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En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

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En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

UK set for more legal challenges over migrant hotels

Britain’s government was considering Wednesday whether to appeal a court ruling blocking the housing of asylum seekers in a flashpoint hotel, as it scrambled to come up with contingency plans for the migrants.Prime Minister Keir Starmer’s Labour administration braced itself for further legal challenges from local authorities following Tuesday’s judge-issued junction that has dealt it …

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Interdire les importations de produits traités à l’acétamipride: une option “compliquée”

Empêcher les importations de produits traités avec de l’acétamipride, consommer français ou interdire le Nutella : le monde agricole a demandé au gouvernement de la “cohérence” après la décision du Conseil constitutionnel de retoquer la réintroduction de ce pesticide néonicotinoïde par la loi Duplomb.En effet, s’il est interdit pour l’usage agricole en France, l’acétamipride est encore autorisé jusqu’en 2033 dans l’Union européenne et présent dans de nombreux produits importés. – Une demande unanime -Cette censure “va conduire inexorablement à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises”, avait déploré le sénateur LR à l’origine du texte Laurent Duplomb, issu de la FNSEA.Ce puissant syndicat agricole a appelé son réseau à protester après la décision du Conseil constitutionnel, en interpellant par exemple les clients dans plusieurs supermarchés en France. Des agriculteurs ont retiré des bouteilles d’antifourmis de rayons de magasins de bricolage et ont apposé dans des supermarchés des autocollants sur des noisettes ou des fruits importés contenant selon eux de l’acétamipride. “OK, on arrête l’acétamipride, mais on interdit la vente du Nutella parce que 90% des noisettes sont importées (pour le produire) (…) donc c’est dangereux d’en manger”, ironise Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale.Les deux syndicats réclamaient la réintroduction de l’acétamipride, notamment pour la betterave sucrière, mettant en garde contre une hausse des importations de sucre, bien que la France reste le premier producteur européen.La Confédération paysanne, opposée au retour du pesticide “tueur d’abeilles”, a elle demandé l’activation d’une clause de sauvegarde “pour protéger nos productions de la concurrence internationale”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a assuré vouloir poursuivre le travail à l’échelle européenne “vers une harmonisation des règles phytopharmaceutiques”, appelant dans le même temps les Français à “un sursaut de patriotisme alimentaire” dans les choix de consommation pour ne pas pénaliser “deux fois nos agriculteurs”.Sollicité par l’AFP, notamment concernant la possibilité de déclencher une clause de sauvegarde pour les produits traités à l’acétamipride, le ministère a refusé tout commentaire. – Des précédents en France… – Une clause de sauvegarde avait été actionnée en 2016 pour interdire l’importation de cerises traitées au diméthoate, un insecticide dangereux pour la santé. Cette mesure garantie par le droit européen permet à un pays, “en cas d’urgence et de risque sérieux pour la santé animale, humaine et l’environnement, d’imposer des restrictions” concernant l’importation de certains produits, explique Benoît Grimonprez, professeur de droit rural à l’Université de Poitiers.En plus du diméthoate, la France avait utilisé cette clause en 2023, contre les cerises traitées au phosmet, et en 2024 contre les importations de fruits et légumes traités au thiaclopride, un autre néonicotinoïde. Mais ces deux derniers produits “n’étaient plus autorisés au niveau européen”, rappelle Benoît Grimonprez, contrairement à l’acétamipride. La France avait actionné la clause comme une mesure d’urgence, dans l’attente d’une norme européenne. Quant au diméthoate, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane le Foll, avait interpellé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), qui avait reconnu que “le risque potentiel à long terme et le risque aigu du diméthoate sur la santé des consommateurs ne peuvent pas être exclus”, malgré son autorisation sur le sol européen. Là encore, la France avait pris cette mesure en attendant l’interdiction dans l’UE à partir de 2019.- … difficilement applicables à l’acétamipride – Pour Benoît Grimonprez, cette clause se justifiait aussi parce que “c’était ciblé sur une filière, la cerise, donc elle était plus facile à mettre en oeuvre”. Mais il y a deux différences majeures avec l’acétamipride. D’abord, “en Europe, de multiples produits agricoles sont traités avec l’acétamipride: miel, prunes, produits de maraîchage, pommes, poires, betteraves, noisettes…”, détaille le juriste.Il souligne ensuite qu’il existe “déjà une règle européenne qui prend en considération la présence du produit et qui détermine les limites” autorisées pour préserver la santé du consommateur: les LMR (limites maximales de résidus). Toute tentative de clause de sauvegarde concernant l’acétamipride “s’annonce compliquée”, selon Benoît Grimonprez. Ne pouvant être justifiée du point de vue sanitaire, elle porterait “atteinte au principe de libre circulation des marchandises dans l’Union Européenne”.De plus, contrôler la présence d’acétamipride dans les produits de manière généralisée pourrait se révéler compliqué, surtout pour les produits déjà transformés.

