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À la “chasse” à la sardine au large de la pointe bretonne

“Y a le feu à la mer!”, crie Ludo Garrec, 44 ans, depuis le cockpit du bolincheur Stereden Ar Moor. Les yeux rivés sur son sonar, le patron du navire vient de repérer un banc de sardines.Aussitôt, les matelots enfilent leurs cirés et sortent se préparer à lancer le filet à l’eau. À tribord, un autre bolincheur (ou sardinier) a déjà encerclé le poisson avec sa senne.La nuit vient tout juste de tomber sur une mer calme, au large de la Pointe Saint-Mathieu (Finistère), où une douzaine de navires “chassent” le petit poisson prisé des conserveries bretonnes.En cette soirée de juillet, le Stereden a navigué pendant deux heures et demie pour rallier la chaussée des Pierres noires, où la sardine est plus grosse et plus abondante que d’habitude.”Ça fait, franchement, une dizaine d’années, voire 12 ans, qu’on n’a pas vu aussi gros”, calcule Ludo, qui pêche la sardine depuis 2010. “Donc ça fait plaisir avec les années difficiles qu’on a eues.”La taille de la sardine s’est en effet réduite de 50% en 15 ans, à âge égal, sans doute sous l’effet du réchauffement climatique, selon l’Ifremer. Un problème de taille et d’abondance qui a posé problème aux conserveries bretonnes ces dernières années.- sardine “électrique”-Dès son arrivée sur la zone de pêche, Ludo voit la proie sur son écran. Mais “elle est pas pêchable, elle est trop électrique”, dit-il. “Le poisson tient pas, il va dans tous les sens”.Boucle d’oreille et tee-shirt “BZH”, le patron de pêche dit “adorer” ce métier, plus stimulant que la pêche au chalut. “Tu vas à la chasse de la sardine, quoi, tu vas essayer de la chercher, de la pêcher. C’est pas du tout la même motivation”, dit-il.Quelques minutes passent et le banc se fait plus dense. Une lumière rouge a envahi le pont où les matelots attendent pour passer à l’action. “Laisse aller!”, hurle Ludo à Léo Beriet, matelot de 25 ans, qui dénoue une corde retenant la senne. Le long filet de 350 mètres, monté sur des flotteurs, se déroule à toute vitesse pour entourer le banc de poissons, avant d’être refermé par le bas afin de former une poche. Les matelots tirent alors sur la senne pour rétrécir la poche et la ramener le long du bateau.Des trombes d’eau s’abattent sur l’équipage quand Ludo vide la poche à l’aide d’une grande épuisette (la salabarde) montée sur une grue, qui déverse les sardines dans les cuves du bateau.”Tu la vois la mouette? Tu la vois ou pas?!”, lance-t-il à Dominique Palut, 57 ans, qui attrape l’oiseau pris dans l’épuisette et l’envoie rejoindre les dizaines de goélands qui encerclent le bateau.- “Libre sur l’eau”-Le premier coup de filet est un succès, avec près de six tonnes de poissons remontés avant minuit. Le deuxième coup sera moins réussi. “Ah, la, la, merde, j’ai déconné, j’aurais dû prendre mon temps. J’ai fait n’importe quoi, y a rien dedans”, râle Ludo, le filet à peine refermé.Un troisième coup porte la pêche de la nuit à 12 tonnes de poisson au total, alors que les conserveries en ont commandé sept tonnes. À bord, l’odeur du petit poisson a imprégné chaque recoin ; des écailles s’accrochent à la peau et aux vêtements. Mais les marins n’y prêtent garde, faisant une sieste, cassant la croûte, ou buvant une bière en attendant le port.Une fois arrivés à Douarnenez, à 05h00 du matin, il faudra encore 3 heures pour décharger la marchandise. “En saison, y a beaucoup d’heures de travail et peu d’heures de repos”, commente Titouan Preunel, matelot de 21 ans. “Tu pars le soir, en fin d’après-midi, et tu rentres des fois à midi-13h à la maison, pour repartir à 17h”. “Donc, ça fait court. Mais sinon, c’est plaisant comme métier”, dit-il. “T’es libre sur l’eau quoi, c’est ça qu’est bien.”

