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L’assèchement de la mer d’Aral a affecté la Terre en profondeur

L’assèchement de la mer d’Aral, en Asie centrale, n’a pas seulement été une catastrophe écologique. Il a aussi affecté le mouvement des roches des dizaines de kilomètres sous la surface de la Terre, selon une étude publiée lundi.”Il semble que l’humanité ait perturbé la tectonique des plaques juste pour améliorer les rendements de coton!”, résume Simon Lamb, chercheur en géosciences à l’Université de Wellington (Nouvelle-Zélande) dans un article accompagnant la publication de cette étude dans Nature Geoscience.Située à cheval entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, la mer d’Aral était jusqu’à la fin des années 1950 le quatrième plus grand lac du monde.Le détournement de ses deux affluents, le Syr-Daria et l’Amou-Daria, principalement pour la culture du coton et du riz sous l’Union soviétique, l’a transformé essentiellement en désert de sable et de sel.Entre 1960 et 2018, sa surface a diminué de 90% et son volume de 93%. Un “Tchernobyl silencieux” qui a eu “de profonds impacts écologiques et économiques”, tuant de nombreuses espèces animales et mettant pratiquement fin aux activités humaines, rappellent les auteurs de l’étude. Selon qui les conséquences de ce désastre ne se sont pas seulement limitées à la surface de la Terre, mais se font également sentir dans les profondeurs de notre planète.- Asthénosphère -Teng Wang, maître de conférences à l’École des sciences de la Terre et de l’espace de l’Université de Pékin, et ses collègues ont analysé la déformation du sol dans le bassin de la mer d’Aral entre 2016 et 2020.Grâce à des radars, ils ont mesuré avec une précision millimétrique les différences de position du sol lors de passages répétés au-dessus de la zone des satellites Sentinel-1 du programme européen Copernicus.Avant que la mer d’Aral ne rétrécisse, le poids de l’eau était suffisamment important pour faire s’enfoncer la croûte terrestre en dessous. En quelques décennies seulement, 1.000 milliards de tonnes d’eau se sont évaporées. Les scientifiques s’attendaient donc à ce que la croûte “rebondisse” pendant que le lac s’asséchait, “comme un ressort comprimé qui a été relâché”, explique M. Lamb.Mais M. Wang et ses collègues ont constaté que l’ancien lit du lac continuait depuis à s’élever à un rythme moyen d’environ 7 millimètres par an, même après son assèchement. Et cette élévation est observée sur une large zone s’étendant jusqu’à 500 km du centre originel de la mer.Selon leurs simulations, l’explication du phénomène se trouve à plus de 150 km sous la surface, dans l’asténosphère, une couche du manteau située sous la croûte rigide de la Terre. La roche chaude s’y déforme lentement sous la pression, faisant bouger les plaques tectoniques qui flottent au-dessus.  Du temps de sa splendeur, la longue pression exercée par la mer d’Aral a déplacé une partie de l’asténosphère.Devenue un fluide extrêmement visqueux, cette roche est maintenant en train de revenir à l’emplacement qu’elle occupait avant l’existence du lac, à une vitesse comparable au mouvement des plaques tectoniques. Et elle continuera ainsi pendant de nombreuses décennies.Ces résultats montrent comment l’activité humaine peut influencer la Terre jusque dans le manteau supérieur et, par conséquent, provoquer des changements à la surface, concluent les auteurs.

