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Liverpool’s rare loss delays title march, Southampton relegated

Liverpool slumped to just their second Premier League defeat this season as Fulham clinched a shock 3-2 win over the runaway leaders, while Southampton were relegated in record-setting time after a 3-1 loss at Tottenham on Sunday.Arsenal’s 1-1 draw at Everton on Saturday left Liverpool needing just 11 points to secure a record-equalling 20th English …

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A République, des militants de gauche contre le RN et pour “soutenir la justice”

Décidés à “se faire entendre jusqu’à la place Vauban” où le RN tient son meeting de soutien à Marine Le Pen, quelques milliers de sympathisants de gauche se sont retrouvés place de la République dimanche pour dénoncer les attaques contre la justice. “Marine, quand on fait une bêtise, on est puni”, clame une pancarte tenue par une petite fille sous le soleil printanier.”Qui jugeait les juges trop laxistes ? Et prônait l’inéligibilité à vie ? La Marine sombre dans le déni”, fustige une autre affiche dans la petite foule installée autour de la statue de la République, répondant à l’appel des Ecologistes et de LFI.”Je suis venu pour soutenir la justice, la juge qui est sous protection policière. Il y a eu des attaques contre l’Etat de droit et pas que de la part du RN”, explique à l’AFP Olivier Péant, 43 ans, pas encarté. Mais “c’est dommage car il y a peu de monde”.Les organisateurs ont annoncé 15.000 participants, une source policière a évoqué 3.000 personnes. Parmi elles, Thomas Le Faouder, un sympathisant de gauche pas encarté, entend “soutenir la République de façon générale et plus particulièrement contre l’extrême droite”. En écho, Marie, 62 ans, espère “un sursaut”, inquiète “pour (ses) petits enfants avec cette montée des extrêmes un peu partout”.- “Vrai visage” du RN -Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics, lundi en première instance, qui l’empêche à ce stade de concourir à la présidentielle 2027 en raison de l’application immédiate d’une inéligibilité de cinq ans, le RN avait riposté en dénonçant une “tyrannie des juges”. Le RN montre “son “vrai visage”, celui d’un parti “dangereux pour la démocratie”, qui “menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur convient pas”, a dénoncé devant la presse le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.”On a entendu pendant longtemps le Rassemblement national nous dire nous, on est mains propres têtes hautes et aujourd’hui sont mains sales et tête basse”, a-t-il renchéri sur scène, micro en main. Face au meeting organisé par le RN, “il était impossible pour nous que cela ne donne pas lieu à une riposte populaire et aujourd’hui c’est la première étape de cette réaction”, a-t-il lancé, en évoquant une mobilisation le 1er mai.Samedi prochain, une autre mobilisation pour la défense de l’Etat de droit est prévue “partout en France”, à l’initiative cette fois d’associations et de syndicats (SOS Racisme, CGT, LDH), alors que ce premier rassemblement politique a peiné à mobiliser au-delà des écologistes et des insoumis, PS et PCF notamment ayant décliné. – “Chacun sa sensibilité” -Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a admis devant la presse ne “pas comprendre complètement les arguments pour ne pas être là” de la part des socialistes. Mais “la gauche et les écolos, on n’est pas une caserne, chacun a sa sensibilité”, dit-elle, en préférant garder ses banderilles pour les représentants de l’extrême droite qui “prennent comme modèle Donald Trump”.Iris Besnainou, manifestante “non affiliée”, se dit évidemment “attentive à qui appelle au rassemblement, mais j’avais surtout envie qu’il y en ait un”: “On a peur de ce qui est en train de se passer, on n’en dort pas la nuit (…). Si je peux, je retournerai manifester dans une semaine”, dit-elle.Les discours ont duré environ une heure devant une assemblée où s’est glissé au début le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, sans prendre la parole. Au milieu des étendards de toutes les couleurs, celles des écologistes, des insoumis, du NPA ou le bleu-blanc-rouge national, les drapeaux palestiniens sont devenus de plus en plus nombreux, alors qu’une manifestation pour Gaza était prévue dans la foulée, place de la République. cko-jdy-alu-sm/spi

