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Des “dignitaires algériens” vont voir leurs conditions de déplacement réduites en France, selon le gouvernement

Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau est “en train” de restreindre les conditions de déplacement en France d’un “certain nombre de dignitaires algériens” après le refus d’Alger de reprendre 120 ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.”Les chiffres dont on dispose indiquent que 120 personnes OQTF, avec leurs papiers donc en règle (pour un retour en Algérie, ndlr), n’ont pas été reprises par les autorités algériennes”, a-t-elle déclaré lors du compte-rendu du Conseil des ministres, sans mention de date.Selon le quotidien Le Figaro, 53 Algériens expulsés ont été renvoyés en France sur la période allant de mars au 22 juillet, dont quatre ces derniers jours alors que Bruno Retailleau appelait de nouveau à durcir le ton vis-à-vis d’Alger.”Il ne vous a pas échappé que le ministre de l’Intérieur était de plus en plus allant pour prendre des dispositions plus fermes vis-à-vis notamment de la diplomatie algérienne”, a relevé Sophie Primas.”C’est ce qu’il est en train de faire, notamment sur un certain nombre de dignitaires algériens pour lesquels les conditions pour se déplacer en France vont être alourdies et plus difficiles”, a-t-elle souligné.”Nous sommes dans un rapport de force également avec l’Algérie sur cette question”, a-t-elle insisté, la France demandant aussi la libération de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes.Bruno Retailleau s’en est de nouveau pris, dans une interview vendredi au Figaro, aux autorités algériennes, leur reprochant notamment la délivrance de passeports à “des clandestins”, et a alors affirmé son intention d’entraver la circulation des “membres de la nomenclatura” responsables de “dénigrement de la France”. Visant le président Emmanuel Macron, qui le recevra jeudi à l’Elysée, il a aussi affirmé que “la diplomatie des bons sentiments a(vait) échoué” et réclamé un changement de ton vis-à-vis d’Alger.

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Grèce: la canicule s’intensifie et le manque d’eau inquiète

La canicule qui sévit en Grèce s’est intensifiée mercredi et devrait encore s’accentuer jeudi, selon les prévisions météorologiques alors que le thermomètre a déjà frôlé localement les 45°C mardi.Le manque de pluie et la chaleur provoquent par ailleurs une sécheresse et une pénurie d’eau qui alarment les autorités.Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a présenté un “plan national pour l’eau” qui prévoit de procéder à une refonte du modèle de gestion de l’eau.Les températures les plus chaudes, entre 40 et 44°C, sont attendues mercredi dans les régions continentales de l’est, du centre et du nord, ainsi que sur les îles de la mer Égée orientale, selon le site meteo.gr de l’Observatoire national d’Athènes.A Athènes, le thermomètre affichait 36,3°C vers 13h30 locales (09h30 GMT) et un “pic” est prévu jeudi, vendredi et samedi avec 42°C attendus, selon la même source.Pour protéger visiteurs et gardiens, les autorités grecques ont fermé le site antique de l’Acropole aux heures les plus chaudes de la journée entre 13h00 et 18h00 jusqu’à vendredi. Le gouvernement grec a interdit le travail en extérieur dans plusieurs secteurs d’activité aux heures les plus chaudes à cause de la canicule qui fait peser des risques sur la santé.”C’est inhumain de travailler dans de telles conditions. Le bitume bouillonne”, a dénoncé auprès de l’AFP Panagiotis Arvanitidis, 35 ans, membre du syndicat des travailleurs des plateformes de livraison de repas dans la région de Thessalonique (nord).”La température ambiante dans ma maison ces deux derniers jours a dépassé les 30°C”, a affirmé Anna Spania, 50 ans, vendeuse de services médicaux. “Sans climatisation, on ne survit pas!”, a-t-elle ajouté. Les températures les plus élevées de cette vague de chaleur entamée dimanche ont été répertoriées mardi en Grèce centrale, à Tragana où le thermomètre est monté à 44,9°C et, plus au nord, à Larissa avec 44,8°C, selon meteo.gr.L’Observatoire national d’Athènes a récemment averti qu’après les températures élevées et les faibles précipitations de juin, presque l’ensemble de la Grèce présentait des niveaux de sécheresse supérieurs à la normale pour cette période de l’année par rapport au début juin.Pays méditerranéen coutumier des vagues de chaleur intense durant l’été, la Grèce avait été jusqu’ici plutôt épargnée par la canicule cette année.En 2024, la Grèce a connu l’été le plus chaud depuis le début des relevés.

