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Nouvelle-Calédonie: Marine Le Pen dénonce un accord “profondément ambigu”

La patronne du Rassemblement national Marine Le Pen a qualifié dimanche l’accord sur la Nouvelle-Calédonie conclu la veille de “profondément ambigu”, précisant que son groupe à l’Assemblée nationale serait à la recherche “d’améliorations” lors de la modification de la Constitution.”Si, à brève échéance, cet accord conjure sans doute le risque du pire, il n’en demeure pas moins profondément ambigu, comme l’était en son temps l’accord de Nouméa. Ce faisant, il ne peut que faussement satisfaire les deux principales parties prenantes de la vie publique calédonienne”, estime la cheffe des députés RN dans un communiqué.Cet accord, annoncé samedi, acte la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “État de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé et pourra être reconnu par la communauté internationale.Pour cela, il faudra que soit voté un projet de loi constitutionnelle, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès.Aux yeux de Marine Le Pen, qui se veut très investie sur le sujet des Outre-mer, cela “constitue un exercice d’équilibrisme juridique et politique difficilement compréhensible et donc périlleux, tant en Calédonie même que pour l’effet de contagion qu’il est susceptible de provoquer dans l’ensemble des outremers”.Selon elle, cet accord “ne peut que faussement satisfaire les deux principales parties prenantes de la vie publique calédonienne”, indépendantistes et non-indépendantistes.”Soucieux de l’intérêt général, le Rassemblement national s’attachera à l’Assemblée nationale à lever toutes les ambiguïtés de ce texte et à proposer toutes les améliorations qui lui paraissent s’imposer”, ajoute-t-elle.Un peu plus tôt dans la journée, le député RN Jean-Philippe Tanguy avait indiqué sur LCI que le parti d’extrême droite pourrait ne pas voter la modification de la Constitution.”C’est possible qu’on le vote, mais c’est possible qu’on ne le vote pas. Dans les annonces grand public qui ont été faites autour de cet accord, nous avons de vives inquiétudes sur les mots qui sont employés. Évidemment, créer un État au sein de l’État français, ça pose une question importante. Créer une nationalité à côté de la nationalité française, ça pose une question fondamentale”, a-t-il dit.”D’ores et déjà, au-delà des détails politiques et de souveraineté de l’accord, le volet économique nous semble extrêmement fragile”, a également mis en garde Jean-Philippe Tanguy.L’accord, qui doit d’abord être entériné en Nouvelle-Calédonie par les partis et les mouvements qui l’ont signé, et qui doivent consulter leur base, aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.”Le diable se cache dans les détails”, a prévenu Jean-Philippe Tanguy, alors que la majorité de la classe politique, du PS à LR, a salué cet accord.

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La Sierra Leone au patrimoine mondial grâce aux 25 ans de combat d’un activiste passionné

