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Soupçons d’emploi fictif au Canard enchaîné: deux ex-dirigeants, un ancien dessinateur et sa compagne jugés à Paris

Le procès de deux ex-dirigeants du Canard enchaîné, d’un ancien dessinateur et de sa compagne, soupçonnés d’abus de biens sociaux au préjudice de l’hebdomadaire satirique qui a révélé l’emploi fictif de Penelope Fillon, s’ouvre ce mardi à Paris.Pendant quatre jours, Michel Gaillard, président du Canard de 1992 à juillet 2023, Nicolas Brimo, qui lui a succédé, l’ancien dessinateur André Escaro et sa compagne Edith Venderdaele, seront jugés devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Ils devront répondre d’abus de biens sociaux ou recel de ce délit, déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse, faux et usage de faux et déclaration frauduleuse à un organisme social.Initialement prévu en octobre 2024, le procès avait été reporté à la demande des avocats de la défense, qui avaient notamment argué de l’état de santé d’André Escaro, aujourd’hui âgé de 97 ans. Cette affaire a provoqué une profonde crise interne dans ce titre centenaire, célèbre pour ses calembours, ses caricatures et les nombreux scandales politiques et économiques qu’il a dévoilés.En mai 2022, Christophe Nobili, l’un des journalistes à l’origine des révélations sur les emplois fictifs de l’épouse de François Fillon pendant la campagne présidentielle 2017, porte plainte contre X.Il dénonce le fait que la compagne d’André Escaro, dessinateur et ex-administrateur du journal, aurait bénéficié pendant 25 ans d’une rémunération du journal sans y avoir travaillé.Selon un rapport de synthèse de juillet 2023 de la brigade financière, révélé par Mediapart et dont l’AFP a eu connaissance, André Escaro a expliqué aux enquêteurs qu’une fois parti à la retraite en 1996, il avait continué à envoyer chaque semaine des dessins et qu’il s’était mis d’accord avec les dirigeants du journal pour que sa compagne, qui lui apportait “une contribution morale et technique à la préparation des caricatures”, soit rémunérée par le journal.Pour les enquêteurs, le préjudice s’élève à près de 1,5 million d’euros entre 2010 et 2022, les faits commis avant 2010 étant prescrits.En mars 2023, Christophe Nobili a publié “Cher Canard” (JC Lattès), un ouvrage revenant sur toute cette affaire, qui a mis au jour des fractures au sein de la rédaction.

Face aux vagues de chaleur, le Maroc redouble d’efforts pour alerter ses habitants

