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Droits de douane: “Nous faisons appel au patriotisme” des entreprises, lance le ministre français de l’Economie

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme” face aux droits de douane massifs annoncés par le président américain Donald Trump. “Nous faisons appel au patriotisme”, a déclaré M. Lombard sur BFMTV/RMC. Alors que s’engage une négociation avec les Américains sur les droits de douanes, “il est clair que si une grande entreprise française acceptait d’ouvrir une usine aux États-Unis, ce serait donner un point aux Américains”, a-t-il ajouté. Le président Emmanuel Macron avait appelé jeudi les entreprises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique. A propos de la riposte européenne qui se prépare, Eric Lombard a averti qu’elle pourrait aller “au-delà des droits de douane”. Il a évoqué normes, échange de données ou outils fiscaux.”On va riposter sur un ensemble de produits sur lequel on ne risque pas de désorganiser l’échelle de valeur en Europe”, a ajouté le ministre sur BFMTV/RMC. “La riposte peut être très vigoureuse et il ne faut pas qu’on riposte exactement avec les mêmes armes parce que si on fait comme les Etats-Unis (…), on va avoir aussi un effet négatif en Europe”, avec inflation et baisse de la croissance, a-t-il souligné. La riposte doit être “proportionnée” et “nous conduire à la table de négociation”, laquelle se fait “d’égal à égal”, l’économie européenne étant une “des plus puissantes du monde”, a-t-il insisté. “Nous avons tout à fait les moyens de négocier (…) pour obtenir un désarmement (des mesures annoncées, NDLR) le plus rapidement possible. Le dialogue se poursuit en permanence”, a-t-il ajouté.

Présidence LR: ces nouveaux adhérents LR attirés par le match Retailleau-Wauquiez

Il y a ceux qui rentrent au bercail par “fidélité” à Laurent Wauquiez et ceux qui s’engagent pour la première fois, séduits par le “courage” de Bruno Retailleau: tour d’horizons des nouveaux adhérents LR qui affluent pour élire le nouveau patron de la droite. A Oullins, dans l’agglomération lyonnaise, les participants au meeting du député de Haute-Loire doivent s’armer de patience pour quitter les lieux, les organisateurs ne les laissant passer qu’au compte-goutte pour dénicher parmi eux ceux qui n’ont pas encore adhéré. La plupart ont déjà sauté le pas, à l’image de Xavier, 54 ans, qui préfère taire son nom de famille, comme beaucoup d’autres personnes interrogées.Il confie avoir claqué la porte du parti “il y a plus 20 ans”, mais il a repris sa carte récemment pour voter par “fidélité à Laurent Wauquiez” dont il espère qu’il pourra accomplir à l’échelon national “ce qu’il a fait” à la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes.Le dispositif mis en place place à Oullins témoigne du rôle déterminant qu’auront, une fois encore, les nouveaux adhérents dans le choix du président de LR lors d’un congrès les 17 et 18 mai.  