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Dans l’Aude, le travail de fourmi des enquêteurs pour élucider les incendies

Origine naturelle, négligence ou acte volontaire: pompiers, gendarmes et agents de l’ONF travaillent de concert dans l’Aude, où ils traquent les indices qui leur permettront de déterminer les causes des nombreux incendies. “La première étape, annonce le gendarme Emmanuel Guinard, c’est déterminer le point de départ. Là, on procède à des prélèvements d’éventuels indices. Si je trouve une bouteille, un mégot, près du départ de feu, on peut les analyser et trouver une empreinte ADN. Mais on ne trouve pas forcément d’indice”.Dans le cadre de la Cellule de recherche des causes des incendies (CRCI), l’adjudant-chef Guinard, un technicien de l’Office national des forêts (ONF) et un enquêteur des pompiers inspectent un flanc de colline noirci par le feu, qui surplombe l’autoroute A61 Toulouse-Narbonne, près du village de Luc-sur-Orbieu, à une quinzaine de kilomètres du plus gros incendie de l’année, qui a parcouru 16.000 hectares début août.A cet endroit, un hectare de végétation a brûlé. Le technicien de l’ONF et l’enquêteur des pompiers disposent des tiges en métal de couleur blanche pour signaler un indice, rouge pour indiquer le sens de propagation du feu et jaune pour visualiser les flancs, pendant que le gendarme prend des photos.”On matérialise les deux flancs et on remonte vers le départ du feu, on va dans le sens inverse de la progression du feu”, précise Jean-Paul Baylac, chef du service feux de forêts au SDIS de l’Aude.- “Une simple étincelle” -Déterminer si la mise à feu est intentionnelle ou pas, dit le technicien forestier de l’ONF Stéphane Paoli, “c’est l’aboutissement du travail”.Avant cela, chaussé de bottes ignifugées, il examine coquilles d’escargot, cailloux, pignes de pins, végétaux et s’attache au moindre détail. “Les graminées sont des alliés précieux”, assure Stéphane Paoli, pour tirer des enseignements sur l’intensité et le déplacement des flammes.Dans un massif des Corbières jauni par la sécheresse, balayé par un vent chaud et sec, et soumis à la canicule, “une simple étincelle” d’un engin agricole qui racle le sol, des projections de calamine d’un pot d’échappement, peuvent déclencher un incendie, avertit le technicien en investigation criminelle de la gendarmerie. Voire “le briquet d’un incendiaire”, dénonce-t-il en enfilant des gants bleus en latex.Une fois que la zone de départ du feu est délimitée, des prélèvements sont effectués. L’origine du feu “est humaine dans 90% des cas”, déplore l’adjudant-chef, après avoir glissé dans une enveloppe une canette de soda partiellement brûlée.”Chaque zone de feu fait l’objet d’une investigation spécifique. On procède par élimination, on ferme des portes au fur et à mesure de l’enquête, on écarte les hypothèses les unes après les autres, comme l’origine naturelle s’il n’y a pas de foudre”, explique le gendarme. – Chiens renifleurs -Des chiens dressés à la détection d’hydrocarbures peuvent être mobilisés pour chercher un produit inflammable accélérant (essence, alcool, white spirit, acétone), utilisé par un éventuel pyromane.Les prélèvements de terre, des résidus de végétaux, des morceaux de bois, sont placés sous scellés et envoyés dans des laboratoires d’analyses, comme celui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).Les trois experts refusent d’évoquer le gigantesque incendie qui alimente toutes les conversations dans les Corbières: “une enquête est en cours”. Dans ce dossier, la thèse de l’acte volontaire est privilégiée par les enquêteurs. De son côté, le maire de Ribaute, village d’où le feu est parti le 5 août, n’a aucun doute sur l’origine criminelle. “D’après les premières constatations des enquêteurs, vu l’emplacement du point de départ, ça ne peut être que volontaire, c’est loin de la route, une zone qui n’est pas facilement accessible”, affirme-t-il.La particularité du département de l’Aude, fait remarquer l’expert de l’ONF, est de se situer “sur un couloir de vent”, entre la pointe sud du Massif central et les Pyrénées, et d’être “parmi les plus secs et chauds de France, avec des pins d’Alep, des pins maritimes, une végétation méditerranéenne inflammable et combustible”. Autrement dit, il réunit toutes les conditions favorables à l’émergence de feux.

