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Après le décès d’Olivier Marleix, l’Assemblée en “état de choc”

La rumeur de son décès bruissait déjà sur les groupes Whatsapp du microcosme politique parisien, quand les portables des journalistes et agents de l’Assemblée nationale se sont mis à vibrer de concert dans la salle des Quatre-Colonnes.”C’est Olivier Marleix… Il s’est donné la mort”, glisse un agent à sa collègue, stupéfait, en lui montrant la notification sur son téléphone.”Je ne comprends pas… je l’ai vu ici la semaine dernière, il avait l’air d’aller bien”, murmure un journaliste, abasourdi.Quelques mètres plus loin, derrière les cordons de velours rouge, la nouvelle de la mort du député LR se propage dans l’hémicycle.En plein examen de la loi pour réformer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, la vice-présidente Naïma Moutchou, qui dirige la séance, demande le silence alors qu’un murmure confus s’élève dans les travées.”Mes chers collègues, une terrible nouvelle (…) vient de me parvenir, par décence et par respect, dans l’attente d’une confirmation, je vais suspendre la séance”, annonce la députée Horizons depuis le perchoir.Quelques minutes plus tard, la voix tremblante, elle confirme le décès de M. Marleix, âgé de 54 ans. “C’est une onde de choc”, dit la vice-présidente avant d’observer avec ses collègues un moment de silence, et de suspendre à nouveau. Dans un recueillement total, les députés quittent l’hémicycle un à un, le regard baissé. Certains ont les yeux humides, comme Jérôme Guedj (PS) ou Erwan Balanant (MoDem). Les journalistes, d’ordinaire prompts à solliciter les élus pour la moindre réaction, restent figés. Par respect, aucun n’ose interpeller un parlementaire.Peu à peu, le Palais Bourbon sort de sa torpeur, aidé par les groupes de visiteurs qui continuent leur ballet, sans se rendre compte de la profonde tristesse qui s’est emparée des lieux.- “Sidérés” -“Ici tous les collègues, tous les collaborateurs qui l’ont connu sont en état de choc”, confie le député LR Vincent Jeanbrun à un groupe de journalistes. “On est sidérés”. “Je ne suis député que depuis un an et il a tout de suite été là à prodiguer des conseils, expliquer comment ça fonctionnait. (…) j’avais une vraie admiration en tant que jeune parlementaire, pour son parcours, pour son talent”, dit-il. Car, au Palais Bourbon, Olivier Marleix n’était pas un débutant: il y siégeait depuis 2012, et a même été entre 2022 et 2024 le patron du groupe de la droite. Dans l’hémicycle, la séance reprend, et les discours à la tribune des orateurs, sur la réforme du scrutin municipal, prennent des allures d’oraison funèbre. Le député de son groupe Nicolas Ray est le premier à prendre la parole: “Olivier a été mon premier président de groupe”, dit-il la gorge serrée, tentant de dénouer un peu sa cravate pour mieux s’exprimer. “Ironie du sort, Olivier était très engagé sur ce texte, très opposé à cette réforme en première lecture”, à contre-courant de son groupe, rappelle-t-il devant un hémicycle bouleversé. 

Effondrements de la rue d’Aubagne à Marseille: prison sous bracelet pour trois propriétaires

