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Climat: la chaleur mondiale toujours aux sommets en mars

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète, dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique.En Europe, le mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel de l’observatoire Copernicus publié mardi.Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Et elle s’est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d’autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l’Allemagne.Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait accentué une vague de chaleur intense dans toute l’Asie centrale et favorisé les précipitations à l’origine d’inondations meurtrières en Argentine.- “Extrêmement élevées” -Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023.Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d’expliquer cette longue série hors normes.”Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l’ère préindustrielle est vraiment impressionnant”, estime Friederike Otto, climatologue de l’Imperial College de Londres, jointe par l’AFP. “Nous voilà fermement pris dans l’étau du changement climatique causé par l’humanité” et sa combustion massive des énergies fossiles, dit-elle.”On reste sur des températures extrêmement élevées”, constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l’ONU.”C’est une situation exceptionnelle”, assure-t-il à l’AFP, “car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño”, ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu’en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d’un fort épisode d’El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d’influence rafraîchissante.Néanmoins, “l’augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors”, souligne le haut-responsable du Giec.”Il faut éviter de surréagir à des fluctuations ou absences de fluctuations, et attendre les explications” sur les phénomènes qui ont pu “se superposer” au réchauffement provoqué par l’humanité, prévient Robert Vautard, car les températures sont “soumises à d’importantes variations naturelles interannuelles ou décennales”.- “Une fois tous les 4 ans” -L’année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5°C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l’accord de Paris.Mais l’actuel record va vite se banaliser: “Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la probabilité d’une telle anomalie est décennale”, explique à l’AFP Christophe Cassou, auteur du Giec et directeur de recherche au CNRS. Dans une année avec El Niño, comme ce fut le cas en 2024, la probabilité de rencontrer une telle température annuelle mondiale monte à “une fois tous les 4 ou 5 ans”, a calculé le climatologue en faisant tourner les modèles numériques de référence.Selon le Giec, le monde est en route pour franchir durablement le seuil de 1,5°C au début des années 2030. Voire avant la fin de cette décennie, selon des études récentes.Chaque fraction de degré de réchauffement compte car elle augmente de plus en plus l’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, violentes précipitations ou sécheresses).Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu’en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l’océan et d’autres “archives climatiques” permettent d’établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.

Le Parlement en passe d’adopter définitivement une restriction du droit du sol à Mayotte