Entouré d’une forêt luxuriante abritant l’une des plus fortes concentrations de primates au monde, l’activiste Tommy Garnett contemple avec joie l’île de Tiwai en Sierra Leone, entrée dimanche au patrimoine mondial de l’Unesco, un trésor de biodiversité qu’il a sauvé et restauré depuis 25 ans face à la guerre civile, aux pandémies et aux fléaux de la déforestation et du braconnage.”Je suis très heureux, soulagé, plein d’espoir” dans l’avenir de ces sites, confiait à l’AFP depuis Tiwai quelques jours avant le vote à l’Unesco Tommy Garnett, 66 ans, fondateur en 1992 de l’ONG The Environmental Foundation for Africa (EFA) dont il est le directeur exécutif. Cet activiste charismatique a consacré sa vie à des projets de protection de l’environnement en Afrique de l’Ouest, en particulier en Sierra Leone et au Liberia. Il est l’artisan avec son ONG de la restauration de l’intégrité environnementale de Tiwai, qui faillit être détruite. Le complexe de Gola-Tiwai – composé de la réserve de Tiwai et du parc national de la forêt tropicale de Gola, dans le sud-est de la Sierra Leone – est entré dimanche au patrimoine mondial de l’humanité, à l’issue d’un vote du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco.    C’est la première fois que la Sierra Leone est reconnue par l’Unesco pour l’un de ses sites. Gola-Tiwai est “emblématique pour sa diversité et sa densité de primates”, dont les espèces menacées du chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, du colobe royal ou du singe Cercopithèque diane. Son environnement abrite aussi le discret hippopotame pygmée et l’éléphant de forêt, espèces menacées. “Le complexe Gola-Tiwai est un joyau de biodiversité, un sanctuaire pour des espèces rares et menacées, ainsi qu’un modèle de gestion communautaire”, a souligné la Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, dans une déclaration à la presse dimanche. – “Success story” -Tiwai et son sanctuaire de faune sauvage, gérés par l’ONG EFA, est une “success story” dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à la biodiversité spectaculaire, mais qui subit une alarmante déforestation due à la prolifération d’activités humaines illégales. Cette île intérieure, atteignable seulement en bateau, mesure 12 km carrés et abrite pas moins de 11 espèces de primates.EFA a permis que Tiwai devienne un centre de recherche scientifique sur la biodiversité, une destination d’écotourisme et un outil pour l’éducation à l’environnement des jeunes, grâce à une collaboration avec les communautés locales qui ont abandonné certaines activités pour protéger la forêt. Les revenus du tourisme sont réinvestis pour les habitants (emplois, formation, aide à l’agriculture, etc…).  L’écosystème de Gola, situé à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de Tiwai, est quant à lui la plus grande étendue de précieuse forêt tropicale humide en Sierra Leone. La décision de l’Unesco est une reconnaissance de l’inlassable engagement de Tommy Garnett.Durant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), alors que la faune de Tiwai avait été presque entièrement décimée, l’activiste, son ONG et ses donateurs ont sauvé l’île.”Quand nous sommes venus pour la première fois à Tiwai en 2000, toutes les infrastructures de tourisme et de recherche étaient en état de délabrement, le sol de l’île était couvert de cartouches de munitions vides, les gens avaient commencé à abattre les arbres”, se remémore-t-il. “Nous avons lancé la sonnette d’alarme: cet endroit était en train de disparaître…”. Ce défenseur de l’environnement se bat alors pour trouver des financements pour reconstruire et pour sensibiliser les communautés locales. En 2006, ces dernières acceptent que le site redevienne un lieu d’écotourisme et de recherche. Et depuis 19 ans, M. Garnett et son ONG assurent la préservation de ce havre de biodiversité, faisant face à l’épidémie d’Ebola, au Covid-19 et à des intempéries destructrices. – “Responsabilité” -“Nos vies, nos moyens de subsistance, notre culture et nos traditions sont tellement inextricablement liés à la forêt que si la forêt meurt, une grande partie de nous meurt avec; c’est pourquoi nous avons la responsabilité de mener les efforts de protection de ces sites”, dit-il.Silhouette athlétique façonnée par la pratique du vélo et du yoga, Tommy Garnett est d’un abord chaleureux. Né en 1959 dans le district rural de Kono (est), il y vit jusqu’à ses 18 ans. L’une de ses “premières expériences de vie fortes” a été de grandir à côté d’une “majestueuse forêt”. “Ce souvenir de mon enfance a été un élément moteur”.Après des études à l’étranger en agriculture et économie du développement, il décide au début des années 90 de “rentrer chez lui” pour “reconnecter avec sa famille” et aider son pays alors que la guerre fait rage. Il commence à travailler dans le secteur de la protection de l’environnement, après avoir pris conscience de la destruction de la nature à l’oeuvre pendant ce conflit où les groupes armés se disputaient les ressources minérales (diamants notamment) et minières pour se financer. Depuis 30 ans, l’activiste sillonne avec ses collègues les forêts du pays, se confronte aux trafiquants, mène nombre de réunions avec les communautés. Une ténacité et une patience entretenues par une pratique quotidienne du yoga et de la méditation, souffle-t-il.Ces 20 dernières années, plus de deux millions d’arbres ont été plantés dans des zones déforestées en Sierra Leone par EFA, précise M. Garnett, dont 500.000 rien qu’entre 2020 et 2023. Cette inscription est une “étape historique” qui honore “la valeur culturelle et naturelle unique de ces paysages”, a commenté avec émotion dimanche le ministre sierra-léonais de l’Environnement Jiwoh Abdulai, qui a pris la parole à Paris à l’issue du vote. C’est aussi “la preuve de l’engagement de la Sierra Leone à s’impliquer dans des programmes de protection de l’environnement”. “L’Afrique est de plus en plus à même de raconter sa propre histoire et ses récits, qui sont enracinés dans la diversité de ses écosystèmes, dans la résilience de ses peuples et dans la profonde richesse de son héritage”, a-t-il poursuivi.Le ministre rend hommage à l’engagement de Tommy Garnett, “quelqu’un de passionné” et “un atout formidable” pour la Sierra Leone. “Tout le pays lui est reconnaissant”, souligne le ministre non sans admiration.