Symbole du fléau du logement indigne à Marseille, le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne s’est soldé lundi par de la prison ferme, sous bracelet électronique, pour trois copropriétaires, mais du sursis seulement pour un architecte-expert et un ex-adjoint au maire.Alors que la justice marseillaise n’hésite plus à envoyer des marchands de sommeil en prison, ces décisions de prison ferme mais sans mandat de dépôt ont été mal reçues par les dizaines de personnes venues assister à ce délibéré, qui ont crié “assassins” aux principaux condamnés sortant de la salle.”C’est un jugement assez clément (…), on attendait plus”, a reconnu Anissa Harbaoui, coprésidente de l’Assemblée des délogés. Parmi les 16 prévenus, seuls dix ont été condamnés, dont quatre copropriétaires de la rue d’Aubagne où huit locataires ont perdu la vie. Mais les familles des victimes ont tenté de temporiser. Le tribunal a “envoyé un message important pour les condamner, et ça c’est très bien” mais “pas suffisamment fort”, a regretté Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, disparu le 5 novembre 2018, à l’âge de 30 ans. Elle a déploré que les deux bailleurs de son fils aient été relaxés.Le fils aîné d’Ouloume Saïd Hassani, mère de famille comorienne décédée dans le drame, a lui été satisfait des mots très durs employés par le président Pascal Gand face au “mépris assumé” de leurs propriétaires, la famille Ardilly, qui a manifesté un “désintérêt total” pour les problèmes structurels de l’immeuble et une globale “indifférence face à l’état déplorable” de leur appartement.- Un procès “formateur” ? -A ces mots, le fils Ardilly, Sébastien, a fait un malaise, provoquant une interruption d’audience d’une quarantaine de minutes. Il a finalement été condamné à trois ans de prison dont un an ferme, son père Gilbert à quatre ans dont deux ans ferme, là encore sous bracelet, et sa mère à trois ans avec sursis.Mais, pour le tribunal, les fautes “les plus graves” sont venues du cabinet Liautard, le syndic de l’immeuble, et de Xavier Cachard, l’avocat de ce syndic, également propriétaire d’un appartement. Condamné à quatre ans de prison dont deux ans ferme sous bracelet électronique, ce copropriétaire, alors élu à la région Paca, avait adopté “une stratégie d’obstruction des travaux nécessaires” avec une “emprise manifeste sur les décisions et les votes”.L’ex-élu a aussi été condamné à une amende de 100.000 euros, tout comme le cabinet Liautard. M. Cachard va faire appel de sa condamnation, selon son avocat Me Pierre Ceccaldi.Ce jugement est en creux une critique du travail des magistrats instructeurs, qui n’avaient poursuivi aucun copropriétaire. S’ils ont été jugés, c’est sur citations directes par des parties civiles.Quant aux deux principaux prévenus renvoyés devant le tribunal après l’instruction, l’expert-architecte Richard Carta, pourtant reconnu coupable de “faute caractérisée” en bâclant une visite de l’immeuble quelques jours avant le drame, et l’ex-adjoint au maire Julien Ruas, alors chargé du logement insalubre, ils ont été condamnés à des peines inférieures, deux ans de prison avec sursis. Julien Ruas, alors adjoint de Jean-Claude Gaudin, maire LR de la ville, ne s’était “aucunement mobilisé pour mettre en place une politique volontariste de lutte contre les immeubles en péril”, a estimé le tribunal.La peine est “clémente”, a convenu l’un des avocats de Julien Ruas, Me Erick Campana. Mais comme “il crie son innocence, il va faire appel”.Autre camouflet pour l’instruction: la relaxe du bailleur social de la ville, Marseille Habitat, qui détenait le bâtiment mitoyen, au numéro 63, inoccupé et totalement insalubre lors du drame. Les six semaines de débats à l’automne avaient permis d’établir que les effondrements des 63 et 65 étaient inéluctables, vu l’état du bâti.”Nous ne pouvons contenir notre indignation concernant la relaxe de certains propriétaires privés et de Marseille Habitat”, a réagi dans un communiqué le Collectif du 5 novembre, reconnaissant toutefois que le jugement a “clairement mis en cause des responsabilités politiques majeures ainsi que le système de l’habitat indigne”.Le procès avait aussi montré l’inaction de la précédente majorité municipale – dont la constitution de partie civile avait été refusée -contre l’habitat indigne, dans une ville minée par au moins 40.000 taudis.  “Marseille présente ses excuses publiques et éternelles à ses enfants, morts du seul fait d’être chez eux”, a commenté le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan.Il n’y a plus qu’à espérer que ce procès se montrera “formateur pour tout un tas de professionnels” du logement, a déclaré Me Céline Lendo, avocate des parents de Simona Carpignano, cette jeune Italienne parmi les huit victimes.Deux audiences civiles fixeront fin 2025 et en 2026 les préjudices de la centaine de parties civiles de ce dossier, estimés pour l’heure à au moins 1,4 million d’euros. 

