y a des armements qui sont proscrits par les textes et par les traités internationaux. (…) Le reste est autorisé”, a-t-il développé. Rappelant notamment que le label de l’Etat d’investissement socialement responsable (ISR) permettait d’investir dans la défense, hors armements interdits, et que la France avait plaidé pour des lignes directrices en ce sens de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), Eric Lombard a invité “l’ensemble des investisseurs privés à faire de même (…) pour s’affranchir d’une frilosité qui en réalité est dangereuse pour nos démocraties”. Des investisseurs et des entreprises de défense sont réunis jeudi à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds afin de monter en cadence dans le cadre de l’effort national de défense.Cette nouvelle situation est engendrée par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine et la menace russe. Dans ce cadre, les investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et Bpifrance, investiront 1,7 milliard d’euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la défense, a annoncé Eric Lombard. “Grâce aux coinvestissements avec les investisseurs privés”, cela permettra “d’investir en fait jusqu’à 5 milliards d’euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur”, a-t-il détaillé. Prenant la parole à la suite du ministre de l’Economie, son collègue des Armées Sébastien Lecornu a insisté: “produire des armes, ce n’est pas sale”.  La base industrielle et technologique de défense (BITD) française est composée de neuf grands groupes, à l’image de Thales ou Safran, autour desquels s’organisent 4.500 entreprises, petites et moyennes, dont 800 identifiées comme stratégiques ou critiques, selon Bercy. 

L’Europe est dans une phase “de colère et de sursaut” qu’il faut “cultiver”, selon Raphaël Glucksmann

L’Union européenne est à un “moment de bascule”, face aux coups de butoir russes et maintenant américains, et doit agir dans la durée si elle entend réellement prendre son destin en main, avertit l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann dans un entretien à l’AFP.Membre de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen, l’homme politique français de 45 ans n’a eu de cesse ces dernières années d’appeler les Européens à s’émanciper des Etats-Unis.L’Amérique de Donald Trump, plus menaçante que jamais à l’encontre de l’UE, a renforcé le discours de celui qui a été baptisé cette semaine par la Maison Blanche de “petit homme politique français méconnu” pour avoir réclamé le retour en France de la Statue de la liberté. La défense de l’Ukraine, dont il a fait son combat, l’a aussi fait revenir sur le devant de la scène, en France mais aussi au Parlement européen. Arrivé en tête de la gauche (13,8%) aux européennes en France, il ambitionne de “peser” sur la prochaine élection présidentielle, prévu en 2027.S’il se félicite du grand chamboulement géopolitique en cours, il reste prudent. “Il y a une prise de conscience indéniable (…), mais il faut que ça débouche sur des actions”.Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche est en train d’agir comme un électrochoc. Mais surtout, explique-t-il, la “claque” administrée par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, fin février dans le bureau ovale à Washington, “a réveillé beaucoup de monde”.Et de citer l’Allemagne, qui vit “une révolution absolue”. “Entendre le futur chancelier chrétien démocrate (Friedrich) Merz dire qu’il va falloir faire sans les Etats-Unis, c’est quelque chose d’inédit”, tant l’alliance avec l’Amérique est “consubstantielle à l’existence même de la démocratie allemande”, assure-t-il.Il y a eu un “moment de colère et de sursaut”, et, “il faut qu’on cultive ça”, souligne-t-il.Or, rien n’est moins simple dans des sociétés à la mémoire “de poissons rouges”, habituées à “zapper”.- Ne pas rater le coche -“Ce qu’il s’est passé dans le Bureau ovale, ce n’est pas un accident de l’Histoire. Ce sera une politique, et donc on aura chaque jour un réveil qui sonnera” avec une déclaration ou une décision de la part du président américain.”C’est une offensive tous azimuts, et il ne faut pas croire que ça va s’arrêter, ça va continuer”, assure-t-il.Face à cette situation,  les Européens peuvent décider “d’abandonner le projet européen (…) et de laisser l’Europe se morceler sous les coups de boutoir de Poutine et de Trump. Mais, alors l’Europe connaîtra un destin “de serpillère” ou servira de “paillasson” aux empires renaissants, avertit-il.Il faut donc agir vite pour “réarmer” l’Europe, comme l’ambitionnent la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen. Mais, redoute Raphaël Glucksmann, les Européens risquent de rater le coche.Mme von der Leyen veut mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros sur quatre ans pour renforcer la défense du continent. Mais, avec cette proposition, “elle passe la balle aux Etats membres” en se contentant de faciliter leurs dépenses militaires, dans l’espoir qu’elles atteignent 650 milliards avant 2030.Or, ce qu’il faut, “ce n’est pas 27 Etats qui investissent de manière séparée, ce qu’il nous faut c’est un emprunt commun de 500 milliards d’euros, comme on l’avait fait pendant la pandémie” de Covid, estime-t-il, évoquant une piste qui suscite des réserves dans de nombreux Etats membres.Pour convaincre les opinions publiques en Europe, dont beaucoup sont sceptiques sur la réalité de la menace et l’urgence à y répondre, M. Glucksmann juge essentiel que les Européens se montrent capables “de lever de l’argent”. Car l’enjeu de “l’emprunt commun à 500 milliards, c’est aussi de permettre de ne pas mettre en compétition les dépenses sur le social et la défense”, juge l’eurodéputé français.

