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Attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe : perpétuité incompressible pour Michaël Chiolo

Michaël Chiolo, l’auteur de l’attaque au couteau contre deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) le 5 mars 2019, a été condamné lundi à une peine de réclusion à perpétuité incompressible, la plus lourde peine prévue par le code pénal.La cour d’assises spéciale, composée de magistrats professionnels, a suivi les réquisitions du parquet, sauf concernant les deux accusés qui avaient bénéficié d’un non-lieu durant l’instruction.Elle a ainsi acquitté Jérémy Bailly, 37 ans, un vétéran du jihadisme français car “aucun acte préparatoire” de l’attentat n’a pu être retenu contre lui. Et elle a condamné à 12 ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté des deux tiers Yassine Merai, en fuite à l’étranger, qui était jugé par défaut.Le parquet avait réclamé 15 ans de réclusion à l’encontre de ces deux hommes poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.Tout au long des cinq semaines d’audience, Michaël Chiolo, 33 ans, jugé pour tentative d’assassinat et qui revendique pleinement son acte, n’a cessé d’en rajouter dans la provocation. Il a ainsi affirmé “approuver de A à Z” les exactions du groupe Etat islamique (EI).”Ca faisait des années que je voulais faire le jihad dans le sentier d’Allah. Ca faisait des années que je voulais attaquer l’administration pénitentiaire” et “tuer un maximum de victimes”, a-t-il expliqué durant son procès. A l’annonce du verdict, il a levé un de ses doigts vers le ciel en remuant les lèvres comme lors d’une incantation.”Nous avons cherché des éléments de personnalité en sa faveur, nous n’en avons trouvé aucun”, avait affirmé l’avocate générale du parquet national antiterroriste (Pnat) lors de ses réquisitions.Sa “capacité d’évolution est quasi inexistante”, avait tranché la magistrate. “Aucune autre peine que la peine maximale n’est envisageable”, avait-elle estimé.Avant Michaël Chiolo, seuls deux hommes liés à la mouvance jihadiste avaient écopé d’une peine de perpétuité incompressible en France : Salah Abdeslam, l’un des auteurs des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Brahim Aouissaoui, l’auteur de l’attentat de la basilique de Nice, qui avait fait trois morts, le 29 octobre 2020.”Les cours d’assises spéciales deviennent peu à peu l’antichambre d’une peine de mort qui ne dit pas son nom”, a réagi l’un des avocats de Michaël Chiolo, Me Romain Ruiz.”Michael Chiolo devient le premier condamné à cette peine abominable sans pour autant avoir tué volontairement qui que ce soit. A force de maltraiter chaque jour un peu plus l’échelle des peines, c’est le droit en son entier qu’on tire vers le bas”, a-t-il dit à l’AFP.Le 5 mars 2019, Michaël Chiolo et sa compagne Hanane Aboulhana, qui lui rendait visite, avaient grièvement blessé deux surveillants avec deux couteaux en céramique dans l’enceinte de la prison. Le couple s’était ensuite retranché pendant près de dix heures dans l’unité de vie familiale (UVF) de l’établissement pénitentiaire.Après plusieurs tentatives de négociation, les forces d’intervention de la police avaient lancé l’assaut, blessant Michaël Chiolo et tuant Hanane Aboulhana, 34 ans.- “Frère siamois jihadiste” -Reconnu coupable de complicité de tentative d’assassinat, Abdelaziz Fahd, 39 ans, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans.Malgré ses dénégations, durant l’enquête et pendant le procès, l’accusation a vu en lui “l’instigateur” de l’attentat.Délinquant de droit commun multirécidiviste, incarcéré sans discontinuer depuis 2006, Abdelaziz Fahd est “incapable de toute forme de remise en question”, avait estimé le Pnat dans ses réquisitions.En mars dernier, il avait tenté de se faire livrer par drone un paquet contenant un couteau en céramique au centre pénitentiaire de Beauvais (Oise).Seul acquitté du procès, Jérémy Bailly a été condamné à 28 ans de réclusion en 2017 pour son implication dans une attaque à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d’Oise) en septembre 2012.Présenté par l’accusation comme “le frère siamois jihadiste” de Michaël Chiolo, Nabil Ganned, 35 ans, a reconnu avoir été présent dans la salle commune de la prison, surnommée “le gourbi”, quand Chiolo discutait de son projet. A-t-il pris part aux discussions ? Personne n’est en mesure de l’affirmer mais, selon le Pnat, “le vide de ses réponses nous a parfois donné le vertige”.La cour l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle avec une période sûreté des deux tiers.Les condamnés disposent de dix jours pour interjeter appel.