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Loi Duplomb: Macron veut concilier “science” et “juste concurrence”

Emmanuel Macron a dit mercredi qu’il attendrait la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb avant de s’exprimer face à la pétition demandant son abrogation, tout en appelant à concilier “science” et “juste concurrence” en matière environnementale, a rapporté la porte-parole du gouvernement.Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a confirmé vouloir “respecter le temps institutionnel” et donc qu’il “attendra les conclusions du Conseil constitutionnel”, qui doit se prononcer d’ici le 10 août, a déclaré Sophie Primas devant la presse.”Il a rappelé que notre action politique, quelle qu’elle soit, y compris sur ces sujets agricoles, doit être notamment guidée par la science et que nous devons en même temps défendre nos agriculteurs” pour faire exercer “une juste concurrence”, a-t-elle ajouté.”Tout ce qui nous désynchronise” rapport aux règles en vigueur dans les autres pays “nous pénalise”, a affirmé Emmanuel Macron, selon elle. “Il est très attentif à ce chemin de crête”, a assuré la porte-parole.Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement.Mais plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d’exiger une “nouvelle délibération” du texte au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l’acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.

Loi Duplomb: Macron veut concilier “science” et “juste concurrence”

Emmanuel Macron a dit mercredi qu’il attendrait la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb avant de s’exprimer face à la pétition demandant son abrogation, tout en appelant à concilier “science” et “juste concurrence” en matière environnementale, a rapporté la porte-parole du gouvernement.Lors du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a confirmé vouloir “respecter le temps institutionnel” et donc qu’il “attendra les conclusions du Conseil constitutionnel”, qui doit se prononcer d’ici le 10 août, a déclaré Sophie Primas devant la presse.”Il a rappelé que notre action politique, quelle qu’elle soit, y compris sur ces sujets agricoles, doit être notamment guidée par la science et que nous devons en même temps défendre nos agriculteurs” pour faire exercer “une juste concurrence”, a-t-elle ajouté.”Tout ce qui nous désynchronise” rapport aux règles en vigueur dans les autres pays “nous pénalise”, a affirmé Emmanuel Macron, selon elle. “Il est très attentif à ce chemin de crête”, a assuré la porte-parole.Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l’Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement.Mais plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d’exiger une “nouvelle délibération” du texte au Parlement, comme l’y autorise la Constitution.La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l’acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.

