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Amélie de Montchalin, ministre cash pour budget désargenté

Incarnation de la génération Macron éclose en 2017, Amélie de Montchalin s’est imposée aux Comptes publics en mêlant accents techno et style cash, usant volontiers du registre de la dramatisation à l’heure où le Premier ministre doit présenter mardi un budget 2026 sous le sceau de la rigueur. Quarante ans à peine, déjà quatre maroquins ministériels derrière elle, et même sa mini traversée du désert: Amélie de Montchalin, qui a commencé sa carrière politique il y a huit ans en étant élue députée de l’Essonne avec la vague En Marche, représente l’essence de ces carrières fulgurantes qu’Emmanuel Macron a suscitées. Cette économiste de formation était pourtant sortie du premier gouvernement d’Elisabeth Borne par la petite porte. Battue aux législatives de l’été 2022 par le socialiste Jérôme Guedj, elle avait quitté le ministère de la Transition écologique après 45 jours seulement en fonction. Un coup d’arrêt pour celle qui a suivi un parcours prestigieux – études à HEC et Harvard, puis différents postes dans le secteur bancaire (BNP Paribas) et l’assurance (Axa) -.Elle était devenue représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, quand elle a été rappelée à la surprise générale fin décembre 2024 par François Bayrou soucieux de constituer un “gouvernement de poids lourds”. Les deux se connaissent peu, même si M. Bayrou, qui a lui-même eu son lot d’avaries durant sa carrière, lui avait adressé un SMS d’encouragement après sa défaite.   Décrite comme “techno pur jus, soldat en mission” par la sénatrice communiste Eliane Assassi, ou, selon un maire de l’Essonne, comme la “fille qui n’est pas la plus fun de la planète” mais “directe, solide et bosseuse”, Amélie de Montchalin a creusé son sillon à Bercy, après avoir oeuvré pendant deux ans au ministère de la Transformation et de la Fonction publiques (2020-2022).A l’heure de dessiner un budget marqué par un net tour de vis pour dégager 40 milliards d’économies, elle écume les matinales télés et radios pour alerter sur la situation des finances publiques. Il faut “avoir du courage”, exhorte-t-elle, car “c’est le dernier moment”, au risque “qu’un jour, les institutions internationales décident pour nous” et disent à la France “quelles réformes faire”. Dramatisation pour mieux faire accepter la pilule des efforts à venir ? Plutôt exercice de “transparence et style direct vis-à-vis des menaces qui nous attendent”, rétorque son entourage.- “Toupet” -“Sa fermeté est l’apanage d’une ministre du Budget”, décrypte un conseiller de Bercy qui note la “complémentarité” du binôme formé avec le ministre de l’Economie Eric Lombard, 67 ans. Deux générations, deux matrices politiques – elle venant originellement de la droite, lui de la gauche -, mais aussi deux styles à l’heure de mener en tandem les négociations avec les forces politiques.”Elle est l’incarnation de l’orthodoxie budgétaire dans toute sa splendeur”, estime auprès de l’AFP Jérôme Guedj, son tombeur dans l’Essonne mais aussi un de ses interlocuteurs dans les discussions budgétaires. M. Lombard et Mme Montchalin forment “un genre de duo good cop – bad cop” qui est “quelque part l’incarnation du +en même temps+ macroniste”, ajoute-t-il.”On a l’impression qu’elle ne doute jamais, alors que Lombard donne parfois l’impression de plus s’interroger”, observe de son côté l’Insoumis Eric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée.Si ce dernier est “en total désaccord avec la politique” d’Amélie de Montchalin, il lui voit aussi “beaucoup de qualités”, parmi lesquelles “la technicité” et… un certain “toupet”, sourit-il auprès de l’AFP.Même le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, généralement peu avare de critiques envers le gouvernement, est ressorti plutôt satisfait de son rendez-vous à Bercy au début du mois – “le premier en trois ans que j’ai trouvé intéressant”, dit-il -, appréciant que la ministre “soit “dans une logique de faire un travail de fourmi, d’analyse des dépenses”.”Amélie ne baratine pas. C’est ce qui a été apprécié par les forces politiques: elle ne change pas de discours selon ses interlocuteurs”, souligne son entourage.Ces dernières semaines, la ministre a multiplié les ballons d’essai, comme fusionner ou supprimer un tiers des opérateurs de l’État ou défendre une “pause” sur certaines dépenses, notamment sociales, en 2026, la suppression de l’abattement fiscal des retraités, etc. Elle a aussi sermonné ses collègues, priés de se serrer la ceinture, en leur lançant dans le Journal du Dimanche le mois dernier, fidèle à son franc-parler: “le compte n’y est pas”.