“Nourrir, pas empoisonner”: les chefs se mobilisent contre la loi Duplomb

Au nom de la défense des terroirs et de la qualité de leurs produits, la mobilisation s’amplifie en cuisine pour le retrait de la loi Duplomb, au sein d’une profession qui rechigne souvent à exposer ses opinions politiques.Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc (Haute-Loire), postée sur Instagram par le très discret chef trois étoiles Jacques Marcon… Accompagnée d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme. “Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures”, a écrit le chef.La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe. Plus de 1,8 million de Français ont déjà signé une pétition demandant son retrait.Le texte du chef Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux.  – “Coup de massue” -Parmi ceux qui ont fait savoir leur opposition, Glenn Viel, 45 ans, chef trois étoiles et jury de “Top Chef”. “Je ne comprends pas (cette loi)”, affirme-t-il à l’AFP, dénonçant “les pesticides qui polluent notre terre” alors que “l’alimentation a une grande part (de responsabilité) dans les cancers”. “On a la capacité de mettre des milliards dans la défense de notre pays. Et c’est normal”, poursuit-il. “Est-ce qu’on ne pourrait pas trouver un milliard ou deux pour nos agriculteurs, pour les aider à faire cette transition (écologique)?”Pour Marie-Victorine Manoa, jeune cheffe trentenaire, autrice et chroniqueuse dans l’émission “Très très bon!”, cette loi a été un “coup de massue”. “Cuisiner des produits médicamentés et stériles n’excite personne”, grince celle qui appelle à la “rébellion générale”.Après la prise de parole du chef Marcon, une tribune, publiée jeudi dans Le Monde, a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l’initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d’éco-responsabilité. Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans.Intitulée “Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner”, elle dit l’inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.”Nous avons bien conscience des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien”, nuance le texte, qui reconnaît des agriculteurs “tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme”.- “Inaction” -Un sursaut encore timide mais rare, dans un milieu qui met en avant la qualité des produits et les circuits courts mais peu prompt à se mobiliser comme lors de la crise des agriculteurs, en 2024.Les chefs “sont des personnes qui ne prennent pas souvent la parole mais l’alimentation, c’est leur quotidien”, explique Fanny Giansetto, fondatrice d’Ecotable.”Nous les restaurateurs, on est plutôt des besogneux, on ferme notre gueule et on avance. Mais à un moment, il faut taper du poing sur la table”, estime Glenn Viel.Versant dans l’autocritique, Jacques Marcon se dit “aussi responsable de cette loi rétrograde” et prêt à devenir “un vrai militant de la cause agricole et de la cause environnementale”. Mais il enjoint aussi tout un milieu “à se remettre en question”, à “aider” les agriculteurs. Celui qui revendique son lien avec le monde paysan déplore certaines pratiques comme certains chefs qui font pression sur les prix ou l’abandon de races bovines comme la salers, au profit du japonais Wagyu par exemple, ou du boeuf australien. Mais, selon lui, la jeune génération a davantage “envie de changer le monde”.

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Amazonie brésilienne: remonter la trace d’indigènes isolés pour protéger la forêt

