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Le budget de la Sécu arrive à l’Assemblée dans un hémicycle sous tension

Une nouvelle étape du marathon budgétaire s’ouvre mardi à l’Assemblée: avec la suspension de la réforme des retraites et d’autres mesures explosives, le budget de la Sécurité sociale arrive dans l’hémicycle, où son adoption la semaine prochaine est on ne peut plus incertaine.Les députés vont examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), sans avoir réussi à terminer l’examen du budget de l’État qui va reprendre mi-novembre.Franchises médicales, durée des arrêts de travail, cotisation sur les tickets-restaurants… Les discussions sur le PLFSS s’annoncent inflammables, la gauche dénonçant “un musée des horreurs”.Le gouvernement a prévu des économies massives pour réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026, contre 23 cette année.Mais le texte sera sans aucun doute remanié. Sébastien Lecornu a lui-même déclaré vendredi être prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et minimas sociaux, l’une des mesures les plus contestées.Une nouvelle concession, après avoir fait inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le texte, l’une des conditions du PS pour ne pas censurer.”En réalité c’est sur le PLFSS que le sort du gouvernement se joue dans les jours qui viennent”, a déclaré à l’AFP le socialiste Jérôme Guedj.”Un grand moment de clarification idéologique”, a résumé le Premier ministre aux députés du groupe des députés de son parti, Renaissance, selon des participants. Il a prévenu que tout les compromis ne se feraient pas: “on ne va pas mettre l’économie à terre”.Les débats débuteront vers 17H00 et doivent durer jusqu’à dimanche soir. La suspension de la réforme des retraites ne sera discutée qu’en fin d’examen – sauf si l’exécutif décide d’avancer cet article en priorité.En commission, elle a été adoptée grâce aux voix du RN et des socialistes, et des abstentions, dont celle des députés Renaissance. Les Républicains et Horizons veulent au contraire supprimer l’article.Mais des incertitudes planent sur l’épineuse question de son financement. Elle coûterait au moins 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027.La commission a largement rejeté les propositions du gouvernement: une surtaxe sur les complémentaires santé dont beaucoup craignent qu’elle se répercute sur les assurés, et une sous-indexation des pensions de retraite par rapport à l’inflation.- “Fortes incertitudes” -Le PS propose une hausse de la CSG sur les revenus du capital. Telle qu’adoptée en commission, elle ferait entrer 2,7 milliards d’euros. Un mécanisme auquel Sébastien Lecornu a semblé ouvert. Mais le rapporteur général du texte, Thibault Bazin (LR), n’est pas sûr “qu’il y ait une majorité en séance là-dessus”, d’autant que la mesure concerne aussi les plans d’épargne logement (PEL).Autre point chaud: le doublement des franchises médicales (reste à charge des patients sur des consultations et médicaments), qui rapporterait 2,3 milliards d’euros. La mesure ne figure pas dans le texte et peut être prise par décret mais elle est vivement combattue à droite comme à gauche, alors qu’elle est l’une des clés prévues pour la réduction du déficit de la Sécu.Selon M. Bazin, la copie sortie de commission équivaudrait à un déficit “entre 22 et 25 milliards”, loin de l’objectif, ce qui inquiète la Cour des comptes.Depuis La Rochelle où il participait aux Assises de l’économie de la Mer, le président Emmanuel Macron, très discret jusqu’alors sur ces débats budgétaires, a lancé un avertissement à une Assemblée encline ces derniers jours à voter des hausses de prélèvements, notamment sur les les multinationales.”On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’aller conquérir de nouveaux marchés”, a-t-il prévenu.- Vote le 12 novembre -Les députés devront en tout cas se hâter pour finir dimanche: près de 2.500 amendements ont été déposés (une partie sera irrecevable).Un vote solennel est ensuite prévu le 12 novembre. Même si l’examen n’est pas terminé ce jour-là, le texte sera quoi qu’il arrive transmis au Sénat en raison des délais constitutionnels.Si le vote a bien lieu, son adoption dépendra en grande partie des abstentions. Celle des écologistes et des communistes, qui réclament notamment que les carrières longues soient comprises dans la suspension de la réforme des retraites via un amendement gouvernemental.Celle du PS, qui a pour l’instant exclu de voter pour.Et celle du RN, Marine Le Pen n’ayant pas exclu la possibilité d’une abstention – tout comme celle d’un vote contre.