Grippe aviaire: le risque abaissé d'”élevé” à “modéré” en France

Les autorités françaises ont abaissé le risque de grippe aviaire sur l’ensemble du territoire d'”élevé” à “modéré”, en raison d’une “amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”, selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel.La France était passée “en risque élevé” le 9 novembre dernier, situation qui entraînait notamment le confinement de volailles.Il existe trois niveaux de risque en France: élevé, modéré et négligeable.Jeudi, l’arrêté publié au JO indique que “le niveau de risque épizootique est qualifié de +modéré+ sur l’ensemble du territoire métropolitain” et que le texte a été “pris à la suite d’une amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”.Depuis début février, la France était de nouveau “indemne” concernant la grippe aviaire, un statut indépendant du niveau de risque. Aucun nouveau foyer d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n’avait en effet été détecté sur le mois précédent dans les élevages nationaux.L’arrêté paru jeudi, qui entrera en vigueur vendredi, concerne “les opérateurs détenant des volailles ou autres oiseaux captifs”.En cas de risque “élevé”, les volailles devaient notamment être “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits.Concernant le risque “modéré”, dans les zones “à risque de diffusion” de la grippe aviaire, les palmipèdes de moins de 42 jours doivent être mis à l’abri, selon le ministère de l’Agriculture. Dans les zones “à risque particulier”, soit les zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage, les “volailles, toutes espèces”, doivent être “mises à l’abri”.La grippe aviaire A (H5N1) est apparue en 1996 en Chine, mais, depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi, un nombre croissant d’espèces de mammifères a été touché tout comme des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Antarctique.La France l’a surtout été de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le pays a euthanasié des dizaines de millions de volailles ces dernières années. Les pertes économiques se chiffrent en milliards d’euros.Pour casser cette spirale, le gouvernement a rendu obligatoire depuis l’automne 2023 la vaccination dans les élevages supérieurs à 250 canards.