Dans l’Aude, le travail de fourmi des enquêteurs pour élucider les incendies

Origine naturelle, négligence ou acte volontaire: pompiers, gendarmes et agents de l’ONF travaillent de concert dans l’Aude, où ils traquent les indices qui leur permettront de déterminer les causes des nombreux incendies. “La première étape, annonce le gendarme Emmanuel Guinard, c’est déterminer le point de départ. Là, on procède à des prélèvements d’éventuels indices. Si je trouve une bouteille, un mégot, près du départ de feu, on peut les analyser et trouver une empreinte ADN. Mais on ne trouve pas forcément d’indice”.Dans le cadre de la Cellule de recherche des causes des incendies (CRCI), l’adjudant-chef Guinard, un technicien de l’Office national des forêts (ONF) et un enquêteur des pompiers inspectent un flanc de colline noirci par le feu, qui surplombe l’autoroute A61 Toulouse-Narbonne, près du village de Luc-sur-Orbieu, à une quinzaine de kilomètres du plus gros incendie de l’année, qui a parcouru 16.000 hectares début août.A cet endroit, un hectare de végétation a brûlé. Le technicien de l’ONF et l’enquêteur des pompiers disposent des tiges en métal de couleur blanche pour signaler un indice, rouge pour indiquer le sens de propagation du feu et jaune pour visualiser les flancs, pendant que le gendarme prend des photos.”On matérialise les deux flancs et on remonte vers le départ du feu, on va dans le sens inverse de la progression du feu”, précise Jean-Paul Baylac, chef du service feux de forêts au SDIS de l’Aude.- “Une simple étincelle” -Déterminer si la mise à feu est intentionnelle ou pas, dit le technicien forestier de l’ONF Stéphane Paoli, “c’est l’aboutissement du travail”.Avant cela, chaussé de bottes ignifugées, il examine coquilles d’escargot, cailloux, pignes de pins, végétaux et s’attache au moindre détail. “Les graminées sont des alliés précieux”, assure Stéphane Paoli, pour tirer des enseignements sur l’intensité et le déplacement des flammes.Dans un massif des Corbières jauni par la sécheresse, balayé par un vent chaud et sec, et soumis à la canicule, “une simple étincelle” d’un engin agricole qui racle le sol, des projections de calamine d’un pot d’échappement, peuvent déclencher un incendie, avertit le technicien en investigation criminelle de la gendarmerie. Voire “le briquet d’un incendiaire”, dénonce-t-il en enfilant des gants bleus en latex.Une fois que la zone de départ du feu est délimitée, des prélèvements sont effectués. L’origine du feu “est humaine dans 90% des cas”, déplore l’adjudant-chef, après avoir glissé dans une enveloppe une canette de soda partiellement brûlée.”Chaque zone de feu fait l’objet d’une investigation spécifique. On procède par élimination, on ferme des portes au fur et à mesure de l’enquête, on écarte les hypothèses les unes après les autres, comme l’origine naturelle s’il n’y a pas de foudre”, explique le gendarme. – Chiens renifleurs -Des chiens dressés à la détection d’hydrocarbures peuvent être mobilisés pour chercher un produit inflammable accélérant (essence, alcool, white spirit, acétone), utilisé par un éventuel pyromane.Les prélèvements de terre, des résidus de végétaux, des morceaux de bois, sont placés sous scellés et envoyés dans des laboratoires d’analyses, comme celui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).Les trois experts refusent d’évoquer le gigantesque incendie qui alimente toutes les conversations dans les Corbières: “une enquête est en cours”. Dans ce dossier, la thèse de l’acte volontaire est privilégiée par les enquêteurs. De son côté, le maire de Ribaute, village d’où le feu est parti le 5 août, n’a aucun doute sur l’origine criminelle. “D’après les premières constatations des enquêteurs, vu l’emplacement du point de départ, ça ne peut être que volontaire, c’est loin de la route, une zone qui n’est pas facilement accessible”, affirme-t-il.La particularité du département de l’Aude, fait remarquer l’expert de l’ONF, est de se situer “sur un couloir de vent”, entre la pointe sud du Massif central et les Pyrénées, et d’être “parmi les plus secs et chauds de France, avec des pins d’Alep, des pins maritimes, une végétation méditerranéenne inflammable et combustible”. Autrement dit, il réunit toutes les conditions favorables à l’émergence de feux.