Contre les feux, une flotte aérienne vieillissante qui tarde à être renouvelée

Des avions vieillissants régulièrement immobilisés pour maintenance et de nouvelles commandes en retard : alors que les feux de forêt gagnent en intensité avec le réchauffement climatique, la flotte aérienne tarde à se renouveler, soulignent parlementaires et pompiers. Lors de l’incendie aux abords de Narbonne, quatre Canadair étaient mobilisés seulement lundi quand s’est déclenché le feu qui aura au final parcouru 2.100 hectares, ont constaté des journalistes de l’AFP. Selon le colonel Christophe Magny, commandant du SDIS de l’Aude, leur absence les jours suivants s’explique notamment par la “doctrine nationale”: “c’est priorité au feu naissant”, afin de pouvoir “inscrire dans le temps” la disponibilité de la flotte aérienne, “une grande partie du territoire national (étant) soumis au risque incendie”, explique le sapeur-pompier.”La flotte n’est plus adaptée aux besoins, lesquels augmentent fortement sous l’effet du réchauffement climatique”, qui accroît le risque d’importants incendies de forêt comme ceux que vient de connaître le Midi, d’après un rapport parlementaire publié début juillet. Les douze Canadair de la Sécurité civile ont une moyenne d’âge de 30 ans, notent les députés auteurs du rapport, Damien Maudet (LFI) et Sophie Pantel (PS).Peu de pièces détachées sont disponibles “au niveau mondial”, et “aucun appareil n’a été construit depuis 2015” par l’entreprise canadienne qui a conçu ce bombardier d’eau amphibie à la fin des années 1960, ajoutent les parlementaires. Du fait de leur ancienneté, ces avions, qui se ravitaillent principalement en eau de mer, “coûtent de plus en plus cher à la maintenance” et restent au sol “plus longtemps”, explique Mickaël Biberon, président d’Unsa pompiers, joint par l’AFP. Lui appelle à “un vrai effort financier” dans la prochaine loi de finances pour une commande d’appareils permettant d’assurer la “protection de nos forêts, de notre population” et que les pompiers puissent “intervenir sereinement et en toute sécurité”.- “Incertitudes” -“Des incertitudes pèsent sur la capacité de relance de la production de nouveaux appareils et le respect de leur calendrier de livraison” par la firme canadienne De Havilland, la seule à fabriquer les Canadair, observent les députés.Autres appareils à renouveler: les Beechcraft, ces avions qui effectuent des missions de reconnaissance et dont la moyenne d’âge de 45 ans “rend nécessaire” leur “remplacement rapide” qui doit être “anticipé dès à présent”, et deux avions Dash, sur les huit que compte la flotte, qui ont une vingtaine d’année au compteur chacun.Si ces bombardiers d’eau sont “particulièrement adaptés” pour attaquer les feux naissants, ils doivent se recharger au sol, limitant “leur emploi tactique sur certains feux”, note le rapport. “On a, il y a deux ans, commandé deux nouveaux Canadair et je souhaite qu’on puisse en commander deux nouveaux”, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en déplacement à Marseille.Ces deux avions doivent être livrés en 2028, détaille à l’AFP Grégory Allione, député européen (Renew) et ancien président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, sceptique quant au respect du délai. Le Canada pourrait privilégier sa demande nationale et régionale en faveur des Etats-Unis, le continent nord-américain étant régulièrement touché par des feux massifs, explique M. Allione. Il plaide pour une “Europe de la sécurité civile”. Les députés Damien Maudet et Sophie Pantel préconisent aussi dans leur rapport de créer une industrie européenne pour construire des bombardiers d’eau. En France, plusieurs initiatives tentent de développer des avions construits sur le sol européen.Près de Bordeaux, la start-up Hynaero prévoit de sortir deux prototypes en 2029 du Frégate F100, un bombardier d’eau amphibie “nouvelle génération”, et espère en fabriquer dix par an à partir de 2035, explique à l’AFP son fondateur David Pincet, ancien pilote de chasse.