Le parti est d’ailleurs “en passe de doubler” le nombre de ses membres qui était de près de 44.000 au début de la campagne, indique à l’AFP une source du parti. Des chiffres que l’AFP n’a pu vérifier.- “C’est pas gagné” -L’argument de la “fidélité” à Laurent Wauquiez revient avec plus de force encore le lendemain lors d’une autre réunion publique dans son fief du Puy-en-Velay.      “On veut que notre cheval gagne!”, s’exclament Louis et Chantal, un couple de retraités qui signent leur chèque d’adhésion juste avant les discours, reconnaissant voter de longue date pour Laurent Wauquiez, mais sans jamais avoir adhéré aux Républicains pour autant.”Si on est là aujourd’hui, c’est que ce n’est pas gagné pour lui. Il a besoin de notre soutien”, renchérissent Monique et Jean, un couple qui a patiemment fait la queue pour -disent-ils- “régulariser” leur situation chez LR. En Haute-Loire, Laurent Wauquiez se targue d’avoir multiplié par 7 le nombre d’adhérents, passés de 200 à 1.400 depuis la mi-février, et espère même les décupler d’ici la date limite d’adhésion fixée au 17 avril, un mois avant le scrutin.Si LR a frôlé la disparition en juin lorsque son ancien patron, Eric Ciotti, s’est allié au RN aux législatives, le parti s’est redressé depuis l’arrivée en septembre de Michel Barnier à Matignon, retrouvant des couleurs dans les sondages, en particulier Bruno Retailleau qui attire la lumière à Beauvau.- “Retailleau présidentiable” -A Maisons-Alfort en banlieue parisienne, lors d’un meeting, le Vendéen place à trois reprises dans son discours un appel aux adhésions pour ce qu’il présente comme “l’élection du siècle”.Ici aussi, les bulletins sont distribués généreusement à l’entrée. Et comme à Oullins, la plupart des participants ont déjà leur carte, même si certains se plaignent de ne pas l’avoir encore reçue par courrier.C’est le cas d’Emma Dubois, 23 ans, qui a adhéré pour la première fois dix jours plus tôt, convaincue par le “courage” de Bruno Retailleau, “un présidentiable comme on n’en avait pas connu depuis Nicolas Sarkozy”. Agé de 22 ans, Antoine Luciani raconte comment il a adhéré à la fin février avec ses deux parents, précisant que sa mère avait voté François Hollande en 2012 et Emmanuel Macron en 2017 “et maintenant elle est presque plus à droite que nous”.”Je suis aligné sur les idées de Bruno Retailleau, mais aussi sur celles de François-Xavier Bellamy et Philippe de Villiers. C’est la ligne (conservatrice, ndlr) de ce que devrait être la droite aussi bien d’un point de vue sociétal qu’économique”, soutient ce jeune militant.        Au terme du discours du ministre de l’Intérieur, Freddy Onillon, 50 ans, venu avec un ami, se laisse encore le temps de réfléchir avant de reprendre sa carte, même s’il admet “une prédisposition pour la famille LR depuis de longues années”.  

