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Une femme tuée en pleine rue en Saône-et-Loire, son conjoint en garde à vue

Une femme de nationalité ukrainienne a été tuée par balles lundi matin en pleine rue dans une petite ville de Saône-et-Loire et son conjoint, interpellé quelques heures plus tard, a été placé en garde à vue pour “assassinat”, a indiqué le parquet de Mâcon.Vers 4H45, des témoins ont donné l’alerte après avoir entendu des coups de feu dans le centre de Chauffailles, une commune du Charolais de 3.700 habitants, a expliqué la procureure Anne-Lise Furstoss dans un communiqué.”A leur arrivée, les services de gendarmerie trouvaient le corps sans vie d’une femme d’une cinquantaine d’années, de nationalité ukrainienne, visiblement touchée par arme à feu”, a détaillé la magistrate. La scène du crime étant située en plein bourg, les gendarmes ont installé plusieurs tentes blanches et de la rubalise pour protéger le travail des enquêteurs.  Ces derniers ont immédiatement orienté leurs recherches vers le conjoint de la victime, “susceptible d’avoir commis les faits”, d’après Mme Furstoss.Cet homme de 60 ans, sans casier judiciaire, devait être jugé le 23 mai pour des violences conjugales et était sous contrôle judiciaire. La gendarmerie de Chauffailles avait ouvert une procédure pour “violences intrafamiliales ayant entraîné une incapacité totale de (…) un jour”, selon la procureure.Un important dispositif de gendarmerie a permis de localiser rapidement le suspect, qui a été arrêté vers 09H00 à la terrasse d’un café à Pouilly-sous-Charlieu dans le nord de la Loire, à une vingtaine de kilomètres de Chauffailles.La victime était en instance de divorce, selon une source au sein de la gendarmerie.En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié en novembre.mca-cor-dm-mla/chp/ab

Le coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo revu en hausse, jusqu’à 37,5 milliards d’euros

Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.  Lancé en 1991, le projet Cigéo, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Au total, 83.000 mètres cubes sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits.La mise à jour de l’évaluation représente, selon les hypothèses, une hausse de 4,4% à 50% par rapport au coût arrêté en 2016 par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie d’alors, Ségolène Royal, soit 25 milliards d’euros aux conditions économiques de fin 2011.”Il s’agit d’un coût globalement maîtrisé, très proche” du précédent chiffrage de l’Andra en 2014 soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l’AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l’établissement public qui pilote le projet.En ajoutant l’inflation, la facture grimperait entre 32,8 et 45,3 milliards d’euros (+21% pour l’estimation maximale et +26% pour l’estimation minimale).”Une chose est certaine, le prix à payer sera sans doute revu à la hausse”, a dénoncé dans un communiqué la Coordination Stop Cigéo Bure, regroupant des opposants au projet.Le dernier mot reviendra au ministre de l’Energie qui devra fixer par arrêté d'”ici fin 2025″ le nouveau coût faisant référence jusqu’à réévaluation, après avoir recueilli l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) et les observations des principaux producteurs de déchets.L’Andra vise une décision d’autorisation vers fin 2027/début 2028 pour lancer le chantier.- Plusieurs inconnues -La descente progressive des “colis” de matières radioactives, dans près d’un millier d’alvéoles, est elle annoncée à partir de 2050, au lieu de l’échéance 2035-2040 initialement prévue.Ce nouveau chiffrage couvre l’ensemble des coûts sur “une période de plus de 150 ans”, de la construction (7,9 à 9,6 milliards d’euros) à la fermeture du stockage “à l’horizon 2170”, en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes. Mais au regard de la complexité du projet, “on ne s’est pas arrêté à un seul chiffre”, explique Gaëlle Saquet. “Inédit et sans comparable”, le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d’argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d’un terrain granitique.Le chiffrage présente ainsi une configuration au stade de la demande d’autorisation (29,8 à 37,5 milliards) et trois autres configurations traduisant différents scénarios. Cela inclut notamment des incertitudes sur le niveau de fiscalité, pour un écart de plus ou moins 7,4 milliards d’euros sur la facture. A côté, l’Andra a identifié un potentiel d’économies jusqu’à 3,6 milliards d’euros grâce à des optimisations techniques. Par exemple, l’intégration de matériaux plus performants ou l’allongement d’alvéoles, ce qui réduit le nombre de galeries à construire. En revanche, il a fallu intégrer de nouveaux coûts du fait d’études de conception plus longues que prévu et de retours d’expérience de grands projets souterrains tels que le métro du Grand Paris Express. S’ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d’environ 10 millions d’euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent “l’inventaire de référence”. Mais pas ceux des 6 futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés.Toutefois, “au titre de l’adaptabilité”, l’Andra a étudié cette hypothèse qui représenterait une augmentation de 5% du volume des déchets dits “à vie longue” et de 20% des déchets dits “à haute activité” par rapport au total prévu pour Cigéo. Ceux-ci “seront intégrés dans l’inventaire de réserve” et “la faisabilité de leur prise en charge (…) regardée pendant l’instruction”.Si la relance du nucléaire va au-delà, avec les huit EPR2 additionnels évoqués par Emmanuel Macron ou de petits réacteurs (SMR), d’autres études seront nécessaires, et “si on rajoute des déchets, forcément le coût augmentera”, indique l’Andra.

