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Antarctique: des changements “abrupts” en cours, alertent des chercheurs

L’Antarctique semble soumis à une série de changements “abrupts” qui se renforcent mutuellement, aux conséquences potentiellement catastrophiques pour le monde entier, alertent des chercheurs dans une étude publiée mercredi dans la revue Nature.Les scientifiques, pour la plupart basés en Australie, soulignent “l’émergence de preuves de changements rapides” dans l’environnement antarctique: recul de la banquise, ralentissement d’un courant océanique, fonte de la calotte glaciaire et menaces pour certaines espèces comme les manchots empereurs.”L’Antarctique montre des signes inquiétants de changement du point de vue de la glace, de l’océan et des écosystèmes. Certains de ces changements abrupts seront difficiles à arrêter et auront des effets pour les générations à venir”, résume pour l’AFP Nerilie Abram, chercheuse à l’Université nationale australienne et auteure principale de l’étude.Les scientifiques alertent depuis des années sur les risques que pose le changement climatique d’origine humaine pour l’Antarctique et sur les conséquences potentiellement catastrophiques pour l’avenir, comme la montée du niveau des océans entraînée par la fonte des glaces. Mais l’étude montre aussi comment ces changements sont “interconnectés” entre eux et peuvent aussi à leur tour aggraver le changement climatique, souligne Nerilie Abram.Le recul de la banquise réduit par exemple sa capacité à réfléchir l’énergie solaire (effet albedo), exacerbant ainsi le réchauffement. L’institut de recherche polaire britannique (BAS) a aussi montré, dans une étude publiée en juin, que les colonies de manchots empereurs déclinent plus vite que prévu en raison du recul de cette banquise.Le ralentissement du courant océanique antarctique et la fonte des calottes glacières se renforcent aussi mutuellement, un cercle vicieux que les scientifiques qualifient de boucle de rétroaction. Ces phénomènes encouragent à leur tour le réchauffement climatique ou la montée du niveau des océans à long terme.La calotte glaciaire Ouest-Antarctique a déjà été identifiée par les scientifiques comme exposée au risque d’un basculement irréversible en raison de la hausse des températures. Contrairement à la banquise de mer, sa fonte augmente les niveaux des océans, un phénomène susceptible de s’étaler sur des siècles et qui perdurera même si le climat se stabilise.Cette zone de l’Antarctique contient suffisamment d’eau gelée pour faire monter le niveau des océans de la planète d’environ six mètres. La moitié de cette masse, équivalent à environ 3 mètres, serait à risque d’un prochain effondrement irréversible.En conclusion, les auteurs estiment que “la seule façon certaine de réduire le risque de changements abrupts dans l’environnement antarctique est de procéder à des réductions rapides et profondes des émissions de CO2 au cours de cette décennie” et de limiter le réchauffement au plus près de 1,5°C, la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris.

Une pétition en ligne contre le prêt de la tapisserie de Bayeux au British Museum

Une pétition mise en ligne le 13 juillet contre le prêt de la tapisserie de Bayeux au British Museum de Londres pour des raisons de conservation de l’oeuvre, comptait près de 45.000 signatures mercredi.”Nous demandons solennellement au président de la République de renoncer à ce projet. Ce prêt serait un véritable crime patrimonial” peut-on lire à la fin de cette pétition créée sur le site change.org par Didier Rykner, directeur de la rédaction du site “La Tribune de l’Art”.Joint par l’AFP, Didier Rykner a estimé que la tapisserie est “beaucoup trop fragile pour être transportée sans grand risque”.”Les spécialistes de la tapisserie, les restaurateurs qui travaillent dessus et les conservateurs disent qu’il y a un risque de déchirures, de chutes de matière, dues aux manipulations et vibrations lors de son transport” a-t-il rappelé.”C’est inadmissible de prendre le risque que cette oeuvre absolument unique soit détériorée” s’est emporté Didier Rykner.La tapisserie est un “récit brodé” datant du XIe siècle de 70 mètres de long qui raconte la conquête de l’Angleterre en l’an 1066 par Guillaume, duc de Normandie, qui deviendra par la suite “Guillaume le conquérant”.Emmanuel Macron a annoncé le 8 juillet le prêt de l’oeuvre au British Museum de Londres de septembre 2026 à juin 2027 en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo.Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube par la préfecture du Calvados en février 2025, Cécile Binet, conseillère musées de la DRAC de Normandie, affirmait que la tapisserie est “trop fragile pour être déplacée sur une grande distance” et que “toute manipulation supplémentaire” était “un risque pour sa conservation”.Quelques semaines après ces déclarations, la décision a été prise de “l’envoyer à Londres. Ça n’a aucun sens, c’est uniquement politique et diplomatique” a jugé Didier Rykner.Une étude de faisabilité du transport de la tapisserie de Bayeux vers Londres a été réalisée par des restauratrices en mars 2022, a-t-on appris de sources concordantes..”Cette étude, on refuse de me la communiquer, elle reste confidentielle” s’est agacé M. Rykner, “le ministère de la Culture dit qu’il y a eu des études qui ont montré que l’oeuvre était transportable, montrez-les nous, je voudrais bien les voir !”.Sollicitées par l’AFP, ni la DRAC de Normandie, ni le ministère de la Culture, ni les restauratrices n’avaient répondu mercredi après-midi.