Une proposition de loi veut créer la première génération sans tabac

Créer la première génération sans tabac : le député écologiste Nicolas Thierry a annoncé mardi le dépôt d’une proposition de loi transpartisane visant à interdire la vente de tabac à toute personne née après 2014, une mesure soutenue par des associations de patients et anti-tabac.”L’objectif est très clair : stopper l’entrée des jeunes dans le tabagisme en cessant de leur offrir l’accès au produit”, explique à l’AFP le député de la 2e circonscription de Gironde, qui veut “enrayer définitivement l’épidémie de tabagisme”, grâce à une “interdiction générationnelle et progressive”.En clair, à compter du 1er janvier 2032, il serait interdit de vendre du tabac à toute personne née après le 1er janvier 2014, même majeure, une mesure saluée notamment par la Ligue contre le cancer et l’Alliance contre le tabac (ACT).L’interdiction s’appliquerait à tous les produits du tabac dont le tabac chauffé, “nouveau cheval de bataille des cigarettiers”, se réjouit l’ACT.”Face à l’ingéniosité de l’industrie du tabac, qui essaye d’en minimiser le danger, seules des mesures drastiques permettront de protéger les générations futures”, plaide Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer.En France, le tabac demeure la première cause de mortalité évitable : il tue 75.000 personnes par an avec un “coût social” global (morts, maladies, pertes de production, dépenses de prévention, répression et soins, pour l’Etat) estimé à 156 milliards d’euros par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.Après une baisse entre 2014 et 2019, les dernières données disponibles “tendent à montrer une récente stabilisation” de la prévalence du tabagisme “depuis 2020”, décrit l’exposé des motifs.Le tabagisme a recommencé à reculer depuis, selon la dernière enquête de Santé publique France: une personne âgée de 18 à 75 ans sur quatre fumait du tabac en 2024, contre près d’une personne sur trois en 2021, ont montré les premiers résultats de son baromètre mi-octobre.Si “les politiques anti-tabac fonctionnent plutôt bien: espaces sans tabac, paquet neutre, augmentation des prix (…) s’imaginer que le combat est gagné est illusoire”, pointe le député. – “Fléau sanitaire” -Cette proposition de loi répond aussi à l’objectif de parvenir à la première génération sans tabac d’ici 2032, c’est-à-dire atteindre moins de 5% de prévalence de tabagisme à l’âge adulte pour les générations nées à partir de 2014.”Plusieurs fois, les pouvoirs publics ont énoncé un tel objectif – la ministre de la Santé en 2014 ou le président de la République en 2021 – et l’horizon 2032 figure désormais dans le dernier Programme national de lutte contre le tabac (2023-2027)”, rappelle le texte.Ce plan anti-tabac français s’inscrit dans l’objectif fixé par l’Union européenne d’atteindre une génération sans tabac avec moins de 5% de la population de l’UE consommant des produits du tabac d’ici à 2040.Pour l’heure, cette proposition de loi transpartisane est soutenue par une vingtaine de députés de sept groupes différents allant de LFI à Horizons, explique Nicolas Thierry.Le député espère également que le gouvernement soutiendra sa proposition, qui pourrait être inscrite à l’ordre du jour lors du prochain créneau où l’Assemblée débattra de projets de loi transpartisans.Sollicité par l’AFP, le cabinet de la ministre de la Santé Stéphanie Rist indique que cette proposition de loi “témoigne d’une volonté partagée : protéger les jeunes et réduire durablement le tabagisme”.Estimant que l’objectif de ramener la prévalence du tabagisme à 20% d’ici 2027 est “déjà atteint”, il ajoute que “toute nouvelle mesure devra s’inscrire dans le cadre légal et européen”.”Au regard de l’ampleur du marché parallèle et de sa croissance ininterrompue, on se dirige surtout vers une génération sans tabac acheté chez le buraliste”, a réagi Serdar Kaya, président de la Confédération des buralistes, auprès de l’AFP.Selon l’étude Tabac échappant à la Fiscalité nationale (TAFE) publiée en octobre, 17,7% des produits de tabac échappent en moyenne au réseau des buralistes.Pour M. Thierry, la progressivité de la mesure fera “décroître la demande très lentement, sans effet de bascule”. “Il faut aussi assumer qu’il n’est de toute façon pas acceptable de faire perdurer un modèle économique uniquement basé sur un fléau sanitaire”, dit-il, pointant aussi un impact écologique et social, la culture du tabac contribuant au plan mondial, à “environ 5% de la déforestation mondiale” tandis que plus de 1,3 million d’enfants travaillent encore dans les champs de tabac.Une initiative similaire a été lancée au Royaume-Uni, où l’interdiction totale et définitive de la vente de cigarettes aux personnes nées après 2009 est en discussion au Parlement.

