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L’ouragan Erin se renforce à l’approche des côtes américaines, qu’il doit longer

L’ouragan Erin, qui a regagné en puissance, se rapproche mercredi de la côte est des Etats-Unis qu’il doit longer sans toucher terre, l’Etat américain de Caroline du Nord se préparant à des violentes vagues et inondations potentiellement destructrices.Cet Etat du sud-est du pays avait été dévasté à l’automne 2024 par l’ouragan Hélène, le deuxième plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis continentaux en plus d’un demi-siècle, après Katrina en 2005.Moins d’un an après, et alors que le souvenir des inondations dévastatrices reste vif, les autorités de Caroline du Nord ont déclaré l’état d’urgence et ordonné aux populations de plusieurs localités d’évacuer.”Je tiens à souligner l’importance de prendre cette tempête au sérieux, car il s’agit d’une tempête violente et les conditions pourraient se détériorer rapidement”, a insisté mercredi le gouverneur de l’Etat, Josh Stein, lors d’une conférence de presse.S’il n’est pas prévu que l’ouragan touche terre, la trajectoire d’Erin au large devrait occasionner à partir de la fin de journée des vagues allant jusqu’à six mètres et des vents puissants, et fait craindre d’importantes inondations, notamment sur un chapelet d’îles bordant la Caroline du Nord.Ses effets se feront ressentir également ailleurs, les autorités météorologiques alertant notamment sur des courants dangereux près des plages des Bahamas et de la quasi-totalité de la côte est américaine, ainsi que des conditions de tempête tropicale aux Bermudes.Toujours classifié comme ouragan de catégorie 2 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, Erin souffle des vents allant jusqu’à 175 km/h et devrait continuer à se renforcer, selon le Centre américain des ouragans (NHC).Il devrait redevenir un “ouragan majeur”, c’est-à-dire passer en catégorie 3 ou plus, “d’ici la soirée”, avant de probablement s’affaiblir à partir de vendredi.Premier ouragan de la saison en Atlantique nord, Erin avait auparavant évolué dans la région des Caraïbes, provoquant des dégâts matériels, notamment à Porto Rico. Il s’était renforcé dans le week-end à une vitesse exceptionnelle, atteignant en un peu plus de 24 heures le niveau maximal d’intensité.Malgré des débuts calmes, la saison des ouragans, qui s’étire de début juin à fin novembre, devrait cette année être plus intense que la normale, selon les prévisions des autorités météorologiques américaines.En réchauffant les mers, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide de telles tempêtes et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.En 2024, la région avait été marquée par plusieurs tempêtes meurtrières, parmi lesquelles l’ouragan Hélène qui a fait plus de 200 morts dans le sud-est des Etats-Unis.