Procès pour corruption: les magistrats répliquent vigoureusement à Dati

Après la violente charge de la ministre de la Culture Rachida Dati contre les magistrats qui ont ordonné qu’elle soit jugée notamment pour corruption, l’indignation gronde dans la profession, le président du tribunal judiciaire de Paris dénonçant “l’opprobre jetée publiquement” sur leur profession.Estimant que l’ex-Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, elle-même magistrate de formation, a “gravement mis en cause des magistrats” lors d’une intervention mardi soir sur le plateau de LCI, Peimane Ghaleh-Marzban, président du tribunal judiciaire de Paris depuis quelques jours, a pris la défense des magistrats mis en cause.”Si toute personne peut librement apporter tout élément d’explication utile à l’appui de sa défense, au titre d’une prise de parole assurant le respect de sa présomption d’innocence, l’opprobre jetée publiquement sur des magistrats soumis au devoir de réserve et ne pouvant répondre à ces attaques, jette le discrédit sur l’autorité judiciaire et sape la confiance légitime des citoyens dans la justice”, a souligné le président du premier tribunal judiciaire de France.”Il doit être rappelé que tout justiciable a la possibilité de former un recours contre une décision de justice le concernant”, écrit le président du tribunal dans son communiqué.Mardi soir, Mme Dati avait dénoncé une “procédure émaillée d’incidents” et vilipendé des magistrats qui “marchent” sur les droits de la défense et perpétueraient des “atteintes graves” contre ces derniers.Elle a notamment mis en cause le procureur de la République financier qui, d’après elle, l’aurait assurée de son désaccord avec les charges portées contre elle lorsqu’il l’a “reçue deux heures trente dans son bureau” : “J’ai vu droit dans les yeux M. (Jean-François) Bohnert qui m’a dit que son parquet dysfonctionnait”.Dans un communiqué publié mercredi, M. Bohnert a rejeté les accusations de Mme Dati et réaffirmé son “total soutien” aux magistrats du parquet national financier (PNF).Ce n’est pas la première fois que des personnalités politiques mises en cause par la justice s’en prennent à des magistrats.Début juillet, le président du Rassemblement national Jordan Bardella avait dénoncé un “acharnement” après une perquisition au siège parisien du RN dans le cadre d’une enquête pour financement illicite des campagnes électorales du parti d’extrême droite en 2022 et 2024.- “Très dangereux” -“Transformer le juge en ennemi politique, c’est quand même très dangereux. C’est scier la branche sur laquelle on est tous assis”, a affirmé Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), interrogé par l’AFP.”Cette déclaration publique émanant d’une membre de l’exécutif est une atteinte intolérable à la séparation des pouvoirs et à l’indépendance de la justice”, a estimé de son côté Judith Allenbach, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), sollicitée par l’AFP.”Les potentielles atteintes aux droits de la défense se contestent par les voies légales et non en jetant le discrédit sur l’autorité judiciaire”, a souligné la magistrate.Mme Dati, 59 ans, sera jugée pour recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale, le Parlement européen.Elle est soupçonnée d’avoir illégalement fait du lobbying au Parlement européen au tournant des années 2010, en quête de décisions favorables à Renault et Carlos Ghosn, l’ex-patron de Renault-Nissan également mis en cause, et ce contre 900.000 euros.Les magistrats instructeurs estiment dans leur ordonnance signée mardi dont l’AFP a eu connaissance que ce qu’a fait Rachida Dati au Parlement européen “s’apparente à du lobbying”, ce qui “paraît incompatible tant avec son mandat qu’avec la profession d’avocat”.La convention d’honoraires aurait pu servir à masquer cette activité, répondant à des “mécanismes de dissimulation”, soulignent les juges.D’abord placée sous le statut plus favorable de témoin assisté, Mme Dati a été mise en examen en juillet 2021.”Nous allons faire appel dès aujourd’hui de cette décision”, ont déclaré à l’AFP deux des avocats de Mme Dati, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, dont l’un des nombreux recours sur la prescription des faits qu’ils allèguent a encore été écarté mi-juillet.

Le général Fabien Mandon nouveau chef d’état-major des armées françaises

Le général d’armée aérienne Fabien Mandon, actuel chef d’état-major particulier du président (CEMP), a été désigné chef-d’état major des armées françaises (CEMA), en remplacement du général Thierry Burkhard, a annoncé mercredi le ministre des Armées Sébastien Lecornu.”Reconnaissance et remerciements au général d’armée Thierry Burkhard, qui a servi la France au plus haut niveau durant quatre années comme Chef d’état-major des Armées”, a posté le ministre sur X. “Sur décision du Président de la République, le général d’armée aérienne Fabien Mandon lui succèdera”, ajoute-t-il.Thierry Burkhard, de l’Armée de terre, a accompagné la remontée en puissance des armées françaises face à un contexte international de plus en plus tendu qui a vu le retour de la guerre de haute intensité en Europe avec l’invasion de l’Ukraine lancée par la Russie en 2022.Selon le ministre, “son commandement s’est distingué par une vision stratégique lucide des menaces et par sa volonté constante d’adapter nos armées”, qui étaient jusqu’ici adaptées à un modèle de guerre expéditionnaire et asymétrique contre des organisations non étatiques.Fabien Mandon est le premier aviateur à acceder à la fonction depuis le général Jean-Philippe Douin il y a 30 ans (entre 1995 et 1998).Sébastien Lecornu a “pleine confiance en sa capacité à poursuivre, avec rigueur et détermination, la transformation de nos forces dans un contexte sécuritaire toujours plus exigeant”.