Poupées sexuelles: la justice enquête sur les plateformes asiatiques, Shein menacé d’interdiction

Avant l’ouverture mercredi du magasin Shein au BHV, les géants asiatiques de la vente en ligne doivent se défendre sur un nouveau front: la justice a ouvert, au nom de la protection des mineurs, des enquêtes sur Shein et AliExpress notamment pour avoir proposé sur leurs sites des poupées sexuelles d’apparence enfantine, et sur leurs concurrents Temu et Wish, pour d’autres griefs.Lundi soir, le parquet de Paris a annoncé à l’AFP avoir confié quatre enquêtes à l’Office des mineurs (Ofmin). Ces investigations portent sur la “diffusion de message violent, pornographique, ou contraire à la dignité accessible à un mineur” pour les quatre sites.Dans le cas de Shein et AliExpress, qui proposaient des poupées ayant l’apparence d’enfants, les enquêtes visent aussi la “diffusion de l’image ou la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique”.Le parquet souligne avoir été saisi par des signalements de la Répression des fraudes (DGCCRF) qui dénonçait “l’accessibilité de contenus sexuels par des mineurs, ainsi que la mise en vente d’objets sexuels revêtant l’apparence d’enfants, et donc à caractère pédopornographique”.De son côté, Temu a tenu à souligner que le signalement de la DGCCRF le concernant “ne porte aucunement sur la vente de poupées sexuelles ayant l’apparence d’enfants”, dans une déclaration envoyée à l’AFP mardi.Lundi soir, Shein avait affirmé avoir supprimé l’intégralité des annonces et visuels associés aux “poupées sexuelles”, et avoir temporairement déréférencé sa catégorie “produits pour adultes”. AliExpress a assuré que “les annonces concernées (par le signalement) ont été retirées”.- Menace d’interdiction -Plusieurs responsables politiques étaient montés au front, le ministre de l’Économie Roland Lescure menaçant sur BFMTV et RMC de demander, “si ces comportements sont répétés, (…) qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français”.”C’est tout à fait inacceptable et soulève la question, plus généralement, de la manière dont le marché unique européen, dont notre marché intérieur, est envahi par des produits contrefaits”, a ajouté le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.Shein sera auditionnée sous quinze jours à l’Assemblée par la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France.”Il y en a marre parce que ce ne sont pas des objets comme les autres”, a condamné sur BFM la haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry. “Ce sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent malheureusement, parfois avant de passer à des sévices sur des enfants”, a-t-elle ajouté.”Au domicile de Joël Le Scouarnec, le médecin qui a fait plus de 300 victimes, on a retrouvé une collection de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants”, rappelle Arnaud Gallais, fondateur de Mouv’Enfant, en référence à l’ancien chirurgien, condamné à 20 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Le collectif s’est rendu devant le BHV lundi pour dénoncer le partenariat avec Shein.Le régulateur de la communication audiovisuelle et numérique, l’Arcom, a par ailleurs confirmé à l’AFP avoir été saisi.- “Indécent” -Entreprise aux racines chinoises qui a conquis le marché mondial de l’ultra fast-fashion, Shein s’est implantée progressivement dans le paysage du commerce en ligne depuis son arrivée en France en 2015.Régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, Shein a prévu d’ouvrir mercredi son tout premier magasin physique pérenne au BHV, historique grand magasin.Sur la devanture du BHV, le patron de Shein Donald Tang et celui de la société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV, Frédéric Merlin, s’affichent tout sourire sur une immense affiche.S’il juge “indécent” et “inacceptable” la vente de ces poupées, Frédéric Merlin a défendu lundi le partenariat avec Shein.”Le principe même de notre partenariat est clair: seuls les vêtements et articles conçus et produits directement par Shein pour le BHV seront vendus en magasin”, assure-t-il. “Aucun produit issu de la marketplace internationale de Shein n’est concerné”.L’association Origine France Garantie appelle, elle, au boycott médiatique de Shein, dont l’ouverture du magasin est prévue à la veille du salon du Made in France, à Paris, de jeudi à dimanche.De son côté, le directeur des opérations de l’exploitant des Galeries Lafayette en province, Karl-Stéphane Cottendin, a affirmé lundi sur BFMTV que le calendrier d’ouverture des points de vente de Shein ailleurs qu’à Paris était à “redéfinir”, sans donner plus de précisions.mpa-cac-ole-ama-hrc-fbe/bfa/dch/may/ak/dsa

