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Energie: l’Assemblée nationale prête à voter contre le texte “Gremillet”

“Un monstre”, “une chimère énergétique”. Les députés devraient rejeter mardi la proposition de loi “Gremillet” sur la trajectoire énergétique de la France, profondément remaniée par le RN et la droite lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.L’épisode est une nouvelle illustration du cheminement chaotique des textes à l’Assemblée, des divisions de la coalition gouvernementale, et du rapprochement de LR et du RN sur les questions environnementales, faisant dire à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qu’un “axe anti-écologie” s’est formé à l’Assemblée nationale.La proposition de loi d’origine sénatoriale a pour ambition de dessiner le futur énergétique de la France à l’horizon 2035. La version sortie de la chambre haute en octobre proposait une relance ambitieuse du nucléaire, et des objectifs en matière d’énergies renouvelables.Cette proposition de loi avait été rédigée par le sénateur Daniel Gremillet (LR) faute de loi de programmation énergétique soumise au Parlement par le gouvernement, alors même que la loi climat de 2019 fixait le “principe d’une loi quinquennale sur l’énergie” à partir de 2023.Pressé de publier le décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, mais menacé dans le même temps par le RN de censure s’il ne soumettait pas la question au Parlement, le gouvernement a décidé en avril de repousser la publication du décret à la fin de l’été, et d’inscrire à l’agenda de l’Assemblée le texte du sénateur des Vosges.Les débats ayant pour fonction d’inspirer le fameux décret, sa publication devant intervenir avant la fin de la navette parlementaire, avait assumé le 14 juin le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.- Casus belli -Las ! A l’Assemblée, l’examen a déraillé, en commission puis dans l’hémicycle.Après avoir voté lundi pour la “sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”, et mercredi pour la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), les députés ont approuvé jeudi à quelques voix près un moratoire sur les investissements dans le solaire et l’éolien, le RN venant apporter un soutien massif à un amendement LR, face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons).M. Ferracci a immédiatement dénoncé un vote “dévastateur”, et le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance) une “catastrophe économique”. La filière des renouvelables, puis l’Union française de l’électricité (UFE), représentant l’ensemble de la filière, nucléaire inclus, a appelé les députés à rejeter le texte.Le premier syndicat agricole, la FNSEA a aussi jugé le moratoire “inacceptable pour les agriculteurs”, regrettant par ailleurs “la suppression des objectifs de production de biocarburants”.Dénonçant une “chimère énergétique”, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a annoncé lundi matin que son groupe rejetterait le texte. Le groupe Horizons devrait faire de même, ainsi que le groupe EPR.”Ce nouveau recul, s’il venait à être confirmé, serait dramatique pour notre environnement, mettrait notre souveraineté énergétique en péril et anéantirait un secteur entier de notre économie”, a argué son président Gabriel Attal.”Mon groupe parlementaire, Ensemble pour la République, est celui de l’écologie, et il le restera”, a-t-il affirmé, alors que LR et le RN ont engrangé des victoires communes ces dernières semaines, contre les zones à faible émission (ZFE), le zéro artificialisation nette des sols (ZAN), ou en faveur de retour d’un pesticide.Sous couvert d’anonymat, un membre du groupe EPR reconnaît une difficulté à mobiliser les troupes, alors que le gouvernement a pris le pli d’inscrire à l’Assemblée des textes issus du Sénat. “Les députés en ont assez d’être la bande passante du groupe de (Bruno) Retailleau”, ancien chef de file de la droite au Sénat et nouvel homme fort du gouvernement.Le RN lui, était présent comme jamais sur le texte, dont il a fait une bataille emblématique. Il a continué de faire monter la pression ce week-end. “Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli” – et donc un motif de censure, a prévenu dans le JDD le député Jean-Philippe Tanguy.