Le Parlement devrait adopter définitivement mardi, par un ultime vote à l’Assemblée, un texte pour durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, archipel dévasté par le cyclone Chido et en proie à une forte pression migratoire.Déjà adopté au Sénat jeudi après un accord sur la version finale entre députés et sénateurs, le texte porté par Les Républicains, et soutenu par le gouvernement, devrait passer sans difficulté son dernier obstacle à la chambre basse.Et ce, même si la gauche est vent debout, estimant que cette proposition ne réglera rien à la surpopulation liée à l’immigration en provenance des Comores, tout en portant atteinte au principe d’égalité devant la loi. L’ajout des voix de l’extrême droite à celles du bloc central devrait lui garantir une confortable majorité.”Le texte ne va pas assez loin, puisque nous sommes pour la fin du droit du sol à Mayotte, comme dans toute la France, mais comme il le restreint un peu, nous le voterons”, a expliqué à l’AFP le secrétaire général du groupe Rassemblement national, Renaud Labaye. Le texte renforce une dérogation spécifique au droit du sol qui existe à Mayotte depuis 2018. Actuellement, les enfants nés dans l’archipel doivent avoir un parent résidant régulièrement sur le sol français depuis au moins trois mois au moment de leur naissance, pour obtenir plus tard la nationalité française.Avec ce texte, les deux parents devront résider régulièrement en France depuis au moins un an. Une exception a été aménagée pour les familles monoparentales. La proposition de loi a été élaborée avant le passage du cyclone Chido qui a ravagé le 14 décembre le département le plus pauvre de France, faisant au moins 40 morts.La catastrophe, qui a causé des dégâts considérables, a exacerbé les maux dont souffrait déjà l’archipel: pauvreté, habitat indigne, manque d’écoles et d’hôpitaux, etc.Le Parlement a adopté en février un projet de loi d’urgence pour sa reconstruction – le “coût des destructions” est évalué autour de 3,5 milliards d’euros. Un projet de loi plus ambitieux pour “refonder Mayotte” arrivera au Sénat le 19 mai. Mais le cyclone a également ravivé la sensible question migratoire et les demandes appuyées des élus locaux.Environ 320.000 personnes s’entassent sur ce territoire d’un peu plus de 300 km2, dont près de la moitié sont des étrangers, estime l’Insee. Selon une enquête menée en 2016, environ “la moitié des étrangers” étaient alors “en situation irrégulière”.- “Cheval de Troie” -Les Républicains ont saisi l’occasion de leur “niche” parlementaire (journée annuelle réservée à leurs initiatives), le 6 février dernier à l’Assemblée nationale, pour porter ce texte, avec le soutien du gouvernement.Selon son rapporteur, le député Philippe Gosselin, “le droit du sol (…) joue un rôle d’aimant en attirant des populations en situation irrégulière”.Un leurre pour la gauche, qui n’a cessé de dénoncer “un cadeau” fait à l’extrême droite, et une “attaque fondamentale à l’identité française”, selon les mots d’Aurélien Taché, qui défendra une motion de rejet mardi dans l’hémicycle.”Le texte ne réglera rien à la surpopulation de l’île, la plupart des gens ne viennent pas pour avoir la nationalité (…) ce sont souvent des femmes qui sont dans une logique de survie, des femmes enceintes qui veulent pouvoir accéder au seul hôpital de la région pour accoucher”, affirme le député insoumis.Si le texte est adopté mardi, plusieurs élus de gauche ont prévenu qu’ils saisiraient le Conseil constitutionnel, voyant une atteinte disproportionnée au principe d’égalité.Selon M. Taché, “le seul but du texte c’est d’être un cheval de Troie, d’afficher une position de fermeté”, et in fine “réouvrir le débat sur le droit du sol au niveau national”.Le soir de son adoption en première lecture à l’Assemblée, le ministre de la Justice Gérald Darmanin s’était empressé de déclarer à la presse être favorable à l’ouverture d’un tel débat.Des voix contraires s’étaient élevées dans le gouvernement, notamment celle de la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne.François Bayrou avait déclaré vouloir un débat plus large, sur “qu’est-ce qu’être Français ?”, dont il a confié l’organisation le 1er avril au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Saint-Avold: l’Assemblée approuve définitivement la conversion de la centrale

