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Au Pakistan, la pluie empêche les secouristes de retrouver les disparus de la mousson

De nouvelles trombes de pluies empêchent lundi les secours de sortir de la boue des dizaines de corps toujours ensevelis après un épisode extrême de mousson qui a tué près de 350 personnes dans le nord du Pakistan.Selon les autorités, près de 200 habitants des dizaines de villages sinistrés sont toujours portés disparus. Mais depuis le début des opérations de sauvetage, la tâche des secouristes n’a fait que se compliquer.Vendredi, une mauvaise météo a fait s’écraser un hélicoptère du gouvernement du Khyber-Pakhtunkhwa, la province la plus touchée par les pluies meurtrières avec plus de 320 morts, des dizaines de blessés et des dégâts qui pourraient priver des centaines de familles de maisons, d’écoles et de services publics probablement pendant des mois.A Bichnoi, au coeur du district de Buner, le plus touché de la région escarpée où la boue a mis à bas reliefs et vallons de la même façon, charriant sur son passage des blocs de pierre qui ont tout emporté, Nisar Ahmad tente d’aider.Ce volontaire de 31 ans raconte comment “depuis des jours”, il a, avec les autres, “sorti les corps des décombres de 12 villages entièrement rasés”.- “Terrorisés par la pluie” -Les autorités ont déployé 2.000 secouristes depuis plusieurs jours. Mais ce matin, “le retour de la pluie nous a forcé à cesser les opérations: pour sortir les dizaines de corps encore prisonniers, il nous faut des engins de chantier mais les passages qui avaient été dégagés ont été effacés par la pluie et plus aucun engin ne peut s’approcher”, explique-t-il à l’AFP.Et cette eau à nouveau venue du ciel ne provoque pas que la paralysie des secouristes, elle tétanise aussi les habitants. “Même s’il commence à pleuvoir légèrement, on est terrorisés, car c’est comme ça que ça a commencé” dans la nuit de jeudi à vendredi, raconte Ghulam Hussain, un habitant de Buner. “Les enfants et les femmes courent s’abriter dans les montagnes, en lieu sûr, pour tenter d’échapper aux pluies torrentielles si elles venaient à recommencer”, rapporte de son côté Hazrat Ullah, 18 ans.Et les ennuis ne pourraient faire que commencer, préviennent les autorités, car les pluies vont encore s’intensifier ces deux prochaines semaines et la chaleur — typique de la mousson d’été — reste importante, faisant redouter développement des bactéries et épidémies alors que l’eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan.”Beaucoup d’animaux sont morts dans les pluies torrentielles et leurs corps en décomposition dégagent des odeurs pestilentielles”, affirme Nisar Ahmad, le volontaire de Bichnoi, qui réclame “de l’eau potable en urgence”.- “50% plus intense qu’en 2024″ -Mais acheminer l’aide sera compliqué, comme un haut responsable de l’Autorité de gestion des catastrophes du Khyber-Pakhtunkhwa l’explique.”Les routes alternatives dessinées pour accéder aux villages escarpés viennent d’être elles aussi emportées par les pluies” et “le département de météorologie anticipe de nouvelles crues subites jusqu’à jeudi”.La région voisine du Gilgit-Baltistan a déjà vécu il y a une semaine ce retour de bâton: sept volontaires y ont été tués et six autres blessés, ensevelis sous une coulée de boue alors qu’ils tentaient de raccorder leur village de montagne au réseau d’eau endommagé par des crues subites trois semaines plus tôt.Car si la mousson a été particulièrement meurtrière ces derniers jours, elle a commencé fin juin. Selon les autorités, elle a tué depuis lors plus de 650 personnes, dont une centaine d’enfants, avec une “intensité supérieure cette année de 50 à 60% par rapport à l’année dernière”.Au moins 60 victimes ont aussi été recensées dans le Cachemire administré par l’Inde.Les grandes inondations de 2010 puis de 2022 n’ont fait que renforcer l’inquiétude des 255 millions de Pakistanais qui voient les phénomènes climatiques extrêmes se multiplier.Le pays, l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique au monde, voit ainsi se succéder au fil des saisons inondations massives et meurtrières, explosions de lacs glaciaires et sécheresses inédites.