Attal et la gauche chargent Le Pen avant son meeting à Paris

Deux ans avant l’élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique: le RN rassemble ses soutiens à Paris, face au bloc central et à une partie de la gauche qui l’accusent d’être “un parti violent” qui “attaque les juges”.Le RN organise à partir de 15H00 place Vauban, à Paris, devant le dôme des Invalides un meeting de soutien à sa cheffe de file Marine Le Pen, condamnée en début de semaine pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens.Les juges lui ont infligé une peine de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique, 100.000 euros d’amende et surtout cinq ans d’inéligibilité immédiate, qui compromettent sérieusement ses chances de concourir à une quatrième élection présidentielle en 2027.Si un procès en appel a été promptement annoncé d’ici l’été 2026, le RN a rapidement appelé ses partisans à se mobiliser contre “la dictature des juges”. Rhétorique encore reprise par son député Jean-Philippe Tanguy fustigeant dimanche sur BFMTV “une partie de cette magistrature qui s’oppose à la démocratie”.Le président de Renaissance Gabriel Attal, a répliqué depuis Saint-Denis en ouverture d’un meeting de son parti, entouré de ses alliés Edouard Philippe et François Bayrou, s’en prenant à “l’extrême droite qui se réunit aujourd’hui pour attaquer nos juges, attaquer nos institutions”.”Nous, ici, nous ne disqualifierons jamais une décision de justice”, a-t-il ajouté. Le Premier ministre avait pour sa part estimé, dans un entretien au Parisien, qu’il n’était “ni sain ni souhaitable” d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice.- “Le vernis craque” -“Chassez le naturel, il revient au galop”, a raillé le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, relevant sur Radio J que “quand il a de vraies difficultés, on voit à nouveau que le vernis du RN craque” et révèle un “parti extrémiste, qui ne veut pas respecter les institutions”.Propos semblable à ceux de Manuel Bompard, pour qui “l’extrême droite montre son vrai visage”, celui d’un “parti violent qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur conviennent pas”. Le coordinateur de La France insoumise s’exprimait en début d’après-midi depuis la place de la République, toujours dans la capitale, où quelques centaines de personnes participaient à une contre-manifestation avant le meeting du RN.Une initiative lancée d’abord par Marine Tondelier pour “ne pas avoir que des images de Marine Le Pen toute la journée”, a expliqué la patronne des Ecologistes, regrettant l’absence des socialistes et des communistes.Un peu plus tôt le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait expliqué sur France 3 ne pas vouloir “donner le sentiment que ce serait une manifestation qui aurait un caractère politique”. Son parti sera en revanche présent “la semaine prochaine” à une autre manifestation “à l’appel des syndicats, des ONG, des associations”, a-t-il ajouté.Tout plutôt que de “donner prétexte à Marine Le Pen pour dire +vous avez d’un côté la gauche qui défend les magistrats et de l’autre vous avez la droite et l’extrême droite qui s’en méfient+”.- “Ambiance pacifique” -Mais la triple candidate malheureuse à l’Elysée a déjà donné le ton cette semaine devant ses troupes à l’Assemblée: “Nous ne laisserons pas les Français se faire voler l’élection présidentielle”.Et si son député Thomas Ménagé a assuré que ses partisans “ont envie de se réunir dans une ambiance démocratique, pacifique”, les autorités restent sur leurs gardes: de source policière, 8.000 personnes sont attendues au meeting du RN, avec la présence possible en marge de ce rassemblement de militants d’ultragauche, mais aussi d’ultradroite.Mme Le Pen doit y prendre la parole la dernière, après son lieutenant Louis Aliot, son allié Eric Ciotti et son dauphin Jordan Bardella.Au même moment ou presque, M. Attal prononcera également un discours devant quelques milliers de sympathisants pour clore son meeting à Saint-Denis, prévu de longue date mais dont le ton et le mot d’ordre ont changé au vu de l’actualité, pour défendre “l’État de droit” ainsi que “la démocratie et nos valeurs”.

