AFP Top News

Trump says no one ‘off the hook’ on tariffs but markets rise

Stock markets on Monday welcomed US tariff exemptions for electronics, but President Donald Trump signalled the reprieve would be temporary and warned no country would get “off the hook” in his trade war — especially China.The world’s two largest economies have been locked in a fast-moving game of brinkmanship since Trump launched a global tariff …

Trump says no one ‘off the hook’ on tariffs but markets rise Read More »

Affaire Evaëlle: le parquet de Pontoise fait appel de la relaxe de l’enseignante

Le parquet de Pontoise a fait appel de la relaxe des poursuites pour harcèlement sur mineurs à l’encontre de l’ancienne enseignante d’Evaëlle, collégienne qui s’est suicidée en 2019 dans le Val-d’Oise, a appris l’AFP lundi du parquet.Jeudi, le tribunal avait entièrement relaxé l’enseignante, considérant que les éléments à charge étaient “discordants, indirects, peu circonstanciés” ou relevaient de “comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe”.Les parents d’Evaëlle, âgée de 11 ans au moment de son suicide, “sont satisfaits de l’appel et du nouveau procès durant lequel ils pourront à nouveau exprimer le harcèlement moral commis à l’égard de leur fille”, a déclaré à l’AFP leur avocate Me Delphine Meillet.Le délibéré du tribunal correctionnel de Pontoise les avait “révoltés”.”Je suis dans l’incompréhension totale”, avait déclaré en larmes la mère de la pré-adolescente. “J’ai l’impression qu’on légitime le comportement de cette professeure (…), on n’écoute pas les enfants, on n’écoute pas Evaëlle”, avait ajouté son père à la sortie de l’audience. L’enseignante, absente au délibéré, s’était dite “soulagée”. “La vérité éclate enfin”, avait estimé la femme de 62 ans.En mars, elle avait été jugée pendant deux jours pour harcèlement à l’encontre de trois anciens élèves, dont Evaëlle, qui s’est suicidée en juin 2019 quelques mois après avoir quitté le collège d’Herblay où elle subissait du harcèlement.Pour l’accusation, en plus du harcèlement de camarades de classes, elle était également la cible de son enseignante de français. Dix-huit mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d’enseigner avaient été requis. Dans sa relation avec Evaëlle, elle “la jette en pâture au collectif, la fait pleurer”, avait tancé la procureure dans ses réquisitions. Son “harcèlement est le déclencheur et catalyseur du harcèlement des mineurs”, avait affirmé la magistrate.Le tribunal a pourtant considéré qu’il n’y avait “pas d’élément permettant de caractériser l’élément intentionnel de l’infraction” soit “qu’elle aurait volontairement cherché la dégradation des conditions de vie” d’Evaëlle, faits pour lesquels l’enseignante était jugée.   “Une partie des faits reprochés (…) correspond à des comportements adaptés et légitimes s’agissant de l’autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe”, a estimé la présidente. Le jour du délibéré, avant que celui-ci ne soit rendu, l’enseignante a été la cible de menaces de mort dans un courrier reçu dans son ancien collège. La photocopie d’un article de journal relatant l’affaire Evaëlle accompagné de la mention “Mon couteau et moi attendons le verdict”, a été retrouvé dans la boîte aux lettres.

Suicides de soignants à l’hôpital: les ministres Catherine Vautrin et Elisabeth Borne visées par une plainte