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Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cœur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

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Egypte: une plage vierge menacée par le tourisme de masse

Dans les eaux limpides de Ras Hankorab, sur la côte égyptienne de la mer Rouge, les tortues vertes, espèce menacée, nagent encore parmi les baigneurs. Pourtant, au-dessus de ce sanctuaire naturel plane l’ombre du développement du tourisme de masse.A environ 850 kilomètres au sud-est du Caire, cette étendue de plage intégrée au parc national de Wadi al-Gemal constitue un écrin de biodiversité “abritant des écosystèmes magnifiques et diversifiés (…) dont certains menacés d’extinction”, souligne à l’AFP Mahmoud Hanafy, professeur de biologie marine et conseiller du gouvernorat.Elle est “l’une des dernières plages naturelles encore intactes sur la côte sud de la mer Rouge”, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). En mars, l’apparition de pelleteuses sur le sable a provoqué une levée de boucliers: employés de la réserve et écologistes ont lancé une pétition pour “Sauver Hankorab”, signée par des milliers d’internautes. Deux militants, sous couvert d’anonymat, ont révélé à l’AFP avoir eu accès à un contrat d’usufruit conclu entre une entreprise privée et une entité gouvernementale ne relevant pas du ministère, portant sur la construction d’un complexe touristique à cet endroit.Sous la pression du ministère de l’Environnement, gestionnaire du site, les travaux ont été suspendus. Mais les inquiétudes persistent: des recours d’une parlementaire sont restés lettre morte, et des employés affirment que les projets n’ont pas été officiellement abandonnés.- Investissements -Pendant ce temps, la vie marine se poursuit: dans les eaux azurées, les tortues croisent raies aigles et dugongs, évoluant dans une mosaïque corallienne éclatante. L’écosystème est “parmi les plus résistants au changement climatique dans le monde”, souligne M. Hanafy, citant des études sur la tolérance à la chaleur des récifs de la mer Rouge. Durant la saison de nidification, les tortues viennent encore pondre sur une plage épargnée par la lumière artificielle.”Seuls certains types de développement touristique peuvent convenir à une plage comme celle-ci”, prévient M. Hanafy, évoquant les dangers de la surfréquentation, du bruit et de l’éclairage nocturne. L’Egypte, engluée dans une crise économique, mise sur ses 3.000 kilomètres de littoral, en mer Rouge et Méditerranée pour attirer des devises. En 2024, un accord de 35 milliards de dollars avec les Emirats arabes unis pour aménager Ras al-Hekma, sur la Méditerranée, a offert un répit financier. Depuis, d’autres projets similaires, impliquant des alliés du Golfe, sont à l’étude. En juillet, le président Abdel Fattah al-Sissi a alloué 174.400 kilomètres carrés de terres bordant la mer Rouge au ministère des Finances pour “réduire la dette publique”. Dans cette région, le tourisme est le principal moteur économique. Les autorités veulent doubler le nombre de visiteurs d’ici 2028, visant les 30 millions de touristes annuels. Mais déjà en 2019, le PNUD avertissait que “le développement du tourisme en Egypte, jusqu’à présent, s’est largement fait au détriment de l’environnement”. Au fil des années, la prolifération des complexes hôteliers énergivores a altéré les écosystèmes côtiers et délogé les communautés locales. “L’objectif semble être de maximiser les profits issus des réserves, ce qui m’inquiète parce que (…) nous serions en train de les détruire”, déplore l’avocat environnemental Ahmed al-Seidi. Une approche qui, selon lui, viole la loi de 2003 classant Wadi al-Gemal en zone protégée. – “Nul et non avenu” -Pour Ras Hankorab, le litige est juridique selon M. Hanafy: “l’entreprise a signé un contrat avec une entité gouvernementale autre que celle responsable de la gestion de la réserve”. Le contrat est donc “nul et non avenu”, d’après Me Seidi.La députée Maha Abdel Nasser a interpellé à ce sujet le ministère de l’Environnement et le bureau du Premier ministre. Sans réponse à ce jour. Lors d’une réunion avec des élus et des écologistes, elle a indiqué n’avoir pu identifier clairement l’entreprise initiatrice du projet.Mais si l’interruption des travaux est, selon l’élue, un soulagement, “rien ne garantit ce qui pourrait se passer à l’avenir”.Sur place, un portail flambant neuf portant l’inscription “Ras Hankorab” trône à l’entrée de la plage. Et alors que plusieurs plages touristiques en mer Rouge sont payantes, le prix d’entrée pour accéder à celle de Ras Hankorab a quintuplé, atteignant 300 livres égyptiennes (environ 5 euros), sans qu’on sache qui vend les billets.Un employé embauché en mars pour travailler sur la plage explique que les “quelques parasols et les sanitaires inutilisables” d’avant ont laissé place à des installations plus modernes, des chaises longues et parasols en paille. Et un café-restaurant devrait ouvrir prochainement selon lui. 

