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Mort du petit Emile: quatre personnes dont ses grands-parents en garde à vue

Quatre personnes, dont les grands-parents du petit Emile Soleil disparu en juillet 2023 dans les Alpes-de-Haute-Provence, ont été placés en garde à vue mardi matin pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre”, a annoncé le procureur de la République d’Aix-en-Provence dans un communiqué.”Ce matin, 25 mars 2025, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d’Emile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue des chefs d’homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille”, déclare le procureur Jean-Luc Blanchon dans un communiqué transmis à l’AFP.”Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”, poursuit le magistrat.”Les enquêteurs procèdent par ailleurs à des opérations criminalistiques en divers lieux du territoire”, ajoute le procureur qui précise qu'”une nouvelle communication interviendra à l’issue des actes en cours”.L’avocate des grands-parents, Me Isabelle Colombani, a confirmé à l’AFP leur placement en garde à vue. “Je n’ai aucun commentaire à faire, je viens de l’apprendre”, a-t-telle déclaré.Emile, âgé de deux ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de “ratissages judiciaires”, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée. Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte fin mars 2024 par une promeneuse du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.Les obsèques du garçonnet avaient été célébrées le 8 février dans la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), en présence de toute la famille.Le 13 mars, la présence des enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient alors, selon plusieurs médias, saisi une jardinière disposée à l’entrée d’une chapelle du hameau. Le parquet s’était alors refusé à toute confirmation.

La Corée du Sud lutte contre des feux de forêt meurtriers

Des feux de forêt meurtriers progressent en Corée du Sud, rapportent les autorités mardi, affirmant lutter contre des incendies parmi les pires de l’histoire du pays, difficiles à contenir du fait d’un temps sec et venteux.Plus d’une dizaine de brasiers différents se sont déclarés au cours du week-end en Corée du Sud, tuant quatre personnes et faisant brûler des milliers d’hectares, selon le ministère de la Sécurité.”Les feux de forêt ont jusqu’à présent touché quelque 14.694 hectares, et les dégâts continuent de s’accroître”, a exposé le ministre intérimaire de l’Intérieur et de la Sécurité, Ko Ki-dong.En prenant en compte ce total des hectares touchés par ces multiples incendies, cela équivaudrait au troisième plus grave feu de forêt de l’histoire sud-coréenne.Le plus important est survenu en avril 2000 sur la côte est, où il a ravagé 23.913 hectares.Plus de 3.000 personnes ont été évacuées vers des abris et au moins 11 personnes ont été gravement blessées, a décrit M. Ko.”Des vents forts, le temps sec et la brume entravent le travail des pompiers”, a ajouté le ministre lors d’une réunion.A Uiseong, dans l’est du pays, brume et fumée emplissent le ciel, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’équipe a vu des ouvriers tenter de déplacer des objets historiques d’un temple et de recouvrir des statues bouddhiques pour les protéger d’éventuels dégâts.L’agence nationale en charge des forêts a indiqué que l’incendie d’Uiseong était contenu à 55% mardi matin, contre 60% plus tôt.Plus de 6.700 pompiers sont déployés pour lutter contre les différents feux, selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, les deux cinquièmes des effectifs se trouvant dans la zone d’Uiseong.Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans quatre régions, invoquant “les dégâts importants causés par des feux de forêt simultanés à travers le pays”.Plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules et les précipitations intenses, ont un lien établi avec le changement climatique.D’autres, comme les feux de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales peuvent être causés par une multiplicité de facteurs.

