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Chikungunya: le plan blanc déclenché à La Réunion, lancement de la vaccination lundi

Le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux, a été déclenché à La Réunion où la campagne de vaccination contre l’épidémie de chikungunya débutera lundi, le pic épidémique étant attendu mi-avril.Sous tension, le CHU de La Réunion a annoncé avoir déclenché le plan blanc “afin de faire face à une accélération significative” de la prise en charge de patients atteints de chikungunya et une “augmentation très importante” de l’activité des urgences sur ses deux sites, à Saint-Denis (nord) et Saint-Pierre (sud).Le CHU de La Réunion fait aussi état d’une “saturation des capacités d’hospitalisation, malgré l’ouverture de lits supplémentaires”, ainsi que d’une “tension croissante sur les ressources humaines, avec un taux d’absentéisme élevé” lié au chikungunya.L’activation du plan blanc intervient alors que la campagne de vaccination ciblée à destination des personnes à comorbidité ou âgées de plus de 65 ans doit débuter lundi, a annoncé l’ARS. Les 40.000 doses du vaccin Ixchiq sont arrivées cette semaine sur l’île.”Les semaines les plus délicates se profilent, le pic est attendu mi-avril”, a déclaré vendredi matin sur franceinfo le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, qui se rendra sur l’île à partir de samedi.”Il y a un énorme travail qui est fait pour lutter contre les effets du chikungunya”, a-t-il ajouté.Les personnes âgées de 65 ans et plus présentant des comorbidités pourront se faire vacciner gratuitement auprès d’un médecin, d’un infirmier ou d’un pharmacien, précise l’ARS. Plus de 20.000 cas ont été recensés depuis le déclenchement de l’épidémie en août 2024, l’immense majorité depuis le début de l’année. L’épidémie continue de progresser: selon le dernier bilan sanitaire, publié mercredi, près de 6.000 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la semaine du 17 au 23 mars.Deux personnes, âgées de 86 et 96 ans, sont officiellement mortes du virus, transmis par le moustique tigre. L’ARS a également recensé 31 cas graves, dont la moitié chez des nourrissons. – A Mayotte aussi – Manuel Valls a rappelé sur franceinfo que l’épidémie “met sous tension tout le système de santé ”, en particulier dans le sud de l’île, la zone la plus touchée, expliquant se rendre sur place pour “marquer notre engagement sur ce dossier”.Le CHU de La Réunion avait appelé dès la semaine dernière les habitants à ne se rendre aux urgences “qu’en cas de réelle urgence médicale”, expliquant que son antenne du sud de l’île affrontait une “situation de tension capacitaire maximale” en raison de l’afflux de patients contaminés par le chikungunya.A Mayotte, l’épidémie progresse aussi. Douze cas ont désormais été enregistrés mais aucun n’a nécessité une hospitalisation, selon l’ARS locale. Elle avait détecté le premier cas le 5 mars, et le premier cas autochtone a été confirmé le 26 mars.Le seul vaccin disponible est le vaccin Ixchiq, du groupe franco-autrichien Valneva, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché européen en juin 2024.L’impact de la maladie reste pour l’instant loin de celui de l’épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260.000 personnes (plus d’un tiers de la population) et fait plus de 200 morts.Le dernier déclenchement du plan blanc dans les hôpitaux de La Réunion remonte à janvier 2022, pour faire face à l’afflux de malades contaminés par le Covid. Il avait été levé après près d’un mois.Après La Réunion, Manuel Valls se rendra à Mayotte, “qui reste dans une situation très difficile” après le passage du cyclone Chido en décembre et qui a tué au moins 40 personnes. Un projet de loi pour refonder le petit archipel doit être examiné au Sénat le 19 mai, après l’entrée en vigueur fin février d’une première loi d’urgence pour sa reconstruction.

