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Sarkozy “commanditaire” d’un pacte de corruption “indécent” avec Kadhafi, selon le parquet financier

Nicolas Sarkozy est le “véritable décisionnaire, le véritable commanditaire” d’un pacte de corruption “inconcevable, inouï, indécent”, noué avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour qu’il finance sa campagne présidentielle 2007, a martelé mardi le parquet financier dans ses réquisitions contre l’ancien président et ses onze coprévenus.Ce réquisitoire doit durer trois jours et s’achever jeudi soir avec le montant des peines réclamées, mais les procureurs ne mâchent pas leurs mots lors de cette première après-midi, particulièrement à l’encontre du principal prévenu, qui enrage en silence, assis face à eux.”Derrière l’image de l’homme public se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture”, déclare le procureur Quentin Dandoy avant que l’audience ne soit suspendue pour la journée.Usant de frises chronologiques, de formules choc ou ironiques, les magistrats ont détaillé dans un premier temps le “pacte de corruption” conclu selon eux fin 2005 par Nicolas Sarkozy avec l’aide de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux lors de visites à Tripoli.”On vous dit qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant que Nicolas Sarkozy aurait donné quelconque instruction. Bien évidemment !”, lance le procureur. “Tout est précisément organisé, pensé pour que jamais il n’apparaisse”.Et de revenir sur les explications “rocambolesques”, “totalement surréalistes” de Claude Guéant et Brice Hortefeux sur leurs rencontres en Libye avec le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, pourtant condamné en France à la perpétuité pour terrorisme. Selon l’accusation, c’est notamment lui qui était chargé, côté libyen, d’organiser le soutien financier de la campagne. Les prévenus ont maintenu qu’ils étaient tombés dans un “piège”, un “guet-apens” et n’avaient jamais eu l’intention de le rencontrer.”On se moque de vous !”, lance le procureur au tribunal. “Envoyer ses plus intimes collaborateurs” est “la démonstration de l’implication totale de Nicolas Sarkozy en tant que commanditaire”, soutient le magistrat.- “Intime conviction” -Claude Guéant et Brice Hortefeux – absents à l’audience du jour – se sont vu confier le rôle “d’hommes de mains”, “jusque dans cette salle d’audience, où ils se sont retrouvés en première ligne, éprouvant les pires difficultés pour tenter d’expliquer l’inexplicable, tout en prenant bien soin de maintenir Nicolas Sarkozy à distance”, ajoute-t-il.A plusieurs reprises, l’ancien locataire de l’Élysée, qui a toujours clamé son innocence, ne peut réprimer un commentaire furieux à voix haute.Quatre mois environ après la dernière visite en Libye, affirme le magistrat, le “premier versement corruptif” part de Libye pour arriver sur le compte d’une société offshore bénéficiant à l’intermédiaire Ziad Takieddine – 5 millions seront transférés au total. Un pacte “inconcevable, inouï, indécent”, a résumé avant lui Philippe Jaeglé, le deuxième procureur financier.Parce qu’il a été “conclu avec (un) régime sanguinaire”, avec “pour objectif de soutenir financièrement la campagne” de “celui qui deviendra le 6e président de la Ve République”.Mais aussi car ce pacte “aurait pu vicier le résultat” de l’élection présidentielle de 2007 et qu’il “risquait de porter atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la France”, a-t-il poursuivi.Le parquet national financier (PNF) n’avait pas de “positionnement figé” avant le procès, a-t-il assuré. Mais les dix semaines de débats, marquées par les “explications extravagantes” des trois anciens ministres et de l’ancien président prévenus, ont “renforcé” et “transformé ce positionnement en intime conviction”.Il a souligné que ce dossier avait été “émaillé de mensonges, interférences, manipulations”, notamment de la part de l’ex-locataire de l’Élysée pour empêcher l’avancée de l’enquête – il a “fallu déminer, écarter les fausses pistes”.Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.Le ministère public poursuit mercredi à 9H30 ses réquisitions, pour aborder les contreparties supposées et entrer dans le cÅ“ur de la campagne.