Conditions de travail “mortifères”, “management totalitaire”, “alertes ignorées”: une plainte a été déposée pour harcèlement moral et homicide involontaire contre les ministres de la Santé Catherine Vautrin et de l’Education Elisabeth Borne pour dénoncer des suicides de soignants de l’hôpital public.Cette plainte a été déposée jeudi auprès de la Cour de justice de la République (CJR) par 19 personnes – des soignants et des veufs ou veuves – et vise également les infractions de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et mise en danger de la personne, a annoncé lundi à l’AFP l’avocate des plaignants, Me Christelle Mazza, confirmant une information de France Inter et du Monde.Une source judiciaire a confirmé à l’AFP la réception de cette plainte à la CJR.L’entourage de Mme Vautrin n’a pas souhaité faire “de commentaire à ce stade”. Mme Borne, visée en tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, n’était pas joignable dans l’immédiat.Le ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder est aussi concerné par les accusations. “L’hôpital connaît une crise majeure depuis de nombreuses années qui semble s’être aggravée depuis environ 2012-2013, par l’application continue de politiques publiques néolibérales qui, malgré de nombreux signaux d’alerte particulièrement inquiétants, dont des suicides, n’ont pas été corrigées, bien au contraire”, est-il écrit en préambule de la plainte.La dégradation des conditions de travail s’est accélérée depuis la crise sanitaire du Covid-19 à partir du printemps 2020, note Me Mazza.”La jurisprudence France Télécom doit s’imposer aux ministres comme à n’importe quel chef d’entreprise au nom du principe d’égalité devant la loi, en particulier quand il y a de telles atteintes à l’intégrité de la personne”, a-t-elle réagi auprès de l’AFP.”N’importe quel chef d’entreprise qui mettrait en oeuvre de telles politiques de restructuration massive et répétée comme dans l’hôpital public avec de telles conséquences sur les conditions de travail serait déjà condamné et l’entreprise fermée”, a ajouté Me Mazza.Deux anciens dirigeants de France Télécom (devenu Orange en 2013) ont été condamnés pour harcèlement moral institutionnel en septembre 2022 par la cour d’appel de Paris. La Cour de cassation, qui a rejeté leurs pourvois en janvier, a estimé que “les agissements” visant à mettre en oeuvre, “en connaissance de cause, une politique d’entreprise qui a pour objet de dégrader les conditions de travail de tout ou partie des salariés aux fins de parvenir à une réduction des effectifs ou d’atteindre tout autre objectif, qu’il soit managérial, économique ou financier, ou qui a pour effet une telle dégradation”, peuvent caractériser une situation de harcèlement moral institutionnel.- “Vague de suicides” -La plainte, consultée par l’AFP, dénonce des “conditions de travail totalement illégales et mortifères”, “des rythmes insoutenables” dans différents corps médicaux, spécialités et régions de France, ainsi que “l’impunité organisée à l’encontre des auteurs des faits”.La “mécanique d’emprise pour organiser illégalement le sur-travail, réquisition de personnels, menaces, travail forcé en dehors de tout cadre réglementaire” ainsi que le “management totalitaire et inégalitaire” sont également pointés.”Les alertes remontées soit par dossier individuellement soit de manière systémique sont totalement ignorées”, est-il précisé. Il n’y a eu “aucune prise de conscience politique ni volonté de modifier le démantèlement de l’hôpital public”.Sont cités en exemple trois établissements, situés en Alsace, dans l’Hérault et dans les Yvelines, qui “connaissent une vague de suicides particulièrement préoccupante, sans aucune mesure mise en oeuvre, participant d’un déni institutionnel”.Un infirmier de santé au travail, qui s’est pendu dans son bureau en septembre 2023, a mis en cause dans “plusieurs lettres”, est-il relaté, “le comportement harcelant de la DRH (Direction des ressources humaines) mais aussi l’organisation du travail dans un service totalement sinistré de santé au travail, sans médecin du travail sans formation, avec des statistiques de rendement impossibles à tenir et un cumul d’injonctions paradoxales, dans un contexte totalement déshumanisé et dégradé”.Deux étudiantes infirmières se sont également suicidées dans cet établissement spécialisé en psychiatrie, selon la plainte. Par ailleurs, l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) fait l’objet d’une plainte pour harcèlement moral institutionnel, est-il souligné dans le document.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.

Deux appels d’offres d’ici à juin pour construire 3.000 places de prison en modulaire