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Au Portugal, les incendies font un troisième décès

Un homme est mort dans l’accident d’un engin de chantier lors d’opérations contre les incendies dans le nord du Portugal, portant à trois le bilan mortel des feux de forêt depuis fin juillet, a annoncé mercredi la protection civile.La victime “travaillait pour une entreprise recrutée par la municipalité de Mirandela” pour “aider dans les opérations de lutte contre les incendies”, a indiqué à l’AFP le commandant Paulo Santos, de l’Autorité nationale de la protection civile (ANEPC).Selon M. Santos, cet homme était âgé de 75 ans, mais la mairie de la commune où a eu lieu l’accident a assuré à l’AFP qu’il avait en réalité 65 ans.Mardi, les incendies ont en outre fait une quinzaine de blessés dont un grave, un garde forestier de 45 ans brûlé dans un incendie à Sabugal (centre), où ont opéré les deux avions envoyés par la Suède dans le cadre du mécanisme de Protection Civile de l’Union Européenne.Le Portugal lutte toujours mercredi contre quatre grands incendies, dont les plus complexes sévissent dans le nord et le centre du pays. Plus de 2.600 pompiers appuyés par une vingtaine d’avions et d’hélicoptères sont déployées.Dans le centre du pays, le brasier d’Arganil, qui fait rage depuis une semaine, mobilise à lui seul plus de 1.600 pompiers.Au Portugal, les critiques sur la gestion des incendies s’intensifient et l’opposition réclame des explications au gouvernement.Le Premier ministre Luis Montenegro, qui a assisté mardi matin à Covilha (centre) aux obsèques d’un pompier mort dimanche, y a été pris à parti par des habitants.Le secrétaire d’État à la Protection civile, Rui Rocha, a reconnu qu’il a pu y avoir “une certaine désorganisation ponctuelle” en raison de “la complexité du terrain d’intervention” lors d’un entretien mardi à la télévision Sic Noticias.Mais le gouvernement a assuré qu’il évaluait “depuis le premier jour” les dégâts causés par les incendies pour identifier rapidement les pertes et mettre en place rapidement des aides nécessaires aux populations touchées.Selon les données du Système Européen d’Information sur les Incendies de Forêt (EFFIS), un indicateur de l’observatoire européen Copernicus, plus de 261.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année au Portugal, contre 143.000 sur l’ensemble de l’année 2024.En 2017, plus de 563.000 hectares avaient brûlé, notamment lors d’incendies dévastateurs qui avaient fait 119 morts. 

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L’ouragan Erin, moins puissant, continue de menacer la côte est américaine