À l’aéroport de Roissy, les autorités dépassées par les arrivées de drogues

Tempête de neige sur Roissy: les forces de l’ordre de l’aéroport parisien Charles-de-Gaulle peinent à gérer le boom de voyageurs transportant de la cocaïne, un phénomène qui atteint un niveau jamais vu et les confronte aux limites de leurs dispositifs.Le 4 mars, les douanes du premier aéroport de France décident de scanner tous les bagages des passagers d’un vol Air France arrivant de Martinique, au lieu des habituels contrôles ponctuels. Résultat: 212 kilos de cocaïne découverts dans les valises de six voyageurs.Mais aussitôt un problème logistique se pose. La petite antenne de Roissy de l’office antistupéfiants, l’Ofast, n’a en effet pas les capacités de prendre en charge autant de gardes à vue, dans un contexte où le nombre de “mules” interceptées à Charles-de-Gaulle a bondi de 46% en deux ans.Après de laborieuses négociations entre services, les mis en cause se retrouvent répartis entre l’Ofast, la police aux frontières – normalement chargée de la lutte contre l’immigration irrégulière – tandis qu’une partie atterrit au commissariat local de Villepinte. Du bricolage dans l’urgence pour absorber la charge.”Si la semaine est calme, ça va. Le problème est que les semaines où ça pousse, soit par effet du hasard soit parce que les trafiquants ont des quantités à écouler, l’ensemble du système sur les mules peut être vite saturé”, raconte à l’AFP une source aéroportuaire.Or le trafic “pousse” de plus en plus fort à Roissy, jusqu’ici relativement épargné par le phénomène en comparaison d’Orly, l’autre grand aéroport parisien. Ainsi 278 passagers transportant de la drogue y ont été découverts en 2024, contre 225 en 2023 et 190 en 2022, selon les données du parquet de Bobigny, compétent pour Charles-de-Gaulle.- “Compromis” -Ces chiffres, qui ne représentent que la partie émergée de l’iceberg, illustrent le déferlement de la cocaïne colombienne sur l’Europe ces dernières années. Mais à l’échelle locale, les acteurs de Roissy l’attribuent aussi au renforcement des contrôles au départ de l’aéroport de Cayenne.Le serrage de vis des autorités françaises en Guyane a obligé les trafiquants à se déporter sur des vols en partance d’autres pays d’Amérique du Sud, particulièrement du Brésil, qui atterrissent eux à Roissy et non à Orly.Supposé mener des enquêtes au long cours sur le narcotrafic, l’Ofast de Roissy se retrouve ainsi accaparé par le “ramassage” des mules, généralement des miséreux utilisés comme petites mains par les trafiquants et peu utiles aux enquêteurs.Le dispositif de leur prise en charge est, de plus, particulièrement lourd et chronophage. Pour les personnes ayant ingéré de la drogue et qui doivent l’expulser, soit 44% des interceptions réalisées à Roissy en 2024, un équipage de fonctionnaires doit les amener à l’Hôtel-Dieu, au cÅ“ur de Paris, faute de structure médicale adaptée à proximité.”Je n’ai pas trente agents pour quinze mules par vol”, reconnaît auprès de l’AFP Gilbert Beltran, directeur interrégional des douanes de Paris Aéroports. Si toutes les mules étaient arrêtées, “on va remplir les unités médico-judiciaires de tous les hôpitaux parisiens…”.Face à la fragilité de la chaîne sécuritaire, les différents services qui cohabitent à Roissy n’ont nul intérêt à faire trop de zèle dans les contrôles de voyageurs. Un “compromis” faute de capacités et dispositifs adéquats, estime la source aéroportuaire, sur lequel parient certainement les organisations criminelles.”Ils ont peut-être fait un bilan coût-avantage en se disant que s’ils envoient 10 personnes transportant de la drogue sur le même avion, il n’y en a peut-être que trois ou quatre qui risquent d’être prises, et qu’ils s’y retrouveront avec celles qui passeront”, suppute Eric Mathais, le procureur de Seine-Saint-Denis.- Exemple d’Amsterdam -Peinant déjà à suivre le rythme de la délinquance locale, son parquet accuse lui aussi le coup de cette charge nouvelle. Avec 10 à 20 dossiers de ce type par semaine, le jugement des mules lui mange une part substantielle de ses audiences de comparutions immédiates. Tandis que les enquêtes judiciaires qui en découlent ne permettent “quasiment jamais” de remonter la chaîne du narcotrafic international.Face à ces difficultés, Roissy aimerait s’inspirer de la méthode néerlandaise, citée comme une référence en la matière. Confronté au début des années 2000 à un déferlement similaire, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, hub du trafic aérien mondial, a mis en place depuis 2003 des contrôles à 100% sur les vols considérés comme à risque (Antilles néerlandaises, Suriname, Venezuela). En 2004, première année de contrôles systématiques, 290 mules de cocaïne étaient arrêtées en moyenne par mois. Un chiffre tombé à 70 en 2010, puis à 30 en 2024, selon des éléments communiqués à l’AFP par les douanes néerlandaises.”Si on contrôlait tous les passagers des vols en provenance de São Paulo, par exemple, les premières semaines on risquerait d’avoir une très forte embolie”, estime Eric Mathais. “Mais très vite les trafiquants s’adapteraient et diraient +puisque ce n’est plus possible à Roissy, on va aller ailleurs+”.