Après le décès d’Olivier Marleix, l’Assemblée en “état de choc”

La rumeur de son décès bruissait déjà sur les groupes Whatsapp du microcosme politique parisien, quand les portables des journalistes et agents de l’Assemblée nationale se sont mis à vibrer de concert dans la salle des Quatre-Colonnes.”C’est Olivier Marleix… Il s’est donné la mort”, glisse un agent à sa collègue, stupéfait, en lui montrant la notification sur son téléphone.”Je ne comprends pas… je l’ai vu ici la semaine dernière, il avait l’air d’aller bien”, murmure un journaliste, abasourdi.Quelques mètres plus loin, derrière les cordons de velours rouge, la nouvelle de la mort du député LR se propage dans l’hémicycle.En plein examen de la loi pour réformer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, la vice-présidente Naïma Moutchou, qui dirige la séance, demande le silence alors qu’un murmure confus s’élève dans les travées.”Mes chers collègues, une terrible nouvelle (…) vient de me parvenir, par décence et par respect, dans l’attente d’une confirmation, je vais suspendre la séance”, annonce la députée Horizons depuis le perchoir.Quelques minutes plus tard, la voix tremblante, elle confirme le décès de M. Marleix, âgé de 54 ans. “C’est une onde de choc”, dit la vice-présidente avant d’observer avec ses collègues un moment de silence, et de suspendre à nouveau. Dans un recueillement total, les députés quittent l’hémicycle un à un, le regard baissé. Certains ont les yeux humides, comme Jérôme Guedj (PS) ou Erwan Balanant (MoDem). Les journalistes, d’ordinaire prompts à solliciter les élus pour la moindre réaction, restent figés. Par respect, aucun n’ose interpeller un parlementaire.Peu à peu, le Palais Bourbon sort de sa torpeur, aidé par les groupes de visiteurs qui continuent leur ballet, sans se rendre compte de la profonde tristesse qui s’est emparée des lieux.- “Sidérés” -“Ici tous les collègues, tous les collaborateurs qui l’ont connu sont en état de choc”, confie le député LR Vincent Jeanbrun à un groupe de journalistes. “On est sidérés”. “Je ne suis député que depuis un an et il a tout de suite été là à prodiguer des conseils, expliquer comment ça fonctionnait. (…) j’avais une vraie admiration en tant que jeune parlementaire, pour son parcours, pour son talent”, dit-il. Car, au Palais Bourbon, Olivier Marleix n’était pas un débutant: il y siégeait depuis 2012, et a même été entre 2022 et 2024 le patron du groupe de la droite. Dans l’hémicycle, la séance reprend, et les discours à la tribune des orateurs, sur la réforme du scrutin municipal, prennent des allures d’oraison funèbre. Le député de son groupe Nicolas Ray est le premier à prendre la parole: “Olivier a été mon premier président de groupe”, dit-il la gorge serrée, tentant de dénouer un peu sa cravate pour mieux s’exprimer. “Ironie du sort, Olivier était très engagé sur ce texte, très opposé à cette réforme en première lecture”, à contre-courant de son groupe, rappelle-t-il devant un hémicycle bouleversé. 

