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Taxe de séjour: Airbnb condamnée en appel à payer 8,6 millions d’euros à l’île d’Oléron

La plateforme internet de location de logements Airbnb a été condamnée mardi à payer plus de 8,6 millions d’euros à la communauté de communes de l’île d’Oléron (Charente-Maritime) pour des manquements relatifs à la taxe de séjour.Les deux arrêts rendus au civil par la cour d’appel de Poitiers concernent les années 2021 et 2022 et alourdissent considérablement les sanctions prononcées en première instance, dont la société irlandaise avait interjeté appel. Celle-ci a pris acte de cette décision et “étudie les recours possibles”, a-t-elle indiqué mardi dans une déclaration transmise à l’AFP.La cour d’appel a sanctionné Airbnb pour des manquements répétés à ses obligations de déclaration, collecte et reversement de milliers de taxes de séjour durant les deux années concernées.Jugeant ces faits “d’autant plus graves que le recouvrement de la taxe de séjour représente une part non négligeable du budget de la collectivité pour financer les dépenses liées à l’afflux de touristes sur la période estivale”, les magistrats ont revu à la hausse les amendes prononcées en première instance en 2023 et 2024 par le tribunal judiciaire de La Rochelle, qui étaient inférieures au plancher légal.Le président de la collectivité d’Oléron, Michel Parent, s’est dit “satisfait de cette seconde victoire historique”, qui “couronne plus de cinq ans de démarches, d’abord amiables, puis judiciaires, auprès de la société Airbnb qui ne daignait même pas nous répondre lors de nos premières tentatives”.”Airbnb prend ses obligations fiscales très au sérieux et a agi de bonne foi dans cette affaire. Nous avons résolu le problème identifié à Oléron lorsque nous en avons été informés et tous les montants non-versés ont déjà été payés à la communauté de communes sur les propres fonds d’Airbnb, avec intérêts de retard, et ce avant que la ville n’intente cette action en justice”, a rétorqué la plate-forme en ligne.

Le Conseil d’Etat rejette la requête de l’influenceur algérien Doualemn contre son arrêté d’expulsion

Le Conseil d’Etat a rejeté mardi la requête en référé de l’influenceur algérien Doualemn, dont le refoulement par l’Algérie avait envenimé les relations entre Paris et Alger et qui contestait le nouvel arrêté d’expulsion prononcé à son encontre.Saisie d’un référé-liberté, la plus haute juridiction administrative a estimé dans sa décision que le ministre de l’Intérieur, qui a signé cet arrêté, n’avait “pas porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale”.De son vrai nom Boualem Naman, l’homme né en 1965, condamné à cinq mois de prison avec sursis après sa diffusion d’une vidéo sur TikTok appelant à “donner une sévère correction” à un opposant au régime à Alger, avait été expulsé le 9 janvier en Algérie, mais les autorités algériennes l’avaient immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.Il a de nouveau été interpellé le 20 mars à Montpellier par la police aux frontières et placé en centre de rétention administrative (CRA) au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).Le 25 mars, le tribunal administratif de Paris avait rejeté une demande de suspension de la décision d’expulsion le visant, estimant que les conditions pour prononcer cette suspension n’étaient “pas réunies”.Il considérait que malgré sa longue présence sur le territoire français, “pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière”, il “ne justifiait ni de liens d’une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d’une communauté de vie avec sa compagne, ni d’une intégration professionnelle inscrite dans la durée”.Le Conseil d’Etat a aussi souligné dans sa décision que ses enfants étaient majeurs et que celui qui se trouvait en situation de handicap était à la charge de sa mère. “S’il se prévaut également de son insertion professionnelle en France, il se borne à faire état de quelques contrats de travail de courte durée”, a-t-il par ailleurs estimé.”Il s’agit d’un tournant répressif très grave; une personne étrangère régulière pendant 15 ans peut être expulsée pour des propos isolés”, ont réagi ses avocates, Me Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, dans un communiqué.”Le ministre de l’Intérieur a toute latitude pour choisir ses cibles, créer des contextes anxiogènes et réprimer”, ont-elles ajouté, indiquant qu’un recours au fond, c’est-à-dire pas en urgence, était toujours en cours pour solliciter l’annulation de l’arrêté d’expulsion.