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé lundi qu’il allait lancer en mai et en juin deux appels d’offres pour construire 3.000 places de prison dans des structures modulaires, destinées aux détenus en semi-liberté ou condamnés à de courtes peines.”J’ai fait le choix de lancer deux appels d’offres, l’un pour la fin du mois de mai, l’autre pour le début du mois de juin”, pour construire “3.000 places de prison supplémentaires en quelques mois”, a déclaré le garde des Sceaux à l’issue d’une visite d’un site de production du constructeur Bouygues à Crépy-en-Valois, dans l’Oise.Le premier appel d’offres concernera des prisons de semi-liberté, où les détenus passent la nuit et sortent la journée pour travailler, suivre une formation ou un enseignement. Le deuxième aura pour but de construire des prisons pour les personnes condamnées à de courtes peines, a-t-il précisé.”Ce sont de vraies prisons, mais construites dans des usines comme l’ont fait nos amis anglais, comme l’ont fait nos amis allemands, qui nous permettent de gagner énormément de temps mais aussi d’argent”, a souligné le ministre qui s’est rendu en Grande-Bretagne et en Allemagne ces dernières semaines pour y visiter des prisons de ce type.Le premier site qui accueillera une telle structure “sera à Troyes dans l’Aube”, avec une prison de 50 places.”Une quinzaine de sites” seront dédiés aux prisons de semi-liberté, et une dizaine d’autres pour les prisons de courtes peines.La France enchaîne, de mois en mois, les records de surpopulation carcérale: au 1er mars, 82.152 personnes étaient détenues dans les prisons françaises, pour un total de 62.539 places opérationnelles. Plus de 4.850 détenus dormaient sur un matelas à même le sol.Si la densité globale était de 131,7% au 1er mars, elle s’est établie à 159,9% en maison d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.

Retraites: Binet (CGT) réclame un vote du Parlement ou un référendum

La numéro un de la CGT, Sophie Binet, demande lundi que la réforme des retraites de 2023, dont un ajustement est discuté par une partie des partenaires sociaux, soit votée au Parlement ou fasse l’objet d’un référendum, relevant qu'”une large majorité de salariés sont pour (son) abrogation”.”La solution en matière de retraite, c’est la démocratie, le Parlement doit pouvoir voter ou les Françaises et les Français doivent pouvoir voter”, a déclaré la patronne de la deuxième centrale syndicale, lundi sur France Inter. Elle estime que “les Françaises et les Français n’ont pas du tout tourné la page” depuis leur mobilisation contre la réforme très controversée adoptée en 2023 sans le vote des députés et qu'”il y a toujours une large majorité de salariés qui sont pour l’abrogation de la réforme des retraites”.S’appuyant sur un sondage réalisé par l’Ifop pour la CGT, Sophie Binet souligne que “61% des salariés sont pour la retraite à 60 ans”.”Il y a quasiment 40% des métiers qui sont pénibles, il n’y a aucune mesure de prévention ni aucune mesure de départ anticipé en retraite, le scandale est là”, regrette-t-elle encore.Le 19 mars, la CGT a claqué la porte du conclave sur les retraites lancé par le Premier ministre François Bayrou, après le refus répété de celui-ci de revenir aux 62 ans.La centrale syndicale a choisi de concentrer ses efforts sur les mobilisations, avec en ligne de mire celle du 1er-Mai.C’est “une date de convergence au niveau international pour gagner la réduction du temps de travail” et la CGT, aux côtés de Solidaires et FSU, portera “très fortement l’exigence d’abrogation de la réforme des retraites” notamment, a-t-elle détaillé dans une interview au journal Libération publiée lundi.Jeudi, lors d’une nouvelle séance de négociations à laquelle ne participent plus que cinq organisations syndicales et patronales, une nouvelle feuille de route pour négocier des “évolutions” du système de retraites a été adoptée. Ils chercheront désormais à se mettre d’accord sur “un mécanisme” pour piloter à l’avenir le système des retraites et chercheront des “voies de progrès” pour la prise en compte de l’usure professionnelle, l’égalité homme-femmes”, sans “détourner l’attention” de l’âge effectif de départ à la retraite “qui est la principale question de notre système”.Les négociateurs conviennent que le “rétablissement de l’équilibre du système est une nécessité” et s’autoriseront au passage à “réinterroger de manière plus large le financement de la protection sociale”, ce qui a crispé la CFTC, qui se dit prête à quitter les discussions à son tour.