Une carapace de tortue abandonnée par un chasseur et un vase en céramique: découvertes il y a trois ans, ces traces tendent à prouver que des communautés isolées vivent sur une terre indigène du nord de l’Amazonie brésilienne.Ce sont les indices les plus récents que des peuples autochtones “non contactés”, comme on les appelle (c’est-à-dire sans contact avec la société), habitent cette terre située dans l’Etat du Para et aussi vaste que Sao Paulo, la mégalopole du sud du pays.Appelé Ituna/Itata, ce territoire indigène est protégé par une ordonnance provisoire contre la déforestation. Mais des organisations demandent au gouvernement de mener davantage de recherches pour documenter la présence de groupes isolés: une condition essentielle pour que l’Etat délimite définitivement la zone en vue de les protéger et de préserver la forêt.A Ita’aka, village de 300 habitants aux petites maisons de bois et de paille situé dans le territoire indigène voisin de Koatinemo, les récits de rencontres fortuites avec de supposés membres de communautés “non contactées” d’Ituna/Itata circulent parmi les familles du peuple Asurini.”Ma belle-sœur m’a dit : +Regarde, regarde!+. Tout près il y avait un petit garçon qui me regardait”, raconte à l’AFP Takamyi Asurini, un homme âgé montrant la cicatrice à son flanc laissée par une flèche qu’il dit avoir reçue d’un de ces autochtones.Les autorités brésiliennes ont renouvelé en juin dernier la mesure temporaire qui, depuis 2011, restreint l’accès à Ituna/Itata afin de “garantir la protection intégrale des territoires où des peuples autochtones isolés sont présents”.Sur place, les éléments de preuves incluent des relevés remontant aux années 1970 ainsi que des découvertes réalisées depuis au moins 2009.- “Nous les percevons” -Le Brésil reconnaît 114 “indices de présence” de peuples indigènes isolés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, c’est-à-dire de groupes qui volontairement se maintiennent sans ou avec peu de contact avec le reste du monde.Selon la Fondation nationale des peuples indigènes (Funai), un organisme public, cet isolement est parfois dû aux effets désastreux de l’interaction avec l’homme blanc depuis l’époque coloniale: maladies, violences, pillage des ressources naturelles.Parmi les “indices” compilés, près d’un quart sont officiellement reconnus comme des preuves à part entière. D’autres, comme ceux d’Ituna/Itata, sont vus comme des indications “fortes” de l’existence de peuples isolés, bien qu’il n’y ait pas eu de travail systématique pour les corroborer.L’Etat a depuis longtemps “laissé à l’abandon” les archives rassemblant ces preuves d’existence, déplore Luiz Fernandes, membre de la Coordination des organisations indigènes de l’Amazonie brésilienne (Coiab).”Pour prouver qu’il y a des isolés, l’Etat a besoin d’indices certifiés, mais pour nous c’est différent: nous les percevons dans la nature, dans les sons que nous entendons, les présences, parfois les odeurs”, souligne Mita Xipaya, une militante indigène de 24 ans.- Record de déforestation -En Amazonie brésilienne, les terres non indigènes ont perdu près de 30% de leur végétation native depuis le début des relevés en 1988, contre moins de 2% pour les terres indigènes délimitées par l’Etat, selon l’ONG Institut socio-environnemental.Depuis une décennie, Ituna/Itata subit les assauts de ceux qui veulent s’accaparer des terres pour l’exploitation minière illégale ou la déforestation à des fins agricoles.La situation s’est aggravée sous la présidence de Jair Bolsonaro (2019-2022), lorsque le gouvernement d’extrême droite a suspendu l’ordonnance de protection d’Ituna/Itata et que cette terre indigène est devenue la plus déboisée du Brésil.Malgré le rétablissement de l’ordonnance avec le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, les conséquences perdurent aujourd’hui sur le territoire: sur des kilomètres la végétation est trouée de larges bandes de terre, comme l’AFP a pu le constater en juin lors d’un survol de la région.Peuples indigènes et militants insistent pour que le gouvernement avance vers la démarcation permanente d’Ituna/Itata.Une revendication qui résonne d’autant plus à quelques mois de la COP30. Lula, qui se veut aux avant-postes dans la lutte contre le réchauffement climatique, accueillera la conférence climat de l’ONU dans la ville amazonienne de Belem, capitale du Para.”Il ne suffit pas de s’occuper de la forêt, il faut aussi s’occuper des peuples qui y vivent, car c’est à travers eux que la forêt tient debout”, exhorte Toya Manchineri, coordinateur général de la Coiab.

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Feu de forêt à Chypre, deux morts

Deux personnes ont péri dans un feu de forêt aux abords de Limassol, deuxième ville de Chypre, attisé par des vents violents et des températures annoncées jusqu’à 44°C, ont annoncé jeudi les autorités.La police a indiqué que deux corps carbonisés ont été retrouvés dans une voiture calcinée qui aurait été prise par le feu qui s’est déclaré mercredi dans des secteurs de la région côtière dans le sud de l’île.Les autorités sanitaires ont annoncé que deux personnes avaient été hospitalisées pour de graves brûlures, tandis que 16 ont été légèrement blessées.Selon le porte-parole des pompiers, Andreas Kettis, l’incendie, qui a débuté dans le village de Malia, sur les hauteurs de Limassol, a ravagé 100 kilomètres carrés. Le feu ne progresse pas mais des “flambées” persistent, a-t-il ajouté. Les autorités ont émis une alerte à la chaleur extrême pour l’île touristique méditerranéenne, où les températures devaient atteindre 44°C. Plus de 250 pompiers, 75 véhicules et des hélicoptères ont participé aux opérations pour lutter contre l’incendie. Le gouvernement a appelé plusieurs pays à envoyer des avions pour les aider.Le ministre de la Justice Marios Hartsiotis a indiqué au média public CyBC que 106 personnes avaient dû passer la nuit dans des hébergements temporaires après l’évacuation de plusieurs villages menacés par les flammes. De nombreuses habitations ont été endommagées ou détruites par l’incendie, et 16 secteurs se sont retrouvés privés d’électricité pour la climatisation ou la réfrigération sous une chaleur accablante. “En rentrant chez moi, j’ai vu la montagne et la vallée en flammes”, a déclaré Antonis Christou, un habitant de Kandou, l’un des villages touchés. “J’ai pleuré car quelqu’un a été brûlé dans sa voiture.”Le chef des pompiers, Nikos Logginos, a déclaré à CyBC avoir transmis à la police des témoignages suggérant que l’incendie aurait pu être déclenché délibérément.Chypre est touchée par des feux de forêt presque chaque année pendant les étés chauds et secs de l’île.