L’ouragan Erin et ses vents allant jusqu’à près de 155 km/h continuait mercredi de se rapprocher de la côte est américaine, selon le Centre américain des ouragans (NHC), poussant les autorités à émettre des ordres d’évacuation sur certaines îles de Caroline du Nord.Rétrogradé mardi en catégorie 2 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, Erin évolue depuis plusieurs jours dans la région des Caraïbes, où il a provoqué des dégâts matériels, notamment à Porto Rico. Tôt mercredi matin, l’ouragan se situait à environ 730 kilomètres des côtes de Caroline du Nord, charriant des vents à près de 155 km/h, avec des rafales plus fortes, selon un nouveau bulletin du NHC.Il ne devrait toutefois pas toucher terre et passer entre les Bermudes et la côte est américaine à partir de mercredi. “Il est prévu que les conditions météorologiques se détériorent le long de la côte de Caroline du Nord d’ici ce soir”, a encore prévenu le Centre des ouragans, situé à Miami.Le NHC a placé une partie de la côte nord de la Caroline du Nord en alerte tempête tropicale et invité les Américains à ne pas se baigner “sur la plupart des plages de la côte est en raison de vagues et de courants potentiellement mortels”.Mardi, le gouverneur de Caroline du Nord, Josh Stein, a déclaré l’état d’urgence. “L’ouragan Erin va provoquer des risques d’inondation sur la côte, d’érosion des plages et de conditions dangereuses pour surfer”, a averti M. Stein, invitant les habitants de ces zones à “se préparer maintenant”. Des ordres d’évacuation pour les petites îles de Ocracoke et Hatteras ont par ailleurs été émis.Premier ouragan de la saison en Atlantique nord, Erin s’était très rapidement renforcé dans le week-end, atteignant en un peu plus de 24 heures le niveau maximal d’intensité. Il a depuis perdu en puissance mais s’est étendu et pourrait encore se renforcer dans les heures qui viennent, a averti le NHC.Malgré des débuts calmes, la saison des ouragans, qui s’étire de début juin à fin novembre, devrait cette année être plus intense que la normale, selon les prévisions des autorités météorologiques américaines.En réchauffant les mers, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide de telles tempêtes et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.En 2024, la région avait été marquée par plusieurs tempêtes meurtrières, parmi lesquelles l’ouragan Hélène qui a fait plus de 200 morts dans le sud-est des Etats-Unis.

Passionnée par les vaches, une ostéopathe animalière au service des éleveurs

Fraîchement installée comme ostéopathe animalière dans un village de Gironde, Philippine Jean passe ses journées à sillonner les routes départementales, d’une ferme à une autre, pour soulager, manipuler, débloquer moutons, chèvres, vaches et parfois même taureaux.”Ici on est dans une région viticole, pas d’élevage. C’est un vrai désert vétérinaire pour les animaux de la ferme, ce qui fait que les éleveurs ne connaissent pas toujours notre métier et peuvent être méfiants au départ”, explique à l’AFP la jeune femme dynamique de 26 ans.Cette fille et petite-fille d’agriculteurs travaille ainsi sans relâche à faire connaître une profession “similaire aux rebouteux d’autrefois, qui intervenaient autant sur l’éleveur que sur ses bêtes”.C’est “par hasard”, alors qu’elle est lycéenne, qu’elle découvre ce métier, quand un ostéopathe animalier agit “miraculeusement” sur sa jument bloquée. Après un BTS en production animale, elle se forme pendant cinq ans dans une école spécialisée à Rennes.Pour Philippine Jean, exit les petits animaux de compagnie. Dès le départ, elle jette son dévolu sur les grosse bêtes, et plus particulièrement les vaches.”Elles sont hyper expressives, même si on ne dirait pas. Elles sont beaucoup plus gentilles que la plupart des animaux et comprennent assez facilement qu’on est là pour leur bien”, sourit-elle.- Caresses et pressions -L’ostéopathe confesse aussi se sentir plus à l’aise avec les éleveurs que les propriétaires de chats et chiens. “Ce sont des personnes qui sont beaucoup critiquées, on dit qu’ils maltraitent leurs animaux, qu’ils les élèvent pour qu’on les mange. Mais en réalité ils les adorent, leurs animaux, c’est toute leur vie”, glisse-t-elle.À Fauguerolles, dans le Lot-et-Garonne, le couple d’agriculteurs d’une petite exploitation l’a contactée récemment pour une chèvre amaigrie, qui avait du mal à se déplacer.Manches retroussées et jambes écartées au-dessus de l’animal, Philippine tâte délicatement la colonne vertébrale. Et pendant qu’elle caresse le pelage blanc, elle exerce avec l’autre main des petites pressions sur le dos. Quelques minutes plus tard, la chèvre, entourée de chevreaux curieux, fait quelques pas.Un autre jour, c’est un éleveur de bovins à Saint-Sernin-de-Duras (Lot-et-Garonne) qui a fait appel à elle pour une vache qui avait glissé et s’était “écartelée”.”Traditionnellement, un vétérinaire m’aurait facturé 150 euros pour la consultation et le déplacement, et prescrit 200 euros d’antibiotiques et d’antidouleurs, sans aucune certitude du résultat”, affirme Marc Kéruzoré, qui possède des Prim’Holstein et des Blondes d’Aquitaine.”Philippine, elle, a vite décelé que le tendon était cassé et qu’il n’y avait plus rien à faire car ça ne s’opère pas chez les vaches”, ajoute-t-il.- “Moins médicalisé” -L’éleveur a également eu recours à la praticienne pour une vache âgée qui se déplaçait difficilement.”Elle a passé une heure et demie dessus, elle faisait des manipulations que je ne comprenais pas vraiment, mais deux jours plus tard, la vache allait beaucoup mieux”, selon cet éleveur qui se réjouit d’avoir des solutions “moins médicalisées” pour son troupeau.Pour François Lecuyer Gemeline, chargé de mission à Biopraxia, l’école de Rennes où Philippine Jean a fait ses études, “l’ostéopathe animalier est capable d’apporter une plus-value au producteur, parce qu’il va limiter les problématiques de boiterie, de vêlage et ses soins n’auront pas de conséquences sanitaires sur le lait ou la viande”.”Un paysan, c’est quelqu’un de pragmatique. S’il voit des résultats, y trouve un intérêt pour ses animaux et un intérêt économique, il fera de nouveau appel à l’ostéopathe”, souligne l’ancien président de l’école.Mais pour arriver à vivre entièrement de ce métier, “il faut s’accrocher”, estime Philippine Jean en évoquant les cinq ans d’études payantes (près de 8.000 euros/an) pour obtenir le diplôme, puis l’examen supplémentaire auprès de l’Ordre des vétérinaires, nécessaire pour exercer.Accumulant deux autres métiers – monitrice d’équitation et enseignante dans un lycée agricole – pour s’en sortir financièrement, la jeune femme espère pouvoir vivre pleinement, un jour, de son savoir-faire.

