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Trafic de cocaïne: le procès d’Abdelkader Bouguettaia s’est ouvert à Lille

Le procès du narcotrafiquant présumé Abdelkader Bouguettaia, jugé pour des importations de cocaïne de grande ampleur en France, s’est ouvert lundi à Lille, plusieurs années après ses condamnations, en son absence, à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison.Lunettes aux verres épais sur le nez, Abdelkader Bouguettaia, 38 ans, est apparu dans son box aux alentours de 9H30, le crâne rasé et habillé d’un pull blanc.Celui qui est surnommé “Bibi” a été condamné en 2022, 2023 et 2024 à Lille, deux fois à neuf ans et une fois à 15 ans de réclusion criminelle, pour des importations de cocaïne ayant eu lieu entre 2019 et 2021.Mais ces procès se sont tenus en son absence, car il résidait à l’époque à Dubaï.Après son extradition en juin de cette année vers la France, il n’a pas acquiescé à ces condamnations, ouvrant la voie à de nouveaux procès, regroupés en un seul sur trois jours devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille.”Bibi” est soupçonné d’avoir longtemps coordonné l’importation de cocaïne au Havre, sa ville natale, avant de rejoindre Dubaï fin 2019, d’où il aurait continué à piloter le trafic.L’ouverture son procès a attiré quelques dizaines de journalistes, soumis au passage par deux portiques de sécurité puis au déminage de leur matériel, scruté par deux chiens.La presse a reçu consigne de ne citer aucun nom de magistrat ni même d’avocat, une mesure rarissime. L’une des avocates de M. Bouguettaia a demandé à un dessinateur de presse de ne pas croquer son client de manière reconnaissable.Les trois dossiers rejugés à Lille portent sur plusieurs saisies de cocaïne au port du Havre, pour un total de plus de 2 tonnes de drogue, rappelle un dossier de presse du parquet de Lille.- Rétractation de témoin -Dans chacun de ces dossiers, les investigations ont permis d’identifier Abdelkader Bouguettaia comme l’un des principaux commanditaires de ces importations.Dans l’un des dossiers, portant sur la découverte de 141 kgs de cocaïne en février 2019, un témoin a identifié “deux commanditaires, dont Abdelkader Bouguettaia”, avant de se rétracter en 2021, selon le parquet. “Les enquêteurs ont établi qu’Abdelkader Bouguettaia l’avait contacté via une messagerie cryptée pour lui proposer une somme d’argent substantielle en échange du retrait de ses accusations”, précise cette source.Certaines de ces importations étaient effectuées via “des cargaisons légales de gélatines de boeuf et de lames de bois en provenance d’Amérique du Sud, notamment du Brésil”, ou encore “dans un conteneur de miettes de thon sous vide en provenance d’Equateur”.Un de ses collaborateurs présumés avait affirmé, lors d’un interrogatoire dont l’AFP a pu lire le procès-verbal, que M. Bouguettaia était associé avec un haut responsable de la distribution de cocaïne aux Pays-Bas et qu’il gérait la “réception de la marchandise” au Havre, ainsi qu’à Paris et à Anvers, en Belgique.M. Bouguettaia a en outre été mis en examen en juin à Paris, notamment pour “importation de stupéfiants en bande organisée en récidive” dans une autre affaire, portant sur l’importation d’un conteneur contenant 2,5 tonnes de cocaïne arrivé au Havre depuis la Colombie.