Nouvelle-Calédonie: le RN pourrait ne pas voter la modification de la Constitution

Le Rassemblement national pourrait ne pas voter la modification de la Constitution qui prévoit d’y inscrire un futur “Etat de la Nouvelle-Calédonie”, a annoncé dimanche le député RN Jean-Philippe Tanguy, faisant état d’un certain scepticisme de son parti sur le projet d’accord.”C’est possible qu’on le vote, mais c’est possible qu’on ne le vote pas. Dans les annonces grand public qui ont été faites autour de cet accord, nous avons de vives inquiétudes sur les mots qui sont employés. Évidemment, créer un État au sein de l’État français, ça pose une question importante. Créer une nationalité à côté de la nationalité française, ça pose une question fondamentale”, a déclaré ce proche de Marine Le Pen sur LCI.Cet accord, annoncé samedi, acte la création d’une nationalité calédonienne, les habitants répondant aux critères de citoyenneté du Caillou bénéficiant de la double nationalité française et calédonienne.Un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution de la République française sera créé et pourra être reconnu par la communauté internationale.Pour cela, il faudra que soit voté un projet de loi constitutionnelle, qui devra être adopté par le Parlement réuni en Congrès.”D’ores et déjà, au-delà des détails politiques et de souveraineté de l’accord, le volet économique nous semble extrêmement fragile”, a également mis en garde Jean-Philippe Tanguy.L’accord, qui doit d’abord être entériné en Nouvelle-Calédonie par les partis et les mouvements qui l’ont signé et qui doivent consulter leur base, aborde l’économie avec un futur “pacte de refondation économique et financière” qui prévoit notamment un “plan stratégique” pour le nickel, ressource-clé du territoire, mais reste vague dans les ambitions et les termes.”Le diable se cache dans les détails”, a prévenu Jean-Philippe Tanguy dimanche, pour justifier la prudence de l’extrême droite sur ce sujet, alors que la majorité de la classe politique, du PS à LR, a salué cet accord.”Nous prenons avec sérieux cet accord, nous n’avons pas pris de posture politicienne immédiatement, sans avoir à connaître du détail”, a-t-il ajouté, rejoignant en cela la réaction la veille de Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise. Marine Le Pen, qui se veut très investie sur le sujet des Outre-mer, n’a ainsi pas encore réagi à cet accord, qualifié d'”historique” par le président Emmanuel Macron. “C’est le silence de la réflexion, du travail, du recul”, a justifié Jean-Philippe Tanguy sur LCI.