Le Parlement français autorise la restitution du tambour parleur à la Côte d’Ivoire

Volé il y a plus d’un siècle par la France, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. La Parlement a autorisé lundi cette restitution, six ans après la demande officielle d’Abidjan.Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire. Saisi en 1916 par les autorités coloniales auprès de l’ethnie ébrié, il avait été envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly. Restauré en 2022, il est aujourd’hui conservé, dans l’attente de son retour.Sa restitution répond à un engagement pris par Emmanuel Macron en 2021.La proposition de loi adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, comme elle l’avait été au Sénat fin avril, doit permettre de “déclasser” ce bien culturel, en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques.La Côte d’Ivoire avait officiellement formulé sa demande en 2019. “Mais les communautés locales le réclament depuis l’indépendance”, souligne Serge Alain Nhiang’O, fondateur de l’association Ivoire Black History Month, à Abidjan. C’est le premier objet d’une liste de 148 Å“uvres dont la Côte d’Ivoire a demandé la restitution à la France, et son retour “pourrait devenir un symbole très fort”, dit-il.Du côté français, cette restitution est perçue comme un acte de reconnaissance. “Le retour du tambour contribuera à la réparation d’une extorsion commise à l’époque coloniale, le témoin de notre prise de conscience”, a affirmé le député Bertrand Sorre (Renaissance), rapporteur du texte.Mais il met aussi en lumière la lenteur du processus français. À ce jour, seules 27 Å“uvres ont été officiellement restituées à des pays africains depuis une loi votée en décembre 2020, qui a permis le retour des 26 trésors d’Abomey au Bénin et du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal.- “A la traîne” -Considérée comme pionnière, la France apparaît à présent à “la traîne” par rapport à d’autres pays occidentaux, estime l’anthropologue Saskia Cousin, professeure à l’université de Nanterre, citant par exemple l’Allemagne, qui a enclenché un vrai travail d’inventaire des Å“uvres dans les musées, contrairement à la France, où “il y a clairement une rétention d’informations”.En outre, les rapatriements se font au compte-gouttes, en l’absence d’une loi-cadre promise par le chef de l’Etat et devenue un “serpent de mer”, explique Mme Cousin. Elle permettrait d’éviter un texte spécifique à chaque restitution.En 2023, la France a adopté deux lois-cadres: l’une pour restituer les biens spoliés aux familles juives entre 1933 et 1945, l’autre pour encadrer le retour des restes humains issus des collections publiques. Mais la troisième loi, annoncée pour les objets pillés pendant la colonisation, n’a toujours pas vu le jour.”Je sais que l’essentiel des attentes se porte aujourd’hui vers la loi cadre”, a déclaré, à la tribune, la ministre de la Culture Rachida Dati, affirmant que le gouvernement présentera ce texte “d’ici la fin du mois de juillet”, avec un examen en première lecture au Parlement “dès l’automne”.Mme Dati, qui avait déclaré en mars ne pas souhaiter que ce texte serve de “repentance idéologique”, a redit lundi vouloir éviter “toute instrumentalisation des débats”.A la tribune, des députés de gauche ont au contraire appelé la France à ouvrir grand la porte sur son passé colonial.  “La domination ne s’efface pas avec le temps, et elle se perpétue tant qu’elle n’est pas reconnue, réparée”, a déclaré l’écologiste Sabrina Sebaihi.”Tout ce qui a été pillé et volé doit être restitué comme autant de preuves tangibles que la France sait regarder son passé en face”, a-t-elle ajouté. Le député Les Républicains Sébastien Martin, tout en appelant de ses voeux la restitution du tambour, a rappelé l’attachement de son groupe à ce que la “France demeure un carrefour universel de la culture”, avec des musées comme le Quai Branly ou le Louvre, où “le patrimoine mondial est rendu visible au plus grand nombre, où il est protégé et transmis”.