Une tache brunâtre au centre du procès d’une mère pour le meurtre de ses filles handicapées

La cour d’assises du Gers s’est penchée mardi, au deuxième jour du procès en appel d’une mère pour le meurtre de ses deux filles polyhandicapées disparues fin 2016, sur l’analyse d’une tache brunâtre découverte dans la chambre des adolescentes.C’est cette tache, présentant l’ADN d’une des deux filles, qui avait conduit, en janvier 2018, à la mise en examen de Naïma Bel Allam, aujourd’hui âgée de 57 ans, pour “homicides volontaires aggravés”, alors qu’elle avait, dans un premier temps, été poursuivie pour “délaissement de mineures”.En l’absence de corps, et alors que l’accusée continue d’affirmer que ses filles sont vivantes, l’existence de cette grande tache sombre d’un mètre sur quarante centimètres sur le parquet du domicile de Nérac (Lot-et-Garonne) représente un enjeu décisif.Mais la cour s’est heurtée aux limites de l’analyse scientifique. Concernant la surface extérieure de la tache, “la recherche chimique de sang est négative”, a affirmé en visioconférence le professeur Christian Doutremepuich qui dirige le laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux.Il a toutefois expliqué que la composition de la tache avait pu être “altérée” par un nettoyage intensif. De très nombreux produits détergents, dont de l’eau de Javel, avaient été retrouvés dans la chambre des deux filles, âgées de 12 et 13 ans lors de leur disparition en décembre 2016.S’il est impossible d’établir la présence de sang, l’analyse de la tache a permis d’identifier l’ADN des deux adolescentes, puisque des cellules de la peau ont été retrouvées, a précisé l’expert.- Possible trace de sang -“Inès et Nawal étaient polyhandicapées, et se déplaçaient uniquement sur les fesses”, a fait valoir l’avocat de la défense, Jean-François Renaudie.Menée par l’Institut de recherche criminelle de la  gendarmerie nationale (IRCGN), la morphoanalyse d’une tache présente cette fois sous les lattes du parquet a conclu que l’existence “d’une trace de sang mélangée à d’autres liquides pouvait être soutenue”.En première instance, l’accusée avait argué que ses filles se blessaient souvent avec des échardes. L’ADN d’Inès, la fille aînée de l’accusée, et celui d’une ancienne locataire ont été identifiés sur cette tache.”Je trouve qu’il y a des choses bizarres dans ce dossier”, a déclaré l’accusée. “Mon avocate avait dû faire des pieds et des mains pour obtenir l’identité de la personne dont l’ADN avait été retrouvé sous les lattes. Pourquoi le ministère (public) ne fait pas l’effort d’enquêter dans tous les sens du terme ?”, a interpellé Naïma Bel Allam. Apparaissant à la fois concentrée et détendue, la main soutenant son menton, l’accusée n’a montré aucun signe de tristesse durant l’audience.- “Disparition inquiétante” -Elle n’a pas non plus manifesté de défaillance quand un expert informatique a dévoilé à la cour le contenu de son ordinateur portable, compilant de nombreuses requêtes internet pendant plusieurs mois en 2017, avec des mots-clés comme “avis de recherche”, “disparition inquiétante”, “mineures disparues” ou encore “Interpol”. Placée sur écoute, Naïma Bel Allam avait affirmé avoir “fait une connerie” et “regretter son geste” d’avoir confié ses filles à une inconnue rencontrée sur une aire d’autoroute, dans une conversation avec sa sÅ“ur lue à l’audience par la présidente de la cour d’assises. Cette ex-comptable d’origine marocaine avait initialement déclaré avoir confié ses filles à un couple de Marocains sur une aire d’autoroute en Espagne, une version démentie par les enquêteurs. Lors du procès en première instance, du 17 au 20 juin 2024, elle a déclaré les avoir remises à un “groupe d’amis” dont elle aurait fait la connaissance en 2015 au Maroc.Naïma Bel Allam avait été condamnée en première instance par la cour d’assises du Lot-et-Garonne le 20 juin 2024 à 14 ans de réclusion criminelle. Son procès à Auch pour “meurtres sur mineurs de 15 ans et personnes vulnérables” doit durer jusqu’à jeudi.Mercredi, elle doit être interrogée dans l’après-midi, après la présentation des résultats d’examens psychiatriques et psychologiques de l’accusée et avant les plaidoiries des parties civiles.