Les climatosceptiques s’enthousiasment pour une étude…rédigée par l’IA d’Elon Musk

Un étude présentée comme entièrement rédigée par Grok 3, le chatbot d’intelligence artificielle (IA) d’Elon Musk, est brandie par les climatosceptiques sur les réseaux sociaux mais des chercheurs indépendants mettent en garde contre la crédibilité d’une telle méthode.Intitulé “Réévaluation critique de l’hypothèse du réchauffement planétaire lié aux émissions de CO2″, l’article rejette notamment les conclusions et projections des rapports des experts de l’ONU sur le climat (Giec), se fondant notamment sur des études largement contestées depuis des années dans le domaine scientifique.De nombreux comptes climatosceptiques ont partagé l’étude après sa publication fin mars, y compris le biochimiste américain Robert Malone, à l’origine de multiples fausses informations au sujet de la vaccination durant la pandémie de Covid-19.”L’utilisation de l’IA pour la recherche financée par l’Etat va se normaliser et des normes seront élaborées pour son utilisation dans les revues scientifiques”, a estimé M. Malone. L’étude sonne la fin de “l’escroquerie climatique”, a-t-il même clamé sur X, recueillant plus d’un million de vues.Il existe pourtant un consensus scientifique faisant un lien entre la consommation d’énergies fossiles et le réchauffement, ainsi que l’intensité grandissante de phénomènes météorologiques, comme les vagues de chaleur et les inondations.- “Pas la capacité de raisonner” -Des spécialistes mettent ainsi en garde contre un faux sens de neutralité sous couvert d’une intelligence artificielle présentée comme “auteure” d’un article scientifique.Ces “grands systèmes de langage n’ont pas la capacité de raisonner. Il s’agit de modèles statistiques qui prédisent des mots ou phrases sur la base de ce à quoi ils ont été formés. Ce n’est pas de la recherche”, rappelle Mark Neff, professeur en sciences de l’environnement.L’article soutient que Grok 3 a “rédigé l’intégralité du manuscrit”, avec l’aide de coauteurs qui ont “joué un rôle crucial dans l’orientation de son développement”.Parmi ces coauteurs figure l’astrophysicien Willie Soon, un climatosceptique notoire qui a reçu plus d’un million de dollars de fonds provenant du secteur des énergies fossiles à travers sa carrière.Certaines études référencées par Grok 3, pourtant remises en questions par des scientifiques lors de leur parution, ont été rajoutées dans l’analyse à la demande des coauteurs, selon l’article.”Nous ignorons tout de comment les auteurs ont demandé à l’IA d’analyser” les données et sources présentées dans l’article, souligne Elisabeth Bik, microbiologiste néerlandaise installée en Californie et spécialisée dans l’intégrité scientifique.- “Fausse impression de renouveau” -Pour Ashwinee Panda, expert en intelligence artificielle, il est impossible de vérifier si l’IA a procédé à une analyse sans interférence extérieure: “N’importe qui peut prétendre qu’une IA a écrit cela, seule, et que donc ce n’est pas biaisé”, dit-il.Ni le journal ni son éditeur ne semblent faire partie d’un comité d’éthique scientifique. L’article a aussi été soumis et approuvé pour publication en seulement 12 jours, un laps de temps très court, notent des experts.”Qu’une IA puisse plagier des articles bidons” n’est nullement une surprise pour Gavin Schmidt, climatologue de la Nasa. Et cette analyse présentée comme nouvelle “a aussi peu de crédibilité” que les références qu’elle utilise, affirme-t-il.”L’utilisation de l’IA n’est que le dernier stratagème pour donner une fausse impression de renouveau dans l’argument climatosceptique”, abonde Naomi Oreskes, historienne des sciences à l’université de Harvard.L’AFP a contacté les auteurs de l’article au sujet du processus de recherche et rédaction de l’étude mais n’a pas reçu de réponse immédiate.