Corps retrouvés dans la Seine à Choisy-le-Roi: un homme en garde à vue pour meurtres

Un homme a été placé en garde à vue mercredi matin pour meurtres après la découverte de quatre corps dans la Seine le 13 août dans la ville de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), a indiqué le parquet de Créteil sollicité par l’AFP. “Un homme a été placé ce matin en garde à vue pour meurtres en concours” dans les locaux de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, a indiqué cette source, confirmant une information du Parisien.”Dans l’intérêt de la procédure, le parquet de Créteil ne fera en l’état aucun autre commentaire dans ce dossier”, a ajouté cette source.Un “concours d’infractions” survient “lorsqu’une infraction est commise par une personne avant que celle-ci ait été définitivement condamnée pour une autre infraction”, selon l’article 132-2 du code pénal.Lorsqu’il s’agit de meurtres, la garde à vue pour ce motif peut durer jusqu’à 96 heures.Le parquet avait ouvert précédemment deux enquêtes pour homicide volontaire après la découverte de traces de violences sur deux des quatre corps.Le 13 août, un corps flottant dans la Seine avait été repéré par un passant près du pont de Choisy, qui relie cette ville de banlieue à Créteil.En inspectant la zone, les sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre avaient découvert trois autres corps immergés.”La découverte de quatre corps immergés dans la Seine dans un périmètre restreint pourrait s’expliquer par la configuration du fleuve à cet endroit”, avait précisé samedi le parquet dans son communiqué.Le fleuve coule plus lentement à ce niveau, ce qui accroît les risques de noyade mais pourrait également expliquer que des corps noyés en amont soient charriés par le courant jusqu’à cette zone, estimait alors une source proche du dossier qui n’excluait aucune hypothèse. Un premier corps, resté immergé moins longtemps, est désormais identifié. Il s’agit d'”un homme, âgé d’une quarantaine d’années et domicilié dans le Val-de-Marne”.Quant aux trois autres cadavres, y compris celui pour lequel la deuxième enquête a été ouverte, “eu égard à l’état très dégradé des corps retrouvés, du fait de leur immersion dans l’eau, il était seulement possible de déterminer que les défunts étaient trois hommes, adultes, sans plus de précision”, précisait encore le parquet dans son communiqué.”De nombreux examens techniques (notamment médico-légaux) et investigations sont en cours afin notamment d’établir l’identité des trois défunts non identifiés, mais aussi les circonstances et la date de décès de l’ensemble des corps retrouvés”, ajoutait le ministère public.

Crise Netanyahu-Macron: le Crif dénonce de “vaines polémiques”, la gauche une “instrumentalisation” de l’antisémitisme