Le huis clos prononcé au procès de l’assassinat d’Antoine Sollacaro

Après avoir renvoyé lundi pour raison médicale le cas de Jacques Santoni, cerveau présumé de l’assassinat d’Antoine Sollacaro, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône a prononcé mardi le huis clos pour la poursuite du procès.Assurant que “ces six semaines d’audience pouvaient mettre gravement en danger la vie et la sécurité” de Patrick Giovanonni, premier repenti de France qui témoigne pour l’accusation et est également jugé pour son implication dans une tentative d’assassinat liée à cette affaire, la cour a répondu favorablement à cette demande de son avocat.”La Corse a besoin de repentis”, avait lancé lundi Me Laurent-Franck Liénard. “Tout l’édifice pour briser l’omerta va s’effondrer si vous le laissez à la vue de tous”, avait insisté l’avocat du repenti, présent à l’audience et installé dos à la salle, et qui arbore un masque pour dissimuler son visage.L’arme du crime n’ayant jamais été retrouvée et aucun ADN n’ayant permis de confondre les auteurs, la juge d’instruction s’est notamment appuyée dans son ordonnance de mise en accusation sur les déclarations de Patrick Giovannoni.”Petite main” et gestionnaire du stock d’armes de la bande du Petit Bar selon les enquêteurs, il a affirmé avoir reçu les confidences de Jacques Santoni, chef présumé du gang, qui aurait déclaré après la mort de l’avocat: “C’est nous qui avons tapé”. Il est également poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de la tentative d’assassinat de Charles Cervoni, jointe à l’affaire. Le ministère public a soutenu le huis clos, estimant impossible de “prendre ce risque insupportable qu’il soit identifié”. Sinon, “à l’avenir, je ne sais pas s’il y aura beaucoup de collaborateurs de justice”, avait soutenu un des avocats généraux.Mais la défense d’André Bachiolelli, accusé d’être le tireur qui a abattu Antoine Sollacaro le 16 octobre 2012, et les avocats des parties civiles y étaient opposés.Pour Me Bruno Rebstock, avocat d’André Bacchiolelli, il n’y a “pas de menaces documentées” contre le repenti.”Il faut que les gens sachent comment ça se passe”, a argumenté Me Philippe Gatti, avocat de Charles Cervoni, victime de la tentative d’assassinat également jugée dans ce procès.Pour les avocats de la famille Sollacaro, il était “indispensable que ce procès soit public pour fermer la porte aux suspicions et spéculations”, selon les mots de Me Luc Febbraro.- Raison médicale -Cette décision de huis clos intervient au lendemain de celle de disjoindre le cas de Jacques Santoni, instigateur présumé de ce crime retentissant.Tétraplégique depuis un accident de moto en 2003, il n’avait déjà pas comparu à ses derniers procès et n’est pas incarcéré malgré une peine de 13 ans de prison pour blanchiment prononcée en juin à Marseille. Lundi, il était absent.Pour renvoyer son procès, la cour s’est fondée sur une expertise médicale qui avait conclu la semaine dernière à l’incompatibilité de son état de santé avec sa comparution.L’accusation s’y était opposée, pointant un complément de l’expertise précisant qu’avec des aménagements importants – comparution un jour sur deux avec des audiences de quatre heures maximum -, l’accusé pouvait comparaître, notamment alité. “Nous pouvons décider de tenir un procès respectueux des droits de Jacques Santoni si tant est qu’il ait le courage de venir”, avait assuré l’avocat général.Les avocats des parties civiles, notamment de la veuve et des enfants d’Antoine Sollacaro, s’étaient également prononcés contre, estimant que Jacques Santoni cherchait à “organiser son immunité judiciaire” de façon “absolument scandaleuse”.L’assassinat d’Antoine Sollacaro, ancien bâtonnier d’Ajaccio, défenseur d’Yvan Colonna ou de l’ex-dirigeant nationaliste Alain Orsoni, avait été qualifié “d’onde de choc” par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice.Il avait été abattu de cinq balles dans la tête par des assaillants à moto alors qu’il venait d’acheter son journal comme tous les matins dans la même station-service d’Ajaccio.Outre Jacques Santoni et André Bacchiolelli, un troisième homme, Mickaël Ettori, présenté par l’accusation comme un “proche lieutenant de Jacques Santoni”, en fuite depuis 2020, sera “jugé par défaut” pendant ce procès. Les trois accusés nient les faits.