L’Assemblée a approuvé définitivement lundi un texte de loi pour permettre la conversion au biogaz de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), une des deux dernières centrales à charbon en activité en France, occasion pour le gouvernement de renouveler sa promesse d’un débat au Parlement sur la trajectoire énergétique du pays.Les députés ont adopté à l’unanimité, et à l’identique, un texte approuvé par le Sénat le 25 mars, très attendus par les élus locaux et les salariés dépendant de la centrale, dont certains étaient présents en tribune. En tout, quelque 500 emplois directs et indirects sont concernés.Les écologistes se sont abstenus, soulignant que voter pour un projet qui continue d’utiliser des énergies fossiles n’était “pas un exercice facile”.Le texte entend lever une barrière législative à un projet de conversion au gaz naturel et au biogaz, dans lequel le propriétaire du site, GazelEnergie, est prêt à s’engager. Cela viendrait concrétiser l’annonce d’Emmanuel Macron, qui avait promis en 2023 la conversion de cette centrale d’ici 2027.Grosse émettrice de gaz à effet de serre, la centrale de Saint-Avold est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), dont EDF a annoncé en septembre la fermeture sèche. Elle assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver lors des périodes de pointe.Le texte prévoit un “plan de conversion” de l’installation de Cordemais, après un travail transpartisan des sénateurs de Loire-Atlantique.Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a salué dans son propos introductif une proposition de loi “indispensable au lancement du projet de conversion de la centrale de Saint-Avold”. Mais il a souligné au-delà de ce site “l’ardente nécessité” de donner une visibilité aux acteurs de la transition énergétique en promouvant la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).”C’est la raison pour laquelle nous souhaitons adopter, publier rapidement la nouvelle PPE sous la forme d’un décret, comme il est prévu par la loi. Nous souhaitons également adopter ce texte en respectant le dialogue avec le Parlement”, a-t-il dit.”Ce dialogue, je m’y engage et le Premier ministre s’y est également engagé. Il nous permettra d’intégrer les ajustements nécessaires qui feront suite aux débats que nous aurons ici au Parlement”, a-t-il ajouté.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), a pour sa part redit la nécessité pour que les choix énergétiques soient “acceptables” qu’ils soient “débattus, votés par le Parlement”.”Nous avons besoin d’une loi votée par les représentants du peuple pour fixer notre vision”, a également estimé le communiste Julien Brugerolles.

Saint-Avold: l’Assemblée approuve définitivement la conversion de la centrale

L’Assemblée a approuvé définitivement lundi un texte de loi pour permettre la conversion au biogaz de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), une des deux dernières centrales à charbon en activité en France, occasion pour le gouvernement de renouveler sa promesse d’un débat au Parlement sur la trajectoire énergétique du pays.Les députés ont adopté à l’unanimité, et à l’identique, un texte approuvé par le Sénat le 25 mars, très attendus par les élus locaux et les salariés dépendant de la centrale, dont certains étaient présents en tribune. En tout, quelque 500 emplois directs et indirects sont concernés.Les écologistes se sont abstenus, soulignant que voter pour un projet qui continue d’utiliser des énergies fossiles n’était “pas un exercice facile”.Le texte entend lever une barrière législative à un projet de conversion au gaz naturel et au biogaz, dans lequel le propriétaire du site, GazelEnergie, est prêt à s’engager. Cela viendrait concrétiser l’annonce d’Emmanuel Macron, qui avait promis en 2023 la conversion de cette centrale d’ici 2027.Grosse émettrice de gaz à effet de serre, la centrale de Saint-Avold est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), dont EDF a annoncé en septembre la fermeture sèche. Elle assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver lors des périodes de pointe.Le texte prévoit un “plan de conversion” de l’installation de Cordemais, après un travail transpartisan des sénateurs de Loire-Atlantique.Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a salué dans son propos introductif une proposition de loi “indispensable au lancement du projet de conversion de la centrale de Saint-Avold”. Mais il a souligné au-delà de ce site “l’ardente nécessité” de donner une visibilité aux acteurs de la transition énergétique en promouvant la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).”C’est la raison pour laquelle nous souhaitons adopter, publier rapidement la nouvelle PPE sous la forme d’un décret, comme il est prévu par la loi. Nous souhaitons également adopter ce texte en respectant le dialogue avec le Parlement”, a-t-il dit.”Ce dialogue, je m’y engage et le Premier ministre s’y est également engagé. Il nous permettra d’intégrer les ajustements nécessaires qui feront suite aux débats que nous aurons ici au Parlement”, a-t-il ajouté.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), a pour sa part redit la nécessité pour que les choix énergétiques soient “acceptables” qu’ils soient “débattus, votés par le Parlement”.”Nous avons besoin d’une loi votée par les représentants du peuple pour fixer notre vision”, a également estimé le communiste Julien Brugerolles.