“Evoluer avec l’époque”: Xavier de Moulins fête sa 15ème rentrée à la tête du JT de M6

A la barre du 19:45 sur M6 depuis 2010, Xavier de Moulins bat un record de longévité en dehors des grands-messes de TF1 et France 2. A 54 ans, également écrivain et animateur d’un podcast culturel sur RTL, il confie “n’avoir pas vu le temps passer”.Question : Après toutes ces années de JT suivi en moyenne par 2,2 millions de téléspectateurs, pas de lassitude ? Réponse: “L’exercice a complètement modifié mon rapport au temps. Quand on me dit +c’est pour la fin de semaine+, ça me parait dans 1.000 ans, et quand on me dit +c’était hier+, c’était il y a 20 ans. C’est comme avec un enfant, un jour vous vous retournez et il a 15 ans. Le JT c’est exactement pareil.Vous avez un cadre qui est hyper répétitif: c’est la même chose tous les jours, vous faites les mêmes marches pour aller dans le même studio, mais dedans il y a une variété infinie d’événements qui vont se succéder, ce qui fait que ce n’est jamais la même chose et ça rend l’exercice vraiment marrant.Quand j’arrive au JT, on est en 2010, là on est en 2025. Tout ce qui s’est passé en 15 ans d’actu, c’est dément, c’est délirant. A l’époque, l’iPhone vient à peine d’arriver sur le marché, Twitter n’existe pas, Instagram n’existe pas, les réseaux sociaux n’existent (presque) pas.Q : Qu’est-ce qu’un JT moderne ? R: “La technologie nous a permis de faire évoluer notre plateau. Avec de la réalité augmentée, des grands écrans qui s’affichent, la technologie Unreal qui est empruntée au jeu vidéo qu’on a adapté au JT pour permettre d’être en immersion dans le Bureau ovale quand on parle de Trump par exemple. On emmène de plus en plus les gens avec nous. Pourquoi ? Parce que le JT se développe et grandit avec les réseaux sociaux et aujourd’hui on est confronté à deux choses: la disparition de la vérité au profit des vérités dites “alternatives” et puis, l’attention.Comment capter l’attention avec un public de plus en plus sollicité par le téléphone, les écrans, la multiplication des écrans ?Il faut que le JT évolue aussi avec l’époque, parce que ça vieillit très, très mal un JT, si on ne fait pas attention.”Q: Comment s’adresser aux jeunes ?R: “Il se trouve qu’on a l’audience jeune la plus importante de tous les JT (avec une moyenne d’âge de 50 ans, soit huit ans plus jeune que le 20 heures de TF1 et 13 ans plus jeune que le 20 heures de France 2, selon des chiffres de Médiamétrie cités par M6, ndlr).Le pari de lancer ce JT, 19:45, avant les 20 heures, c’était un premier contrepoint. Une présentation debout, ça rend plus incisif qu’assis. Il y a aussi le rythme d’enchaînement des sujets, qui pour moi est très, très important. L’info, c’est la même pour tout le monde. Un incendie à Marseille, c’est un incendie à Marseille ! C’est la manière dont vous racontez l’histoire et la manière dont elle est tournée sur le terrain par les journalistes qui peut faire la différence, avec un ton un peu plus jeune aussi.Mais on ne se dit pas tous les jours +qu’est-ce qu’on va faire pour plaire aux jeunes?+”

