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TV: chamboulement effectif sur les télécommandes et coup d’envoi imminent de T18

Les téléspectateurs vont devoir s’habituer, après ce bingo des chaînes: plusieurs ont changé de numéro dans la nuit de jeudi à vendredi, dont celles d’info qui ont été regroupées, et une nouvelle va être lancée dans la soirée, T18.     Cette petite révolution sur la TNT (télévision numérique terrestre) est inédite depuis vingt ans. La grande majorité des téléviseurs a effectué automatiquement la mise à jour dans la nuit ou la proposent à l’allumage. Dans de rares cas, il faut procéder manuellement à une recherche automatique.Le seul accroc a été observé chez Free, où le basculement n’avait pas eu lieu dans l’immédiat, contrairement aux autres opérateurs.Sollicité par l’AFP, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a confirmé “qu’à 03H30, constat a été fait qu’il y avait un problème avec l’opérateur Free”. Joint par l’AFP, Free a indiqué que “la mise à jour (était) en cours” et que la nouvelle numérotation prendrait effet “dans les prochaines heures”.Cette bascule sur la zapette découle de l’arrêt fin février des chaînes C8 et NRJ12. Cela a ouvert la possibilité d’une remise en ordre plus logique des canaux, décidée par l’Arcom.Les chaînes “historiques” (TF1, France 2, France 3, France 5, M6…) ne sont pas touchées.La modification la plus notable est la constitution d’un bloc info. Les leaders BFMTV et CNews, jusqu’alors numéros 15 et 16, avancent en 13 et 14. LCI (canal 26) et franceinfo (27) prennent les places 15 et 16.Une concurrence accrue se profile sur ce champ de l’info, qui ne fait pas que des heureux, en particulier BFMTV qui perd sa position établie et a déjà été détrônée ces derniers mois en audience par CNews. “BFMTV retrouvera son leadership, j’en suis convaincu”, a assuré son directeur général, Fabien Namias, dans Le Figaro. Une cinquantaine de départs de journalistes ont été enregistrés depuis octobre. L’évolution de ces quatre numéros est possible car les chaînes publiques LCP et Public Sénat, qui se partageaient le canal 13, font un bond jusqu’au numéro 8.Et France 4, chaîne jeunesse et culturelle de France Télévisions, quitte le 14 pour remplacer Canal+ sur le 4. Ainsi France 2, France 3, France 4 et France 5 se suivent désormais. – Audiences scrutées -Le canal 4 a été libéré par le groupe Canal+, qui a décidé de retirer ses quatre chaînes payantes de la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète), en réaction notamment au non-renouvellement de la fréquence de C8, qui lui appartenait.Enfin Gulli, la chaîne pour enfants du groupe M6, troque le numéro 18 contre le 12, laissé vacant par NRJ12.En décembre, l’Arcom avait écarté C8 et NRJ12 de la TNT et sélectionné deux nouvelles chaînes: l’une créée par le groupe CMI France, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, l’autre par le groupe régional Ouest-France.La première, baptisée T18, sera lancée en fanfare à 19H45 sur le canal 18, avec l’ex-star de France 2 Laurent Ruquier qui présentera la grille. La nouvelle chaîne, qui diffuse pour l’heure des extraits de films et documentaires avec un compte-à-rebours, promet d’être “la télé qui s’amuse à réfléchir”. La seconde, NOVO19, arrivera le 1er septembre sur le canal 19.Ce changement général constitue une première depuis la création de la TNT en 2005 car, jusque-là, les derniers arrivés prenaient les derniers numéros.La numérotation reste un enjeu capital, malgré un visionnage croissant via les plateformes des chaînes.Être dans les premiers est considéré comme un avantage: plus un numéro est bas, plus vite on tombe dessus, de nombreux téléspectateurs faisant défiler les chaînes au lieu de taper le numéro souhaité. Les premières vagues de mesures d’audience seront donc scrutées de près.C8, où officiait l’animateur controversé Cyril Hanouna, ainsi que NRJ12, ont contesté leur exclusion devant le Conseil d’État, en vain. Propriété du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, C8 avait cumulé 7,6 millions d’euros d’amende en raison des dérapages du chef de file de l’émission TPMP. Cyril Hanouna animera à partir du 1er septembre deux nouvelles émissions quotidiennes, “Tout beau tout 9” sur W9 et “Tout beau tout Fun” sur Fun Radio, deux médias du groupe M6.