La Cour des comptes met l’accent sur la lutte contre les fraudes à l’assurance maladie

La Cour des comptes a préconisé lundi de “renforcer” la lutte contre les fraudes à l’assurance maladie, notamment pour endiguer une “situation inédite” d’augmentation des dépenses, fixées à 265,4 milliards d’euros pour 2025, en progression de 4,8% par an depuis 2019 (avant le Covid). La part des dépenses d’assurance maladie dans le produit intérieur brut “s’est accrue, s’élevant à 8,9%, en 2025, contre 8,2%, avant la crise sanitaire”, rappelle la Cour dans une note de synthèse sur les dépenses d’assurance maladie.Cette “situation inédite” n’est “plus soutenable”, a indiqué devant la presse Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. Une telle progression “s’accompagne d’une dégradation du solde des trois branches de la sécurité sociale (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, autonomie) qui financent l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam)”, déplore la Cour des comptes.  Le déficit cumulé annuel de ces trois branches “doublerait presque de 2024 (11,8 milliards d’euros) à 2028 (20,1 milliards d’euros)” et cela conduirait “à la reconstitution d’une dette sociale en trois ans de plus de 70 milliards” de 2025 à 2028, souligne encore l’institution. Parmi ces trois pistes “d’amélioration de l’efficacité des dépenses”, la Cour des comptes identifie “en première intention”, la lutte, “à renforcer”, contre “les fraudes à l’assurance maladie et les remboursements indus de dépenses de santé”. “Bien qu’en progression, les résultats obtenus (628 millions de fraudes détectées et stoppées en 2024) demeurent nettement en deçà des estimations de fraudes (jusqu’à 4,5 milliards d’euros)”, met encore en exergue la Cour des comptes, qui fixe un objectif de 1,5 milliard de fraudes détectées et stoppées en 2029. Les moyens supplémentaires “accordés aux caisses d’assurance maladie, en personnels, en prérogatives juridiques et en moyens informatiques sont autant de leviers pour mieux prévenir les fraudes et effectuer les remboursements des indus”, analyse la Cour des comptes. “Les contrôles sont à systématiser et les paiements sont à suspendre en cas de doute”, insiste encore l’institution.D’une manière générale, la nécessaire maîtrise des dépenses de santé “peut être faite dans le respect des principes de base de la Sécurité sociale”, a estimé M. Moscovici.”La ligne de crête est étroite”, mais “il est possible” de faire des économies “sans dégrader la qualité du service” et même en “l’améliorant”, a-t-il dit.

SNCF: la CGT appelle à la grève à compter du 5 mai

La CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, a appelé à une grève à compter du 5 mai notamment sur des questions de rémunération, renforçant la possibilité d’une “semaine noire” dans les transports après des appels à la grève d’autres organisations.”La fédération CGT appelle de nouveau” les contrôleurs comme les conducteurs “à agir conjointement par la grève dès le 5 mai”, a-t-elle écrit dans un communiqué, tandis que des sections franciliennes ont évoqué lundi une “semaine noire” dans la région à partir du 5 mai.Le troisième syndicat du groupe, SUD-Rail, avait déjà appelé à une grève des contrôleurs pour les 9, 10 et 11 mai, en plein pont du 8-Mai, rejoint ensuite par un influent collectif de contrôleurs.Il avait également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.La CGT demande, pour les contrôleurs, une “revalorisation” de la “prime de travail” ainsi que la revue des “paramètres” des logiciels d’organisation du travail qui provoquent “d’importants désagréments dans le quotidien” des agents.Pour les conducteurs, le syndicat souhaite la “réouverture des négociations sur la refonte de la prime traction”, un “élément de rémunération important chez les conducteurs.”A ce sujet, des sections franciliennes de la CGT ont précisé lundi souhaiter que cette prime ne soit plus “amputée en cas de maladie” ou “inaptitude” ou que soit versée “une prime de technicité en fonction des trains conduits.”La CGT envisage “d’ores et déjà (…) une journée d’action nationale tous services dès début juin”, ont également rapporté les sections franciliennes.Sollicitée par l’AFP, la direction de SNCF Voyageurs a estimé que “le temps (était) au dialogue social, c’est la seule voie possible”, ajoutant que les organisations syndicales avaient été reçues ces derniers jours.Début avril, le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, s’était dit sur France Inter  “très confiant” dans le fait que le “dialogue social” allait “permettre à tous les Français de voyager en sérénité dans les prochaines semaines”.”On change un peu de contexte, on est maintenant en concurrence (…) et on ne peut vraiment pas se permettre une grève”, avait-il ajouté.

