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Le lycée musulman lillois Averroès récupère son contrat avec l’Etat

Le tribunal administratif de Lille a rétabli mercredi le contrat d’association entre l’Etat et le lycée musulman Averroès, résilié en décembre 2023 par la préfecture du Nord, qui avait évoqué des “manquements graves aux principes fondamentaux de la République”.Le tribunal a expliqué dans un communiqué avoir annulé la décision préfectorale parce qu’elle n’établissait pas “l’existence de manquements graves au droit” et que la procédure était “entachée d’irrégularités”.Selon les juges, l’administration n’a pas “suffisamment démontré” le “manque de pluralisme culturel de la documentation accessible aux lycéens”, le “caractère contraire aux valeurs de la République du cours d’éthique musulmane” ou encore “l’existence d’un système de financement illicite” reprochés à l’établissement. Certains manquements ont été démontrés, a reconnu le tribunal, tout en estimant qu’ils n’étaient pas suffisamment graves pour justifier la résiliation du contrat avec l’Etat.L’association Averroès a salué dans un communiqué une “victoire de l’Etat de droit” et assuré que cette décision “à effet immédiat réattribue de manière rétroactive intégralement le contrat d’association au lycée”.”Tous les enseignements dispensés au sein du lycée Averroès sont conformes aux valeurs de la République”, s’est félicité Me Paul Jablonski, l’un des avocats de l’établissement, lors d’une conférence de presse à Lille.- “Un poids qui s’enlève” -Eric Dufour, directeur du groupe scolaire, a souligné que son établissement avait continué d’obtenir “des résultats brillants dans la tempête, dans une tempête absolue. Je pense qu’aucun établissement n’avait eu à vivre ça en France”, a-t-il estimé.”Ça a été des montagnes russes incroyables entre la colère, la tristesse, la résignation aussi et l’espoir que quelque chose soit fait. Ça a été un combat au quotidien”, a réagi auprès de l’AFP Michèle Battin, professeure de philosophie au sein du lycée. “C’est un soulagement pour tous les élèves, c’est génial.””C’est une pression constante, un poids sur les épaules (…), un poids qui s’enlève”, sourit Romayssa, 16 ans, une élève en première à Averroès.Le ministère de l’Education nationale a dit dans un communiqué se réserver la possibilité de faire appel “après analyse approfondie du jugement”.Averroès, fondé en 2003 et qui s’est distingué par d’excellents résultats scolaires, était jusqu’en septembre 2024 le principal lycée musulman sous contrat de France.Pour survivre sans subventions, Averroès a doublé ses frais de scolarité et lancé une cagnotte en ligne. Mais il a perdu de nombreux élèves, passant de 470 lycéens à 290, qui ont dû préparer le bac en candidats libres.L’établissement a chiffré à plus d’un million d’euros par an le coût des salaires des enseignants auparavant pris en charge par l’Etat.- “Infondé et discriminatoire” -La décision du tribunal “démontre que (ce) traitement aussi exceptionnel que brutal (…) par le préfet du Nord était infondé et discriminatoire”, a réagi le député La France insoumise (LFI) du Val-d’Oise Paul Vannier, sur X.”Je respecte la justice administrative”, a affirmé de son côté le Premier ministre François Bayrou, tout en ajoutant qu’il chercherait “le meilleur équilibre possible” dans les semaines à venir pour “éviter qu’il n’y ait des dérives” et qu’en même temps “le droit soit respecté”.Entendu le 9 avril par la commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires par l’État, Georges-François Leclerc, ancien préfet du Nord qui avait décidé de résilier le contrat, avait assuré qu’il disposait à l’époque d’éléments “suffisamment tangibles pour considérer que les élèves étaient en danger” au sein d’Averroès.Sa décision reposait notamment sur la mention, dans la bibliographie d’un cours d’éthique musulmane, d’un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d’apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.Un livre qui n’a jamais été présent au sein de l’établissement, assurent les responsables d’Averroès.Le rétablissement du contrat d’Averroès intervient alors que le groupe scolaire Al-Kindi, près de Lyon, où se trouvait le seul autre lycée musulman sous contrat, a vu ce contrat suspendu à partir de la rentrée prochaine, ce qu’il conteste en justice.La bataille juridique n’est pas terminée pour Averroès. Les avocats du groupe scolaire ont saisi la justice concernant le refus par la préfecture d’accorder un contrat à son collège, alors que cet établissement remplit “toutes les conditions” selon M. Dufour.kau-chp-zl-jmt/etb/hdz