Climat: dans le nord, une mine urbaine de recyclage de cuivre monte en puissance

De loin, les montagnes de câbles enchevêtrés ressemblent presque aux terrils du nord de la France, tout proches. On est bien dans un pays minier, mais une “mine urbaine”.Ici, pas de charbon, on extrait le cuivre récupéré dans des kilomètres de vieux câbles électriques collectés un peu partout en France.À Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, 36.000 tonnes de câbles, issus de démolitions de bâtiments, de chutes d’usinage, ou du réseau téléphonique d’Orange ont été recyclés l’an dernier sur le site Recycâbles, coentreprise créée en 2008 par les groupes Suez et Nexans.Après découpage, concassage, broyage en morceaux de plus en plus petits au fil des bruyantes étapes du parcours de recyclage, des grenailles de métal rougeoyant tombent et s’accumulent dans de grands bacs. Il est d’une pureté “quasiment” aussi élevée que s’il était extrait d’une vraie mine, selon Christophe François, directeur d’exploitation du site.”Le principe, c’est celui d’une mine urbaine, on va rechercher la richesse là où elle a déjà été utilisée pour la mettre dans un principe d’économie circulaire. Et l’objectif, c’est toujours de récupérer quasiment 100% de la matière cuivre ou aluminium et de valoriser aussi les plastiques qui sont issus de cette opération”, explique-t-il.L’an passé, 18.000 tonnes de cuivre ou d’aluminium sous forme de grenailles, et 13.000 tonnes de copeaux de plastique destinées à refabriquer notamment des dalles de parking, ont été récupérés.Un pactole à l’heure de l’électrification du monde. Le métal rouge est stratégique tout simplement parce qu’il a, entre autres, la capacité de conduire l’électricité, ce qui le rend incontournable aux véhicules électriques ou pour raccorder les champs éoliens au réseau. Or, la planète n’a pas assez de cuivre vierge. L’agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu en 2024 d’une potentielle tension mondiale, voire de risques de pénurie.- Flambée de la tonne – “Aujourd’hui, la consommation mondiale de cuivre est supérieure à la capacité de production primaire de cuivre”, résume Xavier Mathieu, vice-président métallurgie chez le 2e câblier mondial, Nexans. Et le coût d’une tonne de cuivre, qui a tutoyé les 10.000 dollars la tonne en 2021, “ne descend plus au dessous de 7.500 dollars”, alors qu’il ne valait guère plus de 1.500 dollars il y a deux décennies.Le recyclage, promu d’abord pour réduire les émissions de CO2 du secteur minier, revêt aussi un attrait économique certain pour les opérateurs comme Nexans qui a décidé d’augmenter la capacité de production de sa fonderie de cuivre de Lens, la dernière en France, tout près de Noyelles-Godault.La nouvelle fonderie en construction, un investissement de 90 millions d’euros annoncé en octobre, devrait recycler jusqu’à 80.000 tonnes de cuivre par an.Nexans prévoit ainsi d’augmenter de plus de 50% sa production et de parvenir à 30% de cuivre recyclé dans ses câbles d’ici 2030. Le tout grâce à un système d’économie circulaire: avec de nouveaux équipements d’affinage du métal, elle pourra désormais intégrer les granules de Noyelles-Godault.Actuellement, “les grenailles, des petites billes oblongues, sont trop petites et fondent littéralement dans nos fours” à haute température, explique M. Mathieu.Les grenailles de Noyelles-Godault sont donc quasiment toutes exportées, alors que l’usine voisine de Nexans importe du cuivre neuf et ne dispose pas assez de recyclé pour ses câbles. Selon un rapport du cabinet Olivier Wyman publié en novembre, le manque d’investissement dans la boucle complète du recyclage du métal est général en France, le pays ne recyclant qu’une toute petite partie de sa collecte de métal usagé. Sur 218.000 tonnes de déchets de cuivre récupérés, seulement 66.000 sont recyclées dans l’hexagone, alors que le pays en consomme 257.000 par an. Et 206.000 tonnes sont exportées.La matière première “made in France” est plus que bienvenue à l’heure où entre 35% et 70% des capacités mondiales de raffinage des métaux sont entre les mains de la Chine, selon le rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.Et Nexans en a besoin. Mardi, le groupe a annoncé un accord portant sur un milliard d’euros: il va fournir 450 kilomètres de câbles sous-marins haute tension pour raccorder les champ éoliens au large de la Normandie et d’Oléron, qui doivent être mis en service en 2031 et 2032.Mardi également, dix des 47 projets industriels sélectionnés par Bruxelles pour favoriser l’extraction, la transformation et le recyclage de métaux “stratégiques” afin de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l’approvisionnement de l’industrie, concernent le cuivre: ils sont situés en Espagne, Finlande, France, Italie, Pologne, Portugal, et Roumanie.