Chez Renaissance, les appels feutrés à l’unité du bloc central

Les principaux dirigeants du bloc central, de Gabriel Attal à François Bayrou en passant par Édouard Philippe, ont fait scène commune dimanche, rivalisant d’appel à l’unité mais évitant les sujets qui fâchent, la désignation d’un candidat à l’Élysée ou la fusion Renaissance-MoDem évoquée par Élisabeth Borne et par le Premier ministre.Gabriel Attal, qui organise à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) son premier grand évènement depuis son élection à la tête de Renaissance en décembre, a convié ses principaux partenaires du camp présidentiel pour une table-ronde.Ce meeting coïncide avec le rassemblement convoqué par le RN dimanche à Paris pour soutenir Marine Le Pen après sa condamnation judiciaire.”Gardons intact cet attachement à la moralisation de la vie politique et à nos institutions au moment où elles sont contestées par l’extrême droite qui se réunit aujourd’hui pour attaquer nos juges, attaquer nos institutions. (…) Nous, ici, nous ne disqualifierons jamais une décision de justice”, a lancé l’ancien Premier ministre.Face “aux extrêmes”, “ne nous contentons pas d’être une digue, ne nous contentons pas de résister”. “Redevenons une force d’attraction dans le débat public. Passons du bloc central à la dynamique totale pour les élections municipales, pour toutes les échéances qui suivront”, a plaidé le patron de Renaissance.Après avoir dressé un sombre tableau des relations internationales et de la situation française, François Bayrou a lui aussi exhorté le camp présidentiel à l’unité. “Il y a des sensibilités différentes qui ont toutes choisi de se réunir pour redresser le pays. Elles l’ont fait en 2017, elles l’ont fait en 2022. Elles doivent continuer à le faire aujourd’hui”, a déclaré le Premier ministre.”Nous voulons travailler avec toutes les sensibilités du peuple français, toutes celles qui respectent le droit, la justice et les valeurs des droits de l’homme que nous avons défendues dans le cadre européen”, a insisté M. Bayrou.-Candidat commun avec LR ?-Le chef du gouvernement n’a pas évoqué sa volonté de voir fusionner Renaissance et son parti, le MoDem, comme il l’a dit dans un entretien au Parisien, après que l’hypothèse a été évoquée par Elisabeth Borne.La ministre de l’Education, présidente du Conseil national de Renaissance –sorte de parlement du parti– a suscité, mezza vocce, des critiques en interne. “Une démarche pour savonner la planche d’Attal à la veille du meeting”, juge un adhérent du parti.Déjà candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe a plaidé pour “une base large et un projet clair”.”Nous ne pourrons prévaloir qu’avec une base plus large”. “Le bloc central (…) a vocation à devenir un bloc républicain et démocrate”, un rassemblement allant “de la droite conservatrice à la social-démocratie”, a expliqué le maire du Havre.Le président d’Horizons, parti qu’il a fondé en 2021, s’est d’ores et déjà lancé dans une série de meeting pour distiller sa méthode et son calendrier. Le prochain est prévu le 17 mai à Marseille.Proche d’Édouard Philippe – il s’est exprimé lors de son dernier meeting à Lille – mais membre de Renaissance, Gérald Darmanin s’est prononcé pour une candidature commune du bloc central et des Républicains (LR) pour l’Élysée.”Je constate qu’il manque une chaise. Il faudra bien que les Républicains, un jour, fassent des meetings en commun avec nous. Parce que si nous sommes plusieurs candidats à la présidentielle, nous ne serons pas au second tour”. “Je dis aussi à Laurent Wauquiez, je dis aussi à Bruno Retailleau que leur place est parmi nous”, a lancé le Garde des sceaux, sans mentionner l’hypothèse d’une primaire qu’il a récemment évoquée dans la presse.Le président de l’UDI, Hervé Marseille, a plaidé pour la plus large unité dès les élections municipales de mars 2026. “Quand on est à Toulon face au RN, quand on est à Roubaix face à LFI, il n’y a qu’une seule solution, c’est de se rassembler le plus fortement possible, le plus concrètement possible et même aller au-delà, aller au delà de notre rassemblement”, a expliqué le sénateur des Hauts-de-Seine.