Olivier Marleix, nostalgique du gaullisme et fervent antimacroniste

Nostalgique du gaullisme et souverainiste assumé, le député LR Olivier Marleix, qui a mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans, s’était illustré par son opposition au macronisme, dont il avait fait une critique virulente dans un livre.Père de deux filles, le député était aussi le fils du ministre Alain Marleix, qui avait occupé des postes ministériels sous Nicolas Sarkozy et était un des plus fins connaisseurs de la carte électorale.  Soutien d’Edouard Balladur en 1995, Olivier Marleix était un homme plutôt discret à l’élégance classique. Il a été élu pour la première fois en 2012 à l’Assemblée nationale en Eure-et-Loir, loin de la circonscription du Cantal de son père.Pince sans rire, cet homme à la haute stature et au crâne dégarni, avait paradoxalement bénéficié des défaites de son parti pour atteindre d’importantes responsabilités parlementaires.En 2022, après la déroute électorale de Valérie Pécresse à la présidentielle avec moins de 5% des voix, il avait été propulsé à la tête d’un groupe réduit à une soixantaine de députés qui avaient pour la plupart sauvé leur peau beaucoup plus grâce à leur ancrage local qu’à l’appartenance à un parti complètement groggy.Sa tâche n’a pas été aisée: le groupe LR se montrait souvent divisé, tout particulièrement lors de la réforme des retraites en 2023, où près d’un tiers de ses députés avaient désobéi aux consignes de la direction du parti dirigé alors par Eric Ciotti et avaient voté la censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne. L’influent sénateur LR Roger Karoutchi avait alors accordé à Olivier Marleix le mérite “considérable” d’avoir fait au mieux pour conserver l’unité d’un groupe aussi disparate.Quelques mois plus tard, Olivier Marleix avait toutefois connu un succès personnel avec l’approbation en novembre 2023 de la motion de rejet de la loi sur l’immigration portée par son rival Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, grâce au soutien de 40 de ses députés.- Contre les “liquidateurs” -Lors des législatives anticipées de 2024, il s’était retrouvé à l’issue du premier tour en ballottage défavorable face au candidat du Rassemblement national Olivier Dubois, s’imposant au second avec 57% des voix. A son retour à l’Assemblée, il a toutefois été contraint de céder sa place de patron des députés LR à Laurent Wauquiez, qui avait effectué à cette occasion son retour à l’Assemblée nationale.Lors de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de la chambre basse le 18 juillet 2024, il s’était présenté ostensiblement avec un livre sous le bras: “La Grande Peur de juillet 1789” de l’historien Jean-Clément Martin. “Il y a dedans tous les éléments d’un moment d’instabilité”, sourit-il. Lorsque le nom de Michel Barnier a commencé à circuler en septembre dernier pour Matignon, il avait défendu l’entrée de LR au gouvernement et s’était aussi chargé de modérer l’enthousiasme des membres de son parti qui exigeaient de nombreux postes au sein de l’exécutif “comme si on avait gagné les législatives”.Depuis 2017, Olivier Marleix s’est souvent érigé en un anti-macroniste farouche, saisissant la justice en 2019 après avoir présidé la commission d’enquête sur le rachat controversé de la branche énergie d’Alstom par l’américain GE, finalisé alors que le chef de l’Etat était ministre de l’Economie.”Il a une véritable haine pour Emmanuel Macron”, mais aussi pour les ex-LR partis rejoindre la majorité, tels Gérald Darmanin qu’il accuse régulièrement de mentir, ou l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, explique un proche du parti.Il avait d’ailleurs publié un livre en 2021 intitulé “Les liquidateurs” et sous-titré “Ce que que le macronisme inflige à la France et comment s’en sortir”.