Dans le Loiret, le premier vélo électrique sans batterie

Un vélo électrique sans batterie, qui utilise l’énergie du pédalage pour alléger l’effort sur des parcours plus vallonnés, a vu le jour près d’Orléans, résultat de la volonté de son créateur de tendre vers une voie plus écologique pour la mobilité douce.Il ressemble à n’importe quel autre vélo classique, mais dispose d’une technologie unique: le Pi-Pop est un vélo à assistance autonome qui se recharge en roulant.”Dans un boîtier placé dans le braquet du vélo, se trouve le moteur, qui sert aussi bien d’assistance qu’à récupérer l’énergie, à l’image d’une dynamo”, explique Adrien Lelièvre, son fondateur, à qui il a fallu “six années de recherche et de développement” pour aboutir à cette bicyclette d’un nouveau genre.Ce système innovant repose ensuite sur une intelligence embarquée et des supercondensateurs, qui conservent l’énergie captée lorsque le cycliste pédale sur du plat ou en descente, pour la restituer aux moments où l’effort se fait plus important, lors de la montée d’une côte par exemple, et ainsi assister l’utilisateur.L’autonomie du vélo est ainsi “illimitée”, promet M. Lelièvre, diplômé en ingénierie mécanique. Sans aucune batterie à recharger, “il est “l’alternative idéale entre les vélos classiques et les vélos électriques” pour se déplacer “quotidiennement dans toutes les villes vallonnées de France”.Avec dix salariés, l’entreprise vient de développer sa troisième génération de vélos, après avoir proposé à la vente ses premiers modèles en 2022.”Le plus dur, c’est de faire comprendre aux gens qu’il n’y a pas de batterie et que, malgré tout, l’assistance est instantanée dès le premier coup de pédale”, explique le monteur Fabrice Courseau. Le poids de ce vélo est même inférieur de “plusieurs kilos” à celui des modèles électriques classiques.Il n’est en revanche pas adapté à de la vraie montagne ou des territoires trop accidentés, l’assistance pouvant assister sur une centaine de mètres en dénivelé positif, en moyenne.- Alternative écologique – Vainqueur d’une médaille d’Or au concours Lépine 2024, qui représente pour lui l’occasion de trouver de nouveaux investisseurs et représente une victoire riche en symboles pour ses proches, l’ingénieur cherche surtout avec ce produit à “faire évoluer les mentalités” en montrant “une alternative plus durable” aux vélos électriques.”Avec une durée de vie beaucoup plus longue et sans utiliser de matériaux rares, le super-condensateur permet une nouvelle possibilité plus écologique, quand les batteries des vélos, au lithium, vont dans le sens inverse de l’histoire”, argue le dirigeant.Il estime que “jusqu’à maintenant, le seul moyen de transport à augmenter son empreinte carbone était le vélo, adoptant des stratégies néfastes pour l’environnement, comme l’automobile, pour construire des batteries”.”On a donc essayé de répondre à ce besoin de transition énergétique, mais aussi au nombre croissant d’utilisateurs”, alors qu’un Français sur quatre fait du vélo au moins une fois par semaine, selon une étude du ministère des Transports en 2024.C’est ce dernier argument qui a poussé un couple de Loirétains, croisés ce jour-là, à venir effectuer un essai, avant d’éventuellement franchir le pas de l’achat.”Nous avons un vélo électrique, mais la batterie nous lâche tous les trois ans. Et avec l’impact sur l’environnement de ces batteries au lithium, on a eu envie de trouver une alternative”, livre Carole Ogez.Proposés à partir de 2690 euros aux particuliers, 600 modèles ont été vendus à travers l’Europe, mais aussi à travers le monde, selon l’entreprise, qui a breveté la technologie.L’objectif de 10.000 ventes annuelles, d’ici trois à cinq ans, est affiché par PiPop, espérant multiplier par cinq ses effectifs pour y parvenir.