La récente vague de chaleur “pas comparable” à 2003 sauf dans le Sud-Ouest

La récente vague de chaleur que vient de connaitre la France n’est à l’échelle du pays “comparable ni en intensité, ni en sévérité à la canicule historique d’août 2003”, sauf dans le sud-ouest, a annoncé mercredi Météo-France.Cette vague, la 51e depuis depuis 1947 à l’échelle nationale, s’est déroulée du 8 au 18 août. Ces événements extrêmes sont rendus plus fréquents et plus intenses dans le contexte du changement climatique. 34 des vagues de chaleur en France ont eu lieu après l’an 2000.Le dernier épisode caniculaire en date est “la seconde vague de chaleur la plus longue pour un mois d’août après la canicule d’août 2003 qui avait duré seize jours”, indique le prévisionniste national.Avec 27 jours en vague de chaleur, l’été 2025 se classe pour l’instant au second rang pour le nombre de jours en vague de chaleur derrière 2022 qui en avait connu 33 lors de trois vagues de chaleur distinctes. Mais concernant l’intensité et la sévérité, la dernière vague de chaleur ne peut être mise au même niveau que la canicule historique de 2003 si l’on se place du point de vue national, notamment parce que la partie nord du pays a été relativement épargné par les températures les plus élevées. Toutefois, c’est “une des vagues de chaleur les plus intenses sur le sud du pays” et notamment le sud-ouest, “qui a pu connaître des niveaux de chaleur comparables à ceux survenus” en 2003, note Météo-France.A Carcassonne, Cognac, Toulouse et Bordeaux, les températures maximales ont été en moyenne sur l’épisode de un à deux degrés plus élevées qu’en 2003 alors qu’à Strasbourg et Paris, elles ont été de trois à quatre degrés plus fraîches.Le seuil des 40°C a été franchi à plusieurs reprises dans le sud du pays, “parfois deux jours consécutifs comme à Toulouse (Haute-Garonne), à Argentat (Corrèze), Agen (Lot-et-Garonne), Montauban (Tarn-et-Garonne), voire même deux fois comme à Carcassonne (Aude)”.Sur le réseau des 120 stations de Météo-France, les 40°C ont été atteints ou dépassé à 32 reprises en août 2025 par 20 stations. En 2003, il l’avait été à 87 reprises par 28 stations.”Avant 1980, les occurrences de dépassement du seuil 40°C sur ce même réseau sont extrêmement rares, seulement cinq occurrences ont été mesurées entre 1951 et 1980″, précise le prévisionniste national.Les nuits tropicales, où la température n’est pas redescendue sous les 20°C, se sont multipliées, notamment à Nice (Alpes-Maritimes), Sète (Hérault) ou Perpignan (Pyrénées-Orientales), où elles se sont enchainées pendant 11 jours soit durant la totalité de cet épisode caniculaire.

Fortes pluies autour de Chartres: l’A11 partiellement coupée jusqu’en “fin de soirée”

De fortes pluies ont touché mercredi Chartres et ses alentours, entraînant la coupure partielle de l’autoroute A11 (Paris-Nantes) jusqu’en “fin de soirée” en raison d’un tronçon inondé, ont indiqué Vinci Autoroute et le ministre des Transports.”En raison des fortes pluies qui frappent notre pays, la circulation est coupée et déviée sur l’A11, dans les deux sens, entre Ablis et Chartres”, a écrit dans un message sur X le ministre des Transports, Philippe Tabarot.De nombreux véhicules ont dû être évacués aux abords de la coupure, a-t-il ajouté, appelant “les automobilistes qui circulent actuellement dans cette zone à suivre l’itinéraire de déviation qui a été mis en place via l’A10 et l’A28”.Vinci Autoroutes de son côté “recommande de différer tous les déplacements sur le secteur de Chartres”. Une zone de “quelques kilomètres est concernée” par les inondations des voies dans les deux sens et “la circulation est impossible dans ce secteur pour l’ensemble des véhicules en direction de Paris et du Mans (…) jusqu’en fin de soirée”.M. Tabarot a dit que les “équipes du concessionnaire Cofiroute, avec les services de l’État, mettent tout en œuvre pour permettre la réouverture de l’A11 dès que les conditions le permettront”.Placé mercredi en alerte orange par Météo-France au risque “pluie-inondations”, comme onze autres départements du centre et de l’est du pays, l’Eure-et-Loir a été touché par de très fortes précipitations.”Le gros de l’épisode pluvieux et orageux a donné entre 20 et 50 mm en l’espace de six heures, ponctuellement plus, jusqu’à 75 mm en six heures environ sur Chartres et même 105mm en 24 heures”, a précisé Météo-France.Une trentaine de pompiers ont été mobilisés depuis 09H00 pour une trentaine d’interventions concernant principalement des locaux commerciaux et des caves, a précisé la préfecture d’Eure-et-Loir à l’AFP.Aucune évacuation n’a été décidée depuis le début de cet épisode “très localisé” sur Chartres et des communes aux alentours, où certaines rues ont parfois dû être coupées à la circulation, a ajouté la même source.