Energie: l’Assemblée nationale prête à voter contre le texte “Gremillet”

“Un monstre”, “une chimère énergétique”. Les députés devraient rejeter mardi la proposition de loi “Gremillet” sur la trajectoire énergétique de la France, profondément remaniée par le RN et la droite lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.L’épisode est une nouvelle illustration du cheminement chaotique des textes à l’Assemblée, des divisions de la coalition gouvernementale, et du rapprochement de LR et du RN sur les questions environnementales, faisant dire à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qu’un “axe anti-écologie” s’est formé à l’Assemblée nationale.La proposition de loi d’origine sénatoriale a pour ambition de dessiner le futur énergétique de la France à l’horizon 2035. La version sortie de la chambre haute en octobre proposait une relance ambitieuse du nucléaire, et des objectifs en matière d’énergies renouvelables.Cette proposition de loi avait été rédigée par le sénateur Daniel Gremillet (LR) faute de loi de programmation énergétique soumise au Parlement par le gouvernement, alors même que la loi climat de 2019 fixait le “principe d’une loi quinquennale sur l’énergie” à partir de 2023.Pressé de publier le décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, mais menacé dans le même temps par le RN de censure s’il ne soumettait pas la question au Parlement, le gouvernement a décidé en avril de repousser la publication du décret à la fin de l’été, et d’inscrire à l’agenda de l’Assemblée le texte du sénateur des Vosges.Les débats ayant pour fonction d’inspirer le fameux décret, sa publication devant intervenir avant la fin de la navette parlementaire, avait assumé le 14 juin le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.- Casus belli -Las ! A l’Assemblée, l’examen a déraillé, en commission puis dans l’hémicycle.Après avoir voté lundi pour la “sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”, et mercredi pour la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), les députés ont approuvé jeudi à quelques voix près un moratoire sur les investissements dans le solaire et l’éolien, le RN venant apporter un soutien massif à un amendement LR, face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes macronistes (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons).M. Ferracci a immédiatement dénoncé un vote “dévastateur”, et le rapporteur du texte Antoine Armand (Renaissance) une “catastrophe économique”. La filière des renouvelables, puis l’Union française de l’électricité (UFE), représentant l’ensemble de la filière, nucléaire inclus, a appelé les députés à rejeter le texte.Le premier syndicat agricole, la FNSEA a aussi jugé le moratoire “inacceptable pour les agriculteurs”, regrettant par ailleurs “la suppression des objectifs de production de biocarburants”.Dénonçant une “chimère énergétique”, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a annoncé lundi matin que son groupe rejetterait le texte. Le groupe Horizons devrait faire de même, ainsi que le groupe EPR.”Ce nouveau recul, s’il venait à être confirmé, serait dramatique pour notre environnement, mettrait notre souveraineté énergétique en péril et anéantirait un secteur entier de notre économie”, a argué son président Gabriel Attal.”Mon groupe parlementaire, Ensemble pour la République, est celui de l’écologie, et il le restera”, a-t-il affirmé, alors que LR et le RN ont engrangé des victoires communes ces dernières semaines, contre les zones à faible émission (ZFE), le zéro artificialisation nette des sols (ZAN), ou en faveur de retour d’un pesticide.Sous couvert d’anonymat, un membre du groupe EPR reconnaît une difficulté à mobiliser les troupes, alors que le gouvernement a pris le pli d’inscrire à l’Assemblée des textes issus du Sénat. “Les députés en ont assez d’être la bande passante du groupe de (Bruno) Retailleau”, ancien chef de file de la droite au Sénat et nouvel homme fort du gouvernement.Le RN lui, était présent comme jamais sur le texte, dont il a fait une bataille emblématique. Il a continué de faire monter la pression ce week-end. “Si on voit que François Bayrou veut publier la PPE3 par décret, en contournant la représentation nationale, ce sera un casus belli” – et donc un motif de censure, a prévenu dans le JDD le député Jean-Philippe Tanguy.