ArcelorMittal: 600 suppressions de postes en France, jusqu’à 1.400 postes européens transférés en Inde

“Un coup de massue”: dans une sidérurgie européenne en crise, ArcelorMittal a annoncé mercredi envisager quelque 600 suppressions de postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support délocalisées de l’Europe vers l’Inde, mais aussi la production, à la grande surprise des syndicats.Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, le deuxième sidérurgiste mondial avait déjà annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités européennes marketing, commercial ou informatique vers l’Inde.Il a d’ailleurs officialisé un chiffre mercredi devant les syndicats lors d’un comité de groupe européen qui s’est tenu à Luxembourg: au total en Europe occidentale, “entre 1.250 et 1.400 postes” dans les fonctions non directement liées à la production d’acier seront transférés en Inde ou en Pologne pour faire des économies, ont indiqué deux sources syndicales -non démenties par la direction- à l’issue de la réunion.En France, où se tenait en même temps un CSE extraordinaire portant sur sept usines du nord du pays, le bilan social est plus lourd que prévu.Outre 210 à 260 postes support délocalisés, le groupe prévoit aussi de réduire la voilure de la production, avec quelque 400 postes de production supprimés dans les sept usines, soit plus de 600 postes français menacés.Le projet concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient au total quelque 7.100 salariés.”C’est un coup de massue parce que ça, on ne s’y attendait pas du tout. Ils ont profité de la réunion d’aujourd’hui, où on devait parler des fonctions de support, pour venir nous annoncer ça!”, a lancé Jean-Marc Vecrin, représentant national CFDT à l’AFP.- “tsunami industriel et social” -“Si on veut tuer une entreprise, on ne peut pas faire mieux” a réagi, amer, Gaëtan Lecocq, le secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, selon lequel 180 postes pourraient être touchés à Dunkerque.Ce projet, “incohérent” et “incompréhensible”, va “déstabiliser des services stratégiques” et aussi “mettre en danger les salariés de l’usine et le territoire du Dunkerquois”, car il touchera notamment des salariés chargés de la sûreté du site industriel, a-t-il ajouté.Selon lui, le “but de l’entreprise” est de “saboter l’outil industriel”, pour “fermer” et “délocaliser en Inde et au Brésil”. “Si Arcelor tombe, c’est l’ensemble de l’industrie du nord de la France qui va tomber”, dit-il: un “tsunami industriel et social”.Même inquiétude chez le secrétaire du comité d’entreprise européen Jean-Luc Ruffin (CGT): “On commence par délocaliser les fonctions de support et demain, ce sera la production qui sera délocalisée”, s’est-il inquiété.De son côté, l’entreprise évoque une “décision difficile à prendre” dans un “contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe”.”Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées” par le plan d’économie, “il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe”, a dit Bruno Ribo, le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France, entité en charge du nord du pays. Selon M. Ribo, ces annonces ne devraient pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.”C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement”, a-t-il assuré à l’AFP.  Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci en déplacement dans l’Eure-et-Loir a aussi voulu croire à cette annonce prochaine d’investissement tant attendue, en rappelant à la presse l’aide de 850 millions d’euros promise par l’Etat à ArcelorMittal pour son projet de 1,8 milliard, à condition qu’il passe à l’acte.”Nous travaillons étroitement avec la direction d’Arcelor à ce que ces projets se concrétisent dans les prochains mois”, a ajouté M. Ferracci.Mais des responsables politiques, à gauche comme à droite, ont dénoncé l’attitude et l’ambigüité du groupe. “Il est temps que le groupe nous dise quand ces investissements se feront. ils sont la seule garantie que l’acier continuera à être produit chez nous” a ainsi déclaré Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts de France sur X.”Ou il s’engage à investir en France, à transformer ses hauts fourneaux, ou il faut nationaliser ces entreprises” a lancé pour sa part Fabien Roussel (PCF) en estimant que “la guerre de l’acier est lancée”.