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La mousson fait encore 20 morts au Pakistan, les pluies gagnent le Sud

Les pluies, coulées de boue et inondations ont de nouveau tué mercredi plus de 20 personnes au Pakistan, déjà endeuillé par une semaine de mousson estivale ayant fait plus de 400 morts et des dizaines de disparus.Jeudi dernier, le nord du pays avait été ravagé par des pluies torrentielles qui ont fait plus de 350 morts dans la seule province montagneuse du Kyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan.  Alors que les secours y sont toujours mobilisés pour extraire des dizaines de corps ensevelis sous la boue et les rochers qui ont dévalé des montagnes pour écraser les villages des vallées, la pluie a gagné le Sud.Dix personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi à Karachi, mégalopole de plus de 20 millions d’habitants. Mercredi, des habitants tentaient encore de vider à coup de seau l’eau entrée dans leurs maisons, alors qu’une bruine couvrait de nouveau la ville –perturbant grandement le réseau téléphonique et internet.La moitié des victimes ont été frappées d’électrocution et la plupart des autres sont mortes écrasées sous les murs ou les toits de leur maison qui se sont affaissés sous le poids de l’eau qu’aucune gouttière n’évacuait.Car quel que soit le niveau des précipitations — celles de mardi n’étaient pas exceptionnelles — la capitale économique se retrouve noyée sous les eaux. A la moindre pluie, les canalisations sont débordées par des torrents d’eau.Le centre météorologique pakistanais prévient déjà que les pluies vont durer dans le sud: il a placé en alerte toutes les équipes de secours concernées jusqu’à vendredi soir dans les provinces du Sindh, où se trouve Karachi, et au Baloutchistan voisin.- “Enfants terrorisés” -Dans le Nord, l’Autorité nationale de gestion des catastrophes estime que “l’épisode de pluies torrentielles va continuer jusqu’à samedi”.”Et un autre est attendu à la fin du mois”, ajoute-t-elle, dans un pays où les 255 millions d’habitants voient les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplier sous l’effet du changement climatique.Depuis le début de la mousson fin juin, les autorités ont recensé près de 750 morts et un millier de blessés.Et si les pluies se poursuivent, préviennent les autorités, la chaleur — typique de la mousson d’été — reste forte, faisant redouter la propagation de bactéries et d’épidémies, alors que l’eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan.C’est pour éviter ce scénario catastrophe que les secouristes, appuyés par l’armée, continuent de déblayer les décombres dans le district de Buner, le plus durement touché il y a près d’une semaine.De nouveau mercredi, dix corps ont été retrouvés et identifiés au Khyber-Pakhtunkhwa, selon les autorités.Le colonel Irfan Afridi, lui, s’active à aider les survivants.”Nous avons monté des camps de soutien” dans différents districts et “des unités mobiles” qui “apportent une aide médicale gratuite, des rations de nourriture et des tentes”, affirme-t-il à l’AFP.L’une des soignants mobilisés, Anjoum Anwar, essaie surtout de rassurer des familles qui ont tout perdu en quelques minutes.”Les enfants sont terrorisés, ils disent que la peur les empêche de dormir la nuit et tout le monde est inquiet après ces pluies qui ont détruit notre région”, assure-t-elle.

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La vigne, un coupe-feu naturel qui s’estompe dans les Corbières

