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Au procès Péchier, l'”improbable” arrêt cardiaque de Tedy, 4 ans

C’est la plus jeune des 30 victimes attribuées par l’accusation à l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier: la cour d’assises du Doubs a examiné jeudi le cas de Tedy, qui avait 4 ans en 2016 lorsqu’il a subi un arrêt cardiaque lors d’une banale opération des amygdales. Après deux jours de coma et cinq jours en réanimation, l’enfant a survécu. Aujourd’hui âgé de 14 ans, il assiste aux débats.Le 22 février 2016, son opération, prévue à la clinique Saint-Vincent de Besançon, n’a pas pu avoir lieu: entré au bloc à 13h30, il a été victime d’un arrêt cardiaque “dans les 10 minutes”, a détaillé devant la cour Olivier Verguet, le directeur d’enquête. “Un arrêt cardiaque chez un enfant”, c’est d’une “rareté absolue”, a souligné le policier, observant que Tedy, “sans antécédents particuliers”, avait “déjà été opéré un an plus tôt pour les végétations” et que “tout s’était passé le plus naturellement du monde”. “Ce qui lui est arrivé, c’était improbable”, a renchéri l’avocate générale Christine de Curraize. L’arrêt cardiaque est déclaré à 13h40, le Dr Péchier arrive à 13h41 pour aider à sa réanimation. La situation est alors “très très catastrophique” et lorsque le Samu arrive, l’enfant est en arrêt cardio-respiratoire, décrit M. Verguet. Au total le garçonnet de 17 kilos sera réanimé après cinq chocs électriques, plusieurs injections d’adrénaline et 25 minutes de massage cardiaque. Un épisode qui a “véritablement choqué la communauté médicale” et laissé les médecins dans “l’incompréhension”, rapporte l’enquêteur.- “Il attend la vérité” -“Des interventions d’enfants, j’en ai pratiqué plusieurs milliers, c’est le seul cas que j’ai eu”, a observé le médecin ORL qui devait opérer Tedy, Thierry Loriod.Des experts ont évoqué des hypothèses d’intoxication à la lidocaïne et au potassium.En garde à vue, Frédéric Péchier avait contesté toute implication.Près de dix ans plus tard, Tedy, entouré par une quinzaine de ses proches, “attend la vérité”, a déclaré à l’AFP l’avocat de sa famille, Archibald Celeyron. Ce collégien “assez réservé” présente des “séquelles physiques, qui le restreignent dans sa pratique sportive” et des “séquelles cognitives”, dont des “lenteurs d’apprentissages”.Sept soignants, dont des anesthésistes