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La justice française autorise la libération conditionnelle de Serge Atlaoui, ancien condamné à mort en Indonésie

Le tribunal d’application des peines de Melun (Seine-et-Marne) a autorisé mardi la libération conditionnelle de Serge Atlaoui, ex-condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, transféré et incarcéré en février en France, a appris l’AFP auprès de son avocat et du parquet de Meaux.”Ça a été un très long combat, il était hors de question que je baisse les bras à quel que moment que ce soit. C’est pour moi un très grand moment aujourd’hui et cela va l’être pour lui dès qu’il va sortir”, a déclaré à l’AFP son avocat historique Richard Sédillot. Condamné en Indonésie pour narcotrafic, Serge Atlaoui est détenu depuis 2005. Il est actuellement incarcéré dans la prison de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne).”Le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas de risque de réitération”, a dit Me Sédillot. De son côté, le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, a confirmé à l’AFP que M. Atlaoui “bénéficie, à compter de ce jour, d’une libération conditionnelle”.Artisan-soudeur originaire de Metz, Serge Atlaoui, 61 ans aujourd’hui, a été arrêté en 2005 dans une usine près de Jakarta où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts et les autorités l’avaient accusé d’être un “chimiste”.Le Français s’est toujours défendu d’être un trafiquant de drogue, affirmant qu’il n’avait fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême indonésienne alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel en 2007.Il devait être exécuté aux côtés de huit condamnés en 2015, mais avait obtenu un sursis après une pression diplomatique intense de la part des autorités françaises.A la suite d’un accord diplomatique, il a finalement été transféré en France en février, où la justice a commué sa peine en 30 ans de réclusion.

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Deux hommes condamnés à quatre ans de prison pour avoir détruit l’arbre le plus célèbre d’Angleterre

Deux hommes ont été condamnés mardi à quatre ans et trois mois de prison par le tribunal de Newcastle pour avoir tronçonné l’arbre le plus célèbre d’Angleterre près du mur d’Hadrien, deux ans après cet acte de vandalisme qui avait ému au-delà du Royaume-Uni.Daniel Graham, 39 ans, et Adam Carruthers, 32 ans, ont écopé de la même peine. Ils risquaient jusqu’à dix ans de prison pour ce que le procureur Richard Wright avait qualifié de “mission débile”.La juge Christina Lambert qui les a condamnés a souligné que leurs actions avaient impliqué un “haut degré de planification et de préparation” et provoqué “choc et stupéfaction”.Le “Sycamore Gap Tree”, érable sycomore majestueux niché depuis plus de 100 ans entre deux collines dans un paysage spectaculaire du Northumberland (nord), était l’un des arbres les plus photographiés d’Angleterre.Il était connu dans le monde entier depuis son apparition dans “Robin des Bois: Prince des voleurs” avec Kevin Costner en 1991. Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2023, les deux amis, armés d’une tronçonneuse, avaient conduit pendant 40 minutes jusqu’à un parking, marché 20 minutes dans l’obscurité et l’un d’eux avait filmé l’autre pendant qu’il abattait l’arbre, lui envoyant ensuite la vidéo. Ils avaient également emporté un morceau du tronc comme trophée, et les dégâts s’élèvent a minima à 458.000 livres (527.000 euros) selon l’accusation.Andrew Poad, l’un des responsables de l’organisation National Trust, chargée de la gestion du site, a évoqué un acte “dépassant l’entendement”, dans une déclaration lue avant le verdict.- “Juste un arbre” -Le lendemain de leur méfait, Daniel Graham et Adam Carruthers s’étaient délectés de la couverture médiatique de l’affaire, se félicitant d’une histoire devenue “virale” en s’envoyant messages vocaux et articles de presse.Mais les deux hommes n’ont jamais expliqué pourquoi ils s’en étaient pris au célèbre sycomore.Pendant leur procès en mai à Newcastle (nord-est), où ils ont tous les deux été reconnus coupables, Carruthers a expliqué qu’il ne comprenait pas l’émotion provoquée par la destruction de l’érable. C’était “juste un arbre”, a-t-il dit.Après avoir d’abord nié les faits et s’être renvoyé la faute, les anciens amis ont avoué avoir participé à l’opération. L’un d’eux a affirmé qu’ils étaient en état d’ébriété, ce qui n’a pas convaincu le parquet. Daniel Graham avait déjà été condamné, entre autres, pour des infractions à l’ordre public en 2021 et 2022. Son téléphone portable et sa voiture avaient été localisés près du site après la chute de l’arbre.Celle-ci a endommagé le mur d’Hadrien, une fortification romaine de 135 km de long construite entre 122 et 127 apr. J.-C. et inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco.Les jurés ont pu voir une vidéo tournée de nuit, dans laquelle on entend le bruit d’une tronçonneuse, puis du tronc s’effondrant sur le sol.- Renaissance -Selon Andrew Poad du National Trust, qui gère de nombreux lieux du patrimoine britannique, un “sentiment accablant de perte et de désarroi a été ressenti à travers le monde” après la destruction de l’arbre.Lieu de mariage et de souvenirs familiaux, extrêmement photogénique, l’érable avait été élu arbre anglais de l’année en 2016.L’an dernier, le National Trust a annoncé que de nouvelles pousses étaient apparues sur la souche.Il a également récupéré des graines et obtenu 49 jeunes plants, objets de tous les soins, qui doivent être replantés l’hiver prochain dans des espaces accessibles au public, notamment des parcs, hôpitaux et écoles.Une partie du tronc a été transformée en oeuvre d’art, que les visiteurs peuvent désormais étreindre, au centre d’accueil du parc national du Northumberland.Dans cette exposition permanente, conçue par l’artiste Charlie Whinney, le tronc de plus de deux mètres de hauteur est entouré de trois bancs en chêne d’où les visiteurs peuvent lire des mots poétiques montant du sol, liés au chagrin initial créé par sa destruction, mis en scène comme une sculpture ramifiée. 

