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Orly: couvre-feu plus strict mais pas de réduction du nombre de vols

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir durci les conditions d’exploitation des vols nocturnes à l’aéroport de Paris-Orly pour réduire les nuisances sonores, sans aller jusqu’à abaisser leur nombre, comme le demandaient des écologistes et des riverains.Parmi les nouvelles mesures, “la mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h00, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h00”, a expliqué le ministère chargé des Transports dans un communiqué.Le gouvernement a également décidé une “limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public”.Il a par ailleurs précisé que le couvre-feu nocturne serait “désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30)”.”Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et crée un référentiel plus clair”, selon le ministère.L’aéroport, le deuxième de France par la fréquentation après Charles-de-Gaulle, a accueilli 33,1 millions de passagers en 2024, soit 106,8% de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire.Inauguré en 1961 et désormais enclavé dans un tissu urbain très dense, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, il a vu son nombre de décollages et atterrissages plafonné à 250.000 par an depuis 1994.Pour préserver le sommeil des riverains, il est en outre soumis à un strict couvre-feu entre 23h30 et 06h00 du matin.Son gestionnaire, le groupe ADP, prévoit d’ici à 2035 une hausse de 16% du nombre de voyageurs, mais une “stabilisation” du nombre de mouvements, à 229.000, fruit d’avions plus grands et mieux remplis.Selon le ministère, les mesures annoncées jeudi “constitue(nt) un compromis équilibré entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire”.En mars 2024, des centaines de militants écologistes et membres d’associations de riverains, notamment de la commune d’Orly (Val-de-Marne), s’étaient mobilisés dans toute la France contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner.Outre les conséquences du secteur aérien sur le climat, ils avaient fait valoir, études sanitaires à l’appui, que le bruit des aéronefs affectait “directement et gravement la santé des populations survolées”.Jeudi, le gouvernement a promis “un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées”.

Orly: couvre-feu plus strict mais pas de réduction du nombre de vols

Le gouvernement a annoncé jeudi avoir durci les conditions d’exploitation des vols nocturnes à l’aéroport de Paris-Orly pour réduire les nuisances sonores, sans aller jusqu’à abaisser leur nombre, comme le demandaient des écologistes et des riverains.Parmi les nouvelles mesures, “la mise en place d’un couvre-feu partiel, dès 22h00, pour les aéronefs les plus bruyants – seuls les aéronefs les plus vertueux pourront atterrir et décoller après 22h00”, a expliqué le ministère chargé des Transports dans un communiqué.Le gouvernement a également décidé une “limitation stricte des dérogations au couvre-feu, désormais limitées aux cas relevant de la sécurité, de la sûreté ou de l’ordre public”.Il a par ailleurs précisé que le couvre-feu nocturne serait “désormais fondé sur l’heure de départ du poste de stationnement (23h15), et non plus de l’heure de décollage (23h30)”.”Cette mesure, plus contraignante, tient compte du faible écart entre les deux horaires, généralement inférieur à 10 minutes et crée un référentiel plus clair”, selon le ministère.L’aéroport, le deuxième de France par la fréquentation après Charles-de-Gaulle, a accueilli 33,1 millions de passagers en 2024, soit 106,8% de son niveau de 2019, avant la crise sanitaire.Inauguré en 1961 et désormais enclavé dans un tissu urbain très dense, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, il a vu son nombre de décollages et atterrissages plafonné à 250.000 par an depuis 1994.Pour préserver le sommeil des riverains, il est en outre soumis à un strict couvre-feu entre 23h30 et 06h00 du matin.Son gestionnaire, le groupe ADP, prévoit d’ici à 2035 une hausse de 16% du nombre de voyageurs, mais une “stabilisation” du nombre de mouvements, à 229.000, fruit d’avions plus grands et mieux remplis.Selon le ministère, les mesures annoncées jeudi “constitue(nt) un compromis équilibré entre l’amélioration de la qualité de vie des riverains et le maintien des conditions d’activité de l’aéroport, structurant pour le développement économique et l’emploi sur le territoire”.En mars 2024, des centaines de militants écologistes et membres d’associations de riverains, notamment de la commune d’Orly (Val-de-Marne), s’étaient mobilisés dans toute la France contre les nuisances du trafic aérien, appelant à le plafonner.Outre les conséquences du secteur aérien sur le climat, ils avaient fait valoir, études sanitaires à l’appui, que le bruit des aéronefs affectait “directement et gravement la santé des populations survolées”.Jeudi, le gouvernement a promis “un plan national destiné à accroître le recours aux aides à l’insonorisation autour des grands aéroports français, aujourd’hui sous-utilisées”.