Le spectaculaire incendie d’un centre de déchets dans le nord de Paris circonscrit

Le spectaculaire incendie qui a ravagé lundi soir un centre de déchets dans le 17e arrondissement de Paris, à proximité du Palais de justice, sans faire de victimes, a été circonscrit peu avant minuit.Il faudra encore plusieurs heures avant que le feu, qui n’a pas touché les bâtiments alentour, soit complètement éteint, ont précisé les pompiers.L’incendie, filmé par de nombreux passants, a provoqué un impressionnant nuage de fumée dans le ciel dégagé de la capitale. Le feu, qui s’est déclaré vers 20H00, a ravagé des locaux du Syctom, le service public de traitement et de valorisation des déchets ménagers de 82 communes en Ile-de-France. De nombreuses vidéos, prises par des automobilistes depuis le périphérique ou des passants, montraient les locaux détruits par les flammes.”Une grande partie du bâtiment s’est effondré sur lui-même”, ont ajouté les pompiers.”Les employés du centre de tri ont été évacués et, à ce stade, aucun blessé n’est à déplorer”, a assuré une source policière à l’AFP.”Il n’y a aucun bilan humain, il n’y a pas de victimes”, a par la suite confirmé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.”On a engagé 45 engins et 180 effectifs militaires de la brigade des sapeurs-pompiers et on a eu huit lances en activité.  (…) Il y a eu un effondrement à l’intérieur du bâtiment”, a-t-il poursuivi.La brigade de sapeurs-pompiers de Paris a invité les habitants du secteur, entre l’avenue de Clichy, le boulevard périphérique, la rue de Saussure et la rue Cardinet, à rester chez eux, à maintenir les fenêtres fermées et à appeler le 18 en cas de difficultés respiratoires.”Pour l’instant, on ne détecte aucune toxicité. De ce point de vue, les nouvelles sont assez rassurantes mais on a quand même défini un périmètre par précaution”, a expliqué le préfet de police.- Bouteilles de gaz -Un important périmètre de sécurité, entraînant la fermeture du périphérique intérieur entre porte de Champerret et porte d’Asnières et celle du périphérique extérieur de porte de la Chapelle à porte de Champerret, a été mis en place par les services de police.Le maire de l’arrondissement, Geoffroy Boulard (LR), a indiqué sur BFMTV que la circulation avait été coupée dans les deux sens sur le périphérique “pour permettre l’acheminement des pompiers”. “L’incendie a entraîné un effondrement au sein du bâtiment et puis il y a un certain nombre de bouteilles de gaz, à l’intérieur du site, dont certaines ont explosé”, a encore détaillé Laurent Nuñez.L’incendie a touché “uniquement ce bâtiment”, sans “propagation” à d’autres installations alentour, selon le maire de l’arrondissement. “Je ne suis pas en mesure de vous le dire (si les fumées sont toxiques, NDLR) mais ce que je peux vous dire c’est que c’était un centre de tri et de valorisation des déchets ménagers”, avec “beaucoup de papiers collectés”, susceptibles d’avoir provoqué l’intense nuage de fumée, a-t-il continué.”On ne déplore ni mort ni blessés”, a souligné le président du Syctom Corentin Duprey, ajoutant que “31 personnes étaient sur site au moment où ça s’est déclaré”.Le bâtiment fait 12.000 m2, “il est en train de brûler dans son entièreté”, a-t-il déploré.Le Syctom gère cinq centres de tri de ce type dans la métropole du Grand Paris et “les départs de feu sont très fréquents”, selon lui.