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Le typhon Kalmaegi inonde le centre des Philippines et fait 26 morts

Au moins 26 personnes ont été tuées et près de 400.000 déplacées aux Philippines touchées par le puissant typhon Kalmaegi qui entraîne mardi de violentes inondations dans une large partie du centre du pays. Des villes entières de l’île de Cebu (centre) sont submergées, les habitants tentent de trouver refuge sur les toits pour échapper aux eaux boueuses qui emportent voitures, camions et même d’énormes conteneurs de transport de marchandises, comme le montrent des vidéos vérifiées par l’AFP.Rien qu’à Cebu, 21 personnes ont trouvé la mort, a déclaré par téléphone Rafaelito Alejandro, administrateur adjoint de la défense civile, à l’AFP. Le bilan provisoire est de 26 morts, “la plupart par noyade”, a-t-il dit.La gouverneure provinciale Pamela Baricuatro a qualifié la situation de “vraiment sans précédent”, dans un message sur Facebook: “Les inondations sont tout simplement dévastatrices”.Au cours des 24 heures précédant l’arrivée de Kalmaegi, la région de la capitale provinciale Cebu City avait déjà reçu 183 millimètres de pluie, bien au-dessus de la moyenne mensuelle de 131 millimètres, a déclaré à l’AFP la météorologue Charmagne Varilla. Sur l’île de Midanao, également touchée, un hélicoptère militaire déployé dans le cadre d’une mission de “soutien aux opérations de secours” s’est écrasé mardi, a annoncé l’armée, sans faire état d’éventuels survivants à ce stade.Des décès ont été enregistrés dans les autres provinces du pays, dont celui d’une personne âgée qui s’est noyée à l’étage supérieur de sa maison dans la province de Leyte (centre) et celui d’un homme frappé par la chute d’un arbre à Bohol (centre).- “Incontrôlable” -“L’eau est montée si vite (…). A 04H00, la situation était déjà incontrôlable, les gens ne pouvaient plus sortir (de leurs maisons)”, témoigne Don del Rosario, 28 ans, habitant de Ceby City. Comme beaucoup d’autres habitants, il a cherché refuge dans les étages supérieurs de son habitation alors que la tempête faisait rage. “Je vis ici depuis toujours et c’est de loin la pire catastrophe que nous ayons connue”, assure-t-il.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Des centaines de personnes qui vivaient à l’intérieur de tentes dans des camps installés après le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué l’île fin septembre ont également été “évacuées de force pour leur propre sécurité”, a déclaré par téléphone à l’AFP Rhon Ramos, responsable de l’information à Cebu.Au total, près de 400.000 personnes ont été préventivement évacuées de la trajectoire du typhon, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse Rafaelito Alejandro, administrateur adjoint du Bureau de la défense civile.À 14H00 (06H00 GMT), le typhon se déplaçait vers l’ouest à travers l’archipel des Visayas, avec des vents soufflant à 130 km/h et des rafales atteignant 180 km/h, renversant arbres et lignes électriques.- D’autres tempêtes attendues -Kalmaegi est entré par l’est de l’archipel lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, dans l’archipel des îles Visayas, d’après le service météorologique national.Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées.Après Kalmaegi, Charmagne Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année.Peu avant minuit, à Dinagat balayée par “de fortes pluies et des vents violents”, Miriam Vargas, 34 ans, se tenait dans le noir avec ses deux enfants, la tempête ayant coupé l’électricité. “Nous prions tout en essayant d’évaluer la force du typhon”, a-t-elle raconté lundi soir à l’AFP .Les Philippines ont été frappées en septembre par le typhon Ragasa et la tempête Bualoi, tous deux meurtriers.

