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Forte chute de popularité pour Bayrou en mars (sondage)

Le Premier ministre François Bayrou enregistre une lourde baisse de sa cote de popularité en mars, dévissant de 11 points par rapport à février, selon un baromètre mensuel de l’Ifop pour le Journal du dimanche.Le chef du gouvernement s’est retrouvé englué dans des polémiques autour de sa connaissance supposée de violences dans l’établissement scolaire de Bétharram, mais aussi pour sa gestion du dossier des retraites qu’il a pourtant lui-même souhaité rouvrir. Résultat: sa cote tombe à 27% de Français satisfaits de son action, au plus bas depuis sa nomination en décembre.A l’inverse, Emmanuel Macron, qui s’affiche à la manoeuvre sur la scène internationale, grappille un point. Même si sa cote reste à l’étiage – 24% de satisfaits seulement – elle est en progression pour le deuxième mois d’affilée.Cette enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas. Interviews réalisées en ligne du 12 au 230 mars 2025. Marge d’erreur entre 1 et 2,2 points.

Prisons: circulaire de Darmanin aux procureurs pour “repérer” les étrangers expulsables

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin enjoint les procureurs et les directeurs de prison au “repérage” des détenus étrangers “éligibles” à une expulsion du territoire français, dans une circulaire consultée samedi soir par l’AFP. Le garde des Sceaux appelle à une “politique pénale ferme, empreinte de lisibilité et de célérité (…)” à l’égard “des personnes détenues de nationalité étrangère définitivement condamnées”, selon ce texte daté de vendredi et révélé samedi par Le Journal du Dimanche. Gérald Darmanin argue que le contexte de surpopulation carcérale appelle à “actionner l’essentiel des leviers, y compris à l’égard des étrangers incarcérés, définitivement condamnés, et ayant vocation à être éloignés du territoire national dans le cadre d’une mesure d’éloignement administrative ou judiciaire”.Le ministre avait déjà affirmé le 13 mars sa volonté d’engager un “travail” afin que les étrangers condamnés en France puissent être expulsés et purger leur peine dans leur pays.Dans un entretien au JDD, M. Darmanin indique que les prisons françaises comptent “plus de 19.000 détenus étrangers”, prévenus et condamnés confondus, “soit 24,5% de la population carcérale: 3.068 ressortissants de l’Union européenne, 16.773 hors-UE” et “686 détenus dont on ne connaît pas la nationalité”.Dans la circulaire, il appelle à “renforcer la coopération aux fins de repérage des personnes détenues de nationalité étrangère définitivement condamnées”.Il demande “un recours aux mesures de libération anticipée”, dont la libération conditionnelle dite “+expulsion+” qui est applicable lorsque la personne condamnée fait notamment l’objet d’une mesure d’interdiction du territoire français ou d’une obligation de quitter le territoire français.”Vous veillerez à la requérir systématiquement, lorsque la situation le permet”, écrit le garde des Sceaux aux procureurs.”Les libérations conditionnelles expulsion nécessitent que l’étranger incarcéré ait purgé la moitié de sa peine en France, que son identité soit établie et qu’il fasse l’objet d’une interdiction de territoire”, explique au JDD le ministre qui entend “fluidifier” cette procédure avec des “pays partenaires”. Il plaide aussi pour que soit encouragée les procédures de transfèrement de personnes condamnées détenues dans le pays dont elles sont ressortissantes.Une décision-cadre européenne, transposée dans le code de procédure pénale français, permet de transférer les ressortissants d’états européens pour qu’ils purgent leur peine dans leur pays d’origine.