Rabbin agressé à Orléans: plus d’un millier de personnes contre l’antisémitisme

“Jusqu’à quand allons nous tolérer ça?”: plus d’un millier de personnes ont défilé en silence mardi à Orléans en soutien au rabbin de la ville violemment agressé en pleine rue devant son fils samedi par un adolescent qui sera jugé fin avril.Dans la foule de 1.300 personnes selon la police, des responsables religieux, des élus locaux, mais aussi beaucoup d’anonymes, qui s’étaient rassemblés devant la synagogue, située en plein coeur de la ville et derrière la cathédrale, avant de marcher dans le silence jusqu’à la place de la République.Parmi eux, des associations juives locales, l’évêque d’Orléans Mgr Blaquart et le président du conseil départemental du culte musulman Mustapha Ettaouzani, dans une ville jusque-là plutôt épargnée par les actes antisémites.Le président de la communauté israélite de la ville, André Druon, a remercié la foule, au nom du rabbin Arié Engelberg et de sa famille.Pour André Druon, la question n’était pas de savoir si un acte antisémite allait se produire mais “quand cela allait arriver”, en dépit d’une “bonne entente” entre communautés à Orléans, pointant la responsabilité de “certains médias et de certains politiques”, sans citer de noms.Il faut “que les gens prennent conscience qu’après vous, ça sera nous. Donc méfiez-vous”, a-t-il averti. “Jusqu’à quand nous allons tolérer ce genre de choses?”.Pour la présidente de la Licra dans le Loiret Joëlle Gellert, ce soutien “extrêmement important réjouit”, face à un “acte horrible en présence d’un enfant” qui met “en difficulté les piliers de la République”.”Je suis très attristée”, a aussi déclaré Mélanie, 44 ans, qui a décidé de se rendre à la marche “pour que tout le monde sache qu’il ne faut pas laisser passer des choses comme ça. Ca rappelle de très mauvais souvenirs”, a-t-elle ajouté.Lors de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, a été abordé par un mineur “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”, avait rappelé le parquet dans un communiqué.- “Solidarité” -Le mineur interpellé samedi après l’agression sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat et du parquet général.Il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure. C’est “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an” sans avoir une formation particulière, a aussi dit Me Bouteillan, confirmant une information de BFMTV.Son client a déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.Il a été placé en détention provisoire.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau va par ailleurs demander aux préfets de sécuriser les lieux de culte juifs, a-t-il annoncé mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblé nationale.M. Retailleau a indiqué avoir appelé le rabbin d’Orléans, tout comme le Premier ministre François Bayrou, “pour lui dire notre soutien” et “la solidarité de toute la nation française”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau “historique” de ces attaques, avec une “explosion” après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour “ anéantir ” le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza. 