Rabbin agressé à Orléans: les débats se poursuivent au procès du suspect

Un mois après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans, qui avait suscité une vive émotion et de nombreuses réactions politiques, le procès du suspect interpellé se poursuivait mercredi en début de soirée devant le tribunal pour enfants de cette ville.L’audience, qui s’est ouverte vers 14H30, était toujours en cours à 19H30 et pourrait encore durer une partie de la soirée, selon plusieurs sources judiciaires à l’AFP.”Il faut que ce soit un moment fort pour tout le monde, pour montrer qu’on a besoin de réponses fermes de la justice”, a déclaré le rabbin Arié Engelberg à son arrivée au tribunal. Notamment accompagné du président de la communauté israélite d’Orléans André Druon, il a estimé que chaque agression antisémite doit être considérée comme “symbolique, dans une démocratie comme la France, on n’a pas le droit de se faire agresser”.”J’ai une communauté et une famille dont je dois m’occuper, on n’a pas le choix d’avancer et on le fait la tête haute”, a-t-il aussi affirmé, rappelant qu’il s’était “défendu” face à son agresseur.”C’est important de dire qu’on reste debout”, a souligné le rabbin devant plusieurs journalistes.Une agression pour laquelle le suspect, “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an”, avait déclaré son avocat fin mars, est jugé des chefs de violences volontaires commises en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion.Le jeune homme est également poursuivi pour “violences psychologiques” à l’égard du fils d’Arié Engelberg, 9 ans, présent lors des faits.Il avait déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué du 24 mars de la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren.Il avait, en fin de garde à vue, finalement affirmé être de nationalité marocaine, selon la magistrate.Le suspect avait été placé en détention provisoire.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, il avait alors “nié être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Au sujet de son agression survenue en centre-ville le 22 mars “aux environs de 13H40”, le rabbin Arié Engelberg, “accompagné de son fils”, a raconté avoir été abordé par le mineur “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.- Vive émotion -M. Engelberg a aussi relaté que son agresseur lui avait demandé s’il était juif: “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”.Le jeune homme, sans formation particulière, est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé” à Orléans, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”.L’adolescent avait par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s’y soumettre”, ce pour quoi il sera aussi poursuivi.Le jeune homme est également jugé pour “usage de stupéfiants”.L’agression avait suscité une vive émotion dans la ville, plus d’un millier de personnes s’étaient rassemblées 48 heures après les faits “en soutien au rabbin” et pour “dénoncer l’antisémitisme”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, un niveau “historique”, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), avec une “explosion” après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.

Avec un gâteau de 121 mètres, la France récupère le record du plus grand fraisier du monde