Effondrements de la rue d’Aubagne à Marseille: prison sous bracelet pour trois propriétaires

Symbole du fléau du logement indigne à Marseille, le procès des effondrements mortels de la rue d’Aubagne s’est soldé lundi par de la prison ferme, sous bracelet électronique, pour trois copropriétaires, mais du sursis seulement pour un architecte-expert et un ex-adjoint au maire.Alors que la justice marseillaise n’hésite plus à envoyer des marchands de sommeil en prison, ces décisions de prison ferme mais sans mandat de dépôt ont été mal reçues par les dizaines de personnes venues assister à ce délibéré, qui ont crié “assassins” aux principaux condamnés sortant de la salle.”C’est un jugement assez clément (…), on attendait plus”, a reconnu Anissa Harbaoui, coprésidente de l’Assemblée des délogés. Parmi les 16 prévenus, seuls dix ont été condamnés, dont quatre copropriétaires de la rue d’Aubagne où huit locataires ont perdu la vie. Mais les familles des victimes ont tenté de temporiser. Le tribunal a “envoyé un message important pour les condamner, et ça c’est très bien” mais “pas suffisamment fort”, a regretté Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, disparu le 5 novembre 2018, à l’âge de 30 ans. Elle a déploré que les deux bailleurs de son fils aient été relaxés.Le fils aîné d’Ouloume Saïd Hassani, mère de famille comorienne décédée dans le drame, a lui été satisfait des mots très durs employés par le président Pascal Gand face au “mépris assumé” de leurs propriétaires, la famille Ardilly, qui a manifesté un “désintérêt total” pour les problèmes structurels de l’immeuble et une globale “indifférence face à l’état déplorable” de leur appartement.- Un procès “formateur” ? -A ces mots, le fils Ardilly, Sébastien, a fait un malaise, provoquant une interruption d’audience d’une quarantaine de minutes. Il a finalement été condamné à trois ans de prison dont un an ferme, son père Gilbert à quatre ans dont deux ans ferme, là encore sous bracelet, et sa mère à trois ans avec sursis.Mais, pour le tribunal, les fautes “les plus graves” sont venues du cabinet Liautard, le syndic de l’immeuble, et de Xavier Cachard, l’avocat de ce syndic, également propriétaire d’un appartement. Condamné à quatre ans de prison dont deux ans ferme sous bracelet électronique, ce copropriétaire, alors élu à la région Paca, avait adopté “une stratégie d’obstruction des travaux nécessaires” avec une “emprise manifeste sur les décisions et les votes”.L’ex-élu a aussi été condamné à une amende de 100.000 euros, tout comme le cabinet Liautard. M. Cachard va faire appel de sa condamnation, selon son avocat Me Pierre Ceccaldi.Ce jugement est en creux une critique du travail des magistrats instructeurs, qui n’avaient poursuivi aucun copropriétaire. S’ils ont été jugés, c’est sur citations directes par des parties civiles.Quant aux deux principaux prévenus renvoyés devant le tribunal après l’instruction, l’expert-architecte Richard Carta, pourtant reconnu coupable de “faute caractérisée” en bâclant une visite de l’immeuble quelques jours avant le drame, et l’ex-adjoint au maire Julien Ruas, alors chargé du logement insalubre, ils ont été condamnés à des peines inférieures, deux ans de prison avec sursis. Julien Ruas, alors adjoint de Jean-Claude Gaudin, maire LR de la ville, ne s’était “aucunement mobilisé pour mettre en place une politique volontariste de lutte contre les immeubles en péril”, a estimé le tribunal.La peine est “clémente”, a convenu l’un des avocats de Julien Ruas, Me Erick Campana. Mais comme “il crie son innocence, il va faire appel”.Autre camouflet pour l’instruction: la relaxe du bailleur social de la ville, Marseille Habitat, qui détenait le bâtiment mitoyen, au numéro 63, inoccupé et totalement insalubre lors du drame. Les six semaines de débats à l’automne avaient permis d’établir que les effondrements des 63 et 65 étaient inéluctables, vu l’état du bâti.”Nous ne pouvons contenir notre indignation concernant la relaxe de certains propriétaires privés et de Marseille Habitat”, a réagi dans un communiqué le Collectif du 5 novembre, reconnaissant toutefois que le jugement a “clairement mis en cause des responsabilités politiques majeures ainsi que le système de l’habitat indigne”.Le procès avait aussi montré l’inaction de la précédente majorité municipale – dont la constitution de partie civile avait été refusée -contre l’habitat indigne, dans une ville minée par au moins 40.000 taudis.  “Marseille présente ses excuses publiques et éternelles à ses enfants, morts du seul fait d’être chez eux”, a commenté le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan.Il n’y a plus qu’à espérer que ce procès se montrera “formateur pour tout un tas de professionnels” du logement, a déclaré Me Céline Lendo, avocate des parents de Simona Carpignano, cette jeune Italienne parmi les huit victimes.Deux audiences civiles fixeront fin 2025 et en 2026 les préjudices de la centaine de parties civiles de ce dossier, estimés pour l’heure à au moins 1,4 million d’euros. 