Budget 2026: les pistes d’économies sur la table avant les annonces de Bayrou

Comment trouver 40 milliards d’euros en 2026? Les contributions ont foisonné ces dernières semaines mais le flou persiste sur les pistes que retiendra mardi le Premier ministre François Bayrou. Voici les principales pistes sur la table.- Décréter une “année blanche” -L’hypothèse, qui revient avec insistance, consisterait à reconduire à l’identique certaines dépenses entre 2025 et 2026, sans augmentation. Mais les ressources espérées de ce gisement d’économies varient significativement selon le périmètre retenu. D’après la commission des Finances du Sénat, le gel entre 2025 et 2026 des dépenses de l’Etat sur ses missions budgétaires (hormis la défense, la contribution au budget de l’UE et la charge de la dette) pourrait rapporter 10 milliards d’euros. Pour l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et l’Institut des politiques publiques (IPP), une année blanche pourrait permettre d’économiser entre 5,7 et 6 milliards d’euros. – Désindexer les retraites -La piste d’une désindexation des pensions de retraites par rapport à l’inflation gagne du terrain, renforcée par une proposition en ce sens du Comité de suivi des retraites (CSR), et appuyée par plusieurs parlementaires du camp gouvernemental. Dans le cadre d’une “année blanche”, s’abstenir d’indexer les pensions de retraites sur l’inflation rapporterait 3,7 milliards d’euros, selon les chiffres de l’OFCE.Dans cette équation en 2026, près de 10 millions de ménages dont “la personne de référence est retraitée” verraient leur revenu disponible réduit de plusieurs centaines d’euros, toujours d’après l’OFCE.- Réduire la protection sociale -Plusieurs pistes ont été avancées ces derniers mois pour réduire le déficit de la protection sociale (Sécurité sociale, assurance chômage, retraites complémentaires), notamment par l’Assurance maladie qui devrait connaître un trou de 16 milliards d’euros en 2025.Elle a proposé fin juin d’économiser 3,9 milliards d’euros en 2026 en améliorant la pertinence des soins, luttant contre les fraudes, régulant les prix, renforçant la prévention et réformant les indemnités journalières.Côté assurance vieillesse, dont le déficit est plus faible (environ 6 milliards d’euros en 2025), de nombreux acteurs ont appelé à une mise à contribution des retraités, soit par la désindexation des pensions, soit par une hausse de la CSG, qui pourrait le cas échéant épargner les retraités les plus modestes. Selon Les Echos, le gouvernement envisage également un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage.- Geler le barème de l’impôt sur le revenu -Cela consisterait à ne pas réévaluer les seuils des différentes tranches qui habituellement sont ajustés automatiquement chaque année pour neutraliser les effets de l’inflation. Sans ajustement, des ménages jusque-là non imposables seront soumis à l’impôt et d’autres verront leur niveau d’imposition augmenter, un chiffon rouge agité par plusieurs partis politiques.Début 2025, les seuils des différentes tranches avaient été réévalués, ce qui avait permis à 600.000 contribuables de ne pas devenir imposables. En 2026, l’OFCE calcule qu’un gel du barème de l’IR pourrait rapporter 1,2 milliard d’euros, avec une hypothèse d’inflation à 1,1%.- Réformer agences et opérateurs -Le Sénat a estimé que réformer le fonctionnement de “l’archipel” d’opérateurs et d’agences de l’Etat, soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1.153 organismes publics nationaux (comme l’Ademe – pour la transition écologique -, l’Agence Bio, l’Agence nationale du sport, etc.), permettrait d’économiser 540 millions d’euros sur plusieurs années.Mais le gouvernement voit plus grand, visant 2 à 3 milliards d’euros d’économies. Certaines agences pourraient être fusionnées et certaines missions rognées.- Limiter les dépenses de la fonction publique -Matignon a exhorté fin avril à maitriser l’augmentation des dépenses concernant la masse salariale de la fonction publique. Une circulaire soulignait que la rémunération des 5,8 millions d’agents publics coûtait 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7%.Certaines mesures dites “catégorielles” (concernant certaines catégories de fonctionnaires) ont à elles seules contribué à gonfler la masse salariale de 3,7 milliards d’euros en 2024. Le gouvernement pourrait aussi actionner le levier des réductions d’emploi. Le ministre de l’Economie Eric Lombard disait début juin vouloir engager la “baisse du nombre de fonctionnaires”, tout en se gardant d’en préciser le nombre.Le Sénat préconise de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique d’Etat (l’une des trois branches, à côté de l’hospitalière et de la territoriale, NDLR), avec 500 millions espérés à la clé.En 2025, après l’abandon de la suppression de 4.000 postes dans l’Education nationale, le projet de budget amendé par le Sénat prévoyait la création de 3.076 emplois pour l’Etat et la suppression de 812 postes au sein des opérateurs.- Et aussi… -D’autres pistes sont évoquées pour améliorer les finances publiques.Parmi elles, celle de “rationaliser” les aides publiques aux entreprises, prônée par la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Selon une commission d’enquête sénatoriale, ces aides étaient de 211 milliards d’euros en 2023.Ou encore taxer davantage les plus riches: ceux gagnant plus de 250.000 euros par an doivent actuellement payer une contribution qui garantit un niveau minimum d’imposition de 20% (CRDH). Mais la gauche rêve d’obtenir une “taxe Zucman” (inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman) sur les 1.800 contribuables “ultra-riches” ayant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, en prélevant 2% par an de celui-ci, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros.L’idée d’augmenter la TVA pour compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail, soit une “TVA sociale”, est elle fortement rejetée par la gauche et le Rassemblement national, ce dernier menaçant le gouvernement de censure si elle venait à être retenue. 