Collision entre deux avions de la Patrouille de France, leurs trois occupants retrouvés vivants

Les trois pilotes de deux Alpha Jet de la Patrouille de France entrés en collision en vol mardi près de Saint-Dizier (Haute-Marne) ont été retrouvés vivants et conscients, et l’accident n’a pas fait de victime collatérale, selon les autorités.Les deux avions “sont entrés en collision lors d’un vol d’entraînement à 7 avions. Les 3 pilotes, dont 1 était passager, ont pu s’éjecter à temps et sont sains et saufs. Aucune victime n’est à déplorer à ce stade sur la zone de crash”, a annoncé l’Armée de l’Air sur X.L’accident s’est produit vers 15H35 près de la base aérienne 113 de Saint-Dizier, et plus précisément “dans le secteur de Villiers-en-Lieu”, commune voisine de la base aérienne, selon un communiqué de la préfecture de la Haute-Marne, ajoutant que les pilotes ont été retrouvés à 16H20.”Ils sont en urgence relative”, deux ont été transportés à l’hôpital de Saint-Dizier et le troisième, “polytraumatisé, est pris en charge par l’armée”, selon une source au sein des autorités interrogée par l’AFP.”Pour l’instant, il n’y a pas de situation d’urgence vitale signalée”, a confirmé la préfète de la Haute-Marne Régine Pam lors d’un point presse.”La Patrouille de France est une patrouille remarquable, ce sont des pilotes qui en général sont aguerris et donc il y a forcément une cause à cet accident, et les services en charge de l’enquête nous apporteront cette information”, a ajouté Mme Pam.”Ils vont bien, ils parlent, a priori ils n’ont pas de lésion apparente, mais il convient dans ce type de procédure de faire un check-up (examen) total (…). Ils sont entraînés pour ce type de situation”, a encore poursuivi la préfète.- Crash sur un silo -Le parquet de Chaumont s’est dessaisi de l’enquête au profit de celui de Metz, à compétence militaire.”Il y a une enquête qui va débuter, qui est classique en matière de crash, de l’infraction militaire de +destruction d’aéronef+” a déclaré à l’AFP le procureur de Metz Yves Badorc.L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de l’air, comme “là aussi c’est l’usage”, a ajouté le procureur.Selon le maire (LR) de Saint-Dizier Quentin Brière, les deux appareils se sont rentrés dedans “alors qu’ils opéraient une figure”.L’un des avions s’est écrasé sur un silo et l’autre “dans une zone boisée marécageuse juste derrière”, a ajouté le maire interrogé par l’AFP.Des dizaines de pompiers étaient sur place en milieu d’après-midi, dont plusieurs aspergeaient d’eau un silo encore fumant sur un site de l’entreprise de béton Calin, à proximité directe de la base aérienne, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.- Accidents rares -De nombreux militaires, dont des gendarmes, et des policiers, se sont rendus sur les lieux dans l’après-midi sous un ciel dégagé, selon ce correspondant.”Les secours sont mobilisés et une coordination assurée entre le ministère de l’Intérieur et le ministère des Armées”, a souligné le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur X.Le plan Sater (acronyme de Sauvetage Aéro-Terrestre, NDLR), un dispositif qui organise la recherche d’aéronefs civils ou militaire à l’aide de moyens aériens, terrestres ou radioélectriques, a été activé par la préfète de la Haute-Marne, Régine Pam.Créée en 1953, la Patrouille de France, prestigieuse formation acrobatique aérienne célèbre notamment pour ses démonstrations lors des défilés du 14 Juillet, est constituée de pilotes de chasse triés sur le volet.Les accidents sont rares dans cette unité d’élite. En 2019, un appareil de la Patrouille de France est sorti de piste à Perpignan après un entraînement, mais son pilote a pu s’éjecter sain et sauf.En 2002, un pilote de la Patrouille de France qui avait actionné son siège éjectable s’était tué à l’entraînement, son parachute ne s’étant pas complètement ouvert.En août 2024, deux pilotes de l’escadron de transformation Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier étaient morts dans la collision de leurs avions en Lorraine.Deux jours plus tard, un avion de collection s’était abîmé en mer en marge d’une démonstration aérienne au large du Lavandou (Var), causant le décès de son pilote.cor-zl-bj-kau-tll-lg-mlx/etb/jp