Le coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo revu en hausse, jusqu’à 37,5 milliards d’euros

Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.  Lancé en 1991, le projet Cigéo, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Au total, 83.000 mètres cubes sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits.La mise à jour de l’évaluation représente, selon les hypothèses, une hausse de 4,4% à 50% par rapport au coût arrêté en 2016 par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie d’alors, Ségolène Royal, soit 25 milliards d’euros aux conditions économiques de fin 2011.”Il s’agit d’un coût globalement maîtrisé, très proche” du précédent chiffrage de l’Andra en 2014 soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l’AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l’établissement public qui pilote le projet.En ajoutant l’inflation, la facture grimperait entre 32,8 et 45,3 milliards d’euros (+21% pour l’estimation maximale et +26% pour l’estimation minimale).”Une chose est certaine, le prix à payer sera sans doute revu à la hausse”, a dénoncé dans un communiqué la Coordination Stop Cigéo Bure, regroupant des opposants au projet.Le dernier mot reviendra au ministre de l’Energie qui devra fixer par arrêté d'”ici fin 2025″ le nouveau coût faisant référence jusqu’à réévaluation, après avoir recueilli l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) et les observations des principaux producteurs de déchets.L’Andra vise une décision d’autorisation vers fin 2027/début 2028 pour lancer le chantier.- Plusieurs inconnues -La descente progressive des “colis” de matières radioactives, dans près d’un millier d’alvéoles, est elle annoncée à partir de 2050, au lieu de l’échéance 2035-2040 initialement prévue.Ce nouveau chiffrage couvre l’ensemble des coûts sur “une période de plus de 150 ans”, de la construction (7,9 à 9,6 milliards d’euros) à la fermeture du stockage “à l’horizon 2170”, en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes. Mais au regard de la complexité du projet, “on ne s’est pas arrêté à un seul chiffre”, explique Gaëlle Saquet. “Inédit et sans comparable”, le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d’argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d’un terrain granitique.Le chiffrage présente ainsi une configuration au stade de la demande d’autorisation (29,8 à 37,5 milliards) et trois autres configurations traduisant différents scénarios. Cela inclut notamment des incertitudes sur le niveau de fiscalité, pour un écart de plus ou moins 7,4 milliards d’euros sur la facture. A côté, l’Andra a identifié un potentiel d’économies jusqu’à 3,6 milliards d’euros grâce à des optimisations techniques. Par exemple, l’intégration de matériaux plus performants ou l’allongement d’alvéoles, ce qui réduit le nombre de galeries à construire. En revanche, il a fallu intégrer de nouveaux coûts du fait d’études de conception plus longues que prévu et de retours d’expérience de grands projets souterrains tels que le métro du Grand Paris Express. S’ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d’environ 10 millions d’euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent “l’inventaire de référence”. Mais pas ceux des 6 futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés.Toutefois, “au titre de l’adaptabilité”, l’Andra a étudié cette hypothèse qui représenterait une augmentation de 5% du volume des déchets dits “à vie longue” et de 20% des déchets dits “à haute activité” par rapport au total prévu pour Cigéo. Ceux-ci “seront intégrés dans l’inventaire de réserve” et “la faisabilité de leur prise en charge (…) regardée pendant l’instruction”.Si la relance du nucléaire va au-delà, avec les huit EPR2 additionnels évoqués par Emmanuel Macron ou de petits réacteurs (SMR), d’autres études seront nécessaires, et “si on rajoute des déchets, forcément le coût augmentera”, indique l’Andra.