En Espagne, un village veut sauver ses oliviers face à l’essor du photovoltaïque

Dans son champ du sud de l’Espagne, Francisco Campos contemple d’un air inquiet un rang d’arbres centenaires menacés par un projet de parc photovoltaïque. “Abattre des oliviers pour mettre des panneaux solaires, c’est un crime”, s’indigne cet agriculteur.À Lopera, village andalou de 3.600 habitants situé à 200 kilomètres au nord-est de Séville, tout ou presque tourne autour de l’huile d’olive, un produit dont l’Espagne est de loin le plus grand exportateur mondial.Mais les terres fertiles de cette commune proche du fleuve Guadalquivir attirent aussi des entreprises du secteur de l’énergie, comme Greenalia ou FRV Arroyadas, qui souhaitent y installer de vastes centrales photovoltaïques.Les entreprises, qui n’ont pas répondu aux demandes de l’AFP, ont conclu des accords pour louer la grande majorité de ces terrains. Mais elles se heurtent encore à l’opposition de petits propriétaires, que le gouvernement régional souhaite exproprier, au nom de l’intérêt public.”Cela va détruire notre mode de vie”, déplore Francisco Campos, 64 ans, au sujet de ces projets qui, selon les habitants, pourraient s’étendre sur 1.000 hectares.”Qu’on me prenne (ces terrains) pour les donner à une entreprise et lui permettre de gagner de l’argent, en quoi est-ce de l’intérêt public? Cela ne va avoir aucun impact” pour les habitants, critique-t-il.- “Terres de nos ancêtres” -Avec près de 3.000 heures de soleil par an, l’Andalousie est l’une des régions espagnoles comptant le plus de centrales photovoltaïques. A Lopera, les habitants se doutaient donc que leurs terrains susciteraient l’appétit du secteur, mais pas de cette façon.”Nous n’aurions jamais pensé qu’ils procèderaient à des expropriations, qu’ils prendraient ce qui nous appartient pour le donner à une entreprise privée”, raconte Rafael Alcalá, porte-parole de la Plateforme Campiña Norte contre les Méga-Centrales Solaires.Selon cette association, la construction des huit parcs solaires actuellement en développement sur la commune pourrait se traduire par l’arrachage de quelque 100.000 oliviers. Le gouvernement régional, de son côté, évoque la suppression de 13.000 arbres.Pour protester contre ces projets et soutenir leurs collègues visés par les expropriations, plusieurs dizaines d’agriculteurs ont manifesté récemment avec leurs tracteurs à l’entrée de la commune, derrière une pancarte: “Nous ne voulons pas de centrales solaires”.”Ces terres nous viennent de nos ancêtres. Maintenant, qu’est-ce que je vais donner à mes enfants?”, soupire María Josefa Palomo, une retraitée de 67 ans.Avec ses centaines de milliers d’hectares d’oliviers, la province de Jaén, où se trouve Lopera, concentre 37% de la production espagnole d’huile d’olive. Ici, “l’huile, c’est tout”, résume Juan Cantera, agriculteur de 28 ans.Selon la coopérative La Loperana, perdre 500 hectares d’oliveraies reviendrait à priver le village de 2,2 millions d’euros de revenus annuels.- “Jusqu’au bout” -Pour les agriculteurs de Lopera, qui ont lancé une procédure judiciaire contre le gouvernement régional andalou et contre les entreprises qui portent ces projets, il y a donc urgence.D’après la Plateforme Campiña Norte, 5.000 arbres ont d’ores et déjà été déracinés sur le terrain d’un agriculteur ayant conclu un accord avec l’une des entreprises concernées. Et d’autres pourraient suivre.Le gouvernement andalou, de son côté, nie toute gestion brutale et met en avant les opportunités pour la région et pour l’Espagne, devenu l’un des leaders européens de la transition écologique. Selon le gestionnaire du réseau électrique REE, l’Espagne a produit l’an dernier 56,8% de son électricité via des sources renouvelables, dont 17% via des installations photovoltaïques.Sur l’ensemble de l’Andalousie, “il n’a été nécessaire de recourir à des expropriations que pour moins de 1% de la surface” concernée, insiste auprès de l’AFP le conseiller régional à l’Industrie, Jorge Paradela.L’Union photovoltaïque espagnole (Unef), qui regroupe 800 entreprises du secteur, met en avant quant à elle les retombées fiscales générées par les parcs solaires dans les communes rurales.Il s’agit “de montants très importants, qui se traduisent ensuite par une amélioration des services publics dans le village”, relève José Donoso, directeur général de l’Unef.Des calculs contestés par les habitants de Lopera, qui entendent se battre “jusqu’au bout”. “Ce qui est à nous, personne ne nous l’enlèvera”, promet Juan Cantera.