Brésil: des leaders indigènes veulent peser comme les chefs d’Etat à la COP30

Plusieurs milliers de représentants de peuples autochtones d’Amazonie et d’Océanie se sont retrouvés lundi à Brasilia, réclamant “la même voix et le même pouvoir” pour leurs leaders que pour les chefs d’Etat à la COP30, prévue en novembre au Brésil.Arborant pour la plupart tenues traditionnelles et peintures corporelles, les délégations de 200 peuples se sont présentées aux rythmes des maracas et des tambours, soulevant un nuage de poussière à quelques encablures des sièges des institutions dans la capitale brésilienne.Quelque 8.000 personnes participent au campement qui se tient jusqu’à vendredi, selon les organisateurs. L’événement annuel prend un relief particulier dans la perspective de la conférence de l’ONU sur le climat, la COP30, qui se tiendra du 10 au 21 novembre dans la ville amazonienne de Belem (nord).Le rassemblement “Terre libre”, qui regroupe habituellement surtout des représentants de peuples indigènes brésiliens, reçoit cette année des délégations de Bolivie, d’Equateur, du Guyana, de Guyane française, du Surinam et du Venezuela, ainsi que d’Australie, des îles Fidji et d’autres pays d’Océanie. Certains membres de délégations ont voyagé durant plusieurs jours depuis de lointaines îles du Pacifique ou de villages au coeur de l’Amazonie pour participer.Tous ces peuples autochtones disent partager la même vulnérabilité face au réchauffement climatique.”Nous exigeons que les leaders des communautés indigènes et locales aient la même voix et le même pouvoir que les chefs d’Etat à la COP30, avec la même légitimité et le même pouvoir décisionnaire que les représentants des pays”, a affirmé Alana Manchineri, une cheffe indigène du Brésil, lisant une déclaration conjointe des peuples représentés.Le document réclame par ailleurs des “financements directs” pour les peuples autochtones, afin qu’ils puissent préserver l’environnement et être “compensés pour les dommages subis”.- Incendies dévastateurs -“Dans le Pacifique, nous avons des difficultés spécifiques, mais nous voulions être ici pour montrer aux indigènes d’Amazonie que nous pouvons lutter” ensemble, a déclaré à l’AFP Alisi Rabukawaqa, venue des îles Fidji, où l’augmentation du niveau de l’océan a des conséquences concrètes sur la vie de son peuple.”L’eau salée entre sur les terres où nous plantons notre nourriture”, a alerté cette jeune femme de 37 ans.Les peuples autochtones d’Amérique du Sud ont également été touchés de plein fouet par le changement climatique, une sécheresse historique ayant favorisé la propagation de terribles incendies l’an dernier, notamment en Amazonie.Près de 18 millions d’hectares de forêt amazonienne sont partis en fumée au Brésil en 2024, selon la plateforme de surveillance Mapbiomas.La présidence brésilienne de la COP30 a annoncé la création d’un “Cercle de leaders indigènes” pour permettre aux peuples autochtones d’être entendus lors de la conférence climatique.”Nous voulons voir comment cela va se dérouler dans la pratique, si quelque chose de tangible pourra en sortir”, a souligné Alisi Rabukawaqa.- “Nous sommes la réponse” -Sous le mot d’ordre “Nous sommes la réponse”, le rassemblement “Terre libre” prévoit cette semaine plusieurs cortèges vers l’Esplanade des ministères, un des lieux de pouvoir emblématiques de Brasilia, capitale à l’architecture futuriste inaugurée en 1960.Vendredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a rencontré le leader indigène le plus emblématique du pays, Raoni Metuktire, dans un village en Amazonie, dans l’Etat de Mato Grosso (centre-ouest).Face au cacique nonagénaire et mondialement connu, Lula a admis qu’il y avait “encore beaucoup à faire” pour les peuples autochtones du Brésil, qui jouent selon lui un rôle “fondamental” dans la lutte contre le réchauffement climatique.Il s’est gardé d’évoquer le projet d’exploration de pétrole off-shore près de l’Amazonie, dans une zone connue sous le nom de Marge Equatoriale, auquel il est ouvertement favorable, contrairement à Raoni.Les énergies fossiles sont de loin la première cause du réchauffement. Leur abandon progressif a été adopté à la COP28 mais la présidence brésilienne de la COP30 a jusque-là évité de prendre position sur le sujet.