Quelque 350 kilos de fraises, 150 de sucre, 415 de crème pâtissière, 4.000 Å“ufs: une pâtisserie d’Argenteuil (Val-d’Oise) a battu mercredi l’insolite record du plus grand fraisier du monde, avec un gâteau homologué à 121,88 mètres de long.Avec ce record certifié par une juge-arbitre du livre Guinness des records, la France regagne ce record du monde du plus long fraisier, qui était détenu depuis 2019 par l’Italie avec un fraisier de 100,48 m.Initiative de la maison Héloïse, une pâtisserie réputée de cette ville populaire de banlieue parisienne, le fraisier lauréat s’étire sur une file ininterrompue de tables serpentant sur la glace de la patinoire d’Argenteuil, faisant saliver la foule d’habitants venue pour l’occasion.Ce gâteau gargantuesque a germé dans la tête du pâtissier Youssef El Gatou, qui était en recherche d’un record du monde à battre, en hommage à sa fascination d’enfance pour le livre Guinness des records.”Je cherchais un produit ou une pâtisserie française, et je voulais aussi mettre en avant les produits du terroir, donc la fraise française, les matières premières comme le lait, la crème, le beurre, etc.”, explique-t-il à l’AFP.Ayant mobilisé une vingtaine de pâtissiers de différentes maisons et origines, l’élaboration du fraisier de 1,2 tonne a nécessité près d’une semaine de travail, avec la préparation de la mousseline et du biscuit en laboratoire. Le montage sur la patinoire a ensuite pris toute une nuit et une bonne partie de la journée.Un gigantisme qui n’est pas sans poser quelques défis. “Pour les batteurs, il fallait des gros chalumeaux pour chauffer la cuve longtemps pour que le mousseline puisse se faire”, raconte Nadia El Gatou, épouse du pâtissier à l’origine du record.Pour être homologué, le fraisier devait suivre la recette traditionnelle d’un fraisier, mesurer au minimum 8 cm de largeur et de hauteur et être constitué d’un seul tenant.A l’annonce par la juge de l’obtention du record, une Marseillaise retentit dans la patinoire. “Le fraisier est un gâteau résolument français et ce record en célèbre pleinement l’origine. Il ne s’agit pas seulement d’un exploit pâtissier mais d’un hommage à nos belles régions françaises”, salue le maire (LR) Georges Mothron.Les nombreuses familles d’Argenteuil présentes en cette semaine de vacances scolaires sont chacune reparties avec une part du gâteau, pour éviter tout gâchis.”Je connaissais le plus grand couscous du monde, la plus grande paella du monde, mais un plat sucré comme ça je n’avais encore jamais vu !”, s’enthousiasme Samira Ialou, une habitante venue assister à l’événement avec ses enfants.

Rabbin agressé à Orléans: le procès du suspect s’est ouvert devant le tribunal pour enfants

Un mois après l’agression en pleine rue du rabbin d’Orléans, qui avait suscité une vive émotion et de nombreuses réactions politiques, le procès du suspect interpellé s’est ouvert mercredi  devant le tribunal pour enfants de cette ville.”Il faut que ce soit un moment fort pour tout le monde, pour montrer qu’on a besoin de réponses fermes de la justice”, a déclaré le rabbin Arié Engelberg à son arrivée au tribunal. Notamment accompagné du président de la communauté israélite d’Orléans André Druon, il a estimé que chaque agression antisémite doit être considérée comme “symbolique, dans une démocratie comme la France, on n’a pas le droit de se faire agresser”.”J’ai une communauté et une famille dont je dois m’occuper, on n’a pas le choix d’avancer et on le fait la tête haute”, a-t-il aussi affirmé, rappelant qu’il s’était “défendu” face à son agresseur.”C’est important de dire qu’on reste debout”, a souligné le rabbin devant plusieurs journalistes.Une agression pour laquelle le suspect, “un mineur isolé, arrivé en France depuis moins d’un an”, avait déclaré son avocat fin mars, doit être jugé des chefs de violences volontaires commises en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion.Le jeune homme sera également poursuivi pour “violences psychologiques” à l’égard du fils d’Arié Engelberg, 9 ans, présent lors des faits.Contacté par l’AFP, le conseil du prévenu, Me Nicolas Bouteillan, a indiqué ne pas souhaiter communiquer en amont de l’audience.Son client avait déclaré lors de sa garde à vue “être âgé de 16 ans et être de nationalité palestinienne”, sans qu'”aucun élément ne permette de remettre en cause l’état de minorité qu’il déclare”, selon un communiqué du 24 mars de la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren.Il avait, en fin de garde à vue, finalement affirmé être de nationalité marocaine, selon la magistrate.Le suspect avait été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention “conformément aux réquisitions du ministère public”.Confronté aux termes de la plainte déposée et aux témoignages recueillis, il avait alors “nié être à l’origine de l’altercation et soutient s’être défendu”.Au sujet de son agression survenue en centre-ville le 22 mars “aux environs de 13H40”, le rabbin Arié Engelberg, “accompagné de son fils”, a raconté avoir été abordé par le mineur “en se filmant, le questionnant sur sa religion (…) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction”.- Vive émotion -M. Engelberg a aussi relaté que son agresseur lui avait demandé s’il était juif: “J’ai répondu oui” et “il a commencé à dire +tous les Juifs sont des fils de…+”.Le jeune homme, sans formation particulière, est “impliqué dans trois procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024, pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé” à Orléans, a aussi précisé le communiqué.A chaque fois, “il a déclaré une identité différente”.L’adolescent avait par ailleurs “refusé de se soumettre aux relevés signalétiques et aux prélèvements biologiques permettant son identification, avant de s’y soumettre”, ce pour quoi il sera aussi poursuivi.Le jeune homme sera également jugé pour “usage de stupéfiants”, deux grammes de résine de cannabis ayant été trouvés sur lui.L’agression avait suscité une vive émotion dans la ville, plus d’un millier de personnes s’étaient rassemblées 48 heures après les faits “en soutien au rabbin” et pour “dénoncer l’antisémitisme”.En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait déploré en janvier un niveau “historique” de ces attaques, avec une “explosion” après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.