Abbé Pierre: l’Église de France dit son “effroi” et sa “détermination” après les 12 nouveaux témoignages

L’Église de France a dit jeudi son “effroi” après la révélation, mercredi, de douze nouveaux témoignages accusant l’abbé Pierre de violences sexuelles, et souligné sa “détermination” à mener un processus de réparation.”La Conférence des évêques de France (CEF) a reçu avec effroi le témoignage de douze nouvelles personnes victimes de l’abbé Pierre, dont sept mineures au moment des faits. Les évêques assurent ces personnes de leur proximité”, déclare l’épiscopat dans un communiqué.Le cabinet spécialisé Egaé a fait état mercredi de ces victimes dans un rapport qui porte à 45 le nombre d’accusations de violences sexuelles visant l’abbé Pierre, décédé en 2007.Emmaüs a de son côté annoncé mercredi la mise en place avec la CEF d’un dispositif de réparation, opérationnel à compter de septembre 2025, et qui sera porté par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), une instance mise en place par la CEF après les révélations, en 2021, sur la pédocriminalité dans l’Église depuis les années 1950.”Il s’agit avant tout d’un dispositif d’accueil, d’écoute, de reconnaissance, de réparation financière et d’accompagnement des personnes victimes pour les aider à se reconstruire”, précise la CEF dans son communiqué.La CEF encourage également, “dans un souci de vérité et de clarté” toute personne ayant subi des violences par l’abbé Pierre “à se rapprocher de l’un des dispositifs d’écoute et d’accompagnement de l’Église”, notamment via le numéro d’appel dédié (01.41.83.42.17) ou les cellules d’écoute des diocèses.

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Poêles en Téflon “sûres”: Tefal et Seb attaqués en justice par des associations

Le groupe Seb et sa filiale Tefal sont visées par une plainte d’ONG qui les accusent de “pratiques commerciales trompeuses” pour avoir affirmé que leurs poêles en Téflon étaient “sûres”, ont annoncé les associations jeudi.La plainte, qui émane de France nature environnement (FNE), Générations futures et l’Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), porte sur une campagne publicitaire datant de 2024 ainsi que sur une communication figurant sur le site internet de la marque Tefal. Elle a été envoyée au parquet de Paris mercredi matin, a indiqué FNE à l’AFP.En “assurant que les revêtements antiadhésifs de ses poêles sont reconnus comme sûrs car contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène, autre nom du Téflon, ndlr) et non des PFOA”, des PFAS (ou polluants éternels) interdits, le groupe “omet de mentionner le risque de rejets dans l’environnement de substances en raison de l’utilisation de PTFE, tout au long du cycle de vie des produits ainsi que les risques sur la santé lors de l’utilisation des poêles de la marque”, font valoir les associations dans un communiqué.”Il est inadmissible de communiquer de cette manière alors que la santé des populations, particulièrement des travailleuses et travailleurs, et de l’environnement est en jeu”, s’insurge Anne Roques, juriste de FNE.Le groupe Seb a déclaré jeudi “prendre acte de cette nouvelle action” et rappelé que “les autorités sanitaires” ainsi que les “agences de santé du Canada et de l’Australie ont depuis des décennies confirmé la sécurité du PTFE”.Selon le site du ministère de la Santé français, “le PTFE fait en théorie partie des PFAS, mais sa stabilité et sa sécurité ont été confirmées, ce qui n’est pas le cas de la vaste majorité des PFAS”. Les associations arguent que le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), une agence onusienne, a conclu à “l’insuffisance de données pour classifier le PTFE en tant que cancérogène, mais ne se prononce pas sur l’absence de cancérogénicité ni sur le fait que le PTFE est +sûr+”.Interrogé par l’AFP en avril 2024, le Circ n’avait pas souhaité commenter les affirmations de SEB sur l’innocuité du Téflon, “en raison de l’ancienneté” de ses évaluations.Le même mois, les députés avaient adopté une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation des fabricants, notamment Tefal. Le texte définitif, promulgué en février 2025, conserve cette exclusion.