En France, les centres de suivi des auteurs de violences conjugales font le plein

Créés en 2020 pour prévenir la récidive et le passage à l’acte, les centres de suivi et d’accompagnement des auteurs de violences conjugales font l’objet en France d’une “forte demande” avec des “listes d’attente fréquentes” dans ces structures qui appellent à un renforcement de leurs moyens. Entre 2021, quand le dispositif est devenu pleinement opérationnel, et fin 2024, “66.694 personnes ont été reçues” par les trente sites français “pour une prise en charge globale (…) tant sur la base du volontariat que dans le cadre de mesures judiciaires”, précisent les centres de prise en charge des auteurs (CPCA) de violences conjugales dans un communiqué publié vendredi. En 2024, le nombre total de personnes prises en charge était de 21.856, en augmentation de 57% depuis 2022. Ce sont des hommes dans une écrasante majorité même si quelques femmes sont aussi accueillies.”Les moyens actuels (autour de 5 millions d’euros par an, ndlr) sont insuffisants pour prendre en charge l’ensemble des flux qui nous sont orientés donc on priorise” les demandes émanant de la justice, souligne auprès de l’AFP Claire Haury, directrice générale de l’ARSL, la structure qui pilote la coordination des CPCA. “Les auteurs de violences qui prennent contact d’eux-mêmes, soit on les perd soit on les met sur liste d’attente”, déplore-t-elle. Or “un auteur qui fait la démarche volontaire de venir, on ne peut pas lui dire revenir plus tard ça doit être traité tout de suite”, insiste Mme Haury.  Selon les derniers chiffres officiels publiés fin novembre, quelque 271.000 victimes de violences conjugales, à 85% des femmes, ont été enregistrées par les forces de sécurité en 2023. Sur la même année, 96 féminicides conjugaux ont été recensés.Pour tenter de prévenir passage à l’acte ou récidive, le gouvernement avait annoncé, à l’issue du Grenelle des violences conjugales de 2019, un suivi renforcé des auteurs de ce type de violences qui s’était concrétisé un an plus tard par l’ouverture des CPCA. Ces centres proposent essentiellement des “stages de responsabilisation” ou des groupes de parole sur la base du volontariat ou dans le cadre d’une démarche judiciaire (alternative aux poursuites, contrôle judiciaire, sursis probatoire, aménagement de peine). En moyenne, le nombre de participants par stage oscille entre 10 et 15 personnes et la durée du stage entre un à six jours, selon les CPCA.  – “Pas de +profil type+” -Un accompagnement psychothérapeutique et médico-social incluant un suivi psychologique et en addictologie peut également être proposé suivant les besoins de l’auteur des violences. En 2023, 11.022 personnes ont participé à un stage de responsabilisation et 6.399 personnes étaient engagées dans une démarche de soins. “Il n’y a pas de +profil type+ parmi les personnes reçues”, insistent les CPCA. “Les auteurs sont de tout âge, de différentes catégories socioprofessionnelles, avec une majorité en emploi, provenant de milieux ruraux et urbains. Certains sont encore en couple, tandis que d’autres sont séparés”.Les structures notent une augmentation des demandes d’accompagnement volontaires, hors du cadre judiciaire, de 80% entre 2021 et 2023. Avec quelles suites? Aucune donnée n’est encore disponible sur l’impact de cet accompagnement sur une potentielle récidive. “On n’est pas en mesure de vous dire à l’heure actuelle que 100% des auteurs de violences conjugales ne le sont plus après le suivi mais ce qui est intéressant c’est qu’il y a une majorité d’auteurs qui demandent à continuer l’accompagnement après la peine”, explique Claire Haury. “Il faut se souvenir quand les centres ont été lancés, on ne savait pas très bien où ça allait aller. Quatre ans après on peut dire que le bilan est particulièrement positif”, estime de son côté Sylvaine Grévin, fondatrice de la Fédération nationale des victimes de féminicides.”Ce travail est essentiel”, martèle-t-elle. “Tout ce qui est bon à prendre, pour protéger les victimes et réduire le taux de récidive, on doit le mettre en place. On recense les féminicides conjugaux depuis cinq ans: dans 30% des cas, l’auteur du féminicide avait déjà été condamné par le passé pour violences conjugales”. 