La France et la Guinée équatoriale devant la CIJ concernant un hôtel particulier parisien

La Guinée équatoriale a qualifié les actions de la France de “paternalistes” et “néocoloniales” mardi devant la plus haute juridiction de l’ONU, dans le dernier épisode d’une longue bataille juridique au sujet d’un luxueux hôtel particulier parisien confisqué par les autorités françaises.Ce pays d’Afrique de l’Ouest a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de rendre des ordonnances d’urgence contre la France concernant l’immeuble, saisi après la condamnation par la justice française du vice-président équatoguinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue pour corruption.Les autorités françaises ont confisqué en 2021 cette propriété, qui comprend un cinéma, un hammam et des sanitaires en marbre et en or, après avoir condamné le vice-président, communément appelé Teodorin, en vertu d’une loi visant les fortunes frauduleusement acquises par des dirigeants étrangers.Selon Carmelo Nvono-Nca, ambassadeur de la République de Guinée équatoriale en France, il s’agit d’une “approche inacceptable qui a caractérisé les actions de la France depuis le début de ce différend”.”Une approche que l’on pourrait même qualifier de paternaliste, voire de néocoloniale”, a-t-il déclaré devant les juges de la CIJ, qui statue sur les différends entre Etats membres de l’ONU.En 2021, la justice française a infligé à Teodorin, le fils aîné de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis 1979, une peine de trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende.La France a, dans le cadre de l’exécution de ce jugement, saisi des biens, dont le luxueux immeuble de l’avenue Foch, d’une valeur estimée de plus de 100 millions d’euros.”Il est clair que la France s’est déterminée à vendre le bâtiment et a décidé unilatéralement de l’affectation des fonds provenant de sa vente”, a poursuivi M. Nvono-Nca.En réponse à ces accusations, la France a dénoncé “une énième manœuvre abusive de la Guinée équatoriale” auprès des juges.”La France regrette que, à l’heure où le rôle de la Cour est si chargé par de nombreuses affaires d’ampleur, la Guinée équatoriale mobilise une nouvelle fois votre office”, a déclaré Diégo Colas, conseiller juridique et directeur des affaires juridiques au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.”Rien en la présente affaire ne justifie que la Cour fasse usage de son pouvoir exceptionnel d’indiquer des mesures conservatoires”, a-t-il ajouté.M. Colas a également affirmé que les fonds obtenus par la vente des avoirs confisqués ont “vocation à être restitué à la population équatoguinéenne”, en accord avec un mécanisme de restitution inscrit dans la loi française.- Résidence ou ambassade ? -Dans sa dernière requête auprès de la CIJ, la Guinée équatoriale a affirmé la semaine dernière que la police française avait pénétré dans la propriété le mois dernier et changé les serrures de plusieurs portes.La Guinée équatoriale a demandé à la cour d’ordonner à la France de lui donner “un accès immédiat, complet et sans entrave” au bâtiment.L’hôtel particulier était déjà au cœur d’une précédente affaire présentée par la Guinée équatoriale en 2016 devant la CIJ.Ce pays a soutenu que le bâtiment servait d’ambassade en France et que Paris avait violé la Convention de Vienne, qui protège les diplomates contre toute ingérence des Etats hôtes.Mais la CIJ avait donné raison à la France, selon laquelle le bâtiment n’était que la résidence de Teodorin, sans vocation diplomatique.La CIJ a retenu les objections de la France selon lesquelles la Guinée équatoriale n’avait tenté de le désigner comme tel qu’après le début de l’enquête sur Teodorin et qu’elle disposait déjà d’une ambassade à Paris.Une demande d’ordonnance d’urgence – des mesures conservatoires, dans le jargon de la cour – prime sur toute les autres affaires judiciaires en cours à la CIJ.Elle traite actuellement plusieurs dossiers importants, notamment une affaire très médiatisée intentée par l’Afrique du Sud contre Israël, accusé de “génocide” dans la bande de Gaza.Ce tribunal devrait également rendre le 23 juillet un avis très attendu sur les obligations des pays en matière de changement climatique.

Prosecutor asks Brazil’s Supreme Court to find Bolsonaro guilty of coup

A prosecutor asked Brazil’s Supreme Court on Tuesday to find ex-president Jair Bolsonaro guilty of plotting a coup, in closing arguments after a trial that saw US President Donald Trump try to intervene on behalf of his right-wing ally.Bolsonaro is accused of seeking to overturn the 2022 election won by his left-wing opponent, current President …

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Budget: Bayrou présente l’addition, les boucliers se lèvent déjà