Procès Péchier: “Il faut des preuves”, martèle la défense

“Il faut des preuves”: Après le rouleau compresseur de l’accusation, qui a requis la perpétuité contre Frédéric Péchier, la défense de l’anesthésiste de Besançon est entrée en scène lundi avec une plaidoirie destinée à instiller le doute et arracher l’acquittement.”C’est le procès d’une vie”, a confié quelques minutes avant de prendre la parole Randall Schwerdorffer, qui assure la défense de l’anesthésiste – épaulé par Julie Péchier, avocate et sœur de l’accusé.Silhouette imposante et chevelure de jais, l’avocat a débuté sa plaidoirie à 9H15 devant la cour d’assises du Doubs pour porter la voix et la version du médecin de 53 ans.La question “ce n’est pas : +est-ce que Frédéric Péchier nous plaît, ne nous plaît pas, est-ce qu’il pleure ou ne pleure pas+”, a déclaré son avocat en référence au manque d’empathie qui a été reproché à son client.”Il faut des preuves”, a-t-il martelé. “On n’est pas là pour préjuger quelqu’un, on est là pour le juger”, selon le conseil qui en appelle à l'”impartialité” des jurés.Il a établi un parallèle entre Frédéric Péchier et Patrick Dils, qui a passé 15 ans de détention pour les meurtres de deux enfants commis en 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle) avant d’être acquitté en appel.Accusé d’avoir empoisonné 30 patients – dont 12 sont morts – au bloc opératoire, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques de Besançon, Frédéric Péchier, qui comparaît libre depuis le 8 septembre, n’a cessé de clamer son innocence, a rappelé son conseil.Son défenseur veut tenter d’obtenir des six jurés populaires et des trois magistrats professionnels un acquittement.Après sa plaidoirie, la parole sera donnée une dernière fois à l’accusé, puis la cour d’assises du Doubs se retirera pour délibérer. Elle rendra son verdict d’ici à vendredi.La semaine dernière, au terme d’un réquisitoire fleuve de plus de dix heures d’une rare intensité, les deux avocates générales Thérèse Brunisso et Christine de Curraize ont requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, à l’encontre de celui qu’elles ont qualifié de “tueur en série” aux crimes “hautement pervers”. Frédéric Péchier est “l’un des plus grands criminels de l’histoire”, il “a utilisé la médecine pour tuer”, ont-elles asséné.- “L’imposture Péchier” -Jamais Frédéric Péchier n’a flanché malgré les assauts répétés et implacables du ministère public.”Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l’empoisonneur”, a une ultime fois soutenu l’accusé lors de son dernier interrogatoire sur les faits.  Depuis plus de trois mois, les débats de la cour d’assises ont passé en revue l’enquête de police, les expertises médicales et les témoignages émouvants des victimes présumées et de leurs familles, défendues par 27 avocats.Selon le duo de magistrates de l’accusation, le praticien introduisait, sans se faire remarquer, du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine dans des poches de perfusion. Ces poches empoisonnées étaient ensuite perfusées aux patients, ce qui déclenchait des arrêts cardiaques ou des hémorragies incompréhensibles pour les soignants. L’empoisonneur cherchait ainsi à nuire à des médecins avec qui il était en conflit et “nourrir sa soif de puissance”, selon le ministère public.Une démonstration saluée par les avocats des parties civiles, qui pendant les trois mois d’audience ont exhorté l’accusé à avouer, en vain. “Douze morts, dix-huit rescapés, je crois qu’on ne pouvait pas requérir autre chose” que la perpétuité, a noté Me Stéphane Giuranna.Pour son confrère Frédéric Berna, à présent que les avocates générales ont “définitivement débusqué l’imposture Péchier”, les “écrans de fumée de la défense” ne pourront plus “faire échapper Péchier à la vérité judiciaire”.Pour être “bien condamné”, l’accusé doit être “bien défendu”, a reconnu le conseil. “Je ne doute pas qu’il le sera, mais encore une fois, j’espère que la défense aura la dignité de sortir de la position d’imposture qu’elle a eue jusque-là”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Les deux seuls pandas du Japon seront renvoyés en Chine en janvier, selon des médias