et des cardiologues, ont défilé à la barre. “Les sept ont laissé l’erreur médicale sur le côté, ils sont allés sur le chemin de l’empoisonnement”, a relevé le père de Tedy, se félicitant d’avoir eu “des explications”.Selon lui, c’est Frédéric Péchier le coupable: “il n’y a qu’un accusé, c’est lui” a-t-il déclaré à la sortie de l’audience.Un autre cas, survenu dans le même établissement, a été évoqué: celui de Laurence Nicod, 49 ans, décédée en avril 2016 après un arrêt cardiaque en salle de réveil, à la suite d’une opération de l’épaule. L’autopsie avait révélé une intoxication à la mépivacaïne et au tramadol.Cramponnée à la barre, une infirmière s’est rappelée avec émotion de cette femme “sportive” et “maman”, dont le thorax avait été “défoncé par les massages cardiaques et les chocs électriques”.Elle se souvient aussi d’un Frédéric Péchier “impassible” et “détaché” pendant la réanimation.- “Machiavélique” -Selon les enquêteurs, l’accusé pourrait avoir voulu viser Catherine Nambot, opérée le même matin que Laurence Nicod. Mme Nambot était la conjointe de Sylvain Serri, un anesthésiste avec lequel il était en conflit.Après une dispute survenue quelques semaines plus tôt, Frédéric Péchier, très contrarié, avait dit à Sylvain Serri qu’il ne prendrait plus aucune responsabilité au sein de la clinique et lui avait reproché d’avoir “cassé son jouet”.”On s’est posé la question de savoir si le lieu de travail de M. Péchier n’était pas un terrain de jeu pour lui”, a avancé le directeur d’enquête à propos de cette curieuse expression.Pour l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, faire le lien entre ce différend et des empoisonnements est “aberrant”.”C’est machiavélique mais c’est possible”, a estimé Sylvain Serri à la barre. S’il pense avoir été dans le passé “d’une grande naïveté”, il a exprimé sa “conviction profonde” que son ancien ami est l’empoisonneur.M. Serri avait lui même réalisé l’anesthésie de sa compagne. Si elle était morte, sa carrière voire sa vie aurait été anéantie, a souligné son avocate, Me Ariel Lorach. “Cela aurait été une destruction absolument totale”, a confirmé l’intéressé.Frédéric Péchier, 53 ans, est jugé au total pour 30 empoisonnements dont 12 mortels. L’ex-anesthésiste, qui a toujours clamé son innocence, comparaît libre, mais encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre.