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé mercredi de “vaines polémiques” au lendemain de la passe d’armes entre l’Elysée et Benjamin Netanyahu qui a accusé Emmanuel Macron de nourrir la haine contre les juifs avec son intention de reconnaître l’Etat palestinien.”La relation entre la France et Israël, fondée sur des valeurs démocratiques partagées et des combats communs notamment contre le terrorisme, mérite mieux que de vaines polémiques”, a réagi le président du Crif Yonathan Arfi sur X.”Le combat contre l’antisémitisme doit rassembler et non diviser”, a poursuivi le patron du Crif qui fédère plus de soixante-dix associations juives françaises.Dans un courrier officiel adressé au président français, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé ce dernier “d’alimenter le feu antisémite” en France en appelant à la reconnaissance internationale de l’Etat de Palestine.”Je suis préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l’antisémitisme a ravagé les villes françaises”, écrit M. Netanyahu. Il affirme que l’antisémitisme a encore augmenté depuis que M. Macron a annoncé fin juillet que la France allait reconnaître l’Etat de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Cette analyse “est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse”, a répondu la présidence française. “La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations”, a-t-elle ajouté, indiquant que “la République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive”.Selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, entre janvier et mai 2025, un total de 504 actes antisémites ont été recensés (dont 323 atteintes aux personnes). C’est une baisse de 24% sur un an, mais un doublement (+134%) par rapport à la même période de 2013.”Je ne dis pas que la République ne fait pas, la République fait énormément mais il y a tellement d’actes d’antisémitisme qu’aujourd’hui il semble que ça déborde”, a souligné mercredi sur Franceinfo l’ambassadeur d’Israël en France Joshua Zarka, précisant qu’une lettre a aussi été envoyée au Premier ministre d’Australie.Les institutions juives ont établi un “dialogue régulier avec les pouvoirs publics concernant la lutte contre l’antisémitisme depuis une vingtaine d’années”, a souligné le Crif dans son communiqué.- “Arme diplomatique” -Son président rappelle cependant “sa désapprobation du projet de reconnaissance d’un Etat palestinien par la France et son inquiétude de la manière dont cette annonce galvanise les agitateurs de LFI et les prêcheurs de haine antisémite qui les entourent”. A gauche, c’est “l’instrumentalisation” de l’antisémitisme par le leader israélien qui est dénoncée.”Netanyahu est un leader d’extrême droite qui instrumentalise la notion d’antisémitisme, alors même que l’antisémitisme est bien réel dans notre pays”, a commenté Chloé Ridel, porte-parole du PS sur Franceinfo.”Instrumentaliser l’antisémitisme comme une arme diplomatique est honteux”, a déclaré la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, dont le parti est lui-même régulièrement accusé d’ambiguïtés sur cette question. Dans un message posté sur X, le président du Fonds social juif unifié (FSJU) Ariel Goldman a, lui, indiqué que “l’antisémitisme n’a jamais eu besoin de prétexte politique ou diplomatique pour exister”. “Les désaccords entre responsables ne doivent pas affaiblir le combat contre cette haine ancestrale: Français juifs, autorités françaises et israéliennes doivent rester unis et vigilants contre ce fléau !”, a-t-il écrit.Après avoir affiché sa solidarité avec Israël après le 7-Octobre, Emmanuel Macron a depuis pris ses distances et multiplié les critiques à l’égard de la stratégie du gouvernement israélien à Gaza.M. Macron a de nouveau affirmé mercredi que “l’offensive militaire que prépare Israël”, avec le rappel de 60.000 réservistes pour la prise de Gaza-ville, “ne peut conduire qu’à un véritable désastre pour les deux peuples”, palestinien et israélien.Fin juillet, le chef de l’Etat a annoncé que Paris allait reconnaître l’Etat de Palestine en septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU qui prendra fin le 23 septembre. M. Netanyahu a sommé le président français de “remplacer la faiblesse par l’action” sur la lutte contre l’antisémitisme avant cette date qui est aussi le début de la nouvelle année juive.