Un Algérien condamné à la perpétuité pour un attentat à la bombe à Lyon en 2019

Sympathisant du groupe Etat islamique, il avait commis en 2019 à Lyon un attentat à la bombe, blessant une quinzaine de personnes: l’Algérien Mohamed Medjdoub a été condamné lundi à Paris à la réclusion à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.L’Algérien de 29 ans, reconnu coupable de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, est resté assis à la lecture du verdict sans manifester d’émotion.A l’issue de sa peine, le jeune Algérien, sans titre de séjour, devra quitter définitivement le territoire français, a précisé la cour présidée par Jean-Christophe Hullin.Avant l’annonce du verdict, Mohamed Medjdoub avait revendiqué son acte, affirmant ne rien regretter et affichant son “mépris” pour “les apprentis croisés”.”C’est une décision qui prend la juste mesure des faits gravissimes commis par Mohamed Medjdoub et de l’extrême dangerosité de ce terroriste assumé”, a réagi Me Pauline Ragot, une avocate de parties civiles, sollicitée par l’AFP.”L’institution judiciaire française, que Mohamed Medjdoub méprise, vient de lui envoyer un signal fort: il n’y aura jamais de place dans notre société pour les fanatiques de l’Etat islamique”, a-t-elle ajouté.Décrit par les experts comme “narcissique” et “dangereux”, le jeune homme, ex-étudiant en informatique, a choisi de se taire tout au long de son procès à l’exception du dernier jour.L’expert psychiatre Daniel Zagury a dit à son sujet qu’il n’avait “jamais vu quelqu’un d’aussi enfermé dans son idéologie”. Au cours du procès, Mohamed Medjdoub ne s’est jamais levé de son banc, comme il est d’usage à chaque reprise d’audience, il a ignoré les magistrats ou les victimes mais aussi les membres de sa famille, dont ses parents, venus déposer à la barre.- Tube de chips -Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé, sympathisant du groupe EI, avait déposé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie dans une rue piétonne de Lyon. L’explosion a fait une quinzaine de blessés, dont une fillette de 10 ans.La bombe, emballée dans un sac en papier kraft, était composée de TATP, un explosif artisanal, enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 projectiles métalliques.Devant les enquêteurs, Mohamed Medjdoub a expliqué que son objectif était de créer un sentiment de peur pour que l’extrême droite gagne les élections. Une victoire de l’extrême droite exacerberait les tensions avec les musulmans et favoriserait “une guerre civile”, espérait-il.Cette version a été contestée à l’audience par l’avocat général du parquet national antiterroriste (Pnat), Nicolas Braconnay, qui a soutenu que l’accusé avait en fait “une intention homicide”.”Si le but recherché, celui d’aboutir à la mort, n’a pas été atteint, c’est pour une raison parfaitement indépendante de la volonté de Mohamed Medjdoub qui a mis en oeuvre un projet qui devait provoquer la mort”, a noté la cour dans ses motivations.”Seul le caractère aléatoire de la direction des éclats d’une bombe (…) ont pu suspendre les effets du projet homicide”, a indiqué la cour.- “Succès total” -Piqué au vif, Mohamed Medjdoub a répété lundi, comme il l’avait dit auparavant aux enquêteurs, que “tous les objectifs ont été atteints”.”Mon opération a été un succès total, une perfection, du début à la fin”, a-t-il insisté lors de son unique prise de parole devant la cour.Face au mutisme de l’accusé, le procès n’aura pas permis de lever toutes les zones d’ombre du dossier.Alors que sa famille semble bien intégrée en France où elle vit depuis 2015, il n’a pas été possible de déterminer quand le jeune homme, qui a rejoint ses parents et frères et soeurs en août 2017, s’est radicalisé au point de commettre un attentat.Ses proches l’ont décrit comme solitaire, sortant rarement de sa chambre, sans ami.Autre question sans réponse: avait-il l’intention de fabriquer une “bombe sale” ? L’enquête a révélé que Mohamed Medjdoub avait acheté près d’une centaine de graines de ricin un mois avant de commettre son attentat. La ricine, un poison extrêmement mortel et sans antidote, est contenue dans les graines de ricin.Mais les expertises n’ont pas identifié la présence de poison sur son engin explosif et le silence de l’accusé n’a pas permis de connaître ses intentions.Mohamed Medjdoub dispose de dix jours pour faire appel. Selon une de ses avocates, Me Fanny Ginsburg, interrogée par l’AFP, “il est peu probable” que son client interjette appel.