Près d’un Français sur deux souhaite que Le Pen candidate à l’Elysée, selon un sondage

Près d’un Français sur deux (49%), soit une hausse de 7 points en un mois, souhaite que Marine Le Pen soit candidate à la prochaine élection présidentielle, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio réalisé après sa condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens.51% des Français, au contraire, ne souhaitent pas que la leader du RN puisse se porter candidate à l’Élysée, un résultat en baisse de sept points par rapport à une précédente étude réalisée fin février février.Mais selon la même enquête, seuls 37% des Français pensent que Mme Le Pen pourra finalement être candidate, un résultat en chute de 37 points en un mois. Seuls les sympathisants du RN sont majoritaires (69%) à croire que leur candidate pourra concourir.Une écrasante majorité de sondés (79%) considère que Marine Le Pen est d’extrême droite. Dont 76% parmi les sympathisants du RN.Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 1er et 2 avril auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d’erreur comprise entre 2,8 et 3,1 points.

Condamnation de Le Pen: Trump et Vance apportent leur soutien à la dirigeante d’extrême droite

Le président américain Donald Trump a appelé jeudi soir à la “libération” de Marine Le Pen en jugeant que sa condamnation à une peine d’inéligibilité constituait une “chasse aux sorcières” pour l’empêcher de remporter la présidentielle française de 2027.Peu avant, jeudi, son vice-président JD Vance, avait également fustigé la condamnation par la justice de la dirigeante d’extrême droite en estimant que “ce n’est pas ça la démocratie”.”Je ne connais pas Marine Le Pen mais je suis sensible au fait qu’elle travaille dur depuis tant d’années”, a écrit dans la nuit de jeudi à vendredi le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social.”Elle a essuyé des échecs mais elle a continué et, maintenant, juste avant ce qui serait une Grande Victoire, ils s’en prennent à elle sur une accusation mineure dont elle ne savait probablement rien – Cela ressemble pour moi à une erreur comptable”, a poursuivi le locataire de la Maison Blanche en allusion à la condamnation lundi de Mme Le Pen, qui pourrait l’empêcher de concourir à la prochaine présidentielle.Celle-ci est programmée en principe au printemps 2027 à la fin du second mandat du président Emmanuel Macron.”C’est tellement mauvais pour la France et pour le Grand Peuple de France (…) LIBEREZ MARINE LE PEN!”, a exhorté Donald Trump en lettres majuscules.Sans jamais citer la justice et l’exécutif en France, le président américain, dont les proches JD Vance et Elon Musk soutiennent ouvertement des partis d’extrême droite en Europe, a jugé que Mme Le Pen était victime d’une “chasse aux sorcières” par des “gauchistes européens qui se servent de l’arme judiciaire pour faire taire la liberté d’expression”.Son vice-président JD Vance a aussi apporté son soutien à la dirigeante du Rassemblement national (RN).”Elle est en tête dans certains sondages. Et pour une accusation particulièrement mineure (…) ils essaient de la mettre en prison et de l’écarter du scrutin”, a-t-il déclaré sur la télévision Newsmax, une des chaînes préférées de la droite ultraconservatrice américaine.Il a aussi laissé entendre, à tort, que Marine Le Pen n’était pas personnellement “impliquée” dans les faits reprochés par la justice française.- “Pas la démocratie” -“Ce n’est pas ça la démocratie”, a-t-il martelé. Jugée coupable lundi à Paris de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens, Marine Le Pen s’est vu infliger quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100.000 euros et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.Après cette condamnation, la triple candidate à la présidentielle a reçu le soutien de nombreux dirigeants étrangers de la droite radicale.Donald Trump l’avait même comparée à ses propres affaires judiciaires aux Etats-Unis, estimant que le sort de Marine Le Pen était “une affaire très importante”.En février, JD Vance avait sidéré les Européens lors de son discours à la conférence sur la sécurité de Munich. Il les avait accusés d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse, les appelant à rompre le “cordon sanitaire” contre l’extrême droite.Simultanément, Marine Le Pen a appelé jeudi soir à l’instauration d’un “protectionnisme intelligent” en Europe, après l’annonce de 20% de droits de douane américains supplémentaires sur tous les produits importés de l’Union européenne.La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a dénoncé sur X des annonces “brutales et au bénéfice des seuls Etats-Unis alors que nous aurions pu construire de nouvelles règles pour le commerce international sans le déni des mondialistes forcenés”.burs-nr/jnd

Russian envoy seeks cooperation with US at landmark Washington talks

The most senior Russian official to visit Washington since the start of the Ukraine war said Thursday he had discussed potential cooperation with the United States in the Arctic and on rare earth metals but acknowledged that “disagreements” remain.Kirill Dmitriev, head of Russia’s sovereign wealth fund and President Vladimir Putin’s special envoy on economic cooperation, said …

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Procès libyen: la relaxe réclamée pour Alexandre Djouhri, ni “bandit”, ni “agent de corruption”