Le radar star de Thales tourne à plein régime depuis la guerre en Ukraine

Au milieu des champs près de Paris, une antenne de 3,5 tonnes effectue un tour par seconde: c’est un test final du radar de défense anti-aérienne de Thales dont la production monte en flèche depuis la guerre en Ukraine, dopée par la demande mondiale. Cette antenne intégrera le radar Ground Fire (GF) 300 de dernière génération, fabriqué sur le site de Limours (Essonne). Capable de détecter les cibles ennemies jusqu’à 400 km, ce radar répond aux menaces des conflits modernes, des drones aux missiles balistiques, et guide les missiles pour les détruire.  “La tendance de croissance de l’activité de radar est apparue il y a quelques années déjà et elle s’accélère depuis la guerre en Ukraine”, résume à l’AFP Eric Huber, vice-président des activités radars de surface de Thales.Thales dont les radars sont parmi les plus vendus au monde avec les Patriot américains a fourni à l’Ukraine depuis 2023 deux Ground Master (GM) 200 renforçant sa défense aérienne.Cette guerre au cÅ“ur de l’Europe, avec des drones et missiles russes qui pleuvent quotidiennement sur les villes ukrainiennes, fait exploser la demande de radars en Europe, mais aussi en Asie, en Afrique et en Amérique latine.- Production triplée  – “Plusieurs pays européens ont négligé leur défense aérienne, aujourd’hui on a une vision de menace différente (…) Il y a 20-30 ans il fallait faire face à des menaces plus traditionnelles dans les airs comme les avions de chasse”, souligne Hervé Dammann, directeur général adjoint de Thales.”On a un marché en Europe et on peut s’attendre à ce qu’il grossisse”, ajoute-t-il, compte tenu de l’augmentation des budgets de défense annoncés après le rapprochement de Donald Trump avec la Russie.Face à la flambée des commandes, le produit, dont la durée de vie est entre 25 et 30 ans, suit. Dans l’immense hall d’intégration, le nombre de positions de travail a doublé en 18 mois et le temps d’assemblage d’un radar est passé de 55 jours en 2023 à 21 actuellement. La production a plus que triplé en un an, de 9 radars en 2023 à 28 en 2024. Cette année le groupe prévoit d’en fabriquer entre 35 et 40.  Pour assurer cette montée en cadence fulgurante, 400 personnes ont été recrutées à Limours l’an dernier pour ce site de 1.600 salariés et autant d’embauches sont prévues en 2025. – 4.000 films par seconde-Les avancées technologiques permettent d’améliorer les performances de nouveaux radars. “Le radar n’a qu’une seule antenne, mais elle est capable d’émettre plusieurs faisceaux et d’avoir plusieurs yeux en même temps: garder un oeil sur le missile qui arrive, un autre oeil sur le missile qui va intercepter, et de les guider l’un vers l’autre”, explique à l’AFP Eric Marceau, directeur marketing et stratégie pour les activités radars de surface de Thales à l’occasion d’une visite de presse sur l’usine de Limours, à 30 km de Paris.Le temps de rotation réduit à une seconde pour ce type de radars entraîne un rafraîchissement encore plus rapide des images, ce qui facilite “un guidage extrêmement précis du missile” vers la cible avant que celle-ci ne s’éloigne du rayon d’action du radar. Le GF300 regarde et analyse un équivalent de 4.000 films par seconde, les technologies numériques actuelles étant capables de digérer ces volumes d’information, souligné Eric Marceau. Avant les tests finaux en extérieur où des balises permettent d’analyser le signal émis par le radar et de simuler des réflexions, échos et brouillages pour vérifier ses performances, l’antenne passe un mois dans un environnement digne d’une installation d’art contemporain.Avec des murs hérissés de longues pyramides de mousse bleues et roses, ce lieu sert de cage de Faraday, bloquant les champs électriques et électromagnétiques, un peu comme un studio d’enregistrement où l’on manipule des sons.Alors qu’une sonde mesure le champ radioélectrique émis par l’antenne, les mousses absorbent les petites réflexions qui pourraient perturber le calcul – ce qui ne serait pas possible en présence de murs plans.