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Vérification d’âge: l’Arcom met en demeure deux sites pornographiques

L’Arcom a mis en demeure deux sites pornographiques pour ne pas avoir mis en place un système de vérification d’âge de leurs utilisateurs, première étape avant un éventuel blocage, a indiqué mardi le gendarme du numérique.Les deux sites pornographiques visés sont Pornovore et Chaturbate, selon les décisions publiées sur le site de l’Arcom.Ils disposent d’un délai de 15 jours pour se mettre en conformité avec une loi, entrée en vigueur en janvier, qui oblige les éditeurs de ces sites à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder.Passé ce délai, “l’Arcom pourra demander leur blocage et leur déréférencement ou prononcer des sanctions pécuniaires”, précise le gendarme du numérique et de l’audiovisuel.Cette mesure, obtenue après une longue bataille entre les pouvoirs publics et les éditeurs, était réclamée depuis longtemps par les associations de protection de l’enfance en France, où 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques selon l’Arcom.Début mars, le gendarme du numérique avait indiqué avoir identifié six sites porno établis en France ou en dehors de l’Union européenne qui ne s’étaient pas conformés à la loi, dont l’un a déjà été bloqué.Les trois autres sites n’ont, eux, pas écopé d’une mise en demeure car ils ont depuis mis en place divers moyens de prouver sa majorité, comme par exemple un selfie évalué par l’intelligence artificielle.L’Autorité rappelle également que “à compter du 7 juin prochain, elle sera également compétente pour vérifier la conformité de plusieurs plateformes pornographiques établies dans d’autres Etats membres de l’Union européenne”, conformément à l’arrêté interministériel publié en ce sens début mars.

Ils ont rencontré le pape et racontent “un homme qui écoutait”