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Aux îles Cook, la menace des étoiles de mer sur le corail

Aux îles Cook, des plongeurs armés de lances en bois mènent une guerre rudimentaire pour sauver les récifs coralliens des étoiles de mer, une lutte cruciale pour des écosystèmes déjà affaiblis par le changement climatique.Ces outils de fortune sont la meilleure arme de l’association Korero O Te Orau (“Connaissance de la terre, du ciel et de la mer” en langue maorie) dans la guerre contre les “couronnes d’épines”, une espèce d’étoiles de mer qui se nourrit de corail et dévore les récifs tropicaux.Les îles Cook, pays insulaire du Pacifique Sud de quelque 17.000 habitants, sont en proie à une invasion qui dure depuis des années, selon le biologiste marin Teina Rongo.”Elles peuvent détruire complètement l’ensemble du récif qui entoure l’île”, alerte M. Rongo, qui forme les groupes de bénévoles à la protection des récifs de l’île de Rarotonga.”Je pense qu’il s’agit actuellement d’une invasion à l’échelle du Pacifique, car nous savons que d’autres pays sont confrontés à des problèmes similaires.”Une seule “couronne d’épines” adulte peut manger plus de 10 mètres carrés de récif chaque année, en pressant son estomac à travers sa bouche pour recouvrir le corail de sucs digestifs.Ces invertébrés constituent une menace majeure pour la Grande Barrière de corail australienne, où les scientifiques ont mis au point des robots pour les repérer et leur injecter du poison.”Pour l’instant, on les tue essentiellement par injection”, explique Sven Uthicke, chercheur à l’Institut australien des sciences marines.”Il peut s’agir de vinaigre, de jus de citron vert ou de bile de bœuf” tandis que “d’autres mettent au point des pièges chimiques”, souligne-t-il.”Tout cela est très prometteur, mais ces techniques en sont encore au stade du développement.”- “Proportions épidémiques” -Teina Rongo trouve que le moyen le plus rapide pour détacher les étoiles de mer est d’utiliser un bâton taillé dans du bois de fer du Pacifique – un bois particulièrement dur.”Nous avons apporté quelques modifications au fil du temps, car nous nous faisions piquer par ces étoiles de mer. C’est douloureux”, raconte-t-il.Nommées ainsi en raison de leurs centaines de petits pics venimeux, les “couronne d’épines” peuvent atteindre une taille supérieure à celle d’un pneu de voiture.Et, selon l’Institut australien des sciences marines, elles se reproduisent dans des “proportions épidémiques”, constituant ainsi l’une des principales causes de la disparition des coraux.Les chercheurs soupçonnent que ces infestations sont déclenchées par une combinaison de facteurs, notamment les rejets dans la mer de substances d’origine agricole et les fluctuations du nombre de prédateurs naturels.Mais les dégâts qu’elles peuvent causer s’aggravent à mesure que les récifs sont affaiblis par le blanchiment des coraux et l’acidification des océans, deux phénomènes liés au changement climatique.Les étoiles de mer sont parfois difficiles à repérer, coincées dans des fissures peu éclairées.Une fois détachées du corail par les plongeurs bénévoles, elles sont transpercées d’une corde épaisse afin d’être remontées à bord d’un bateau qui les attend.La prise du jour est déversée dans un coffre en plastique avant que les étoiles de mer ne soient transportées à terre. L’objectif? Les compter, les mesurer… mais aussi les broyer pour en faire de l’engrais pour les jardins.Chaque année, les bénévoles de l’association Korero O Te Orau en retirent des milliers.Teina Rongo est motivé par les ravages causés par la dernière infestation majeure du pays dans les années 1990. Il dit avoir déjà participé à la lutte à l’époque.Mais “nous avons réagi trop tardivement. Le processus s’est poursuivi et a fini par détruire le récif”.