Au dernier jour du procès libyen, la défense de Sarkozy fustige les “reculades” et “failles béantes” de l’accusation

“Le financement n’existe pas”: aux dernières heures du procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle 2007, les avocats de Nicolas Sarkozy plaident la relaxe mardi, fustigeant les “reculades” et “failles béantes” du raisonnement du parquet financier.A l’issue des plaidoiries, les prévenus auront, s’ils le souhaitent, la parole en dernier, puis le tribunal annoncera la date à laquelle il rendra son jugement – pas avant plusieurs mois.L’ex-chef de l’Etat, 70 ans, est assis sur les chaises dédiées aux prévenus, aux côtés des trois anciens ministres poursuivis à ses côtés, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth. Une image identique à celle du premier jour du procès trois mois plus tôt, le 6 janvier. La salle d’audience est pleine comme un oeuf pour cette journée qui marque l’épilogue d’un procès inédit. Au deuxième rang se sont assis l’épouse de Nicolas Sarkozy, la chanteuse Carla Bruni, ainsi que ses fils Jean et Pierre Sarkozy.”Pour résumer l’accusation, Nicolas Sarkozy, élu président de l’UMP, aurait eu l’idée de répondre positivement à l’invitation de Mouammar Kadhafi pour lui demander de financer sa campagne”, commence Me Christophe Ingrain en milieu d’après-midi. “Pour quelle raison éprouve-t-il le besoin d’un autre mode de financement que celui que lui assure déjà l’UMP et le soutien incontesté de ses adhérents ? L’accusation ne le dit pas”, poursuit le conseil. “Quel montant aurait-il demandé ? Comment cet argent serait-il arrivé en France ? Comment il aurait été utilisé dans la campagne ? L’accusation ne le dit pas, car ce financement n’existe pas”, affirme-t-il.Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir noué en 2005, via ses plus proches collaborateurs, un “pacte de corruption” avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, afin qu’il finance sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.Et ce, selon l’accusation, en échange de contreparties diplomatiques, économiques et juridiques, en particulier un soutien au retour de la Libye sur la scène internationale après des années d’embargo lié aux attentats commis par le régime.- “Disparaître” -“Les investigations n’ont pas trouvé l’argent du prétendu pacte de corruption. Pourtant, on ne parle pas ici de petites sommes” mais de millions d’euros, “ça ne peut pas disparaître comme ça !” plaide quant à lui Me Tristan Gautier.Il s’attaque ensuite aux canaux de financement décrits par la parquet financier, sous les hochements de tête approbateurs et réguliers de Nicolas Sarkozy.Le premier correspond à 5 à 6 millions d’euros libyens virés en 2006 sur un compte libanais de l’intermédiaire Ziad Takieddine – dont 670.000 euros, retirés en liquide depuis un autre compte, ont pu alimenter la campagne, selon le Parquet national financier (PNF).Or pour l’avocat, Ziad Takieddine a “systématiquement utilisé cet argent pour ses dépenses personnelles”, dans des “factures et notes faramineuses dans des hôtels de luxe”, des “croisières en yacht” ou encore des “travaux dans des villas”.Et concernant les 440.000 euros virés à l’ancien ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert ? Me Gautier assure que ce dernier n’a retiré que “100.000 euros sur la période, dans une constante parfaitement similaire à ce qu’il faisait avant et après”.Quant au second canal de financement, qui serait passé par le directeur de cabinet de Kadhafi, Bechir Saleh, et Alexandre Djouhri, “cela n’a aucun sens” pour le conseil, en particulier car l’intermédiaire était un proche de Dominique de Villepin, alors “grand rival de Nicolas Sarkozy” qui n’aurait pas manqué de faire fuiter l’information. Il soutient aussi que les sommes retrouvées dans la campagne en France, “infimes”, sont “incompatibles avec des sommes d’origine libyenne”. “Comment se fait-il qu’en 18 ans, dont 15 ans d’enquête ultra-médiatisée, il n’y a pas eu un seul prestataire de campagne qui soit venu corroborer cette thèse ?”, lance-t-il.Le 27 mars, le PNF a requis sept ans d’emprisonnement, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Nicolas Sarkozy.Afin de “satisfaire ses ambitions politiques dévorantes”, l’ancien locataire de l’Elysée a noué “un pacte de corruption faustien avec un des dictateurs les plus infréquentables de ces 30 dernières années”, ont déclaré les procureurs.Définitivement condamné à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes ou Bismuth, M. Sarkozy s’est vu poser le 7 février un bracelet électronique.