Poêles en Téflon “sûres”: Tefal et Seb attaqués en justice par des associations

Le groupe Seb et sa filiale Tefal sont visées par une plainte d’ONG qui les accusent de “pratiques commerciales trompeuses” pour avoir affirmé que leurs poêles en Téflon étaient “sûres”, ont annoncé les associations jeudi.La plainte, qui émane de France nature environnement (FNE), Générations futures et l’Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), porte sur une campagne publicitaire datant de 2024 ainsi que sur une communication figurant sur le site internet de la marque Tefal. Elle a été envoyée au parquet de Paris mercredi matin, a indiqué FNE à l’AFP.En “assurant que les revêtements antiadhésifs de ses poêles sont reconnus comme sûrs car contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène, autre nom du Téflon, ndlr) et non des PFOA”, des PFAS (ou polluants éternels) interdits, le groupe “omet de mentionner le risque de rejets dans l’environnement de substances en raison de l’utilisation de PTFE, tout au long du cycle de vie des produits ainsi que les risques sur la santé lors de l’utilisation des poêles de la marque”, font valoir les associations dans un communiqué.”Il est inadmissible de communiquer de cette manière alors que la santé des populations, particulièrement des travailleuses et travailleurs, et de l’environnement est en jeu”, s’insurge Anne Roques, juriste de FNE.Le groupe Seb a déclaré jeudi “prendre acte de cette nouvelle action” et rappelé que “les autorités sanitaires” ainsi que les “agences de santé du Canada et de l’Australie ont depuis des décennies confirmé la sécurité du PTFE”.Selon le site du ministère de la Santé français, “le PTFE fait en théorie partie des PFAS, mais sa stabilité et sa sécurité ont été confirmées, ce qui n’est pas le cas de la vaste majorité des PFAS”. Les associations arguent que le Centre international de recherche contre le cancer (Circ), une agence onusienne, a conclu à “l’insuffisance de données pour classifier le PTFE en tant que cancérogène, mais ne se prononce pas sur l’absence de cancérogénicité ni sur le fait que le PTFE est +sûr+”.Interrogé par l’AFP en avril 2024, le Circ n’avait pas souhaité commenter les affirmations de SEB sur l’innocuité du Téflon, “en raison de l’ancienneté” de ses évaluations.Le même mois, les députés avaient adopté une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation des fabricants, notamment Tefal. Le texte définitif, promulgué en février 2025, conserve cette exclusion.