A Reims, l’incendie d’un immeuble fait quatre morts, dont un enfant

Un incendie dans une tour d’habitation à Reims a coûté la vie à au moins quatre personnes, dont un enfant, dans la nuit de jeudi et une enquête a été lancée pour établir les causes du drame.Au moins trois adultes et un enfant sont morts et un autre enfant est toujours porté disparu, selon la préfecture de la Marne.L’incendie s’est déclaré vers 00H30 au quatrième étage d’une tour d’habitation et s’est rapidement propagé aux étages supérieurs, notamment par la façade, selon la même source. Une personne a appelé les secours en évoquant un dégagement de fumée. Deux adultes gravement blessés, classés en urgence absolue, ont été transportés à l’hôpital. Douze autres personnes, enfants et adultes, ont été plus légèrement touchées.”L’incendie est terminé et les sapeurs-pompiers ont pu effectuer une reconnaissance dans l’ensemble des appartements à l’exception d’un appartement situé au quatrième étage dans lequel les dégâts et les débris sont beaucoup plus importants”, a expliqué la préfecture dans un nouveau communiqué diffusé vers 7H00. “Le bilan définitif ne sera connu qu’à l’issue de la reconnaissance des dégâts”, a ajouté la préfecture.Une journaliste de l’AFP sur place a constaté que ce quartier, Croix-Rouge, mêlant hauts immeubles et maisons dans le sud-ouest de Reims, était entièrement bouclé, l’accès à la tour sinistrée interdit par de la rubalise, sous la pluie.L’immeuble où le drame s’est produit compte 11 niveaux, comportant quatre appartements chacun.”Il n’y a pas d’hypothèse pour la cause de l’incendie pour l’instant”, a dit le procureur de Reims François Schneider, ajoutant qu’une enquête était en cours pour la déterminer.- “Enorme courage” -A l’aube, de nombreux véhicules de pompiers, gyrophares allumés, stationnaient encore en bas de l’immeuble, dont des fenêtres étaient entièrement noircies par l’incendie sur trois niveaux, et plus légèrement sur deux autres au-dessus.Selon le maire de Reims Arnaud Robinet, présent sur place, des policiers nationaux qui se trouvaient dans ce quartier populaire pendant la nuit sont intervenus les premiers après le départ de feu et ont évacué des personnes “avec un énorme courage”.La préfecture a listé 15 véhicules du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) et 62 sapeurs-pompiers mobilisés, ainsi que 20 policiers nationaux, 20 policiers municipaux et neuf soignants du Smur.Une quarantaine de personnes sinistrées ont été prises en charge par la Croix-Rouge dans un gymnase mis à disposition par la municipalité.Un des habitants est revenu sur place pour récupérer les médicaments de sa femme mais il n’a pas pu accéder à l’immeuble, bloqué par les pompiers. Un résident de l’immeuble voisin, Cyril Gasnier, a raconté à l’AFP qu’il était au téléphone avec sa mère, vers minuit, quand il a entendu des gens hurler. Il est descendu dans la rue et a confié avoir eu peur pour son logement mais a ensuite pu rentrer chez lui.”Il était minuit-1H00, on ne dormait pas encore. J’ai entendu un petit +boum+ et après j’ai commencé à voir des flammes par le balcon de derrière”, a témoigné un autre habitant de cet immeuble voisin, Jerôme Gaillard.Fin mai, un incendie dans une maison à Attiches, dans le Nord, avait fait trois morts, un homme et deux petits garçons, tandis qu’une femme et deux autres enfants avaient réussi à échapper aux flammes avec l’aide d’une voisine.