Dans la guerre de haute intensité, la surprise comme atout pour les forces spéciales

Essentiellement utilisées ces dernières années dans la lutte antiterroriste, les forces spéciales adaptent leurs méthodes pour un conflit de haute intensité, misant sur la ruse et l’effet de surprise afin de contourner des défenses adverses durcies.”Jusqu’il y a peu de temps, nos forces spéciales étaient confrontées à dix gars dans un pick-up avec une kalachnikov et elles arrivaient avec trois hélicoptères et des opérateurs surarmées. Demain, en face, ils (leurs soldats) ont aussi des hélicoptères, des missiles, des jumelles de vision nocturne, ce n’est plus la même opération spéciale”, résume Benoît de Saint-Sernin, l’organisateur du salon Sofins dédié aux forces spéciales qui a eu lieu cette semaine près de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.Face à l’omniprésence des drones et à un espace aérien contesté comme il l’est en Ukraine, comment rester masqué sur le terrain, comment s’infiltrer quand l’hélicoptère n’est pas une solution ?Il faut revoir la façon de concevoir les opérations des forces spéciales, explique M. de Saint-Sernin.”Ce qui est certain, c’est qu’elles ne seront pas utilisées sur le front proprement dit”, estime le général Christophe Gomart, un ancien patron du Commandement français des opérations spéciales (COS) regroupant 4.500 militaires d’élite issus des trois composantes (air, mer, terre).Pour autant, ces unités menant des actions commandos “ont toujours existé en haute intensité”, remontant aux Corps francs et aux SAS des deux conflits mondiaux, rappelle cet ancien militaire aujourd’hui député européen.Faiblement armées, elles doivent avant tout miser sur l’effet de surprise afin de modifier le rapport de force. Pour cela, il faut tromper l’ennemi.- Communications coupées -Il s’agit d’identifier les points de faiblesse sur une ligne de front en vue de s’y engouffrer, tout en amenant l’adversaire à regarder ailleurs pendant ce temps par des manoeuvres de diversion.En haute intensité, les opérations spéciales se jouent en profondeur ou en périphérie du front, confirme une source militaire.”Elles auraient vocation à faciliter l’accès au théâtre des forces conventionnelles (…) en ciblant par exemple les défenses sol-air ou littorales grâce à leur capacité de renseignement en profondeur et d’action en zone arrière”, expliquait en 2022 dans une note de l’Institut français des relations internationales (IFRI) le colonel Laurent Bansept, un officier de l’armée de Terre spécialiste du renseignement et des opérations spéciales.La préparation de la mission sera prépondérante, qu’il s’agisse de collecter des renseignements ou de détruire un poste de commandement.Car une fois sur le terrain, ces unités devront “combattre débranchées, à la fois des communications et des échelons supérieurs”, écrit dans une étude Jack Watling, un expert de l’institut britannique RUSI.Il faut donc pour les forces spéciales “retrouver une forme de frugalité électromagnétique”, selon la source militaire. Le contrôle de l’opération par l’échelon politique sera donc moins direct et le commandement devra diriger “par intention” en donnant un objectif et en laissant toute latitude à ses subordonnés pour effectuer la mission.Avant le conflit ouvert, l’action dans les “zones grises apparaît comme le futur terrain d’action privilégié des forces spéciales”, dit Laurent Bansept. Des opérations coups de poing à des fins d’influence pour tester l’adversaire, “rompre l’escalade”, voire décourager l’ennemi. Et au-delà de l’action commando proprement dite, ces unités ont aussi un rôle de soutien (matériel, formation, encadrement) aux forces irrégulières, à l’instar de l’action du SOE britannique auprès des maquis de la Résistance en France au cours de la Deuxième Guerre mondiale.”Il s’agira pour le COS d’être capable d’immerger durablement des détachements très légers de forces spécialisées auprès d’acteurs locaux”, note Laurent Bansept.