Affaire Doualemn: la justice rejette une demande de suspension de la décision d’expulsion de l’influenceur

Le tribunal administratif de Paris a rejeté mardi une demande de suspension de la décision d’expulsion vers l’Algérie de l’influenceur Doualemn, estimant que les conditions pour prononcer cette suspension n’étaient “pas réunies”, selon un communiqué.Le 20 mars, l’influenceur, suivi par quelque 140.000 personnes sur TikTok, avait été interpellé dans l’Hérault en vue de son expulsion vers l’Algérie.”Saisi d’un référé-liberté, le tribunal administratif de Paris estime que les conditions spécifiques de cette procédure ne sont pas réunies pour prononcer la suspension de la décision d’expulsion prise par le ministre de l’Intérieur après avis favorable de la commission d’expulsion”, explique l’instance dans le communiqué.Le juge des référés a considéré que, en dépit de sa longue présence sur le territoire français, “pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière”, l’homme de 59 ans “ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée”. Dans ces conditions, le juge des référés a estimé que “l’expulsion ne portait pas une atteinte manifestement disproportionnée aux droits de l’intéressé”.Début janvier, Doualemn, de son vrai nom Boualemn Naman, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une “sévère correction” à un opposant au pouvoir en Algérie.Il a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour “provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit”, pour cette diffusion. Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l’Algérie.Mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.

La Corée du Sud lutte contre des feux de forêt meurtriers

Des feux de forêt parmi les pires de l’histoire sud-coréenne ravagent mardi le sud-est du pays, où un temple bouddhique ancien a été réduit en cendres et un village classé au patrimoine mondial de l’Unesco a reçu l’ordre d’évacuer.Plus d’une dizaine de départs de feu se sont déclarés au cours du week-end dans le pays, tuant quatre personnes et ravageant des milliers d’hectares, selon le ministère de la Sécurité. Des incendies difficiles à circonscrire du fait d’un temps sec et venteux, et qui ont conduit les autorités à faire transférer des milliers de détenus.”Les feux de forêt ont jusqu’à présent touché quelque 14.694 hectares, et les dégâts continuent de s’accroître”, a déclaré mardi matin le ministre intérimaire de l’Intérieur et de la Sécurité, Ko Ki-dong.En prenant en compte la superficie totale touchée par ces multiples incendies, cela équivaut au troisième plus grave feu de forêt de l’histoire sud-coréenne.Le plus important remonte à avril 2000 sur la côte est où 23.913 hectares avaient été ravagés.”Des vents forts, le temps sec et la brume entravent le travail des pompiers”, a ajouté le ministre lors d’une réunion, précisant que le gouvernement mobilisait “toutes les ressources disponibles”.Des milliers de personnes ont reçu l’ordre d’évacuer et Séoul a déclaré l’état d’urgence dans quatre régions, invoquant “les dégâts importants causés par des feux de forêt simultanés à travers le pays”.Environ 3.500 détenus ont été transférés hors de danger des établissements pénitentiaires de la province de Gyeongsang du Nord, a déclaré un responsable du ministère de la justice à l’AFP.Mardi soir, les habitants du village traditionnel Hahoe (est) ont reçu un message d’alerte des autorités locales leur demander d'”évacuer immédiatement”, un feu se déplaçant en direction du site touristique classé  par l’Unesco. Fondé au 14-15e siècle, le village clanique historique de Hahoe est considéré comme représentatif de la culture confucéenne aristocratique et configuré selon l’Unesco pour tirer une nourriture à la fois physique et spirituelle de ses paysages de montagnes, d’arbres et d’eau.A Uiseong, dans l’est du pays, brume et fumée emplissent le ciel, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’agence nationale en charge des forêts a indiqué que l’incendie d’Uiseong était contenu à 55% mardi matin.En matinée, l’AFP a vu des ouvriers du temple Gounsa, un site historique millénaire d’Uiseong, tenter de déplacer des objets historiques et recouvrir des statues bouddhiques pour les protéger d’éventuels dégâts.Mais plusieurs heures plus tard, un responsable de l’autorité oeuvrant pour le patrimoine national a indiqué à l’AFP que le temple avait entièrement brûlé. “C’est vraiment déchirant et douloureux de voir de précieux temples vieux de plus de mille ans être perdus”, a regretté auprès de l’AFP un moine, Deung-woon.- Air sec -Plus de 6.700 pompiers sont déployés pour lutter contre les différents feux, selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, les deux cinquièmes des effectifs se trouvant dans la zone d’Uiseong.Plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, comme les canicules et les précipitations intenses, ont un lien établi avec le changement climatique.D’autres, comme les feux de forêt, les sécheresses, les tempêtes de neige et les tempêtes tropicales peuvent être causés par une multiplicité de facteurs.Dans la région de Gyeongsang du Nord, où se situe Uiseong, “l’air est extrêmement sec et des vents forts y soufflent”, a décrit un responsable de l’agence météorologique locale. “Même une petite étincelle pourrait provoquer rapidement un important feu de forêt”, a-t-il ajouté.”On pense que le feu de forêt a été causé par un individu venu sur une tombe familiale qui y a accidentellement” provoqué le départ de feu, a déclaré le Premier ministre sud-coréen et président par intérim Han Duck-soo lors d’une réunion gouvernementale mardi.”La plupart des feux de forêt sont le fruit de la négligence”, a-t-il ajouté, invitant la population à “suivre strictement les consignes de prévention” anti-incendie.Outre la Corée du Sud, le Japon voisin connaît plusieurs incendies. Au début du mois, le Japon a enregistré le pire feu de forêt en plus de 50 ans, celui-ci y ayant ravagé environ 2.900 hectares et tué au moins une personne.