Le Premier ministre, François Bayrou, dévoile mardi les grandes orientations du budget 2026, un casse-tête financier et politique visant 40 milliards d’euros d’économies, en plus d’augmenter le budget des armées, et qui soulève déjà une levée de boucliers des oppositions.Résoudre l’équation paraît relever de l’exploit mathématique, tant les marges de manœuvre financières sont réduites.Objectif: ramener le déficit à 4,6% du PIB l’an prochain, contre 5,8% en 2024. Le tout dans un contexte international inflammable, entre tensions commerciales et militaires, ce qui a conduit Emmanuel Macron à demander dimanche un effort additionnel de 3,5 milliards d’euros pour la défense. Le chef de l’Etat a fait néanmoins pression sur le Parlement pour qu’il vote le budget “en heure”, expliquant qu’une censure à l’automne comme l’an dernier “décalerait” les crédits notamment pour les armées.A cet égard, le gouvernement serait sur la piste d’une suppression de deux jours fériés pour financer l’effort de défense, selon deux sources ministérielle et parlementaire. Le Premier ministre a promis auprès de l’AFP de ne laisser aucune “poussière” de dépenses “sous le tapis”. Mais, politiquement, son socle de soutiens, qu’il réunira mardi soir à 19H00 à Matignon, paraît plus friable que jamais.  Chacun sur l’échiquier a posé, avant même cette présentation, ses lignes rouges.Au Rassemblement national, qui se place en arbitre de la censure après avoir renversé le gouvernement Barnier en décembre, le député et membre de la direction du parti, Jean-Philippe Tanguy, a promis de renverser le gouvernement en cas de hausse d’impôts, voire de gel budgétaire (“année blanche”), une autre manière selon lui “de piquer de l’argent aux gens”.Le rendement de cette année blanche, qui consiste à reconduire à l’identique certaines dépenses sans tenir compte de l’inflation, varie selon le périmètre retenu. Elle pourrait s’étendre au barème de l’impôt sur le revenu, voire mettre à contribution les retraités.- “Sur un fil” -Du côté de La France insoumise, l’année blanche serait “une année rouge pour les Français” et “les mêmes causes produiront les mêmes effets”, a estimé le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, qui avait voté aussi la censure en décembre.Pour le député socialiste Philippe Brun, “ce qui serait inacceptable”, c’est que “les plus riches (…) soient totalement exemptés d’efforts”.La gauche rêve d’obtenir une taxe inspirée par l’économiste français Gabriel Zucman sur les “ultra-riches”, en prélevant 2% par an de leur patrimoine, pour un rendement annuel de 20 milliards d’euros. Mais le camp macroniste n’en veut pas.La patronne de la CGT, Sophie Binet, a invité le gouvernement à aller “chercher l’argent là où il est, à savoir dans la poche des actionnaires, des rentiers, des plus riches”.Autant dire que François Bayrou, qui s’exprimera à 16H00 pendant 45 minutes lors d’une conférence de presse, avant certains de ses ministres (Eric Lombard, Catherine Vautrin, Amélie de Montchalin, François Rebsamen et Astrid Panosyan-Bouvet), infographies à l’appui, marche sur un fil. Plusieurs chefs de groupes parlementaires ont été invités.Le ministre de l’Economie Eric Lombard assurera le service après-vente au 20H00 de France 2.Le Premier ministre décline sur tous les registres le “piège mortel” qui guette le pays, face au mur de la dette qui a atteint 114% du PIB en mars, un combat dont il a fait son ADN politique et dont la dramatisation vise à ce que la note, qui s’annonce salée, soit mieux acceptée.Il promet “un plan cohérent, suffisamment précis, même s’il restera à finaliser avec le Parlement, pour que tout le monde mesure la part que chacun doit prendre à cet effort”. – Deux volets -Avec “deux volets”: l’un tourné vers “un retour à un équilibre supportable des finances publiques”. Et l’autre de “soutien à la production”. M. Bayrou, qui a présenté vendredi ses intentions à Emmanuel Macron et devait le revoir ce mardi en fin de matinée, a promis “des efforts ici ou là” en matière de fiscalité mais pas de hausse d’impôts généralisée. La contribution pour les hauts revenus instaurée l’an dernier devrait être remodelée et reconduite, selon une source ministérielle.L’Etat dans son ensemble devra se serrer la ceinture, ainsi que les collectivités.Des coups de rabot sont aussi évoqués dans les niches fiscales, les aides publiques aux entreprises ou encore chez les opérateurs de l’Etat.Suscitant déjà la controverse, un nouveau durcissement des règles de l’assurance chômage se profile, alors que M. Macron compte financer l’effort militaire par “plus de production et plus d’activité”.D’autres gisements d’économies ont été identifiés sur la facture des transports médicalisés, des affections de longue durée (ALD) ou des arrêts maladie.

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Climat: les Aborigènes du détroit de Torres perdent un procès contre le gouvernement australien