“La charge mentale s’évapore”: l’essor des soirées dansantes entre mères

“On danse tôt et on finit tôt. La charge mentale s’évapore”. Des femmes, mères pour la plupart, décompressent grâce à de nouvelles soirées dansantes non mixtes, qui se développent en France, comme les soirées Diva à Paris.”C’est un concept d’afterwork, de 19H à 22H, exclusivement féminin, destiné aux mères, mais pas seulement. Celles qui veulent décompresser après une journée de travail ou le tunnel sortie d’école-devoirs-bain-dîner des enfants”, explique Constance d’Amécourt, qui organise avec deux amies les Soirées Diva à Paris.Mardi 19H30. La piste de danse du Raspoutine, près des Champs-Elysées à Paris, est bondée et le restera jusqu’à 22H00. Sous les lumières rouges, des dizaines de femmes dansent sur du disco remixé.”On fait la fête tout de suite, c’est efficace, il n’y a pas de temps à perdre, on va pouvoir se coucher tôt, retrouver son mari et ses enfants”, se réjouit Julie, 37 ans, responsable communication.Les seuls hommes sont les serveurs et un animateur qui lance des chorégraphies pour “décomplexer celles qui n’osent pas danser”.Le concept “Maman va danser” a été lancé en Allemagne, et de nombreuses versions se sont développées en France ces derniers mois, à l’initiative de jeunes femmes, à Paris, Marseille, Toulouse, La Rochelle, Rouen, Lyon, Nantes ou Lille.Pour la deuxième soirée Diva dans la capitale, mi mars, les 260 places ont été vendues en cinq jours. Agées pour la plupart de 30 à 60 ans, elles arrivent du travail à 19H. Dalida avec “Laissez moi danser” lance la soirée avec une chorégraphie reprise par toutes.Beaucoup viennent en groupe. “Nous nous sommes rencontrées en faisant du kite surf et nous nous voyons deux fois par mois, dans des restaus ou en cours de danse. C’est une activité de plus”, explique une femme médecin. Flore, qui travaille dans les ressources humaines, mère de quatre enfants entre 3 et 9 ans, est quant à elle venue avec cinq amies.- “Bulle de joie” -“L’ambiance est compliquée en ce moment, ça fait du bien de se changer les idées, c’est une bulle de joie”, se réjouit Martine, 71 ans, dont le mari “n’aime pas danser”.”Mon mari m’a montré un documentaire sur ces soirées en Allemagne, j’ai appelé des gens dans l’événementiel, j’en ai parlé autour de moi, et je me suis dis +Ca se tente!+”, explique une des organisatrices Lucie de Gourcuff, qui aimerait organiser deux soirées Diva par mois. La troisième est prévue le 8 avril dans un lieu qui accueillera deux fois plus de monde.Pourquoi sans hommes? “En présence d’hommes, les femmes font plus attention à leur look, se demandent ce qu’on va penser d’elles ou sont dans la séduction. Là on lâche prise”, confie Isaure, deux enfants de 5 et 7 ans.”Certaines apprécient de ne pas être dérangées par la gente masculine qui peut être un peu insistante dans les soirées. Quand je sors, je ne lâche pas mon verre des mains, de peur qu’on y verse un produit. Là on se sent en confiance”, explique Kelly Forêt, 32 ans, qui travaille dans l’immobilier et a lancé les soirées “Maman et ses copines” à Nantes.Les verres sont posés sans les tables sans surveillance. Au bar, on sert champagne sans alcool, rosé, Coca zéro, Ice Tea. La formule des soirées Diva, pour 45 euros, comporte les boissons et un buffet léger: saumon, fruits, tomates cerise et macarons.Il est 22 heures, Dalida chante “Mourir sur scène” reprise en cÅ“ur et Cendrillon doit rentrer chez elle. “J’ai l’impression qu’il est déjà deux heures du matin”, dit Indre, mère de deux enfants de un et cinq ans.”Mais on n’est pas éméchées, ni fatiguées. A 23 heures je serai dans mon lit, et demain prête à 7 heures pour le Nesquick des enfants”, sourit Elisabeth.