Arabe classique, dialectal ou berbère, Lhoussaine Youabd maîtrise presque toutes les langues du Maroc pour alerter au mieux sur les risques météo dans le pays, en proie à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes sous l’effet du réchauffement climatique.”Chaque fois qu’une alerte météo est émise, j’interviens dans les médias pour prévenir les Marocains”, raconte à l’AFP cet ingénieur en météorologie du Centre national de prévision de Casablanca (ouest). A 52 ans, il assure cette mission de communication depuis dix ans, que ce soit à la télévision ou à la radio, notamment pour toucher les zones rurales.”Dans les campagnes, les habitants sont contents qu’on s’exprime dans leur langue”, dit-il, précisant parler le darija (arabe dialectal), plusieurs dialectes de l’amazigh (berbère) comme le tamazight et le tachelhit, et apprendre le tarifit, un autre dialecte amazigh parlé dans le nord du Maroc.Ben Achir Chekroun, un retraité marocain de 66 ans habitant à Harhoura, au sud de Rabat, salue les efforts déployés par les autorités. “Lorsque les températures sont extrêmes, nous recevons l’information soit par la radio, la presse électronique ou les journaux”. – “Smart alert” -La Direction générale de la météorologie (DGM) a récemment annoncé que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc, avec un déficit pluviométrique moyen de 24,7%, le pays subissant un cycle de sécheresse ininterrompu depuis 2018.Fin juin, elle a relevé des records mensuels de température dans plusieurs villes, au moment où une canicule touchait le sud de l’Europe. A Ben Guerir, au centre du pays, le mercure s’est envolé jusqu’à 46,4 °C. Pour les trois prochains mois, “des températures supérieures aux normales saisonnières” sont attendues, alerte Meriem Alaouri, cheffe par intérim du Centre national du climat du Maroc, devant une carte vigilance teintée de rouge.A l’échelle mondiale, le changement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus longs, plus forts et plus fréquents. Au Maroc lors de ces phénomènes — vagues de chaleur, orages, inondations — des bulletins de vigilance sont transmis aux autorités, à la protection civile et aux médias. Et depuis quelques années, les responsables locaux sont alertés par SMS afin de prévenir à leur tour les habitants, selon Lhoussaine Youabd.La DGM développe aussi sa présence sur les réseaux sociaux pour rendre l’information accessible, et un projet “Smart Alert” visant à envoyer directement sur les téléphones des habitants les bulletins météo est également dans les tuyaux, assure-t-il.- Serpents et scorpions -Mais dans les campagnes les plus reculées, cette mobilisation se heurte à une série d’obstacles, de l’absence de courant au manque de moyens pour installer la climatisation. En 2024, 5,4 % des habitants des zones rurales n’avaient pas accès à l’électricité, et 20,4 % ne disposaient pas d’une source d’eau potable, selon le Haut-Commissariat au Plan.Pour Hicham Fenniri, directeur de l’Institut international de recherche sur l’eau à l’Université Mohammed VI Polytechnique, il faut “assurer l’accès à l’eau potable” pour réduire les risques liés à la déshydratation. Il promeut aussi un retour au bâti “à l’ancienne mais revu en s’appuyant sur la science et les technologies propres”. Le conseil de “bien s’hydrater” figure parmi ceux donnés par les autorités, détaille Loubna Rouhi, médecin-cheffe du centre de santé de Harhoura. Tout comme “rester à l’ombre, dans des lieux frais”, éviter de sortir aux heures de fort ensoleillement, et “porter des vêtements clairs et légers”. Les efforts de sensibilisation du ministère de la Santé se sont aussi élargis à d’autres risques. Il a récemment lancé une campagne nationale contre les piqûres de scorpions et les morsures de serpents, qui sortent davantage avec la chaleur. Dans un pays qui recense environ 25.000 piqûres et 250 morsures, de simplement douloureuses à potentiellement fatales, l’élaboration d’un kit médical dédié “a permis de réduire fortement la mortalité, passant de 7,2% en 2013 à 1,2%”, relève Mohammed Esmaili, chef de service à la direction des soins ambulatoires du ministère. 

Mitre by mitre: N. Macedonian nuns craft priceless holy headwear

In total silence, Sister Elisaveta stitched the sacred headwear for which her monastery in North Macedonia is renowned throughout the Orthodox world. In her careful hands, the mitre glimmered as if spun from gold. The bulbous silk crown, now repaired, was again fit for a bishop. Nestled between mountains and overlooking a placid lake about 130 kilometres (80 …

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Cancers et maladies circulatoires, premières causes d’une mortalité historiquement basse en 2023