Suspension de MaPrimeRénov’ : craintes de répercussions en chaîne

Si le gouvernement essaie de minimiser l’impact d’une suspension du dispositif d’aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, les professionnels du secteur, particuliers et élus craignent un arrêt complet de la dynamique de rénovation des logements. “Cela fait 20 ans que je suis dans le secteur et on a déjà vu pas mal de pétards de ce type (…), mais là, ça dépasse les bornes”, attaque auprès de l’AFP Peter Lehmann, chauffagiste dans les Hautes-Alpes.Dans son entreprise, qui emploie neuf personnes, 90% de l’activité est liée à la rénovation énergétique. “C’est énorme” et il craint des impacts “catastrophiques en termes d’emploi”. “On s’est formé, on a investi pour être capables de faire de la rénovation, on a passé toutes les qualifications nécessaires depuis 2005 et maintenant tout s’arrête”, déplore-t-il. Hugues Sartre, co-fondateur de l’entreprise Homyos, qui Å“uvre dans la rénovation globale des logements, voit actuellement “une précipitation pour compléter les dossiers” et les envoyer avant la fermeture du guichet. “Ensuite, on se dirige vers une période de 3 à 6 mois sans activité commerciale, ce qui signifie un début d’année 2026 sans activité de chantier, donc une apnée de 10 à 12 mois” de baisse d’activité, anticipe-t-il.Même angoisse chez un chef d’entreprise spécialisée en systèmes de ventilation et en chauffage électriques, basée dans la Manche, qui n’a pas souhaité être identifié. Son activité tournait déjà au ralenti depuis février et son carnet de commandes est vide à partir de juillet. “Je vais finir par appeler le comptable et chômage technique pour tout le monde”, témoigne-t-il à l’AFP.  Le gouvernement a annoncé la suspension du dispositif MaPrimeRénov’ cet été et prévoit qu’il soit possible de déposer de nouveaux dossiers “d’ici la fin du mois de septembre”. Cette pause concerne les nouvelles demandes d’aides pour des rénovations globales et pour des travaux isolés de rénovation.Rémi Perrot, juriste de 25 ans, a acheté en février un studio de 19m² à Paris et considéré comme une passoire énergétique. “Je viens de déposer enfin le dossier complet de demande d’aide MaPrimeRénov’ la semaine dernière, après trois mois de travail”. Désormais, il espère pouvoir obtenir les 14.000 euros d’aides estimées, sans quoi “je vais devoir financer intégralement les 28.000 euros avec un prêt bancaire” et compliquer sa situation financière.- “Terrible” pour les plus modestes -Le bâtiment est un secteur lent à redémarrer. “Si le guichet rouvre en septembre, ça va reporter les projets à 2026, donc on sacrifie le deuxième semestre pour les entreprises. Et les petits artisans n’ont pas la trésorerie disponible pour tenir six mois”, prévient Louis-Clair François Poncet, fondateur du réseau de PME SATEP, spécialisé en décarbonation des bâtiments.”C’est dommage parce que ces derniers temps, on commençait à avoir pas mal” de chantiers de rénovation énergétique, indique Mehdi Ben Atia, directeur d’Isodeco, entreprise francilienne de rénovation intérieure. Son entreprise est peu dépendante de MaPrimeRénov’, mais il constate “qu’il y avait pas mal de gros chantiers qui pouvaient être effectués via des primes”. “Ce n’est pas à tous les coins de rue qu’on trouve des clients prêts à mettre” 30.000 euros dans l’isolation de leur logement. C’est une des craintes de Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés : que la rénovation énergétique qui “ne touchait que les riches” avant l’augmentation des aides de l’Etat pour les ménages modestes ne soit de nouveau accessible qu’aux revenus élevés si l’Etat “coupe les aides”. “C’est terrible” cette décision qui “touche les plus modestes”, confirme Peter Lehmann.Les dispositifs comme MaPrimeRénov’ sont “des dispositifs qui s’inscrivent dans la durée : entre le moment où une famille décide de rénover sa maison ou bien qu’une copropriété décide d’engager des travaux, il y a plusieurs mois de papiers administratifs, de travail, d’expertises, d’études”, constate Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et vice-président d’Intercommunalités de France, chargé de l’habitat. “Cela nécessite la stabilité des acteurs”, selon lui. Un besoin partagé et répété depuis plusieurs années par toute la filière. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement de modifier les règles de MaPrimeRénov’ “à 14 reprises en quatre ans”, selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment. Sur un groupe d’échanges sur un réseau social, un internaute “un peu énervé” n’a plus “confiance” : “Je vais sortir du dispositif, essayer de faire les travaux moi-même”. 

Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales

Sept anciens ministres de l’Environnement du Brésil ont publié jeudi une lettre ouverte critiquant un projet de loi controversé visant à assouplir les règles pour l’obtention de licences environnementales.Déjà approuvé au Sénat, ce projet de loi doit être débattu prochainement à la Chambre des députés, alors que le pays sud-américain s’apprête à accueillir en novembre la conférence de l’ONU sur le climat COP30 dans la ville amazonienne de Belem. Ce sujet est d’autant plus sensible que la compagnie pétrolière publique Petrobras est dans l’attente d’une licence de l’organe de surveillance environnementale Ibama pour un méga-projet d’exploration pétrolière près de l’embouchure de l’Amazone. Ce projet critiqué par les écologistes a été défendu ouvertement par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.”Ce que propose ce projet de loi est très grave (…)”, à savoir “beaucoup moins d’études et de mécanismes pour la réduction des impacts” environnementaux, notamment sur des projets d’infrastructures, dénoncent les anciens ministres de gauche ou de centre-droit dans cette lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement.Ils ont également fustigé la possibilité de création de règles exceptionnelles pour des projets considérés comme d’importance stratégique par les gouvernements, pour lesquels “les licences seraient octroyées sur des critères plus politiques que techniques”. Mardi, Lula a affirmé en conférence de presse qu’il n’avait “pas connaissance des règles” proposées dans le projet de loi. Les défenseurs du texte argumentent qu’il permet de moderniser et de simplifier des normes bureaucratiques obsolètes. Un argument rejeté par les défenseurs de l’environnement. Jeudi, plusieurs centaines de femmes membres de mouvements écologiques ont pris part à une manifestation contre ce projet de loi devant le Parlement à Brasilia, portant un grand globe terrestre gonflable.”Approuver cette loi, c’est un crime: cela va faciliter l’obtention de licences par l’agro-négoce, les constructeurs de barrages hydroélectriques ou les opérations minières, et cela va porter encore plus de tort à la population”, a déclaré à l’AFP Ivanei Farina Dalla, une des manifestantes.  

Olivier Faure, patron du PS insubmersible, mais contesté

Longtemps accusé d’avoir voulu effacer le Parti socialiste, dont il conserve la tête, Olivier Faure est passé en sept ans de la figure de discret apparatchik au patron indéboulonnable, potentiel présidentiable, mais plus que jamais honni par une partie des pontes du parti.A 56 ans, ce fervent partisan de l’union de la gauche s’est imposé face au maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, avec 50,9% des voix, selon des résultats provisoires.Ce flegmatique, indissociable de sa cigarette électronique, appelle à une candidature commune de la gauche non mélenchoniste en 2027, de Glucksmann à Ruffin, mais balaye toute ambition personnelle. “Si je suis la solution, je ne me déroberai pas. Si un autre présente de meilleures garanties de victoire, alors je me rangerai derrière lui”.L’homme au phrasé rapide, quitte parfois à sacrifier quelques syllabes, avance quand même ses pions: en mai, il se prête au jeu de l’autobiographie, dévoilant, dans “Je reviens te chercher”, son histoire de “Français de sang mêlé”, né en 1968 à La Tronche (Isère) d’une mère infirmière vietnamienne et d’un père d’extrême droite, fonctionnaire du Trésor public.”Je ne suis pas né avec l’idée d’un destin. Je n’ai jamais imaginé un plan de carrière qui m’aurait conduit à diriger le Parti socialiste”, raconte celui qui a adhéré au PS à 16 ans et travaillé aux côtés de Martine Aubry, François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Ce père de quatre enfants, que tous s’accordent à décrire comme un fin tacticien, se targue d’avoir remis le parti “au coeur de la gauche”, après avoir pris, en 2018, la tête d’un PS moribond après la fin du quinquennat Hollande. Il raconte souvent avoir été marqué par cette période où les socialistes étaient “expulsés des manifestations” et traités de “sociaux-traitres”. – “Les éléphants ne me font plus mal” -Dès lors, l’objectif de ce juriste de formation sera de défendre le rassemblement de la gauche. Longtemps envers et contre tous. Et notamment face aux “éléphants du PS”, et au premier d’entre eux, l’ex-président François Hollande, qui a peu goûté “l’inventaire” de son quinquennat lancé par celui qui a été son directeur adjoint au sein du parti de 2000 à 2007.Quant à Anne Hidalgo, elle rend Olivier Faure en partie responsable de son échec historique à la présidentielle de 2022 (1,7%), l’accusant d’avoir manqué d’entrain à la soutenir. “A force de me taper dessus, les éléphants ont fini par ne plus me faire mal”, répond l’intéressé. “Plus jamais je ne me laisserai marcher sur les pieds”. En 2022, il devient l’un des artisans de l’alliance Nupes avec La France insoumise, accusé par une partie du PS d’avoir vendu son âme au “diable” Mélenchon. Il rompt avec le mouvement après de nombreux désaccords, notamment sur l’attaque sans précédent du Hamas, le 7 octobre 2023, contre Israël.Aux européennes, face au refus des Ecologistes de faire liste commune, il confirme le leader de Place publique Raphaël Glucksmann pour mener la liste socialiste, comme en 2019. Ce dernier arrive en tête de la gauche.Un résultat qui permet, dans la précipitation de la dissolution, la création du Nouveau Front populaire, un rééquilibrage vers le PS au détriment de LFI.Olivier Faure propose alors à ses partenaires de gauche sa candidature comme Premier ministre. Ils refusent.Après avoir appuyé la censure du gouvernement Barnier fin 2024, il fait ensuite opérer à son parti une mue réformiste, acceptant de discuter avec le nouveau locataire de Matignon, François Bayrou, et refusant de le censurer sur le budget, malgré la pression de ses alliés.- Coalition anti-Faure -Au PS, il attise aussi les rancoeurs: une coalition “anti-Faure” formée autour de Nicolas Mayer-Rossignol, lui reproche le “flou” de sa relation avec LFI, le faible nombre d’adhérents -40.000, le plus bas jamais enregistré- , un manque de considération pour les grands élus. Même le patron des députés Boris Vallaud, pourtant sur sa ligne stratégique, a pris le risque de l’affronter au congrès, déplorant un manque de travail interne. Avant de le rallier au second tour.Olivier Faure reste imperturbable. “Il est calme et serein dans la tempête, il encaisse”, souligne la députée Dieynaba Diop. “Une force tranquille”, abonde son bras droit Pierre Jouvet. Il met en avant un premier secrétaire qui a doublé le nombre de députés socialistes depuis 2017 et triplé celui des eurodéputés depuis 2019. “Nous sommes de nouveau là, visibles, au coeur de la gauche, forts de nouvelles générations de militants et d’élus”, assure Olivier Faure dans son livre.