US unemployment up even as hiring beat expectations in delayed report

The US jobless rate crept up in September although hiring exceeded analyst expectations, according to a delayed employment report published Thursday after a record-long government shutdown.The figures, marking the last official jobs report before the Federal Reserve’s next policy meeting, paint a mixed picture of a softening — but not rapidly crumbling — labor market.This …

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La France et l’île Maurice renforcent leur coopération sécuritaire dans l’océan Indien

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre mauricien Navin Ramgolaam ont décidé jeudi de renforcer la coopération entre leurs deux pays, notamment en matière de sécurité, face aux “défis” auxquels ils font face dans l’océan Indien.”Nous avons convenu d’unir davantage nos forces pour répondre ensemble aux enjeux les plus importants pour nos deux pays et pour la région”, a déclaré Emmanuel Macron qui effectuait la première visite d’un président français à l’île Maurice depuis François Mitterrand en 1993.La France est ancrée dans le sud-ouest de l’océan Indien à travers deux territoires, La Réunion et Mayotte. Elle mobilise 1.600 militaires dans cette zone en proie à des trafics croissants (drogue, pêche illicite, immigration illégale..).Les deux dirigeants ont acté une “meilleure mobilisation conjointe des moyens navals français, des capacités de surveillance aérienne mauricienne ainsi qu’un renforcement de notre offre commune de formation”, a indiqué Emmanuel Macron, au premier jour d’une tournée africaine qui le conduira ensuite en Afrique du Sud pour le sommet du G20, au Gabon et en Angola.Emmanuel Macron entend aussi réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l’Inde.Le Premier ministre mauricien, en poste depuis 2024, a relevé que les relations bilatérales avaient été “quelque peu négligées” ces dix dernières années mais souligné une volonté de les “redynamiser”.Les deux dirigeants ont eu des “discussions franches, empreintes de responsabilité et de bon sens” sur l’ilot Tromelin, détenu par la France au nord de La Réunion et sur lequel l’île Maurice revendique la souveraineté.- “Esprit d’ouverture ” -Les deux pays ont aussi marqué leur volonté d’un retour à la stabilité à Madagascar après un coup d’Etat en octobre qui a conduit à l’exfiltration par la France du président Andry Rajoelina. La France a “pris acte” de la “volonté” des nouvelles autorités malgaches d’organiser des élections dans un “délai raisonnable” et est prête à “accompagner la transition dans un esprit d’ouverture”, a souligné Emmanuel Macron.Navin Ramgolaam a déclaré “souscrire entièrement aux efforts de la France, à la démarche de l’Union européenne et aux appels lancés par l’Union africaine et la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) pour que la situation se stabilise le plus rapidement possible et surtout pour la jeunesse malgache et pour un retour à la démocratie”.Côté bilatétal, l’Agence Française de Développement (AFD) a signé des accords pour sécuriser le réseau électrique mauricien face aux aléas climatiques de plus en plus violents que connaît l’île et moderniser le secteur de l’eau, pour lequel elle a déjà accordé un prêt de 200 millions d’euros en 2023.L’île Maurice, qui compte un peu plus de 1,2 million d’habitants, est saluée comme une “success story” dans l’océan Indien.Jadis centrée sur la canne à sucre, elle s’est imposée comme un modèle de diversification économique vers le tourisme et les services financiers même si les fragilités s’accumulent ces dernières années.  “C’est un pays qui est sorti en trente ans de la pauvreté pour être aujourd’hui aux portes des pays à revenus élevés”, “une success story dans laquelle les entreprises françaises et les Français prennent toute leur part”, relève la présidence française.- “Gagnant-gagnant” -Cette ancienne colonie française puis britannique, devenue indépendante en 1968, garde une solide tradition francophone, au côté de l’anglais. Plus de 10.000 ressortissants français y résident, selon l’Elysée.A chaque étape de sa tournée, le président va “promouvoir des solutions économiques dans un partenariat gagnant-gagnant au service de nos entreprises, au service des Français, au service des pays africains”, assure l’Elysée.En Afrique du sud Emmanuel Macron, déterminé à accroître les liens avec les pays anglophones du continent, assistera au lancement d’un conseil d’affaires franco-sud-africain sur le modèle de celui qui existe déjà au Nigeria.Mais cette nouvelle politique africaine, gravée dans le marbre lors du discours présidentiel de Ouagadougou en 2017 et marquée par la volonté de se distancier de l’héritage de la France coloniale (la “Françafrique”), peine à se concrétiser. La part des échanges franco-africains a reculé dans le commerce africain global, sur fond de recul de l’influence française dans son ancien pré carré africain.