De l’Elbe à l’Ebre, les grands fleuves européens envahis par les microplastiques

Certains flottent, d’autres s’enfoncent dans le lit des cours d’eau: les microplastiques ont envahi les fleuves européens, de l’Elbe en Allemagne à l’Ebre en Espagne, en passant par la Seine ou la Tamise, révèlent 14 études publiées simultanément dans la revue “Environmental Science and Pollution Research”.”La pollution est dans tous les fleuves européens” étudiés, constate Jean-François Ghiglione, directeur de recherche CNRS en écotoxicologie microbienne marine, qui a coordonné en 2019 une campagne de grande envergure sur neuf grands fleuves du Vieux Continent.Cette expédition Tara Microplastiques a impliqué 40 chimistes, biologistes et physiciens de 19 laboratoires de recherche, et de nombreux thésards et post-doctorants, avec le soutien de la fondation Tara Océan.Dans l’Elbe, l’Ebre, la Garonne, la Loire, le Rhône, le Rhin, la Seine, la Tamise et le Tibre, une même méthode est appliquée, avec un minutieux travail de recueil et d’analyse d’échantillons prélevés à l’embouchure des fleuves, puis en remontant les cours d’eau jusqu’à la première grande ville de chaque fleuve.”Les microplastiques sont plus petits qu’un grain de riz”, explique Alexandra Ter Halle, physico-chimiste du CNRS à Toulouse qui a procédé aux analyses: ce sont des particules inférieures à 5 millimètres, les plus petites étant invisibles à l’oeil nu.On y retrouve les fibres de textiles synthétiques issues du lavage, les microparticules qui jaillissent sous les pneus des voitures ou lors du dévissage du bouchon d’une bouteille d’eau, ou les granules vierges de l’industrie du plastique.- “3.000 particules par seconde dans le Rhône” -Selon les scientifiques, la pollution “alarmante” observée est en moyenne “de trois microplastiques par mètre cube d’eau” dans les neuf fleuves étudiés.Certes, on est loin des 40 microplastiques par m3 détectés dans les 10 fleuves les plus pollués du monde (Fleuve Jaune, Yang Tse, Mékong, Gange, Nil, Niger, Hindus, Amour, Perle, Hai He) qui irriguent les pays où est fabriqué le plus de plastique ou qui traitent le plus de déchets.Mais en prenant en compte les volumes écoulés, “à Valence, dans le Rhône, on a un débit de 1.000 mètres cubes par seconde, ça veut dire qu’on a 3.000 particules plastiques à chaque seconde”, relève Jean-François Ghiglione. Sur la Seine, c’est 900 par seconde.Les scientifiques ont décelé une “nouveauté” qui les a “surpris”, grâce à une avancée dans les méthodes d’analyse mises au point en cours d’étude: “la masse des petits microplastiques, ceux qu’on ne voit pas à l’oeil nu, est plus importante que celle de ceux qu’on voit”, note M. Ghiglione.Or, “les grands microplastiques flottent et sont prélevés en surface, tandis que les invisibles sont répartis sur toute la colonne d’eau et sont ingérés par beaucoup d’animaux et d’organismes”.- “Pollution diffuse et installée” -Une des études a identifié une bactérie virulente sur un microplastique dans la Loire, capable de déclencher des infections chez l’Homme.Autre résultat inattendu: un quart des microplastiques découverts dans les fleuves ne sont pas issus de déchets, mais de plastiques primaires industriels. Ces granules, également baptisés “larmes de sirène”, se retrouvent aussi parfois sur des plages infestées après un accident maritime.Ce résultat, qui porte sur la France, a pu être établi grâce à une vaste opération de sciences participatives baptisée “Plastique à la loupe”, unique au monde, impliquant 350 classes de collèges et lycées français, soit quelque 15.000 élèves chaque année faisant des prélèvements sur les berges des fleuves.Mais les scientifiques ont renoncé à établir un palmarès des fleuves européens du plus au moins pollué: les chiffres étant globalement “équivalents”, et les données étant insuffisantes, selon M. Ghiglione.Idem pour l’impact des villes, “on n’a pas démontré un lien direct entre la présence de microplastiques et celle d’une grande ville, les résultats en amont et en aval d’une ville ne sont pas très différents”, dit M. Ghiglione. “Ce qu’on voit c’est une pollution diffuse et installée” qui “arrive de partout” dans les fleuves.”La coalition scientifique internationale dont nous faisons partie (dans le cadre des négociations onusiennes internationales sur la réduction de la pollution plastique, NDLR) demande une réduction majeure de la production de plastique primaire, parce qu’on sait que la production de plastique est complètement reliée à la pollution”, conclut-il.