Nouveau cri d’alarme sur l’aide sociale à l’enfance

Un nouveau “cri d’alarme” face à un système “qui craque de toutes parts” : une commission d’enquête parlementaire exhorte à “agir vite” pour refonder l’aide sociale à l’enfance, prônant entre autres une loi de programmation et un renforcement des contrôles.La protection de l’enfance “qui hier était à bout de souffle” est “aujourd’hui dans le gouffre”, alerte dans son rapport final publié mardi la commission d’enquête de l’Assemblée nationale lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lily, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.”Il ne s’agit plus seulement de constater mais d’agir vite”, ajoute-t-elle. Selon le dernier bilan officiel, 396.900 jeunes sont suivis par la protection de l’enfance en France, compétence des départements depuis les années 80.Mais sur le terrain, la dynamique s’enraye : les mesures de protection sont en hausse de 44% depuis 1998 quand le nombre de personnels sur le terrain est lui en “baisse constante” sur la dernière décennie.Résultat, souligne la commission parlementaire, les enfants sont accueillis en “sureffectif”, des mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont “en perte de sens”. Pour “sortir de la crise”, la commission préconise d'”adopter une loi de programmation” et de mettre en place un “nouveau fonds de financement” de la protection de l’enfance.  Face à des demandes de placement en déshérence, la commission recommande également d'”augmenter le nombre de juges et de greffiers” pour permettre un suivi efficace.Elle appelle par ailleurs à créer “une commission de réparation pour les enfants placés qui ont été victimes de maltraitance dans les institutions” et à renforcer le nombre de contrôle, “à raison d’au moins une inspection tous les deux ans” pour les établissements et les assistants familiaux.Écartant l’option d'”une recentralisation”, elle recommande plutôt de mettre sur pied sans délai “un comité de pilotage” réunissant État, départements et associations à même de relancer une stratégie interministérielle. – “Scandale d’État” -“Les rapports ne peuvent plus se permettre de prendre la poussière, on est face à une urgence absolue”, a déclaré à l’AFP la rapporteure de la commission, la députée socialiste Isabelle Santiago.”On est sur un enjeu de santé publique, on impacte le devenir de centaines de milliers d’enfants”, a-t-elle ajouté, évoquant les conséquences “dramatiques” de la situation sur la santé physique et mentale des jeunes ainsi que sur leurs parcours scolaire. “C’est un scandale d’État, il faut passer à l’action maintenant.” S’exprimant avant la publication du rapport, la ministre des Familles, Catherine Vautrin, a présenté dimanche des pistes d’amélioration afin notamment de mieux prévenir le placement des enfants, aider les assistants familiaux ou mieux suivre la santé des jeunes placés. Mais sans s’avancer sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire “difficile”.Ce sont “des premiers pas” mais “on ne dit pas comment, où et avec quel budget”, a déploré Isabelle Santiago mardi lors d’une conférence de presse.Les mesures préconisées “ne seront utiles que si elles deviennent effectives, financées et suivies”, a réagi de son côté le militant défenseur des enfants, lui-même ancien enfant placé, Lyes Louffok, dans un communiqué.”Ce rapport est le 13e publié sur la crise de la protection de l’enfance depuis 2022″, rappelle pour sa part Didier Tronche, président de la Cnape, la principale fédération d’associations de protection de l’enfance, qui espère que les conclusions de la commission d’enquête produiront cette fois-ci un “électrochoc”.Tout en reconnaissant les défaillances du système actuel, gouvernement et départements se renvoient régulièrement la balle, les seconds estimant ne plus être en mesure de remplir leur mission compte tenu des coupes budgétaires et du nombre croissant de mineurs étrangers non accompagnés.Réagissant au rapport, les départements se sont dits “prêts à faire mieux, à condition que l’effort soit collectif, et que l’État s’implique et assure des financements à la hauteur de ces enjeux de société.”Dans la matinée, une dizaine d’anciens enfants placés s’étaient réunis près de l’Assemblée nationale pour appeler l’État à mettre un terme “aux violences institutionnelles”.Un autre rassemblement est prévu le 15 mai à l’appel du “collectif des 400.000” qui réunit une soixantaine d’associations et de fédérations du secteur, pour dénoncer les “promesses non tenues”.