Lecornu ne convainc pas les maires sur le budget et la décentralisation

Sébastien Lecornu n’a pas convaincu les maires jeudi, en restant très vague sur le budget, dans un contexte politique incertain, et sans détailler son projet de décentralisation, deux sujets sur lesquels il était pourtant très attendu.A quatre mois des élections municipales, le Premier ministre, qui a déjà lâché du lest aux régions et aux départements, est resté flou sur l’étau financier dont se plaignent les maires, qui étaient réunis pour leur 107e congrès à Paris de mardi à jeudi.Il a juste annoncé étudier l’idée d’une prime “régalienne” de 500 euros par an pour chaque édile afin de “sécuriser” les actes qu’ils prennent. Les maires sont vent debout contre leur mise à contribution de 4,7 milliards d’euros dans le prochain budget, soit deux fois plus que l’an dernier. La facture monterait même à 7,5 milliards, selon l’Association des maires de France.Le Premier ministre a dit à cet égard qu’il allait travailler avec le Sénat à des “solutions”, sans plus de précision.Sur le projet de décentralisation que le locataire de Matignon et ancien maire de Vernon, dans l’Eure, doit présenter en décembre, il a notamment annoncé quelques mesures de simplification.Sébastien Lecornu a dit qu’il prendrait un “méga décret” d’ici Noël pour “élaguer” une trentaine de normes “complètement surréalistes” comme l’obligation annuelle de vidange des piscines municipales. Il prévoit d’en supprimer encore 70 “entre janvier et février”.- “Angles morts” -Mais il n’a pas détaillé le futur projet de loi qui vise à “renforcer le pouvoir local” en clarifiant les compétences entre l’Etat et les différentes collectivités.Le président l’Association des maires de France (AMF) David Lisnard (LR) a dit ne plus croire à une présentation de ce texte en Conseil des ministres avant Noël.Il a dénoncé “deux angles morts” dans le discours de M. Lecornu, d’une part sur le “champ” de cette décentralisation, même s’il a salué des “mesures d’ajustement immédiat”, et d’autre part sur les finances publiques.Le numéro deux de l’AMF, André Laignel (PS), a regretté le “vide sidéral” des propos de M. Lecornu. Les congressistes “ont exprimé leurs difficultés, leurs attentes, et sur aucun des sujets, il n’y a une réponse sérieuse à hauteur de la situation”, a-t-il dit à la presse.L’AMF, qui fédère la quasi-totalité des quelque 35.000 communes du pays, milite depuis toujours pour un renforcement des pouvoirs locaux, après la suppression de presque tous les leviers fiscaux propres aux communes.David Lisnard demandait notamment que les maires puissent disposer d’un pouvoir réglementaire local qui “oxygènerait tout”, selon lui. En gage de bonne foi, l’AMF réclame un moratoire sur “toutes les contraintes nouvelles s’appliquant aux collectivités”. Le chef du gouvernement envisage toutefois de “mettre sur la table” le principe de subsidiarité réclamé par l’AMF, par lequel une politique est mise en oeuvre par la collectivité la plus directement concernée, pour “réhabiliter la proximité”. Il a aussi promis une “grande clarification” de certaines politiques publiques comme le logement.- “Désordre politique” -Le maire de Cannes (Alpes-maritimes) était sans illusion avant d’accueillir le Premier ministre. “Dans un contexte où l’État est totalement affamé financièrement, où il n’y a pas de majorité parlementaire, où il n’y a pas une immense lisibilité dans les travaux gouvernementaux et de l’Assemblée nationale, quelle peut être une ambition de réorganisation profonde des pouvoirs publics ?”.Même s’il reconnaît que Sébastien Lecornu, élu local et issu du même parti que lui, “connait nos réalités”.Le locataire de Matignon a salué “l’impulsion” donnée par les maires à la lutte contre le narcotrafic, devenu un thème majeur de la campagne des municipales, et sur lequel il a annoncé l’organisation prochaine d’un débat à l’Assemblée nationale.C’est “un combat qui va durer, sur lequel il va falloir s’adapter, adapter les moyens de l’État à la réponse locale face à un adversaire qui lui, est en train de muter”, a dit le chef du gouvernement.Le Premier ministre a fustigé au passage le “désordre politique” au Parlement, réitérant sa volonté de “sauver la démocratie représentative” et de “faire en sorte qu’un chemin de compromis puisse être trouvé” sur le budget.”Parce que je ne vois pas beaucoup de bonnes nouvelles pour le pays” ou les collectivités locales “issu du désordre politique”, a-t-il affirmé.

Education: des résultats contrastés aux évaluations nationales, le collège à la peine

