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Jusqu’à 1,7 milliard d’euros de médicaments non consommés chaque année

Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage.A ce jour, “les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités”, souligne la Cour des comptes.Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération.La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes.Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023.Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes.Il est “indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés”, écrit l’instance de surveillance des finances publiques.Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de “susciter des mesures de prévention”.La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, “une mesure prometteuse”, en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits.De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport.Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption.Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux.Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain.

Un ex-policier de la brigade des mineurs condamné à 15 ans de prison pour viol d’enfants

Comme pendant le reste du procès, Julien Palisca, ex-policier de la brigade des mineurs de Marseille, est resté impassible jeudi à l’annonce de sa condamnation à 15 ans de prison pour le viol de deux enfants des rues de Manille.Egalement condamné par la cour criminelle des Bouches-du-Rhône pour la détention de milliers de fichiers pédopornographiques, sa peine est assortie d’une période de sûreté de 10 ans, d’un suivi sociojudiciaire de 10 ans avec obligation de soins et d’une interdiction d’exercer en tant que policier ou de faire tout métier ou action bénévole au contact de mineurs.Ce verdict est globalement en ligne avec la peine réclamée par l’avocate générale Sylvaine Schumacher qui avait parlé d'”une trahison de ses proches et de la société”. “Avec ce profil diagnostiqué de pédophilie et de mythomanie, on est très loin d’avoir atteint le bout du cheminement qu’il a à faire et il faut le mettre à l’épreuve”, avait-t-elle considéré.Comme tous les acteurs de ce procès, Mme Schumacher a dit s’être heurtée à “la question pressante de qui est Julien Palisca ?”. Elle a pris l’image d'”un Dr Jekyll décrit pas ses collègues comme solaire” et “sa face cachée de Mister Hyde qui a dupé beaucoup de monde jusqu’à ce que son collègue Christophe Annunziata démasque l’imposteur”.Regrettant des aveux à minima, l’avocate générale, à l’instar des avocats des parties civiles, l’a décrit comme “dans le calcul”. “Il est capable de détecter ce que son interlocuteur attend de lui et il dit les choses parce qu’il pense qu’on a envie de les entendre”, a résumé l’avocate générale. “Vous plaidez coupable quand on vous colle l’évidence sous les yeux”, avait lancé avant elle Me Joanny Moulin, avocat de l’association d’Enfance et Partage. Me Baptiste Bellet, avocat de la Fondation pour l’Enfance a déploré que ses explications aient été très maigres, résumant sa posture à un : “je plaide coupable. Condamnez-moi lourdement. J’irai consulter des psychiatres mais laissez-moi tranquille !”- “j’ai besoin de soins” -La carapace de cet homme de 46 ans s’est tout juste fendillée au cours des quatre jours d’audience même face aux dépositions, à 11.000 km de là, des deux frères âgés de 11 et 15 ans qu’il avait violés et agressés sexuellement en septembre 2018 à Manille. Sa reconnaissance des faits a été bien en deçà du récit fait par les deux victimes entendues en visio conférence et auprès de qui il s’est excusé. “Leurs déclarations sont contextualisées, sans calcul et les détails donnés me font dire qu’elles ne sont pas faites à la légère”, a estimé Mme Schumacher. L’avocate des victimes, Me Julie Bolo-Jolly a dénoncé ce tourisme sexuel : “On ne va pas aux Philippines par hasard quand, avant de partir on a tapé dans la barre de recherche de son ordinateur +prostitution Manille+”.Me Justine Boyadjian, l’avocate de Julien Palisca, a tenté d’adoucir ce portrait, rappelant que “son passé d’enfant abusé l’a poursuivi toute sa vie”. Durant l’audience, elle avait souligné qu’en dépit des alertes et même lorsque l’enquête avait débuté, l’ex-policier n’avait pas effacé les milliers de fichiers pédopornographiques de ses téléphones ni les notes très compromettantes rédigées à Manille, faisant le récit des viols des deux victimes. Auparavant, le mis en cause avait évoqué “un besoin de soins” : “à la maison d’arrêt, je suis pris en charge. En liberté, je ne suis pas sûr tant que j’aurais pas mis en place un suivi”.Dans ce procès qui a aussi donné lieu aux questionnements sur l’inertie de la hiérarchie et l’aveuglement de certains au sein de la brigade des mineurs, l’avocate générale a assuré “partager la colère” de Christophe Annunziata, le binôme de l’accusé qui l’a démasqué.  “Autant on ne peut pas leur reprocher de ne pas avoir décrypté l’impensable, mais des choses ont été mal gérées et des dysfonctionnements sont importants”. 