Pas de miracle et un “échec” pour le conclave des retraites

Après quatre mois de concertations, le conclave des retraites s’est finalement soldé par un “échec”, ont annoncé lundi soir les partenaires sociaux: c’est aussi un revers pour la méthode de dialogue social promue par François Bayrou.Le Premier ministre prendra la parole mardi matin à 07H00 à l’Hôtel de Matignon, ont annoncé ses services. Syndicats et patronat se sont renvoyé la responsabilité de l’impasse. “Le constat est fait que le patronat ne bougera pas sur la réparation de la pénibilité (c’est-à-dire ouvrir sur des départs anticipés, ndlr) c’est un échec de la négociation”, a déclaré Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT. “La discussion s’arrête”, a-t-il ponctué.”Cette négociation était jouable, si l’accord ne se fait pas, c’est à cause des organisations patronales”, a regretté Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. “C’était la première fois que nous avions du +plus+ pour les femmes (propositions de pensions réévaluées pour les mères, ndlr), c’est quelque chose qui me met très en colère”, a-t-elle confié.”Nous regrettons cet échec, c’est dommage pour la démocratie sociale”, a commenté Diane Milleron-Deperrois, représentante du Medef. “Au Medef, on a gardé une ligne très claire, en étant constant dans une ligne responsable: on n’était pas en mesure d’augmenter les cotisations salariales et patronales”, a-t-elle insisté.La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) “regrette” également ce désaccord dans un communiqué, un échec “d’autant plus incompréhensible”, selon elle, “que tous les partenaires sociaux partageaient la même volonté de se voir transférer la gouvernance du système de retraite selon les mêmes modalités que l’AGIRC ARRCO”.L’après-midi avait commencé par un coup médiatique: Patrick Martin, président du Medef, et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, convoquant la presse une demi-heure avant la reprise du conclave à 15H00.Sur le trottoir, devant le bâtiment abritant ces discussions, ils s’étaient dits confiants dans un accord grâce à une “proposition commune” sur “les différents éléments qui sont attendus par les syndicats de salariés”, notamment sur les carrières des femmes ou la pénibilité.Dans ses nouvelles propositions, le patronat a notamment semblé ouvrir une petite porte vers un départ anticipé à la retraite en cas d’usure, mais seulement sur avis médical. Insuffisant pour les syndicats, qui veulent une automaticité sur la question et fustigent autant le fond que la forme.”On demande que la négociation se fasse sur le texte paritaire”, déjà sur la table et non sur les nouvelles propositions du Medef, avait alors insisté Yvan Ricordeau. – “Guet-apens ?” -Ce dernier avait d’ailleurs interpellé, sur le pavé, le dirigeant du Medef, devant les caméras, après le mini point-presse patronal:  – “Monsieur Martin ? Est-ce que la négociation s’opère sur le texte qu’on a discuté depuis quatre mois ? – On ne va pas tenir la négociation ici, répond le patron du Medef.- Pourquoi la partie patronale l’a tentée sur le trottoir, alors ? relance le syndicaliste.- C’est quoi ce guet-apens qu’on essaie de me tendre là ? a souri pour couper court le dirigeant du Medef.- Ça commence bien, ça commence dans la rue”, a conclu le représentant de la CFDT.A l’issue de ce ballet entre patronat et syndicats, Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC, avait accusé le patronat de “torpiller” la négociation.Ce processus a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route: FO a tourné les talons dès la première séance et la CGT et l’U2P (patronat pour les artisans) ont jeté l’éponge mi-mars.La précédente réunion, le 17 juin, s’était achevée sur une prolongation arrachée sur le fil pour éviter l’échec. Une de plus dans une discussion entamée le 27 février et qui devait s’arrêter à l’origine le 28 mai.- Censure ? -Le principal point d’achoppement tournait autour de la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle: les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes, telles la prévention ou la reconversion.Pour le reste, il était acquis que l’âge du départ à la retraite ne bougerait pas: sans surprise le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. A l’issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.La fin du conclave est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Et le Premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement. “La méthode Bayrou est un échec monumental”, a tancé le groupe LFI-NFP dans un communiqué, appelant “tous les groupes de gauche à déposer ensemble une motion de censure”.”Le PS doit assumer cet échec et ses dégâts. Il doit montrer l’exemple pour voter au complet la censure”, a averti le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon sur X.  