Paris et Alger s’enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s’est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre “de manière immédiate”, “ferme” et “proportionnée”, a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.”C’est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale”, a réagi Jean-Noël Barrot lors d’un point presse à Pont-L’Evêque (ouest) où il était en déplacement. “Le départ d’agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l’ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l’atteinte qui est portée à nos intérêts”, a-t-il ajouté.Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur.Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie – en l’absence de l’ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations – a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.- “Manquements flagrants” -Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n’étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l’expulsion sera effective.”C’est une décision que je déplore parce qu’elle n’est ni dans l’intérêt de l’Algérie ni dans l’intérêt de la France”, a également commenté Jean-Noël Barrot.A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS). L’Algérie exige “le rapatriement immédiat” de tous les employés français nommés dans des “conditions irrégulières”, affirme APS.”Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie”, poursuit l’agence, “sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur. Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d’agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d’agrément depuis plus de cinq mois.Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l’Intérieur. Ils avaient dû quitter l’Algérie en 48 heures. Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire – l’expulsion de 12 agents consulaires algériens – et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.- Gravité inédite -Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait “totalement gelée” depuis mi-avril, lors d’un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.La récente crise, d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l’été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l’Algérie, “atteinte à l’intégrité du territoire”, avait fait monter d’un cran les tensions.Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refusée par Alger.Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Une femme tuée en pleine rue en Saône-et-Loire, un homme interpellé

Une femme de nationalité ukrainienne a été tuée par balles lundi matin en pleine rue à Chauffailles (Saône-et-Loire) et un homme a été interpellé quelques heures plus tard dans le nord de la Loire, selon des sources concordantes.La victime était en instance de divorce et avait déposé plainte contre son conjoint, selon une source au sein de la gendarmerie sans préciser si le suspect était son compagnon.Vers 4H45, des habitants de cette commune du Charolais de 3.700 habitants ont signalé des coups de feu dans le centre-ville et donné l’alerte, a rapporté la procureure Anne-Lise Furstoss, qui confirmait une information du site Creusot Infos.”A leur arrivée, les services de gendarmerie trouvaient le corps sans vie d’une femme d’une cinquantaine d’années visiblement touchée par des tirs d’arme à feu”, explique la magistrate. Le parquet a ouvert une enquête pour “assassinat”, confiée aux services de la brigade de recherches de Charolles et de la section de recherches de Dijon.Les gendarmes ont immédiatement mis en place un important dispositif de recherches pour retrouver le tireur. Vers 09H00, un suspect a été arrêté à la terrasse d’un café à Pouilly-sous-Charlieu dans le nord de la Loire, ont indiqué à l’AFP des sources au sein de la gendarmerie. Il n’était pas armé et l’interpellation s’est déroulée dans le calme, selon l’une d’elles.mca-cor-dm-mla/chp/pta