Les deux pandas du zoo de Tokyo, les seuls présents au Japon, seront renvoyés en Chine en janvier, ont rapporté lundi des médias nippons, ce qui pourrait priver le Japon de ces animaux emblématiques pour la première fois en un demi-siècle.Prêtés dans le cadre du programme chinois de “diplomatie du panda”, ces animaux symbolisent l’amitié entre Pékin et Tokyo depuis la normalisation des relations diplomatiques en 1972.Le Japon ne compte actuellement que deux pandas – Lei Lei et Xiao Xiao – au Jardin zoologique de Tokyo, dans le quartier d’Ueno.Ces jumeaux devraient être rapatriés un mois avant l’expiration de leur période de prêt en février, ont indiqué le quotidien Asahi et d’autres médias.La ville de Tokyo avait demandé que ces mammifères extrêmement populaires restent au zoo où ils attirent des foules considérables, mais la Chine n’a pas accepté, selon le quotidien économique Nikkei.La mairie de Tokyo, contactée par l’AFP, s’est refusée à tout commentaire.Le quotidien Asahi rapporte également que Tokyo cherche séparément à obtenir le prêt d’un nouveau couple, bien que leur arrivée avant le retour de Lei Lei et Xiao Xiao semble improbable.Les relations entre les deux plus grandes économies d’Asie se sont brusquement raidies après que la nouvelle Première ministre conservatrice du Japon, Sanae Takaichi, a laissé entendre que Tokyo pourrait intervenir militairement en cas d’attaque contre Taïwan.Cette déclaration a provoqué l’ire de Pékin, qui revendique l’île comme partie intégrante de son territoire et n’exclut pas de s’en emparer par la force.Le zoo d’Ueno bénéficie depuis longtemps de la diplomatie du panda, ayant coopéré avec des établissements en Chine et aux Etats-Unis pour la reproduction de pandas géants.Lei Lei et Xiao Xiao sont nés en 2021 de leur mère Shin Shin, arrivée en 2011 et renvoyée en Chine l’an dernier.La reproduction des pandas en captivité est extrêmement complexe en raison de leurs difficultés à s’accoupler, de la fréquence chez eux des grossesses nerveuses et du taux élevé de mortalité des nouveau-nés.

Dermatose: la ministre de l’Agriculture attendue dans le Sud-Ouest, où les actions se multiplient

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rend lundi à Toulouse pour défendre sa gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) contre laquelle des agriculteurs en colère bloquent des autoroutes et axes de grand passage dans le sud-ouest.Alors que la crise sanitaire menace de devenir politique, la ministre, a affirmé lundi matin que “la situation est sous contrôle”. Elle doit se rendre en Haute-Garonne dans l’après-midi “afin de lancer la campagne de vaccination” d’un million de bêtes, destinée à endiguer cette maladie dans le Sud-Ouest.A Carbonne, tout près de Toulouse, où elle est attendue notamment à la préfecture pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale”, une vingtaine d’agriculteurs ont passé la nuit sur un barrage installé sur l’A64 depuis vendredi.”On attend d’être reçus et surtout d’être entendus” par la ministre, a déclaré à l’AFP Frédéric Meynard, céréalier, sur le blocage où une affiche proclame “Ici continue le pays de la résistance agricole.A Cestas, près de Bordeaux, c’est l’autoroute A63 qui pour la première fois a été bloquée tard dimanche soir. Les glissières ont été rapidement démontées, les braseros se sont mis à crépiter, les vivres rapidement installés, dont des dizaines de saucisses grésillant sur des planchas, sous des barnums situés sous le pont autoroutier”Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés”, a déclaré la ministre à L’Opinion.”La vaccination dans les zones concernées et dans le cordon qui les entoure, mesure centrale et déterminante pour enrayer la propagation de la maladie, constitue aujourd’hui le principal horizon d’espoir pour les éleveurs bovins”, affirme le ministère, soutenu par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs.La stratégie mise en place implique l’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une “vaccination d’urgence” des bovins sur 50km à la ronde.Mais cette méthode est vivement contestée par des éleveurs et d’autres syndicats, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, et les actions se multiplient dans le Sud-Ouest, comme le blocage de routes.Dimanche, 27 actions ont été recensées en fin d’après-midi, rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs, selon le ministère de l’Intérieur. La sous-préfecture de Millau (Aveyron) a été recouverte de paille, lisier et pneus usagés, tandis que l’A64 était bloquée depuis vendredi soir sur plus d’une centaine de kilomètres du Pays basque à l’est de Tarbes par des dizaines de tracteurs.- “Le compte n’y est pas” -“On sait que la ministre se déplace et on fera quelque chose pour lui confirmer notre volonté que cette politique sanitaire d’abattage total s’arrête”, a dit à l’AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne.Ce syndicat dit porter “toujours le même message”, qui est la demande d'”élargissement de la vaccination et l’arrêt des abattages totaux”.”On est en lien plus ou moins avec la ministre pour lui porter nos revendications mais ça n’avance pas à la vitesse que l’on voudrait”, déplore Emilie Deligny.La DNC, non transmissible à l’humain, est apparue en France en juin, en Savoie. Elle s’est depuis développée dans le Sud-Ouest après la détection d’un foyer dans un élevage de l’Ariège, le 9 décembre, où plus de 200 vaches ont été abattues malgré la mobilisation de manifestants.Du 29 juin au 13 décembre 2025, 111 foyers ont été détectés en France, selon le ministère : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (20), Doubs (1), Ariège (1), Hautes-Pyrénées (1) et Haute-Garonne (1).Des responsables politiques, du Rassemblement national à LFI, ont critiqué ce weekend la gestion du gouvernement face à la colère montante d’une partie des agriculteurs. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a adressé dimanche une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu, lui demandant “d’intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et l’accord de libre-échange prévu entre l’UE et les États du Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen “un report de l’examen de l’accord” par les États membres de l’UE, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, a indiqué dimanche soir l’entourage présidentiel. Mme von der Leyen souhaite parapher l’accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay samedi prochain lors d’un sommet Mercosur au Brésil. Un feu vert préalable des États membres est nécessaire.