Des poissons introduits dans un lac de montagne dès le 7e siècle

Les Wisigoths aimaient déjà taquiner la truite dans les Pyrénées, selon une étude publiée mardi montrant que l’introduction humaine de poissons dans les lacs de haute montagne a débuté dès le 7e siècle.Ces lacs sont “naturellement dépourvus de poissons” car “ils se sont formés par l’érosion glaciaire, et la plupart étaient isolés des colonisations de poissons par des cascades”, rappelle Jordi Catalan, écologue au Centre de recherche écologique et d’applications forestières (CREAF) de l’Université de Barcelone.Leur présence est donc due à l’homme et “connaître la période et les lieux de ces introductions” présente à la fois un intérêt historique et pour la conservation de la nature, “afin d’évaluer leur influence potentielle sur la répartition d’autres organismes” comme les amphibiens et certains grands insectes, explique à l’AFP le chercheur, co-auteur de l’étude publiée dans Nature Communications.Lui et ses collègues se sont intéressés au cas du lac Redon, situé dans les Pyrénées centrales espagnoles, à 2.240 mètres d’altitude. Difficile d’accès, l’étendue d’eau de 24 hectares est isolée du réseau fluvial par une cascade abrupte de 100 mètres de haut. C’est pourtant un paradis pour les pêcheurs, avec une population actuelle de 60.000 truites brunes.En Europe, les premiers documents historiques témoignant de l’empoissonnement des lacs de montagne datent des 14 et 15e siècles.La plupart de ces écrits sont liés aux droits d’utiliser certains lacs pour la pêche et le commerce, “montrant une utilisation socio-économique avancée de ces terres de haute montagne”, souligne l’étude.Or, des preuves archéologiques montrent que les alentours du lac Redon étaient utilisés pour l’exploitation minière et l’agriculture depuis la fin de l’époque romaine.Et les Pyrénées centrales ont connu une période de “splendeur économique et culturelle” aux 12e et 13e siècles, comme en “témoigne le développement de l’art roman dans les villes des vallées”, note l’étude. Avec une utilisation des terres dans la région qui a atteint une “intensité exceptionnelle par rapport à toute autre période après le Moyen-Âge”.”Par conséquent, on pourrait s’attendre à ce que l’introduction des poissons dans le lac (Redon) ait eu lieu à tout moment” dans cet intervalle, avance l’étude. – Parasites -Mais à l’époque, la culture de l’écriture et de la préservation des documents ne s’était pas répandue en Europe. Et il n’existe pas de vestiges archéologiques permettant de dater l’empoissonnement du lac Redon.Pour résoudre l’énigme, les chercheurs ont eu recours à la paléolimnologie, une discipline qui étudie les lacs anciens en analysant les sédiments accumulés au fond de ces plans d’eau.Ils ont analysé une carotte de sédiments de 30 centimètres de long, couvrant une période de 3.200 ans. Mais aucun ADN de poisson n’y avait été préservé. Les scientifiques sont donc partis en quête de traces d’organismes plus petits et potentiellement plus abondants dans l’échantillon pouvant attester de la présence de poissons: leurs parasites.En particulier, Ichtyobodo, un micro-organisme vivant sur la peau et les branchies des poissons. Ils ont détecté des traces d’ADN ancien de ces organismes dès le 7e siècle, puis régulièrement à partir du 9e siècle, ce qui coïncide avec l’utilisation extensive des montagnes environnantes pour le pâturage de moutons à l’époque romaine tardive et wisigothique.”Le lac n’est pas loin d’un passage en montagne qui était autrefois utilisé pour transporter du poisson frais depuis certaines vallées voisines du versant espagnol vers des villes du versant français. Cette activité commerciale pourrait être plus ancienne que ne l’indiquent les documents, et le lac aurait pu en faire partie”, avance M. Catalan, sans exclure des “introductions non intentionnelles”.En utilisant la technique consistant à rechercher des parasites de la truite dans les sédiments, “il est probable que l’on trouve des preuves d’introductions plus anciennes dans des lacs situés à plus basse altitude et plus facilement accessibles”, juge-t-il.