Poupées sexuelles: “nous collaborerons à 100% avec la justice”, assure le porte-parole de Shein

“Nous collaborerons à 100% avec la justice”, a affirmé mardi le porte-parole de Shein en France, Quentin Ruffat, sur la radio RMC, assurant également que l’entreprise était prête à partager les noms des acheteurs de poupées sexuelles d’apparence enfantine, à caractère pédopornographique.”Sur le sujet de partage des contacts (…) nous serons en totale transparence avec la justice, s’ils nous demandent une telle chose, nous le ferons”, a encore déclaré le porte-parole.Lundi soir, le parquet de Paris a annoncé avoir confié quatre enquêtes à l’Office des mineurs (Ofmin), sur quatre sites de vente en ligne, dont Shein, après avoir été saisi par des signalements de la Répression des fraudes (DGCCRF).Ces investigations portent sur la “diffusion de message violent, pornographique, ou contraire à la dignité accessible à un mineur”, mais aussi, pour Shein et AliExpress, sur la “diffusion de l’image ou la représentation d’un mineur présentant un caractère pornographique”.La haute-commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry avait dénoncé lundi ces produits qui “ne sont pas des objets comme les autres”, mais “des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent, malheureusement, parfois avant de passer à des sévices sur des enfants”.”J’ai entendu les inquiétudes de la commissaire à l’enfance Sarah El-Haïry que je partage personnellement et que l’ensemble de la marque Shein partage et nous serons ravis de pouvoir échanger avec elle sur ces sujets-là, sur ces sujets de pédocriminalité qui sont trop graves pour être passés sous silence”, a souligné Quentin Ruffat.Il a invoqué, pour expliquer la mise ne vente de ces poupées, “un dysfonctionnement interne, un dysfonctionnement dans nos process et dans notre gouvernance. On en a pris la mesure, on a eu une réponse qui était rapide”.”Aujourd’hui, nous allons mettre en place les garde-fous nécessaires pour que ça n’arrive plus”, a-t-il ajouté, “il va falloir renforcer nos process, être davantage minutieux”.Quentin Ruffat a par ailleurs confirmé le démarrage mercredi du partenariat annoncé avec le grand magasin parisien du BHV: “la boutique intégrée au BHV ouvrira demain, donc le 5 novembre à 13H00”.Le BHV a également confirmé mardi le partenariat, tout en jugeant “inacceptable” que des “poupées à caractère sexuel” aient pu être vendues sur Shein. “Nous avons réfléchi à arrêter”, avant de changer d’avis, a reconnu sur RTL Frédéric Merlin, patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV.

Les enjeux et les contours de la conférence Travail et Retraites dévoilés mardi

La conférence Travail et Retraites s’ouvre mardi par une réunion des partenaires sociaux sur son format et sa méthode, pour tenter de relancer le dialogue social sur ces sujets après l’échec du conclave, mais en l’absence notable de la CGT.L’ensemble des autres organisations syndicales et patronales retrouvent à 09H00 le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou à son ministère et son homologue de la Fonction publique David Amiel, le jour de l’ouverture dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale de débats tendus sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS).Voulue par le Premier ministre suite à la suspension de la réforme des retraites, cette conférence devait initialement s’ouvrir fin novembre mais son lancement a été avancé, même si les débats sur le fond ne commenceront que dans quelques semaines.Sébastien Lecornu avait indiqué devant le Sénat que le gouvernement proposerait notamment de “confier la gestion du système de retraites”, déficitaire de 23 milliards d’euros en 2025, “aux partenaires sociaux”.Alors que le conclave initié par François Bayrou pour amender la réforme de 2023 s’était soldé un échec faute d’accord sur la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers, Jean-Pierre Farandou a annoncé mardi sur France Inter qu’il proposait de “d’abord parler du travail” qui “conditionne la manière dont nous arrivons à la retraite”.La conférence sera “un lieu de débat, un lieu apaisé pour que les partenaires sociaux puissent aborder les problèmes”, a-t-il encore indiqué.Cette volonté de parler du travail est conforme aux revendications de la CFDT.Le premier syndicat, qui avait négocié jusqu’au bout du conclave au mois de juin, veut “remettre le travail en clef d’entrée de tous les sujets à traiter”, a expliqué lundi à l’AFP son numéro deux Yvan Ricordeau.La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon sera présente mardi, tout comme le président de la CFTC Cyril Chabanier, mais ni FO, ni le syndicat des cadres CFE-CGC n’enverront leurs numéros un, tandis que la CGT a indiqué qu’aucun de ses responsables ne pourra s’y rendre en raison d’une importante réunion de son comité confédéral national, son parlement interne.- Le Medef concentré sur le budget -La CGT a prévenu qu’elle refusera de “tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points (prôné par la CFDT) et ceux qui veulent la capitalisation”, notamment au sein des organisations patronales, a prévenu sa cheffe de file Sophie Binet. “Je ferme la porte sur la retraite à points”, a également déclaré lundi sur le site Boursorama le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, dont l’organisation sera représentée par sa numéro deux Patricia Drevon.Côté patronal, seul le président de l’U2P, qui représente les TPE, a confirmé qu’il serait personnellement présent.Le Medef semble plus intéressé actuellement par le débat budgétaire à l’Assemblée nationale, et aux “plus de 43 milliards d’euros” visant les entreprises, selon le décompte dressé par son président Patrick Martin sur X, que par la conférence sociale.La première organisation patronale française a prévu d’envoyer à cette “réunion de méthode” ses négociateurs habituels Hubert Mongon et Diane Deperrois, tandis que Patrick Martin est pris par “un déplacement prévu de longue date”, indiquait-on lundi soir au Medef. La CPME sera représentée mardi par son négociateur Eric Chevée, a indiqué à l’AFP son président Amir Reza-Tofighi, qui a invoqué “un problème d’agenda” mais affirmé que son organisation était “très volontaire pour participer aux travaux”.”Dans le sujet des retraites on n’a peut être pas assez discuté sur l’accompagnement des seniors dans leur fin de carrière”, a-t-il reconnu.Mais pour M. Reza-Tofighi, “tout ce qui est âge, trimestre, etc, est désormais un sujet d’élection présidentielle, pas de cette conférence”.