Au fil des décennies, la vigne recule dans l’Aude, au gré des campagnes d’arrachage, privant d’un coupe-feu naturel des territoires comme les Corbières, ravagées par un gigantesque incendie début août. Au lendemain du départ du feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation et détruit 36 maisons aux alentours de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Bastien Cabal, président de la cave coopérative Cellier des Demoiselles, a reçu un SMS d’une voisine reconnaissante, et le montre à qui-veut, fièrement.”Salut Baptiste, lui écrit-elle, je ne te remercierai jamais assez d’avoir une vigne derrière chez nous, elle a permis de sauver la maison (et d’autres) du feu qui la menaçait. Encore une fois merci. (…) Sans cette vigne, le lotissement brûlait”.”On a vu des flammes de dix mètres de haut, c’était impressionnant, mais on se sentait protégés par la vigne. La vigne, je la vénère”, confie un habitant de la commune de Tournissan, Pascal Pamart, un retraité de 71 ans.Un incendie de cette magnitude était “inimaginable il n’y a pas si longtemps”, tous les villages et les habitations isolées étaient “défendus” par la vigne qui les entourait, assure Fabien Vergnes, 52 ans, viticulteur à Tournissan.D’environ 100.000 hectares en 1980, la superficie des vignes dans l’Aude est désormais de 60.000 hectares.- “Inévitable” -Lors de sa venue le 6 août, le Premier ministre François Bayrou a remarqué le rempart dressé par la vigne.”Ce qu’on a vu là, et qui est très frappant, c’est que partout où il y avait des vignes, pour l’essentiel, le feu a été arrêté, a-t-il dit. Et là où il n’y avait plus de vignes, là où les taillis, les broussailles, les garrigues avaient pris la place (…) un accroissement de la catastrophe”.Élus locaux et viticulteurs s’alarment des conséquences de l’arrachage.”Le réchauffement climatique augmente considérablement le risque d’incendie. Les vignes bien entretenues peuvent jouer un rôle crucial en tant que coupe-feu naturel”, observe l’œnologue et expert de l’Organisation de la vigne et du vin, Joël Rochart.Comme la consommation chute, pour éviter une surproduction et soutenir le cours du vin, l’État a subventionné une campagne d’arrachage, qui s’est chiffré à 5.000 hectares dans l’Aude, dont 2.500 dans les Corbières.”La politique d’arrachage est inévitable, admet-il, mais il faudrait introduire une gouvernance territoriale, qui prend en compte le risque incendie pour qu’il y ait une réflexion à l’échelle du territoire, et sur les PLU, suivie d’actions opérationnelles”.Gorgé d’eau, le feuillage des vignes freine la propagation, “comme du bois humide”, précise-t-il. Si on arrache les vignes, “il n’y a plus l’effet d’écran et les anciennes vignes sont souvent en friche”, ce qui facilite la propagation du feu.- Double impact -Pour remédier à cette problématique, il cite l’initiative subventionnée par la commune de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales, “où des ceintures de vignes anti-feu ont été créées, elles constituent un écran” face aux flammes, sur des parcelles qui surplombent cette coquette station balnéaire méditerranéenne.”C’est un problème qui va s’aggraver, prévient l’œnologue. Qui dit élévation des températures, dit plus de sécheresse, donc des végétaux plus sensibles aux départs et à la transmission du feu”.Dans le paysage, aux abords des 16 villages parcourus par les flammes, des taches vertes formées par les vignes tranchent avec les terres cendrées, jonchées d’arbres calcinés.Pour Jean-Paul Baylac, chef du service Feux de forêt au Sdis de l’Aude, “l’impact de la disparition des vignes est double. D’une part, les discontinuités viticoles font que les feux peuvent passer d’un massif à l’autre, parcourir des surfaces beaucoup plus importantes”.”Et ensuite, ajoute-t-il, en périphérie de zones urbaines, où les vignes assuraient, jusque dans les années 80, une protection, parce qu’il y avait des ceintures viticoles pratiquement autour de toutes les villes du département.”Président de la chambre d’agriculture de l’Aude, Ludovic Roux tire la sonnette d’alarme. “Aujourd’hui, dit-il, il reste 60.000 hectares, il faut maintenir et sauver la viticulture et pourquoi pas un un jour réimplanter des vignes sur des zones stratégiques. La vigne est vitale”.

Eurovision returns to Vienna, 11 years after Conchita Wurst triumph

Vienna was chosen on Wednesday to host the Eurovision Song Contest 2026, 11 years after bearded drag performer Conchita Wurst’s win last brought the world’s biggest live televised music event to Austria’s capital.Austrian singer JJ won this year’s competition, held in Basel in Switzerland, with his hit “Wasted Love”, which blends techno beats with operatic …

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Sécheresse et crues subites jettent des Afghans désemparés sur les routes