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Prélèvements et biopsies: sur les traces de l’ours polaire en Arctique

Touchée par la fléchette sédative, l’ourse polaire se couche doucement sur le flanc: quelques minutes plus tard, le vétérinaire s’approche, pose un collier GPS, prélève du sang, incise la chair. Tout doit s’enchainer rapidement.  La mission est périlleuse : il fait en moyenne -20°C dans l’Arctique norvégien et l’ours polaire est un prédateur dangereux pour l’homme, il ne faut pas qu’il se réveille.Depuis quarante ans, les experts de l’Institut polaire norvégien (NPI) observent l’ours du Svalbard, sa santé, ses déplacements et les effets du réchauffement climatique trois à quatre fois plus important dans cette région que la moyenne mondiale.  Lors de leur expédition annuelle, en avril, sur le brise-glace de recherche Kronprins Haakon, du nom de l’actuel prince héritier de Norvège, huit scientifiques, accompagnés par un photographe de l’AFP, ont expérimenté de nouvelles méthodologies de suivi de l’Ursus maritimus.Sur ce bâtiment de 100 mètres de long, la journée dépend de la météo qui détermine si l’hélicoptère peut voler et traquer les ours sur la banquise, au GPS ou à la trace. Les “jours blancs”, quand ciel, neige et glace se confondent, c’est impossible.Ce jour-là, le vétérinaire Rolf Arne Olberg est à bord avec deux scientifiques quand l’hélicoptère part en quête des mammifères à l’aide d’une application qui localise la dizaine de femelles équipées pour la première fois l’an dernier d’un collier GPS. – Fréquence cardiaque -Un pied sur le patin de l’hélicoptère, Olberg épaule sa carabine à air comprimé et déclenche le tir de fléchette anesthésiante sur l’animal qui au bruit de l’appareil a commencé à courir. Certains ours, déjà anesthésiés les années précédentes, ne paniquent plus à l’approche de l’hélicoptère.Le dosage de sédatif est adapté à la taille de l’ours et la fléchette doit atteindre un muscle pour être efficace. Observation à la jumelle : si l’anesthésiant a fait effet, l’hélicoptère peut se poser près de l’ours cinq à dix minutes plus tard.Tout doit alors être précis et rapide, malgré les gants chirurgicaux par une température qui peut descendre à -30°C ou le vent. “Nous essayons de minimiser le temps que nous passons près de l’ours” dit le vétérinaire.Au chevet de l’animal, Olberg place un collier GPS ou remplace sa pile, si la femelle est déjà équipée. Les mâles, qui peuvent atteindre 2,60 mètres pour 600 kilos, ne peuvent pas en être dotés car leur cou étant plus gros que leur tête ils le perdraient immédiatement.Le vétérinaire incise ensuite la peau du mammifère pour placer entre la graisse et la chair un capteur cardiaque, petit cylindre de 4 centimètres. Les cinq premiers ont été posés l’an dernier.”C’est un enregistreur qui nous permet d’avoir, sur toute une année, la température corporelle et la fréquence cardiaque des ours”, explique la chercheuse française Marie-Anne Blanchet, spécialiste en écologie spatiale au NPI.”Ces deux paramètres sont reliés aux dépenses énergétiques des ours. Et la dépense énergétique, c’est un petit peu la monnaie qui nous intéresse pour savoir quelle énergie les ours ont besoin de dépenser dans la mesure où leur environnement change”, détaille-t-elle.- Œufs et rennes -Pour la première fois cette année donc, les experts vont pouvoir croiser température corporelle, rythme cardiaque et données GPS, et savoir quand ces ourses appareillées marchent pour atteindre leur zone de chasse, nagent ou restent en tanière.Le vétérinaire prélève aussi de fines lamelles de graisse qu’il insère dans un tube conservé à 37°C, la température corporelle de l’ours. A bord du brise-glace, les tissus graisseux seront exposés à des hormones de stress et polluants puis plongés dans de l’azote liquide pour être analysés plus tard sur terre.Cette nouvelle technique, appelée “slices”, est destinée à mesurer l’impact des “polluants éternels” (PFAS) sur leur santé. “L’idée, c’est de représenter au mieux ce que les ours vivent dans la nature mais en laboratoire”, dit la toxicologue belge Laura Pirard, qui expérimente cette méthode de biopsie sur le mammifère.Ces échantillons de graisse et de sang révèlent déjà l’évolution du régime alimentaire des ours polaires alors que la glace de mer recule. “Ils mangent plus de nourriture terrestre que de phoques. Ils chassent toujours les phoques mais ils prennent également des œufs et des rennes, ils mangent même de l’herbe et des choses comme ça, bien que cela ne leur fournisse aucune énergie”, a constaté le chef scientifique du programme “ours polaires” au NPI, Jon Aars, Le phoque reste cependant une nourriture essentielle pour l’animal.”Même s’ils ne disposent que de trois mois pour chasser, ils peuvent obtenir environ 70% de ce dont ils ont besoin pour toute l’année pendant cette période. C’est probablement pour cette raison que nous constatons qu’ils s’en sortent bien et qu’ils se portent bien”, ajoute-t-il.Mais le chef de mission met en garde : “Si la période (de chasse du phoque) diminue encore, peut-être seront-ils à la peine”.