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Face aux canicules, le combat des Amérindiens Navajo pour l’électricité et la clim

En plein désert, à environ deux heures de route du Grand Canyon, des ouvriers plantent des poteaux électriques dans la terre orange et bricolent par 38°C pour faire courir des câbles jusqu’à la maison de Christine Shorty.Grâce à leur générosité, cette Amérindienne de la Nation Navajo va enfin pouvoir être raccordée à l’électricité. Un luxe dans cette région de l’Ouest où plus de 10.000 familles sont encore privées de courant, et donc de climatisation, pourtant largement répandue aux Etats-Unis.”C’est le changement climatique, il fait de plus en plus chaud”, soupire la retraitée. “Ce serait plus facile pour nous avec un ventilateur et peut-être la climatisation. Et nous attendons cela avec impatience.”En 70 ans, cette femme placide a vu son hameau isolé de Tonalea, en Arizona, changer de manière drastique. L’été, les pluies de mousson sont beaucoup plus rares et les températures peuvent atteindre 40°C, ce qui était auparavant impensable sur ce plateau à 1.730 mètres d’altitude. Les lacs saisonniers du coin disparaissent et, certaines années, le bétail meurt de soif.Comme beaucoup, Mme Shorty a un groupe électrogène et des petits panneaux solaires pour alimenter un réfrigérateur, faire la cuisine ou regarder la télé. Mais leur puissance reste limitée et elle doit souvent choisir quel appareil brancher.Avoir du courant continu, “c’est un grand changement, ça va vraiment me faciliter la vie”, murmure-t-elle à l’AFP. – “Région négligée” -La plupart des Etats-Unis ont été électrifiés dans les années 1930, grâce au “New Deal” du président Franklin Roosevelt. Mais dans la Nation Navajo, qui s’étend sur l’Arizona, le Nouveau-Mexique et l’Utah, les premiers efforts ont démarré seulement dans les années 1960 et les lignes restent encore insuffisantes.”Cette région a été négligée”, résume Deenise Becenti, de la Navajo Tribal Utility Authority (NTUA), agence qui gère les infrastructures de la réserve. “Cela surprend beaucoup de gens. Ils se demandent pourquoi il existe des situations dignes du tiers-monde ici aux Etats-Unis.”Pour combler le retard, le gouvernement semi-autonome de la réserve a lancé en 2019 le projet “Light Up Navajo”. Grâce à ce partenariat humanitaire, des compagnies d’électricité de tout le pays envoient leurs employés effectuer gratuitement des travaux pendant une dizaine de semaines par an. La réserve, qui manque de ressources et où le taux de chômage est plusieurs fois supérieur à la moyenne américaine, accélère ainsi ses efforts d’électrification. Depuis 2019, le courant a été acheminé vers 5.000 familles, dont presque 1.000 grâce à “Light Up Navajo”, selon Mme Becenti.Face au réchauffement climatique, “beaucoup de familles sont en mode survie”, constate-t-elle. Elbert Yazzie a perdu un membre de sa belle-famille à cause d’une attaque causée par la chaleur. A 54 ans, sa caravane se transforme en fournaise l’été et il s’inquiète pour sa compagne, diabétique comme lui. Car en Arizona, les canicules ont fait des centaines de morts ces dernières années.- “Encore en colère” -Plus jeune, “j’aimais la chaleur”, se souvient-il. “Mais quand on vieillit, le corps ne la supporte plus, surtout si on a des problèmes de santé.”Depuis qu’il a été raccordé à l’électricité il y a deux semaines, il s’est construit un rafraîchisseur d’air avec système de refroidissement à eau, en récupérant trois appareils cassés dans une décharge.”Maintenant, nous pouvons allumer la clim quand nous le voulons”, savoure-t-il. “Nous n’avons plus besoin d’aller chez les autres pour nous rafraîchir, nous pouvons rester chez nous, nous détendre, regarder la télévision, etc.”Sans financements supplémentaires de la part du gouvernement américain, raccorder les 10.000 familles Navajo sans électricité pourrait prendre encore 20 ans, selon Mme Becenti.Un horizon beaucoup trop long au goût de Gilberta Cortes, qui n’ose plus laisser ses enfants jouer dehors l’été, sous peine qu’ils saignent du nez.Un poteau électrique vient d’être planté devant sa maison et une ligne doit être étendue jusque chez elle dans quelques mois. Mais à 42 ans, cette Amérindienne a connu trop de faux espoirs pour être sereine.”Ma mère et mon père avaient une vingtaine d’années lorsqu’on leur a promis l’électricité, mais rien ne s’est concrétisé depuis”, rappelle-t-elle. “Je suis encore en colère.”