Un Suisse séquestré en France pour des cryptomonnaies, ses ravisseurs arrêtés

Nouvel enlèvement lié aux cryptomonnaies: séquestré depuis plusieurs jours dans la Drôme, un jeune Suisse a été libéré dimanche dans une opération d’ampleur qui a mobilisé 150 gendarmes et permis sept interpellations.Ces suspects étaient présentés jeudi à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen notamment pour enlèvement, sequestration et extorsion en bande organisée avec arme, a indiqué le parquet de Lyon à l’AFP.La gendarmerie avait été informée samedi qu’un ressortissant suisse était otage en France de ravisseurs exigeant “qu’une rançon leur soit versée en cryptomonnaie pour sa libération”, a précisé le parquet, confirmant une information du Dauphiné libéré.La victime, âgée d’une vingtaine d’années, a été séquestrée pendant quatre jours, du 28 au 31 août, jusqu’à sa libération près de Valence et son lien avec les cryptomonnaies est “indirect”, selon une source proche du dossier. Selon l’hypothèse principale, le jeune Suisse avait des liquidités en cryptomonnaies mais la raison de sa présence dans cette ville, ainsi que les détails de son enlèvement restent flous, a précisé une autre source proche du dossier. – Snack-bar -Le raid, mené avec des unités d’élite du GIGN, a d’abord permis d’interpeller le principal suspect et deux autres personnes, a détaillé le parquet. “Les éléments découverts par les enquêteurs ont permis de localiser et de libérer la victime dans le département de la Drôme, tout en procédant à l’interpellation de quatre autres suspects”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Selon le Dauphiné libéré, un premier assaut a eu lieu dans un snack-bar de Valence vers 05H00 dimanche et la victime a été retrouvée dans l’après-midi ligotée dans une habitation près de la gare TGV de la ville.Les sept suspects étaient présentés jeudi l’un après l’autre à des magistrats lyonnais. A 18H00, deux avaient déjà été placés en détention provisoire, dont un mineur, a appris l’AFP sur place.L’un des mis en cause a “à peine 17 ans”, a indiqué son avocat Me Alain Fort. – Kidnapping -Les rapts contre rançon ou tentatives d’enlèvement liés aux cryptomonnaies, parfois spectaculaires, ont connu une recrudescence ces derniers mois.La série noire a commencé fin 2024 avec l’enlèvement dans l’Ain du père d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains. Le quinquagénaire avait été retrouvé quelques heures plus tard dans le coffre d’une voiture dans la Sarthe. Fin janvier le cofondateur de Ledger, une entreprise spécialisée dans les porte-feuilles en monnaie virtuelle, David Balland, et sa compagne avaient été kidnappés à leur domicile dans le Cher. M. Balland, qui a eu un doigt coupé, a été libéré lors d’une opération policière et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule.A Paris, le 1er mai, c’est le père d’un homme gérant une société spécialisée en cryptomonnaies basée à Malte, qui avait été enlevé par quatre hommes cagoulés. La victime, à qui les ravisseurs avaient coupé un doigt, avait été libérée 58 heures plus tard lors d’un assaut de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) dans un pavillon de l’Essonne où elle était séquestrée.Quelques jours plus tard, le 13 mai, une vidéo, devenue virale, avait capté la tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaie Paymium.Dans chacune de ces affaires, plusieurs suspects ont été interpellés, mis en examen et placés en détention provisoire.mk-mlb-sm-mli/chp/gvy