La FNSEA en congrès pour tourner la page des élections et remobiliser les troupes

Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.”Tout n’est pas réglé”, a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire “pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne”, le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des “propositions à faire” et “des attentes” fortes pour “réarmer” l’agriculture française.Au rang des attentes, il a énuméré “la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification…”.Si ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, est placé sous le signe de la “combativité”, il sera aussi l’occasion d’un examen de conscience après des élections professionnelles de janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.Un “retour d’expérience” sur ces élections est “en cours” et fera l’objet d’un “échange à huis clos lors du congrès”, a annoncé Arnaud Rousseau.Le recul du syndicat historique dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait “perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an” de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques “adaptations”.- “Autonomie stratégique alimentaire” -Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.Après la crise de l’an dernier et un Salon de l’agriculture apaisé en début d’année, le syndicat estime qu’il n’est “pas question” de renoncer à batailler, même s’il “voit bien que la fenêtre politique est en train de se refermer” sur les questions agricoles.La FNSEA attend toujours de l’exécutif “une vision pour l’agriculture” reposant notamment sur “une ambition européenne” face aux menaces commerciales américaines, chinoises ou russes.Dans une lettre ouverte adressée au président Emmanuel Macron mi-mars, Arnaud Rousseau dit les agriculteurs prêts à se mobiliser pour atteindre “l’autonomie stratégique alimentaire”.Pour y parvenir, il propose trois “mouvements majeurs”: tout d’abord, le maintien d’un budget dédié de la Politique agricole commune (PAC), qui soit à la hauteur des enjeux stratégiques actuels entre menace russe et taxes américaines.Il demande aussi de mettre fin à “l’Europe passoire”, qui laisse entrer des denrées produites dans des conditions ne respectant pas les standards européens et favorisent une “concurrence déloyale”; et enfin il réclame un “accès sécurisé aux moyens de production indispensables, comme la ressource en eau”.Ces questions seront centrales dans les débats au congrès, de même que le suivi du calendrier parlementaire concernant différents textes ayant trait à l’agriculture.Après la censure par le Conseil constitutionnel d’un tiers des articles de la loi d’orientation agricole, la FNSEA a estimé que la décision préservait les “fondamentaux de la loi” – dont la consécration de l’agriculture comme étant d’intérêt général majeur ou le principe du “pas d’interdiction sans solution” pour les produits phytosanitaires – mais a appelé “à accélérer les mesures de simplification”. Le congrès sera aussi l’occasion jeudi d’une table ronde réunissant le spécialiste de géopolitique Pascal Boniface et le sociologue Jean Viard, avant le discours de clôture d’Annie Genevard. C’est en effet traditionnellement le ou la ministre de l’Agriculture qui prononce ce discours, n’assistant par ailleurs à aucun autre congrès de syndicat agricole.

Soupçons de financement libyen: place au réquisitoire contre Nicolas Sarkozy et onze autres prévenus