En Guadeloupe, l’assainissement des eaux usées passe au vert

Au coeur d’un lotissement qui fait face à la mer des Caraïbes, dans la commune de Vieux-Fort, dans le sud de la Guadeloupe, une installation d’un genre nouveau a pris place: un bassin de gravier, bientôt couvert d’oiseaux de paradis. C’est une station d’épuration.”C’est une station dite en filtre planté”, précise Muriel Gruel, technicienne au syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), qui a inauguré ce bassin mi-mars.”On assure le traitement des eaux usées du nouveau groupe scolaire de 300 élèves, de 53 logements et de 400 m² de commerces”, détaille fièrement Muriel Gruel.Cette inauguration n’a l’air de rien mais en Guadeloupe, où plus de la moitié des stations d’épuration sont non-conformes à la réglementation, les stations en filtre planté pourraient être une solution bien réelle.Un filtre planté, c’est un grand bassin “dans lequel on a installé des drains et différentes couches de graviers” qui filtreront l’eau, avant “de la renvoyer dans le milieu naturel”, décrit Virginie Clérima de l’Office international de l’eau, qui a mené une expérimentation de ces stations d’épurations aux Caraïbes.Car si le concept existe avec des roseaux en milieu tempéré, notamment dans l’Hexagone, ce n’est pas le cas en milieu tropical. Le roseau y est une espèce invasive et “on a dû trouver une plante équivalente, capable d’oxygéner le filtre pour aider l’action des micro-organismes”, explique Mme Clérima. Au fil des essais, c’est l’héliconia qui a été choisie. Cette plante apparentée à l’oiseau de paradis enchaîne les qualités. “Elle croît rapidement, ne favorise pas la prolifération de moustiques, permet une bonne oxygénation et de surcroît, elle est jolie et résiliente en cas de cyclone”, liste Virginie Clérima.- Enjeux cruciaux -La station de Vieux-Fort a été inaugurée par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de son déplacement en Guadeloupe du 15 au 17 mars.L’enjeu est crucial pour l’archipel: selon les dernières données communiquées par l’Office de l’eau, 56% des stations d’épuration étaient non-conformes à la réglementation en 2022. Et le réseau de l’assainissement non collectif reste mal cartographié, avec un indice de connaissance de 35 sur 120, selon l’office guadeloupéen.Conséquence: les eaux de baignades voient leur qualité se dégrader d’année en année, au point qu’un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese) alertait fin 2022 “sur la pollution des eaux du littoral qui risquent d’être de plus en plus souvent interdites à la baignade”.La première station en filtre planté de Guadeloupe a vu le jour à Petit-Canal, dans le nord de Basse-Terre, au milieu des années 2010.”C’était un prototype pour une école qu’on avait monté en deux mois”, se souvient Leslie Verepla, chargée du projet à l’époque, évoquant une “solution idéale fondée sur la nature”.Le modèle a depuis été dupliqué, notamment à Vieux-Fort, où la station a coûté 2,7 millions d’euros, financés à 70% par le fonds vert pour l’accélération de la transition écologique dans les territoires, lancé en 2023, et à 30% par l’Office français de la biodiversité (OFB).”Nous aimerions monter à 60% sur ces projets-là”, confie à l’AFP Sylvie Gustave-dit-Duflo, la présidente du conseil d’administration de l’OFB.Quant à l’entretien, le coût reste minime: un passage par semaine suffit à constater le bon fonctionnement du système, les contrôles de conformité sont simples à réaliser et l’entretien relève de celui des espaces verts, défendent les partisans de la méthode.La Guadeloupe compte désormais quatre stations de ce type. Certains acteurs affichent même l’ambition d’en installer au moins une par commune et de voir évoluer la règlementation qui interdit, pour l’heure, la phytoépuration pour l’assainissement individuel.