Bétharram: la sortie d’un livre devancée par une interview de la fille de Bayrou

L’interview d’une fille de François Bayrou a fait de l’ombre à la sortie, jeudi, du livre du porte-parole des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, qui retrace son combat contre le “déni collectif” des violences de l’institution catholique et appelle à “ne plus regarder ailleurs”.Dans une interview à Paris Match publiée mardi, Hélène Perlant, l’aînée du Premier ministre, a révélé qu’adolescente, lors d’un camp d’été, elle fut rouée de coups par un curé officiant dans le collège de filles dirigé par la congrégation religieuse au cÅ“ur du scandale, où elle était scolarisée.”On se doutait que c’est ça qui serait mis en avant, c’est malheureux pour les victimes parce que ça leur vole un peu la vedette”, a déclaré Alain Esquerre mercredi à l’AFP, ajoutant que la fille de François Bayrou était aussi “très agacée” par la situation.”C’est très injuste, tout le monde parle de Paris Match, le livre n’est quasiment plus signalé”, a insisté Alain Esquerre.L’avant-dernier chapitre de son ouvrage “Le Silence de Bétharram” (éd. Michel Lafon) est consacré à “Hélène”. Elle y raconte les violences qu’elle a subies, affirmant n’en avoir jamais parlé à ses parents.”En tant que père de famille, ça me poignarde le cÅ“ur (…) Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable”, a réagi mercredi le chef du gouvernement lors d’un déplacement en Isère.Mais sa fille “n’est pas le centre de l’affaire”, a-t-il ajouté, “et en tant que responsable public, qui dépasse le père de famille, c’est aux victimes que je pense”.- “Une victime quelconque” -Hélène Perlant a contacté Alain Esquerre le 21 février, en lui précisant d’emblée qu’elle ne voulait pas parler du “scandale Bayrou” mais partager ses réflexions sur le “déni collectif” qui a entouré, des décennies durant, les violences commises à Bétharram.Dans l’interview à Paris Match, Hélène Perlant répond en revanche à plusieurs questions concernant son père, qui doit être entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire née du scandale.Accusé d’avoir été au courant, dans le passé, des agissements dénoncés aujourd’hui par d’anciens élèves, et d’être intervenu dans une affaire judiciaire impliquant un religieux de l’institution, François Bayrou a démenti fermement à plusieurs reprises.”On fantasme le surhomme, le ministre ? On veut le mouiller ? C’est juste un quidam quelconque comme je suis une victime quelconque”, déclare sa fille.Pour elle, c’est le “déni collectif” qui a empêché son père, “comme tous les autres parents”, dit-elle, de comprendre “le système” et la “perversité” en place à Notre-Dame-de-Bétharram.- “Crime parfait” -Alain Esquerre a voulu dédier son récit de 250 pages “à tous les enfants victimes de violences physiques, morales et sexuelles commises par des adultes”.Le silence qui a prévalu jusqu’ici n’est “pas seulement celui d’une époque” mais celui “d’une nation” face à un “crime parfait”, commis sur des enfants “qui ont de très nombreuses raisons de ne pas parler”, estime l’ancien pensionnaire, victime lui-même de violences physiques.Il décrit un lieu conçu comme une “secte”, avec des enseignants jeunes, en début de carrière, face à des enfants “toujours en slip” lors des punitions ou dans la file de la douche hebdomadaire.On ne s’y fait pas agresser par malchance mais “selon une logique, un choix réfléchi”, analyse-t-il, face à la récurrence de témoignages d’enfants de familles monoparentales, élevés par une mère veuve ou une grand-mère pieuse.Les sévices défilent sous la plume de celui qui a recueilli, inlassablement, la