Retraites: l’Assemblée appelle à abroger la réforme, la CGT dans la rue

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d’un premier vote à portée symbolique sur le sujet dans l’hémicycle, tandis que la CGT a tenté de remobiliser la rue contre une loi qui reste très impopulaire.A quelques jours de la fin des travaux du “conclave” entre partenaires sociaux sur les retraites, les députés ont adopté une proposition de résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes.A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu (PCF) a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. “La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005”, a-t-il lancé.Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation.Dans la rue, la CGT avait prévu 165 points de rassemblement ce jeudi, mais ses habituels partenaires de Solidaires et de la FSU n’ont pas relayé leur appel. Depuis Strasbourg, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a salué un “grand événement” à l’Assemblée, qui montre que “quand la démocratie parle, elle défait cette réforme”, dont elle a de nouveau demandé l’abrogation. – “Aucune légitimité” -Le vote de l’Assemblée est “une preuve supplémentaire que cette réforme n’a aucune légitimité, ni populaire, ni parlementaire”, a déclaré le groupe Insoumis dans un communiqué.Le chef du groupe communiste, qui a commencé son discours devant un hémicycle quasiment vide, a exigé du gouvernement qu’il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum.”La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non”, a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. Le texte “affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives” de la loi du 14 avril 2023, à savoir “le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027″.”Une simple pétition de principe”, a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.Le RN mais aussi le groupe Liot et les Insoumis ont mené différentes initiatives parlementaires pour tenter d’obtenir un vote, sans succès. La dernière en date étant celle de LFI, fin novembre: la proposition de loi des Insoumis n’avait pu aboutir, victime de l’obstruction du camp gouvernemental.- Et la censure ? -Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l’Assemblée.Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.Mais l’enthousiasme a rapidement fait place à la déception. Après avoir appelé à des discussions “sans totem ni tabou”, le Premier ministre a successivement imposé l’objectif d’un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.Les organisations restant autour de la table, qui se retrouvaient jeudi après-midi, prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. La réunion s’est terminée sans avancée concrète.Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.Les communistes ont obtenu jeudi l’adoption de plusieurs autres textes, sur le logement dans les Outre-mer (adoption définitive), pour le versement d’allocations familiales dès le premier enfant (première lecture), ou encore pour la création d’une commission d’enquête sur les carences de la justice dans les Outre-mer.sl-sac-av-boc/alu/hdz/alh