Jugé pour viols, un homme sage-femme nie tout geste inadapté à son second procès

Un maïeuticien déjà condamné pour 11 viols sur des patientes a contesté jeudi avoir “masturbé” deux des six autres femmes qu’il est accusé d’avoir violées, évoquant des gestes “médicaux” devant la cour criminelle de l’Hérault.Lionel Charvin, 54 ans, qui exerçait en libéral et dans une clinique à Montpellier jusqu’en 2016, encourt 20 ans de réclusion. Le verdict est attendu vendredi.”Ca a dérapé lors d’une séance: il s’est mis à faire des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapides. Ce n’était plus médical, c’était de la masturbation”, a expliqué devant la cour l’une de ses ancienne patientes, une assistante vétérinaire de 39 ans qui l’avait consulté pendant et après sa grossesse en 2015.”Ce n’est pas pour moi un viol, puisque ce n’est pas une masturbation. Je suis désolé si elle a pu ressentir quelque-chose de négatif”, a déclaré depuis le box des accusés ce père de trois enfants, crâne rasé, barbe bien taillée et chemise vert bouteille.”Elle m’avait dit qu’elle n’éprouvait plus de plaisir. Mon intention était de lui montrer que son périnée était sain. Elle a peut-être trouvé que c’était masturbatoire, mais ce n’est pas du tout une masturbation”, s’est-t-il défendu.”C’est une sollicitation des muscles du périnée”, a-t-il ensuite précisé, assurant qu’il s’agissait d’un geste médical banal.”Donc vous plaidez non coupable?”, lui a lancé Iris Christol, une des avocates des parties civiles. “Exactement”, a répondu Lionel Charvin.Auditionnée à son tour, une infirmière de 42 ans a expliqué que l’ex-soignant, placé derrière elle lors jour de son accouchement en janvier 2013, l’avait “masturbée pendant 3 à 5 minutes” alors qu’elle était en plein travail à l’hôpital.”J’ai eu un orgasme. Il a dit +Ah, ben voilà+”, et j’ai perdu les eaux”, a expliqué cette femme, la voix tremblante.- “jamais retrouvé une sexualité apaisée” -“Je lui avais expliqué que j’allais faire un massage du périnée pour lui montrer quels muscles allaient être sollicités pendant l’accouchement”, s’est défendu M. Charvin. “C’était tout à fait adapté au moment où je l’ai fait”, a-t-il a assuré, se lançant à plusieurs reprises dans des leçons d’anatomie devant ses juges.”Je n’ai jamais retrouvé de sexualité appaisée. A chaque fois, il est là” et “la plupart de mes relations sexuelles ont ensuite été alcoolisées”, a ensuite expliqué une troisième plaignante, professeure des écoles de 43 ans. “J’ai décidé de porter plainte aussi pour montrer à ma fille que quand notre consentement n’est pas respecté, il y a la loi qui nous protège”, a ajouté cette femme toujours sous anti-dépresseurs et pétrie d’un sentiment de culpabilité.En mars 2021, M. Charvin avait déjà été condamné à 12 ans de prison pour “viols commis par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction” et n’avait pas fait appel.La médiatisation de ce premier procès avait conduit une dizaine d’autres femmes à se manifester pour dénoncer des faits de même nature commis entre 2010 et 2016 à Montpellier.Certains des faits dénoncés étant prescrits, et d’autres pas suffisamment étayés, Lionel Charvin a finalement été renvoyé une seconde fois pour les viols de six patientes, dont cinq se sont portées parties civiles.Les nouvelles plaignantes, comme les premières, ont expliqué aux enquêteurs avoir été “tétanisées” ou “paralysées” et n’avoir rien osé dire dans un premier temps. Lors de la seconde instruction, Lionel Charvin, qui répète n’avoir jamais eu “l’intention de violer”, avait expliqué aux enquêteurs avoir agi de la sorte avec “beaucoup” de patientes, potentiellement une cinquantaine sur les plus de 1.500 qu’il avait accompagnées en 17 ans de pratique.Entendu par la cour criminelle, le psychologue Alain Penin, qui l’a expertisé en détention en mai 2023, a relevé un “début d’évolution psychique” depuis son incarcération. “Mais il reste des éléments à travailler: la minimisation de ses actes, une tendance à l’auto-justification”, évoquant une “perversion du cadre thérapeutique, détourné au profit de son propre plaisir à lui”.