La mère du journaliste français Christophe Gleizes a adressé une demande de grâce au président algérien

La mère du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné début décembre en Algérie à sept ans de prison ferme en appel, a transmis une demande de grâce au président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon une lettre consultée lundi par l’AFP.”Je vous demande respectueusement de bien vouloir envisager de gracier Christophe, afin qu’il puisse retrouver sa liberté et sa famille”, écrit Sylvie Godard dans cette missive du 10 décembre, assurant faire appel à la “haute bienveillance” du président algérien. Le journaliste de 36 ans a par ailleurs formé un pourvoi en cassation contre sa condamnation pour obtenir un nouveau procès, ont fait savoir ses avocats dimanche.Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes a été arrêté le 28 mai 2024 en Algérie où il s’était rendu pour un reportage sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi-Ouzou, à 100 kilomètres à l’est d’Alger.Le 3 décembre 2025, la Cour d’appel de Tizi-Ouzou a confirmé sa condamnation à sept ans de prison pour “apologie du terrorisme”. La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie.”La confirmation de la condamnation à sept années de prison ferme a été pour Christophe, comme pour moi et ma famille, un choc immense”, indique Mme Godard dans sa lettre au chef de l’État algérien, qu’elle dit écrire “avec gravité et une profonde émotion”. “Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de mon fils”, développe-t-elle. “Nulle part dans aucun de ses écrits vous ne trouverez trace d’un quelconque propos hostile à l’Algérie et à son peuple.”Deux jours après la décision en appel, le président français Emmanuel Macron avait jugé “excessif” et “injuste” le jugement prononcé contre Christophe Gleizes, se disant déterminé à trouver “une issue favorable”.- “Grave injustice” -Dans un communiqué publié lundi, l’association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, appuie cette demande de grâce “afin de mettre fin à une grave injustice”.”Nous appelons désormais les autorités algériennes à prendre rapidement la seule décision possible dans ce dossier : libérer Christophe et lui permettre de retrouver les siens le plus rapidement possible”, détaille Thibaut Bruttin, directeur général de l’association, cité dans le communiqué. M. Gleizes est actuellement le seul journaliste français en détention à l’étranger.Sa condamnation en première instance en juin 2025 avait été prononcée au pic d’une grave crise diplomatique entre la France et l’Algérie, marquée notamment par le retrait des deux ambassadeurs et des expulsions réciproques de diplomates.Mais les relations bilatérales avaient semblé en voie d’apaisement après l’octroi d’une grâce et la libération par Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 12 novembreSelon son avocat français Emmanuel Daoud, Christophe Gleizes a, parallèlement au recours en grâce et au pourvoi en cassation, la possibilité d’adresser une demande de mise en liberté à la Cour Suprême, qui peut s’accompagner “d’une demande d’aménagement de sa peine”.”Il est aussi très important, psychologiquement, pour Christophe, de contester toute culpabilité car, comme il l’a dit à la Cour, il n’a fait que son métier et n’a, en aucune façon, enfreint la déontologie journalistique”, assure l’avocat, cité dans le communiqué publié lundi.