Le diocèse de Toulouse promeut un prêtre condamné pour viol sur mineur

L’archevêque de Toulouse a nommé début juin un prêtre condamné pour viol sur mineur en 2006 comme chancelier, poste à haute responsabilité au sein du diocèse, selon un décret publié sur son site internet, rendu public lundi par le quotidien régional La Dépêche du Midi.Dominique Spina a été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu’il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.Dans un communiqué transmis lundi à l’AFP, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kérimel, a expliqué avoir “pris le parti de la miséricorde” “en choisissant de nommer l’abbé Spina chancelier de la curie diocésaine”, alors qu’il était depuis cinq ans employé aux archives, a-t-il précisé.Selon le site internet du diocèse, un chancelier est notamment en charge de l’établissement et de la conservation des actes officiels de l’archevêque, il apporte également aide et conseil sur l’administration des sacrements aux prêtres et aux paroisses.”Il est vrai que l’abbé Spina a accompli une peine de 5 ans de prison dont un avec sursis pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans”, poursuit l’archevêque dans son communiqué. Mais, fait-il remarquer, “il n’exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l’Eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces trente dernières années pour faits susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative”, indique encore Mgr de Kérimel.En 2016, le prédécesseur de Mgr de Kérimel, Robert Le Gall, avait relevé de ses fonctions Dominique Spina qui avait à l’époque repris un office de prêtre en charge de l’ensemble paroissial Fronton-Bouloc-Castelnau d’Estrétefonds, près de Toulouse.La nomination de M. Spina au poste de chancelier et de délégué épiscopal aux mariages à compter du 1er septembre “suscite l’incompréhension”, a réagi le média Tribune chrétienne son site internet.Cette “récente promotion à la chancellerie, organe central de l’administration canonique du diocèse, surprend par son contraste avec les engagements affichés par l’Église de France depuis la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) en 2021”, souligne le média.

Un feu parcourt 450 hectares près de Narbonne, habitants confinés et A9 fermée

Les habitants de plusieurs quartiers de Narbonne ont été appelés préventivement à se confiner, lundi, après la propagation rapide d’un incendie qui a déjà parcouru 450 hectares, a indiqué la préfecture de l’Aude dans un communiqué, et l’autoroute A9 a été fermée en conséquence.Le feu s’est déclaré en début d’après-midi au domaine viticole de Saint-Julien de Septime, près de la route départementale D613, et 350 sapeurs-pompiers et une dizaine d’aéronefs dont quatre canadairs ont été déployés.L’autoroute A9, qui relie la France à l’Espagne en longeant la Méditerranée, a été fermée dans les deux sens “à la demande de la préfecture” à hauteur de la bifurcation vers l’A61, a indiqué à l’AFP Vinci Autoroutes, et les aires de repos à proximité ont été évacuées.Deux routes départementales avaient été fermées plus tôt dans l’après-midi, selon la préfecture.La zone avait déjà été touchée par les flammes le 29 juin, lorsque plusieurs départs de feu avaient consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, et un nouveau feu a emporté dans l’Aude 430 hectares samedi à Douzens, déclenché par une voiture en flammes le long de l’A61 Toulouse-Narbonne.

Russian forces claim first foothold in new Ukraine region

Russia said Monday it captured its first village in Ukraine’s central Dnipropetrovsk region after grinding towards the border for months, dealing a psychological blow to Kyiv as its worries mount.Moscow launched a fresh large-scale drone and missile barrage before the announcement, including on Ukraine’s army recruitment centres, as part of an escalating series of attacks …

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Vélo de fonction: la filière veut séduire les employeurs