La mortalité en France, causée d’abord par les cancers et les maladies circulatoires, a atteint en 2023 un niveau “historiquement bas” essentiellement lié au reflux du Covid-19, mais la pandémie a laissé des traces et les inégalités territoriales sont restées fortes.”Les deux premières causes de décès restent les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire”, devant les maladies de l’appareil respiratoire, montre un travail de référence des chercheurs de l’agence Santé publique France, de l’Inserm et de la direction des statistiques du ministère de la Santé (Drees) publié mardi.Tous les ans, ces scientifiques examinent les principales causes de mortalité, avec un peu de décalage. En 2023, plus de 637.000 décès ont été enregistrés.”Après trois années de forte mortalité dues à la pandémie de Covid-19 et à un regain de mortalité lié aux maladies respiratoires en 2022″, 2023 a connu une mortalité “plus faible qu’en 2019”, détaille à l’AFP Elise Coudin, directrice du CépiDc (Inserm).Comme dans la grande majorité des pays européens, le niveau de mortalité a été “historiquement bas” en France, mais il est resté supérieur à celui attendu si la tendance d’avant-pandémie s’était prolongée jusqu’en 2023. Le reflux par rapport à 2022 s’explique “à 60% par la baisse de mortalité liée au Covid-19″ – tombé à la neuvième place des causes de décès -, avance Mme Coudin, ainsi que par des baisses des mortalités de maladies de l’appareil circulatoire et de tumeurs.- Les cancers en tête -Toujours premiers tueurs, chez les hommes comme chez les femmes, les cancers ont été responsables d’un peu plus d’un quart des décès (27%). Bien qu’en baisse, la mortalité due aux tumeurs a augmenté pour certains cancers (pancréas, mélanome) et, en général, chez les femmes de plus de 85 ans.En deuxième position, les maladies cardio-neurovasculaires (infarctus du myocarde, AVC, insuffisance cardiaque, etc) ont entraîné un peu plus d’un cinquième des décès et représenté la première cause de mortalité chez les 85 ans et plus.”En légère hausse” en 2023, les décès causés par des maladies respiratoires autres que le Covid (pneumonies, maladies chroniques, grippe hivernale notamment), sont revenus depuis 2022 à des niveaux pré-Covid. Ils avaient fortement diminué en 2020 et 2021, au plus fort de la pandémie.S’ils ont légèrement diminué sur un an, les décès par maladies endocriniennes, digestives et génito-urinaires restent sur une tendance à la hausse sur plusieurs années.Cette tendance est potentiellement liée “à des chocs induits par la pandémie (prise en charge retardée, difficultés d’accès aux soins, changements dans les comportements, voire dans l’offre de soins)”, jugent les chercheurs, sans savoir s’il s’agit d'”effets ponctuels lents à se résorber ou de chocs structurels”.Autre enseignement: la mortalité due aux accidents, notamment chutes et accidents de transports, a encore augmenté, tandis que le taux de suicide (13,6 pour 100.000) a baissé.- Disparités régionales -Pour la deuxième année d’affilée, la mortalité due aux causes externes (accidents, suicides, etc.) a été “significativement” plus élevée que sa tendance d’avant-pandémie. Concernant la mortalité infantile, “plus de la moitié des décès des enfants de moins d’un an sont dus à une affection dont l’origine se situe dans la période périnatale”, devant les malformations congénitales et les anomalies chromosomiques, décrit Anne Fouillet, épidémiologiste à Santé publique France.Géographiquement, la mortalité est bien plus marquée dans les départements et régions d’Outre-mer et, dans une moindre mesure, dans le nord et l’est de l’Hexagone.”La mortalité est 89% plus élevée à Mayotte par rapport à la moyenne nationale, 37% en Guyane, et 17% dans les Hauts-de-France”, précise à l’AFP Vianney Costemalle, chef du bureau Etat de santé de la population de la Drees. A l’inverse, la mortalité est sensiblement plus faible en ÃŽle-de-France (-15% par rapport à la moyenne nationale).Ces disparités peuvent être liées à des facteurs “comportementaux, économiques, environnementaux, territoriaux, et d’accès aux soins”, résume M. Costemalle. La mortalité est aussi plus importante dans les territoires ruraux hors d’influence des villes et plus faible dans les grandes agglomérations, notamment pour les maladies cardio-neurovasculaires et les causes externes.En 2023, plus de la moitié des décès (53%) ont eu lieu en établissement de santé et quasiment un quart à domicile (24%).