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Le typhon Kalmaegi inonde le centre des Philippines, cinq morts

Au moins cinq personnes sont mortes et près de 400.000 ont été déplacées aux Philippines touchées par le puissant typhon Kalmaegi qui entraîne mardi de violentes inondations dans une large partie du centre du pays. Des villes entières de l’île de Cebu (centre) sont submergées, les habitants tentent de trouver refuge sur les toits pour échapper aux eaux boueuses qui emportent voitures, camions, et même d’énormes conteneurs pour le transport de marchandise, comme le montrent des vidéos vérifiées par l’AFP.Au cours des 24 heures qui ont précédé l’arrivée de Kalmaegi, la région de la capitale provinciale Cebu City a été inondée par 183 millimètres de pluie, bien au-dessus de sa moyenne mensuelle de 131 millimètres, a déclaré à l’AFP la météorologue Charmagne Varilla. “La situation à Cebu est vraiment sans précédent”, a déclaré mardi la gouverneure provinciale Pamela Baricuatro dans un message publié sur Facebook.”Nous nous attendions à ce que les vents soient le plus dangereux, mais c’est l’eau qui met vraiment notre population en danger”, a-t-elle indiqué. “Les inondations sont tout simplement dévastatrices.”Les corps de deux enfants ont été retrouvés à Cebu City, où les sauveteurs tentent de secourir les habitants piégés par les inondations, a indiqué à l’AFP Ethel Minoza, responsable locale des secours.Au moins trois autres décès ont été confirmés ailleurs par les autorités, dont celui d’une personne âgée qui s’est noyée à l’étage supérieur de sa maison dans la province de Leyte (centre) et celui d’un homme frappé par la chute d’un arbre à Bohol (centre).- “Incontrôlable” -“L’eau est montée si vite (…) A 4H00, la situation était déjà incontrôlable, les gens ne pouvaient plus sortir (de leurs maisons)”, témoigne Don del Rosario, 28 ans. Il fait partie des résidents de Cebu City qui ont cherché à se réfugier dans les étages supérieurs de leurs habitations alors que la tempête faisait rage.”Je vis ici depuis 28 ans, et c’est de loin la pire catastrophe que nous ayons connue.”Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Des centaines de personnes qui vivaient à l’intérieur de tentes dans des camps installés après le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué l’île fin septembre ont également été “évacuées de force pour leur propre sécurité”, a déclaré par téléphone à l’AFP Rhon Ramos, responsable de l’information à Cebu.Au total, près de 400.000 personnes ont été évacuées de la trajectoire du typhon en prévention, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse Rafaelito Alejandro, administrateur adjoint du Bureau de la défense civile.À 14H00 locales (06H00 GMT), le typhon se déplaçait vers l’ouest à travers l’archipel des Visayas, avec des vents soufflant à 130 km/h (81 mi/h) et des rafales atteignant 180 km/h, renversant arbres et lignes électriques.- D’autres tempêtes attendues -Kalmaegi est entré par l’est de l’archipel lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, dans l’archipel des îles Visayas, d’après le service météorologique national.Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées. Après Kalmaegi, Charmagne Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année.Peu avant minuit, à Dinagat balayée par “de fortes pluies et des vents violents”, Miriam Vargas, 34 ans, se tenait dans le noir avec ses deux enfants, la tempête ayant coupé l’électricité. “Nous prions tout en essayant d’évaluer la force du typhon”, a-t-elle raconté lundi soir à l’AFP .Les Philippines ont été frappées en septembre par le typhon Ragasa et la tempête Bualoi, tous deux meurtriers.