Le juteux business sur le dos des étrangers sans-papiers

“Académie” payante pour préparer son entretien de demande d’asile, conseils de pseudo-juristes pour obtenir ou renouveler un titre de séjour: les arnaques visant les étrangers, perdus dans leur démarches administratives pour régulariser leur situation, prospèrent sans être inquiétées.En plein coeur de l’été, une longue file de personnes originaires d’Algérie, du Cameroun ou du Salvador s’étire devant le bus de la solidarité du barreau de Paris, garé dans le populaire 18e arrondissement. A l’intérieur, quatre avocats y proposent des consultations gratuites. Ahmad, un Tunisien au français médiocre, espère des informations pour sortir de la clandestinité, tenant dans ses mains caleuses ses fiches de paie, preuves d’années de travail dans le BTP.Le quinquagénaire, aiguillé par une association, se méfie après une précédente expérience avec “un juriste”. Celui qui se présentait comme un “professionnel du droit” lui a soutiré 700 euros sans qu’Ahmad ne sache s’il répondait aux critères pour être régularisé, ce qui ne semble pas être le cas.”A chaque fois que je venais le voir il me demandait un nouveau papier et me faisait payer 90 euros”, explique-t-il à l’AFP. L’ouvrier n’a pas osé protester, de crainte d’être expulsé.Des situations comme la sienne, l’association Antanak qui aide les personnes en difficulté avec l’informatique, en voit “de plus en plus, avec la complexification des démarches”. Qu’il s’agisse d’erreurs dans les dossiers commises par “des avocats peu scrupuleux, débutants et peu au fait du droit des étrangers” ou de la part d’enseignes aux méthodes “malhonnêtes” qui profitent de la “détresse” des migrants, énumère Isabelle Carrère, fondatrice de l’association.- Mystérieuse carte – “Les personnes migrantes sont souvent dans une situation d’urgence, paniquées, car elles n’ont pas de réponse de la préfecture sur leur dossier ou ont reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire français)”, relève Sandra Morin, secrétaire générale de la CGT de Bobigny, en première ligne pour défendre la régularisation des travailleurs sans-papiers.La dématérialisation de la procédure, accompagnée d’une explosion des recours depuis cinq ans plusieurs fois épinglée par le Défenseur des droits, et le resserrement des critères de régularisation créent un terreau fertile pour “les arnaqueurs sans scrupules”, dénoncent les deux femmes.Apparues il y a un an dans le métro, sur des panneaux municipaux ou les réseaux sociaux, les publicités d’une enseigne proposant d’accompagner les sans-papiers dans leurs “démarches françaises”, n’ont ainsi pas tardé à provoquer de nouvelles victimes.”Effectuer une démarche simplifiée pour obtenir un rendez-vous en préfecture est gratuit, pourtant avec cet organisme cela coûte plusieurs centaines d’euros”, déplore Mme Morin, qui a reçu à la CGT un homme délesté de 2.000 euros.Balance de la justice accolé au nom de l’organisme, code couleur bleu-blanc-rouge, photos “d’experts spécialistes” promettant un accompagnement de A à Z dans des délais rapides: “tout est fait pour les rassurer”, constate la syndicaliste.Sur TikTok, une autre organisation comptant plus de 23.000 followers propose les conseils du “coach Hervé K”. L’homme, aux allures de gourou, promet notamment la délivrance d’une mystérieuse carte permettant aux personnes en situation irrégulière de “circuler librement sans crainte d’être expulsées”.- “Forme de fatalité” -A ceux qui contactent cet organisme par téléphone, il est immédiatement proposé de souscrire un abonnement pour “une aide à la démarche”, facturé 365 euros. Pour inciter à payer sans attendre, il est précisé que ce tarif passera à 495 euros le lendemain.Si la situation du demandeur ne remplit pas les critères pour être régularisé par le travail, l’interlocuteur incite malgré tout à prendre l’abonnement, afin de constituer un dossier de demande d’asile, a constaté l’AFP.Dans un groupe WhatsApp rassemblant les personnes intéressées par ces services, sont proposées aussi des formations pour devenir nounou ou aide à domicile, “même sans titre de séjour”, pour 800 à 1.200 euros. Pour 1.299 euros, on peut rejoindre une “asile Academy”. La somme comprend l'”écriture et la correction d’histoire”, ce récit de vie sur lequel les agents de l’Ofpra, rodés à débusquer les fausses déclarations, fondent leur décisions d’octroyer le statut de réfugié.Dans le groupe de discussion comptant 600 membres, les attestations de virements bancaires se multiplient et les rares interrogations sur les tarifs évacuées sans ménagement: “Prenez-ce qui vous convient (…) évitez de saturer le groupe.””Souvent honteuses” de s’être fait berner, les victimes de ces “arnaques”, “qui se sont déjà fait avoir dans leur parcours migratoire, réagissent avec une forme de fatalité comme si elles le méritaient”, se désole Mme Morin, pointant “leur extrême vulnérabilité”.