De l’Elbe à l’Ebre, les grands fleuves européens envahis par les microplastiques

Certains flottent, d’autres s’enfoncent dans le lit des cours d’eau: les microplastiques ont envahi les fleuves européens, de l’Elbe en Allemagne à l’Ebre en Espagne, en passant par la Seine ou la Tamise, révèlent 14 études publiées simultanément dans la revue “Environmental Science and Pollution Research”.”La pollution est dans tous les fleuves européens” étudiés, constate Jean-François Ghiglione, directeur de recherche CNRS en écotoxicologie microbienne marine, qui a coordonné en 2019 une campagne de grande envergure sur neuf grands fleuves du Vieux Continent.Cette expédition Tara Microplastiques a impliqué 40 chimistes, biologistes et physiciens de 19 laboratoires de recherche, et de nombreux thésards et post-doctorants, avec le soutien de la fondation Tara Océan.Dans l’Elbe, l’Ebre, la Garonne, la Loire, le Rhône, le Rhin, la Seine, la Tamise et le Tibre, une même méthode est appliquée, avec un minutieux travail de recueil et d’analyse d’échantillons prélevés à l’embouchure des fleuves, puis en remontant les cours d’eau jusqu’à la première grande ville de chaque fleuve.”Les microplastiques sont plus petits qu’un grain de riz”, explique Alexandra Ter Halle, physico-chimiste du CNRS à Toulouse qui a procédé aux analyses: ce sont des particules inférieures à 5 millimètres, les plus petites étant invisibles à l’oeil nu.On y retrouve les fibres de textiles synthétiques issues du lavage, les microparticules qui jaillissent sous les pneus des voitures ou lors du dévissage du bouchon d’une bouteille d’eau, ou les granules vierges de l’industrie du plastique.- “3.000 particules par seconde dans le Rhône” -Selon les scientifiques, la pollution “alarmante” observée est en moyenne “de trois microplastiques par mètre cube d’eau” dans les neuf fleuves étudiés.Certes, on est loin des 40 microplastiques par m3 détectés dans les 10 fleuves les plus pollués du monde (Fleuve Jaune, Yang Tse, Mékong, Gange, Nil, Niger, Hindus, Amour, Perle, Hai He) qui irriguent les pays où est fabriqué le plus de plastique ou qui traitent le plus de déchets.Mais en prenant en compte les volumes écoulés, “à Valence, dans le Rhône, on a un débit de 1.000 mètres cubes par seconde, ça veut dire qu’on a 3.000 particules plastiques à chaque seconde”, relève Jean-François Ghiglione. Sur la Seine, c’est 900 par seconde.Les scientifiques ont décelé une “nouveauté” qui les a “surpris”, grâce à une avancée dans les méthodes d’analyse mises au point en cours d’étude: “la masse des petits microplastiques, ceux qu’on ne voit pas à l’oeil nu, est plus importante que celle de ceux qu’on voit”, note M. Ghiglione.Or, “les grands microplastiques flottent et sont prélevés en surface, tandis que les invisibles sont répartis sur toute la colonne d’eau et sont ingérés par beaucoup d’animaux et d’organismes”.- “Pollution diffuse et installée” -Une des études a identifié une bactérie virulente sur un microplastique dans la Loire, capable de déclencher des infections chez l’Homme.Autre résultat inattendu: un quart des microplastiques découverts dans les fleuves ne sont pas issus de déchets, mais de plastiques primaires industriels. Ces granules, également baptisés “larmes de sirène”, se retrouvent aussi parfois sur des plages infestées après un accident maritime.Ce résultat, qui porte sur la France, a pu être établi grâce à une vaste opération de sciences participatives baptisée “Plastique à la loupe”, unique au monde, impliquant 350 classes de collèges et lycées français, soit quelque 15.000 élèves chaque année faisant des prélèvements sur les berges des fleuves.Mais les scientifiques ont renoncé à établir un palmarès des fleuves européens du plus au moins pollué: les chiffres étant globalement “équivalents”, et les données étant insuffisantes, selon M. Ghiglione.Idem pour l’impact des villes, “on n’a pas démontré un lien direct entre la présence de microplastiques et celle d’une grande ville, les résultats en amont et en aval d’une ville ne sont pas très différents”, dit M. Ghiglione. “Ce qu’on voit c’est une pollution diffuse et installée” qui “arrive de partout” dans les fleuves.”La coalition scientifique internationale dont nous faisons partie (dans le cadre des négociations onusiennes internationales sur la réduction de la pollution plastique, NDLR) demande une réduction majeure de la production de plastique primaire, parce qu’on sait que la production de plastique est complètement reliée à la pollution”, conclut-il.