Dans le Loiret, le premier vélo électrique sans batterie

Un vélo électrique sans batterie, qui utilise l’énergie du pédalage pour alléger l’effort sur des parcours plus vallonnés, a vu le jour près d’Orléans, résultat de la volonté de son créateur de tendre vers une voie plus écologique pour la mobilité douce.Il ressemble à n’importe quel autre vélo classique, mais dispose d’une technologie unique: le Pi-Pop est un vélo à assistance autonome qui se recharge en roulant.”Dans un boîtier placé dans le braquet du vélo, se trouve le moteur, qui sert aussi bien d’assistance qu’à récupérer l’énergie, à l’image d’une dynamo”, explique Adrien Lelièvre, son fondateur, à qui il a fallu “six années de recherche et de développement” pour aboutir à cette bicyclette d’un nouveau genre.Ce système innovant repose ensuite sur une intelligence embarquée et des supercondensateurs, qui conservent l’énergie captée lorsque le cycliste pédale sur du plat ou en descente, pour la restituer aux moments où l’effort se fait plus important, lors de la montée d’une côte par exemple, et ainsi assister l’utilisateur.L’autonomie du vélo est ainsi “illimitée”, promet M. Lelièvre, diplômé en ingénierie mécanique. Sans aucune batterie à recharger, “il est “l’alternative idéale entre les vélos classiques et les vélos électriques” pour se déplacer “quotidiennement dans toutes les villes vallonnées de France”.Avec dix salariés, l’entreprise vient de développer sa troisième génération de vélos, après avoir proposé à la vente ses premiers modèles en 2022.”Le plus dur, c’est de faire comprendre aux gens qu’il n’y a pas de batterie et que, malgré tout, l’assistance est instantanée dès le premier coup de pédale”, explique le monteur Fabrice Courseau. Le poids de ce vélo est même inférieur de “plusieurs kilos” à celui des modèles électriques classiques.Il n’est en revanche pas adapté à de la vraie montagne ou des territoires trop accidentés, l’assistance pouvant assister sur une centaine de mètres en dénivelé positif, en moyenne.- Alternative écologique – Vainqueur d’une médaille d’Or au concours Lépine 2024, qui représente pour lui l’occasion de trouver de nouveaux investisseurs et représente une victoire riche en symboles pour ses proches, l’ingénieur cherche surtout avec ce produit à “faire évoluer les mentalités” en montrant “une alternative plus durable” aux vélos électriques.”Avec une durée de vie beaucoup plus longue et sans utiliser de matériaux rares, le super-condensateur permet une nouvelle possibilité plus écologique, quand les batteries des vélos, au lithium, vont dans le sens inverse de l’histoire”, argue le dirigeant.Il estime que “jusqu’à maintenant, le seul moyen de transport à augmenter son empreinte carbone était le vélo, adoptant des stratégies néfastes pour l’environnement, comme l’automobile, pour construire des batteries”.”On a donc essayé de répondre à ce besoin de transition énergétique, mais aussi au nombre croissant d’utilisateurs”, alors qu’un Français sur quatre fait du vélo au moins une fois par semaine, selon une étude du ministère des Transports en 2024.C’est ce dernier argument qui a poussé un couple de Loirétains, croisés ce jour-là, à venir effectuer un essai, avant d’éventuellement franchir le pas de l’achat.”Nous avons un vélo électrique, mais la batterie nous lâche tous les trois ans. Et avec l’impact sur l’environnement de ces batteries au lithium, on a eu envie de trouver une alternative”, livre Carole Ogez.Proposés à partir de 2690 euros aux particuliers, 600 modèles ont été vendus à travers l’Europe, mais aussi à travers le monde, selon l’entreprise, qui a breveté la technologie.L’objectif de 10.000 ventes annuelles, d’ici trois à cinq ans, est affiché par PiPop, espérant multiplier par cinq ses effectifs pour y parvenir.

Après 29 mois de détention en Iran, le Français Olivier Grondeau libre et de retour en France