A la veille du Festival, Cannes se prépare à recevoir les stars

Ultimes préparatifs sur la Croisette lundi, à la veille de l’ouverture du 78e Festival de Cannes dans un monde sous tension, en attendant l’arrivée des plus grandes stars du cinéma mondial, de Juliette Binoche à Tom Cruise.Devant des touristes et des passants, les équipes du Palais des festivals ont déroulé dimanche les affiches officielles de cette édition, célébrant le couple de cinéma formé par Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, dans “Un homme et une femme”, Palme d’or 1966. Des musiciens ont entonné le thème de “Mission: Impossible”, comme pour annoncer un des temps forts de cette quinzaine, la présentation mercredi du dernier volet de la saga portée par Tom Cruise. Les 40.000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont également commencé à rallier la Côte d’Azur et les hôtels et palaces de la Croisette.Et une star disparue, et légende du cinéma, hante déjà les rues: Alain Delon, qui fait l’objet d’une exposition de photos inédites. Elle célèbre l’acteur et les femmes qui l’ont aidé dans sa carrière, en format monumental.”Je trouve que c’est une très belle période pour Cannes, ça apporte beaucoup de monde, ça apporte un rayonnement à l’échelle internationale, bien évidemment, et puis les films, c’est de la distraction, c’est de la culture, c’est de l’art”, s’est enthousiasmée Syvie Lespagne, infirmière cannoise rencontrée par l’AFP vidéo.Le plus grand événement annuel du 7e art se tient jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à “Anora” de l’Américain Sean Baker.- Ukraine -Le délégué général Thierry Frémaux, chef d’orchestre d’un événement suivi par quelque 4.000 journalistes, donnera une conférence de presse lundi à 16H00. L’occasion de donner le ton d’une édition qui s’ouvre dans un monde traversé par les guerres et la montée des régimes autoritaires.Les dirigeants du festival ne devraient pas manquer de rappeler avoir dédié la journée d’ouverture, mardi, à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires.”Cette programmation vient rappeler l’engagement du Festival de Cannes et sa capacité à raconter grâce aux Å“uvres de cinéma les enjeux du monde, qui sont ceux de notre avenir”, ont-ils souligné.Le président américain Donald Trump, qui a plongé l’industrie du cinéma dans l’expectative en menaçant d’instaurer des droits de douane de 100% sur les films étrangers, ou la guerre à Gaza seront également dans les esprits.M. Frémaux pourrait aussi être interrogé sur la lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexistes et sexuelles: des parlementaires français, qui feront le déplacement pendant l’événement, ont appelé le festival à faire évoluer les mentalités mi-avril.Hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès à Paris de Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d’un tournage.- Binoche présidente -Les jurés, dont la présidente Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale et personnalité engagée, ainsi que l’actrice américaine Halle Berry ou la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, doivent arriver au fil de la journée lundi.La grande fête du cinéma débutera le lendemain, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro, 81 ans. Star française de la musique, Mylène Farmer montera sur scène pour une surprise, peut-être un titre inédit.Une autre chanteuse française, Juliette Armanet, sera la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage qui sort en même temps en salles. Suivront plus d’une centaine de films.Vingt-deux sont en lice pour la Palme d’or, dont “Jeunes mères” des frères Dardenne, rois belges du cinéma social déjà double-palmés, et “Alpha” de la Française Julia Ducournau, une des sept réalisatrices en compétition, qui espère un deuxième titre après celui obtenu pour le très gore “Titane”.Du côté des nouveaux venus, le Chinois Bi Gan, l’Américain Ari Aster et la Française Hafsia Herzi, tous trois dans la trentaine, feront leurs premiers pas en compétition.