Manuel Valls lance la campagne de vaccination contre le chikungunya à La Réunion

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls, en déplacement à La Réunion, a lancé lundi la campagne de vaccination contre le chikungunya dans une pharmacie de L’Etang–Salé, dans le sud de l’île, la zone la plus touchée par l’épidémie.Autorisé depuis juin 2024 au niveau européen, le vaccin Ixchiq est le premier disponible contre cette maladie virale transmise par les moustiques tigres. Quarante mille doses sont arrivées sur l’île la semaine dernière, en priorité à destination des personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités.”50.000 autres doses vont arriver d’ici fin avril”, a déclaré le ministre aux journalistes en marge de la première vaccination, précisant que “le vrai sujet est la capacité de l’industriel à fabriquer” rapidement les vaccins.La campagne de vaccination sera élargie aux plus de 18 ans ayant des comorbidités dès la réception des nouvelles doses, a précisé à la presse Gérard Cotellon, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, qui a chiffré à 15 millions d’euros les dépenses engagées au premier trimestre pour la lutte anti-vectorielle.Depuis janvier, plus de 20.000 cas de chikungunya ont été recensés à La Réunion mais “sachant que tout le monde n’a pas déclaré le fait qu’il était touché, on peut considérer qu’entre 50.000, 60.000, 70.000 personnes auraient été atteintes”, selon Manuel Valls.Après le lancement de la campagne de vaccination, le ministre s’est rendu au centre hospitalier ouest Réunion (CHOR) à Saint-Paul (ouest), où il a visité plusieurs services accueillant des malades du chikungunya.Deux décès, des personnes âgées de 86 et 96 ans, ont été confirmés et plusieurs autres sont en cours d’investigations, selon les autorités. Selon l’ARS, près de 6.000 nouveaux cas ont été enregistrés entre le 17 et le 23 mars, le dernier bilan publié.Vendredi, le CHU de La Réunion a activé un “plan blanc” pour faire face à une forte pression sur les urgences. L’île Maurice, proche de La Réunion, a pour sa part annoncé vendredi qu’il imposerait un test PCR négatif au chikungunya pour les voyageurs en provenance de l’île à partir du 9 avril et jusqu’au 8 mai.

Oiseaux protégés: la justice ordonne l’arrêt temporaire du parc éolien d’Aumelas dans l’Hérault

Le tribunal de Montpellier a ordonné lundi l’arrêt pendant quatre mois des 31 éoliennes du parc d’Aumelas (Hérault), période correspondant à la présence du faucon crécerellettes, jugeant EDF Renouvelables et neuf de ses filiales responsables de la mort de 160 individus d’espèce protégées.”Avec ces éoliennes à l’arrêt, il n’y aura pas de nouvelle mortalité cette année, puisque les faucons crécerellettes arrivent en avril d’Afrique pour la nidification et repartent à la fin de l’été”, s’est réjoui juste après le jugement Simon Popy, président France Nature Environnement (FNE) Occitanie Méditerranée, l’association à l’origine de la plainte contre EDF Renouvelables et ses filiales.Dans un jugement qui représente une première au niveau pénal contre des exploitants d’éoliennes, le tribunal a également condamné chacune de ces sociétés à 500.000 euros d’amende (dont 250.000 avec sursis) et l’ancien PDG d’EDF Renouvelables, Bruno Bensasson, à six mois de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende (dont 30.000 avec sursis).Elles devront également publier, à leurs frais, dans les journaux Le Monde, et Midi Libre et dans le media en ligne Reporterre, le jugement les reconnaissant coupables de la “destruction de 160 individus d’oiseaux et chauve-souris, nomment de faucons crécerellettes”, a indiqué la présidente du tribunal.Outre les 2,5 millions d’euros d’amende ferme, les 10 sociétés sont condamnées à verser, au titre du préjudice moral, un total de 114.000 euros à France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée, ainsi que la même somme de 114.000 euros à sa maison-mère, France Nature Environnement. Enfin, elles devront, au titre de réparation du préjudice écologique, verser à l’État 74.087 euros, qui devra les affecter au plan national de sauvegarde du faucon crécerellette.Le parquet avait réclamé 750.000 euros d’amende (dont 500.000 avec sursis) pour chacune de ces sociétés et six mois de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre M. Bensasson, ainsi qu’une suspension de l’activité du parc éolien.France Nature Environnement Occitanie-Méditerranée (FNE-OccMed) avait introduit en 2022 une citation directe pour “destruction d’espèces protégées” contre ces sociétés exploitant les 31 éoliennes implantées depuis une vingtaine d’années sur le Causse d’Aumelas, un plateau dominant la Méditerranée à l’ouest de Montpellier.Selon FNE-OccMed, elles ont causé la mort de 150 à 300 faucons crécerellettes, une espèce migratoire menacée de disparition. Ces petits faucons, tout comme des busards cendrés et des chauves-souris, elles aussi espèces protégées, viennent régulièrement se fracasser sur les pales malgré les dispositifs d’effarouchement mis en place. EDF Renouvelables, société mère des autres entreprises concernées, avait plaidé la relaxe.