Les Etats-Unis frappés par leur première vague de chaleur “extrême” de l’année

Une vague de chaleur “extrêmement dangereuse” s’abat lundi sur 160 millions d’habitants du Midwest et de l’Est des Etats-Unis, le mercure flirtant près des 40 degrés Celsius à New York, poussant les habitants à se réfugier dans des “îlots de rafraîchissement”.Le premier épisode important de forte chaleur cette année aux Etats-Unis a commencé ce week-end pour atteindre un pic lundi dans les grandes agglomérations de Washington, Baltimore, Philadelphie et New York.”Cette chaleur extrême ne sera pas seulement inconfortable et oppressante pour les New-Yorkais. Elle sera brutale et dangereuse si vous ne prenez pas les mesures nécessaires”, a prévenu le maire de New York, Eric Adams, précisant que “chaque année plus de 500 personnes meurent de chaleur” dans la métropole de plus de 8 millions d’habitants.Les autorités locales ont demandé à la population âgée ou vulnérable, en raison de troubles respiratoires ou par manque d’accès à de la climatisation, de s’hydrater ou de se diriger vers les “cooling centers”, îlots de rafraîchissement, comme des bibliothèques alors qu’une chaleur étouffante et collante enveloppait la ville lundi.”Beaucoup (d’habitants) vivent dans des chambres louées. Quand il y a une vague de chaleur, personne ne veut faire la cuisine dans un espace partagé, il va faire trop chaud”, explique Stephany Cruz, coordinatrice dans un centre pour personnes âgées dans le quartier de Washington Heights. Pendant la canicule, le centre est ouvert de 7 heures à 19 heures et peut accueillir jusqu’à 150 personnes par jour. La plupart d’entre elles sont des femmes.- “Endurer” -Parmi les habitués, Marcia Diaz, une Dominicaine de 65 ans, vit avec sa fille et ses trois petits-enfants et n’a qu’un seul climatiseur chez elle. “Nous laissons la porte ouverte (…) pour que l’appartement se rafraîchisse”, explique cette retraitée qui souffre d’asthme et d’hypertension. Elle paie habituellement 270 dollars par mois pour l’électricité et craint de voir la facture encore grimper cet été.L’intensité et la durée de cette vague de chaleur la rend “extrêmement dangereuse pour n’importe qui sans rafraîchissement ou hydratation”, martèlent les services météorologiques américains (NWS), précisant que 160 millions d’habitants sont établis dans des secteurs du pays touchés par cette vague de chaleur extrême lundi.”Il faut endurer, sinon comment allons-nous survivre ?” s’exclame Manuel, un ouvrier équatorien qui répare la façade d’un immeuble à Harlem. “Parfois, on s’arrête parce que c’est dangereux. On n’a pas tous la même énergie, mais il faut endurer”, confie-t-il à l’AFP.”Une intense crête barométrique, stationnée sur la moitié est du pays, continuera de générer une vague de chaleur extrêmement dangereuse cette semaine. Les effets du risque de chaleur extrême s’étendront du Midwest au centre de l’Atlantique aujourd’hui. Ce niveau de risque de chaleur est connu pour être rare (…) avec peu ou pas de répit pendant la nuit”, prévient le NWS. A New York, cette vague de chaleur survient alors que les électeurs du Parti démocrate sont appelés mardi à choisir leur candidat à l’élection municipale dans une primaire qui s’annonce disputée, selon les sondages, entre le ténor centriste Andrew Cuomo et l’étoile montante de la gauche Zohran Mamdani.”Votez le jour de l’élection, même s’il fait 100 degrés (Fahrenheit, unité de mesure utilisée aux Etats-Unis)”, soit plus de 37 degrés Celsius, a lancé devant la presse au cours du weekend M. Cuomo, ancien gouverneur de l’Etat de New York.Dans la capitale, Washington, la mairie a rappelé aux habitants que de nombreux lieux climatisés leur sont ouverts pour se rafraîchir.Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.L’année 2024 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis (hors Alaska et Hawaï) comme dans le monde entier. 2024 fut aussi la première année à dépasser la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l’accord de Paris sur le climat, selon l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU.