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En Irlande du Nord, les pièces rouillées dispersées par les touristes menacent la Chaussée des Géants

Les visiteurs de la Chaussée des Géants, célèbre site touristique naturel sur la côte nord-irlandaise, sont priés d’arrêter de glisser des pièces de monnaie entre les pierres, une superstition qui engendre d’importants dégâts.Pour attirer “l’amour ou la chance”, les touristes ont coincé des milliers de pièces entre les rochers et dans les fissures du site depuis des décennies, explique à l’AFP Cliff Henry, qui veille sur le site pour le National Trust, organisme de gestion de nombreux lieux du patrimoine britannique.La Chaussée des Géants, une formation volcanique spectaculaire qui attire près d’un million de touristes chaque année, est composée d’environ 40.000 colonnes verticales de lave refroidie, juxtaposées sur le littoral, qui donnent l’impression d’une chaussée pavée plongeant dans la mer.Selon les géologues, ce phénomène naturel a été créé par une coulée de lave basaltique il y a 60 millions d’années, avant d’être sujet à l’érosion avec le passage des vagues.La légende raconte que cette chaussée a été créée par le géant irlandais Finn McCool, et qu’elle est dotée de pouvoirs magiques. Le site a été classé en 1986 au patrimoine mondial de l’UNESCO.Cependant, les pièces laissées par les visiteurs rouillent très vite, laissant des traces brunes “disgracieuses”, et se dilatent jusqu’à parfois tripler de taille, écaillant la roche, souligne Cliff Henry en inspectant les colonnes.”Il y a beaucoup d’euros et de pennies, mais aussi des pièces du monde entier, presque toutes les devises imaginables”, déclare-t-il en retirant délicatement un centime américain avec une clé.- “Bouleversé” -Un rapport publié en 2021 par l’agence gouvernementale British Geological Survey a confirmé que ces pièces “causent de sérieux dégâts au site et que nous devons agir”, souligne Cliff Henry.Des panneaux ont été installés tout autour de la Chaussée des Géants pour demander aux touristes de “ne laisser aucune trace” de leur passage.Et les guides touristiques, comme Joan Kennedy, ont désormais la mission de dire gentiment, mais fermement aux touristes de garder leurs pièces dans leurs porte-monnaies.”Une fois qu’un visiteur commence à le faire, tous les autres s’y mettent à leur tour”, déplore la guide.Robert Lewis, un touriste américain de 75 ans, se dit “bouleversé” par les dégâts sur le site.Le National Trust et l’organisation Causeway Coast & Glens Heritage Trust ont mené des test pour voir si des tailleurs de pierre pouvaient retirer les pièces sans causer plus de dommages, qui se sont avérés concluants, rapporte M. Henry. Le coût du retrait de l’ensemble des pièces est évalué à 30.000 livres (environ 34.800 euros).”Si nous parvenons à toutes les enlever, cela améliorera la situation et, espérons-le, incitera les gens à ne plus en laisser aucune” sur le site, souligne Cliff Henry.”Nous savons que les visiteurs chérissent la Chaussée des Géants, et que beaucoup ont tissé avec elle des liens personnels profonds, donc nous voulons que cette merveille naturelle continue d’exister pour les générations futures”, conclu-t-il.