Après les obsèques de Caroline Grandjean, le monde enseignant bouleversé

Le suicide de Caroline Grandjean, directrice d’école harcelée pour son homosexualité et dont les obsèques ont eu lieu jeudi, continue de bouleverser un monde enseignant en colère contre l’Education nationale.Une trentaine de personnes ont assisté à une cérémonie dans le petit crématorium de Saint-Cernin, village de 1.000 habitants dans le Cantal.Sous une pluie battante, proches et anonymes sont entrés vers midi dans le bâtiment, alors que la presse était tenue à l’écart, selon les souhaits de la famille.”J’ai voulu être là (…) je ne comprends pas le fonctionnement de ce monde plein de méchanceté, d’ignorance et de bêtise qui conduit à des événements pareils”, a déclaré Christiane, une “anonyme”.Tous sont ressortis peu avant 13H00, certains visiblement très émus. Christine Paccoud, l’épouse de cette enseignante, n’a pas voulu s’exprimer. Elle avait déclaré mercredi sur France 2 que “la hiérarchie n'(avait) pas compris la souffrance de Caroline”, qu’elle décrit comme “une enseignante passionnée”.Selon elle, les insultes ont “commencé par +sale gouine+ et un(e) qui était grave dans une école, c’était gouine=pédophile”. “Je me suis battue” pour qu’elle ne retourne pas à Moussages, le village où elle enseignait, insiste-t-elle.Le ministère de l’Education n’a pas souhaité organiser de minute de silence au niveau national, évoquant le “caractère profondément intime de ce drame”, tout en respectant le souhait d’établissements ou d’enseignants qui voudraient le faire, a-t-il indiqué à l’AFP.Christian Vert, le maire de Moussages, a exprimé jeudi à l’AFP sa “consternation”, présentant ses “condoléances” à la famille, devant la petite école où résonnent les cris de quelques enfants.Il a assuré que la mairie l’avait “soutenue” et qu’il avait déposé lui-même plusieurs plaintes.”Aujourd’hui cette situation n’est plus soutenable, il faut que ça cesse et que la justice arrive à trouver et identifier” l’auteur des inscriptions, a-t-il ajouté.- Les suicides, “sujet tabou” -La section du Cantal du syndicat du premier degré FSU-Snuipp avait de son côté lancé un appel à observer une minute de silence.Mardi, elle avait dénoncé les “attaques homophobes répétées” d’une “violence inouïe” subies par l’enseignante à partir de septembre 2023. Elle demande une enquête de santé et sécurité indépendante.Le syndicat des directrices et directeurs d’école S2DÉ avait appelé à se recueillir également et à poser à l’entrée de l’école de chacun de ses membres un portrait dessiné de Caroline Grandjean.Il avait été réalisé par le dessinateur et enseignant Remedium, qui avait fait une BD de l’histoire de Mme Grandjean.”En se réduisant elle-même au silence, elle a hurlé cette réalité simple: elle a été tuée par l’Education nationale”, accuse Remedium sur le réseau social X (Christophe Tardieux de son vrai nom).Il affirme à l’AFP que sa BD sur Mme Grandjean avait fait l’objet d’une plainte en diffamation “par l’inspectrice de circonscription, sous couvert de l’Education nationale”. Mais d’après le ministère, il s’agissait d’une plainte “déposée par l’inspectrice en son nom propre à l’encontre de l’auteur de la bande dessinée”. Directeur d’une école à Nice et secrétaire général du syndicat, Thierry Pajot a observé une minute de recueillement avec les instituteurs en salle des maîtres, précédée d’un “temps de parole (…) parce que certains enseignants ne savaient toujours pas qui était Caroline”.Pour Charlotte Girardon, porte-parole du S2DÉ interrogée par l’AFP, sa mort est “un échec flagrant de l’institution”. “Caroline a vraiment appelé à l’aide. Sa grande détresse, c’est qu’elle ne se sentait pas soutenue”, estime-t-elle.”Il faut une prise de conscience institutionnelle, pour que ça ne se reproduise plus”, insiste-t-elle.Le rectorat de Clermont-Ferrand assure pourtant avoir suivi “de près” la situation de l’enseignante qui avait bénéficié d’une protection fonctionnelle.Une enquête avait été ouverte à la suite de la découverte des inscriptions homophobes mais avait été classée sans suite en mars 2025 “en l’absence de nouveaux faits”, selon le parquet.”Ce cas tragique montre des problématiques systémiques liées à la santé et la sécurité des personnels et relatif aux suicides” dans l’enseignement, affirme Aurelie Gagnier, porte-parole du FSU-Snuipp au niveau national. Pour elle, c’est “un sujet tabou”.Le ministère de l’Education a diligenté une enquête administrative sur le décès de Mme Grandjean. cca-ved-jwi-ito/epe/gvy