Politiques, artistes, responsables religieux… ils ont été reçus par le pape François et racontent leur rencontre avec “un homme qui écoutait.”- Manu Payet, reçu en juin 2024 avec d’autres humoristes (à l’AFP): “Ça a duré une bonne heure. C’était joyeux, pas du tout coincé, avec juste ce qu’il fallait d’irrévérence respectueuse, assez jolie et très émouvante.” “J’ai crû à une blague d’abord (en recevant l’invitation, NDLR). Ce que j’ai trouvé formidable de la part de ce pape, c’est sa modernité.”François a prononcé un discours, “un très joli texte sur le pouvoir de l’humour dans le monde d’aujourd’hui. Il est même allé jusqu’à saluer l’importance de l’ironie, de la dérision.”- Gad Elmaleh (acteur), qui a raconté sa rencontre avec le pape François en décembre 2023 dans son spectacle “Lui-même” :”C’était une expérience folle… On a pu échanger sur mon questionnement sur la foi, sur l’identité juive, l’identité chrétienne, la fraternité et le football aussi ! Il m’a bouleversé par sa bonté” (au Parisien).”Nous avons commencé par une conversation sur la lumière, car j’avais expliqué dans ma lettre que je sollicitais ce rendez-vous dans la double lumière d’Hanoukka et de Noël. D’où une belle conversation sur la fraternité judéo-chrétienne…” (au Figaro).- Eric-Emmanuel Schmitt (écrivain), reçu le 14 novembre 2022 (à l’AFP):”Cet homme-là écoutait les gens avec profondeur. (…) Moi qui suis un homme vraiment imparfait, un chrétien encore plus imparfait, il me regardait comme frère…””Pendant cette rencontre, j’étais impressionné parce que j’étais devant l’accomplissement spirituel, un homme entièrement consacré à sa mission. En le quittant, il m’a demandé de prier pour lui : +ma tache est lourde, j’espère que je serai à la hauteur+.”- Nicolas Sarkozy, après une rencontre “en début de pontificat” (sur Instagram): “Je conserve le souvenir d’un entretien joyeux et profond, mais surtout d’un homme qui, bien qu’assis sur le siège de Pierre, successeur de tant de pape et garant de la continuité de l’Église autant que de la perpétuation de son message, disait au moment où vous le quittiez : +Aidez-moi+ +Priez pour moi+. “”Aujourd’hui, alors que l’état du monde suscite une perpétuelle inquiétude, nous pouvons tous souhaiter que le Pape François repose en paix.”- François Hollande, après l’une de ses rencontres en août 2016 (à Paris-Match):”Nous n’étions que tous les deux, dans le petit bureau où il travaillait. Un échange assez long et personnel qui n’avait rien de cérémoniel ou de convenu, sans protocole aucun. Un moment familier et singulier.” “Il m’a exprimé le souci de comprendre ce qui se passait en France (après l’assassinat du père Hamel en juillet 2016, NDLR). Nous avons parlé de la situation du monde, (…) de l’Afrique qui l’intéressait au plus haut point et de la conférence sur le climat.””Il avait un humour délicat (…) À la fin de l’entretien, alors qu’il n’ignorait rien de mon rapport à la religion, il m’a donné un chapelet avec un sourire complice.”- Mireille Mathieu (chanteuse), reçue en décembre 2019 (à l’AFP):”Le Saint-Père nous a reçus avec des cardinaux, avec une grande simplicité. Je lui ai dit que j’étais très fière de chanter pour lui. Il m’a remerciée. C’était très touchant. J’étais surtout très émue… On l’est toujours quand on a l’honneur de rencontrer le Saint-Père.”- Christian Krieger (président de la Fédération protestante de France), reçu en janvier 2020 (à l’AFP):”C’était beaucoup plus un homme d’écoute que de parole. Il voulait savoir. Je l’ai senti un peu affligé que les choses n’avancent pas autant qu’il le souhaitait, notamment sur la question de la justice climatique”. “On a aussi parlé d’immigration. Il avait les larmes aux yeux, parce qu’il voyait d’abord le sort d’êtres humains, pas juste un sujet politique”- Chems-eddine Hafiz (recteur de la Grande mosquée de Paris), reçu le 10 février 2025 (à l’AFP):”Cela a duré 20-30 minutes, mais intenses. Sa mémoire était intacte et il était très vif dans ses échanges.” “Je lui ai ramené un Coran traduit. Il l’a pris et embrassé à plusieurs reprises. C’est pour ça que je dis que je suis amoureux du pape. Pendant des siècles, l’islam était considéré comme l’ennemi du christianisme…”- Gilles Peuzé, victime d’agressions sexuelles par un prêtre, reçu le pape le 28 novembre 2023 (à l’AFP)”On était une vingtaine, il n’y avait que nous, pas de garde du corps, pas de protocole… Je garde le souvenir d’un père, d’un ami, une personne très proche des hommes. On le sentait malgré son état de santé défaillant. Il était fatigué, mais heureux de nous recevoir.””Ses mots ont été très simples,  +je vous demande pardon au nom de l’Eglise+. C’était un moment de plénitude personnelle, de soulagement. Je ne crois plus en l’Eglise mais ce jour-là on a été touchés par la grâce. Ca a permis de trouver une paix intérieure.”

Nutri-Score, publicité alimentaire: le Cese préconise une approche plus contraignante