parole de plus de 200 victimes depuis l’automne 2023 : les masturbations imposées sous la tente, les “douleurs anales aiguës” ressenties par un élève passé par la chambre d’un surveillant, les piqûres de seringues remplies d’eau dans les bras, qui font “un mal de chien” ; ou la “confession” qu’un prêtre fait subir à un jeune garçon, nu et agenouillé devant lui.Alain Esquerre évoque aussi ces repas où l’on ne mange pas à sa faim, malgré les 10.000 francs annuels de frais de scolarité, et revient sur la mort d’un enfant malade, une nuit au dortoir, alors qu’il est seulement sous la surveillance d’adolescents.Le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire il y a deux mois après une année d’enquête sur les plaintes. Un ex-surveillant de Bétharram a été mis en examen et placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle. Deux autres mis en cause ont bénéficié de la prescription des faits.

Madagascar: EDF entre au capital d’un projet de barrage à plus de 500 M EUR

Le géant public français de l’électricité EDF va entrer au capital d’un projet de barrage à Madagascar estimé à plus de 500 millions d’euros, ont annoncé mercredi les chefs d’Etat malgache et français à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’île-Etat de l’océan Indien.Ce barrage dont la construction est prévue à Tamatave, à 350 km de la capitale, près de la côte est de l’île, est l’un des deux projets hydroélectriques majeurs du pays, d’une puissance de 120 mégawatts.Sa mise en service est prévue “fin 2030″, a indiqué EDF dans un communiqué en précisant que le groupe français assurerait la direction technique du projet (études de faisabilité, construction, exploitation).”Le coût de la production est très élevé et l’accès de la population très faible”, avait observé devant la presse le président malgache Andry Rajoelina avant d’annoncer la signature par EDF de l’accord pour “rejoindre le projet Volobe”.L’entreprise française doit entrer, via sa filiale EDF Renouvelables, à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé du projet, la Compagnie générale d’hydroélectricité de Volobe (CGHV), d’après un communiqué de cette dernière.A ses côtés, le groupe panafricain Axian spécialisé dans les télécoms, l’énergie, les services financiers, la fintech et l’immobilier détiendra 37,5%, et les 25% restant seront détenus par la société d’investissement Africa50, crée par des pays africains et la Banque africaine de développement, a précisé EDF.Serpent de mer de cet Etat insulaire pauvre de l’océan Indien, ce projet de barrage a été lancé en 2017 par le prédécesseur d’Andry Rajoelina.Le coût de sa réalisation est chiffré entre 525 et 700 millions d’euros par la présidence française.L’ouvrage de 25 mètres de haut et de 300 mètres de large sur le fleuve Ivondro doit permettre “l’accès à l’électricité à près de 2 millions de personnes”, d’après le même communiqué de l’Elysée. Il doit permettre aussi de participer à la “décarbonation du mix électrique du pays”, a souligné EDF, selon lequel la production d’électricité du barrage est estimée à 750 gigawattheures par an, soit un tiers de la production d’électricité actuelle à Madagascar. L’arrivée d’EDF “va donner un vrai coup de boost” pour “donner confiance aux prêteurs”, a souligné le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures malgache, Olivier Jean-Baptiste, en saluant le “professionnalisme” d’EDF qui “donne un surplus dans le sérieux et l’accélération du projet”.Outre le soutien de l’Etat malgache, il bénéficie d’un financement assuré par des bailleurs internationaux et d’une garantie de la Banque Mondiale, a souligné EDF.