Après dix semaines de procès dans l’affaire des soupçons de financement libyen, le parquet financier doit requérir à partir de mardi après-midi, et pour deux jours et demi, contre l’ancien président Nicolas Sarkozy et onze autres prévenus, dont trois ex-ministres.Au seuil des débats qui se sont ouverts le 6 janvier (au rythme de trois après-midis par semaine), les procureurs vont dérouler méthodiquement leur vision de ce dossier foisonnant. Le montant des peines requises doit être formulé, comme il est d’usage, à la toute fin, soit jeudi en fin de journée.L’ancien président, 70 ans, est soupçonné d’avoir noué fin 2005, avec l’aide de ses proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un “pacte de corruption” avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il soutienne financièrement sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Au vu de la gravité des faits reprochés et de la peine encourue, se posera la question de savoir si l’accusation réclame un mandat de dépôt – une incarcération immédiate, même en cas d’appel – à l’encontre de l’ancien président.La défense plaidera à partir du 31 mars.L’ex-homme fort de la droite – qui a de nouveau juré mercredi lors d’un dernier tour de questions ne pas avoir “touché un seul centime d’argent illégal, libyen ou autre” – sera présent sur ces trois journées, a indiqué son entourage.”J’ai eu l’impression qu’on était parti du postulat +Sarkozy coupable+”, que “l’enjeu” n’était plus la “recherche de la vérité” mais pour le parquet financier de “ne pas perdre la face”, a-t-il affirmé.Les trois parquetiers, Quentin Dandoy, Philippe Jaeglé et Sébastien de la Touanne, vont avoir l’occasion de répondre en détail à Nicolas Sarkozy, qui n’a eu de cesse de répéter au fil des audiences qu’il n’y avait “rien” dans le dossier.Ainsi dès mardi après-midi, ils doivent aborder les trois déplacements en Libye fin 2005 de celui qui était alors ministre de l’Intérieur, ainsi que de ses proches, Claude Guéant (80 ans) et Brice Hortefeux (66 ans). Moment où s’est noué, pour eux, le “pacte de corruption” avec Mouammar Kadhafi. – Faisceau d’indices -Ils détailleront aussi les trois virements d’argent libyen qui ont alimenté, à hauteur de 6 millions d’euros, un compte de Ziad Takieddine (74 ans), principal accusateur de ce dossier, en fuite à Beyrouth depuis sa condamnation dans l’affaire Karachi – le versatile intermédiaire a aussi déclaré avoir livré des valises de cash à Claude Guéant, au ministère de l’Intérieur. Mercredi, les procureurs poursuivront sur le faisceau d’indices retenus par les juges d’instruction après 10 ans d’enquête. Ils évoqueront notamment les carnets de l’ancien ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, mort en 2012 dans des circonstances troubles et qui écrivait en avril 2007 que trois virements pour 6,5 millions au total avaient été envoyés “à Sarkozy”. L’accusation développera les contreparties supposées à ce financement de campagne, en particulier la visite de Kadhafi à Paris fin 2007, et détaillera aussi “l’exfiltration” rocambolesque hors de France en 2012 de Bechir Saleh, son ex-directeur de cabinet, par l’intermédiaire Alexandre Djouhri (66 ans) et le patron du renseignement intérieur.Enfin la dernière journée doit être consacrée aux volets annexes, notamment des soupçons de vente fictive de tableaux par Claude Guéant.Parmi les prévenus figurent l’ancien ministre Eric Woerth (68 ans), poursuivi en tant que trésorier de la campagne ; l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert (73 ans), récipiendaire de 440.000 euros suspects ; deux hommes d’affaire saoudiens, un banquier franco-djiboutien et un ancien cadre d’Airbus. Définitivement condamné en décembre pour corruption et trafic d’influence à un an de prison ferme aménagé dans l’affaire des écoutes, Nicolas Sarkozy porte depuis le 7 février un bracelet électronique à la cheville. Il a par ailleurs été condamné en appel à un an de prison dont six mois ferme dans l’affaire Bygmalion, pour des dépenses excessives de campagne en 2012. Il a formé un recours devant la Cour de cassation.

Justice des mineurs: au Sénat, l’alliance gouvernementale au défi de son unité sur un texte d’Attal