Sur les terres brûlées de Gironde, les premiers signes du retour de la nature

Entre mottes et roseaux d’une lagune de la réserve d’Hostens, en Gironde, un naturaliste récupère une tortue d’eau douce: sa présence symbolise la résilience d’une partie de la biodiversité ravagée par les gigantesques incendies de 2022.Dans une cabane d’observation de la zone humide, cette cistude d’Europe, au corps sombre tacheté de jaune, est ensuite examinée, pesée et mesurée. Et comme elle n’est pas répertoriée, les bords de sa carapace sont délicatement limés, afin de pouvoir l’identifier.Désignée comme le numéro 21 sur sa nouvelle fiche d’identité, soit autant que le nombre de spécimens recensés depuis le début de l’inventaire de la biodiversité entamé l’an passé, la petite tortue est ensuite relâchée dans l’eau marécageuse. Sa capture intervient dans le cadre d’un vaste programme de suivi écologique mandaté par le département, propriétaire de cette réserve biologique nouvellement créée, classée espace naturel sensible. Prévu jusqu’en 2027, il vise à documenter la dynamique des espèces, dont 17 remarquables et protégées, après la perte de leur écosystème parti en fumée.Les cistudes recensées, âgées de 7 à 15 ans – au vu du nombre de stries visibles sur le plastron –  “ont probablement pu se réfugier en cœur de lagune, lorsque cela brûlait tout autour, ou se mettre dans la vase pour survivre”, suppose François Léger, naturaliste de l’association Cistude Nature, l’un des acteurs chargés de l’inventaire d’une partie de la faune.Cette espèce endémique du Sud-Ouest “a retrouvé des habitats qui lui étaient favorables et trouvé de la ressource alimentaire. C’est plutôt un bon signal”, pointe ce spécialiste, qui s’inquiète de l’absence d’autres animaux. Certains, peu mobiles, n’ont pu réchapper aux flammes.- Recolonisation -Ainsi, les reptiles, déjà en déclin au niveau national, ont quasiment disparu. “Le lézard vivipare s’est effondré de 80% avec un seul individu repéré sur plusieurs sites l’an passé et aucun cette année”, pointe François Léger.A l’inverse, la repousse de la végétation a favorisé une remise en place de la chaîne alimentaire chez les insectes: la présence de phytophages (se nourrissant de plants) tels que les pucerons attire sa cohorte de prédateurs (araignées) et de parasitoïdes (qui ont besoin d’un autre pour se développer, comme des guêpes).Insectes emblématiques des Landes de Gascogne, le Fadet des laîches (papillon) ou la Leucorrhine à front blanc (libellule) sont aussi réapparus tout comme des espèces d’oiseaux tels que l’engoulevent d’Europe, la fauvette pitchou, l’alouette lulu. Le courlis cendré, reconnaissable à son long bec courbé a aussi réinstallé ses nids dans des zones devenues clairsemées, après être resté invisible pendant des décennies.Car ici, les fougères et de jeunes plants de saule, trembles et bouleaux  – espèces pionnières avant l’installation d’une nouvelle végétation – ont remplacé les pins maritimes. – Sous cloche -“On a retrouvé des espèces patrimoniales comme la drosera (plante carnivore) ou la spiranthe d’été (orchidée) surtout dans les zones humides qui ont mieux résisté”, note Margaux Moreto, du Conservatoire botanique national Sud-Atlantique.”Maintenant on va s’attacher à suivre la dynamique d’autres plantes, comme la molinie ou le phragmite, qui ont tendance à être un peu dynamisées par le feu”, au risque de coloniser l’espace, considère la botaniste.Après l’incendie, la collectivité a décidé de transformer une partie des 750 hectares du domaine départemental, touché à 80% par le feu, en réserve biologique dirigée sur 433 hectares, et en réserve biologique intégrale de 48 hectares consacrée à la libre évolution de la forêt, sans intervention de l’homme.”Nous retrouvons une lande qui sera beaucoup plus humide, probablement à terme et qui va retrouver à peu près les caractéristiques de ce que nous avions connu avant l’implantation massive de pins fin XIXe siècle sous l’impulsion de Napoléon III”, pointe le président du département Jean-Luc Gleyze.”Cela va être intéressant de voir sur le temps long comment le couvert forestier va reprendre tout doucement sa place, comment ces espèces se maintiennent ou, au contraire, laissent leur place à d’autres”, souligne l’élu socialiste.A condition qu’une autre inconnue ne vienne pas perturber ce début de résilience: le réchauffement climatique.