Jusqu’à six ans de prison requis dans le Val-de-Marne pour un trafic de civelles

Dans un dossier qui “emprunte beaucoup au trafic de stupéfiants” selon l’accusation, ce que la défense conteste, le parquet a requis vendredi jusqu’à six ans de prison ferme pour dix personnes jugées dans le Val-de-Marne pour un trafic de civelles, des larves d’anguille prisées en Asie.Ce dossier est “extraordinaire, en raison des quantités saisies mais aussi du caractère extrêmement abouti des investigations”, a souligné la procureure dans ses réquisitions très détaillées qui se sont inspirées d’un parallèle établi lors de l’instruction entre le trafic de ces larves et celui de stupéfiants.Pour cette contrebande de “marchandises prohibées qui prennent de la valeur à chaque franchissement de frontière, comme la cocaïne”, elle a requis des peines allant d’un an d’emprisonnement avec sursis à six ans de prison ferme.”Ce dossier n’est pas allé assez loin pour fermer toutes les portes et mettre fin aux incertitudes”, a plaidé Me Elise Delahaye pour un ancien légionnaire d’origine chinoise qu’elle estime être “ni une tête pensante, ni un donneur d’ordres”.”Lorsqu’on deale un kilogramme de cocaïne, on peut tuer plusieurs personnes par overdose. Quand on trafique des civelles, les conséquences pour l’être humain sont absolument nulles”, a pour sa part estimé Me Pierre Lumbroso, avocat  d’un prévenu en détention.Les peines les plus légères ont été requises contre ceux que le ministère public désigne comme les “petites mains” de cette affaire “aux conséquences extrêmement néfastes”: atteinte à la biodiversité, perte de revenus pour les pêcheurs, conséquence sur le dérèglement climatique…- “Tentaculaire” -A l’inverse, cinq et six ans d’emprisonnement ferme ont été requis contre deux trafiquants chinois sous mandat d’arrêt, considérés comme les têtes d’un réseau “tentaculaire” s’étendant de la façade atlantique française aux marchés asiatiques, en passant par le Sénégal. “Il s’agit d’un des premiers dossiers où on a tout le cheminement”, de la pêche à l’exportation vers l’Asie, a souligné Me Josée Israël, avocate de deux comités des pêches parties civiles au dossier.Le préjudice écologique, soit l’atteinte directe ou indirecte à l’environnement, est “d’importance”, a-t-elle ajouté, “c’est la plus grosse quantité que j’ai vue en dix ans”.La contrebande de l’anguille européenne, protégée par une convention internationale depuis 2009, est l’une des causes de la chute en 30 ans de 75% de sa population. En France, sa pêche est très réglementée et fait l’objet de quotas stricts.Parce que ce poisson pond dans un “seul endroit au monde, dans la mer des Sargasses” et que seuls 40% de la population parvient à y revenir après sa migration, “à partir du moment où on interrompt ce cycle de vie (qui passe par les estuaires ouest-européens, ndlr), on met l’espèce en danger”, a plaidé Me Sandrine Gélis pour deux associations parties civiles. Au coeur de ce dossier, la saisie en février 2023 dans un entrepôt clandestin du Val-de-Marne de plus de 300 kg de ces alevins de l’anguille d’Europe, soit près du double de la marchandise saisie par la douane française en 2024 (154 kg). “Anguilla anguilla” fait l’objet de braconnage à destination d’élevages en Asie où les civelles se payent “entre 5.000 et 6.000 euros le kilogramme”, selon l’Office national anti-fraude (Onaf).La valeur des alevins découverts en France dans cette affaire est estimée par les enquêteurs entre 1,7 et 2,1 millions d’euros. Dans l’ordonnance de renvoi qu’a pu consulter l’AFP, le juge d’instruction estime que les trafiquants “ont a minima tiré des profits à hauteur de plus de 10 millions d’euros avec plusieurs tonnes de civelles transportées”.Suivant les demandes des douanes exprimées la veille, le parquet a également demandé à ce que des amendes allant de 36.000 à 211.000 euros soient prononcées contre les prévenus.La décision est attendue le 10 avril. 

Levothyrox: la justice rejette une indemnisation par l’Etat, malgré une “faute” avérée