Procès Péchier: la parole à la défense

Après le rouleau compresseur de l’accusation, qui a requis la perpétuité contre “docteur la mort”, c’est au tour de la défense d’entrer en scène lundi au procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier, avec une plaidoirie pour tenter d’instiller le doute et d’arracher l’acquittement.Silhouette imposante et chevelure de jais, Randall Schwerdorffer, qui assure la défense de l’anesthésiste – épaulé par Julie Péchier, avocate et sœur de l’accusé – doit prendre la parole seul pour porter la voix et la version du médecin de 53 ans.Accusé d’avoir empoisonné 30 patients – dont 12 sont morts – au bloc opératoire, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques de Besançon, Frédéric Péchier, qui comparaît libre depuis le 8 septembre, n’a cessé de clamer son innocence.Son défenseur va donc tenter d’obtenir des six jurés populaires et des trois magistrats professionnels un acquittement.Après quoi, la parole sera donnée une dernière fois à l’accusé, puis la cour d’assises du Doubs se retirera pour délibérer. Elle rendra son verdict d’ici à vendredi.La semaine dernière, au terme d’un réquisitoire fleuve de plus de dix heures d’une rare intensité, les deux avocates générales Thérèse Brunisso et Christine de Curraize ont requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, à l’encontre de celui qu’elles ont qualifié de “tueur en série” aux crimes “hautement pervers”. Frédéric Péchier est “l’un des plus grands criminels de l’histoire”, qui “a utilisé la médecine pour tuer”, ont-elles asséné.Face à cette “hypothèse d’accusation”, il est l’heure pour la défense “d’expliquer sa propre interprétation (du dossier), qui n’est absolument pas la même que celle de l’accusation”, a réagi vendredi Me Schwerdorffer en marge de l’audience.- “L’imposture Péchier” -Sa plaidoirie reflètera les longues journées d’audience, “l’oralité des débats et les interrogatoires” des témoins, des enquêteurs et des experts qui se sont succédé à la barre, a-t-il assuré.”Je maintiendrai toujours que je ne suis pas l’empoisonneur”, a une ultime fois soutenu l’accusé lors de son dernier interrogatoire sur les faits. Jamais il n’a flanché malgré les assauts répétés et implacables du ministère public. Depuis plus de trois mois, les débats de la cour d’assises se sont penchés sur l’enquête de police, les expertises médicales et les témoignages émouvants des victimes présumées et de leurs familles, défendues par 27 avocats.Selon le duo de magistrates de l’accusation, le praticien introduisait, sans se faire remarquer, du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine dans des poches de perfusion, avant de les déposer sur les chariots d’anesthésie. Ces poches empoisonnées étaient ensuite perfusées aux patients, ce qui déclenchait des arrêts cardiaques ou des hémorragies incompréhensibles pour les soignants. L’empoisonneur cherchait ainsi à nuire à des médecins avec qui il était en conflit et “nourrir sa soif de puissance”, selon le ministère public.Une démonstration saluée par les avocats des parties civiles, qui pendant les trois mois d’audience ont exhorté l’accusé à avouer, en vain. “Douze morts, dix-huit rescapés, je crois qu’on ne pouvait pas requérir autre chose” que la perpétuité, a noté Me Stéphane Giuranna.Pour son confrère Frédéric Berna, à présent que les avocates générales ont “définitivement débusqué l’imposture Péchier”, les “écrans de fumée de la défense” ne pourront plus “faire échapper Péchier à la vérité judiciaire”.Pour être “bien condamné”, l’accusé doit être “bien défendu”, a reconnu le conseil. “Je ne doute pas qu’il le sera, mais encore une fois, j’espère que la défense aura la dignité de sortir de la position d’imposture qu’elle a eue jusque-là”.