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Aux Etats-Unis, des scientifiques se battent pour sauver un important site web sur le climat

Face au risque de voir le fruit de leur travail disparaître ou pire, être instrumentalisé par l’administration Trump pour promouvoir des idées climatosceptiques, un groupe de scientifiques et de vulgarisateurs américains se mobilise pour sauver un important site gouvernemental.”Malgré le gouvernement que nous avons élu, une majorité d’Américains croit dans la réalité du changement climatique”, remarque Rebecca Lindsey, ancienne fonctionnaire fédérale et ex-responsable du site climate.gov, une plateforme américaine d’information sur le réchauffement climatique.Limogée en début d’année avec la quasi-totalité de son équipe par l’administration Trump, elle coordonne désormais les efforts pour éviter que les précieuses données et ressources sur le climat hébergées par le site ne partent en poussière: “Il faut qu’on s’assure que tout ça reste en ligne”. Cette initiative, baptisée “climate.us”, regroupe d’anciens collaborateurs du site – experts, médiateurs et développeurs internet- appuyés par des scientifiques gouvernementaux opérant en sous-main par peur de représailles.Si le nom de domaine n’offre aujourd’hui qu’une simple page d’accueil, l’ambition est d’assurer la relève de la plateforme gouvernementale qui semble avoir été enterrée par l’administration de Donald Trump.- “Demande du public” -Créé au début des années 2010, climate.gov, dont la page d’accueil n’est désormais plus accessible, offrait au grand public des visualisations et textes explicatifs sur les effets et causes du changement climatique, “sans utiliser le langage scientifique classique”, explique Mme Lindsey.Des graphiques illustrant la montée des eaux, le réchauffement des océans ou encore les émissions de gaz à effet de serre étaient ainsi proposés tout comme des ressources éducatives sur le sujet.En 2024, le site “recevait plus d’un million de visites chaque mois”, ajoute la scientifique, insistant: “Il y avait un besoin, une demande du public pour ce type de contenus”.Si ces ressources restent en ligne, bien que difficiles d’accès, certaines références ont été supprimées du site, notamment sur le fait que le changement climatique affecte de manière disproportionnée les populations vulnérables.Et cette plateforme pourrait être à terme utilisée par la nouvelle administration “pour diffuser de fausses informations sur le climat”, craint Mme Lindsey.Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les Etats-Unis ont amorcé une marche arrière toute en matière de climat et de protection de l’environnement.Dans ce contexte, des bases de données et mentions au changement climatique ont été retirées des sites fédéraux, et les tentatives de remise en question du consensus scientifique sur le sujet se multiplient.Avec climate.us, Rebecca Lindsey et ses collègues disent vouloir contrer à leur échelle cette offensive contre la science, en proposant a minima une sauvegarde des ressources scientifiques sur le climat jadis disponible sur leur site.Et pour pouvoir sauvegarder d’autres contenus menacés et poursuivre leur travail de vulgarisation et de sensibilisation, le groupe a lancé une cagnotte, récoltant plus de 50.000 dollars en quelques jours.Si leur objectif de 500.000 dollars reste encore loin, les soutiens fusent, selon Mme Lindsey: “Des scientifiques nous ont écrit pour nous dire: +Je pourrais faire partie de votre comité scientifique. Si vous avez besoin de quelqu’un, nous sommes volontaires+”.