L’Etat a commis une “faute” dans le dossier du Levothyrox, n’informant pas suffisamment les patients sur les effets secondaires liés à la nouvelle formule de ce traitement, mais cela ne justifie pas une indemnisation, a décidé vendredi la justice administrative.L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a “commis une faute de nature à engager la responsabilité de l’Etat” dans ce dossier remontant à la fin des années 2010, estime un arrêt de la cour administrative d’appel de Paris.Mais les plaignants ne sont pas “fondés à se prévaloir d’un préjudice d’anxiété” qui, selon eux, justifiait une indemnisation par l’Etat.Cette décision “n’est pas supportable” pour les victimes, a réagi dans un communiqué leur avocat Christophe Lèguevaques, ajoutant “étudier l’opportunité de saisir le Conseil d’Etat”.Cette décision est distincte d’autres volets, notamment pénaux, de cette affaire, qui a débuté en 2017 avec l’arrivée sur le marché français d’une nouvelle formule du Levothyrox, un traitement produit par le laboratoire allemand Merck et indiqué en cas de trouble ou d’ablation de la thyroïde.Plus de 30.000 patients se sont alors plaint d’effets secondaires. Les autorités sanitaires, à commencer par l’ANSM, ont toutefois d’abord rejeté l’idée d’un mécanisme directement induit par la nouvelle formule, pour ensuite conclure que le changement n’avait pas occasionné de problèmes de santé “graves”.Ce dossier a donné lieu à plusieurs volets judiciaires ciblant l’Etat, via l’ANSM, ou Merck. La décision de vendredi fait suite à une action collective lancée en 2021 et dans le cadre de laquelle les plaignants demandaient à l’Etat 15.000 euros chacun.Le tribunal administratif a finalement conclu que l’ANSM était bien en faute, pour n’avoir pas assez clairement prévenu les patients du changement de formule, mais qu’elle n’avait pas causé le préjudice “d’anxiété” justifiant une indemnisation.Ce préjudice supposerait en effet que les patients aient couru un risque grave pour la santé. Or, malgré le caractère pénible des effets secondaires, ils n’ont pas occasionné de pathologie grave. Par contraste, le préjudice d’anxiété avait été reconnu valable dans les affaires impliquant l’exposition à l’amiante.Une autre procédure avait en revanche imposé à Merck d’indemniser les patients, une décision définitivement confirmée en cassation en 2022.Par ailleurs, sur le plan pénal, le laboratoire et l’ANSM restent mis en examen pour “tromperie”. Contestée par les deux acteurs, la validité de cette mise en examen doit faire l’objet d’une décision de justice en mai.L’ancienne formule du Levothyrox reste pour l’heure disponible en 2025, une prolongation temporaire mais régulièrement renouvelée par l’ANSM.

Nations divided ahead of decisive week for shipping emissions

Members of the International Maritime Organization (IMO) are divided over whether to approve a carbon tax on international shipping, ahead of a meeting starting on Monday to finalise emissions-reduction measures.The carbon tax, the most ambitious measure on the table, would make it more expensive for shipping companies to emit greenhouse gases, encouraging them to curtail …

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Les livreurs pédalent de plus en plus et gagnent de moins en moins

Chez les livreurs indépendants, les rapports alarmants se succèdent: après que l’Anses a scruté leurs problèmes de santé, l’autorité de régulation du secteur vient de publier des statistiques démontrant la chute drastique de leurs revenus entre 2021 et 2024.”En 2021, je gagnais 916 euros par semaine pour 140 courses; aujourd’hui, 880 euros pour 164 courses”: à ce train-là, Amandine, livreuse pour Uber Eats en Essonne, compte “arrêter au plus vite”, se désole-t-elle auprès de l’AFP. Les calculs d’Amandine rejoignent ceux de l’Arpe, l’autorité de régulation du secteur, qui s’appuyant sur les propres données des plateformes, dévoile vendredi que le taux horaire brut de ces travailleurs a considérablement diminué ces quatre dernières années.En tenant compte de l’inflation, ce taux baisse de 34,2% chez Uber Eats, de 26,6% chez Stuart et de 22,7% chez Deliveroo, un aveu d’échec, selon le le syndicat Union-Indépendants, de l’accord signé en 2023 prévoyant que les plateformes versent aux livreurs un revenu minimal horaire de 11,75 euros brut.- Même constat pour les VTC -Union-Indépendants a également analysé les données des plateformes de VTC (Bolt, Uber) et démontré la même “baisse continue et généralisée des revenus” entre 2022 et 2024. Chez Bolt, le taux horaire s’est effondré de 12%, soit une perte de 9.500 euros de chiffre d’affaires, une baisse moins prononcée chez Uber, de 1%, d’après Union-Indépendants.”Les travailleurs doivent rester connectés deux fois plus longtemps pour gagner autant”, avance le syndicat. Un accord collectif prévoit un revenu minimum de neuf euros par course et 30 euros de l’heure (sans compter les temps d’attente) pour les chauffeurs VTC.L’Arpe a aussi constaté que les temps d’attente entre deux courses s’étaient allongés, de +16,9% chez Deliveroo et de +35,3% chez Uber Eats entre 2021 et 2024, même si ce calcul “ne prend pas en compte le recours simultané à plusieurs plateformes par un même travailleur” et qu’en réalité, le livreur peut ne pas attendre mais effectuer une course pour une autre plateforme.Chez Uber, le temps d’attente moyen entre deux courses a quasiment doublé en deux ans, d’après Union-Indépendants.Un étirement du temps qui provient de “l’afflux de plus en plus conséquent de chauffeurs” saturant l’offre, selon Fabian Tosolini, d’Union-Indépendants. Le syndicaliste explique auprès de l’AFP que les livreurs, eux, sont obligés de parcourir des “zones de livraison s’étendant de plus en plus”.Ils se retrouvent ainsi contraints de troquer leur vélo contre un scooter ou une voiture, avec les frais que ce changement engendre (achat du véhicule, assurance, etc.).- Rémunération “juste et obligatoire” -Union-Indépendants demande notamment “une rémunération horokilométrique juste et obligatoire”, “un encadrement strict du nombre de travailleurs” et “une transparence et régulation contraignante des algorithmes”.”Nous entendons leurs demandes de rééquilibrer les revenus”, a réagi Uber Eats auprès de l’AFP, se disant “favorable à la mise en place d’un revenu minimal par course et d’une garantie horokilométrique” et chiffrant à 20,50 euros le revenu horaire brut moyen en 2024 de ses livreurs partenaires.Deliveroo préfère évoquer le revenu moyen par prestation, qui, entre 2021 et 2024, “a toujours été supérieur à 5,50 euros, atteignant 5,70 euros par prestation sur 2024, classant Deliveroo parmi les plateformes les mieux-disantes du secteur en matière de rémunération”, a dit l’entreprise à l’AFP. “Ceci est aussi vrai s’agissant du chiffre de revenu horaire brut en course présenté dans ce rapport de 26,31 euros par heure”, a-t-elle tenu à préciser. Des négociations se tiennent toute l’année sur ces questions, entre plateformes et syndicats, sous l’égide de l’Arpe, sur les conditions de travail de ces plus de 71.000 livreurs indépendants, en grande majorité des livreurs de repas.Cette étude vise “à documenter les conditions d’exercice” et à “fournir, tant aux acteurs du dialogue social organisé par l’Arpe qu’au grand public, des éléments d’analyse fiables et comparables”, a souligné l’autorité de régulation auprès de l’AFP.