En Guadeloupe, l’assainissement des eaux usées passe au vert

Au coeur d’un lotissement qui fait face à la mer des Caraïbes, dans la commune de Vieux-Fort, dans le sud de la Guadeloupe, une installation d’un genre nouveau a pris place: un bassin de gravier, bientôt couvert d’oiseaux de paradis. C’est une station d’épuration.”C’est une station dite en filtre planté”, précise Muriel Gruel, technicienne au syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), qui a inauguré ce bassin mi-mars.”On assure le traitement des eaux usées du nouveau groupe scolaire de 300 élèves, de 53 logements et de 400 m² de commerces”, détaille fièrement Muriel Gruel.Cette inauguration n’a l’air de rien mais en Guadeloupe, où plus de la moitié des stations d’épuration sont non-conformes à la réglementation, les stations en filtre planté pourraient être une solution bien réelle.Un filtre planté, c’est un grand bassin “dans lequel on a installé des drains et différentes couches de graviers” qui filtreront l’eau, avant “de la renvoyer dans le milieu naturel”, décrit Virginie Clérima de l’Office international de l’eau, qui a mené une expérimentation de ces stations d’épurations aux Caraïbes.Car si le concept existe avec des roseaux en milieu tempéré, notamment dans l’Hexagone, ce n’est pas le cas en milieu tropical. Le roseau y est une espèce invasive et “on a dû trouver une plante équivalente, capable d’oxygéner le filtre pour aider l’action des micro-organismes”, explique Mme Clérima. Au fil des essais, c’est l’héliconia qui a été choisie. Cette plante apparentée à l’oiseau de paradis enchaîne les qualités. “Elle croît rapidement, ne favorise pas la prolifération de moustiques, permet une bonne oxygénation et de surcroît, elle est jolie et résiliente en cas de cyclone”, liste Virginie Clérima.- Enjeux cruciaux -La station de Vieux-Fort a été inaugurée par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de son déplacement en Guadeloupe du 15 au 17 mars.L’enjeu est crucial pour l’archipel: selon les dernières données communiquées par l’Office de l’eau, 56% des stations d’épuration étaient non-conformes à la réglementation en 2022. Et le réseau de l’assainissement non collectif reste mal cartographié, avec un indice de connaissance de 35 sur 120, selon l’office guadeloupéen.Conséquence: les eaux de baignades voient leur qualité se dégrader d’année en année, au point qu’un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Cese) alertait fin 2022 “sur la pollution des eaux du littoral qui risquent d’être de plus en plus souvent interdites à la baignade”.La première station en filtre planté de Guadeloupe a vu le jour à Petit-Canal, dans le nord de Basse-Terre, au milieu des années 2010.”C’était un prototype pour une école qu’on avait monté en deux mois”, se souvient Leslie Verepla, chargée du projet à l’époque, évoquant une “solution idéale fondée sur la nature”.Le modèle a depuis été dupliqué, notamment à Vieux-Fort, où la station a coûté 2,7 millions d’euros, financés à 70% par le fonds vert pour l’accélération de la transition écologique dans les territoires, lancé en 2023, et à 30% par l’Office français de la biodiversité (OFB).”Nous aimerions monter à 60% sur ces projets-là”, confie à l’AFP Sylvie Gustave-dit-Duflo, la présidente du conseil d’administration de l’OFB.Quant à l’entretien, le coût reste minime: un passage par semaine suffit à constater le bon fonctionnement du système, les contrôles de conformité sont simples à réaliser et l’entretien relève de celui des espaces verts, défendent les partisans de la méthode.La Guadeloupe compte désormais quatre stations de ce type. Certains acteurs affichent même l’ambition d’en installer au moins une par commune et de voir évoluer la règlementation qui interdit, pour l’heure, la phytoépuration pour l’assainissement individuel.

Pour le président algérien, le contentieux avec la France “est entre de bonnes mains”

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé samedi soir que dans la grave crise actuelle entre son pays et la France, l’ancienne puissance coloniale, “l’unique point de repère” pour régler les différends, c’est son homologue Emmanuel Macron, assurant que le contentieux “est entre de bonnes mains” pour être réglé.”Pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas (en France), je dirais seulement trois mots: nous on garde comme unique point de repère le président Macron”, a déclaré le président algérien, lors d’une interview avec un groupe de journalistes de médias publics, retransmise par la télévision algérienne.Il y a eu “un moment d’incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux”, a-t-il poursuivi.Pour M. Tebboune, le contentieux actuel a été “créé de toutes pièces” mais désormais “il est entre de bonnes mains”. Il a cité notamment le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, “qui a toute ma confiance”. Plusieurs communiqués de son ministère ont décrit l’Algérie comme victime d’une cabale de “l’extrême droite française revancharde et haineuse”.On est face à “deux Etats indépendants, une puissance européenne et une puissance africaine, et on a deux présidents qui travaillent ensemble, tout le reste ne nous concerne pas”, a ajouté M. Tebboune.La relation bilatérale a connu un violent coup de frein après l’annonce par M. Macron en juillet 2024 de son soutien appuyé à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, un territoire au statut non défini selon l’ONU, revendiqué par les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger qui a réagi en retirant son ambassadeur à Paris.A l’automne, la brouille s’est aggravée avec l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, jugé ces jours-ci à Alger, pour des propos tenus sur le média français Frontières, réputé d’extrême droite, considérés comme portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien.M. Macron a demandé fin février à M. Tebboune de “régler” le cas Sansal pour “rétablir la confiance” mutuelle, disant s’inquiéter pour la santé de l’intellectuel, atteint d’un cancer, pour lequel un Parquet près d’Alger a requis 10 ans de prison ferme avec un verdict prévu jeudi prochain.- “Issue rapide” -En déplacement à Bruxelles, le président français a dit jeudi souhaiter “une issue rapide” et que l’écrivain “puisse retrouver la liberté”. “J’ai confiance dans le président Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça (les accusations contre Sansal) n’est pas sérieux”, a dit M. Macron.M. Tebboune a abordé samedi la question des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), dossier qui a enflammé les esprits à Paris début janvier quand des influenceurs, accusés d’avoir menacé des opposants au pouvoir algérien exilés en France, ont été expulsés mais immédiatement refoulés par l’Algérie. La crise a atteint son paroxysme après l’attentat de Mulhouse (est) ayant fait un mort, commis par un Algérien qui avait fait l’objet de plusieurs OQTF, refusées par l’Algérie.Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a menacé d’une “riposte graduée” si l’Algérie continue de refuser d’admettre ses ressortissants expulsés.M. Tebboune a cité le cas d’un Algérien placé sous OQTF pour avoir “dénoncé le génocide à Gaza”. “Ce sont des dizaines de cas par jour, c’est la liberté d’expression”, a-t-il plaidé.Sur le dossier du Sahara occidental, l’amitié entre Paris et Rabat “ne nous dérange pas du tout, contrairement à ce qu’on dit”, a-t-il assuré.Ce qu’Alger rejette par contre, selon lui, ce sont les visites récentes dans ce territoire non autonome de la ministre de la Culture Rachida Dati et du président du Sénat Gérard Larcher. “Des visites aussi ostentatoires, ça pose problème et cela enfreint la légalité internationale alors que la France est membre du Conseil de sécurité et que le dossier est toujours entre les mains de l’ONU”.Il faut, a-t-il dit, “savoir raison garder, nous avons d’excellentes relations, beaucoup d’amis (en France) qui aiment l’Algérie”. Emmanuel Macron est “mon alter ego, on a eu des moments de sirocco, des moments de froid” mais “c’est avec lui que je travaille”.