A Paris, 40.000 enfants attendus pour la “Journée des oubliés des vacances”

Quarante mille enfants venus de toute la France et de l’étranger sont attendus mercredi sur le Champ-de-Mars à Paris dans le cadre d’une journée d’activités pour les enfants qui ne partent pas en vacances, organisée par le secours populaire. Croisière sur la Seine, visite de musées et concert au pied de la Tour Eiffel, toute une panoplie d’activités sont prévues mercredi dans la capitale pour ces milliers d’enfants qui n’ont pas eu la chance de partir en vacances cet été. “C’est important pour nous qu’un enfant ait quelque chose à raconter à la rentrée à ses petits camarades, pour ne pas se sentir différent”, souligne auprès de l’AFP Thierry Robert, le secrétaire national du Secours populaire.Selon une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de 2021, 10% des moins de 16 ans ne partent pas en vacances au moins une semaine par an pour des raisons financières.Six cents bus ont été affrétés par le Secours populaire pour faire venir des enfants de toute la France pour cette 46e édition.L’association fête ses 80 ans cette année. Pour l’occasion, les activités de la journée sont organisées autour de la “célébration du premier anniversaire des Jeux de Paris 2024”. “Certains enfants vont aller voir la vasque olympique aux Tuileries, d’autres vont aller au centre aquatique olympique à Saint-Denis, et puis d’autres vont faire une balade fluviale (sur la Seine), symbole de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques”, détaille Thierry Robert.Les enfants seront ensuite accueillis sur le Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, pour un pique-nique géant le midi et un concert, dont les artistes n’ont pas encore été révélés.Mascottes des JO, ateliers sur le sport, et athlètes seront sur place. La journée est aussi co-parrainée par Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des JO 2024.Autre particularité, cette année, près de “1.000 enfants” de l’étranger seront présents, un bond “par rapport aux années précédentes”, précise le directeur général du Secours populaire.L’association compte aussi profiter de cette édition “internationale”, pour alerter sur la hausse de la précarité. “Le nombre de personnes ne va pas en diminuant. On le constate notamment aussi chez les jeunes qui sont de plus en plus nombreux”, alerte Thierry Robert.