Pour Hugo Roellinger, la 3e étoile Michelin “ne change rien mais change tout”

Dans le décor feutré d’une villa des années 1920 plantée en bord de mer, face au Mont-Saint-Michel, éclatent quelques applaudissements. Des clients félicitent Hugo Roellinger, chef cuisinier qui vient de décrocher sa troisième étoile au guide Michelin, la seule de Bretagne.”On est encore sur un petit nuage et avec une gueule de bois émotionnelle”, dépeint le chef de 37 ans, queue de cheval, t-shirt et surchemise, dans un petit salon où sont accueillis habituellement les clients de son restaurant, Le Coquillage, à Saint-Méloir-des-Ondes, près de Cancale (Ille-et-Vilaine).”Cela faisait trois ans qu’on faisait partie des prétendants, mais jusqu’au dernier moment, on n’a rien su”, raconte-t-il. Pour autant, un “faisceau d’indices” laissait penser qu’il pouvait décrocher la plus haute distinction, une vingtaine d’années après son père Olivier Roellinger, considéré comme un monument de la gastronomie française.D’abord, plusieurs visites d’inspecteurs du guide Michelin, qui malgré leur anonymat, ont été repérés par les équipes du restaurant. Puis l’invitation à la cérémonie de remise des prix de son épouse Marine, qui travaille avec lui, et de ses parents. S’étant mis à la cuisine alors que son père avait rendu ses trois étoiles pour raisons de santé, “je n’ai jamais eu son regard en cuisine” sur son travail, “c’est une chance”, relate-t-il.”Je suis hyper fier d’offrir les trois étoiles à mes parents”, confie-t-il.Cette troisième étoile “ne change rien mais change tout”, poursuit l’ancien officier de marine marchande en faisant visiter les salles du restaurant surplombant des jardins et la plage qui le matin accueillent les clients de l’hôtel attenant au restaurant, ou encore le cabinet de curiosités regroupant les coquillages récoltés enfant au cours des voyages en famille.”Ce n’est pas parce qu’on a trois étoiles qu’on va mettre plus d’esbroufe”, assure le père de deux enfants, dont la marque de fabrique est le menu unique d’une douzaine de plats aux noms emprunts de poésie, avec la mer maîtresse et la viande proscrite depuis plusieurs années.- “600 réservations” -“Cela fait quelques années qu’on a un niveau d’exigence très élevé”, explique Hugo Roellinger.Pendant que le chef fêtait sa consécration à l’autre bout de la France, ses équipes étaient réunies dans un bar de Cancale pour y suivre la remise des récompenses retransmise sur écran géant “comme un match de foot”, raconte le cuisinier avec émotion.”J’ai besoin de mon équipe, de ce lieu”, dit encore le chef, en montrant le potager à deux pas de la villa, où poussent les aromates qui serviront en cuisine, la serre qui abrite agrumes et légumes, le verger avec ses 25 variétés de pommes et un champ voisin où trône une ancre de bateau, face à la mer.Malgré ce désir de continuer sur la même lignée, l’annonce de cette nouvelle étoile et son “coup de projecteur”, six ans après la deuxième, bouscule. “On a pris 600 réservations d’un coup!”, lâche Hugo Roellinger, abasourdi. Avec un restaurant triplement étoilé situé à Cancale, “ça crée une destination” gastronomique susceptible d’attirer des clients internationaux, espère-t-il. “ça fait plaisir à l’ego, pour l’équipe et pour la Bretagne.”