Les douanes ont saisi plus de 110 tonnes de drogues en France en 2024

Les douanes françaises ont saisi près de 111 tonnes de produits stupéfiants en 2024, dont presque 21 tonnes de cocaïne, une hausse de plus de 74% par rapport à 2023, selon des chiffres consultés samedi par l’AFP. Au total, avec l’ensemble des services de police et gendarmerie mais aussi la marine, les autorités françaises ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% comparé à 2023 (23 tonnes).L’an dernier, les services douaniers ont également saisi plus de 21 millions d’objets contrefaits, un chiffre en hausse pour la cinquième année consécutive, selon le bilan annuel des douanes, qui sera présenté officiellement lundi à La Seyne-Sur-Mer (Var).  Outre les stupéfiants et les objets contrefaits, les douaniers ont saisi plus de 488 tonnes de tabac de contrebande sur l’ensemble du territoire en 2024.  Un trafic en plein essor: les services douaniers avaient saisi 521 tonnes de tabac en 2023, après le record de 2022 avec 649 tonnes. Ce trafic représente plusieurs milliards d’euros de pertes pour les finances publiques chaque année.Sur le volet des armes, les saisies douanières sont aussi conséquentes. Sur les 603 .090 armes, munitions et parties d’armes saisies, 881 sont des armes à feu (+13%) dont près de 150 armes de guerre. Près de 600 millions d’euros d’avoirs criminels ont par ailleurs été saisis en 2024, soit une augmentation de 265%. La proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic, actuellement examinée à l’Assemblée nationale, va permettre de “frapper plus vite et plus fort”, a commenté dans un entretien publié samedi soir sur le site du Journal du Dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.  “En matière de saisies, le gel administratif, déjà utilisé contre le terrorisme, devrait être adopté et pérennisé par nos services contre le narcotrafic”, dit-elle. Dans les ports, “malheureusement lieux de corruption” et “nÅ“uds logistiques pour les arrivées de drogue”, selon la ministre, le texte sur le narcotrafic “va permettre de renforcer les compétences de la douane”, en leur donnant “notamment” les “moyens d’accéder aux nombreux flux de données partagées par les acteurs privés et publics qui opèrent sur les ports, comme les arrivées et la provenance des conteneurs, les flux maritimes ou les déplacements de marchandises”.