Géographie, climat et choix politiques: plusieurs facteurs ont amplifié les inondations au Texas

Climat, situation géographique et manquements politiques: plusieurs facteurs expliquent le lourd bilan des inondations dévastatrices au Texas, dans le sud des Etats-Unis, qui ont fait plus de 100 morts, dont plusieurs enfants.L’AFP fait le point sur les éléments clés qui ont mené à cette tragédie.- “Allée des crues soudaines” -Cette zone du Texas est surnommée “l’allée des crues soudaines” (“Flash Flood Alley”), explique Hatim Sharif, hydrologue à l’université du Texas à San Antonio.Dans cette région, l’air chaud du Golfe s’engouffre dans l’escarpement de Balcones – une suite de collines et de falaises abruptes qui s’étendent vers le sud-ouest – se refroidit et déverse des torrents de pluie sur les sols. “L’eau va monter très, très vite, en quelques minutes ou en quelques heures”, explique à l’AFP Hatim Sharif, comme vendredi, jour de la fête nationale américaine, lorsque le fleuve Guadalupe est sorti de son lit après des pluies diluviennes dans le centre de l’Etat.Selon les relevés météorologiques à environ 3H00 du matin, le niveau du fleuve est monté de 30 centimètres toutes les cinq minutes. A 4H30 du matin, il est monté à plus de six mètres, un niveau suffisant pour balayer véhicules et bâtiments.Une alerte avait été pourtant lancée peu après 1H00 du matin, à une heure où beaucoup dorment ou coupent leur téléphone. Cette zone est un lieu de villégiature réputé pour son climat doux, ses loisirs aquatiques et ses centres de vacances. Mais le scientifique assure qu’au vu des risques croissants, il ne faut pas considérer ces lieux comme sûrs ou indestructibles. Il exhorte également les autorités à utiliser des prévisions hydrologiques, outils permettant de convertir les pluies en niveaux probables des cours d’eau.- “Nous devons nous adapter” -Une étude de ClimaMeter a montré que les conditions qui ont précédé les inondations, soit plus de deux fois la moyenne mensuelle des précipitations en une seule journée, ne pouvaient s’expliquer simplement par la nature mais aussi par l’impact humain sur le climat. En effet, une atmosphère plus chaude retient l’humidité, ce qui favorise l’apparition d’averses plus violentes.”Le changement climatique nous touche déjà, donc nous devons nous adapter” a assuré Mireia Ginesta, une scientifique à l’université d’Oxford, coautrice de l’étude financée par l’Union européenne et le CNRS.”Nous devons réduire nos émissions et nous assurer que les services météorologiques et la recherche sur le changement climatique en général reçoivent le financement nécessaire”, a-t-elle ajouté.Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les services météorologiques américains (NWS), comme d’autres agences fédérales, ont été la cible de coupes budgétaires de la part de l’administration. Néanmoins, selon plusieurs experts, les services météos ont parfaitement travaillé dans ces conditions difficiles.Le véritable problème, selon le scientifique Daniel Swain sur le réseau Bluesky, “n’a pas été une mauvaise prévision météo, mais la mauvaise diffusion de ces prévisions et de l’alerte”.- Système d’alerte insuffisant -Pendant des années, les autorités du comté de Kerr, où se trouvait la colonie de vacances touchée, ont envisagé d’utiliser des sirènes et des alertes numériques pour prévenir des inondations. Mais un procès-verbal de 2016 encore en ligne désigne des études de faisabilité comme “un peu extravagantes”, suggérant que les sirènes aideraient majoritairement les touristes, plébiscitant plutôt le bouche-à-oreille informel par radio déjà en place.Selon une transcription d’une réunion, un élu local, H.A. Buster Baldwin, avait même déclaré: “A l’idée que notre beau comté de Kerr ait ces satanées sirènes qui se déclenchent au milieu de la nuit, je vais devoir me remettre à boire pour supporter ça”.Quelques années plus tard, les autorités ont de nouveau hésité. Mais les habitants, au cours de réunions publiques, se sont farouchement opposés à l’idée de demander des fonds fédéraux liés à l’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden, à laquelle ils s’opposaient politiquement.Après le désastre au Texas, une mère de San Antonio Nicole Wilson, qui a failli envoyer ses filles au camp d’été touché par les inondations, a lancé une pétition demandant au gouverneur de l’Etat d’approuver la mise en place d’un réseau d’alerte plus moderne.”Une sirène déclenchée, rien que cinq minutes, aurait pu sauver chacun de ces enfants”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Château fort de Guédelon: un chantier à remonter le temps, tourné vers l’avenir