Le Conseil économique social et environnemental (Cese) propose, dans un avis voté mardi, des mesures contraignantes contre les problèmes de santé liés à l’alimentation, comme la généralisation du Nutri-Score, la taxation des produits nocifs et l’encadrement de la publicité destinée aux enfants.Le Cese, composé de représentants de la société civile et dont le rôle est consultatif, s’est autosaisi de cette question, en parallèle de la construction de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat 2025/2030 (Snanc).Mise en consultation le 4 avril, pour un mois, la Snanc a été saluée car longtemps attendue mais aussi critiquée par plus de 50 ONG, qui regrettent que “la majorité des mesures mentionnées soient de nature incitative” et non contraignantes.”On voit bien qu’avec des mesures qui ne reposent que sur des intentions, malheureusement ce n’est pas suivi d’effet”, a affirmé à l’AFP Dominique Marmier, co-rapporteur de l’avis du Cese et agriculteur.Il insiste sur la nécessité de mesures plus strictes, “avec des évaluations puis des sanctions”.Rendre obligatoire le Nutri-ScoreLe Conseil préconise de “reprendre les négociations au niveau européen pour rendre rapidement obligatoire” l’apposition du Nutri-Score sur “tous les produits transformés et vendus pré-emballés”.Dans la Snanc, le gouvernement propose, à l’horizon 2030, “d’inciter les annonceurs à apposer le Nutri-Score” et “d’expérimenter les modalités d’une extension de l’usage volontaire du Nutri-Score aux denrées non pré-emballées”. Après avoir refusé de rendre obligatoire le Nutri-Score sous la pression d’agro-industriels, italiens notamment, la Commission européenne a répété récemment “continuer à travailler” sur une solution consensuelle d’étiquetage nutritionnel.Taxer les produits trop nocifsLe Cese et la Snanc préconisent tous deux la mise en place d’un plan de réduction de la teneur en gras, sel et sucre des produits transformés “à des niveaux correspondant aux recommandations nutritionnelles médicales” (Cese).Ce plan serait co-construit avec “l’industrie agroalimentaire et la communauté scientifique”, a précisé Dominique Marmier, co-rapporteur.Dans la stratégie nationale, “en cas de non atteinte, (ce plan) sera suivi d’objectifs réglementaires”.La préconisation du Cese est plus précise : “mettre en place un dispositif de taxation sur les produits ne respectant pas les objectifs fixés après l’échéance collectivement définie”, dont les “recettes pourraient abonder le financement des actions en faveur de la lutte contre la précarité alimentaire”.”Avec les maladies (obésité, diabète…) en nette évolution, on pense que ça coûte à la Sécurité sociale une vingtaine de milliards chaque année, parce qu’on apporte des soins qui ne devraient pas être là si on mangeait correctement”, a expliqué Dominique Marmier. Selon lui, cette “petite taxe” aurait pour objectif de “pénaliser les mauvais élèves” car les simples leviers incitatifs ne suffisent pas.”Je sais que les interdictions et les taxations évoquées dans notre avis irritent” mais n’interviendraient que dans un deuxième temps, a précisé Henri Biès-Péré, président de la commission Territoires, agriculture et alimentation lors de la séance plénière.Mieux encadrer la publicitéLe Cese préconise d’encadrer plus strictement la publicité sur les produits alimentaires destinée aux enfants. Les mesures en vigueur permettent de réguler les publicités avant et après les programmes destinés aux enfants sur les chaînes du service public mais pas sur les chaînes privées, qui représentent pourtant “deux tiers des audiences des programmes” jeunesse, explique le conseil. Et ces programmes représentent moins de 20% de ce que regardent les enfants, qui se tournent notamment vers la téléréalité.Or 88% des publicités destinées aux enfants promeuvent des produits au Nutri-Score D ou E (contre 43% pour les publicités “tous publics”), et 0% pour des produits A ou B (contre 30% pour les “tous publics”), selon une étude de l’UFC-Que Choisir. L’association suggère même “d’interdire les publicités pour les aliments de Nutri-Score D et E lors des programmes les plus regardés par les enfants”. Les ONG reprochent au gouvernement d’avoir substitué un simple “levier incitatif” au “cadre réglementaire” initialement prévu pour “réduire efficacement l’exposition des enfants” à ces publicités dans la Snanc.Ce choix “contraste avec la décision du gouvernement britannique d’interdire la publicité pour la malbouffe sur internet et à la télévision en journée à compter du 1er octobre”, relèvent les ONG.