La défense de l’intermédiaire Alexandre Djouhri a plaidé sa relaxe jeudi au procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, contestant le rôle de “bandit” et de “personnage central” qui lui est attribué dans ce dossier.C’est la dernière ligne droite, après trois mois de procès : depuis lundi les avocats de la défense se succèdent pour clamer l’innocence de leurs clients. Pour Alexandre Djouhri, ses 66 ans et son “casier judiciaire vierge”, ils sont trois – autant que les procureurs financiers qui ont requis contre lui cinq ans de prison et quatre millions d’euros d’amende la semaine dernière.”Il a été présenté par vous sans beaucoup de nuance ni beaucoup d’humanité”, leur lance Me Jean-Marc Delas, premier à vouloir corriger le “portrait” fait de son client.Quand lui l’a rencontré, en 2020 à la prison de Fresnes (Alexandre Djouhri est “le seul” à avoir fait de la détention provisoire), il a vu un “homme touchant et attachant”, avec “déjà ce sourire de celui qui est à l’attaque, sa marque de fabrique”, plaide-t-il.Discret, “apprécié de beaucoup” mais que “personne” dans le grand public ne connaissait avant cette affaire, Alexandre Djouhri est bien un habitué “des palais de la République” – il tutoie Nicolas Sarkozy – mais pas le “bandit qui use de la menace pour réussir”, soutient Me Delas. Celui qui se dit victime d’un “traquenard judiciaire” – et a multiplié les explications rocambolesques pour se dédouaner – est suspecté d’être au coeur du deuxième réseau de corruption allégué dans ce dossier, via l’argentier du régime libyen, Bechir Saleh, dont il aurait organisé l’exfiltration en catastrophe en 2012 afin de le faire taire.”Un agent de corruption”, a répété l’accusation dans ses réquisitions. Un autre de ses avocats, Me Pierre Cornut-Gentille, n’a pas “apprécié”, et dénonce la “tentative renouvelée de diaboliser” Alexandre Djouhri pour “compenser la faiblesse de l’argumentation juridique”.- “Brut de décoffrage” -Il “ne se cachait pas d’être rémunéré par les grands groupes industriels pour obtenir des marchés à l’étranger, parce qu’il avait un lien d’amitié et de confiance avec des régimes africains et au Moyen-Orient. Il facilitait la conclusion de contrats. Voilà quel était son métier, est-ce que ça fait de lui un agent de la corruption ?”, demande l’avocat. Quant au parallèle avec l’autre intermédiaire du dossier, Ziad Takieddine, jugé en son absence et copieusement accablé par ses coprévenus pendant tout le procès, la défense d’Alexandre Djouhri n’en veut pas. L’intermédiaire franco-libanais “est en fuite, il a un casier long comme le bras, il insulte les journalistes et crache pas terre”, lance Me Charles Consigny, le troisième avocat. Alexandre Djouhri lui “ne se dérobe pas”.A l’audience, souvent en costume et baskets de marque, son client s’est fait plusieurs fois rappeler à l’ordre. Et avait détonné dès son premier interrogatoire, en soulevant à la barre un genou puis l’autre pour s’insurger des fouilles à nu subies en prison – “on vous fait lever la couille droite, la couille gauche” -, sous les yeux effarés de la présidente, Nathalie Gavarino.”Il a son style mais il s’inquiète de ce que vous pensez de lui, ne pensez pas que son élégance est une désinvolture”, assure Me Consigny – le tribunal laisse échapper un sourire.”Est-ce que vous préférez les cadres supérieurs, les gens surdiplômés, qui ont eu le temps de se faire briefer dans des cabinets d’affaires pour au final finasser et mentir ? Ou quelqu’un comme lui, brut de décoffrage ?”, demande l’avocat – peut-être en référence au principal prévenu, Nicolas Sarkozy, venu ses fiches à la main et parfaitement préparé à chacune de ses audiences.Hors audience, Me Consigny a précisé à l’AFP qu’il ne visait pas l’ancien président mais plutôt de hauts cadres dirigeants qui comparaîtraient devant la justice. Les plaidoiries reprennent lundi avec celles pour l’ancien proche de Nicolas Sarkozy Thierry Gaubert, et les trois anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth.La défense de Nicolas Sarkozy, contre qui l’accusation a requis sept ans de prison, plaidera mardi, pour tenter de convaincre le tribunal qu’il n’a pas été le “commanditaire” aux “ambitions personnelles dévorantes” d’un pacte de corruption passé avec le richissime dictateur libyen Mouammar Kadhafi.  Les prévenus auront ensuite la parole une dernière fois. La décision sera mise en délibéré.