Plus de 90.000 manifestants contre le racisme, LFI en pointe malgré la polémique

Plus de 90.000 personnes selon le ministère de l’Intérieur ont défilé en France samedi contre le racisme et l’extrême droite, une mobilisation mêlant souvent un soutien à Gaza et mise sous le feu des projecteurs cette année par la polémique autour de l’affiche LFI présumée antisémite à l’effigie de Cyril Hanouna.A Marseille, quelque 3.300 personnes selon la police (10.000 selon la CGT) ont défilé en brandissant des pancartes “contre l’islamophobie d’Etat”, “Tesla is the new swastika” (NDLR: croix gammée), “plus d’amour, moins de Zemmour”.Dans le cortège, émaillé de drapeaux palestiniens, de nombreux jeunes dont Inès Frehaut, en terminale, qui participe à sa première manifestation. “Quand on voit les propos de Bruno Retailleau sur l’islam, l’Algérie, le port du voile, c’est grave!”, juge-t-elle.A Strasbourg, Marc Pereira, 37 ans, maraicher, “est venu pour dire non au racisme ambiant. Entre Retailleau, Darmanin, Wauquiez, et l’extrême droite habituelle, Le Pen, Bardella, ils tapent toujours sur les mêmes boucs émissaires pour des raisons électoralistes”.A Paris, plus de 20.000 personnes ont marché avec un peu de tension en fin de manifestation à Nation, deux personnes ayant été interpellées et trois blessées.Par ailleurs, un journaliste a reçu un coup de matraque à la tête de la part d’un policier, selon des images circulant sur X. “Il est facile de commenter à chaud des images sorties de leur contexte là où la rigueur impose une analyse posée à laquelle il sera comme à chaque fois procédé”, a affirmé le préfet de police Laurent Nuñez qui a aussi annoncé qu’il saisirait la procureure de la République contre tous les slogans “qui rentrent sous le coup de la loi pénale”, alors que des “A bas l’État, les flics et les fachos” ont été scandés lors de la manifestation.Dans le cortège parisien, Ann, une Américaine de 55 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, plaide: “L’Amérique glisse vers le fascisme. Nous avons besoin de manifestations comme ça aux US”.”J’ose espérer que la politique menée par l’extrême droite américaine va faire réfléchir les gens”, a renchéri à Rennes Nicole Kiil-Nielsen, 75 ans.Le rendez-vous était fixé de longue date, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, inscrite par l’ONU à l’agenda le 21 mars. Dans l’Hexagone, des centaines de syndicats et d’associations, locales ou nationales, ont organisé des rassemblements, de Saint-Lô à Sète.”On veut dire haut et fort que nous ne voulons pas de société raciste”, a résumé Sophie Giroud, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’homme.- “Erreur” ou “instrumentalisation” -Toutefois, les organisateurs ont été relégués au second plan par La France insoumise qui a élargi le mot d’ordre contre le racisme pour en faire “des manifestations contre le gouvernement Bayrou, l’extrême droite et ses idées”. “Les idées d’extrême droite contaminent jusqu’au gouvernement”, a justifié la députée LFI Aurélie Trouvé, présente dans le cortège parisien d’où étaient absents les leaders socialistes.”Personne ne nous détournera de l’objectif de cette manifestation”, a-t-elle insisté en référence à la polémique depuis dix jours, à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, sourcils froncés et grimace agressive. Une représentation qui a valu au parti une condamnation en référé pour “atteinte (au) droit à l’image” de l’animateur. Décision dont LFI a aussitôt annoncé faire appel.Mais là où le bât blesse, c’est dans la ressemblance entre cette caricature de M. Hanouna, juif d’origine tunisienne, et certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.Raison qui avait d’ailleurs poussé LFI à retirer son visuel rapidement et certains cadres insoumis à reconnaître une “erreur”.”Un parti est composé de citoyens qui font parfois des erreurs (…) Des voix juives dans nos rangs ont pu nous dire que c’était une erreur, donc là on ne peut pas dire qu’il y a une instrumentalisation” contre nous, a admis samedi l’eurodéputée Rima Hassan, fer de lance de la cause palestinienne au sein du mouvement.Cependant, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est offert samedi un bain de foule à Marseille, a refusé lui tout mea culpa, accusant ces derniers jours les médias de faire le jeu de l’extrême droite, tout comme la cheffe des députés Mathilde Panot. “Un jour, vous vous regarderez dans la glace d’avoir fait croire que les antiracistes étaient des racistes”, a ainsi lancé Mme Panot aux journalistes dans le défilé parisien.Pour bien se démarquer de LFI, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet avait souligné avant la manifestation que “de nombreuses associations qui luttent contre l’antisémitisme (…) seront dans le carré de tête” avec les syndicats.bur-gbh-slb-far/jmt/