Le Parlement français autorise la restitution du tambour parleur à la Côte d’Ivoire

Volé il y a plus d’un siècle par la France, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. La Parlement a autorisé lundi cette restitution, six ans après la demande officielle d’Abidjan.Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire. Saisi en 1916 par les autorités coloniales auprès de l’ethnie ébrié, il avait été envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly. Restauré en 2022, il est aujourd’hui conservé, dans l’attente de son retour.Sa restitution répond à un engagement pris par Emmanuel Macron en 2021.La proposition de loi adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, comme elle l’avait été au Sénat fin avril, doit permettre de “déclasser” ce bien culturel, en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques.La Côte d’Ivoire avait officiellement formulé sa demande en 2019. “Mais les communautés locales le réclament depuis l’indépendance”, souligne Serge Alain Nhiang’O, fondateur de l’association Ivoire Black History Month, à Abidjan. C’est le premier objet d’une liste de 148 Å“uvres dont la Côte d’Ivoire a demandé la restitution à la France, et son retour “pourrait devenir un symbole très fort”, dit-il.Du côté français, cette restitution est perçue comme un acte de reconnaissance. “Le retour du tambour contribuera à la réparation d’une extorsion commise à l’époque coloniale, le témoin de notre prise de conscience”, a affirmé le député Bertrand Sorre (Renaissance), rapporteur du texte.Mais il met aussi en lumière la lenteur du processus français. À ce jour, seules 27 Å“uvres ont été officiellement restituées à des pays africains depuis une loi votée en décembre 2020, qui a permis le retour des 26 trésors d’Abomey au Bénin et du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal.- “A la traîne” -Considérée comme pionnière, la France apparaît à présent à “la traîne” par rapport à d’autres pays occidentaux, estime l’anthropologue Saskia Cousin, professeure à l’université de Nanterre, citant par exemple l’Allemagne, qui a enclenché un vrai travail d’inventaire des Å“uvres dans les musées, contrairement à la France, où “il y a clairement une rétention d’informations”.En outre, les rapatriements se font au compte-gouttes, en l’absence d’une loi-cadre promise par le chef de l’Etat et devenue un “serpent de mer”, explique Mme Cousin. Elle permettrait d’éviter un texte spécifique à chaque restitution.En 2023, la France a adopté deux lois-cadres: l’une pour restituer les biens spoliés aux familles juives entre 1933 et 1945, l’autre pour encadrer le retour des restes humains issus des collections publiques. Mais la troisième loi, annoncée pour les objets pillés pendant la colonisation, n’a toujours pas vu le jour.”Je sais que l’essentiel des attentes se porte aujourd’hui vers la loi cadre”, a déclaré, à la tribune, la ministre de la Culture Rachida Dati, affirmant que le gouvernement présentera ce texte “d’ici la fin du mois de juillet”, avec un examen en première lecture au Parlement “dès l’automne”.Mme Dati, qui avait déclaré en mars ne pas souhaiter que ce texte serve de “repentance idéologique”, a redit lundi vouloir éviter “toute instrumentalisation des débats”.A la tribune, des députés de gauche ont au contraire appelé la France à ouvrir grand la porte sur son passé colonial.  “La domination ne s’efface pas avec le temps, et elle se perpétue tant qu’elle n’est pas reconnue, réparée”, a déclaré l’écologiste Sabrina Sebaihi.”Tout ce qui a été pillé et volé doit être restitué comme autant de preuves tangibles que la France sait regarder son passé en face”, a-t-elle ajouté. Le député Les Républicains Sébastien Martin, tout en appelant de ses voeux la restitution du tambour, a rappelé l’attachement de son groupe à ce que la “France demeure un carrefour universel de la culture”, avec des musées comme le Quai Branly ou le Louvre, où “le patrimoine mondial est rendu visible au plus grand nombre, où il est protégé et transmis”.