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L’ouragan Erin se renforce à nouveau à l’approche des Bahamas

L’ouragan Erin s’est de nouveau renforcé dimanche soir, en catégorie 4, à l’approche des Bahamas, dans les Caraïbes déjà touchées par des vents violents et de fortes pluies avec un risque de crues et de glissements de terrain, selon les services météorologiques américains.A Porto Rico, territoire américain meurtri et dévasté en 2017 par l’ouragan Maria, plus de 150.000 habitants sont privés de courant à cause d’Erin.  Le premier ouragan de la saison au-dessus de l’Atlantique nord s’est renforcé samedi jusqu’à atteindre la catégorie maximale 5, qualifiée de “catastrophique” par le centre américain des ouragans (NHC), avant que la vitesse des vents ne diminue et qu’il soit rétrogradé en catégorie 3.Mais dimanche soir vers 23H00 (03H00 GMT), le NHC a écrit qu’Erin s’était “de nouveau renforcé en ouragan de catégorie 4”, mettant en garde contre “des vagues et des courants potentiellement mortels sur la côte Est”.Il se situait à environ 205 kilomètres de l’île Grand-Turk, dans les Turques-et-Caïques, soufflant des vents mesurés à 215 km/h au maximum.”L’oeil d’Erin devrait passer à l’est et au nord-est” de cet archipel, et au “sud-est des Bahamas dans la nuit de dimanche à lundi”, a encore prévenu le NHC dans son dernier bulletin.- Intensification rapide -Plus tôt samedi, les vents avaient atteint 255 km/h.”Des fluctuations d’intensité sont attendues dans les prochains jours en raison de changements dans la structure interne du système. Erin devient un système plus vaste”, a expliqué le NHC, organisation spécialisée dans les ouragans basée à Miami qui, comme d’autres services météo américains, a subi des coupes budgétaires imposées par l’administration de Donald Trump.L’ouragan Erin avait atteint le niveau maximal de l’échelle de Saffir-Simpson un peu plus de 24 heures après avoir été classé en catégorie 1 — une intensification rapide que les scientifiques associent de plus en plus au réchauffement climatique.Il pourrait déverser jusqu’à 200 millimètres de pluie sur certaines zones isolées, selon le NHC, mettant en garde contre des “inondations importantes, ainsi que des glissements de terrain ou coulées de boue”.A Porto Rico, peuplé de plus de 3,2 millions d’habitants, “près de 155,000 clients sont privés de courant”, a annoncé sur X la compagnie d’électricité locale Luma.À Luquillo, une ville côtière de Porto Rico, des surfeurs ont profité des vagues tandis que les promeneurs flânaient sur la plage sous un ciel couvert, samedi, avant l’arrivée de la tempête, selon des images diffusées par l’AFP.Les houles générées par Erin affectent une partie des îles du nord des Petites Antilles, des Îles Vierges américaines et britanniques, de Porto Rico, de l’île d’Hispaniola, que se partagent Haïti et la République dominicaine, ainsi que des îles Turques-et-Caïques.Elles s’étendront ensuite en début de semaine aux Bahamas, aux Bermudes et à la côte est et sud-est des Etats-Unis.Si Erin devrait rester assez loin des côtes américaines, il pourrait néanmoins entraîner d’importantes vagues et une érosion côtière, notamment en Caroline du Nord, dans le sud-est.La saison des ouragans, qui s’étire de début juin à fin novembre, devrait cette année être plus intense que la normale, selon les prévisions des autorités météorologiques américaines.En 2024, la région a été marquée par plusieurs tempêtes très puissantes et meurtrières, parmi lesquelles l’ouragan Hélène qui a fait plus de 200 morts dans le sud-est des Etats-Unis.En réchauffant les mers, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.burs-nr/pno/tmt/sw