L’initiative de Gabriel Attal pour “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des mineurs délinquants révèle des fragilités au sein de la coalition gouvernementale au Sénat, où les désaccords sont nombreux avant l’examen mardi soir d’un texte de l’ancien Premier ministre.Comparution immédiate, sanction des parents des délinquants mineurs, dérogations à l’excuse de minorité… En réaction à plusieurs faits divers impliquant de plus en plus d’adolescents, Gabriel Attal défend depuis plusieurs semaines une proposition de loi au Parlement pour durcir les dispositions pénales adaptées aux mineurs.Mais le patron du parti présidentiel Renaissance fait face à des réticences: celles des professionnels du monde judiciaire et de l’enfance, mais aussi celles de certains alliés politiques. Déjà à l’Assemblée nationale en février, de nombreuses mesures avaient été supprimées en commission, avant d’être rétablies dans l’hémicycle au prix d’une grosse mobilisation dans les rangs macronistes lors de l’adoption du texte.La proposition de loi a connu la semaine dernière un destin similaire en commission des Lois au Sénat, à l’initiative du rapporteur Les Républicains Francis Szpiner, peu convaincu de l’efficacité du dispositif proposé. – Mesures rétablies ? -Ce dernier a fustigé un texte écrit “dans la précipitation”, épinglant des mesures “essentiellement incantatoires” ou de nature à “fragiliser l’application des textes déjà existants” comme le code de la justice pénale des mineurs, entré en vigueur récemment, en 2021.Avec le soutien de la gauche, il a proposé et obtenu la suppression de la plupart des dispositifs. C’est donc un texte vidé de sa substance qui débarque dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg dans la soirée de mardi.Mais Gabriel Attal dispose au Sénat de plusieurs relais de poids pour tenter de rétablir les mesures supprimées, comme le chef du puissant groupe centriste Hervé Marseille. Idem pour le Garde des Sceaux Gérald Darmanin, favorable au texte et qui, lui aussi, a activé ses réseaux au sein de d’une droite sénatoriale divisée.”Je crois que ces mesures seront rétablies. Je rappelle que le groupe LR à l’Assemblée nationale a voté ce texte”, a plaidé lundi sur France Inter Gabriel Attal, dans un appel à l’unité.”Le texte initial a été renforcé par le débat et le gouvernement. Je le dis très clairement: il ne faut pas l’alléger au Sénat”, a renchéri Gérald Darmanin dans le JDD, promettant plusieurs amendements.Le gouvernement proposera ainsi de rétablir la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs à partir de 16 ans pour des faits graves, et devrait soutenir divers amendements visant à modifier le régime de “l’excuse de minorité”, en en faisant l’exception et non plus la règle dans certains cas.- Texte “dézingué” -Plusieurs mesures, supprimées totalement ou partiellement en commission, entendent par ailleurs responsabiliser les parents de mineurs délinquants.Les débats risquent surtout de révéler au grand jour certaines divisions au sein de la “majorité sénatoriale”, une alliance droite-centristes rarement perturbée ces derniers mois. Des dissensions existent aussi à l’intérieur même du groupe LR, où les positions du rapporteur Francis Szpiner, ténor du barreau qui concurrence Rachida Dati pour l’investiture de la droite à la mairie de Paris, en ont surpris plus d’un.”Dézinguer le texte comme cela a été fait est totalement contraire à la ligne défendue par Les Républicains et le Sénat ces dernières années”, s’agace Marc-Philippe Daubresse, l’un des cadres du groupe LR qui redoute de voir émerger “un problème politique” autour de cette proposition de loi.”Chez LR, on reproche suffisamment de choses à l’aile gauche de la macronie lorsqu’elle freine nos propositions, pour s’opposer quand Gabriel Attal vient partager toutes nos positions”, reprend-il auprès de l’AFP, appelant à la “cohérence” et promettant de s’allier avec les centristes pour rétablir la plupart des mesures.Devant ces divisions, la gauche, opposée aux mesures initiales, se frotte les mains: “Si le texte reste vidé de sa substance, nous pourrions nous abstenir”, glisse la socialiste Laurence Harribey, satisfaite d’observer, à distance, ces “règlements de compte du socle commun”.

Protesters hit Istanbul streets again over Erdogan rival’s arrest

Vast crowds of students surged onto Istanbul’s streets Monday in the latest protest over the arrest and jailing of Istanbul’s opposition mayor that has sparked Turkey’s worst unrest in years. The demonstrations began after Ekrem Imamoglu’s March 19 arrest and have since spread to at least 55 of Turkey’s 81 provinces, sparking clashes with riot police …

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Rabbin agressé à Orléans: un mineur connu de la justice sera jugé en avril