La baignade dans la Seine rouvre après quatre jours de fermeture

Les trois bassins de baignade dans la Seine à Paris, qui à cause de la pluie avaient dû fermer durant quatre jours au lendemain de leur inauguration, ont rouvert jeudi, a indiqué la mairie de Paris.Avec le retour du soleil, les drapeaux verts ont de nouveau été levés à l’entrée des sites du bras Marie (4e arrondissement, centre), de Grenelle (15e, ouest) et de Bercy (12e, est), après réception des derniers résultats des tests sur la qualité de l’eau.Les pluies intenses de dimanche et lundi avaient contraint la mairie à fermer les bassins pendant quatre jours, dès le lendemain de leur inauguration, samedi, dans une ambiance festive.”Selon notre protocole, s’il pleut plus de 10 millimètres en moins de 12 heures, on n’ouvre pas la baignade en attendant les résultats de la qualité de l’eau”, a expliqué à l’AFP Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la maire de Paris Anne Hidalgo, précisant qu’il avait plu 26 millimètres dimanche et lundi.L’ensemble des eaux de pluies – qui à Paris se mêlent aux eaux usées – ont pu être stockées, grâce au bassin d’Austerlitz, évitant tout déversement dans la Seine, a-t-il ajouté. Mais des déversements peuvent se produire en amont de la capitale en cas de trop fortes pluies, entraînant une pollution bactériologique de l’eau.Samedi, plus de 2.300 visiteurs ont été comptabilisés sur les trois sites. Comme sur les plages, des drapeaux (verts, jaunes et rouges) hissés à l’entrée indiquent le débit du fleuve et la qualité de son eau.L’été dernier, les pluies record enregistrées pendant les JO avaient souvent rendu l’eau impropre à la baignade des athlètes, notamment à cause des taux ponctuellement trop élevés de bactéries fécales (Escherichia coli et entérocoques).

A Pessac, des scientifiques contrôlent chaque jour la conformité des vins et spiritueux

Degré d’alcool, niveau de sulfites, étiquetage: au sein d’un des laboratoires de la Répression des fraudes à Pessac en Gironde, des batteries de tests sont menées chaque jour sur des vins et spiritueux pour en vérifier l’authenticité et la conformité aux réglementations.Dans une salle remplie de fioles, tubes et machines en tous genres, des ingénieurs de l’Etat reçoivent quotidiennement des dizaines d’échantillons de vins et spiritueux de la part des enquêteurs de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).”Nous mettons en oeuvre toute une série d’analyses, des plus simples aux plus pointues, pour vérifier que le vin contenu dans la bouteille correspond bien à l’étiquetage et qu’il est conforme à la réglementation européenne et française”, explique à la presse Sophie Rosset, responsable de l’unité boisson-isotopie du laboratoire.A chaque espace sa fonction: deux distillateurs mesurent le degré d’alcool des vins, un appareil détermine la quantité de sulfites, d’autres évaluent la teneur en CO2, la présence d’additifs ou encore l’acidité. -Peu de gros écarts observés-“Ce truc bizarre, c’est un distillateur-extracteur qui nous permet de récupérer seulement l’alcool et l’eau”, indique Rodolphe Robin, ingénieur au SCL de Bordeaux, désignant une boîtier rectangulaire noir posé à la verticale sur une paillasse.En guise de démonstration, le scientifique fixe une fiole de vin rouge à la machine, qui commence à chauffer le liquide. Il en extrait une substance devenue verdâtre et se dirige vers un autre plan de travail, pour faire passer le liquide dans un “densimètre électronique”, mesurant la teneur en alcool du vin. Après quelques dizaines de secondes rythmées par le tapotement régulier de la machine, le petit écran affiche un titre alcoolémique de 10,56%.Selon la réglementation de l’étiquetage des vins dans l’Union européenne, le titre affiché sur la bouteille ne doit pas être supérieur ou inférieur de plus de 0.5% au titre déterminé par analyse.De gros écarts entre le taux indiqué sur la bouteille et le résultat obtenu en laboratoire arrivent “de temps en temps”, explique M. Robin, loin cependant de représenter la majorité des cas.Dans la même pièce, un mètre plus loin, une solution bouillonnante de couleur verte devient soudainement violette, indiquant la présence de sulfites. De plus en plus de producteurs mettent en avant des vins sans sulfites, qui est un additif mais aussi un allergène.-Remonter jusqu’à l’origine géographique-Les tests effectués par les scientifiques peuvent aller beaucoup plus loin. C’est le cas des analyses isotopiques, “très puissantes” et nécessitant des “machines valant plusieurs centaines de milliers d’euros” selon Mme Rosset.”Ici, on descend au coeur des atomes”, ce qui permet de remonter “à l’origine du vin”, explique-t-elle. Bouteille à la main, elle montre du doigt l’étiquette, qui constitue le point de départ du travail des scientifiques.”Un vin de Bordeaux ou de Montpellier a des caractéristiques différentes en fonction des années”, détaille l’ingénieure. “Les conditions climatiques, comme la pluviométrie, ont une influence sur les données isotopiques. C’est cela qui nous permet de remonter à l’origine géographique”.S’il arrive parfois de mettre en évidence que l’appellation ou le millésime ne correspondent pas, “la plupart du temps les vins correspondent et sont conformes à la réglementation”, précise Sophie Rosset.La DGCCRF a mené plusieurs mois d’enquêtes, en 2022 et 2023, à partir des résultats fournis par les laboratoires de Bordeaux et de Montpellier, pour protéger les consommateurs et producteurs français.Les conclusions rendues publiques mercredi indiquent que la majorité des 7.800 établissements à la production et à la distribution contrôlés étaient en conformité. Cependant, 38% des opérateurs à la production ayant été contrôlés présentaient des anomalies ou des manquements, parmi lesquelles des non-conformités aux mentions obligatoires en matière d’étiquetage ou l’affichage de vins de négoce comme des vins de domaine.