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Le Japon maintent ses poursuites contre le défenseur des baleines Paul Watson en dépit de la décision d’Interpol

Le Japon a dénoncé mercredi la levée de la notice rouge d’Interpol qui visait le militant écologiste américano-canadien Paul Watson, figure de la défense des baleines, et a déclaré que son mandat d’arrêt reste valide.La levée de cette notice visant à l’arrestation de Paul Watson, annoncée mardi par l’un de ses avocats, Me William Julié, est “extrêmement regrettable”, a déclaré un porte-parole du gouvernement japonais lors d’un point de presse régulier.”L’annulation ne change pas le fait que le mandat d’arrêt du Japon à son encontre reste valide”, a dit Yoshimasa Hayashi. “Notre position reste inchangée: nous continuerons d’appeler les parties concernées à procéder à son extradition”, a-t-il ajouté.Le Japon accuse Paul Watson d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d’une campagne menée par l’ONG Sea Shepherd.”Notice rouge annulée! Les baleiniers japonais ont été sur mon dos pendant 14 ans et depuis ma première arrestation à Francfort (Allemagne), en mai 2012″, a écrit mardi Paul Watson sur le site internet de sa fondation en faveur des océans, qui porte son nom.Un porte-parole d’Interpol, l’organisation internationale de police criminelle, a confirmé à l’AFP que la commission de contrôle des fichiers (CCF) avait “décidé d’effacer” cette notice rouge. “Ce n’est pas un jugement sur le fond du dossier, ou sur ces événements qui ont eu lieu en 2010, mais une décision basée sur les règles d’Interpol en matière de gestion des données”, a expliqué ce porte-parole.Interpol émet des notices rouges, qui constituent des demandes de localiser une personne suspecte et de procéder à son arrestation provisoire dans l’attente de son extradition, mais celles-ci n’ont pas le statut de mandat d’arrêt.Paul Watson, 74 ans, a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition du Japon. Il a pu rentrer à Paris, où il vit depuis 10 ans, le 20 décembre dernier.

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Aux îles Cook, les riches profondeurs du Pacifique aiguisent les appétits