La fin de vie de retour dans l’hémicycle de l’Assemblée

Promesse de longues joutes empreintes de gravité, la question de la fin de vie fait son retour dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi, avec en perspective la création d’un “droit à l’aide à mourir” que l’exécutif, divisé, veut “très encadré”.Les députés débattront deux semaines durant, week-end compris s’il le faut, de deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’aide à mourir. Un vote solennel pour chacune est prévu le 27 mai.Consensuelle, la première prévoit notamment la création d’un “droit opposable” aux soins palliatifs, alors que selon un rapport de la Cour des comptes de juillet 2023, seuls la moitié des besoins étaient pourvus.Plus clivante, la seconde a été approuvée par 28 députés contre 15, le 2 mai, en commission. Un vote sans ambiguïté qui laisse espérer au rapporteur du texte Olivier Falorni (groupe MoDem) qu’il y ait dans l’hémicycle une majorité “conséquente” en faveur du texte, même s’il ne veut “préjuge(r) de rien”.Les députés devront d’abord examiner les plus de 3.300 amendements déposés sur les deux textes, dont plus de 700 sur le second par le député du groupe ciottiste Gérault Verny, soutien d’Eric Zemmour en 2022. – “Moindre mal” -Un pas supplémentaire sur un long chemin ? Après s’être engagé en 2022 à confier une réflexion sur le sujet à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d’un projet de loi. Mais l’examen de celui-ci n’a pu aller à son terme, interrompu par la dissolution.Soumis à une forte pression des députés, le Premier ministre François Bayrou a remis l’ouvrage sur le métier, en scindant le projet de loi en deux, de manière à laisser la liberté aux députés de voter pour un texte mais pas pour l’autre.La création d’une aide à mourir, autre nom du suicide assisté et de l’euthanasie, suscite en effet de vifs débats jusqu’au sein du gouvernement, où le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) en est un opposant déterminé, comme une large partie de son parti et de l’extrême droite, même si la question transcende les clivages politiques.L’ancien patron des sénateurs LR a de nouveau dénoncé ce week-end un “texte de rupture anthropologique”. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, ancienne sénatrice, a elle aussi émis des réserves lundi matin.Sept députés LR, dont le médecin urgentiste Philippe Juvin, avaient critiqué dans une tribune au Figaro un texte ne prévoyant pas suffisamment de garde-fous, que ce soit sur les délais, la traçabilité de la procédure, la collégialité de la décision, ou la vérification de la libre volonté de celui qui demande l’euthanasie.Lundi dernier, Emmanuel Macron a au contraire réaffirmé son engagement en faveur de cette évolution sociétale, estimant devant les francs-maçons de la Grande Loge de France que le débat ne pouvait “être réduit” à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du “moindre mal”.Dimanche, c’est l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qui a apporté son soutien au texte, dans une tribune cosignée avec Line Renaud.- Processus “irréversible” -La ministre de la Santé Catherine Vautrin a elle aussi réitéré dimanche auprès du Parisien, et lundi sur BFMTV, son souhait de répondre à une “forte attente des Français” tout en faisant en sorte que “l’accès à l’aide à mourir soit très encadré”.La question des critères ouvrant l’accès à ce nouveau droit sera particulièrement débattue. La ministre avait défendu au printemps 2024 parmi les conditions requises le fait que le patient souffre “d’une affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme”. Cette notion de “moyen terme” avait été écartée par les députés, jugée trop floue et inopérante.Le texte de M. Falorni prévoit désormais que le patient soit “atteint d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale”. Une définition jugée trop large par M. Juvin et nombre de ses collègues.La Haute Autorité de Santé a estimé mardi dans un avis qu’il n’y avait “pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé +à moyen terme+”.Elle a aussi défini la “phase avancée”, comme “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé qui affecte la qualité de vie”. Une définition que le gouvernement entend reprendre dans un amendement.”Cela correspond à des patients en fin de vie qui ont un pronostic vital extrêmement engagé et qui souffrent de douleurs insupportables et réfractaires aux traitements”, a souligné Mme Vautrin, soucieuse de désarmer les critiques.