En Asie centrale, les moissons menacées par une forte vague de chaleur printanière, selon une étude

Une vague de chaleur intense et inhabituelle a frappé l’Asie centrale en mars, selon une étude publiée vendredi, mettant en péril les moissons et l’accès à l’eau dans une région largement rurale, qui subit déjà les conséquences du réchauffement climatique.Au cours de ce mois de mars, les températures y étaient supérieures de jusqu’à 10 degrés Celsius par rapport à la moyenne pré-industrielle, selon le World Weather Attribution (WWA), un réseau de référence qui a mené cette recherche.L’étude a été réalisée dans les cinq pays d’Asie centrale: le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.Le changement climatique a intensifié la vague de chaleur d’environ 4 degrés Celsius, a déclaré le WWA dans un communiqué, tout en prévenant que ce chiffre était “probablement sous-estimé”.”C’est une vague de chaleur qui n’a pas fait les gros titres – elle a eu lieu au printemps et dans une région qui n’est pas vraiment connue pour des vagues de chaleur écrasantes”, souligne dans un communiqué Maja Vahlberg, experte du Centre pour le climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui a participé à l’étude.”Nos études sur les vagues de chaleur détectent souvent des changements de 2 à 4 degrés Celsius, donc 10 degrés Celsius, c’est franchement délirant”, relève Ben Clarke, chercheur de l’Imperial College de Londres.”Des températures plus chaudes en mars ont des conséquences sur les récoltes agricoles et l’accès à l’eau en Asie centrale, ainsi que la santé des habitants”, explique Friederike Otto, codirectrice du WWA.La fonte des glaciers est déjà une menace majeure pour cette région aride et enclavée, à des milliers de kilomètres des mers les plus proches.Les glaciers y font office de châteaux d’eau cruciaux pour la sécurité alimentaire des Centrasiatiques, alimentant les fleuves notamment durant les mois sans précipitations.Mais de 14 à 30% des glaciers du Tian-Shan et du Pamir, les deux principaux massifs montagneux centrasiatiques, ont fondu ces 60 dernières années, estime la Banque eurasiatique de développement dans un rapport.Cette vague de chaleur est arrivée à une saison cruciale pour l’agriculture, lorsque les amandiers, abricotiers et cerisiers fleurissent et que le blé est semé. Environ la moitié de tous les travailleurs du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan sont employés dans le secteur agricole, qui représente un cinquième de l’économie de la région.Au plus chaud, les températures ont pu atteindre 30 degrés Celsius, ce qui est très inhabituel au mois de mars.L’Asie centrale connaît généralement des hivers extrêmement rigoureux et des étés très chauds.Selon les climatologues, de telles vagues de chaleur précoces, ne resteront probablement pas une exception dans la région.”Nous devrions nous attendre à ce que des événements comme celui-ci se produisent souvent”, a déclaré Ben Clarke en réponse à une question de l’AFP lors d’une conférence de presse.