Le ministère de l’Education a publié jeudi les résultats des évaluations nationales passées en septembre par les écoliers, collégiens et lycéens, qui montrent un bilan contrasté et parfois “préoccupant” au collège, sur lequel il faut “faire porter l’effort”, selon Edouard Geffray.Plus de sept millions d’élèves ont passé cette année ces évaluations en français et en mathématiques, mises en place depuis 2017. Elles concernent aujourd’hui tous les niveaux de l’école élémentaire, ainsi que les classes de 6e, 5e, 4e, seconde et première année de CAP.”Depuis 2017, on observe que sur le CP, sur le CE1 et en fait sur tout le le primaire, jusqu’à l’entrée en 6e, les résultats des élèves globalement progressent”, s’est félicité le ministre de l’Education Edouard Geffray, lors d’un déplacement dans une école de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. “La priorité qui a été donnée au premier degré depuis 2017 porte ses fruits”, a-t-il ajouté.Mais le ministre s’est montré beaucoup moins positif sur le collège, où “on assiste à un effritement progressif”. “Un élève qui rentre en difficulté au collège en sort en difficulté ou en grande difficulté”, a-t-il ajouté. “C’est donc là qu’il faut faire porter l’effort.”Le ministère avait fait état plus tôt d’une “forme de stabilité” des résultats sur un an, sans “progrès significatifs cette année”.- Ecarts filles-garçons marqués -Dans le détail, au CP, les résultats montrent une “progression” par rapport aux premières évaluations en 2019, avec “des fondements plus solides en lecture et en numération”, a souligné le ministère dans un communiqué.En CE1, les résultats sont “globalement stables” sur un an, mais avec “un recul en français qui appelle une vigilance renforcée”. En CE2, le bilan est aussi “globalement stable” en français et “stable ou en hausse” en mathématiques. En CM1, les résultats sont stationnaires en français et en progrès en maths, et en CM2, stables mais avec “des avancées en grammaire et en numération”.Mais les résultats montrent aussi toujours des écarts importants entre filles et garçons en élémentaire: les filles l’emportent sur la maîtrise du français du CP au CM2, et les garçons sur celle des maths à partir du début de CE1.”Cela veut dire qu’il faut qu’on ait un travail collectif là-dessus”, a estimé M. Geffray.Pour Aurélie Gagnier, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, “la politique éducative menée depuis 2017 ne réussit ni à réduire les écarts entre les élèves issus de milieux défavorisés et ceux issus de milieux favorisés, ni à réduire les écarts de genre”.- “Inégalités de tous ordres” -Au collège, les résultats en 6e connaissent une “amélioration continue” depuis la mise en place des évaluations pour ce niveau en 2017, “notamment grâce à une réduction des faibles performances”, selon le ministère. Il constate aussi une nette amélioration des performances pour les “tests de fluence” (qui mesurent le rythme de lecture). Mais les résultats se gâtent en 5e, où les évaluations, mises en place pour la première fois cette année, révèlent “des disparités fortes”. Ainsi en français, si la proportion d’élèves qui montrent une maîtrise satisfaisante est de 52,1%, ce taux est beaucoup moins élevé en REP (34,6%) et REP+ (seulement 24,9%). Les écarts sont aussi importants en maths.La classe de 4e montre, elle, des performances stables en maths, mais en recul “préoccupant” en français, où la part d’élèves diminue dans les groupes les plus performants et augmente dans ceux qui le sont le moins.Enfin, en seconde, la situation est également “contrastée”, avec “des progrès modérés en mathématiques” mais “une baisse en français”. Ainsi 20,1% des élèves de seconde générale et technologique appartiennent aux groupes de bas niveaux en français, contre 12,4% en 2021, indique le ministère.Pour Dominique Bruneau, secrétaire fédéral de la CFDT Education, ces résultats sont “le reflet de l’échec d’une politique menée par le ministère depuis huit ans”.Ils “confirment des difficultés à faire réussir tous les élèves”, estime de son côté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées). Pour elle, il y a notamment “urgence à relancer l’éducation prioritaire”.

Festival de BD d’Angoulême: les financeurs publics appellent à renoncer à l’édition 2026