Le Parlement en passe d’adopter définitivement le projet de loi pour “refonder Mayotte”

Sept mois après le passage de Chido, le Parlement s’apprête à adopter définitivement jeudi par un vote au Sénat le projet de loi pour “refonder” Mayotte, département le plus pauvre de France confronté avant même le cyclone à d’immenses défis.Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, vante un texte d’une “ambition politique sans précédent” pour “concrétiser la promesse républicaine” à Mayotte, où les inégalités avec l’Hexagone restent abyssales. Il décline notamment 4 milliards d’euros d’investissements publics sur six ans et inscrit pour la première fois dans la loi la convergence sociale, c’est à dire l’alignement des droits sociaux avec les montants de l’Hexagone, pour horizon 2031.A Mayotte, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté national, et le RSA, par exemple, y est encore deux fois plus bas que dans l’Hexagone.Dernier texte du gouvernement à passer les griffes du Parlement avant la pause estivale, il devrait être adopté sans difficulté à la Chambre haute, où domine une alliance de la droite et du centre.Le texte, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, a déjà franchi mercredi le cap de l’Assemblée. Il a bénéficié du soutien de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite. Le Rassemblement national, très mobilisé durant les débats, a même revendiqué “une victoire politique”.Mais pour la gauche, impossible de voter ce texte. Et ce, en dépit de plusieurs avancées comme la convergence sociale. En cause: “l’obsession” du projet de loi pour l’immigration et des mesures “inhumaines” directement inspirées du programme de Marine Le Pen, ont accusé plusieurs députés.Dans l’hémicycle, les débats ont souvent été houleux, parfois virulents entre la gauche et les deux députées de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot) et Anchya Bamana (RN), très investies, en particulier sur la question migratoire. Le texte s’attaque en effet à deux “fléaux”, la lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal, “sans quoi” Mayotte risque d’être reconstruite sur du “sable”, selon les mots de Manuel Valls. Il prévoit par exemple de durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour alors que près de la moitié de la population y est étrangère. Plusieurs dispositions permettent de faciliter la destruction des bidonvilles, alors qu’un tiers de l’habitat est informel.Une mesure permet par exemple de déroger à l’obligation d’une offre de relogement au moment d’une évacuation.  – Attentes des Mahorais -Pour Aurélien Taché (LFI), député depuis 2017, il s’agit de la mesure “la plus cruelle” qu’il ait vu adoptée en huit ans: “Cela revient à mettre à la rue des milliers de personnes qui se trouvaient déjà en situation d’extrême précarité”.Le projet de loi prévoit plusieurs mesures très attendues sur l’archipel. D’abord, la suppression d’ici 2030 du visa territorialisé, qui empêche un détenteur d’un titre de séjour mahorais de venir dans l’Hexagone. Les Mahorais y voient une injustice et un manque de solidarité de la France métropolitaine face à l’afflux massif d’immigrés clandestins venus notamment des Comores voisines.Le recensement exhaustif de la population à Mayotte dès 2025 est aussi inscrit dans la loi. Depuis des années, les élus locaux affirment que la population est sous-estimée avec pour conséquence des collectivités moins bien dotées qu’elles ne devraient l’être et des services publics saturés.Autre victoire pour les élus mahorais, la suppression de l’article facilitant les expropriations pour permettre la construction d’infrastructures dites essentielles. Cette mesure, ardemment défendue par le gouvernement, a provoqué une levée de boucliers sur l’archipel, les Mahorais s’inquiétant d’une mainmise de l’Etat sur le foncier.”Inédit”, “massif”, “historique”, les adjectifs laudateurs du gouvernement pour qualifier le texte ne manquent pas. Mais pour certains parlementaires, il passe à côté de nombreux enjeux de développement, notamment sur l’eau et la santé. La députée mahoraise Anchya Bamana a par exemple rappelé que Mayotte vit toujours sous le régime des coupures d’eau, avant de lancer: “Comment justifier 1 milliard pour se baigner dans la Seine? Mais rien pour répondre à l’urgence de l’accès à l’eau potable pour les Mahorais”.L’autre députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, tout en saluant les 4 milliards d’euros d’investissements mis sur la table, a réitéré mercredi son avertissement au gouvernement: “A chaque budget, nous vérifierons que pas un euro ne manque pour enfin construire notre île”.