Mars 2025 prolonge la vague de chaleur mondiale

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant une série de près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète, dans la fourchette haute des prévisions scientifiques sur le réchauffement climatique.En Europe, le mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré, selon le bulletin mensuel de l’observatoire Copernicus publié mardi.Au niveau mondial, mars 2025 se classe deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant ainsi la série ininterrompue de records ou quasi-records de températures qui dure depuis juillet 2023.Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi.”Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l’ère préindustrielle est vraiment impressionnant”, estime Friederike Otto, climatologue de l’Imperial College de Londres, jointe par l’AFP.”Nous voilà fermement pris dans l’étau du changement climatique causé par l’humanité” et sa combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, dit-elle.”On reste sur des températures extrêmement élevées”, constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l’ONU.”C’est une situation exceptionnelle”, assure-t-il à l’AFP, “car normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño”, ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales, dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.- “Partie haute des projections” -Mars 2025, avec 14,06°C en moyenne, est ainsi seulement 0,08°C plus froid que le record de mars 2024 et à peine plus chaud qu’en 2016, selon Copernicus. Sauf que ces deux extrêmes précédents avaient été observés lors d’un fort épisode d’El Niño tandis que 2025 flirte avec La Niña, la phase inverse du cycle, synonyme d’influence rafraîchissante.Néanmoins, “l’augmentation des températures reste dans la partie haute des projections mais pas en dehors”, souligne le haut responsable du Giec.”Il faut éviter de surréagir (…) et attendre les explications” sur les phénomènes qui ont pu “se superposer” au réchauffement provoqué par l’humanité, prévient Robert Vautard, car les températures sont “soumises à d’importantes variations naturelles interannuelles ou décennales”.Les scientifiques multiplient ainsi les études pour quantifier l’influence climatique de l’évolution des nuages, d’une baisse de la pollution atmosphérique ou de celle des capacité de la Terre à stocker le carbone dans des puits naturels tels que les forêts et les océans.- “Une fois tous les 4 ans” -L’année 2024 a tout de même été la première année calendaire à dépasser le seuil de 1,5°C, soit la limite de réchauffement la plus sûre adoptée par la quasi-totalité des pays du monde dans l’accord de Paris.Mais l’actuel record va vite se banaliser: “Vu la concentration actuelle des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la probabilité d’une telle anomalie est décennale”, explique à l’AFP Christophe Cassou, auteur du Giec et directeur de recherche au CNRS. Et même d’une fois tous les 4 ou 5 ans dans une année avec El Niño, comme ce fut le cas en 2024.Selon le Giec, le monde est en route pour franchir durablement le seuil de 1,5°C au début des années 2030.Chaque fraction de degré de réchauffement compte car elle augmente de plus en plus l’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes (canicules, violentes précipitations ou sécheresses).En mars, la chaleur exceptionnelle en Europe, qui a épargné la péninsule ibérique et le sud de la France, s’est accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d’autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l’Allemagne.Ces contrastes “montrent clairement qu’un climat déstabilisé se traduit par des extrêmes météorologiques plus nombreux et plus importants”, commente Bill McGuire, climatologue à l’University College de Londres qui s’attend à “d’autres records”.L’intense chaleur en Asie centrale en mars ainsi que les précipitations extrêmes à l’origine d’inondations meurtrières en Argentine ont été accentuées par le réchauffement climatique, a conclu le réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA).Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu’en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l’océan et d’autres “archives climatiques” permettent d’établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.