Dans les cendres et les larmes, l’étrange mission de préservation d’une forêt thaïlandaise brûlée

La généticienne Inna Birchenko pleure, au milieu de la réserve naturelle thaïlandaise d’Umphang. Il n’était pas prévu que cette forêt, où elle est venue collecter des spécimens d’arbres, brûle. La fumée flotte encore dans l’air.”Cette belle communauté diverse d’arbres et d’animaux est en train d’être détruite sous nos yeux”, se lamente-t-elle, choquée de découvrir les ravages du feu.Inna Birchenko est chercheuse aux célèbres Jardins botaniques royaux de Kew, un organisme public britannique qui gère le projet titanesque de la “Banque de semences du millénaire”: près de 2,5 milliards de graines de plus de 40.000 espèces de plantes sauvages méticuleusement échantillonnées dans le monde, et conservées pour la postérité.Avec des scientifiques du Royaume-Uni et de Thaïlande, elle est cette fois venue ici pour collecter des graines et des feuilles d’arbres de cette réserve naturelle, censée être un joyau de préservation. Avec l’objectif d’étudier l’impact de la température et de l’humidité sur la germination des arbres.Ces connaissances pourraient un jour aider à reboiser avec des arbres plus résistants à l’élévation des températures et aux climats plus secs.Mais à Umphang, dans cette zone isolée du nord-ouest thaïlandais, les chercheurs sont atterrés de constater les répercussions des activités humaines sur des forêts pourtant théoriquement protégées.La randonnée sauvage d’Inna Birchenko et de ses collègues s’est transformée en sinistre marche de plusieurs kilomètres sur un sol couvert de cendre noire et grisâtre, à travers des bois parfois encore fumants. Ils ont aussi découvert, sur des parcelles visiblement défrichées, des étendues de champs de maïs.Aucune trace de la faune sauvage: Inna ne verra pas les calaos (des oiseaux), éléphants, cerfs et tigres qui font la réputation du site.A la place, l’équipe ramasse une cigale jaune à moitié carbonisée et découvre cinq oeufs aux coquilles roussies par les flammes dans un nid de poule sauvage.”Cela me fend le coeur”, lâche Nattanit Yiamthaisong, doctorante de l’unité de recherche sur la restauration des forêts (Forru) à l’université de Chiang Mai, qui travaille avec Mme Birchenko et son collègue de Kew, Jan Sala.”Je croyais qu’une réserve ou un parc naturel étaient des zones protégées. Je ne m’attendais pas à voir autant de champs, ni autant de feux”.- Incendies récurrents -Les feux de forêt sont courants en Thaïlande au printemps, quand les agriculteurs embrasent les restes de la récolte précédente pour faire place nette à de nouveaux semis.Certaines communautés, qui peuplent les zones protégées de longue date, ont des autorisations spéciales pour y cultiver des parcelles.Les brûlis agricoles peuvent aider à enrichir le sol. Le feu fait aussi partie intégrante d’écosystèmes forestiers, certaines graines en ayant par exemple besoin pour germer.Mais, parfois, les feux de champs atteignent les forêts adjacentes, accidentellement ou non. Le risque est accru par le climat plus sec lié au changement climatique et par la pression économique sur les agriculteurs, qui les pousse à semer plus fréquemment et sur de plus grands espaces.Or des forêts soumises à des incendies récurrents et extrêmes pourraient ne jamais s’en remettre, avertissent des experts.Vue de satellites de la Nasa, la multiplication des incendies est frappante depuis plusieurs semaines dans de nombreuses zones de Thaïlande pourtant officiellement protégées.Dans la région touristique de Chiang Mai, les pompiers interviennent et envoient des hélicoptères qui larguent de l’eau sur les forêts en flammes, au prix de milliers de dollars par mission.Mais la réserve d’Umphang, elle, est loin des regards et délaissée. Des gardes forestiers protègent certes le secteur, mais ils sont mal payés et surmenés, et manquent de moyens, selon des défenseurs de l’environnement.Le ministère thaïlandais des Parcs nationaux n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.- Déforestation rapide -“La forêt tropicale immaculée que nous nous attendions à voir a disparu”, déplore Jan Sala, expert en germination. “Cela montre vraiment l’importance de la préservation de la biodiversité car tout est en train d’être déboisé très, très rapidement”.Le projet de Jan Sala et Inna Birchenko vise à cartographier la structure et la diversité génétiques de trois espèces d’arbres, à prédire leur résistance au changement climatique et, au bout du compte, à délimiter en Thaïlande des zones de plantation selon l’adaptabilité des espèces.”Nous espérons que certains (arbres) seront plus résistants au changement climatique. Et ensuite (…) nous pourrons mieux faire usage” de tel ou tel type d’arbre pour reboiser, explique M. Sala.De retour au Royaume-Uni, les chercheurs feront germer les graines collectées, à des températures et des niveaux d’humidité différents afin de connaître leurs limites.Des analyses génétiques permettront d’identifier les mutations qui rendent les arbres plus résistants au réchauffement.D’où la mission de collecte de spécimens en Thaïlande, concentrée sur trois espèces d’arbres non menacées: l’albizia odoratissima, le phyllanthus emblica (une sorte de groseiller) et le sapindus rarak. Toutes se développent dans des climats différents et les habitants de la zone savent les repérer.Malgré leur aide, la tâche s’avère parfois complexe pour l’équipe scientifique, qui scrute la forêt pour repérer les formes de feuilles des arbres en question.- Capsule “pour l’avenir” -“Ma Sak?”, crie Jan Sala, en prononçant le nom local du sapindus rarak, dont les fruits étaient autrefois utilisés comme détergent naturel.La confirmation revient au technicien du Forru, Thongyod Chiangkanta, un ancien garde forestier et expert en identification des plantes.Idéalement, les graines sont prélevées dans les fruits encore attachés à l’arbre. Quand les branches sont trop hautes, l’équipe lance une corde rouge lestée vers les branches pour les secouer et faire pleuvoir les fruits, mais aussi des feuilles qu’analysera Inna Birchenko. Ces échantillons de branches et de feuilles sont soigneusement pressés comme dans un herbier, et rejoindront plus de sept millions d’autres spécimens en Angleterre, dans l’herbarium de Kew.Quant aux graines, les chercheurs prévoient d’en collecter des milliers durant l’expédition, en s’assurant au préalable qu’elles ne sont ni gâtées ni infestées.La mission n’est pas infructueuse. “C’est génial de trouver les arbres, mais en même temps vraiment triste, parce qu’à cinq mètres de l’arbre, il y a un feu de forêt, l’espace est dégradé, et j’imagine que ces arbres ne seront plus là dans quelques années”, dit Jan Sala.Les prélèvements de l’équipe ont lieu dans sept zones de Thaïlande, qui heureusement n’ont pas toutes brûlé.C’est “une capsule de la diversité génétique que nous préservons pour l’avenir”, résume Inna Birchenko, qui n’en reste pas moins anxieuse de l’avenir: “Nous faisons quelque chose, mais nous faisons trop peu et peut-être trop tard.”