Les financeurs publics du festival international de la BD d’Angoulême ont appelé jeudi ses organisateurs à annuler l’édition 2026 prévue fin janvier, cible d’un boycott des auteurs qui a conduit les grands éditeurs à renoncer à leur participation.Face à cette situation, “il nous apparaît plus que compliqué d’organiser le maintien de l’édition 2026″, prévue du 29 janvier au 1er février, a estimé jeudi le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, devant la presse.”Sans eux et sans festivaliers, pas de festival et sans festival, pas de subvention publique”, s’est résolu l’élu aux côtés de représentants des collectivités locales et de l’État, qui financent presque la moitié des quelque six millions d’euros du budget de cet événement vitrine de la bande-dessinée.”Nous demandons donc à l’association du FIBD (propriétaire historique de l’événement) et à l’organisateur (la société 9eArt+) de tirer les conclusions que cette réalité impose”, a-t-il déclaré, assurant “se mettre en ordre de marche” pour trouver “un nouvel opérateur” afin d’organiser l’édition 2027.Contactée par l’AFP, 9eArt+, délégataire de l’organisation depuis 2007, n’a pas réagi dans l’immédiat.Dans un courrier adressé aux membres de l’association du FIBD et publié par le journal Charente Libre, sa présidente, Delphine Groux, a estimé qu’une annulation “serait une catastrophe”, fustigeant un “casse organisé de longue date”.Sous le feu des critiques depuis sa dernière édition en début d’année, le festival d’Angoulême fait l’objet d’un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés dans le passé, à l’instar de la lauréate du Grand Prix 2025, Anouk Ricard.- “Nouveau souffle” en 2027 -Ces derniers, épaulés par plusieurs syndicats et collectifs, sont en conflit ouvert avec 9eArt+ qu’ils accusent d’opacité financière, de dérives mercantiles et d’avoir licencié, en 2024, une salariée qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge du festival.Ni la mise en retrait du patron de cette société, Franck Bondoux, ni celle de Delphine Groux, tous deux très décriés, ni la nouvelle gouvernance proposée lundi par les pouvoirs publics pour l’organisation future de l’événement, n’ont permis de calmer la fronde.Ces derniers souhaitent confier à l’avenir les rênes du festival à une autre structure, l’ADBDA, associant financeurs, professionnels et fondateurs historiques, créée en 2017 après un précédent conflit avec l’association du FIBD et 9eArt+. Les financeurs publics avaient déjà réclamé à l’époque la dénonciation de son contrat, qui n’est intervenue finalement que cette année.Le Syndicat national de l’édition (SNE), qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, a d’abord accueilli favorablement ce scénario, saluant des “avancées majeures”. Mais face à l’hostilité persistante des auteurs et autrices, les grandes maisons ont jeté l’éponge mercredi.Jeudi, le maire d’Angoulême a assuré que le changement de gouvernance à venir donnerait “un nouveau souffle” au festival. “Il doit perdurer”, a renchéri Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, l’un des principaux financeurs avec la ville et l’agglomération d’Angoulême.”Il faut que l’édition 2027 ait lieu”, “dans les conditions attendues par l’ensemble de la profession”, “qu’elle soit la fête du renouveau”, a martelé M. Bonnefont.- “Porte ouverte” – Bien que le SNE ait renoncé à participer au prochain festival, le ministère de la Culture avait appelé mercredi à la tenue d’une édition 2026 – après que Rachida Dati eut annoncé la veille avoir réduit le montant de la subvention de l’État.Contacté jeudi par l’AFP après l’annonce faite à Angoulême, le ministère a maintenu sa position, sans autres précisions.Les collectivités locales, de leur côté, ont ouvert la porte à une solution de remplacement, précisant que leur engagement financier dépendrait de son ampleur.Pour Alain Rousset, “on ne va pas remonter toutes les tentes, les barnums, s’il n’y a personne dedans” mais des “discussions” doivent se poursuivre avec la profession pour “organiser quelque chose à Angoulême”.La “porte est ouverte” à d’autres pour proposer “une version mixte” de l’événement, “sans se focaliser sur les dates de janvier”, a ajouté Xavier Bonnefont.

Narcotrafic: “Une bataille très très dure”, reconnait Darmanin à Marseille avec Nuñez