Le Parti socialiste se place un peu plus au centre du jeu de l’après-Bayrou

Reçu à Matignon jeudi, le PS s’est placé un peu plus au centre des discussions pour l’après-Bayrou, encouragé par les assurances de Laurent Wauquiez de ne pas censurer d’emblée un gouvernement socialiste.Renouvelant son offre de “discuter” sur la “base de travail” des propositions budgétaires des partis de gauche hors LFI, avec “toutes les forces du front républicain”, le PS a poursuivi son offensive pour décrocher Matignon après la chute quasi certaine de François Bayrou lundi lors du vote de confiance.C’est d’ailleurs rue de Varenne, après avoir rencontré François Bayrou, que le premier secrétaire Olivier Faure a répété que le prochain Premier ministre choisi par Emmanuel Macron devrait gouverner “sur la base que nous avons définie”.Le PS a proposé un effort budgétaire deux fois moindre que les 44 milliards d’euros de François Bayrou. “C’est un projet juste, qui permet de remettre de la couleur dans nos vies”, a plaidé M. Faure, l’opposant au plan “dépressif” du Premier ministre.Le chef de l’État avait enjoint mardi aux chefs de l’actuelle coalition gouvernementale (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) de “travailler avec les socialistes”. Il a de nouveau appelé jeudi les forces politiques à faire preuve de “responsabilité” et à assurer la “stabilité”.Le chef des députés LR Laurent Wauquiez a assuré jeudi que son groupe ne censurerait a priori “ni un gouvernement PS ni un gouvernement RN” pour éviter “une instabilité catastrophique” après l’échec des gouvernements Barnier et Bayrou en moins d’un an.Depuis la dissolution de 2024, l’Assemblée nationale est fracturée en trois pôles, gauche, centre-droit et extrême droite, aucun ne disposant d’une majorité absolue.Le PS “a le mérite de présenter une offre”, a insisté Olivier Faure. Il a rappelé son engagement à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, ce qui obligera à trouver des compromis avec a minima le bloc central pour faire passer des textes, et en premier lieu le budget.- “Travail ingrat” -L’eurodéputé Raphaël Glucksmann a lui souhaité que le nouveau Premier ministre “annonce d’emblée une méthode (…), celle du compromis”. Mais, a-t-il prévenu, il s’agira surtout de “tenir” sur la base de quelques points d’accord jusqu’en 2027.Un “travail très ingrat” réservé à une personnalité dépourvue d'”ambitions pour la suite”, sinon “les forces politiques refuseront de lui faire des cadeaux”. Manière de faire comprendre que lui-même n’est pas candidat. Mais la démarche des socialistes est accueillie avec méfiance par Stéphane Peu, président du groupe communiste: “Si c’est pour à tout prix créer une stabilité politique en renonçant à tous ses principes, (…) à ce moment-là on n’en sera pas”, a-t-il déclaré aux journées parlementaires du parti au Touquet.Et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui exprimé sur X son dédain: “Heure après heure, se fait un glissement politicien vers une grande coalition de Glucksmann à Wauquiez avec le PS et la macronie. Les insoumis n’ont rien à voir avec cette tambouille”.LFI a donc décliné l’invitation des Ecologistes, qui ont réuni jeudi après-midi les autres représentants de gauche pour préparer l’après Bayrou. “Il est important que tout le monde ait reçu le message que oui, la gauche et les écologistes se préparent à gouverner”, a déclaré la cheffe écologiste Marine Tondelier.Dans l’immédiat, François Bayrou est presque arrivé au terme de ses rencontres avec les partis politiques. Il doit encore recevoir le parti radical vendredi.Le Premier ministre doit s’exprimer jeudi soir au journal de 20H de France 2.Lundi, la gauche, l’extrême droite, la majorité du petit groupe indépendant Liot et quelques députés LR ont promis de ne pas voter la confiance. S’ouvrira ensuite une période d’incertitudes. Emmanuel Macron n’ayant a priori ni l’intention de dissoudre l’Assemblée -comme le réclame le RN- ni de démissionner -comme le voudrait LFI et près de deux tiers des Français selon un sondage publié jeudi-, il devra nommer un nouveau Premier ministre. Mais de quel bord et dans quel délai?Choisira-t-il un nouveau Premier ministre issu du socle commun qui négocierait un accord de non censure avec le PS, ou une personnalité de gauche capable de faire des compromis? “Le sujet, c’était quand même la personnalité de Bayrou qui a braqué tout le monde”, souffle une source ministérielle, laissant entendre que son départ faciliterait les discussions. 