Batteries: les usines françaises avancent malgré la défiance du secteur

ACC, AESC, Verkor: les usines de batteries pour véhicules électriques grandissent dans le nord de la France, même si le secteur est en plein doute après la faillite du géant suédois Northvolt.La pionnière ACC monte en cadence à Douvrin. Elle a livré ses premières batteries pour la Peugeot 3008. “Nous avons fabriqué autant de cellules et de modules au premier trimestre 2025 que pendant toute l’année 2024”, a souligné Matthieu Hubert, secrétaire général d’ACC.A quelques kilomètres de là, AESC-Envision fait les derniers tests avant de lancer la production en série. L’usine du géant sino-japonais de la batterie s’est installée à Douai sur un parking de l’usine Renault, dont il équipera les R5 électriques.Près du port de Dunkerque et de l’imposante centrale nucléaire de Gravelines, au milieu des champs, l’usine de la start-up Verkor est sortie de terre et installe ses machines. “On va tout raccorder mécaniquement, électriquement, dans les prochaines semaines”, a déclaré mercredi à des journalistes Benoît Lemaignan, un des cofondateurs de Verkor. Après des tests, l’entreprise devrait démarrer la production au plus tard en début d’année 2026.L’objectif de Verkor est de produire 16 gigawattheures de batteries par an à partir de 2028, dont 12 pour Renault, soit de quoi équiper 150.000 véhicules. A quelques pas de la nouvelle usine, un terrain est réservé pour le groupe taïwanais ProLogium, qui compte y construire aussi sa propre usine française.- Stratégique -La réussite de ces usines de batteries pour voitures électriques en France, en Hongrie ou en Espagne est considérée comme stratégique par l’Europe, alors que la Chine produit encore 83% des batteries mondiales, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Plus de 60 milliards d’euros ont été investis dans ces usines à travers le continent depuis 2020, selon le géant de l’informatique Capgemini.Dans la “vallée de la batterie” du nord de la France, ces usines devraient créer 13.000 emplois directs et au moins le double d’emplois indirects, d’après l’Aria, qui représente les industriels locaux de l’automobile.Réuni cette semaine à Dunkerque, le secteur s’interrogeait sur les difficultés des entreprises à monter en cadence et surtout à trouver des financements. La faillite début mars de Northvolt, plus grande initiative européenne dans ce secteur stratégique, était liée à des retards dans sa production mais aussi à un ralentissement du marché des voitures électriques en Europe.Pour Richard Bouveret, patron de Blue Solutions, “il y a eu un peu d’hystérie” sur les financements et “beaucoup d’actionnaires le paient”. Cette filiale du groupe Bolloré mise sur un modèle de batteries et d’usines moins coûteuses, tandis que d’autres comme ProLogium visent des batteries plus puissantes promettant une recharge très rapide.”Il faut aller au-delà des produits qu’on a déjà et gagner la confiance des consommateurs comme des investisseurs”, a estimé M. Bouveret lors d’une table ronde.La rentabilité de ces projets pharaoniques reste incertaine. Les coûts de production en Europe sont environ 50% plus élevés qu’en Chine, la chaîne d’approvisionnement liée aux batteries reste relativement faible et le secteur manque de salariés qualifiés, notait l’AIE début mars dans un rapport.”On est à un moment charnière”, a résumé Pierre Bagnon, spécialiste du secteur chez Capgemini.Après leur construction, les usines doivent faire des tests pendant de longs mois et produire des cellules de batteries qui seront jetées, avant de monter en qualité et passer à la production en série. Le patron d’ACC, Yann Vincent, parle de cette phase de tests comme d’une “vallée de la mort”.”Le démarrage ne dure pas un an”, a précisé M. Bagnon. “Construire une industrie européenne pérenne, durable dans le temps en termes de consommation énergétique, se passe sur le temps long”, a-t-il relevé.”Que ce soit aux Etats-Unis ou en Asie, les niveaux de soutien ont été considérables. L’Europe n’a pas encore pris conscience de ce dont on parlait”, a lancé Benoît Lemaignan chez Verkor. Comparés à l’argent que l’Europe dépense pour importer du pétrole, “les petits milliards qui ont été mis sur la table pour construire une industrie de la batterie en Europe ne sont pas à la hauteur”, selon lui.