Notre-Dame de Paris a retrouvé toutes les statues ornant la base de sa flèche

La dernière des seize statues ornant la base de la flèche de Notre-Dame de Paris, retirées pour être restaurées quelques jours avant l’incendie qui a ravagé l’édifice en 2019, a été réinstallée jeudi, a constaté un journaliste de l’AFP.Après avoir été bénie par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, cette représentation de Saint-Thomas mesurant trois mètres et pesant un peu plus de 100 kg a été tractée par une imposante grue au petit matin.”C’est un symbole très fort de revoir toutes les statues là-haut car ce sont quasiment les seules survivantes de la flèche, avec le coq, mais qui, lui, a été très abîmé”, a souligné auprès de l’AFP Marie-Hélène Didier, conservatrice générale du patrimoine et conservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France.Ces seize statues n’avaient pas été endommagées par l’incendie qui a touché Notre-Dame le 15 avril 2019 car, quatre jours auparavant, elles avaient été retirées de leur promontoire habituel pour être restaurées en Dordogne.”C’est presque un miracle”, a ajouté Mme Didier. Actuellement masquées par l’échafaudage de la flèche, elles seront pleinement visibles à la fin du mois d’août, après son démontage.Dessinées en 1857 par Viollet-le-Duc – architecte de la flèche – et sculptées par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, ces seize statues à patine de bronze en cuivre représentent les douze apôtres et les symboles des quatre évangélistes (le lion, le taureau, l’ange et l’aigle). Viollet-le-Duc a d’ailleurs représenté Saint-Thomas, patron des architectes, à son effigie.

L’AFP, AP, Reuters et BBC News demandent à Israël un libre accès à Gaza

Les agences de presse AFP, AP et Reuters, ainsi que la BBC, ont lancé jeudi un appel commun à Israël à “autoriser l’entrée et la sortie des journalistes à Gaza”, après 21 mois de guerre.”Les journalistes doivent affronter de nombreuses privations et difficultés en zone de guerre. Nous sommes profondément inquiets du fait que, désormais, la faim menace leur survie”, indiquent l’Agence France-Presse, l’américaine Associated Press, la canado-britannique Reuters et la chaîne britannique BBC News dans une déclaration conjointe.”Nous exhortons une nouvelle fois les autorités israéliennes à autoriser l’entrée et la sortie des journalistes à Gaza. Il est essentiel que des vivres en quantités suffisantes parviennent à la population sur place”, insiste ce texte.  Ces médias internationaux se disent “profondément préoccupés par la situation” de leurs journalistes à Gaza, “qui peinent de plus en plus à subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles et d’eux-mêmes”. “Ces journalistes indépendants ont été les yeux et les oreilles du monde sur le terrain à Gaza. Ils font désormais face aux mêmes conditions dramatiques que celles des populations qu’ils couvrent”, soulignent-ils.L’ONU et les ONG ont poussé un cri d’alarme sur le risque de famine à Gaza. Le gouvernement israélien s’est défendu en affirmant qu’il n’était pas responsable des pénuries.Les témoignages de journalistes en grande détresse à Gaza se sont multipliés ces derniers jours. Ils évoquent une faim extrême, un manque d’eau potable et une fatigue physique et mentale croissante, qui les contraignent parfois à réduire leur couverture de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël.”Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique” des conditions de vie de plusieurs collaborateurs de l’AFP et “leur situation est aujourd’hui intenable”, affirmait un communiqué de cette agence de presse lundi, tandis que sa Société des journalistes alertait du risque de les “voir mourir”.Israël accuse le mouvement islamiste palestinien Hamas d’instrumentaliser la souffrance des plus de deux millions d’habitants de Gaza, notamment en détournant l’aide pour la revendre à prix fort ou en tirant sur ceux qui attendent cette aide.- Pression internationale croissante -Après avoir assiégé Gaza en octobre 2023, Israël a imposé au territoire un blocus total début mars, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Le Committee to Protect Journalists (CPJ), organisation indépendante américaine, a aussi réclamé mercredi qu’Israël cesse d’affamer les journalistes et les populations civiles à Gaza. “Le monde doit désormais agir: protéger (ces professionnels), les nourrir, leur permettre de se rétablir pendant que d’autres journalistes arriveraient pour les épauler”, a pressé la directrice régionale du CPJ, Sara Qudah, dans un communiqué. Depuis fin 2023, les seuls journalistes ayant pu se rendre dans la bande de Gaza à partir de l’extérieur y sont entrés embarqués avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à la censure militaire.Pour la France, le “risque de famine” à Gaza est “le résultat du blocus” imposé par Israël.”Il s’agit d’une pénurie provoquée par le Hamas”, a déclaré le porte-parole israélien, David Mencer, en accusant le mouvement palestinien d’empêcher la distribution et de piller l’aide.Le Hamas a toujours rejeté de telles accusations.L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.L’offensive de représailles israélienne a coûté la vie à Gaza 59.219 personnes, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Pour sa part, l’ONG Reporters sans frontières affirmait le 7 mai que “l’armée d’Israël a tué près de 200 journalistes, dont au moins 44 dans l’exercice de leurs fonctions”, dans la bande de Gaza. 