“Construire pour comprendre”. Depuis 28 ans, le château fort de Guédelon (Yonne) est érigé avec les matériaux et techniques du XIIIe siècle, un chantier fou pour préserver un savoir-faire médiéval et réapprendre à bâtir un habitat écologique.”Et voilà, nous sommes en 1256″, lance fièrement Florian Renucci, maître d’Å“uvre du chantier, en franchissant l’entrée monumentale de Guédelon, flanquée de tours ventrues aux toits encore inachevés. Sur la passerelle surplombant les douves, les lourds pas d’un cheval de trait annoncent l’arrivée d’une charrette à bois transportant les matériaux jusque dans la cour du château.À l’intérieur de l’enceinte entourée de murs épais de 3 mètres, pas de grue d’acier mais une “cage à écureuils” typique du Moyen-Âge, où des hommes tournant dans des roues en bois lèvent des charges d’un poids impressionnant. Ici, c’est l'”huile de coude”: les charpentiers équarrissent les chênes à la hache, sans aucune scie; les carriers fendent à la main des blocs de pierre de plusieurs tonnes ; les gâcheurs mélangent argile et chaux pour sceller les moellons…La conformité des techniques et matériaux utilisés est certifiée par un comité scientifique. La quarantaine d'”oeuvriers”, comme on les appelait au Moyen-Âge, pousse le zèle jusqu’à porter des vêtements de l’époque, même si un portable peut parfois se glisser dans une poche.Maçons, ferronniers et autres gâcheurs font revivre un savoir-faire ancestral devant 300.000 visiteurs par an, soit l’équivalent du château d’Angers ou du salon de l’Auto à Paris.- “Pas un rond” -“On était des fous animés d’une idée”, se souvient auprès de l’AFP Marilyne Martin, cofondatrice du projet qui a démarré autour d’une discussion entre trois amateurs de vieilles pierres, dont le propriétaire du Château de Saint-Fargeau, juste à côté, alors en cours de rénovation. Mais la fine équipe voulait aller plus loin et construire “à neuf” un château du XIIIe, avec ses six tours, dont la maîtresse culminera à 31 mètres, sa chapelle, son logis seigneurial…”On n’avait pas un rond”, se rappelle Mme Martin. Le choix du site se porte alors sur une modeste carrière oubliée d’un hectare, en pleine forêt de Guédelon (d’où le nom). Elle est rachetée 6.500 francs (1.474 euros actuels) et, six mois après, en 1997, le chantier démarre. “Pourquoi construire un château fort alors qu’il y a tellement de châteaux en ruines en France?”, avoue-t-elle. “L’idée c’était de construire pour comprendre, de se mettre en situation de bâtisseur au Moyen-Âge, de la première pierre à la dernière tuile”.”Préserver ce patrimoine immatériel pour les prochaines centaines d’années est important”, estime Florian Hémery, référent historique sur le chantier: “si un bâtiment à rénover est fait à partir de chaux aériennes, il faut le refaire avec la chaux aérienne mais à condition qu’on sache encore la faire.” Une nécessité qui a trouvé tout son sens lors de la restauration de Notre-Dame de Paris, où de nombreux artisans formés à Guédelon, qui les appellent des “passeurs de savoir”, sont allés poser leur pierre.- “Circuit court” -Ressuscitant le passé, le chantier a aussi un air de retour vers le futur car il devient l’exemple même de construction durable, à tel point que le groupe de BTP Bouygues est venu en 2022 étudier à Guédelon des techniques sobres dans un contexte de dérèglement climatique.”Sous prétexte de construire un château fort, on s’est rendu compte qu’on était très moderne: on est dans l’habitat écologique”, explique Marilyne Martin. “Guédelon est une réflexion sur comment construire plus sobrement”, renchérit Florian Renucci. “On parle aujourd’hui de circuits courts: Guédelon est peut-être le seul chantier au monde où les circuits de matériaux sont les plus courts: la carrière est au pied même du château, la forêt de chênes directement dans l’environnement, la chaux est cuite sur place avec beaucoup moins d’énergie” (à 900°C et pas à 1.450°C comme les ciments)…”En redécouvrant comment avec de simples moyens, nos mains, notre huile de coude, on arrive à bâtir une architecture monumentale, on peut tout à fait l’utiliser pour des maisons d’habitation”, dit-il. À condition de prendre son temps, le chantier de Guédelon ne sera pas fini avant des années, voire des décennies.