Réinstallation d’une première statue de la flèche de Notre-Dame

La flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris a retrouvé lundi une des 16 statues qui ornaient sa base et avaient été déposées pour rénovation quatre jours avant l’incendie de 2019, a constaté un journaliste de l’AFP.Soulevée par une immense grue, la statue en cuivre de Saint Paul a été replacée sur le gradin qu’elle occupait depuis la moitié du XIXe siècle sur le toit de Notre-Dame, au pied de la flèche qui avait été totalement détruite par les flammes le 15 avril 2019. A la faveur d’une rénovation prévue de longue date, les 16 statues représentant les apôtres et les évangiles avaient, elles, échappé à l’incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale, rebâtie à l’identique dans le cadre d’un chantier titanesque de plus de cinq ans.A l’issue de 700 millions d’euros de travaux, ce chef-d’oeuvre gothique du XIIe siècle a rouvert ses portes au public début décembre mais reste encore aujourd’hui partiellement ceint d’échafaudages pour parachever sa rénovation.Le retour à Notre-Dame de cette première statue, avant les 15 autres d’ici à la fin juillet, est un “nouveau grand moment de la restauration (…) de notre cathédrale”, a salué l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, qui a béni la sculpture avant qu’elle ne s’élève dans les airs.Dessinées en 1857 par l’architecte Viollet-le-Duc, ces 16 statues de 3,4 mètres de haut avaient été rénovées entre 2019 et 2021 en Dordogne (sud-ouest) et étaient, depuis début 2023, exposées à la Cité de l’architecture à Paris.C’est le prochain achèvement des travaux de couverture de la flèche qui a permis de débuter le retour des statues à leur emplacement d’origine. “Une boucle est bouclée aujourd’hui”, a déclaré le président de l’établissement public en charge du chantier de reconstruction de Notre-Dame, Philippe Jost, évoquant “un nouveau moment symbolique”.La rénovation des 16 statues a coûté environ 1,4 million d’euros, dont 85% ont été réunis par la Fondation Notre-Dame. Ces statues “incarnent une générosité qui a précédé le drame (de l’incendie, NDLR) et un attachement universel à Notre-Dame”, a déclaré le vice-président de cette fondation, Robert Leblanc, cité dans un communiqué. 

Le procès en appel des viols de Mazan réduit à quatre jours, du 6 au 9 octobre

Le procès en appel des viols de Mazan durera quatre jours seulement, du 6 au 9 octobre, devant la cour d’assises de Nîmes, contre sept semaines prévues initialement, un seul des 51 hommes condamnés ayant maintenu son appel, a-t-on appris de source judiciaire lundi.Husamettin D., 44 ans, condamné à neuf ans de réclusion en décembre par la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon, à l’issue d’un procès au retentissement mondial, comparaîtra seul et libre cet automne, ayant fait l’objet d’un mandat de dépôt différé pour raison de santé, a précisé cette source à l’AFP.Il s’agira bien d’un appel général et non d’un appel sur le seul quantum de la peine, contrairement à ce qui avait été indiqué le 3 juin, a encore précisé cette source. Il était déjà acquis que le “chef d’orchestre” de cette décennie de viols sur Gisèle Pelicot, son ex-mari Dominique, condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une mesure de sûreté des deux tiers (environ 14 ans), ne serait pas rejugé, puisqu’il avait immédiatement indiqué ne pas vouloir faire appel.Mais s’il sera cependant bien présent, cité en tant que témoin, un seul de ses coaccusés sera sur le banc.Reconnus pour la plupart coupables de viols sur Gisèle Pelicot, les 50 coaccusés de Dominique Pelicot, âgés de 27 à 74 ans, avaient tous été condamnés: les peines s’étaient étalées de trois ans de prison dont deux avec sursis, pour un retraité seulement jugé pour agression sexuelle, à 15 ans de réclusion criminelle pour un homme venu six fois violer Mme Pelicot. 17 d’entre eux avaient fait appel, dans les 10 jours suivant le verdict, en décembre. Mais 16 s’étaient désistés depuis, par vagues, laissant donc seul Husamettin D. affronter un nouveau procès.Premier appelé à la barre à Avignon, le 25 septembre, Husamettin D., travailleur dans le bâtiment, n’avait pas reconnu les faits qui lui étaient reprochés, expliquant, lors de son unique venue à Mazan, avoir cru avoir affaire à un “couple libertin” et à un scenario où la femme “ferait semblant de dormir”.”On me dit que je suis un violeur, c’est un truc de fou. Je ne suis pas un violeur, c’est un truc trop lourd à porter pour moi. C’est son mari, j’ai jamais pensé que ce type-là, il pouvait faire ça à sa femme”, avait-il expliqué à la barre.Le parquet avait requis à son encontre une peine de 12 ans de réclusion.Le procès de première instance, du 2 septembre au 19 décembre 2024, avait provoqué une véritable onde de choc, en France comme à l’étranger, devenant emblématique des questions de violences sexistes et sexuelles et plus largement des rapports hommes-femmes.Dominique Pelicot, qui ne comparaîtra donc qu’en tant que témoin à ce procès en appel, n’en aura pas fini avec la justice. Mis en examen par le pôle “cold cases” de Nanterre, en banlieue parisienne, il pourrait encore être jugé pour une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, également près de Paris, mais surtout un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris d’une agente immobilière de 23 ans.