Poêles en Téflon “sûres”: Tefal (SEB) attaqué en justice par des associations

Le groupe SEB et sa filiale Tefal sont visées par une plainte d’ONG qui les accusent de “pratiques commerciales trompeuses” pour avoir affirmé que leurs poêles en Téflon étaient “sûres”, ont annoncé les associations jeudi.La plainte, qui émane de France Nature Environnement (FNE), Générations Futures et l’Association citoyenne et laïque des consommateurs (ACLC), porte sur une campagne publicitaire datant de 2024 ainsi que sur une communication figurant sur le site internet de la marque Tefal. Elle a été envoyée au parquet de Paris mercredi matin, a indiqué la FNE à l’AFP.En “assurant que les revêtements antiadhésifs de ses poêles sont reconnus comme sûrs car contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène, autre nom du Téflon, ndlr) et non des PFOA”, d’autres PFAS (“polluants éternels”) interdits, le groupe “omet de mentionner le risque de rejets dans l’environnement de substances en raison de l’utilisation de PTFE, tout au long du cycle de vie des produits ainsi que les risques sur la santé lors de l’utilisation des poêles de la marque”, font valoir les associations dans un communiqué.”Il est inadmissible de communiquer de cette manière alors que la santé des populations, particulièrement des travailleuses et travailleurs, et de l’environnement est en jeu. Tefal doit rendre compte et être sanctionné”, s’insurge Anne Roques, juriste de FNE.Pour étayer leur plainte, les associations s’appuient sur le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), une agence onusienne, qui a conclu à “l’insuffisance de données pour classifier le PTFE en tant que cancérogène, mais ne se prononce pas sur l’absence de cancérogénicité ni sur le fait que le PTFE est +sûr+”.Interrogé par l’AFP en avril 2024, le CIRC n’avait pas souhaité commenter les affirmations de SEB sur l’innocuité du Téflon, “en raison de l’ancienneté” de ses évaluations.Les ONG invoquent aussi une étude de novembre 2023 en Corée du Sud qui “met en évidence que les microparticules de PTFE génèrent des effets nocifs sur la santé tels que des inflammations”.En avril 2024, les députés ont adopté une proposition de loi écologiste visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS ou “polluants éternels”, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation des fabricants notamment de Tefal. Le texte définitif, promulgué en février 2025, conserve cette exclusion.Présentes dans une multitude d’objets de la vie courante, les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, qui se comptent par milliers, doivent leur surnom de “polluants éternels” à leur capacité d’accumulation et de persistance dans les milieux naturels et les organismes des êtres vivants, et leurs effets toxiques avérés scientifiquement sur l’environnement et la santé.