Chikungunya, dengue, West Nile… Les cas continuent à augmenter en métropole

Les cas de chikungunya, dengue et fièvre “West Nile”, tous transmis via des piqûres de moustiques, ont continué à progresser ces derniers jours en métropole, a annoncé mercredi l’agence Santé publique France, l’été 2025 s’avérant sans précédent en la matière.Au 19 août, “27 épisodes de chikungunya totalisant 154 cas (…) ont été identifiés en France hexagonale”, a résumé l’agence sanitaire dans un bilan hebdomadaire. La semaine précédente, le bilan comptait 23 foyers pour 115 cas.Il s’agit de cas autochtones, qui résultent d’une contamination sur le territoire, et non importés à la suite d’une contamination à l’extérieur.Même si plusieurs de ces épisodes sont désormais clos, l’été 2025 est d’une ampleur sans précédent en matière de cas autochtones de chikungunya, dont le virus se transmet d’un humain à l’autre via des piqûres de moustiques tigres, en métropole.Ces cas dépassent de loin leurs records des précédentes années – jamais plus d’une trentaine au cours d’un même été -, une situation alimentée par une épidémie majeure de chikungunya en début d’année à La Réunion, la plus grosse depuis une vingtaine d’années. Celle-ci a facilité l’arrivée de cas importés qui ont ensuite donné lieu à des contaminations sur place.Autre maladie transmise par le moustique tigre, la dengue ne totalise pas, pour l’heure, autant de cas autochtones qu’en 2024 – avec un record de 66 en métropole. Mais une hausse hebdomadaire a aussi été enregistrée, avec sept foyers identifiés – un clos – pour 13 cas, contre six foyers et onze cas la semaine précédente.Cette situation s’inscrit dans un contexte où le moustique tigre, habitué des climats chauds et encore absent de la métropole voici quelques décennies, est désormais présent sur presque tout le territoire, sur fond de réchauffement climatique.Enfin, une autre maladie vient s’ajouter depuis quelques semaines à ce tableau exceptionnel: la fièvre “West Nile” ou fièvre du Nil occidental, qui n’est pas transmise par le moustique tigre mais la variété Culex, plus courante en France métropolitaine.Les cas autochtones ne sont pas encore records cet été en métropole – 13 au dernier décompte, contre plusieurs dizaines certaines années – mais se distinguent par leur implantation plus large: pour la première fois, plusieurs ont été identifiés en région parisienne et non seulement le Sud.Les trois maladies ont des symptômes proches, s’apparentant à un état grippal avec de la fièvre et des douleurs musculaires.

Rentrée scolaire: la CGT appelle à boycotter les fournitures du groupe Hamelin

À l’approche de la rentrée scolaire, le syndicat CGT appelle à boycotter les fournitures du papetier Hamelin en dénonçant la situation des salariés d’une filiale en Charente, “sans ressources” après un plan social suivi d’une liquidation judiciaire.En février, le groupe basé à Caen, l’un des leaders européens du secteur, a fermé son site de Lecas Industries à Nersac près d’Angoulême, en licenciant 69 salariés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).Les syndicats avaient négocié diverses mesures d’accompagnement mais leur mise en œuvre a été suspendue depuis la liquidation judiciaire de l’entreprise, fin juin.”L’allocation de rentrée scolaire (versée par l’État aux familles en fonction de leurs revenus, NDLR) ne doit pas servir à un patron voyou”, accuse la CGT dans un communiqué en appelant à boycotter les agendas et cahiers de marques Oxford, L’Étudiant ou Conquérant, parmi d’autres fournitures vendues par Hamelin.Pour le syndicat, en se plaçant en faillite, le groupe a voulu “se soustraire à ses obligations” envers les salariés licenciés dans le cadre du PSE.”Depuis juin, ils sont sans revenus”, déplore Philippe Desbordes, délégué CGT. Pas d’indemnité, pas de salaire, pas de formation, pas de possibilité de s’inscrire au chômage, détaille-t-il. “On ne peut rien faire, on est sans ressources, à moins de s’asseoir sur les conditions d’un PSE qu’on a mis quatre mois à négocier.”Contacté par l’AFP, le président du directoire du groupe Hamelin, Éric Joan, “déplore sincèrement” une situation dont le groupe, selon lui, “ne peut toutefois absolument pas être tenue pour responsable”.L’intervention de l’Inspection du Travail “pour interdire le licenciement de neuf salariés protégés (délégués du personnel, NDLR) a créé une charge incapable à assumer”, explique le dirigeant, alors que les salaires et le PSE “allaient être intégralement pris en charge par les actifs résiduels de l’entreprise et le fonds national de garantie des salaires” (AGS).Me Ralph Blindauer, avocat des salariés, met en cause de son côté “une cessation de paiements artificielle” et a saisi la justice pénale pour “escroquerie”.Le parquet de Caen a fait appel, lui, de la décision rendue par le tribunal de commerce de la ville. La date de l’audience n’est pas encore connue. Les salariés espèrent, in fine, que la justice annulera la liquidation et fera appliquer le PSE. En parallèle, 55 des 69 licenciés ont saisi les prud’hommes en réclamant les salaires et les indemnités impayés depuis juin. 