Après la condamnation de Le Pen, un dimanche très politique à Paris

Deux ans avant l’élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique: le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.Dans un contexte de vives tensions internationales -conflit russo-ukrainien, au Proche-Orient, guerre commerciale lancée par Donald Trump- et de crise politique latente au plan intérieur -absence de majorité à l’Assemblée, situation budgétaire, réforme des retraites-, la France a connu cette semaine une forte secousse judiciaire et politique.La lourde condamnation en première instance du Rassemblement national dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l’hypothèse sérieuse de l’inéligibilité de Marine Le Pen ont mis la classe politique en tension, à deux ans de l’échéance normale pour la succession d’Emmanuel Macron.D’ici là, à l’été 2026, la Cour d’appel doit se prononcer. Et la triple candidate du RN n’entend pas d’ores et déjà renoncer, et passer le flambeau au président du parti d’extrême-droite, Jordan Bardella.Au contraire: le RN s’est lancé dans une vaste offensive, dénonçant avec véhémence les “juges tyrans”, selon Jean-Philippe Tanguy, député RN, et organisant un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche à 15h00, Place Vauban à Paris, devant le dôme des Invalides.”Que les choses soient très claires: nous ne laisserons pas les Français se faire voler l’élection présidentielle”, a lancé Mme Le Pen mardi devant ses députés.-“Ni sain ni souhaitable”-“Il n’est ni sain ni souhaitable” d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice, estime François Bayrou dans une interview au Parisien.”Chassez le naturel, il revient au galop”, raille pour sa part le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, relevant sur Radio J que “quand il a de vraies difficultés, on voit à nouveau que le vernis du RN craque, on voit à nouveau le vrai visage” de ce “parti extrémiste, qui ne veut pas respecter les institutions”.”On a encore le droit, en République, de faire un rassemblement de soutien”, a rétorqué le député RN Thomas Ménagé sur franceinfo, assurant que les partisans de Mme Le Pen “ont envie de se réunir dans une ambiance démocratique, pacifique”.Les autorités restent toutefois sur leurs gardes: de source policière, 8.000 personnes sont attendues au meeting du RN, avec la présence possible en marge de ce rassemblement de militants d’ultragauche, mais aussi d’ultradroite.Vu de gauche, ce meeting est plutôt un “grand rassemblement de victimisation” du RN, afin de “taper sur les juges (et) sur l’Etat de droit”, a estimé sur RMC Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, qui appelle à une autre manifestation, au même moment, Place de la République à Paris.Une initiative censée selon elle mettre “d’autres images en face” de celles de “Marine Le Pen en mode jérémiades”, avec l’appui de La France insoumise et de Générations, mais pas du PS ni du PCF.-L’après-Macron à Saint-Denis-Pour le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, c’est clairement la présence de LFI dans la manifestation qui pose problème. “Je ne manifesterai pas avec une partie de la gauche qui a exactement les mêmes termes” que le RN sur les magistrats, a-t-il expliqué sur France 2.Dans le “bloc central”, la mobilisation du RN change le ton du meeting prévu depuis plusieurs mois par Renaissance dimanche à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), premier événement de l’ère ouverte par la prise de contrôle du parti macroniste par Gabriel Attal.Le jeune ex-Premier ministre a battu le rappel après l’annonce d’un rassemblement par le RN, au nom de “l’État de droit” et de la défense de “la démocratie et nos valeurs”.”L’une des questions qui va se poser dimanche, c’est est-ce qu’on veut que la France devienne l’Amérique de Trump ou pas”, juge un de ses proches.Gabriel Attal, qui entend relancer le parti présidentiel, a convié dimanche matin le président d’Horizons Édouard Philippe, candidat déjà déclaré pour l’Élysée, et le Premier ministre François Bayrou.Le centriste, président du MoDem, s’est dit favorable à une fusion de son parti avec Renaissance. Une idée suggérée dans le Figaro par Élisabeth Borne, présidente du Conseil national de Renaissance, un temps candidate face à M. Attal pour la tête du parti.