Flairer disques durs et clés USB, la nouvelle mission des chiens gendarmes

Pour trouver la caméra espion, Snatch fait glisser son museau au ras du sol et renifle, minutieusement mais à toute allure, chaque cachette potentielle: présenté jeudi par la gendarmerie, il est l’un des premiers chiens policiers de France capables de localiser du matériel électronique, crucial dans certaines enquêtes.Formé au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNICG), installé à Gramat (Lot) et qui fête jeudi son 80e anniversaire, ce berger belge malinois de 4 ans a été jugé opérationnel à l’automne 2024, tout comme un second chien basé dans le Doubs, et tous deux comptent déjà une vingtaine d’opérations.Ces “e-dogs”, comme les désignent aussi les gendarmes, peuvent repérer tout ce qui comporte un circuit électronique: ordinateurs, téléphones, clés USB, disques durs, cartes SIM ou SD, voire microSD…”La numérisation des usages fait que le chien de recherche de supports de données numériques (leur appellation officielle, ndlr) peut être utilisé pour tout type d’affaires (…) parce que l’électronique peut être le vecteur de la commission d’infractions ou détenir les preuves de la commission d’une infraction”, explique le chef d’escadron Damien Courton, responsable du département formation du CNICG.Les principaux besoins concernent “la pédopornographie, parce que ce sont des types d’infractions où il y a beaucoup de stockage de données qui peuvent s’échanger entre les utilisateurs, mais aussi la délinquance économique et financière (…) ou le trafic de stupéfiants”, ajoute-t-il.- Métal rare -Quelques jours avant l’anniversaire du centre, Snatch pointe sa truffe vers chacun des 25 récipients métalliques fermés d’un couvercle posés au sol puis parcourt les alvéoles en brique dont sont tapissés les murs d’une salle d’entraînement, avant de se figer soudainement devant l’une de ces cavités et de s’allonger.C’est là que son maître, l’adjudant-chef David Rodriguez, a caché le stylo qui comporte une caméra espion. Pour Snatch, que la caméra soit dissimulée dans un tel gadget n’a aucune importance: ce qu’il cherche, c’est l’odeur du tantale, un métal rare présent dans la plupart des circuits imprimés.Contrairement aux Américains, qui font flairer à leurs chiens l’oxyde de triphénylphosphine, un composé chimique utilisé lors de la production de matériel électronique, mais n’obtiennent que 30% de réussite, la gendarmerie française a décidé de privilégier le tantale, identifié par des chercheurs néerlandais comme potentiellement plus efficace, explique David Rodriguez.”Ils ont obtenu des résultats autour de 70%, et c’est à peu près ce qu’on obtient, nous aussi”, explique-t-il.- “Boudin” -Pour féliciter Snatch de sa trouvaille, le gendarme lui lance son “boudin”, jouet en tissu de forme cylindrique que le malinois attrape au vol et mâchouille immédiatement avec application. La notion de récompense par le jeu est au coeur du dressage des chiens policiers, et cette nouvelle spécialité ne fait pas exception.Qu’il s’agisse de rechercher billets de banque, cannabis, armes à feu, une personne disparue ou en l’occurrence une clé USB ou un téléphone, ces officiers canins sont en fait entraînés à retrouver l’odeur qu’ils associent à l’idée de jouer avec leurs maîtres.”Pour choisir les chiens, mon premier critère, c’est que quand je leur sors un jouet, il faut qu’ils le prennent et ne le rendent jamais”, explique avec un sourire l’adjudant Pierre Goyard, chargé de dresser les quatre prochains e-dogs.Dans la salle de dressage du CNICG, Snatch découvre successivement une tablette, une smartwatch et une carte microSD, et rechigne chaque fois à rendre son jouet. “Donne ! Donne !”, gronde son maître David Rodriguez, qui glisse toutefois sa satisfaction en aparté. “C’est une bonne chose.”Face à l’efficacité confondante du jeune chien, l’expérimenté gendarme lâche: “On n’est plus étonné de rien, maintenant, quand on voit qu’ils peuvent détecter des cancers ou des fuites d’eau…”De fait, Snatch a déjà réussi à repérer une batterie au lithium qui ne comportait pas de tantale. “Les chiens repèrent un cocktail d’odeurs qu’on n’a pas forcément identifié”, explique le commandant Courton, et Snatch aura repéré “une deuxième odeur qu’il doit marquer”.”C’est la magie des chiens”, conclut-il.