Le Français Olivier Grondeau, qui était détenu en Iran depuis octobre 2022, “est libre, en France, parmi les siens”, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, assurant que “la mobilisation ne faiblira pas” pour la libération des deux derniers ressortissants français encore en prison à Téhéran.”Nous partageons l’immense bonheur et soulagement de sa famille”, a dit sur X le président français, au sujet d’Olivier Grondeau, 34 ans, qui avait été condamné en Iran à cinq ans de prison pour espionnage. Cette peine avait été jugée arbitraire par les autorités françaises qui avaient dénoncé une diplomatie d’otage d’Etat de la part de Téhéran.”Je remercie tous les services de l’État, notre ambassadeur en Iran et le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay, de leur action décisive”, a-t-il ajouté. Olivier Grondeau, qui fêtera ses 35 ans la semaine prochaine, est arrivé lundi soir en France, ont précisé à l’AFP l’Elysée et une source diplomatique, sans toutefois dévoiler les conditions de sa libération. Il est actuellement hospitalisé pour subir une batterie d’examens alors qu’il était très affaibli ces derniers mois, notamment sur le plan psychologique.Cette remise en liberté intervient après de longues et difficiles négociations entre les deux pays et dans un contexte de bras de fer entre les Occidentaux et l’Iran sur son programme nucléaire. Téhéran nie vouloir se doter de l’arme nucléaire, bien que ses réserves d’uranium enrichi s’approchent du seuil nécessaire pour la fabriquer.”Cette libération fait honneur à la diplomatie française et au travail acharné de notre ambassade à Téhéran, du centre de crise et de soutien et des services du ministère des Affaires étrangères”, a réagi de son côté le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot, sur le même réseau X, en publiant une photo de M. Grondeau, tout sourire, à bord d’un avion. “Immense joie de retrouver Olivier puisqu’innocent de tout, sa place a toujours été parmi nous”, a déclaré à l’AFP Me Chirinne Ardakani, son avocate française. Originaire de Montpellier, dans le sud de la France, Olivier Grondeau était en voyage touristique dans la ville de Shiraz, dans le sud de l’Iran, quand il a été arrêté le 12 octobre 2022.Il a d’abord été détenu à Téhéran, dans la tristement célèbre prison d’Evin, puis dans la ville de Shiraz, avant d’être à nouveau transféré en octobre dernier à Evin, où les conditions de détention sont réputées particulièrement difficiles.Jusqu’en janvier dernier, il avait choisi de ne pas révéler publiquement son identité, espérant que les négociations diplomatiques pour sa libération entre Téhéran et Paris puissent aboutir en toute discrétion.Mais il s’était ravisé et avait préparé une campagne de communication depuis la prison d’Evin, avec l’aide de son comité de soutien composé d’amis.L’Iran, qui détient plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux, est accusé par leurs soutiens, des ONG et des chancelleries occidentales, de s’en servir comme monnaie d’échange, même si officiellement leurs libérations ne donnent lieu à aucune contrepartie.- “Otages d’Etat” -Le gouvernement français a maintes fois condamné cette diplomatie “d’otages d’Etat”.Emmanuel Macron avait lui-même dénoncé récemment la “détention indigne et arbitraire” des ressortissants français, et exigé leur libération. Ces propos avaient provoqué l’ire de Téhéran qui avait fustigé des propos “non constructifs”.Les deux autres Français toujours détenus sont Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran, où les autorités les accusent d’espionnage.”Notre mobilisation ne faiblira pas: Cécile Kohler et Jacques Paris doivent être libérés des geôles iraniennes”, a martelé le chef de l’Etat dans son message jeudi. “Toutes mes pensées vont vers eux et leur famille en ce jour”, a-t-il ajouté.”Je pense à ma cliente, toujours incarcérée en section 209 de la prison d’Evin: Cécile cloîtrée dans une cellule de 8m2, sans fenêtre, sous vidéosurveillance continue, qui dort à même le sol”, a déclaré à l’AFP Me Ardakani. Elle souligne la nécessité de se battre pour les deux ressortissants toujours détenus, ajoutant que les “geôliers devront répondre de leurs actes criminels, y compris devant la justice française”.D’autres Français avaient été détenus arbitrairement en Iran avant d’être libérés, dont Louis Arnaud, en juin 2024.Ce consultant, aujourd’hui âgé de 36 ans, avait été arrêté en septembre 2022 à Téhéran, au moment où commençaient les manifestations du mouvement Femme Vie Liberté à la suite de la mort en détention de la jeune kurde Mahsa Amini, accusée d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Benjamin Brière et Bernard Phelan avaient, eux, retrouvé la liberté en mai 2023.