Ukraine: les dirigeants européens avec Zelensky lundi à Washington

Tous à Washington: après le sommet Trump-Poutine en Alaska (États-Unis) qui n’a débouché sur aucune annonce concrète, les dirigeants européens font bloc autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’ils accompagneront lundi à la Maison Blanche.Dimanche, la “coalition des volontaires” – qui rassemble les soutiens de Kiev, la plupart des grands pays européens, l’UE, l’Otan et des pays non-européens comme le Canada – a examiné ce que pourraient être les contours d’un éventuel accord de paix Ukraine-Russie.Résultat d’intenses tractations diplomatiques, la rencontre de Washington autour du président américain Donald Trump sera une première depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb et le chef de l’Otan Mark Rutte ont confirmé leur présence.Le dirigeant ukrainien a salué cette “unité” européenne lors d’un point de presse à Bruxelles, ajoutant ne pas savoir “exactement” de quoi les présidents russe et américain avaient parlé en Alaska.L’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a assuré qu’en Alaska, la Russie avait fait “des concessions” territoriales concernant cinq régions ukrainiennes.”De grands progrès sur la Russie. A suivre!”, a posté Donald Trump dans un message lapidaire sur son réseau Truth Social. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a néanmoins menacé Moscou de nouvelles sanctions si un accord sur l’Ukraine n’était pas conclu.Après la réunion dimanche de la “coalition des volontaires”, Emmanuel Macron a critiqué son homologue russe Vladimir Poutine, qui “ne veut pas la paix” mais une “capitulation” de l’Ukraine selon lui.Une déclaration qualifiée de “mensonge abject” par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dimanche sur Telegram.Quant à la réunion lundi à Washington, “notre volonté est de présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens” et demander aux Américains “jusqu’à quel point” ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité offertes à l’Ukraine dans un éventuel accord de paix, a expliqué le président français.En rentrant d’Alaska, M. Trump a évoqué une solution inspirée de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance considérée par Moscou comme une menace existentielle à ses frontières.M. Zelensky a salué dimanche la décision “historique” des Etats-Unis sur les garanties de sécurité.D’après la Première ministre italienne, il s’agirait de définir une clause de sécurité collective qui permettrait à l’Ukraine d’obtenir le soutien “de tous ses partenaires, y compris des États-Unis”, en cas de nouvelle attaque.- Pas de cessez-le-feu -Ces initiatives diplomatiques interviennent après un sommet vendredi à Anchorage, en Alaska, n’ayant débouché sur aucun accord de cessez-le-feu.Sans engagements de Vladimir Poutine sur ce point, Donald Trump a dit préférer un accord global, tout en restant évasif sur son contenu.Il soutient aussi une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l’est de l’Ukraine, a indiqué à l’AFP un responsable au courant d’échanges téléphoniques samedi entre Donald Trump et des dirigeants européens.Selon cette source anonyme, le président russe “demande dans les faits que l’Ukraine quitte le Donbass” et cède ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Il propose aussi un gel du front dans les régions ukrainiennes de Kherson et Zaporijjia (sud).Quelques mois après avoir lancé son invasion de l’Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l’annexion de ces quatre régions ukrainiennes, mais ses troupes n’en contrôlent toujours aucune en totalité.M. Zelensky a jusqu’ici rejeté toute concession territoriale.- Sommet tripartite? -Donald Trump a aussi évoqué un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky si “tout marche bien” lorsqu’il recevra le président ukrainien, six mois après l’avoir humilié dans le Bureau ovale, lors d’une scène télévisée qui avait stupéfié le monde.Une telle rencontre doit avoir lieu “aussi rapidement que possible”, a martelé Ursula von der Leyen dimanche. Mais le président ukrainien a fait part de son pessimisme, ne voyant “aucune indication de la part de la Russie que le sommet tripartite aura lieu”.Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, l’armée russe occupe environ 20% du territoire ukrainien, notamment la quasi-totalité de la région de Lougansk et une grande partie de celle de Donetsk, où sa progression s’est accélérée récemment. Ce n’est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principales villes sont sous contrôle ukrainien.Sur le terrain, les hostilités continuent. Kiev et Moscou se sont mutuellement attaqués avec des drones dans la nuit de samedi à dimanche, faisant plusieurs morts.Et dans celle de dimanche à lundi, les autorités ukrainiennes ont fait état de 13 blessés dans des frappes russes à Kharkiv (est) et dans la région de Soumy (nord-est).