A New York, depuis sept décennies, la clim de l’ONU pompe l’eau de l’East River

Dans les entrailles du siège de l’ONU à New York, une pompe aspire des milliers de litres d’eau de l’East River chaque minute: un système de climatisation ancien et peu gourmand en énergie, mais qui peine à se déployer alors que le monde cherche de plus en plus de fraîcheur.Ce système de refroidissement est là “depuis le début, intégré dès la conception” du quartier général inauguré au début des années 1950, explique l’ingénieur en chef Michael Martini, en faisant visiter les installations à l’AFP.Modernisé lors de la rénovation majeure des bâtiments réalisée entre 2008 et 2014, il permet de rafraîchir le complexe onusien — avec une limite fixée à 24-25°C–, en consommant moins d’énergie qu’un système d’air conditionné classique, en plein boom face au changement climatique.Même en plein été à New York, “la rivière atteint 76°F (24,5°C) et pas 100°F (38°C)” comme l’air ambiant, note David Lindsay, responsable de l’installation de refroidissement. Alors il faut “moins d’énergie” pour créer du froid.Jusqu’à 26.000 litres d’eau salée pompés chaque minute dans l’East River remontent par de gros tuyaux en fibre de verre vers la station de refroidissement, où un gaz réfrigérant intervient alors dans le processus de climatisation.Avec “deux circuits indépendants” pour empêcher toute contamination de l’eau de mer qui retourne ensuite, plus chaude, dans cet estuaire qui borde Manhattan, explique David Lindsay.Une particularité impossible à deviner dans les étages de la tour de verre ou sous le dôme de l’Assemblée générale, où beaucoup sont surpris d’apprendre que l’East River ne fait pas seulement partie du paysage.Le siège new-yorkais n’est pas la seule installation de l’ONU tournée vers l’eau. Le Palais des Nations à Genève est raccordé à un réseau de froid utilisant le lac Léman, et UN City qui abrite 10 agences de l’ONU à Copenhague pompe de l’eau de mer, ce qui a permis de “quasiment éliminer” le besoin d’électricité dans la production de froid.Un avantage certain face aux 2 milliards de climatiseurs individuels installés dans le monde.- Pourquoi si rare? -Alors que ce nombre va exploser pour aider des populations de plus en plus exposées à des températures dangereuses, la consommation énergétique pour la climatisation a déjà triplé depuis 1990, selon l’Agence internationale de l’Energie, qui plaide pour des systèmes plus efficaces.Par exemple les réseaux de froid centralisés, utilisant l’électricité, la géothermie ou l’hydrothermie comme au siège de l’ONU. Mais si cette méthode a fait ses preuves, “ce n’est pas déployé autant que cela devrait l’être pour répondre aux problèmes auxquels nous faisons face”, explique à l’AFP Lily Riahi, coordinatrice de la Cool Coalition qui rassemble Etats, villes, entreprises sous l’égide de l’ONU-Environnement.En dehors de complexes suffisamment grands pour se lancer seuls, comme l’ONU ou l’université américaine de Cornell qui puise dans les profondeurs du lac Cayuga, de telles infrastructures requièrent une véritable planification urbaine impliquant de multiples acteurs.”Nous savons que c’est techniquement possible, et nous avons de nombreux cas qui prouvent la rentabilité”, commente Rob Thornton, président de l’Association internationale des réseaux énergétiques, qui accompagne le développement des réseaux de froid et de chaud urbains.”Mais cela nécessite quelqu’un, un agent, un champion, une ville ou un fournisseur” pour “rassembler assez de clients pour que le risque soit gérable”, poursuit-il. Comme à Paris où le plus grand réseau de froid d’Europe, qui utilise la Seine, rafraîchit notamment le Louvre.De tels réseaux permettent aussi de réduire l’utilisation et les fuites de réfrigérants nocifs, et de ne pas rejeter plus de chaleur dans l’air de villes déjà étouffantes lors des canicules.Mais réchauffer l’eau fait craindre à certains défenseurs de l’environnement l’impact sur les écosystèmes aquatiques.Inquiétudes “légitimes”, juge Lily Riahi. Mais bien moins problématiques que les rejets issus du refroidissement des centrales nucléaires et évitable en “fixant des limites de température” de l’eau, note-t-elle.L’experte de l’ONU-Environnement recommande aussi l’installation de “filtres à l’entrée pour empêcher les organismes aquatiques d’être aspirés”. Au siège de l’ONU, certaines créatures marines passent parfois à travers les mailles du filet. Et à plusieurs mètres sous terre, le réservoir d’eau de l’East River est connu parmi certains employés pour héberger quelques fruits de mer… 

La clim sans gaz polluants? La technologie des réfrigérants solides émerge à Cambridge