Les Aborigènes du détroit de Torres, dans le nord de l’Australie, ont perdu mardi un procès qui visait à tenir le gouvernement comme responsable de faiblesses dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.”Les gaz à effet de serre supplémentaires que l’Australie aurait pu rejeter, en raison de ses faibles objectifs de réduction d’émissions (…), n’auraient causé qu’une augmentation presque imperceptible de la température moyenne mondiale”, a statué la Cour fédérale australienne.Un groupe d’habitants se battait depuis quatre ans en justice pour prouver que le gouvernement n’avait pas réussi à les protéger avec des mesures climatiques suffisamment efficaces. Moins de 5.000 personnes vivent dans le détroit de Torres, un ensemble composé d’environ 274 îles situées entre le continent australien et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.Ces îles peu peuplées sont menacées par la montée des eaux.”Je pensais que la décision serait en notre faveur et je suis sous le choc”, a confié, dépité, Paul Kabai, qui a contribué à porter l’affaire devant les tribunaux.”Qu’est-ce que chacun d’entre nous peut dire à sa famille maintenant ?”, a-t-il poursuivi.Une autre partie civile, Pabai Pabai, a déclaré que “son coeur est brisé”.- “Réfugiés climatiques” -Les avocats des propriétaires terriens traditionnels dans les îles de Boigu et de Saibai, qui comptent parmi les plus touchées, ont demandé au tribunal d’ordonner au gouvernement de “réduire les émissions de gaz à effet de serre à un niveau qui empêchera les habitants du détroit de Torres de devenir des réfugiés climatiques”.L’action en justice soutenait que certaines îles deviendraient bientôt inhabitables si les températures mondiales augmentaient de plus de 1,5 degré Celsius.L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a prévenu que ce seuil pourrait être franchi avant la fin de la décennie.Dans certaines parties du détroit, le niveau de la mer augmente presque trois fois plus vite que la moyenne mondiale, selon les chiffres officiels.Le juge de la Cour fédérale australienne Michael Wigney a reproché au gouvernement d’avoir fixé des objectifs d’émissions entre 2015 et 2021 qui ne tenaient pas compte des “meilleures données scientifiques disponibles”.Le précédent gouvernement conservateur australien de Scott Morrison avait pour objectif de réduire les émissions d’environ 26% d’ici à 2030.Le gouvernement de gauche d’Anthony Albanese, au pouvoir depuis 2022, a adopté de nouveaux plans visant à réduire les émissions de 40% avant la fin de la décennie et à atteindre un objectif zéro émissions d’ici à 2050.