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Le puissant typhon Kalmaegi inonde le centre des Philippines, 2 morts

Les Philippins trouvent refuge sur les toits pour échapper aux inondations provoquées par les pluies et vents violents du puissant typhon Kalmaegi qui traverse l’archipel mardi et a tué au moins deux personnes. A 08H00 (00h00 GMT), le typhon se déplaçait vers l’ouest à travers les îles centrales de Cebu et Negros, avec des vents de 150 km/h et des rafales de 185 km/h renversant arbres et lignes électriques.Le typhon est entré par l’est de l’archipel lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, dans l’archipel des îles Visayas, dans l’est du pays, avec des rafales pouvant atteindre les 205km/h, d’après le service météorologique national.”Des personnes bloquées sur les toits demandent à être secourues”, a indiqué par téléphone à l’AFP Rhon Ramos, responsable de l’information à Cebu, ajoutant que certains centres d’évacuation ont eux-mêmes été inondés. Des voitures flottent dans les rues inondées, d’après des images récupérées par l’AFP.”L’eau est montée si vite. D’après ce qu’on m’a dit, les inondations ont commencé vers 3 heures du matin. A 4 heures, la situation était déjà incontrôlable, les gens ne pouvaient plus sortir (de leurs maisons)”, témoigne Don del Rosario, 28 ans. Il fait partie des résidents de Cebu City qui ont cherché à se réfugier dans les étages supérieurs de leurs habitations alors que la tempête faisait rage.”Je vis ici depuis 28 ans, et c’est de loin la pire catastrophe que nous ayons connue.”Des centaines de personnes qui vivaient à l’intérieur de tentes dans des camps installés après le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué l’île fin septembre ont également été “évacuées de force pour leur propre sécurité”, a déclaré Rhon Ramos.Le directeur adjoint du Bureau de la protection civile, Rafaelito Alejandro, a dit à une radio locale que 387.000 personnes avaient été évacuées de la trajectoire du typhon, et qu’un homme a été tué par la chute d’un arbre dans la province de Bohol (centre).Une personne âgée est également morte noyée dans la province méridionale de Leyte, a indiqué Danilo Atienza, responsable des secours en cas de catastrophe. “La personne âgée était coincée à l’étage supérieur et incapable de recevoir de l’aide”, a-t-il expliqué à la radio DZMM.- D’autres tempêtes attendues -Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées. Après Kalmaegi, la météorologue Charmaine Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année.Le phénomène climatique naturel La Niña, qui refroidit les températures de surface dans le centre et l’est de l’océan Pacifique équatorial, s’accompagne généralement d’un nombre plus élevé de typhons, explique-t-elle à l’AFP.”Pour l’instant, il y a de fortes pluies et des vents violents. Nous sommes assis sur les escaliers et nous prions tout en essayant d’évaluer la force du typhon”, a rapporté lundi soir à l’AFP Miriam Vargas, 34 ans, se tenant dans le noir avec ses deux enfants à Dinagat, la tempête ayant coupé l’électricité. Roel Montesa, un responsable de la gestion des catastrophes naturelles de la province de Leyte, au nord de Dinagat, avait indiqué un peu plus tôt lundi que des évacuations étaient en cours à Palo et Tanauan. Ces deux circonscriptions, peuplées au total de 140.000 personnes selon le dernier recensement de 2024, avaient déjà été frappées durement en 2013 par le super-typhon Haiyan, qui avait tué au moins 6.000 personnes.Les Philippines ont été frappées en septembre par les meurtriers tempête Bualoi et typhon Ragasa.Selon les experts, le changement climatique favorise des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.