Macron va fixer de nouvelles ambitions de défense face aux menaces

Malgré des finances publiques au plus mal, le président français Emmanuel Macron s’exprimera dimanche soir sur les “efforts de défense” à consentir face à l’aggravation des menaces et un ordre mondial déliquescent.Lors de sa traditionnelle allocution aux armées à la veille de la fête nationale dans les jardins du ministère des Armées, à l’Hôtel de Brienne, le chef de l’Etat fera des “annonces majeures”, selon l’Elysée.Pour préparer les esprits, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a brossé vendredi un sombre tableau des menaces dans une rare conférence de presse, quelques jours après une autre intervention inédite à la télévision du patron de la DGSE, le service de renseignement extérieur, Nicolas Lerner.Sur la base des conclusions de la Revue nationale stratégique qui doit être publiée ce dimanche, le plus haut gradé français a évoqué la menace “durable” de la Russie contre les pays européens, le désengagement américain, l’Ukraine où “se joue (…) aussi la place des pays européens dans le monde de demain”, la désinformation et les attaques hybrides ou encore la lutte contre le terrorisme.Face à cela, “faire le dos rond” ne résoudra rien, selon lui, “il faut qu’on intègre qu’on est bien face à un changement de référentiel stratégique”.”Nous ne sommes pas là pour agiter les peurs ou les inquiétudes, nous sommes là pour les documenter et y apporter des réponses”, a défendu le ministre des Armées Sébastien Lecornu auprès de La Tribune dimanche.Avec un modèle de défense autonome : “si on ne veut dépendre de personne, cela passe forcément par un effort nouveau, pas seulement budgétaire, mais aussi intellectuel, moral et industriel”, selon lui.Ces “bascules” posent la question de l’adéquation des ressources militaires françaises, selon l’Elysée, qui rappelle que le budget défense est passé entre 2017 et 2025 de 32,2 à 50,5 milliards d’euros.En l’état, la Loi de programmation militaire française (LPM) prévoit 413 milliards d’euros pour les armées entre 2024 et 2030, avec des augmentations budgétaires annuelles d’un peu plus de 3 milliards d’euros pour atteindre 67,4 milliards en 2030.La France peut-elle se contenter de revoir ses priorités à l’intérieur de l’enveloppe prévue ou ira-t-elle plus loin, alors même que le gouvernement fait la chasse aux économies budgétaires ?- Efforts européens -La seule charge de la dette atteint cette année 62 milliards d’euros et menace de s’envoler, selon le Premier ministre François Bayrou, qui doit dévoiler mardi ses orientations pour le budget 2026.Le chef du gouvernement a déjà sanctuarisé le budget de la défense, disant qu’il était “sacré”.Certains pays européens n’ont pas attendu l’objectif fixé par les pays membres de l’Otan en juin de consacrer 5% de leur PIB à leur sécurité (3,5% pour les seules dépenses militaires) d’ici 2035 pour rehausser leurs ambitions.Londres veut porter son budget de défense à 2,5% d’ici 2027, puis à 3% après 2029. L’Allemagne compte atteindre un budget de défense de 162 milliards d’euros en 2029, soit 3,5% de son PIB, et la Pologne y consacre déjà 4,7% de sa richesse nationale.”Très clairement, nous devons aujourd’hui réviser notre programmation et notre stratégie, la réviser à la lumière de changement de la nature du risque”, a admis jeudi Emmanuel Macron.Sébastien Lecornu avait estimé cet hiver “le poids de forme de l’armée française à un peu moins de 100 milliards d’euros”. Début juillet devant les sénateurs, il a esquissé des pistes d’efforts: défense sol-air, munitions, moyens de guerre électronique ou encore le spatial, où l’Europe est en risque de “décrocher”.”Ce qui nous préoccupe le plus et crée un besoin budgétaire nouveau, ce sont les ruptures technologiques” (IA, quantique, furtivité des avions…), a-t-il affirmé à la Tribune dimanche.Alors que la “cohésion nationale” constitue un “élément-clé de la résilience” du pays face aux crises, selon le général Burkhard, le président abordera également la question de la mobilisation de la jeunesse, à qui il faut donner “l’occasion de servir”, selon l’Elysée.

Trump calls for MAGA base to end ‘Epstein Files’ obsession

President Donald Trump urged his political base on Saturday to stop attacking his administration over files related to notorious sex offender Jeffrey Epstein, a case that has become an obsession for conspiracy theorists.Trump’s Department of Justice and the FBI said in a memo made public last week there was no evidence that the disgraced financier kept …

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