Une “ligne d’urgence” contre le pillage des forêts privées en France

Coupes illégales, escroqueries: Fransylva, la fédération des forestiers privés de France, a lancé mardi une “ligne d’urgence” pour mieux lutter contre les arnaques et vols de bois en forêt, et documenter l’ampleur du phénomène.Au gouvernement, la fédération demande de créer “une cellule dédiée sur tout le territoire mobilisant le renseignement, les forces de l’ordre et les douanes” pour mieux lutter contre ces pillages, et plaide pour un “alourdissement des sanctions pénales, notamment des amendes”.Car ces vols de bois sur pied sont une “menace sérieuse” pour le renouvellement forestier, pour la biodiversité, pour la capacité de la forêt à stocker du carbone, affirme Antoine d’Amécourt, forestier dans la Sarthe et président de Fransylva, qui fédère quelque 70 syndicats départementaux.Et c’est “un traumatisme pour les propriétaires”, qui se sont vu confier une parcelle depuis des générations, ont souvent “honte de s’être fait avoir” et “n’osent pas porter plainte”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Paris.Didier Daclin, président de Fransylva en Moselle, est venu expliquer la complexité de son combat.Depuis des années, il constate, enquête, assiste des propriétaires démunis. Sur un écran géant défilent des images d’un “massacre”: des chênes de plus de 100 ans tronçonnés n’importe comment, quels que soient leur diamètre, un sol piétiné, un enchevêtrement de broussailles et de plaies infligées aux arbres survivants… Cette coupe sauvage compromet aussi le renouvellement naturel de la forêt, les arbres ayant été abattus avant qu’ils n’aient été stimulés pour fructifier et assurer un nombre suffisant de repousses.- “Cellule dédiée” -“J’ai pris ces images à Charly-Oradour (au nord-est de Metz) en 2018. Quinze hectares de petites parcelles de forêt saccagés. Les chênes ont été mis sur des camions, envoyés sur le port d’Anvers en Belgique puis expédiés en Chine”, raconte-t-il. Il a retrouvé la trace du “pilleur”, qui viendrait “d’Europe de l’Est”. Une enquête est toujours en cours. Dans un autre dossier, détaille-t-il, le préjudice subi pour le pillage d’une quinzaine d’hectares de chêne près de Thionville a été évalué par la justice à plus de 500.000 euros. L’ex-forestier accusé d’avoir coupé et vendu le bois a été condamné à deux ans de prison en première instance et le procès en appel est prévu en juin.Didier Daclin distingue “trois types de vols”: “le vol par escroquerie”, où un acheteur va trouver des propriétaires fragiles, âgés, les harcèle pour qu’ils vendent à un prix dérisoire; “le vol par dépassement de limites”, où un escroc achète une petite parcelle mais pille celles alentours; et le vol “en bande organisée”, avec un repérage minutieux des parcelles cadastrales, privilégiant celles dont les propriétaires sont absents.Fransylva accompagne les propriétaires lésés dans leurs démarches, mais nombre d’entre eux sont “découragés par l’absence de réponse pénale adaptée”, les plaintes donnant très rarement lieu à une réparation pour les propriétaires floués, relève Antoine d’Amécourt.C’est pour aider ces propriétaires à signaler vols et escroqueries que Fransylva lance une “ligne d’urgence”, avec un numéro (le 01.47.20.90.58) et un courriel de signalement à remplir sur le site de la fédération.Cela permettra aussi d’évaluer l’ampleur des préjudices et de voir si les vols sont en hausse ou pas, alors que le prix du chêne, principal arbre pillé, a beaucoup augmenté ces dernières années, passant en moyenne de 64 euros le m3 en 2020 à 94 euros en 2022, avant de redescendre autour de 84 euros en 2023.En France, 75% des 17 millions d’hectares de la forêt française métropolitaine sont détenus par quelque 3,5 millions de propriétaires privés.Plus de deux millions de propriétaires possèdent moins d’un hectare: cette dispersion “est une des vulnérabilités de la forêt”, explique Anne Dunoyer, vice-présidente de Fransylva, qui plaide pour un “regroupement” de petits propriétaires permettant d’adopter un plan de gestion simple pour mieux valoriser et surveiller les bois.La France, parmi les Etats européens les plus boisés, compte le 3e stock de bois européen derrière l’Allemagne et la Suède, avec un volume de bois sur pied d’environ 2,8 milliards de m3, selon l’Office national des forêts.