Rebondissement dans l’affaire du petit Émile: ses grands-parents maternels en garde à vue

L’enquête sur la disparition du petit Émile Soleil a connu mardi un rebondissement spectaculaire, plus de 20 mois après sa disparition, avec le placement en garde à vue pour “homicide volontaire” et “recel de cadavre” de ses grands-parents maternels et de deux de leurs enfants.Cette brusque accélération sur une piste familiale marque un tournant dans une enquête qui n’avait enregistré aucune annonce significative depuis la découverte d’ossements du petit garçon de deux ans et demi en mars 2024.”Ce matin, 25 mars 2025, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d’Émile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue des chefs d’homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille”, a déclaré le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, dans un communiqué transmis à l’AFP.Une information confirmée par l’avocate des grands-parents, Me Isabelle Colombani, qui n’a souhaité faire “aucun commentaire”.L’identité des deux autres personnes interpellées, oncle ou tante de l’enfant, n’est pour l’heure pas connue.Selon une source proche du dossier, des “auditions de témoins”, en plus des quatre gardes à vue, sont également en cours.”J’ai vu la gendarmerie les prendre ce matin (…) à 7 heures”, a déclaré un voisin des grands-parents d’Émile, qui n’a pas souhaité donner son nom, à La Bouilladisse, commune de 6.000 habitants entre Aix-en-Provence et Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, où le couple réside avec plusieurs de ses enfants. “Pour moi, c’est des voisins sans histoire… Ils sont sous pression depuis deux ans, ça c’est sûr. Ils vivent reclus”, a-t-il ajouté.Une perquisition a eu lieu dans la matinée à leur domicile, un cossu mas provençal, a constaté un journaliste d’AFPTV. Des enquêteurs ont quitté les lieux avec un véhicule SUV, appartenant vraisemblablement aux grands-parents, et une remorque à cheval.- Sang sur une jardinière -Émile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été chez ses grands-parents maternels, dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.Les parents du garçonnet n’étaient pas sur place au moment de la disparition, mais, outre ses grands-parents maternels, plusieurs autres membres de la famille étaient présents. Malgré plusieurs jours de battues citoyennes et de “ratissages judiciaires”, aucune trace de l’enfant n’avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée.Pendant neuf mois, l’enquête n’avait rien donné de concret, jusqu’à la découverte, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l’enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d’os avaient également été retrouvés par la suite dans la même zone.Le 13 mars, la présence des enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient alors, selon plusieurs médias, saisi une grande jardinière disposée à l’entrée de l’église Saint Martin, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP.”Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois”, a précisé mardi le procureur d’Aix-en-Provence.”Les enquêteurs procèdent par ailleurs à des opérations criminalistiques en divers lieux du territoire”, a-t-il ajouté, précisant qu'”une nouvelle communication interviendra à l’issue des actes en cours”.Le grand-père d’Émile, Philippe Vedovini, est kinésithérapeute-ostéopathe à La Bouilladisse, berceau de cette famille catholique traditionaliste. Avec sa femme, ils ont eu dix enfants, tous scolarisés à la maison, dont la mère