L’adolescent interpellé après l’agression violente samedi du rabbin d’Orléans, en pleine rue et devant son fils, sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a annoncé lundi le parquet.Déféré au parquet d’Orléans lundi, il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure de la République d’Orléans Emmanuelle Bochenek-Puren.Le mineur a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention “conformément aux réquisitions du ministère public”, a indiqué la magistrate lundi soir.Lors de son placement en garde à vue, “il a déclaré être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”. Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.L’adolescent est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d’Orléans”, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”, explique la magistrate.Le jeune homme a par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification lors de son placement en garde à vue, avant de s’y soumettre en fin de mesure”, selon la même source.Il a alors admis être de nationalité marocaine.Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession et il “est également poursuivi pour avoir refusé de se soumettre aux relevés et prélèvements permettant d’établir son identité et pour usage de stupéfiants”.Son audience devant le tribunal pour enfants est prévue en avril à Orléans et se déroulera à huis clos.- “Je vais bien” -Au sujet du déroulé de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le mineur aurait abordé le rabbin Arié Engelberg “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.Le rabbin s’est approché de son agresseur et a poussé son téléphone pour faire cesser la captation des images.”Il a alors reçu différents coups au visage, avant d’être ceinturé et mordu au niveau de l’omoplate, malgré ses gestes défensifs”, en présence de son fils de neuf ans, a ajouté le communiqué.Une enquête avait alors été “immédiatement ouverte”.”Grâce à Dieu, je vais bien, mon fils. Ça va de mieux en mieux. On a reçu énormément de soutien”, a déclaré le rabbin d’Orléans dimanche soir sur BFMTV.M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s’il était juif. “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”, a dit le rabbin.Il s’est aussi adressé aux membres de sa communauté dimanche, “très choqué”.Jusqu’à présent, la ville avait été plutôt épargnée par les actes antisémites, selon le président de la communauté israélite de la ville, André Druon, et l’émotion était encore vive lundi.Une marche silencieuse “en soutien au rabbin” est également prévue mardi à 18H00 à Orléans, à l’appel de plusieurs associations juives locales, tandis que 300 personnes s’étaient déjà rassemblées dimanche place de la Bastille à Paris.L’agression a aussi suscité de nombreuses condamnations dans la classe politique.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d’un déplacement à Belfort le “double visage” de l’antisémitisme, celui “de l’islamisme” et celui de “l’extrême gauche”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur.Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau “historique” de ces attaques pour la deuxième année consécutive, avec une “explosion” après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.

Rabbin agressé: Retailleau pointe l’antisémitisme de “l’islamisme” et de “l’extrême gauche”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d’un déplacement à Belfort le “double visage” de l’antisémitisme, celui “de l’islamisme” et celui de “l’extrême gauche”, après l’agression samedi d’un rabbin à Orléans.”Il y a un énorme problème aujourd’hui”, a déclaré à la presse Bruno Retailleau en référence à un “retour de l’antisémitisme”. Il a évoqué une multiplication par “plus que trois” des actes antisémites depuis l’attaque du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël. “Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%” des agressions religieuses, a souligné le ministre.”Mais cet antisémitisme, il a muté. Autrefois, il était d’abord le fait de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est résiduel”, a-t-il assuré. “Il a désormais un double visage. Le visage de l’islamisme, qui est finalement un peu ce qu’était le fascisme d’hier, un catalyseur de la haine antisémite. Et un autre visage, celui de l’extrême gauche qui, sous couvert de l’antisionisme, attise les braises de l’antisémitisme”.Bruno Retailleau a par ailleurs pointé “l’énorme responsabilité” des “Insoumis” en matière d’antisémitisme, brocardant notamment la député européenne LFI Rima Hassan quand elle “déclare (…) qu’elle trouve que le Hamas, qui est un mouvement terroriste, est légitime”. A Orléans, le rabbin Arié Engelberg rentrait chez lui, avec son fils de neuf ans, quand il a été agressé. L’adolescent interpellé après l’agression sera jugé en avril devant le tribunal pour enfants, a annoncé lundi le parquet.”Ecoeuré” par cette agression, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a estimé lundi soir que “nous devons (nous) sentir les uns et les autres responsables et partie prenante de la lutte contre l’antisémitisme”. “Si on veut combattre l’antisémitisme avec (…) toute notre énergie de républicain, nous devons connaître toutes les formes qu’il peut prendre pour les combattre”, a-t-il ajouté. Il a rappelé que, pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme, l’antisémitisme est “essentiellement le fait de l’extrême droite en France” mais qu’il y a “aussi un antisémitisme de gauche”.Dans son rapport annuel, en juin 2024, la CNCDH avait souligné l’existence d’un antisémitisme d’extrême gauche, toutefois “sans comparaison” avec celui de l’extrême droite. Pour les chercheurs cités par cette instance, “il existe de l’antisémitisme à gauche, tout particulièrement à la gauche de la gauche, chez les proches des Insoumis et d’EELV notamment”, mais à un niveau “sans comparaison avec celui observé à l’extrême droite et chez les proches du Rassemblement national”.Dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé le “poison” de l’antisémitisme, en promettant de ne céder “ni au silence ni à l’inaction” face à cela.