C’est une pâte molle comme de la cire, blanche et granuleuse, aux propriétés prometteuses: sa température varie de plus de 50 degrés sous la pression, ouvrant la voie à une génération révolutionnaire de climatiseurs sans gaz à effet de serre.Contrairement aux gaz utilisés dans les appareils actuels, ces “réfrigérants solides” ne fuient pas. Ils “sont aussi potentiellement plus économes en énergie”, résume Xavier Moya, professeur de physique des matériaux à l’université britannique de Cambridge.Environ 2 milliards de climatiseurs sont en service dans le monde et leur nombre grimpe à mesure que la planète se réchauffe. Entre les fuites et la consommation d’énergie, les émissions associées progressent elles aussi chaque année, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Voilà 15 ans que Xavier Moya étudie les propriétés de ces “cristaux de plastique” dans son laboratoire au sein de la prestigieuse université britannique.Sur son plan de travail trône une imposante machine rouge et grise, surmontée d’un cylindre, qui teste la température de la matière en fonction de la pression.Objectif: identifier les meilleurs réfrigérants parmi cette classe de matériaux déjà utilisée par l’industrie chimique et assez facile à se procurer (la composition exacte des molécules retenues reste secrète).Le phénomène est invisible à l’oeil nu, mais ces cristaux sont composés de molécules capables de tourner sur elles-mêmes. Lorsqu’on les presse, leur mouvement se bloque et elles dissipent leur énergie sous forme de chaleur. Les relâcher fait à l’inverse baisser la température alentour. C’est “l’effet barocalorique”.- Canettes parfaitement fraîches -“La demande en climatisation augmentera considérablement à l’échelle mondiale d’ici 2050″, explique à l’AFP Cliff Elwell, professeur de physique du bâtiment à l’université UCL de Londres, pour qui les solides barocaloriques ont le potentiel pour être aussi efficaces, voire plus, que le gaz.”Mais quelle que soit la nouvelle technologie qui finira par être lancée, elle devra toujours répondre aux exigences de base”, notamment sur la taille de l’appareil ou le bruit qu’il produit, pour espérer se frayer un chemin dans les maisons et les voitures, prévient-il.Parallèlement à ses recherches à Cambridge, Xavier Moya a créé en 2019 une startup, Barocal, pour appliquer concrètement les découvertes de son groupe de recherche. Elle emploie neuf personnes et dispose de son propre laboratoire –pour l’instant un modeste conteneur sur un parking.Mais la “jeune pousse” fait des émules: elle a levé ces dernières années environ 4 millions d’euros, auprès notamment du Conseil européen de l’innovation, un programme de l’UE associant le Royaume-Uni, et Breakthrough Energy, organisation créé par le milliardaire américain Bill Gates.Elle compte porter son effectif à 25 ou 30 personnes cette année.A l’intérieur du conteneur, le premier prototype de climatiseur fait la taille d’une grosse valise: loin d’être un miracle de miniaturisation, il bourdonne en outre assez bruyamment lorsqu’un circuit hydraulique augmente ou diminue la pression dans les quatre cylindres remplis de cristaux.Mais il fonctionne. Un petit réfrigérateur est attaché au système et les canettes de soda qui s’y trouvent sont parfaitement fraîches.- Réduire les factures -Ce premier prototype “n’a pas encore été véritablement optimisé, ni sur sa masse, ni sur son volume, ni même sur le son”, reconnaît l’ingénieur matériaux chez Barocal Mohsen Elabbadi.Mais les nouveaux systèmes que l’entreprise est en train de perfectionner seront, eux, comparables en taille et aussi silencieux que ceux fonctionnant au gaz, promet-il.Si l’entreprise se concentre pour l’instant sur le froid, la technologie pourra aussi servir à produire du chaud.Plusieurs équipes étudient ces matériaux à travers le monde, mais celle de Cambridge est pionnière en la matière, selon Breakthrough Energy, qui estime que ces appareils “ont le potentiel de réduire les émissions jusqu’à 75%” par rapport aux systèmes traditionnels.Barocal espère lancer “un premier produit sur le marché dans 3 ans”, selon Florian Schabus, le directeur commercial. Il s’agira d’abord “d’unités de refroidissement pour de grands centres commerciaux, des entrepôts, des écoles” ou encore “des centres de données”.Les entreprises sont jugées plus faciles à convaincre sur une technologie qui sera initialement plus chère à l’achat, mais qui permettra de réduire les factures. Barocal vise à terme des prix équivalents aux systèmes traditionnels pour se lancer à l’assaut des particuliers.