Olivier Marleix, nostalgique du gaullisme et fervent antimacroniste

Nostalgique du gaullisme et souverainiste assumé, le député LR Olivier Marleix, qui a mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans, s’était illustré par son opposition au macronisme, dont il avait fait une critique virulente dans un livre.Père de deux filles, le député était aussi le fils du ministre Alain Marleix, qui avait occupé des postes ministériels sous Nicolas Sarkozy et était un des plus fins connaisseurs de la carte électorale.  Soutien d’Edouard Balladur en 1995, Olivier Marleix était un homme plutôt discret à l’élégance classique. Il a été élu pour la première fois en 2012 à l’Assemblée nationale en Eure-et-Loir, loin de la circonscription du Cantal de son père.Pince sans rire, cet homme à la haute stature et au crâne dégarni, avait paradoxalement bénéficié des défaites de son parti pour atteindre d’importantes responsabilités parlementaires.En 2022, après la déroute électorale de Valérie Pécresse à la présidentielle avec moins de 5% des voix, il avait été propulsé à la tête d’un groupe réduit à une soixantaine de députés qui avaient pour la plupart sauvé leur peau beaucoup plus grâce à leur ancrage local qu’à l’appartenance à un parti complètement groggy.Sa tâche n’a pas été aisée: le groupe LR se montrait souvent divisé, tout particulièrement lors de la réforme des retraites en 2023, où près d’un tiers de ses députés avaient désobéi aux consignes de la direction du parti dirigé alors par Eric Ciotti et avaient voté la censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne. L’influent sénateur LR Roger Karoutchi avait alors accordé à Olivier Marleix le mérite “considérable” d’avoir fait au mieux pour conserver l’unité d’un groupe aussi disparate.Quelques mois plus tard, Olivier Marleix avait toutefois connu un succès personnel avec l’approbation en novembre 2023 de la motion de rejet de la loi sur l’immigration portée par son rival Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, grâce au soutien de 40 de ses députés.- Contre les “liquidateurs” -Lors des législatives anticipées de 2024, il s’était retrouvé à l’issue du premier tour en ballottage défavorable face au candidat du Rassemblement national Olivier Dubois, s’imposant au second avec 57% des voix. A son retour à l’Assemblée, il a toutefois été contraint de céder sa place de patron des députés LR à Laurent Wauquiez, qui avait effectué à cette occasion son retour à l’Assemblée nationale.Lors de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de la chambre basse le 18 juillet 2024, il s’était présenté ostensiblement avec un livre sous le bras: “La Grande Peur de juillet 1789” de l’historien Jean-Clément Martin. “Il y a dedans tous les éléments d’un moment d’instabilité”, sourit-il. Lorsque le nom de Michel Barnier a commencé à circuler en septembre dernier pour Matignon, il avait défendu l’entrée de LR au gouvernement et s’était aussi chargé de modérer l’enthousiasme des membres de son parti qui exigeaient de nombreux postes au sein de l’exécutif “comme si on avait gagné les législatives”.Depuis 2017, Olivier Marleix s’est souvent érigé en un anti-macroniste farouche, saisissant la justice en 2019 après avoir présidé la commission d’enquête sur le rachat controversé de la branche énergie d’Alstom par l’américain GE, finalisé alors que le chef de l’Etat était ministre de l’Economie.”Il a une véritable haine pour Emmanuel Macron”, mais aussi pour les ex-LR partis rejoindre la majorité, tels Gérald Darmanin qu’il accuse régulièrement de mentir, ou l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, explique un proche du parti.Il avait d’ailleurs publié un livre en 2021 intitulé “Les liquidateurs” et sous-titré “Ce que que le macronisme inflige à la France et comment s’en sortir”.