“A un instant T, 2,6 millions de pédocriminels en ligne”, selon une experte

“Les experts estiment qu’à un instant T, il y a 2,6 millions de pédocriminels en ligne dans le monde”, expose à l’AFP la commandante de police Véronique Béchu, auteure d’un livre reconnu et membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Q: Comment votre livre “Derrière l’écran, combattre l’explosion de la pédocriminalité en ligne” a-t-il été reçu ? R: “On le retrouve dans des bibliothèques municipales, scolaires, il circule, il vit. L’objectif premier est atteint. Peu de personnes sont au courant de ce qui se passe en ligne pour les mineurs, même dans le monde de la protection de l’enfance. Lorsque je fais des actions de sensibilisation (magistrats, avocats, professionnels de santé etc.) mes interlocuteurs ont parfois une idée des agissements, mais n’en mesurent que peu l’ampleur. Ca fait son petit bonhomme de chemin. J’ai reçu dernièrement le Prix des auditeurs de justice, à l’École nationale de la magistrature, qui récompense un ouvrage ayant fait évoluer leurs pratiques au quotidien”. Q: Les enfants ont des smartphones très tôt, qu’en pensez-vous ? R: “Il faut parler d’écran: tablettes, ordinateurs etc, tout support numérique connecté. Selon la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) l’âge moyen d’ouverture de son premier réseau social pour un mineur en France est de 8 ans et demi. Normalement, c’est 15 ans, et entre 13 et 15 ans, c’est avec autorisation du parent qui est responsable de ce que l’enfant poste. Mais dans 13% des cas, les enfants ont entre 6 et 7 ans. C’est très, trop jeune. Il faut en moyenne moins d’une minute à un enfant pour être sollicité sexuellement sur un réseau social. Certains phénomènes pédocriminels se sont très fortement développés lors des confinements. Comme le grooming, appelé aussi pédopiégeage: mettre en confiance un enfant, pour que, de manière faussement consentie, il envoie des contenus sexuels le mettant en scène. La sextorsion: effectuer un chantage auprès du mineur qui aura envoyé ce premier contenu, soit pour le rencontrer physiquement ou pour obtenir d’autres contenus pédocriminels ou de l’argent. Les experts estiment qu’à un instant T, il y a 2,6 millions de pédocriminels en ligne dans le monde”. Q: La France est-elle suffisamment armée face aux pédocriminels en ligne?R: “La lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs en France n’a jamais été une priorité nationale. Quand j’ai écrit mon livre, j’étais à la tête d’une unité où nous étions 18 enquêteurs. Puis a été créé un office dédié à la lutte contre la violence grave faite aux enfants, l’office mineurs. Actuellement, il y a une cinquantaine de personnels et une trentaine d’enquêteurs. L’augmentation n’est pas énorme par rapport à avant. Cet office, l’année dernière, a reçu 170.000 signalements de détection d’activités pédocriminelles sur les plateformes du Net. Ça fait à peu près 465 enquêtes qui pourraient être ouvertes par jour. Je pense que si vous faites le calcul, vous avez un début de réponse. Mais, on serait 5.000 que cela ne résoudrait pas le problème. Il faut qu’il y ait de moins de victimes en amont. La priorité, c’est prévention et sensibilisation. Il faut aussi dire: l’impunité n’existe pas. Il y a des interpellations de pédocriminels en France quasiment chaque jour, quel que soit le mode de saisine du service d’enquête”.Q: Etes-vous devenue paranoïaque ?R: “Non, il faut juste être vigilant. Je ne pense vraiment pas qu’il faille mettre les enfants sous cloche. J’ai commencé avec mes enfants quand ils étaient très jeunes à leur expliquer les dangers d’internet. Pendant le confinement, mes enfants jouaient en ligne comme tous les autres enfants, mais avec cette particularité qu’ils étaient en capacité d’immédiatement identifier un comportement suspect et qu’ils savaient comment réagir: me parler, me montrer le profil. Il y a divers moyens de signaler. Déjà sur la plateforme utilisée par l’enfant, ou auprès de l’association reconnue d’utilité publique dédiée à la lutte contre les violences numériques et le harcèlement, e-Enfance. Son numéro, le 3018, depuis 20 ans. On peut aussi signaler les contenus illicites sur la plateforme Pharos et déposer plainte en cas de sextorsion à but financier sur THESEE, plateforme du ministère de l’Intérieur. Il ne faut jamais culpabiliser l’enfant quand il se passe quoi que ce soit, il se sent déjà très coupable et honteux”.Â