Guerre commerciale: Macron présente un plan de riposte à la “brutale” décision de Trump

Quelques heures après l’annonce par Donald Trump de massives hausses de droits de douane, Emmanuel Macron a énuméré jeudi les premiers termes de “la riposte” souhaitable à cette décision “grave et infondée” des Américains, qui passe selon lui par l’unité et par la suspension temporaire des investissements européens dans ce pays.Donald Trump a signé mercredi un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour celles arrivant de l’UE.Pendant deux heures jeudi, le président français a reçu à l’Elysée le Premier ministre François Bayrou, des membres du gouvernement, du patronat et des filières les plus exposées – aéronautique, agriculture, viticulture, chimie, électronique, métallurgie, santé, cosmétiques. L’automobile, qui sera touchée par une taxe spécifique de 25%, n’était pas représentée.Emmanuel Macron n’a pas rosi le tableau: la décision américaine aura “un impact massif”, a-t-il dit, rappelant que les exportations vers les Etats-Unis représentent “1,5% du PIB” français, 3% du PIB italien, 4% du PIB allemand et 10% du PIB irlandais.Il a appelé à une première riposte mi-avril, avec “des réponses sur le paquet acier et aluminium”, déjà surtaxé par les Etats-Unis. “La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier (mercredi, NDLR), se fera à la fin du mois”, a-t-il promis, après une étude secteur par secteur et un travail avec les autres Etats membres de l’UE.Et “tant qu’on n’a pas clarifié les choses”, Emmanuel Macron a appelé ses interlocuteurs à “suspendre” les investissements qui devaient être faits aux Etats-Unis.En 2023, le stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) français aux États-Unis représentait 370 milliards de dollars (335 milliards d’euros), soit 6,9% du total des IDE entrant aux États-Unis.- Ne pas jouer “solo” -La plus grande crainte du président de la République semble être celle d’une désunion au sein de l’UE. Il faut “jouer européen”, a-t-il dit, sans “échappée solitaire”. “Je sais ce qu’il va se passer, les plus gros auront tendance à jouer solo. Et ce n’est pas une bonne idée.” “Mais si les Européens jouent groupés (…), avec une vraie solidarité”, ils parviendront à “ce qui doit être notre objectif: le démantèlement des tarifs”, a-t-il lancé.Sur LCI un peu plus tard, le président du Medef Patrick Martin a relevé que la part de 1,5% de PIB citée par Emmanuel Macron représentait “des centaines de milliers d’emplois menacés” en France. Mais il a noté “une grande convergence sur l’analyse de la situation entre toutes les branches, d’un pays à l’autre, d’un patronat à l’autre”. “Mon pronostic est que les Américains n’arriveront pas à fracturer ce front”, a-t-il estimé, et finiront comme “l’arroseur arrosé”.La Bourse de New York, où les épargnants américains investissent massivement, a très mal réagi jeudi, le Nasdaq à forte coloration technologique clôturant sur une perte de 5,97%. Les Bourses européennes ont également accusé le coup. A Paris, le CAC40 a terminé en baisse de 3,31%. – “Un chemin de négociation” -En 2023, les Etats-Unis étaient le 4e marché à l’exportation de la France, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.Les industriels concernés par les nouvelles taxes ne doivent “rien s’interdire”, et surtout doivent “rester unis”, a souhaité le président de France Industrie, Alexandre Saubot, à sa sortie de l’Elysée.Parmi les secteurs les plus exposés figurent l’aéronautique (avec 9 milliards d’euros en 2024, il représente un cinquième des exportations de la France vers les Etats-Unis), le luxe (parfums, maroquinerie, etc.), les vins et le cognac.”Nous évaluons les impacts potentiels”, a déclaré jeudi à l’AFP un porte-parole d’Airbus. La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) redoute “l’impact” de la décision de Donald Trump et appelle à “un renforcement de la compétitivité du secteur sur son premier débouché: le marché européen”, qui a représenté 40% de ses exportations en 2024 contre 13% pour les Etats-Unis.Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a estimé après la réunion qu’il fallait “une désescalade, même si cela doit passer par une phase de rapports de forces”.Le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a donné une touche d’optimisme à cette journée. “Il y a toujours un chemin de discussion et de négociation” avec les Etats-Unis, a-t-il déclaré à l’AFP et au Parisien. Evoquant les 20% de taxes supplémentaires annoncées, il a misé sur le fait qu’il “allait y avoir pas mal d’ajustements dans les 15 prochains jours”.