Aux îles Cook, un navire de 1.000 tonnes explore les riches profondeurs du Pacifique à la recherche des minerais qu’elles recèlent et qui pourraient être exploitées.Bordées de lagons étincelants et de plages ornées de palmiers, les îles Cook, dans le Pacifique sud, ont ouvert leurs eaux territoriales à l’exploration minière. Des navires de recherche sillonnent les mers à la recherche de gisements de métaux pour les batteries, de terres rares et de minéraux critiques qui reposent dans les grands fonds  de l’Océan. L’Anuanua Moana mène des études pour l’exploitation minière en haute mer: une industrie pionnière que certains comparent à une ruée vers l’or des temps modernes et que d’autres qualifient de “folie” environnementale. L’AFP l’a visité dans le port d’Avatiu. “Les ressources sont estimées à une valeur potentielle d’environ 4 milliards de dollars (américains)”, a indiqué Hans Smit, le directeur général de Moana Mineral. Le navire parcourt depuis deux ans les eaux tropicales des îles Cook, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et Hawaï, recueillant des données pour convaincre les autorités de réglementation que l’exploitation minière en eaux profondes est sans danger.Aucune entreprise n’a encore commencé à exploiter commercialement les fonds marins.”Je veux commencer l’exploitation avant 2030″, explique M. Smit, dans le vrombissement de grues qui chargent des caisses en bois.Moana Minerals, filiale d’une société texane, détient des droits d’exploration sur 20.000 kilomètres carrés dans la zone économique exclusive (ZEE) des îles Cook.Selon des chercheurs australiens, il s’agit du gisement en nodules polymétalliques, sortes de galets riches en manganèse, cobalt, cuivre ou nickel, le plus important et le plus riche au monde au sein d’un territoire souverain”.Ces roches sont riches en minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt, le cuivre ou les terres rares, prisées pour les véhicules électriques et le matériel électronique notamment.- “Lieu des dieux” -Mais les habitants des îles redoutent que l’exploitation minière puisse souiller leur précieux “moana”, ou océan, à tout jamais. “J’ai vu le navire dans le port”, lâche Ngametua Mamanu, un guide local de 55 ans.”Pourquoi avons-nous besoin de ce matériel pour détruire les océans?”Ana Walker, retraitée de 74 ans, craint qu’il soit pillé au profit d’intérêts étrangers.”On pense que ces gens viennent ici pour se faire de l’argent et pour nous laisser la pagaille” ensuite, confie-t-elle.”Si tout se passe bien, il y a du bon à en tirer. Sur le plan financier”, commente James Kora, 31 ans, perliculteur comme son père et son grand-père avant lui.Les yeux plissés face à l’intensité du soleil, le biologiste marin Teina Rongo observe de près depuis son petit bateau, les activités de l’Anuanua Moana.”Nous n’avons jamais voulu explorer le fond de l’océan, car nos ancêtres pensaient que c’était le lieu des dieux”, confie-t-il.”Nous n’y avons pas notre place”, ajoute-t-il. – “Pas de calendrier” -Les sociétés d’exploitation minière sont encore en train d’étudier le meilleur moyen pour aller chercher les nodules qui gisent à cinq kilomètres ou plus de profondeur.Leurs efforts se concentrent sur des machines de récolte robotisées qui ratissent le fond de l’océan.Pour l’environnementaliste Alanna Smith les chercheurs ont très peu de connaissances sur les grands fonds. “Nous servirions vraiment de cobayes pour l’industrie, en nous lançant en premier”, dit-elle, c’est un pas “très, très risqué”. Dans les années 1950, une expédition de recherche soutenue par les Etats-Unis a été la première à découvrir d'”énormes champs” de nodules polymétalliques dans le Pacifique Sud.Et des nuées de navires japonais, français, américains et russes ont ensuite parcouru la zone pour cartographier ce trésor.Mais l’exploitation minière en eaux profondes est restée une idée marginale jusqu’en 2018 environ, avant que l’industrie des véhicules électriques ne fasse grimper en flèche les prix des métaux.Une poignée d’entreprises se disputent désormais l’exploitation des quatre principaux gisements de nodules, dont trois se trouvent dans les eaux internationales, et le dernier dans les îles Cook.L’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) se réunit ce mois-ci afin d’élaborer des règles pour l’exploitation de la “zone de fracture de Clipperton”, dans l’océan Pacifique.Jusqu’à présent, les îles Cook ont déclaré que leur approche de l’exploitation minière, même dans leurs propres eaux, serait étroitement “alignée” sur les règles de l’AIFM.Mais “nous ne fixons pas de calendrier pour le démarrage de cette activité”, a déclaré Edward Herman, de l’Autorité des minéraux des fonds marins des îles Cook, une agence publique.En juin, le président français Emmanuel Macron a estimé que c’était une “folie de lancer de l’action économique prédatrice qui va bousculer des grands fonds marins (…) quand nous n’y connaissons rien !”.Mais les îles Cook ont des amis puissants. Elles ont signé cette année un partenariat avec la Chine portant sur le commerce et l’exploitation minière sous-marine.