Les inondations au Texas ont fait plus de 100 morts

Les inondations dévastatrices ayant ravagé le Texas, dans le sud des Etats-Unis, ont fait plus de 100 morts, selon un nouveau bilan annoncé lundi par les autorités locales.Le seul comté de Kerr, le plus durement touché, dénombre 84 victimes, dont 28 enfants. Au total, au moins 104 décès liés aux inondations ont été signalés dans le centre de l’Etat.Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a averti lundi dans un communiqué qu’il y avait “toujours une menace de fortes pluies susceptibles de provoquer des inondations”, tandis que les recherches se poursuivent.”Le Texas est en deuil. La douleur, le choc de ce qui s’est passé ces derniers jours ont brisé le coeur de notre État”, a déclaré lors d’une conférence de presse le sénateur texan Ted Cruz.Parmi les victimes figurent 27 enfants et moniteurs du camp de vacances chrétien pour filles de Camp Mystic, sur les rives du fleuve Guadalupe, qui accueillait quelque 750 personnes, ont annoncé ses responsables.Le président américain Donald Trump prévoit de se rendre sur place vendredi, a confirmé la Maison Blanche, fustigeant les critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux ont porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes.”Tenir le président Trump pour responsable de ces inondations est un mensonge odieux, qui n’a aucun sens en cette période de deuil national”, a dénoncé lundi la porte-parole Karoline Leavitt devant les journalistes.Elle a affirmé que les services météorologiques américains (NWS) — dont plusieurs postes au Texas étaient vacants lors des inondations, selon le New York Times — avaient émis des “prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu”.- “Cauchemar” -Estimant que les inondations étaient “une catastrophe comme l’on n’en a pas vue en 100 ans”, Donald Trump a signé pendant le week-end une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas les moyens du gouvernement fédéral.Plus de 400 secouristes ainsi que des hélicoptères et des drones participent aux recherches, ont précisé les autorités.Dans la localité de Hunt, à proximité de Camp Mystic, les équipes de secours ont tenté toute la journée lundi de retrouver les corps manquants. Des sauveteurs en bateau et des plongeurs fouillent les eaux du fleuve, tandis que des volontaires patrouillent à cheval sur les berges, a constaté un journaliste de l’AFP.Après deux jours de recherches au milieu des arbres déracinés et des décombres du centre de vacances, espérant jusqu’au bout “un miracle”, Michael McCown a confirmé lundi à l’AFP que sa fille de huit ans, Linnie, était décédée. “C’est le cauchemar de tous les parents”, a dit le sénateur Ted Cruz, dont les enfants fréquentent ce camp depuis une dizaine d’années.- Sirène d’alerte -Des habitants de la zone se sont plaints au cours du week-end de ne pas avoir été avertis suffisamment tôt des risques d’inondations.Après la catastrophe, Nicole Wilson, une mère de famille résidant à San Antonio,  et qui a failli envoyer ses filles à Camp Mystic, a lancé une pétition demandant au gouverneur de l’Etat d’approuver la mise en place d’un réseau d’alerte plus moderne.”Une sirène déclenchée, rien que cinq minutes, aurait pu sauver chacun de ces enfants”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Les crues subites ont été provoquées par des pluies diluviennes dans le centre de l’Etat très tôt vendredi, jour de la fête nationale américaine, qui ont fait monter les eaux du Guadalupe de huit mètres en seulement 45 minutes. Il est soudain tombé près de 300 millimètres/heure de pluie, soit un tiers des précipitations annuelles moyennes.Le fleuve Guadalupe a retrouvé son lit, mais les rives offraient toujours un spectacle de désolation.Des alertes aux inondations étaient toujours en vigueur lundi dans certains secteurs du centre du Texas jusqu’à 19H00 locales (mardi minuit GMT).Les crues soudaines, provoquées par des pluies torrentielles que le sol asséché ne peut pas absorber, ne sont pas rares. Mais selon la communauté scientifique, le changement climatique provoqué par l’activité humaine a rendu plus fréquents et plus intenses les événements météorologiques comme les crues, les sécheresses et les canicules.