Les députés LFI brandissent les images d’enfants palestiniens dans l’hémicycle

Les députés La France insoumise ont brandi mardi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale des affiches montrant les visages d’enfants palestiniens, déclenchant les huées du RN et de LR. La présidente de l’institution, Yaël Braun-Pivet, qui présidait la séance des questions aux gouvernement, a rappelé qu’il était “interdit de brandir des affiches” dans l’hémicycle et a indiqué qu’elle saisirait le bureau de l’Assemblée, sa plus haute instance exécutive, dont une réunion est prévue mercredi matin.La scène s’est produite durant une question du député Aymeric Caron (LFI) sur la situation à Gaza. “Jamais dans l’histoire récente, des enfants n’ont été massacrés en si grand nombre”, a-t-il déclaré. “Et comme nos enfants, ils ont un nom, ils ont un visage, ils ont une vie à vivre”, a-t-il poursuivi, en brandissant une affiche montrant l’image d’une jeune fille “tuée dans son sommeil par un bombardement sur sa tente”. Il a ensuite été imité par les autres députés LFI, portant chacun des affiches avec d’autres visages d’enfants.”Dans cet hémicycle, les complices sont nombreux”, avait également accusé peu avant Aymeric Caron. “Vous laissez tout passer, c’est un scandale”, s’est insurgé le député RN Kévin Pfeffer, en direction de Yaël Braun-Pivet.Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a pris la parole en réponse à M. Caron: “Que d’outrances et de caricatures.” “La France a toujours porté cette voix de dialogue et de paix, tandis que vous, monsieur le député, tandis que votre groupe n’a cessé d’instrumentaliser ce sujet si tragique à des fins politiques, n’a cessé de souffler sur les braises de l’antisémitisme”, a-t-il déclaré. 

World’s ‘exceptional’ heat streak lengthens into March

Global temperatures hovered at historic highs in March, the EU agency that monitors climate change said on Tuesday, prolonging an unprecedented heat streak that has pushed the bounds of scientific explanation. In Europe, it was the hottest March ever recorded by a significant margin, said the Copernicus Climate Change Service. That drove rainfall extremes across a …

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