Climat: Jane Fonda accuse Trump d’avoir passé “un pacte avec le diable”

“Nous savons de quel côté il est”: l’actrice et militante Jane Fonda a accusé mercredi le président américain Donald Trump d’avoir “passé un pacte avec le diable”, en référence à son soutien aux énergies fossiles.”Il est clair, pour tous ceux qui ont des yeux pour regarder, que le président Trump a passé un pacte avec le diable, le diable étant l’industrie des énergies fossiles”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés de responsables de Greenpeace.Connu pour ses positions climatosceptiques, Donald Trump a dès son retour au pouvoir le 20 janvier dénoncé l’Accord de Paris sur le climat. Il a depuis promis de “doper” l’extraction du charbon aux Etats-Unis et a plus largement entrepris de soutenir les énergies fossiles à coups de dérégulation.”Ces réglementations permettent à la population américaine et aux gens sur toute la planète de respirer un air propre, de boire de l’eau propre, et il est prêt à sacrifier tout ça”, a dénoncé Jane Fonda.”Alors nous savons de quel côté il est. Il est du côté de la mort, il est en train de nous tuer et de tuer la nature dont nous dépendons pour vivre”.Mais “malgré les tentatives de Donald Trump de démolir le multilatéralisme, de saper les processus internationaux pour protéger la nature”, “l’espoir pour l’avenir de la planète est toujours possible”, en agissant pour limiter la crise climatique, a plaidé la militante américaine de 87 ans.”Je ne sais pas si les gens réalisent ce qui vient vers nous, mais ce n’est pas la répétition d’une pièce de théâtre. C’est la réalité, et nous devons résister de toutes nos forces”, a-t-elle plaidé.”Généralement, lors de la Journée de la Terre (22 avril, ndlr), on dit +Réduire, réutiliser, recycler+. Mais cette année, nous disons +Réduire, réutiliser, résister”. 