France: le défilé d’une armée “prête au combat” pour le 14-Juillet

Des militaires en treillis et casque lourd à bord de leurs blindés: le défilé du 14-Juillet à Paris a mis lundi en avant une armée “prête au combat”, au lendemain de la promesse d’Emmanuel Macron d’accroître encore les dépenses de défense face “à un monde plus brutal”.Organisé comme une “vraie opération militaire” selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon, le défilé reflète cette année la gravité des menaces pesant sur la sécurité du continent.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la “menace durable” que fait peser la Russie sur le continent.La revue nationale stratégique publiée lundi postule qu'”il est désormais clair que nous entrons dans une nouvelle ère, celle d’un risque particulièrement élevé d’une guerre majeure de haute intensité en dehors du territoire national en Europe”.”Celle-ci impliquerait la France et ses alliés en particulier européens, à l’horizon 2030, et verrait notre territoire visé en même temps par des actions hybrides massives”, précise le document.- Drones et systèmes anti-aériens -En conséquence, malgré les efforts d’économie, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards supplémentaires l’année suivante, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans, pour atteindre près de 64 milliards d’euros en 2027.Une augmentation des dépenses militaires que 72% des Français semblent prêts à soutenir, selon un sondage Odoxa – Backbone pour Le Figaro publié lundi.Lors du défilé sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées, l’armée française a voulu mettre en valeur sa “crédibilité opérationnelle” et sa “solidarité stratégique” avec ses partenaires.”L’armée de Terre défile en brigade bonne de guerre, c’est-à-dire prête au combat”, a ainsi expliqué sur la radio RTL le général Mizon.Des soldats de la 7e brigade blindée ont défilé en tenue de combat à bord de chars Leclerc, de canons automoteurs Caesar ou de blindés de combat VBCI, équipés de leur casque lourd et gilet pare-balles. Les drones ou les systèmes anti-aériens SAMP/T ont également été en vue.Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade – soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique – en dix jours. En 2027, l’ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.- Tête de morse  -Pour incarner les partenariats de la France ont défilé une compagnie belgo-luxembourgeoise, la force binationale franco-finlandaise, composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l’ONU au Liban, ou encore l’équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l’Otan.Précédés de la Patrouille de France et du défilé aérien, plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d’un “drumband”, en uniforme bigarré et la tête couverte d’un casque de pilote, d’une tête de tigre, d’aigle, de morse ou de requin suivant leur corps d’appartenance, avaient ouvert le défilé devant le président français Emmanuel Macron et son homologue indonésien Prabowo Subianto, ainsi que l’émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah.Paris a conclu un partenariat stratégique avec Jakarta pour peser dans la zone indo-pacifique.Des membres du service militaire volontaire (SMV) et du service militaire adapté (SMA) de Nouvelle-Calédonie, des dispositifs de formation et d’insertion dans l’emploi ont également été mis à l’honneur, alors qu’Emmanuel Macron dit vouloir donner “un nouveau cadre” pour que “la jeunesse ait l’occasion de servir”.Auparavant, au pied de l’Arc de Triomphe, le chef de l’Etat avait remis au président du Comité de la flamme, à l’occasion de son centenaire, un glaive servant à raviver chaque soir la flamme du soldat inconnu, représentant les combattants français tombés au combat.Les animations du défilé ont également célébré le centenaire du Bleuet de France, institution créée en 1925 pour oeuvrer à la solidarité avec le monde combattant en distribuant des bleuets en tissu.

L’animateur et producteur Thierry Ardisson est mort à 76 ans, annonce sa famille à l’AFP

L’animateur et producteur Thierry Ardisson, star du PAF surnommée “L’homme en noir”, est décédé lundi à 76 ans à Paris des suites d’un cancer du foie, ont annoncé son épouse et ses enfants dans un communiqué à l’AFP.”Thierry est parti comme il a vécu. En homme courageux et libre. Avec ses enfants et les miens, nous étions unis autour de lui. Jusqu’à son dernier souffle”, a écrit sa femme, la journaliste de TF1 Audrey Crespo-Mara.Né le 6 janvier 1949 à Bourganeuf (Creuse), Thierry Ardisson a fait ses armes dans la publicité avec des slogans passés à la postérité, avant de passer sur le petit écran.Il a bousculé le paysage cathodique à partir des années 1980, jusqu’à s’imposer comme l’une de ses figures les plus impertinentes, avec ses talk-shows à succès en soirée. Le Tout-Paris politique et culturel s’est rendu à ses émissions, parmi lesquelles “Bains de minuit”, présentée depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, “Lunettes noires pour nuits blanches” au mythique Palace et “Rive droite / Rive gauche”, premier magazine culturel TV quotidien en France.Il a également animé “Tout le monde en parle”, une hebdomadaire sur France 2 (1998-2006) aux côtés de son acolyte Laurent Baffie, puis “Salut les Terriens” (2006-2018) sur Canal+ puis C8.Tout de noir vêtu et armé d’un éternel sourire, l’animateur, qui aimait transgresser et désarçonner ses invités, avait le sens de la formule. Certains rituels, comme ses “Bonsoirs” ou “Magnéto, Serge!”, restent indissociables de son personnage.En 2020, c’est la consécration avec “Arditube”, chaîne YouTube lancée par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et dédiée à l’impressionnant patrimoine télévisuel – 35 émissions – d’un animateur aux convictions ouvertement royalistes, peu connu pour sa modestie, mais aussi bosseur acharné. Il ne s’était pas fait que des amis dans le milieu: pour Bernard Pivot, il était “tellement mégalo qu’il croit avoir inventé la vulgarité à la télévision”.L’homme de télé fut aussi patron de presse, a fait de la radio, produit des séries et des films, et écrit plusieurs livres dont “L’homme en noir”, paru en mai. Emmanuel Macron lui avait remis la Légion d’honneur début 2024.Marié à trois reprises, Thierry Ardisson a eu trois enfants avec la musicienne Béatrice Loustalan. Il partageait la vie de la journaliste et présentatrice de TF1 Audrey Crespo-Mara, qu’il avait épousée en 2014.