En Nouvelle-Calédonie, Valls face au rejet par le FLNKS de l’accord de Bougival

En mission en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a enchaîné mercredi les rencontres avec les forces politiques locales, sous le signe d’un clivage persistant avec le FLNKS, le principal mouvement indépendantiste.”L’accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-la”, a lancé Manuel Valls dans la matinée devant le Sénat coutumier, également critique vis-à-vis du texte, se disant “convaincu qu’il n’y a pas d’alternative crédible”.Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui a rejeté la semaine dernière l’accord de Bougival (Yvelines) signé en juillet après dix jours de négociations entre l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes.Après deux heures et demie d’échanges, la délégation a quitté la réunion sans faire de commentaire, souhaitant d’abord rendre compte au président du mouvement Christian Tein, sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie.Mis en examen pour son rôle présumé dans les violences qui ont secoué le territoire en 2024, celui-ci a été chargé de “superviser les discussions” lors du congrès extraordinaire du Front le 9 août.Mais dans un communiqué, le mouvement a expliqué avoir “rappelé au ministre les raisons profondes de son désaccord”, au cours de discussions “sereines mais fermes”.”Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le FLNKS, répétant ses ambitions: refus de “tout report des élections provinciales”, initialement prévues pour fin novembre au plus tard, et exigence d’un “nouvel accord politique avec une date claire d’accession à la pleine souveraineté avant 2027”.La délégation ayant rencontré Manuel Valls était majoritairement composée de membres de petites formations politiques dites nationalistes, intégrées au FLNKS en août 2024. Absents, en revanche, les responsables qui avaient négocié à Bougival et validé le texte en juillet, dont le député Emmanuel Tjibaou.La semaine dernière, Manuel Valls avait averti que “sans accord, sans stabilité politique, il n’y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser” dans la collectivité française du Pacifique, encore marquée par les émeutes de 2024. – Bras de fer -Le FLNKS est le seul mouvement calédonien à avoir rejeté l’accord de Bougival, qui prévoit la création d’un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre, tout en restant inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report des élections provinciales, cruciales sur l’archipel, à mi-2026.Les indépendantistes du Parti de libération Kanak (Palika) et de l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont pris leurs distances du FLNKS, ont eux donné leur feu vert, de même que l’Eveil océanien, parti charnière qui ne se positionne pas sur la question de l’indépendance, et l’ensemble du camp non-indépendantiste.Mercredi, Manuel Valls a aussi reçu mercredi les représentants loyalistes. “Le ministre est déterminé à poursuivre le chemin validé par la majorité”, a salué Virginie Ruffenach, du parti loyaliste Rassemblement-LR.Au cours de cette première journée, le ministre des Outre-mer a aussi échangé avec des responsables de terrain mais seuls 14 des 33 maires avaient fait le déplacement, plusieurs élus FLNKS étant absents.”Certaines communes ont dû fermer leurs centres d’action sociale”, a alerté Pascal Vittori, maire non-indépendantiste de Boulouparis tandis que Patrick Robelin, le maire de Bourail, a mis en garde contre “un risque d’explosion sociale”.Ce déplacement se déroule dans un climat encore marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale, qui avaient fait 14 morts et coûté plus de deux milliards d’euros de dégâts. Selon l’Institut d’émission d’Outre-mer, le PIB de la Nouvelle-Calédonie a enregistré une baisse comprise entre 10 et 15%.Après cette première journée de rencontres, Manuel Valls doit lancer jeudi le “comité de rédaction” chargé de “lever toute ambiguïté et clarifier l’esprit de l’accord”, selon un courrier envoyé la semaine dernière aux signataires, avant de poursuivre sa visite dans le nord, confronté à une grave pénurie de soignants depuis les violences.