Dans le nord de l’Afghanistan, Marouf attend, ses maigres affaires près de lui, qu’une voiture l’amène vers un autre village, le sien étant frappé d’une telle sécheresse qu’il n’a plus d’autre choix que d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs.La plupart des maisons en terre de son village, à 35 km de Mazar-e-Sharif, sont déjà désertées. Les habitants ont fui “la soif, la faim et une vie sans avenir”, explique à l’AFP ce père de famille de 50 ans.”Nos champs nous ont lâchés. Dans ces conditions, les gens sont forcés de partir”, dit-il. “Quand on a des enfants dont on est responsable, comment rester dans un tel néant?”Plusieurs décennies de guerres ont poussé des millions d’Afghans sur les routes, mais depuis que les talibans ont repris le pouvoir en 2021, la principale cause de déplacement n’est plus politique ou sécuritaire.En Afghanistan, l’un des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, presque cinq millions d’habitants ont été affectés et 400.000 déplacés par des événements météorologiques début 2025, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).La majorité des 48 millions d’Afghans, déjà confrontés à l’une des pires crises humanitaires au monde, vivent dans des maisons en terre et dépendent de l’agriculture, directement affectée par la hausse des températures et des phénomènes climatiques extrêmes.Sur les cinq dernières années, quatre ont été marquées par une sécheresse accrue, tandis que certaines régions ont souffert de crues subites dévastatrices, emportant avec elles maisons, récoltes et bétail.- “Au bord d’un précipice” -“Mauvaises récoltes, pâturages secs et sources d’eau qui disparaissent poussent des communautés rurales au bord d’un précipice”, alerte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). “Il devient de plus en plus difficile pour les familles de produire de la nourriture, de gagner un revenu et de rester où elles vivent.”Le nord du pays est le plus touché.Dans la province de Jawzjan, Abdul Jalil Rassouli a vu son village de Bakawal changer. Là où les melons poussaient comme par magie, il faut désormais en acheter en ville car la terre n’en donne plus.”Tout revient toujours à l’eau”, philosophe M. Rassouli, 64 ans, à l’ombre d’un des rares arbres qui en procure encore. “La pénurie d’eau ravage tout: l’agriculture est dévastée, les arbres dépérissent et on ne plante plus.”Des habitants ont gagné l’Iran et le Pakistan voisins il y a déjà une décennie, dans l’espoir d’un avenir meilleur. Mais beaucoup sont depuis rentrés, chassés de ces pays comme plus de 4 millions d’Afghans depuis fin 2023, selon l’Office international des migrations, quand le Pakistan a débuté des expulsions massives.De retour, ils ne travaillent pas la terre mais ont des petits boulots.Abdul Jalil Rassouli espère que le canal de Qosh Tepa, dans les tuyaux depuis des années, permettra d’irriguer les champs à partir de la rivière Amu Darya. Mais celui-ci pourrait encore mettre plus d’un an avant de voir le jour, d’après des responsables talibans.- “Jamais vu ça” -Enumérant des projets de barrages et de canaux, Abdul Latif Mansour, ministre de l’Energie et de l’Eau, a reconnu en juillet que “les mesures prises n’ont pas été suffisantes”. “Il y a de nombreux épisodes de sécheresse. Nous devons nous tourner vers Dieu”, a-t-il plaidé, alors que les autorités talibanes organisent régulièrement des prières pour la pluie.Mais celle-ci n’est pas toujours une bonne nouvelle.En cas de crues subites, la terre asséchée ne parvient pas à retenir l’eau.Or d’après l’ONU, les précipitations sont arrivées plus tôt que prévu cette année dans le pays, sur fond de températures plus élevées que d’ordinaire, augmentant le risque d’inondations.En juin, elles ont tout emporté sur leur passage dans la province de Maidan Wardak (centre).”J’ai 54 ans et nous n’avons jamais vu ça”, témoigne Mohammed Qassim, dans le lit craquelé d’une rivière, plein de cailloux.Wahidullah, 18 ans, a vu son bétail noyé et sa maison endommagée au point de ne plus être habitable.Sa famille de 11 personnes dort sous une tente sur une parcelle légèrement surélevée avec quelques affaires sauvées des eaux. Wahidullah ne peut s’empêcher d’imaginer le scénario catastrophe: “en cas de nouvelle inondation, nous n’aurons plus rien du tout et nulle part où aller”.