Jean-Pierre Azéma, spécialiste de Vichy et de la Résistance

Fils d’un collaborateur notoire, l’historien Jean-Pierre Azéma, décédé lundi, était un éminent spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, particulièrement de la Résistance, montrant, dans la lignée des travaux de Robert Paxton, la vraie nature du régime de Vichy.Collaborateur de la revue “L’Histoire”, conseiller de France 3 pour la série à succès “Un village français”, Jean-Pierre Azéma, connu pour son inséparable écharpe, a aussi été le scénariste de Claude Chabrol sur son documentaire “L’œil de Vichy”. Il a été en 2012 président du comité historique de la Mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales.Ce professeur, qui a longtemps enseigné à Sciences Po, avait été cité par les parties civiles au célèbre procès de Maurice Papon, condamné en 1998 à 10 ans de réclusion criminelle pour crime contre l’humanité, pour son rôle dans la déportation de juifs. Il avait alors affirmé que nul n’était “obligé, à quelque rang qu’il soit, d’aller contre sa conscience” pendant l’Occupation. “Il y a toujours des échappatoires, toujours une manière d’éviter la complicité”, avait-il ajouté.Parmi ses ouvrages, figurent “La Collaboration” (1975), “Vichy” (1997), “1940, l’année noire” (2010), “L’Occupation expliquée à mon petit-fils” (2012) ainsi que des biographies de Jean Cavaillès, héros de la Résistance, et de Jean Moulin (2003). Il a écrit plusieurs livres en collaboration (avec Michel Winock ou Olivier Wieviorka) et a dirigé des ouvrages collectifs (avec Winock, François Bédarida et d’autres).Jean-Pierre Azéma est né à Paris le 30 septembre 1937. Jeune agrégé d’histoire, il enseigne dans les lycées Lakanal (Hauts-de-Seine) et Henri IV (Paris) puis à l’Institut d’études politiques de Paris.Il est le fils du journaliste Jean-Henri Azéma, originaire de l’île de la Réunion : adhérent du Parti populaire français (PPF, fasciste) de Jacques Doriot, il fut la voix de la radio du régime de Vichy, Radio-Paris. A la Libération, il s’enrôla dans la Waffen SS. Condamné à la prison à vie par contumace, il s’exila en Argentine en 1945 et y décéda en 2000. – Le choc Robert Paxton -Sans le passé de son père, serait-il devenu “Monsieur Seconde Guerre mondiale” comme le surnommait un de ses éditeurs, Fayard ? “Je n’ai pas choisi la période pour débrouiller mon histoire familiale compliquée mais un certain Sigmund dirait certainement que cela a dû beaucoup compter”, indiquait-il à La Croix (2012). “Historien, j’ai utilisé sa mémoire pour démêler les enjeux des luttes internes de ces militants d’ultra-droite, sans doute minoritaires mais redoutables fauteurs de guerre civile”, précisait-il à l’Obs (2009).Sa trajectoire intime a été d’autant plus complexe que c’est sa mère, première femme de Jean-Henri, qui traduisit pour les éditions du Seuil en 1972 l’important essai de l’Anglais Robert Paxton, “L’histoire