La conservation du patrimoine de Mayotte mise à rude épreuve par le cyclone Chido

Instruments de musique et modèles de pirogues traditionnelles ont envahi les bureaux du Musée de Mayotte (MuMa) à Dzaoudzi, depuis que le cyclone Chido a frappé l’archipel français de l’océan Indien en décembre.”On est obligé de cohabiter”, sourit Achoura Boinaïdi, cheffe de service en charge de la conservation, en présentant une salle où les agents doivent se faufiler pour atteindre leur poste.Cette solution “a permis de sauver l’ensemble de nos collections qui étaient sous l’eau”, insiste le directeur du MuMa, Abdoul-Karim Ben Saïd.Le 14 décembre 2024, Chido a arraché le toit de la caserne coloniale attenante qui abritait les collections du musée à Dzaoudzi, en Petite-Terre, la deuxième île de Mayotte.Au rez-de-chaussée il ne reste qu’un minbar (chaire de mosquée) et le crâne d’un cachalot, seul vestige visible du squelette sauvé des eaux.En levant la tête, la cage d’escalier endommagée laisse apparaître les bâches qui recouvrent désormais l’édifice.Selon Michaël Tournadre, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Direction des affaires culturelles (DAC), les 18 monuments historiques du 101e département français ont été endommagés par des chutes d’arbres ou ont vu leur toiture arrachée.Des bâches ont été posées, mais les infiltrations d’eau restent “très problématiques à long terme, surtout pour conserver les collections du musée”, développe-t-il.Au MuMa, 480 caisses de vestiges archéologiques ont été inondées pendant le cyclone qui a fait au moins 40 morts dans l’archipel, selon les autorités.Avec le soutien du Bouclier bleu, une ONG spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine en temps de crise, le personnel “a tout essuyé, enlevé les moisissures, fait sécher”, détaille Achoura Boinaïdi. Selon le directeur du musée, 30% des collections archéologiques ont été endommagées.– “Sentiment de chaos” –À quelques pas, l’ancienne résidence du gouverneur, construite au XIXe siècle, se dresse telle une maison hantée. Les persiennes de la bâtisse ont été arrachées par le vent, tout comme le toit. “Un sentiment de chaos” étreint Achoura Boinaïdi chaque fois qu’elle voit le site.”La fragilisation est générale”, notamment au niveau du plancher, précise Côme de Framond, délégué à Mayotte de la Fondation du patrimoine, qui accompagne sa rénovation.La résidence doit devenir une extension du MuMa, la caserne ne pouvant plus accueillir de public depuis 2021, suite à des séismes l’ayant fragilisée en 2018. Les diagnostics des deux structures sont à refaire depuis Chido, alors que la restauration de la caserne devait commencer en janvier.D’autres sites historiques ont subi des dégâts. Michel Charpentier avait l’habitude de visiter les usines sucrières du XIXe siècle avec l’association qu’il préside, Les Naturalistes.”Celle de Soulou est devenue inaccessible”, déplore-t-il. Dans ce domaine du nord de Mayotte, plusieurs chutes d’arbres ont rendu les ruines dangereuses. Des parties de l’entrepôt et du bâtiment principal se sont effondrées.”Les usines sucrières, c’est là où on a le plus d’effondrements”, commente Michaël Tournadre, évoquant notamment celle d’Hajangoua, dont l’entrepôt a souffert.Si ce site historique du sud de l’île a été déblayé, plusieurs pierres jonchent encore le sol. “L’enjeu n’est pas de les reconstruire, mais de les consolider, les cristalliser pour en faire des sites de visite”, indique Côme de Framond, dont la Fondation suit également ces deux sites.– Des diagnostics en cours –Un architecte en chef des monuments historiques est venu en janvier à Mayotte pour un premier diagnostic général.”On est en train d’évaluer les dégâts au niveau financier pour voir dans quelles mesures on intervient”, précise Michaël Tournadre. Selon lui, la reconstruction devrait être accélérée par “une contraction des délais d’instruction”.La Fondation du Patrimoine a par ailleurs annoncé en mars la création d’un fonds spécial Mayotte d’un million d’euros pour restaurer plusieurs sites, dont les usines sucrières, l’ancienne caserne, la résidence du gouverneur ou la mosquée du XVIe siècle de Tsingoni, plus ancienne mosquée en activité de France.Mais le cyclone a aussi pu mettre au jour des vestiges en bouleversant la terre et les littoraux. Des sépultures découvertes sur un îlot au large de Mamoudzou ont été signalées à la DAC dans les semaines suivant le passage de Chido. Un appel à témoins a été lancé fin mars pour quiconque aurait fait d’autres découvertes.