Au Maroc, des bénévoles traquent les déchets qui empoisonnent le désert

Aux portes du “Grand Désert”, dans le sud du Maroc, des bénévoles traquent les déchets incrustés dans le sable: bouteilles, sacs plastiques, “il y en a de toutes sortes”, constate l’un d’entre eux lors d’une initiative de nettoyage aux abords d’un village en plein Sahara.A l’occasion de la 20e édition du Festival international des nomades, organisée mi-avril dans la localité de M’Hamid El Ghizlane, environ 50 personnes, gantées et munies de sacs poubelle, s’activent sous une pluie fine.En cinq heures, ils ont récolté entre 400 et 600 kilos de déchets, selon les organisateurs.”Habituellement, les initiatives de nettoyage se concentrent sur les plages et les forêts. Pourtant, le désert souffre également de la pollution”, indique à l’AFP Nouredine Bougrab, fondateur du Festival et habitant de M’Hamid El Ghizlane, village de quelque 6.600 âmes.Cette campagne, qui a réuni artistes, militants associatifs et touristes étrangers, est un “appel” à la “protection des déserts du monde”, poursuit M. Bougrab, 46 ans.Elle a commencé à l’entrée nord de M’Hamid El Ghizlane, “une zone particulièrement touchée par la pollution”, affirme-t-il, puis s’est poursuivie jusqu’à l’autre extrémité de la commune, marquant le début du “Grand Désert”.Les origines de cette pollution sont essentiellement “liées à la production massive de produits en plastique, à son faible taux de recyclage”, sans compter les “polluants atmosphériques transportés par le vent”, explique l’anthropologue Mustapha Naimi.Le Maroc et ses quasi 37 millions d’habitants génèrent chaque année environ 8,2 millions de tonnes de déchets ménagers, d’après le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable.”Cela représente l’équivalent de 811 fois le poids de la Tour Eiffel, ou encore de quoi remplir 2.780 piscines olympiques de déchets tassés”, illustre Hassan Chouaouta, expert international en développement stratégique durable.Sur ce volume, “entre 6 et 7%” sont recyclés, précise-t-il.- “Partout” -Le réveil a sonné “tôt”, confie un bénévole français, Ronald Le Floch. Pour ce photographe, qui habite New York, le but de l’opération est “de montrer que c’est important de prendre soin de ce type d’environnement”.”Ce matin, on a trouvé essentiellement des déchets plastiques”, qui, avec “le temps”, se sont dégradés en “petits morceaux” répandus “partout”, décrit cet homme de 35 ans, affirmant avoir aussi trouvé des vêtements et conserves.Cette initiative est cruciale pour protéger “les animaux” et la population locale, souligne Ousmane Ag Oumar, un Malien de 35 ans, membre de Imarhan Timbuktu, un groupe de blues Touareg. Il pointe un danger direct pour les troupeaux, essentiels à la subsistance des communautés nomades.”Les déchets plastiques ont des effets néfastes sur l’environnement saharien puisqu’ils contaminent les terres, les pâturages, les rivières, les aires de nomadisation”, abonde l’anthropologue Naimi.Le nomadisme pastoral, un mode de vie millénaire reposant sur la mobilité au gré des saisons et des pâtures du bétail, tend à disparaître au Maroc, fragilisé par le dérèglement climatique qui bouleverse les itinéraires de transhumance et pousse les communautés nomades vers la sédentarisation.Les dernières données officielles sur le recensement des nomades remontent à 2014, avec un total de 25.274 personnes, soit une baisse de 63% par rapport à 2004.En outre, cette population n’a “pas bénéficié de beaucoup de soutien de l’Etat, comparativement aux subventions accordées à l’agriculture par exemple, surtout pour les produits destinés à l’exportation”, affirme Mohammed Mahdi, professeur de sociologie rurale.”Pour les éleveurs (nomades), on donne très peu et comme ils n’arrivent pas à se maintenir, un bon nombre a fait faillite et quitté l’activité d’élevage”, ajoute l’expert.Mohamed Oujâa, 50 ans, leader du groupe “Les pigeons du sable”, spécialiste de musique gnaoua (style pratiqué au Maghreb par les descendants d’esclaves noirs) insiste pour sa part sur l’importance d'”un environnement propre” pour “les générations futures”.Cette initiative n’est “que la première d’une série de campagnes à venir de nettoyage du désert”, espère-t-il.