Un jeune homme tué par balles près d’une école à Vaulx-en-Velin

Un homme de 19 ans a été tué par balles lundi en pleine journée près d’une école primaire de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue est de Lyon, où des trafiquants de drogue se livrent à une “guerre des gangs” selon les autorités.Vers 13H30, les policiers ont découvert le jeune homme blessé à la tête dans le quartier sensible du Mas du Taureau. Malgré les soins prodigués, il est décédé, a déclaré une source policière à l’AFP.La victime avait 19 ans, a précisé le parquet de Lyon qui a ouvert une enquête pour “assassinat” et confié les investigations aux policiers spécialisés dans la criminalité organisée.Une autre source policière avait dans un premier temps indiqué à l’AFP que la victime était mineure.Les tirs sont survenus tout près de l’école élémentaire Angelina Courcelles, dont les élèves et le personnel ont été confinés pendant une heure. Une cellule psychologique a été mise en place pour les soutenir.”Les coups de feu, on les a tous entendus”, raconte à l’AFP un père de famille de 29 ans, qui venait de déposer ses enfants à l’école et préfère rester anonyme. “C’est choquant”, poursuit cet homme en évoquant le risque de traumatismes pour les témoins de la fusillade mais aussi le danger des “balles perdues”: “C’est fortement possible si (le tireur) rate sa cible que ça atterrisse sur une autre personne…”Selon un autre témoin anonyme cité par Radio France, trois coups de feu ont été tirés. “J’ai entendu les coups, trois coups. J’ai cru que c’était des pétards, comme d’habitude”, a déclaré cet habitant de l’immeuble au pied duquel l’homme a été tué.Un point de deal avait été démantelé à proximité de l’école et l’homicide pourrait s’inscrire dans une “guerre de territoire” entre trafiquants de drogue, selon une source proche du dossier.Aucune interpellation n’a encore eu lieu, selon cette source.”Ici, il y a des trafics, ce qui s’est passé est lié à des guerres de gangs”, a confirmé à la presse le préfet délégué à la sécurité Antoine Guérin, qui s’est rendu sur place dans l’après-midi. Des renforts policiers sont attendus pour “sécuriser durablement ce quartier”, a-t-il ajouté. “L’école est un sanctuaire et il doit être préservé.”- “Détonations” -Cette violence “n’est pas normale, il ne faut pas s’y habituer, il faut rester déterminé”, a commenté la maire socialiste de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, présente à ses côtés. “Il va y avoir une présence de police continue, c’est la meilleure réponse pour empêcher un point de deal de se réinstaller.”Selon elle, “le périmètre de l’école a été bien confiné” et il faut surtout “accompagner les enfants qui étaient dehors et qui ont pu entendre les détonations”.En milieu d’après-midi, une tente blanche recouvrait la scène de crime, située dans une allée au pied d’un immeuble. Des agents de la police scientifique effectuaient des prélèvements, tandis que d’autres policiers tenaient les curieux à distance.En 2022, dans la nuit du 15 au 16 décembre, un incendie s’était déclaré dans une copropriété du quartier, faisant 10 morts dont quatre enfants. Le feu était parti du bas du hall de l’immeuble squatté par des trafiquants de drogues.Hakim, 36 ans, habite un des immeubles à proximité. Selon lui, le quartier était “calme” depuis “deux ou trois ans”. “D’habitude, ici, normalement, c’est rose, on va dire. Les mamans, elles sont assises là. Elles sont tous ensemble posées ici avec leurs enfants”, dit-il. “Et là, ça recommence.”Dans un communiqué diffusé dans la soirée, Hélène Geoffroy rappelle avoir “significativement augmenté” le nombre de caméras de vidéoprotection à Vaulx-en-Velin et “multiplié par cinq les effectifs de la police municipale qui a été armée”.”L’urgence exhorte les pouvoirs publics à mettre en place une réponse puissante”, ajoute l’édile en demandant “aux députés d’adopter le texte de loi sur le narcotrafic” actuellement en débat à l’Assemblée.