Le diocèse de Toulouse promeut un prêtre condamné pour viol sur mineur

L’archevêque de Toulouse a nommé début juin un prêtre condamné pour viol sur mineur en 2006 comme chancelier, poste à haute responsabilité au sein du diocèse, selon un décret publié sur son site internet, rendu public lundi par le quotidien régional La Dépêche du Midi.Dominique Spina a été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu’il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.Dans un communiqué transmis lundi à l’AFP, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kérimel, a expliqué avoir “pris le parti de la miséricorde” “en choisissant de nommer l’abbé Spina chancelier de la curie diocésaine”, alors qu’il était depuis cinq ans employé aux archives, a-t-il précisé.Selon le site internet du diocèse, un chancelier est notamment en charge de l’établissement et de la conservation des actes officiels de l’archevêque, il apporte également aide et conseil sur l’administration des sacrements aux prêtres et aux paroisses.”Il est vrai que l’abbé Spina a accompli une peine de 5 ans de prison dont un avec sursis pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans”, poursuit l’archevêque dans son communiqué. Mais, fait-il remarquer, “il n’exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l’Eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces trente dernières années pour faits susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative”, indique encore Mgr de Kérimel.En 2016, le prédécesseur de Mgr de Kérimel, Robert Le Gall, avait relevé de ses fonctions Dominique Spina qui avait à l’époque repris un office de prêtre en charge de l’ensemble paroissial Fronton-Bouloc-Castelnau d’Estrétefonds, près de Toulouse.La nomination de M. Spina au poste de chancelier et de délégué épiscopal aux mariages à compter du 1er septembre “suscite l’incompréhension”, a réagi le média Tribune chrétienne son site internet.Cette “récente promotion à la chancellerie, organe central de l’administration canonique du diocèse, surprend par son contraste avec les engagements affichés par l’Église de France depuis la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) en 2021”, souligne le média.

Un feu parcourt 450 hectares près de Narbonne, habitants confinés et A9 fermée

Les habitants de plusieurs quartiers de Narbonne ont été appelés préventivement à se confiner, lundi, après la propagation rapide d’un incendie qui a déjà parcouru 450 hectares, a indiqué la préfecture de l’Aude dans un communiqué, et l’autoroute A9 a été fermée en conséquence.Le feu s’est déclaré en début d’après-midi au domaine viticole de Saint-Julien de Septime, près de la route départementale D613, et 350 sapeurs-pompiers et une dizaine d’aéronefs dont quatre canadairs ont été déployés.L’autoroute A9, qui relie la France à l’Espagne en longeant la Méditerranée, a été fermée dans les deux sens “à la demande de la préfecture” à hauteur de la bifurcation vers l’A61, a indiqué à l’AFP Vinci Autoroutes, et les aires de repos à proximité ont été évacuées.Deux routes départementales avaient été fermées plus tôt dans l’après-midi, selon la préfecture.La zone avait déjà été touchée par les flammes le 29 juin, lorsque plusieurs départs de feu avaient consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, et un nouveau feu a emporté dans l’Aude 430 hectares samedi à Douzens, déclenché par une voiture en flammes le long de l’A61 Toulouse-Narbonne.

Russian forces claim first foothold in new Ukraine region

Russia said Monday it captured its first village in Ukraine’s central Dnipropetrovsk region after grinding towards the border for months, dealing a psychological blow to Kyiv as its worries mount.Moscow launched a fresh large-scale drone and missile barrage before the announcement, including on Ukraine’s army recruitment centres, as part of an escalating series of attacks …

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