Les cinq cardinaux français électeurs du futur pape

Cent trente-cinq cardinaux-électeurs, âgés de moins de 80 ans, seront appelés à élire lors d’un conclave le successeur du pape François, mort lundi à 88 ans. Parmi eux figurent cinq Français, soit un de plus que lors du conclave de 2013:- Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et futur visage de l’Eglise de FranceNé en 1958 en Algérie, ce descendant d’une lignée de pieds-noirs andalous a passé presque toute sa vie dans la cité phocéenne, dont il est devenu l’un des visages emblématiques.Ordonné évêque auxiliaire de Marseille en 2013, ce défenseur de la fraternité interculturelle souriant et affable a très tôt cherché à favoriser un dialogue interreligieux apaisé et à Å“uvrer pour la défense des migrants, deux des piliers du pontificat de François.Artisan principal de la visite du pape à Marseille en septembre 2023, il a été élu en avril, dès le premier tour, à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF), une fonction qu’il prendra en juillet.Interrogé lundi sur le conclave, ce cardinal dont le nom est parfois cité parmi les successeurs possibles de François a affirmé qu’il y allait “comme une grande retraite spirituelle, et puis advienne que pourra en écoutant ce que l’esprit nous soufflera à l’oreille”.- Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon Intellectuel, marathonien, polyglotte et conservateur, Philippe Barbarin, né en 1950 à Rabat, a été créé cardinal en 2003 par Jean-Paul II et a participé aux conclaves de 2005 et 2013.Le médiatique prélat est devenu le symbole des silences de l’Église face à la pédophilie. Condamné en première instance en 2019 à six mois de prison avec sursis pour avoir tu les agressions sexuelles commises – bien avant son arrivée – par un prêtre du diocèse, le “Primat des Gaules” a été relaxé en appel avant de démissionner en 2020 de son poste d’archevêque de Lyon, qu’il occupait depuis 2002.- François Bustillo, évêque d’Ajaccio Ce fils de militaire est né en 1968 à Pampelune en Espagne, où il a vécu jusqu’à ses 17 ans. Religieux franciscain, amateur de sport, il a été en mission dans le sud-ouest de la France, notamment à Lourdes avant de devenir en 2021 évêque d’Ajaccio.Proche des fidèles, engagé dans la vie locale, ce très populaire pasteur estime qu’il faut continuer “la réparation de l’Eglise de l’intérieur”.  Médiatique et énergique, il a été fait cardinal en septembre 2023 par le pape François, qui a effectué en Corse son dernier déplacement à l’étranger, en décembre 2024.- Dominique Mamberti, un diplomate à la CurieNé en 1952 à Marrakech, ce diplomate de formation a été représentant du Saint-Siège en Algérie, au Chili, aux Nations unies, au Liban, au Soudan et en Somalie. De 2006 à 2014, il occupe le poste stratégique de “ministre des Affaires étrangères”, pendant la quasi totalité du pontificat de Benoît XVI, dont il est proche.Créé cardinal en 2015, il est depuis 2014 préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, l’un des tribunaux du Vatican.En tant que cardinal “protodiacre”, c’est lui qui sera chargé de prononcer la célèbre formule “Habemus Papam” annonçant l’élection du pape.- Christophe Pierre, une longue carrière diplomatiqueCe Breton de 79 ans natif de Rennes, qui a suivi une partie de sa scolarité à Madagascar et au Maroc, a eu une longue et riche carrière diplomatique: il a été en poste en Nouvelle-Zélande, au Mozambique, au Zimbabwe, à Cuba, au Brésil, à Genève, en Ouganda et au Mexique. Depuis 2016, il est ambassadeur du Saint-Siège aux Etats-Unis. Il a été créé cardinal par François en 2023.A cette liste s’ajoute Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, créé cardinal en octobre 2024. Bien qu’il ait la double nationalité franco-algérienne, ce dominicain né à Lyon en 1962 représente l’Eglise d’Algérie, et n’est donc pas comptabilisé parmi les cardinaux français.

Attaques contre des prisons: de nouvelles “attaques dissuadées”, selon Darmanin

“Plusieurs attaques” contre des prisons “ont été dissuadées”, a annoncé mardi le ministre de la Justice Gérald Darmanin sur son compte X, après une nouvelle nuit de tensions autour des centres pénitentiaires et leurs agents.”Un grand merci pour la mobilisation et la vigilance des agents pénitentiaires, comme des forces de l’ordre. Par leur présence, plusieurs attaques ont été dissuadées, comme dans l’Isère où en pleine nuit, des individus ont été interpellés à proximité d’un établissement pénitentiaire avec des jerricanes d’essence”, a assuré le garde des Sceaux sur son compte X.Ainsi, à Varces-Allières-et-Risset (38), dans la nuit de lundi à mardi, trois individus ont été contrôlés aux abords de la prison. Dans le coffre de leur véhicule, un jerrican d’essence d’une capacité de dix litres, a précisé à l’AFP une source au sein de la gendarmerie.Dans le Calvados, vers 03H00 du matin, plusieurs véhicules ont été incendiés sur le parking du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Caen. Selon une source policière à l’AFP, le feu serait parti d’un véhicule et s’est propagé à d’autres: cinq véhicules administratifs ont été dégradés dont quatre entièrement brûlés.D’autres faits ont eu lieu dans l’Oise, à Hermes, où un véhicule personnel et une boîte aux lettres ont été tagués “DDPF” (droits des prisonniers français, NDLR).A Fresnes (Val-de-Marne), un agent pénitentiaire a porté plainte pour “actes d’intimidations”, a indiqué une autre source policière à l’AFP: selon lui, lundi en fin d’après-midi, il aurait été suivi après son service à la maison d’arrêt.Un véhicule dans lequel se trouvaient cinq personnes a brusquement freiné devant le surveillant en lui demandant de baisser la vitre: “Surveillant, surveillant, tu as peur maintenant”, lui aurait lancé un des occupants alors qu’un autre filmait la scène. Le surveillant assure avoir reconnu l’un des individus en cause comme un ancien détenu.Enfin, il y a eu des survols de drones au-dessus des centres pénitentiaires à Lutterbach (Haut-Rhin), Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et Saint-Quentin-Fallavier (Isère).Lundi, le parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’enquête sur des tirs et jets de cocktail Molotov ayant visé un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.Le Pnat s’est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.Un groupe revendiquant la “défense des droits des prisonniers français”, ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram. Les attaques visant établissements ou agents pénitentiaires ont débuté il y a plus d’une semaine. Les ministres de la Justice Gérald Darmanin et de l’Intérieur Bruno Retailleau ont envoyé jeudi des consignes pour que la sécurisation des prisons soit renforcée.