d’Émile, Marie, est l’aînée. – “Place à la vérité” -Philippe Vedovini avait été placé il y a plusieurs années sous le statut de témoin assisté dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de violences et d’agressions sexuelles au début des années 90 dans la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont à Liévin (Pas-de-Calais), où il était chef scout. En mars 2024, son avocate, Me Isabelle Colombani avait indiqué à l’AFP qu'”a priori, sur cette affaire, on serait vers la fin de l’instruction” et qu’il n’y avait “eu aucune réquisition du procureur vers une éventuelle mise en examen de (son) client”.Les obsèques publiques d’Émile avaient été célébrées le 8 février dernier dans la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), selon le rite de Saint Pie V, la messe en latin, en présence de toute la famille et de plusieurs centaines de personnes.Quelques heures seulement après la cérémonie, les grands-parents d’Émile avaient publié un communiqué, clamant que “le temps du silence doit laisser place à la vérité”.alc-jra-san-vk-tll-sm/so/jp

Temple burned, UNESCO village evacuated as South Korea wildfires spread

Residents of a UNESCO-listed village were ordered to evacuate while a historic Buddhist temple was burned to the ground Tuesday as South Korea scrambled to contain worsening wildfires.Blazes tearing across the country’s southeast have killed four people, with authorities transferring thousands of prisoners and residents as dry windy weather hampers efforts to contain more than …

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Rabbin agressé à Orléans: le suspect sera jugé le 23 avril devant un tribunal pour enfants

Le mineur interpellé samedi après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a-t-on appris lundi auprès de son avocat et du parquet général.”Il sera jugé le 23 avril à 14H00″, a annoncé son avocat Me Nicolas Bouteillan à l’AFP. Une audience qui se déroulera à huis clos, conformément aux dispositions légales applicables.C’est “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an” sans avoir une formation particulière, a aussi dit Me Bouteillan, confirmant une information de BFMTV.Son client a déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué de la procureure de la République Emmanuelle Bochenek-Puren.Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention “conformément aux réquisitions du ministère public”, a indiqué la magistrate lundi soir.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, “il nie être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Lors de l’agression, survenue “aux environs de 13H40” samedi, le mineur a abordé le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.M. Engelberg a aussi raconté que son agresseur lui a demandé s’il était juif: “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”.Le jeune homme est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé” à Orléans, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”.L’adolescent a par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s’y soumettre”, d’après le parquet. Il avait fini par affirmer être de nationalité marocaine.Deux grammes de résine de cannabis ont été trouvés en sa possession.”Déféré au parquet d’Orléans” lundi, il sera jugé des chefs de violences volontaires “commises en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion”, a précisé la procureure. Une marche silencieuse “en soutien au rabbin” est par ailleurs prévue mardi à 18H00 à Orléans, à l’appel de plusieurs associations juives.