La découverte de Paris par 40.000 enfants “oubliés des vacances”

Croisière sur la Seine, pique-nique géant au pied de la Tour Eiffel, Alpha Jets de la patrouille de France: 40.000 enfants “oubliés des vacances” ont découvert, beaucoup pour la “première fois”, la capitale à l’occasion d’une journée organisée par le Secours populaire mercredi.”Je suis sur un bateau à Paris et je vois la Tour Eiffel!” Casquette vissée sur la tête, Gabriel, 8 ans, venu du Tarn-et-Garonne, s’extasie en découvrant la capitale. Comme une soixantaine d’autres enfants de ce département du sud-ouest, il n’a pas pu partir en vacances durant l’été. Au total, ils sont 40.000 enfants privés de vacances et venus de toute la France et de l’étranger à participer à cette journée d’activités organisée par le Secours populaire. “(L’été), des fois je reste à la maison, des fois je sors avec ma mamie ou mes parents. Là c’est la première fois que je pars en vacances parce que papa et maman n’ont pas beaucoup d’argent. Je joue dans ma chambre tout le temps. J’aimerais bien faire plus de choses”, confie Thiméo, 8 ans, originaire de Côte d’Or.Depuis 1979, le Secours populaire organise chaque année cette journée pour les familles précaires qui ne partent pas l’été. “Nous voulons offrir à tous les enfants un vrai temps de vacances, de détente et de découverte. C’est essentiel pour leur équilibre et leur droit au bonheur”, souligne Henriette Steinberg, présidente du Secours populaire, auprès de l’AFP.La journée débute par une croisière sur la Seine. Les enfants embarquent sur les mêmes bateaux qui ont fait défiler les athlètes lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques il y a un an, clin d’œil “symbolique” à l’occasion des 80 ans du Secours populaire.”C’est une nouvelle aventure parce que c’est la première fois que je viens, ça me fait du bien de voir Paris”, témoigne auprès de l’AFP Leïla, 8 ans, venue de Saint-Étienne-de-Tulmont (Tarn-et-Garonne), photographiant la Tour Eiffel sous tous ses angles pour sa famille “qui n’est pas partie en vacances”. L’événement met aussi en avant la solidarité internationale, avec des délégations venues cette année de 49 pays. Nahomy, 14 ans, originaire du Salvador, s’émerveille: “C’est un voyage que je n’avais pas eu l’opportunité de faire, j’ai découvert plein de choses et partagé avec plein d’enfants”.- Bigflo et Oli, Lena Situations… -Après la croisière, direction le Champ-de-Mars, transformé en immense terrain de jeux, avec châteaux gonflables, ateliers de maquillage et murs d’escalade. Les enfants s’installent par milliers pour un pique-nique géant au pied de la tour Eiffel. Ils s’impatientent, agglutinés autour d’une scène à 360 degrés. “Ils ont l’air motivés et heureux d’être là, malgré la fatigue”, constate Julie Gauliris, bénévole venue de Roubaix (Nord), en observant des groupes d’enfants danser. Une surprise arrive pour les enfants: l’influenceuse Lena Situations, très populaire auprès des jeunes, fait une apparition pour annoncer le début du “show”. Se succèdent sur scène plusieurs artistes chouchou des 6-12 ans: Vitaa, Carbonne, Marguerite et les très attendus Big Flo et Oli, duo de rappeurs toulousains qui ont déjà fait des concerts au bénéfice du Secours populaire. Clou du spectacle: la Patrouille de France traverse le ciel parisien provoquant la liesse générale.  Après le concert, les enfants ont encore le reste de l’après-midi pour profiter des stands. “Je suis super content !”, s’exclame Ishak, 8 ans, casquette sur le côté, “un peu triste” aussi de repartir à Montauban en début de soirée.”Ce n’est qu’une journée” dans leur été “mais c’est quand même bien qu’ils aient des moments comme ça”, résume Julie Gauliris, bénévole pour le Secours populaire.Selon une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) de 2021, 10 % des moins de 16 ans ne partent pas en vacances au moins une semaine par an pour des raisons financières.