Macron à La Réunion pour faire le point sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

Après Mayotte, Emmanuel Macron est en déplacement mardi à La Réunion pour faire le point sur les dégâts provoqués par le cyclone Garance et l’épidémie de chikungunya qui a fait six morts sur l’île depuis le début de l’année.100.000 personnes, soit un habitant sur neuf, pourraient avoir été contaminées par cette maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, un impact pour l’instant moindre que celui de 2005-2006, marqué par plus de 260.000 cas et plus de 250 décès. Début avril, 40.000 doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont arrivées à La Réunion pour lancer la campagne de vaccination. Elles sont destinées aux personnes de 65 ans et plus, présentant des comorbidités.”Nous sommes le premier pays au monde à avoir acheté autant de doses disponibles de ce tout nouveau vaccin”, a relevé Emmanuel Macron lors d’un point presse, avant d’annoncer qu’il assistera aux funérailles du pape François samedi et d’aller à la rencontre de responsables religieux dans la cathédrale de Saint-Denis de La Réunion.Il faut aussi mettre en place “toutes les mesures de protection et de prévention surtout pour les mamans enceintes”, a ajouté le président qui va échanger dans la journée avec l’Agence régionale de la santé pour faire un point global sur l’épidémie.Les difficultés restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l’envoi de renforts médicaux.”Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d’urgence”, générant “vraiment une grosse tension sur nos capacités”, a-t-il alerté dimanche. Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif permettant de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux. “Si des renforts sont nécessaires, ils seront mis en place”, a promis mardi Emmanuel Macron.- Dispositif d’urgence -Autre défi pour La Réunion, autosuffisante aux trois-quarts: le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d’euros de dégâts, dont 150 pour le secteur agricole, selon de premiers bilans.Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l’île ont lourdement été impactées par le cyclone Garance, qui a fait cinq morts.Le chef de l’Etat a rencontré dans la matinée des exploitants agricoles.”Je me retrouve sans salaire”, s’est désolé un agriculteur, disant avoir perdu ses deux derniers hectares de bananes. “On a besoin d’être soutenus plus que cela pour les fruits et légumes”, a ajouté un chef d’entreprise agroalimentaire. Le chef de l’Etat a annoncé la mise en place “d’ici à juin” d’un “dispositif d’urgence”, avec un travail engagé “dès les prochaines semaines” sous l’autorité du préfet.Dans ce cadre, il envisage notamment d’augmenter “autour des 1.000 euros” l’aide ponctuelle pour les planteurs de canne. Début avril, le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls avait annoncé porter cette aide de 385 à 765 euros par hectare pour les exploitants affectés par Garance. – Renforts militaires – A la même époque, l’an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l’île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l’augmentation et de l’intensification de ces phénomènes météorologiques.La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien jeudi à Madagascar.La Réunion y est représentée aux côtés de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s’opposant à l’intégration de l’archipel dans l’organisation en raison d’un contentieux colonial.Emmanuel Macron va y réaffirmer le “rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique”, où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l’Inde. “Depuis 2018, la France a une stratégie indo-pacifique. Nous avons mis beaucoup plus de moyens militaires et diplomatiques ces dernières années, et cela va encore se renforcer”, a relevé mardi le chef de l’Etat.”Nous allons ici, à La Réunion, augmenter d’environ 200 le nombre de militaires présents” qui “vont passer d’environ 1.600 à 1.800”, a-t-il ajouté, s’appuyant sur la dernière loi de programmation militaire. Dans la zone indo-pacifique, on a “plus de 8.000 militaires”, “les meilleurs équipements sur le plan maritime, aérien ou terrestre”, “des missions régulières qui se multiplient”, a-t-il détaillé.