Grippe: retour en France du vaccin Efluelda de Sanofi

Le vaccin anti-grippe Efluelda, réservé aux personnes âgées, qui n’avait pas été commercialisé lors de la dernière saison en raison d’un désaccord entre l’Etat et le laboratoire pharmaceutique Sanofi sur le prix, fait son retour sur le marché français, selon un arrêté publié jeudi dans le Journal Officiel.”Le retour d’Efluelda sous forme trivalente constitue une avancée majeure”, a indiqué à l’AFP Sanofi, qui a “anticipé sa production dès le mois de mars” pour garantir sa disponibilité pour la saison 2025/26.”Il sera remboursé à 100% pour les populations définies par les recommandations vaccinales, via un bon de prise en charge de l’Assurance Maladie, comme les autres vaccins grippaux”, a ajouté le groupe.Efluelda est réservé aux plus de 65 ans, car il a été spécifiquement élaboré pour protéger les personnes les plus à risque de complications.Il est, à cet effet, quatre fois plus dosé que le vaccin classique développé par Sanofi contre la grippe, dit VaxigripTetra.En avril 2024, les autorités sanitaires françaises, que le géant pharmaceutique accusait d’avoir fixé un prix trop bas pour Efluelda, avaient annoncé l’arrêt de la commercialisation de ce vaccin qui continuait à être disponible dans plus d’une dizaine de pays.Elles ne jugeaient alors pas que le vaccin présentait un intérêt probant par rapport aux autres vaccins, et ne le recommandaient donc pas plus que les autres.Mais en mai dernier, à l’issue d’une épidémie particulièrement violente, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé de privilégier deux vaccins anti-grippe chez les plus âgés, dont Efluelda, par rapport aux vaccins injectables à dose standard.L’épidémie 2024/2025 de grippe s’était en effet révélée particulièrement violente, avec une mortalité élevée par rapport aux années précédentes, poussant la HAS à réviser sa position, d’autant que les vaccins en circulation n’ont témoigné que d’une efficacité limitée chez les personnes âgées.

Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de démarchages frauduleux

Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de “démarchages frauduleux” par de “faux agents” d’Enedis.L’entreprise indique recevoir “depuis plusieurs semaines”, des signalements de ses clients, qui rapportent des “démarchages suspects, à leur porte ou par téléphone”, de la part de personnes se faisant passer pour des agents d’Enedis ou d’entreprises partenaires, “dans le but de soutirer des informations personnelles ou d’accéder aux logements”, selon un communiqué d’Enedis diffusé jeudi.Ces faux agents “invoquent des prétextes tels qu’un contrôle d’installation, une coupure imminente d’électricité, ou encore une offre commerciale prétendument urgente et à durée limitée”, selon Enedis, qui “condamne” ces agissements.La direction, interrogée par l’AFP, indique ne pas être en mesure de chiffrer le phénomène mais constate “une recrudescence des signalements par téléphone et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines”.”Nous allons renforcer nos actions de sensibilisation auprès des clients, notamment via les réseaux sociaux et notre site internet enedis.fr, pour rappeler les bons réflexes à adopter face aux tentatives de fraude”, a-t-on indiqué de même source.Enedis rappelle que le délit de “pratique commerciale trompeuse en bande organisée” est passible de 7 ans d’emprisonnement et de 750.000 euros d’amende, et celui d’escroquerie en bande organisée, de “10 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende”.Le groupe mentionne notamment qu’à la suite d’une intervention, il ne demande jamais de paiement immédiat sur place, ni ne sollicite d’informations bancaires par téléphone ou par e-mail et que “toute intervention” nécessitant d’accéder à une habitation “fait systématiquement l’objet d’une prise de rendez-vous préalable ou, à défaut, d’un avis de passage”.En outre, les techniciens d’Enedis “sont toujours munis d’un badge professionnel avec photo, identité et nom de l’entreprise”, indique Enedis, qui appelle ses clients à signaler toute pratique frauduleuse au service client, au 09 70 83 19 70.