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Electricité bas carbone: l’Inde franchit un cap mais la route vers la neutralité sera longue

L’Inde a annoncé ces derniers jours que 50% de sa capacité de production d’électricité était désormais d’origine renouvelable, avec cinq ans d’avance sur le calendrier fixé par le traité de Paris.Ce succès a été salué par le gouvernement mais, selon les ONG de défense de l’environnement, le chemin vers la neutralité carbone du troisième pollueur de la planète est encore long.Quel cap a franchi l’Inde?Selon le ministre des Energies renouvelables, Pralhad Joshi, 242,8 des 484,8 gigawatts (GW) de capacité de production électrique dont dispose le pays sont fournis par des énergies non-fossiles .Ces capacités dites “installées” provenaient fin juin de l’énergie solaire (116 GW), devant l’hydroélectrique (54 GW), l’éolien (52 GW), les bioénergies (12 GW) et le nucléaire (9 GW), selon le ministère.”C’est un pas de géant vers une Inde plus verte et plus propre”, s’est enthousiasmé M. Joshi.L’Inde, dont la capacité de production en énergies renouvelables a triplé ces dix dernières années, a en outre franchi cette barre cinq ans avant l’échéance fixée en 2015 à Paris.”En matière de capacité de production en énergie solaire, l’Inde a dépassé l’Allemagne et le Japon et occupe la 3e place mondiale” derrière la Chine et les Etats-Unis, souligne le ministère.Le géant du sous-continent n’entend pas s’arrêter là. Il veut passer le cap des 500 GW de capacité de production en énergies renouvelables à l’échéance 2030.La plus grande “ferme” solaire au monde, d’une capacité de 30 GW, doit entrer en service à pleine puissance d’ici à 2029 dans le désert indien du Gujarat.L’électricité indienne est-elle plus “verte”?L’annonce du gouvernement est “significative”, reconnaît Avantika Goswami, du Centre pour la science et l’environnement (CSE) de New Delhi, d’autant plus que l’Inde “a des besoins en énergie croissants”.Mais, ajoute-t-elle aussitôt, il ne faut pas confondre capacité de production et production.Les chiffres officiels le confirment, 73% de l’électricité consommée en Inde reste générée par de très polluantes centrales à charbon. Seuls 13% sont issus de panneaux solaires ou d’éoliennes.”La production actuelle issue d’énergies renouvelables reste très faible”, résume Avantika Goswami, “c’est le principal défi de l’Inde”.Pourquoi le charbon reste roi?Par définition, les énergies solaire et éolienne sont intermittentes, soumises aux contraintes de la nature, et peu efficaces dès lors qu’il s’agit de répondre aux pics de consommation.Il faudrait pour cela augmenter considérablement les capacités de stockage de l’électricité produite par le soleil et le vent.”Notre capacité en énergies renouvelables augmente vite: de 25 à 30 GW chaque année”, dit M. Joshi. “Mais sans stockage, nous allons la gaspiller ou alors devoir continuer à nous reposer sur le charbon.”L’Inde ne dispose pour l’heure que d’une capacité de stockage par batteries de 505 mégawatts par heure (MWh), nettement insuffisante. Elle a lourdement investi pour la développer.Le stockage pose aussi la question de la dépendance de l’Inde vis-à-vis de la Chine, première productrice mondiale des terres rares indispensables à la fabrication des batteries.”C’est une préoccupation stratégique”, relève Harjeet Singh, de la Fondation pour le climat. Le charbon devrait donc encore rester le “roi” du marché de l’électricité pendant longtemps.Seuls les barrages ou les centrales à charbon ou nucléaires peuvent pour l’heure répondre aux besoins croissants en électricité du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d’habitants).Le parc indien de centrales à charbon est jeune, 60% sont âgées de moins de quinze ans, et remplacer les centrales thermiques serait ruineux.Et la réduction des émissions de CO2?L’Inde assure être capable de tenir ses objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre. “Nous sommes en ligne pour y parvenir”, dit-on au gouvernement.La barre est haute: baisse de 45% des émissions de carbone d’ici à 2030 et neutralité en 2070.L’Inde est responsable de 7% des émissions de CO2 mondiales, loin derrière la Chine et les Etats-Unis.Pour améliorer sa performance, alors que la demande d’électricité devrait encore doubler d’ici deux ans, le CSE insiste sur une meilleure efficacité des centrales à charbon.”C’est en combinant une forme de +décarbonation du charbon+ et en intégrant plus d’énergies renouvelables dans le réseau que nous réussirons”, juge Avantika Goswami.