de Vichy”. C’est l’historien Michel Winock, alors directeur de collections au Seuil, qui le contacte pour lui demander de jauger ce livre avant sa publication qui provoqua une onde de choc dans la société française. Paxton y démontrait, sur un ton dépassionné, comment le régime de Vichy rechercha la collaboration avec l’occupant, devançant même les demandes nazies.Ainsi, débutèrent pour Jean-Pierre Azéma des années d’études sur cette histoire française qui le conduiront à approfondir ou nuancer le travail de Paxton, devenu un ami.Jean-Pierre Azéma “est l’un de nos meilleurs spécialistes de la France sous la Seconde guerre mondiale”, a réagi mardi M. Winock, l’un de ses plus proches amis, sollicité par l’AFP. “Il a été un professeur très apprécié de ses étudiants par la clarté de son esprit, son humour, sa gentillesse et la fermeté de ses convictions”, a-t-il ajouté. Homme de gauche, Jean-Pierre Azéma a été par ailleurs signataire en 2005 de la pétition “Liberté pour l’histoire”, opposée aux dérives qui ont conduit, à partir des lois mémorielles, à des procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs. Il n’hésitait pas à intervenir dans les médias pour dénoncer toute “instrumentalisation”, selon lui, de l’histoire.Il était père de trois enfants et grand-père de sept petits enfants.ccd-rap-ito-cgc/swi

Fournitures scolaires: des prix encore trop élevés, selon l’UFC-Que Choisir

Après une légère baisse en 2024, les prix des fournitures scolaires enregistrent cette année une hausse de 2%, selon une estimation communiquée mardi par l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui pointe une flambée attendue début septembre.”Globalement, les prix des fournitures scolaires se maintiennent à un niveau élevé”, explique à l’AFP Noé Baudoin, chargé des études à l’UFC-Que Choisir, dans le sillage de “la forte hausse intervenue en 2023.”Sur 118 produits analysés par l’association entre début juillet 2024 et début juillet 2025, 41 ont vu leurs prix augmenter de 2% ou plus, 23 ont enregistré une baisse d’au moins 2%, et 54 sont restés stables.Selon l’association, la hausse de 10% en 2023 du prix des fournitures, due à l’envolée des tarifs des matières premières – notamment de la pâte à papier et du pétrole – n’a jamais été complètement effacée alors que le coût de ces matières est “revenu au plus bas”.”Quand les matières premières flambent, les prix sont directement impactés. En revanche, on ne l’observe pas vraiment sur les prix en rayons quand elles baissent”, regrette Noé Baudoin.Autre enseignement de l’étude: le moment des achats a un impact significatif sur le budget. Les prix ont tendance à légèrement baisser au cours de l’été mais connaissent un pic au moment de la rentrée, début septembre.”Le gros conseil, c’est vraiment de ne pas faire ses achats à la rentrée, même si c’est tentant d’attendre les consignes des professeurs”, relève Noé Baudoin.