Journée de grève au Louvre, toujours dans la tourmente

Le Louvre pourrait être contraint de fermer ses portes lundi en raison d’une grève de ses personnels, nouvelle épreuve pour un musée dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.A 9H00, les salariés doivent se réunir en assemblée générale pour se prononcer sur l’appel lancé par les syndicats à une “grève reconductible” contre des “conditions de travail toujours plus dégradées” et la détérioration de l’accueil du public dans le musée, l’un des plus visités au monde.”Visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant”, écrivent les syndicats CGT, CFDT et SUD dans leur préavis de grève envoyé le 8 décembre à la ministre de la Culture Rachida Dati. En fonction de l’ampleur du vote, qui devrait être connue vers 10H00, le Louvre pourrait, faute d’agents suffisants, fermer certains de ses espaces voire l’ensemble du bâtiment. Seule certitude : le musée n’ouvrira pas comme prévu à 9H00 en raison de l’assemblée générale. “On se prépare lundi à une mobilisation puissante. On aura beaucoup plus de grévistes que d’habitude”, prédit Christian Galani de la CGT, syndicat majoritaire au Louvre, qui dénonce, comme les autres organisations professionnelles, des problèmes de sous-effectifs.Pour tenter d’éviter une fermeture du musée à l’approche des vacances de Noël, des réunions ont eu lieu la semaine dernière au ministère de la Culture avec les syndicats, dont une avec Rachida Dati en personne.Face aux syndicats, la ministre s’est engagée à revenir sur la baisse de 5,7 millions d’euros de dotation publique au Louvre prévue dans le projet de loi de finances 2026, a-t-on appris de sources concordantes. En 2024, le musée a perçu 98,2 millions d’euros de subventions de l’État.Il n’y a eu “aucune autre avancée significative”, selon la CGT mais la CFDT assure que les discussions se sont déroulées de “façon intelligente et apaisée”. “Pas d’annonce tonitruante, pas de colère, chacun comprend les deux parties”, a assuré sa déléguée Valérie Baud, interrogée la semaine dernière par l’AFP.- Réorganisation à marche forcée -En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s’emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables. Fragilisée, la présidente du Louvre Laurence des Cars devra, l’espace de quelques mois, travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui Rachida Dati a confié vendredi la mission de “réorganiser en profondeur le musée”.”Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité”, a déclaré la ministre, sans donner plus de détails.”Toute réflexion sur l’avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle”, a réagi la CFDT, demandant de connaître le “périmètre exact” de cette mission.Dimanche, un communiqué du ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses premières recommandations étaient attendues “fin février 2026”.Cette semaine, des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée, après avoir pris connaissance de l’enquête administrative lancée après le cambriolage. Mardi, la commission culture du Sénat doit entendre pour la première fois l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d’effets.Mercredi, la même commission entendra de nouveau Laurence des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n’ont été découverts par l’actuelle direction qu’après le casse du 19 octobre.

Father and son gunmen kill 15 at Jewish festival on Australia’s Bondi Beach

A father-and-son team toting long-barelled guns shot and killed 15 people including a 10-year-old girl at Sydney’s Bondi Beach, authorities said Monday, labelling it an antisemitic terrorist attack on a Jewish festival.The shooting at Australia’s most famous surf beach on a blue-skied Sunday sent waves of panic through terrified crowds at a tourist hotspot that …

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Dermatose: les agriculteurs du Sud-Ouest remontés, à la veille d’une visite de Genevard