Moins de béton face aux inondations, des localités anglaises tentent une nouvelle approche

Dans le bras d’un ruisseau près de Leicester, dans le centre de l’Angleterre, six bénévoles en salopettes imperméables et bottes aux pieds s’activent pour renforcer des structures en fagots de bois. L’objectif: ralentir l’écoulement de l’eau et réduire le risque d’inondation.Ces dernières années, la ville, comme de nombreuses autres au Royaume-Uni, a connu plusieurs épisodes pluvieux intenses, qui ont causé d’importants dégâts.Le réchauffement climatique, qui accentue ces phénomènes, pousse les autorités à renforcer leurs défenses. Et à réfléchir à des aménagements moins artificiels et moins invasifs pour l’environnement.Pieds bien campés dans le Saffron, affluent de la rivière Soar qui traverse Leicester, les volontaires s’assurent que les fagots sont bien fixés. Ces structures vont créer des virages pour “changer le comportement de la rivière” là où aujourd’hui elle s’écoule “tout droit et très rapidement”, explique Dan Scott, responsable de ce programme au sein du Trent Rivers Trust, association locale oeuvrant à protéger les cours d’eau. Régulièrement, il supervise l’installation de nouveaux aménagements. Comme sur les hauteurs de la ville de Loughborough, plus au nord, il y a quelques mois, où le Trust a creusé une sorte de mare et installé des dizaines de mini-barrages filtrants en bois pour mieux protéger les maisons en aval, inondées par le passé.Ces techniques sont “complémentaires” des infrastructures traditionnelles — barrages, bassins de rétention, canaux — qui sont de plus en plus mises à rude épreuve, explique Dan Scott.Elles “contribuent à stocker une partie de l’eau en amont afin que ces défenses traditionnelles ne soient pas dépassées”, ou moins rapidement. Et elles contribuent aussi au maintien de la biodiversité.Selon un récent rapport, plus de 6,3 millions de propriétés sont menacées d’inondations dans le pays, et elles seront plus de 8 millions d’ici 2050.”Les inondations sont un problème sociétal vraiment urgent”, souligne Steven Forest, directeur du programme sur la gestion du risque d’inondation à l’université de Hull (nord).Les évènements climatiques ont coûté plus de 400 millions de livres (472 millions d’euros) aux assureurs en 2022, et plus de 570 millions en 2023 et en 2024, dont la moitié liée aux inondations, selon leur organisation professionnelle. Au-delà des défenses traditionnelles, “nous devons penser comment vivre avec l’eau, et comment elle s’intègre dans les espaces urbains”, ajoute l’expert.Il prend pour exemple les Pays-Bas qui allouent de l’espace aux rivières pour s’écouler en cas de fortes précipitations et les Etats-Unis où des “zones tampon” végétales ont été intégrées après le passage de l’ouragan Sandy en 2012.Construire des infrastructures qui agissent comme des “camisoles de force” pour les cours d’eau ne peut plus suffire, insiste l’expert. D’autant que 7% d’entre elles étaient évaluées en “mauvais” ou “très mauvais” état par l’Agence britannique de l’environnement en 2022.- Convaincre -Pour autant, il reste parfois difficile de convaincre les habitants et les autorités.Il faut expliquer aux gens que “ce n’est pas parce que l’on ne voit pas de béton, que ce ne sera pas efficace”. Et convaincre les responsables politiques pour qui “il est plus simple de vendre (aux électeurs) quelque chose qui est plus visible dans le paysage”, note Dan Scott.Les aménagements traditionnels se sont d’ailleurs taillé la part du lion des 2,6 milliards de livres (3 milliards d’euros) de financements sur deux ans annoncés par le gouvernement en mars.Mais Dan Scott note un plus grand intérêt pour la gestion naturelle des inondations depuis environ cinq ans. Un programme spécifique doté de 25 millions de livres a été lancé en 2024 par le précédent gouvernement.Leicester va ainsi pouvoir aménager plusieurs cours d’eau au sud-est de la ville. Et 35 autres projets ont été sélectionnés en Angleterre.”C’est encourageant de voir que notre approche fructueuse autour des mesures de gestion naturelle des inondations continue d’être soutenue”, se félicite auprès de l’AFP Geoff Whittle, élu local en charge de l’environnement.En contemplant le fruit de son travail dans le Saffron, Lis Gibbs, bénévole de 50 ans, a “l’impression de pouvoir faire bouger les choses”, alors que face au changement climatique, “on peut se sentir un peu dépassé et impuissant”.