Fusillade à Rennes liée au trafic de drogue: le commando écroué

Leur but était de reconquérir un point de deal: les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d’avoir formé un commando et d’avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes jeudi, ont été mis en examen et écroués.Trois des assaillants ont été mis en examen des chefs d’association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent “une peine de réclusion criminelle à perpétuité”, a annoncé mardi Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans.La fusillade, survenue vers 17H30 à une heure où le quartier Villejean est très animé, avait fait trois blessés par balle dans une sandwicherie, tandis qu’un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime n’est plus engagé, a indiqué mardi matin M. Teillet. Les investigations menées par la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Rennes sous l’autorité du parquet JIRS de la ville ont permis d’établir que les quatre suspects “sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d’individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier”, d’après le magistrat.Le 14 avril, “après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien”, explique-t-il.L’un des mis en cause, originaire de la région parisienne et qui a reconnu son implication dans le trafic de stupéfiants et sa participation au commando “était notamment chargé de filmer la scène pour le commanditaire et de brûler le véhicule, qu’il savait volé et à proximité duquel il a été interpellé”.”Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité”, a dénoncé M. Teillet.- “Carnage” évité -Après avoir vu “la clientèle évoluer” de son restaurant et averti “le préfet, le procureur” de l’existence d’un point de deal dans les toilettes, le gérant de la sandwicherie visée par les tirs a expliqué avoir vu les vendeurs de stupéfiants déplacer leur point de vente.Jeudi, “on a évité un carnage”, a affirmé mardi Patrick Rety, montrant les impacts de balle dans les meubles de son établissement.Pour Anaïg Faur-Le Fur, habitante du quartier depuis 1965, “la situation s’est dégradée” en raison du trafic de drogue ces dernières années. Elle appelle les habitants à “occuper l’espace public” comme “s’asseoir dans le petit parc”. “Parce que malheureusement, ce ne sont pas les enfants qui l’occupent, ce sont les dealers”, déplore l’octogénaire. En visite mardi sur les lieux de la fusillade, la ministre de la Ville Juliette Méadel a estimé que “lutter contre le trafic de drogue, c’est aussi commencer à la racine”. Elle a assuré venir “avec des propositions pour soutenir les mères de famille seules”. “Tout se joue dès l’enfance, tout se joue entre 9 ans et 13 ans”, a-t-elle insisté devant quelques mères du quartier l’appelant à “investir davantage” dans le tissu associatif de ce quartier.”Où sont les pères de ces enfants qui sont victimes du trafic ?”, a tancé la ministre. “Ce sont les femmes qui tiennent le quartier, qui assument toutes les responsabilités.”Présent jeudi dans la sandwicherie par hasard lors de la fusillade, l’élu municipal (Horizons) Charles Compagnon a confié mardi à Mme Méadel avoir eu la sensation de “voir la mort en face”.”Quand on a appris que (les tireurs) avaient été arrêtés, ça a été un gros soulagement. On s’est dit qu'(ils) ne sont plus dans la rue et ça nous a aidés à revenir ici.”

Vacances décalées et plus de ventilateurs: comment les écoles Philippines se battent contre la chaleur