Le Livret A à la peine en mars

Le Livret A continue son début d’année poussif, plombé par la baisse de son taux annoncée mi-janvier, signant le pire mois de mars depuis neuf ans, selon les données publiées mercredi par la Caisse des dépôts (CDC).Les dépôts n’ont dépassé les retraits que de 400 millions d’euros sur le produit d’épargne réglementée préféré des Français le mois dernier, un niveau bas plus vu depuis 2016.Comme au mois de janvier, cette “collecte nette” est inférieure à celle du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), au plafond pourtant plus faible, comptabilisée à 610 millions d’euros en mars. Le total des deux produits collecté par les banques le mois dernier, 1,02 milliard d’euros, est aussi au plus bas depuis neuf ans, de même que le total de la collecte des deux livrets sur le trimestre (3,53 milliards d’euros, aussi près de trois fois moins que les 9,08 milliards d’euros du premier trimestre 2024).Les Livrets A et les LDDS sont plombés par la baisse du taux de rémunération annoncé mi-janvier et effectif depuis le 1er février, de 3% à 2,4%, et souffrent de la concurrence d’un autre produit d’épargne également à capital garanti: les fonds euros de l’assurance vie.Une nouvelle diminution du taux du Livret A, autour de 1,7%, est “probable le 1er août prochain”, a prévenu dans une note le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel.Les deux composantes du calcul de la formule de ce taux aussi valable pour le LDDS, l’inflation et un taux d’intérêt interbancaire dépendant de la Banque centrale européenne (BCE), sont tous deux en recul ces derniers mois.Les encours des Livrets A et des LDDS atteignent néanmoins des records au 31 mars: 444,2 milliards d’euros pour les premiers et 162,4 milliards d’euros pour les seconds, soit 606,6 milliards d’euros au total.Le livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a également passé un mois de mars difficile.Il affiche en janvier une collecte nette faible, à 140 millions d’euros, pour un encours total de 82,8 milliards d’euros.Le groupe BPCE, rassemblant notamment les Banques populaires et les Caisses d’épargne, a par ailleurs débuté ce mois-ci la commercialisation d’un produit d’épargne concurrent, le plan d’épargne avenir climat (Peac).Il s’agit d’une première en France pour ce plan destiné à orienter l’épargne des moins de 21 ans vers le financement de la transition écologique.

ArcelorMittal envisage “environ 600” suppressions de postes dans sept sites du nord de la France

Le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal envisage de supprimer “environ 600 postes” dans sept sites industriels du nord de la France en raison de “la crise qui frappe l’industrie de l’acier en Europe”.”Le projet concerne les 7 sites d’ArcelorMittal France Nord: Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire” a indiqué la direction du groupe dans un bref communiqué envoyé mercredi à l’AFP à l’issue d’un Comité social et économique (CSE) au siège à Saint-Denis.Ces sept usines emploient au total quelque 7.100 salariés.”Cette décision difficile à prendre s’explique par un contexte global difficile depuis plusieurs années pour l’industrie de l’acier en Europe” a déclaré le nouveau directeur général d’ArcelorMittal France Bruno Ribo au cours d’un bref entretien téléphonique.Selon lui, deux tiers des sureffectifs touchent plutôt des postes de production, et un tiers des fonctions support.Ce qui donnerait quelque 400 suppressions de postes côté production, et 230 pour les fonctions support du nord de la France, a indiqué à l’AFP Jean-Marc Vecrin, représentant national de la CFDT.M. Ribo n’a pas indiqué s’il s’agirait de départs contraints ou non. “Il est trop tôt pour chiffrer le nombre de personnes concernées” par le plan d’économie, “il découlera d’un processus d’orientation-consultation qui commencera la semaine prochaine avec les organisations syndicales, il y aura notamment des opportunités de reclassement à l’intérieur du groupe” a-t-il dit.Aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, ArcelorMittal avait déjà annoncé en février qu’il envisageait la délocalisation de certaines de ses activités support (marketing, commercial, etc.) d’Europe vers l’Inde.Un deuxième CSE avait d’ailleurs lieu à ce sujet au siège européen du groupe à Luxembourg, mercredi également.Selon M. Ribo, ces annonces ne devraient pas remettre en cause les projets d’investissement massif du groupe dans la décarbonation du site de Dunkerque, dont l’annonce a pour le moment été suspendue en raison de la crise.”C’est la restauration de notre compétitivité qui doit nous aider à finaliser la décision d’investissement sur le projet” a-t-il dit à l’AFP, “mais nous attendons aussi des mesures concrètes de la Commission européenne suite à la présentation de son plan acier”. Pour la France, “c’est l’hécatombe”, a réagi auprès de l’AFP Gaétan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal à Dunkerque, qui a confirmé que “tous les sites” du nord du pays étaient concernés.”On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire”, a-t-il prévenu, indiquant être “en réunion de crise depuis le début de l’après-midi”.