Le détenu évadé de prison dans un sac arrêté près de Lyon

Le détenu de 20 ans qui s’était évadé vendredi de la prison de Corbas, près de Lyon, en se cachant dans le sac de son codétenu libérable, a été interpellé lundi matin à Sathonay-Camp, dans la métropole lyonnaise, a annoncé le parquet de Lyon. Actuellement en garde à vue, le jeune homme a été arrêté “aux alentours de 06H00, sortant d’une cave”, précise le parquet dans un communiqué. Son codétenu “complice n’était pas avec lui et n’a pas encore été interpellé”, a-t-on précisé.Vendredi, il avait “profité de la libération de son codétenu pour se dissimuler dans son paquetage et sortir” de l’établissement, avait détaillé à l’AFP l’administration pénitentiaire. Celle-ci a lancé une enquête interne pour “faire toute la lumière” sur les circonstances de cette évasion.Au moment de son évasion, constatée seulement samedi, il était détenu “pour meurtre en bande organisée et infraction à la législation sur les armes, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris”, ajoute encore le parquet.Son interpellation a été réalisée par l’OCLCO (brigade de recherche des fugitifs) et la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) du Rhône, sur la base d’un mandat de recherche émis par le parquet pour “évasion en bande organisée” et participation à “une association de malfaiteurs”, selon la même source.

France: un 14-Juillet sous le signe de la “crédibilité” de l’armée face à “un monde plus brutal”

Face à “un monde plus brutal”, le traditionnel défilé du 14-Juillet donné lundi à Paris pour la fête nationale mettra en avant des militaires français “prêts à partir” en opérations, au lendemain de l’annonce de dépenses de défense accrues.”Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été si menacée”, a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la “menace durable” que fait peser la Russie sur le continent.L’Europe est “mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l’invasion de l’Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d’incertitude” quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et “notre Europe se trouve placée à la lisière d’un vaste arc de crises”.En conséquence, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d’euros à cet horizon.”Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte”, car “pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant”, a insisté le dirigeant français.Une actualisation de la loi de programmation militaire pour 2024-2030, qui prévoit en l’état 413 milliards d’euros pour les armées, sera présentée à l’automne, malgré des finances publiques au plus mal obligeant à des efforts d’économie.M. Macron a aussi annoncé vouloir donner “un nouveau cadre” à la jeunesse pour se former militairement à titre volontaire.Lors du défilé de lundi matin, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l’an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l’armée française entend mettre en valeur sa “crédibilité opérationnelle” et sa “solidarité stratégique” avec ses partenaires.- “Outil de combat” -L’ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas “en tenue de défilé (…) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés”, selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon.”Il s’agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu’il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées”, a-t-il expliqué.Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade “bonne de guerre” -soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique- en dix jours. En 2027, l’ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.Pour incarner les partenariats de la France défileront une compagnie belgo-luxembourgeoises, la force binationale franco-finlandaise composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l’ONU au Liban, ou encore l’équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l’Otan.Le défilé met cette année à l’honneur l’Indonésie, avec qui la France a conclu un partenariat stratégique pour peser dans la zone indo-pacifique.Le président indonésien Prabowo Subianto, qui assistera aux festivités au côté d’Emmanuel Macron après avoir accueilli son homologue français fin mai à Jakarta, a annoncé son intention d’acquérir davantage d’avions de combat Rafale, de sous-marins Scorpène et de canons Caesar, ainsi que des frégates légères.Plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d’un “drumband”, ouvriront le défilé à pied, précédés de la Patrouille de France, vers 10H30 locales (08H30 GMT) après l’arrivée d’Emmanuel Macron, attendu à 10H00 (08H00 GMT).Au total, 7.000 femmes et hommes défileront, dont 5.600 à pied, 65 avions dont 5 appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.