La filière française du vélo a appelé lundi le gouvernement à faciliter le développement du vélo de fonction en entreprise, sur les modèles allemand ou belge.La France a pris beaucoup de retard sur ses voisins comme l’Allemagne ou la Belgique, où beaucoup d’entreprises facilitent l’accès de leurs salariés à des vélos sur abonnement, souligne France Vélo dans un rapport présenté lundi au salon Pro Days à Paris.En France, la poignée d’employeurs qui financent déjà des vélos (à hauteur du coût de l’abonnement de 70% en général) doivent pour le moment prélever le reste à charge chaque mois sur le salaire net du salarié. Ils bénéficient ensuite d’une déduction fiscale de 25% du coût d’achat ou de location des vélos.La filière vélo demande au gouvernement d’officialiser la “conversion de salaire”: celle-ci, pratiquée en Allemagne ou en Belgique, permet de prélever le coût du vélo sur le salaire brut du salarié, rendant l’abonnement plus avantageux pour lui, et moins cher pour l’entreprise.La filière demande également que le Forfait mobilités durables (jusqu’à 900 euros par an et par salarié) soit cumulable avec cette conversion de salaire.Ces mesures, doublées de campagnes de promotion, pourraient permettre d’accompagner 400.000 salariés d’ici 2030, selon la filière, et de créer 10.000 emplois alors que le secteur a fortement ralenti après de folles années pendant l’épidémie de Covid.La conversion de salaire aurait un coût pour les finances publiques estimé à 40 millions d’euros par an, largement compensé, selon la filière, par les bénéfices pour l’environnement et la santé des salariés.En Allemagne, où la conversion de salaire est en place depuis 2012, deux millions de vélos de fonction circulent actuellement, représentant 50% des ventes de vélos électriques chaque année. Et 200.000 circulent en Belgique, alors qu’ils ne sont que 20.000 en France.Après deux ou trois ans de location, le salarié peut généralement choisir de racheter son vélo à prix réduit.”Pour introduire  une démarche vélo dans une entreprise, il faut un +sponsoring+ hyper fort, et de l’exemplarité. Quand tout le comité exécutif dit qu’il faut développer le vélo et que pas un seul ne quitte son véhicule, ça fait tache”, a témoigné lundi Barbara Blanc, directrice de la mobilité pour la banque BNP Paribas, soulignant que certains cadres avaient pris le mouvement en marche.”Et il faut des règles hyper simples pour les ressources humaines”, a-t-elle précisé.

Du jamais vu depuis 30 ans : le taux de pauvreté atteint un niveau record en France

Du jamais vu depuis au moins trente ans: le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent selon l’Insee. Des chiffres loin d’être “surprenants” pour les associations, qui exhortent l’Etat à passer aux actes. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4% à 15,4%, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques dans son étude annuelle parue lundi. Il s’agit du taux le plus élevé depuis le lancement de l’indicateur Insee en 1996.Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvreté monétaire, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En un an, 650.000 personnes ont basculé dans la pauvreté. “C’est un niveau inégalé depuis près de 30 ans” relève auprès de l’AFP Michel Duée, chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee. “Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au début des années 1970 pour avoir des niveaux de pauvreté à peu près comparables”.”Cette hausse s’explique par l’arrêt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnité inflation et la prime exceptionnelle de rentrée, qui avaient été mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat”, ajoute-t-il. “L’autre élément d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariés, de la part des micro-entrepreneurs dont les revenus sont faibles”.Les inégalités des niveaux de vie ont également “fortement” augmenté en 2023, conséquence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante à la hausse de celui des plus aisés.”Les inégalités atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans”, note Michel Duée. “Le niveau de vie des plus modestes a augmenté moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisés a été dynamique, notamment grâce à la bonne situation sur le marché du travail et au rendement des produits financiers”.Le profil des personnes pauvres reste quant à lui globalement inchangé, avec une forte représentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvreté augmente de 2,9 points – et des personnes au chômage, en hausse de 0,8 point. Autre enseignement de l’étude de l’Insee, une hausse de la pauvreté moins marquée chez les retraités (11,1%, +0,3 point contre +0,9 point pour l’ensemble de la population), sous l’effet notamment de la revalorisation du minimum contribution prévue dans le cadre de la réforme des retraites. – “Inaction” politique -Contactée par l’AFP, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) évoque des chiffres “alarmants” mais “loin d’être étonnants” au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Les coupures d’électricité et de gaz pour impayés explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublé et on voit une montée très forte des expulsions locatives”, souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation. “On est sur une dynamique qui est très inquiétante de l’action politique ou plutôt de l’inaction politique”, ajoute-t-il. “L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles”.”Nous avons rencontré le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a évoqué un objectif de réduction de la pauvreté à 10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ?”, s’interroge de son côté Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.”Derrière les paroles d’humanité et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience”, ajoute-t-elle. “On entend des rumeurs sur l’idée d’une année blanche de non-revalorisation des prestations sociales: ce serait inadmissible vu le contexte”. L’étude annuelle de l’Insee sur la pauvreté ne comprend pas les habitants des départements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquête menée sur la totalité de la population française avait estimé à 11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté en 2021.Â