Routes bloquées ou déversement de lisier dimanche: des éleveurs de bovins ont multiplié les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi à Toulouse de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).Le ministère de l’Intérieur a recensé 27 actions en fin d’après-midi,  rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs. Dimanche soir vers 22h00, une soixantaine de tracteurs sont encore entrés sur l’autoroute A63 à Cestas, près de Bordeaux, pour bloquer le trafic en provenance de l’Espagne avant d’installer tables et barnums, à l’appel de la section girondine de la Coordination rurale.Le mouvement entamé vendredi soir “continue et se développe”, s’était réjoui dimanche matin Bertrand Venteau, président de ce syndicat très opposé, comme la Confédération paysanne, à l’abattage généralisé des bêtes des foyers affectés et exigeant une large vaccination du cheptel français de 16 millions de bovins contre cette maladie non transmissible à l’homme.Beaucoup de manifestants se disent “choqués” par l’utilisation de gaz lacrymogènes par les gendarmes en milieu de semaine en Ariège pour disperser les éleveurs qui bloquaient aux vétérinaires l’accès à la ferme touchée par le premier cas de DNC dans cette partie du pays.Dimanche, près de 150 éleveurs et exploitants agricoles occupaient malgré le froid un rond-point et bloquaient la route vers l’Andorre, non loin de cette ferme des Bordes-sur-Arize où 200 vaches ont été abattues, a constaté un journaliste de l’AFP. Plus d’une centaine d’agriculteurs se sont aussi réunis devant une ferme de Haute-Garonne, dans l’attente des résultats des tests d’un bovin suspecté d’être infecté, et à Millau, la sous-préfecture de l’Aveyron a été recouverte de lisier, paille et pneus usagés.”On est parti pour passer les fêtes ici”, a pour sa part assuré à l’AFP Cédric Baron, agriculteur-éleveur de bovins à Montoussin (Haute-Garonne), mobilisé depuis vendredi soir sur l’A64 à Carbonne, au sud-ouest de Toulouse, point de départ d’un précédent mouvement de protestation agricole en janvier 2024. – “Aucun foyer actif” -“Quand il y a une bête malade, tout le monde est d’accord pour l’abattre, mais tuer des troupeaux entiers, alors qu’il faut des années pour monter une génétique et monter un troupeau, on est totalement contre”, a expliqué à l’AFP Christophe Guénon, éleveur de vaches et maraîcher en bio, près de Bordeaux.La ministre de l’Agriculture, soutenue sur ce dossier par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, défend “un protocole qui a très bien fonctionné” depuis l’apparition du premier cas de cette maladie, en juin, en Savoie. “Si on ne fait rien, si on laisse courir la DNC, on perdra 10 % du cheptel français, cela veut dire 1,5 million d’animaux”, a-t-elle averti dans L’Opinion.Alors que M. Venteau redoute “un drame dans moins d’un mois” et que “tout le sud de la Loire soit contaminé”, faute de vaccination immédiate, la ministre assure que “le virus n’est pas aux portes de chaque élevage”.Lundi à Toulouse, Mme Genevard se rendra à la préfecture de Haute-Garonne pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale” qui concerne un million de bêtes supplémentaires, en plus du million déjà vacciné.”Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés”, a-t-elle fait valoir.- “Dialogue franc” -Le gouvernement est réticent à généraliser la vaccination car elle “placerait la France comme une zone à risque et donc ça ferait peser un risque économique sur toute la filière agricole”, a plaidé dimanche Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie.La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu “de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.Le dialogue est déjà “permanent”, a soutenu la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui souligne que seulement 3.000 bêtes ont été abattues depuis le début de cette maladie, ce qui ne représente que “0,02 % du cheptel français” et “permet de protéger les autres”. D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et le Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne un “report de l’examen de l’accord” de libre-échange avec le bloc sud-américain, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, selon son entourage .La Commission européenne vise un feu vert des Etats membres de l’UE dans la semaine pour permettre de parapher le texte samedi lors d’un sommet Mercosur au Brésil, avant une adoption au Parlement européen début 2026.kal-mla-gm-chv-vgr-dac-jmi/ak/cbn