Institutrice en maternelle, Lolita Akim dispose une série de ventilateurs dans sa classe tout en luttant pour maintenir l’attention de ses élèves dans la chaleur torride de Manille.”Par ce temps, ils sont trempés de sueur, ils ne sont pas à l’aise et se lèvent souvent. Il est plus difficile de capter leur attention”, explique-t-elle à propos des bambins de cinq ans de sa classe de l’école Senator Benigno S. Aquino.L’année dernière, des vagues de chaleur de jusqu’à 38,8°C ont pour la première fois conduit à des fermetures de classes massives à travers le pays, affectant des millions d’élèves.L’épisode a été marqué par une multiplication des saignements de nez, des cas d’épuisement voire des hospitalisations parmi les élèves.Et même les enfants les plus résistants ont eu du mal à se concentrer dans des salles de classe dépourvues d’air conditionné. Pour tenter d’y remédier, les cours ont commencé cette année deux mois plus tôt que d’habitude pour qu’ils puissent s’achever au moment du début des plus grosses chaleurs, en mai.Le temps de cours a été raccourci à quatre heures par jour pour éviter les chaleurs de la mi-journée, avec une session le matin et une autre le soir.Et dans chaque classe des points d’eau ont été installés ainsi qu’au minimum deux ventilateurs muraux. Les plus grands établissements emploient désormais des infirmières.Malgré cela, près de la moitié des écoles de Manille ont dû fermer leurs portes pendant deux jours en mars, lorsque l’indice de chaleur – une mesure de la température et de l’humidité – a atteint un niveau “dangereux”.”Nous surveillons (l’indice de chaleur) depuis 2011 mais ce n’est que récemment que c’est devenu exceptionnellement chaud” indique à l’AFP Wilmer Augustin, spécialiste météo aux Philippines, pointant le changement climatique et le phénomène El Niño.Cette année, les conditions dans la majeure partie du pays se situeront entre “extrême prudence” et “danger” dans le système d’alerte chaleur du gouvernement, a-t-il déclaré, “surtout en avril et en mai”.Début avril, de nombreuses écoles de la capitale ont a nouveau fermé face à des températures devant atteindre 34°C et un indice d’un niveau dangereux dans au moins cinq provinces, selon les autorités.- “Impact significatif” -Au moment des fermetures d’écoles l’année dernière, le recours aux cours en ligne a été tenté. Mais “l’impact global sur l’éducation des élèves a été significatif”, selon Jocelyn Andaya, secrétaire adjointe à l’éducation chargée des opérations.Car seuls 3% des élèves ont pu effectivement suivre de tels cours en ligne. Cette année, des documents imprimés ont été préparés pour les élèves qui doivent rester chez eux. “Il n’y a pas de réelle alternative à l’apprentissage en face-à-face”, relève Noel Geluo, le directeur de l’école Benigno Aquino.Si certaines écoles ont été dotées de toits réfléchissant la chaleur, les moyens sont limités.Dans un pays où 18.000 classes supplémentaires sont nécessaires rien que dans la capitale, selon les estimations, le ministère de l’Education dispose d’un budget limité à 10 milliards de pesos (158 millions d’euros) pour l’adaptation au changement climatique.Or la surpopulation des classes, avec parfois 50 élèves par cours, exacerbe souvent le problème de la chaleur.- “Difficile d’enseigner” -Juste en face de l’école Benigno Aquino, des élèves de quatrième du collège Président Corazon C. Aquino dirigent de minuscules ventilateurs vers eux pendant un test d’algèbre.Deux des quatre ventilateurs placés au plafond ont rendu l’âme et les deux restants ne suffisent pas pour les 40 élèves.”C’est difficile d’enseigner dans cette chaleur”, témoigne leur professeur, Rizzadel Manzano. “Les motiver est un vrai challenge.”L’obligation de porter un uniforme a été supprimée au début de l’année et les élèves portent désormais des pantalons de survêtement et des T-shirts offerts par la ville, explique à l’AFP Reynora Laurenciano, la directrice.L’école et le collège sont situées dans un bidonville très peuplé, Baseco, où les conditions de vie à la maison peuvent être encore plus difficiles, rappelle-t-elle.”Si vous leur demandez, ils considèrent l’école comme un endroit plus sécurisant”, indique Mme Laurenciano.Ella Azumi Araza, 11 ans et en classe de CM2, peut seulement se rendre à l’école quatre jours par semaine en raison du manque de classes.Le vendredi, elle étudie dans le 9 mètre carrés où elle habite avec sa famille, sur le lit qu’elle partage avec son jeune frère.Trois ventilateurs électriques sont disposés dans cet appartement sans fenêtre.Malgré la situation à la maison, sa mère, Cindella Manabat s’inquiète des conditions à l’école.”Elle transpire abondamment à l’école et rentre à la maison en toussant”, confie-t-elle à l’AFP.cgm/cwl/sah/tc/alh/phs/roc La publication de ce papier d’angle coïncide avec le “89 Percent Project” de l’initiative Covering Climate Now, qui vise à souligner qu’une large majorité dans le monde souhaite davantage d’action climatique.