AI video becomes more convincing, rattling creative industry

Gone are the days of six-fingered hands or distorted faces — AI-generated video is becoming increasingly convincing, attracting Hollywood, artists, and advertisers, while shaking the foundations of the creative industry.To measure the progress of AI video, you need only look at Will Smith eating spaghetti. Since 2023, this unlikely sequence — entirely fabricated — has become …

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Bayrou à Chartres pour renforcer le rôle des préfets

François Bayrou se rend à Chartres mardi pour présenter la réforme de l’administration territoriale de l’Etat qui vise notamment à renforcer le rôle des préfets et simplifier l’action des pouvoirs publics, dans l’espoir de faire en même temps des économies.Après une cérémonie en hommage au préfet et résistant Jean Moulin, le Premier ministre s’exprimera devant les préfets de régions et de départements, et les secrétaires généraux des ministères.”C’est le retour de l’Etat, un Etat fort au niveau local”, résume une source gouvermentale.Le président Emmanuel Macron avait enjoint en 2024 aux hauts fonctionnaires de “simplifier plus vite” l’action publique. “Le préfet de département doit être un patron de l’Etat”, avait-il insisté.Le pouvoir des préfets est notamment régi par un décret, datant d’avril 2004.François Bayrou s’était dit en avril, devant le Sénat, résolu à rendre aux préfets leur “pouvoir de dérogation” pour lutter contre la surproduction de normes parfois contradictoires et simplifier l’action des collectivités, tout en refusant le recours à la “tronçonneuse”.Le préfet du département, sous l’autorité du préfet de région, deviendrait le “régulateur de la totalité de l’ensemble de l’action de l’Etat sur le territoire”, à qui serait rendu “le pouvoir d’interprétation, de mise en place de décisions de bon sens”.Le travail de dérogation préfectorale est rendu possible depuis 2020 par décret, mais il est actuellement circonscrit à un nombre limité de matières. En cinq ans, seuls quelque 900 arrêtés de dérogation préfectoraux ont été pris.Le Sénat a adopté le 11 juin une proposition de loi qui vient préciser, renforcer ou créer toute une panoplie de “dérogations” accordées aux préfets, qui pourraient autoriser plus facilement certains projets, adapter certaines “normes”, “favoriser” l’accès à certaines aides publiques ou “alléger” certaines démarches administratives, sous conditions.Mais la rédaction du texte, très large, a suscité des réserves du côté du gouvernement et de la gauche. Avec une crainte: voir ce pouvoir de “dérogation” devenir dans certains cas un “pouvoir de substitution”.Dans un rapport publié jeudi dernier, une commission d’enquête du Sénat pointe des carences dans “la capacité de pilotage” de certains opérateurs ou agences publics et recommande d’en confier la tutelle aux préfets.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a promis dimanche de fusionner ou supprimer “un tiers” des opérateurs, escomptant en tirer 2 à 3 milliards d’économies d’ici 2027, ce que conteste le rapport sénatorial qui ne les chiffre qu’à 540 millions d’euros.Le chef du gouvernement sera accompagné par sept ministres, dont Elisabeth Borne (Education), Bruno Retailleau (Intérieur), Catherine Vautrin (Santé et Travail).