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Du karst cambodgien jaillissent de nouvelles espèces animales

Si certains zoologues peuvent s’échiner une vie entière à rechercher en vain des espèces animales inconnues, il n’a fallu qu’une nuit à l’un d’eux pour trouver trois nouvelles sortes de geckos, au Cambodge, dans un environnement de karst, une roche riche en biodiversité mais menacée par les cimentiers.”Vous pouvez aller dans une cavité, prélever n’importe quoi et vous découvrirez probablement quelque chose de nouveau. C’est ce qu’il y a de magique dans les écosystèmes karstiques”, explique Pablo Sinovas, directeur de l’ONG Fauna & Flora au Cambodge et spécialiste des serpents.Formés il y a plusieurs millions d’années du fait de l’érosion due à la pluie, les paysages karstiques ont pour caractéristiques d’être criblés de trous à l’extérieur et cacher à l’intérieur des grottes et des tunnels.La fameuse baie d’Halong au Vietnam et ses îles karstiques en sont l’un des exemples les plus connus.Chaque cavité karstique peut renfermer des trésors de biodiversité, note Lee Grismer, professeur à l’université américaine La Sierra.”Des espèces se développent dans ces environnement rocheux”, relève ce spécialiste des geckos.En juillet, lui et d’autres scientifiques se sont rendus à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande pour étudier des roches karstiques en vue, à terme, de sensibiliser le public à leur protection.- Grenouilles, serpents, geckos -A la nuit tombée, lorsque la cohorte de chauves-souris qui vivent dans les interstices de karst sont sorties chasser, les scientifiques armés de lampes frontales cherchent tout semblant de vie animale dans le massif karstique de Phnom Proek, dans l’ouest du pays.Là, une araignée de la taille d’une assiette ou ici, un scorpion qui se précipite sous un rocher avec sa progéniture sur le dos.Le karst est riche en grenouilles, serpents et geckos.Parmi les quelque 40 spécimens collectés en une seule nuit, trois semblent être des découvertes: un grand gecko moucheté, un autre gecko à orteils courbés et queue rayée et un gecko à orteils palmés.Pour déterminer si ces espèces sont connues, les scientifiques les placent d’abord dans un sac contenant suffisamment d’air pour les garder vivants, puis les photographient dans leur chambre d’hôtel.Les prendre en photo dans leur milieu naturel serait risqué: “ces animaux peuvent s’échapper et vous perdez votre nouvelle espèce”, explique M. Grismer. Même dans la chambre, certains s’enfuient et se faufilent derrière un réfrigérateur ou dans la salle de bain.Chaque spécimen est ensuite euthanasié, étiqueté et mesuré. Le foie riche en ADN sert au séquençage, qui permet de déterminer s’il était déjà connu de la science.Enfin, on injecte du formaldéhyde avant de le disposer dans des boîtes.Ce soir-là, les scientifiques découvrent aussi une sorte de vipère à tête verte, récemment découverte en Thaïlande mais qui n’avait pas encore été vue au Cambodge.”Super endroit!”, s’enthousiasme M. Grismer, malgré les trous qui peuvent cacher des espèces venimeuses, le risque de tomber sur des mines antipersonnel et les tensions frontalières.Le scientifique âgé de 70 ans a découvert des dizaines d’espèces durant sa carrière, avec toujours la même excitation.”La même émotion, intensité, puissance… qui reviennent en force”, témoigne-t-il.- “Trésors nationaux” -Pour l’ONG Fauna & Flora, ces expéditions de recherche doivent convaincre le gouvernement de protéger davantage les zones karstiques du pays, ce que certains responsables au niveau local ont déjà compris.Mais à l’échelle nationale, l’enjeu est plus compliqué du fait de la demande croissante en ciment, et pour lequel le karst constitue un gisement de premier choix.Le Cambodge en produit 11 millions de tonnes par an, a indiqué le Premier ministre Hun Manet en mai, saluant un secteur d’activités ayant créé de l’emploi et fait baisser les importations, tout en reconnaissant que l’extraction doit se faire de façon “responsable”.Tuy Noeun, un habitant de Phnom Proek ayant guidé l’expédition scientifique de M. Grismer, explique que la population locale croit que le karst est habité par des esprits et ne serait pas contre l’implantation d’une cimenterie.”Nous voulons de l’emploi”, explique-t-il.Pablo Sinovas espère lui que les zones abritant des espèces particulièrement rares seront protégées.”Transformeriez-vous Angkor Wat en une cimenterie?”, lance-t-il, en référence au célèbre temple cambodgien, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. “Non, vous ne le feriez pas car c’est un trésor national”, poursuit-il. “Certaines de ces espèces devraient aussi être considérées comme des trésors nationaux”.

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En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.

En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.