Chikungunya à La Réunion: “Les semaines les plus délicates se profilent”, dit Valls

“Les semaines les plus délicates se profilent” à La Réunion, où le pic de l’épidémie de chikungunya est attendu mi-avril, a déclaré vendredi le ministre des Outre-mer Manuel Valls, qui se rendra sur place à partir de samedi.”Il y a un énorme travail qui est fait pour lutter contre les effets du chikungunya. Les semaines les plus délicates se profilent, le pic est attendu mi-avril”, a-t-il déclaré sur franceinfo, ajoutant que 40.000 doses de vaccin étaient arrivées jeudi, à destination en priorité des personnes âgées ou fragiles.Le ministre des Outre-mer a précisé que l’épidémie “met sous tension tout le système de santé”, alors que l’hôpital du sud notamment, dans la partie de l’île la plus touchée par l’épidémie, a publié un “appel à la population à éviter de se rendre aux urgences pour des situations non critiques”.Manuel Valls doit se rendre à partir de samedi à La Réunion puis à Mayotte. “L’une des raisons pour lesquelles je me rends à La Réunion, c’est pour marquer notre engagement sur ce dossier qui inquiète évidemment les populations”, a-t-il dit.L’épidémie de chikungunya a fait plus de 20.000 cas depuis son déclenchement en août 2024 et continue de progresser. Selon le dernier bilan sanitaire, publié mercredi, près de 6.000 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la semaine du 17 au 23 mars.Deux personnes, âgées de 86 et 96 ans, sont officiellement  mortes du virus, transmis par le moustique tigre. L’ARS a également recensé 31 cas graves, dont la moitié chez des nourrissons.La Haute autorité de santé a recommandé début mars de vacciner en priorité les personnes de plus de 65 ans, les adultes avec des comorbidités et les agents de lutte anti-moustique. Le seul vaccin disponible est le vaccin Ixchiq, du groupe ple vaccin Ixchiqharmaceutique franco-autrichien Valneva, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché européen en juin 2024.L’impact de la maladie reste pour l’instant loin de celui de l’épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260.000 personnes – plus d’un tiers de la population – et fait plus de 200 morts.Manuel Valls se rendra ensuite à Mayotte, “qui reste dans une situation très difficile” après le cyclone Chido en décembre, qui a tué au moins 40 personnes. Après une première loi d’urgence pour la reconstruction de l’île entrée en vigueur fin février, un projet de loi plus complet pour “refonder” l’île arrivera au Sénat le 19 mai.