Une semaine après l’assassinat de Mehdi Kessaci, les ministres de la Justice et de l’Intérieur ont tenté de défendre leur bilan jeudi à Marseille dans cette “bataille très très dure” contre le narcobanditisme, le maire leur demandant que la République soit “ferme”.Après une rencontre avec magistrats et enquêteurs, Gérald Darmanin a estimé que la “menace” du narcotrafic était “au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national”. En écho aux déclarations d’Emmanuel Macron qui a appelé à adopter face au narcotrafic la même approche que contre “le terrorisme”. L’assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci est “un crime qui vise à faire peur et vise à atteindre quelque part la République et l’Etat”, a de son côté affirmé Laurent Nuñez, qui a promis de revenir “tous les mois” dans la 2e ville de France.”La République doit être ferme, ne doit pas avoir la main qui tremble”, a répondu le maire divers gauche Benoît Payan devant la presse.Ce crime a tétanisé Marseille et la justice étudie la piste d'”un crime d’intimidation” visant le frère de Mehdi, Amine Kessaci, militant anti-drogue et écologiste.La procureure de Paris, Laure Beccuau, désormais en charge de l’enquête, a estimé sur Franceinfo que “ceux qui étaient capables de ce type d’agissement scandaleux faisaient partie du haut du spectre de la criminalité organisée”.Le Garde de Sceaux a souligné jeudi l’énorme surface financière de ces réseaux dont la DZ Mafia qui domine les 80 points de deal marseillais. Et les autorités gagnent “difficilement” une “bataille très, très dure contre une organisation criminelle qui sans doute fait entre 5 à 6 milliards d’euros d’argent liquide”, a-t-il reconnu. – Unité nationale ? -Les ministres ont promis de nouveaux renforts, notamment de magistrats ou greffiers sans détail chiffré, et ont mis en avant la loi contre le narcotrafic votée en juin avec notamment la mise en place en janvier d’un parquet spécialisé, le Pnaco, sur le modèle du parquet national anti-terroriste.Mais il n’ont pas retenu à ce stade la mise en place de l’état d’urgence, comme demandé à nouveau par Franck Allisio, candidat du Rassemblement national aux municipales marseillaises.”Maintenant, juste place à l’action”, avait lancé Amine Kessaci sur France 2 mercredi soir, qui avait déjà perdu un autre frère en 2020 dans un narchomicide.Benoît Payan a demandé lui plus de moyens pour les enquêteurs, la justice mais aussi pour l’éducation et “une préfecture de police de plein exercice” dans les Bouches-du-Rhône, ce qui n’est plus le cas depuis peu.”Pas que des paroles mais bien des actes”, s’est félicité Laurent Nuñez, évoquant la baisse du nombre de narchomicides dans les Bouches-du-Rhône qui sont passés de 50 en 2023, à 24 en 2024, à une quinzaine depuis janvier 2025, selon un décompte de l’AFP.Outre le travail des autorités, les observateurs relèvent aussi la prédominence de la DZ Mafia, une situation qui suscite de fait moins de violences entre groupes concurrents.”J’appelle à l’unité nationale sur ces questions ça doit nous transcender nous dépasser”, a aussi lancé Benoît Payan.Enchaînant les interventions dans les médias, Amine Kessaci a promis de son côté qu’il ne se tairait pas, appelant à descendre dans la rue “par milliers” samedi pour une marche blanche pour son frère, relevant sa culpabilité.Benoît Payan a lui aussi appelé à ne “pas avoir peur” et aller manifester samedi. Mais dans les milieux associatifs, dans les médias et dans les couloirs du palais de justice, la peur, les doutes, l’envie d’être prudent sont bien là.”La lutte contre la criminalité organisée est de plus en plus dure. Le climat se tend, va crescendo (…) La lutte n’est pas perdue mais elle est difficile et loin d’être gagnée”, confie à l’AFP une source judiciaire.Au tribunal, tout le monde se souvient de la soufflante reçue de la part de l’ex-garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, en mars 2024, qui avait reproché aux magistrats leur défaitisme.Rattrapant des retards historiques, la juridiction marseillaise, troisième de France, avait été renforcée ces dernières années avec aujourd’hui 143 magistrats du siège et 60 au parquet, mais toujours moins qu’à Bobigny.A la cour d’appel d’Aix-en-Provence, 500 procédures criminelles sont en attente de jugement. Parmi elles, le dossier des assassins présumés du grand frère d’Amine, tué en 2020 avec deux autres jeunes hommes.dac-tgg-gd-rl/san/hdz