Garanties de sécurité à l’Ukraine : 26 pays se sont engagés à être présents “sur le sol, en mer ou dans les airs” (Macron)

Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont “engagés” à participer à une “force de réassurance” dans le cadre d’un futur cessez-le-feu russo-ukrainien, en déployant des troupes en Ukraine ou en étant “présents sur le sol, en mer ou dans les airs”, a annoncé jeudi Emmanuel Macron.”Cette force n’a pas pour volonté ou pour objectif de mener quelque guerre contre la Russie”, a dit le président français devant la presse à Paris après une réunion de la “Coalition des volontaires”, ces Etats essentiellement européens soutenant l’Ukraine et après un contact téléphonique entre les principaux alliés européens et Donald Trump.Il a assuré que le “soutien américain” à ces “garanties de sécurité” pour Kiev serait finalisé “dans les prochains jours” et que les Américains avaient “été très clairs” sur leur participation. “Il n’y a pas de doute sur ce sujet”, a-t-il martelé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à ce propos insisté : “Nous comptons sur le +backstop+ (+filet de sécurité+) des Etats-Unis”. Après que vingt-six pays ont donc désormais “formalisé très précisément leur contribution”, M. Macron a refusé de “révéler le détail de notre organisation à la Russie”.L’Allemagne, l’Italie et la Pologne “font partie des 26 contributeurs qui ont défini des soutiens”, a-t-il toutefois dit, “soit pour la régénération de l’armée ukrainienne, soit pour la sécurité sur son sol, dans ses airs, en mer”. Le chef de l’Etat français a rappelé qu'”en février 2024, dans cette même salle, (…) nous étions deux à dire que peut-être on serait prêts un jour à mettre des troupes sur le terrain. Il y avait la Lituanie et la France. Deux. Et je rappelle que l’atmosphère était assez négative”.Les garanties de sécurité “visent d’abord à ce que, dans la négociation, il n’y ait aucune limitation de format ou de capacité pour l’armée ukrainienne”, a-t-il rappelé. “C’est ce que nous défendons, ce que nous défendrons jusqu’au bout.”Emmanuel Macron a aussi assuré que les Européens prendraient de nouvelles sanctions “en lien avec les Etats-Unis” si Moscou continuait de refuser la paix. Il a précisé qu’il y aurait “des contacts à nouveau entre Américains et Russes”.