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Bretagne: une association alerte sur la pollution des plages en hiver

“La pollution continue l’hiver”: l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) a alerté mercredi sur la pollution aux bactéries des plages bretonnes, au-delà de la saison estivale, estimant qu’il s’agissait d’un “enjeu de santé publique”.De novembre 2024 à juin 2025, l’association a mené un “programme de sciences participatives”, baptisé Qualiplage, qui a suivi neuf plages à travers quatre départements bretons.Les prélèvements ont été réalisés par des bénévoles selon un protocole identique à celui des autorités sanitaires, afin de vérifier si la pollution aux bactéries indicatrices d’une pollution fécale (Escherichia coli, entérocoques intestinaux) perdurait au-delà de la période surveillée par l’Agence régionale de santé (ARS) qui mène des prélèvements entre fin mai et septembre. “Des plages ont montré toute l’année des niveaux de pollution importants”, a souligné Maëlle Turriès, chargée de mission mer et littoral de l’association, lors d’une conférence de presse sur la plage de Lerret à Kerlouan (côte nord du Finistère), où la baignade est interdite depuis dix ans.Certaines plages sont même plus polluées l’hiver que pendant la saison estivale, selon l’association, qui souligne “une corrélation” avec la pluviométrie.Cette corrélation pointe “très probablement vers une pollution d’origine agricole”, explique Christophe Le Visage, vice-président d’ERB, alors que la Bretagne concentre 6,5 millions de porcs et plus de 80 millions de volailles sur ses terres.”Si la pollution venait des stations d’épuration, elle serait continue”, estime M. Le Visage, qui fait l’hypothèse d’un lessivage des terres agricoles sur lesquelles sont épandues lisier et fumier.Les bénévoles ont d’ailleurs mené des prélèvements dans les cours d’eau, en amont des stations d’épuration, où ils ont trouvé des niveaux de pollutions importants.”En termes de bactéries, un cochon c’est l’équivalent de trente humains”, rappelle M. Le Visage.  Sur les plages les plus fréquentées l’hiver par les adeptes de sports nautiques (surf, longe-côte, paddle, etc.), ERB plaide pour que les collectivités locales prolongent la surveillance de la qualité de l’eau de baignade, au-delà de l’été.”Il y une préoccupation de santé publique”, souligne Mme Turriès.ERB diffuse depuis l’an dernier son propre classement des plages françaises sur le site www.labelleplage.fr. Ce classement “n’est pas représentatif de la qualité des eaux de baignade” et “ne doit en aucun cas être considéré comme un classement valide et officiel”, avait critiqué l’ARS Bretagne en avril 2025.

Macron ne nommera pas de Premier ministre mercredi, le PS exige des garanties sur les retraites

Le futur Premier ministre ne sera pas connu mercredi: Emmanuel Macron laissera le démissionnaire Sébastien Lecornu s’exprimer à 20H pour rendre compte des ultimes négociations menées avec les partis dont le PS, qui dit n’avoir reçu “aucune assurance” sur la suspension de la réforme des retraites.La “seule expression de l’exécutif” attendue mercredi soir sera celle du Premier ministre démissionnaire au JT de France 2, a-t-on affirmé à l’AFP dans l’entourage du chef de l’Etat.Le président de la République, acculé de toutes parts depuis la démission précoce du gouvernement lundi, n’entend donc pas prendre la parole ni publier de communiqué dès mercredi pour tirer les conclusions de ces consultations, voire nommer un Premier ministre.Qui sera le futur chef du gouvernement ? M. Lecornu souhaite que “cessent les rumeurs et les fausses informations” sur son éventuelle reconduction, a fait savoir son entourage dans l’après-midi, alors qu’il recevait les dirigeants des groupes parlementaires du socle commun.Plusieurs médias évoquaient notamment l’hypothèse de voir ce fidèle du président renommé à son poste, dans le cadre d’un potentiel accord de non-censure avec le PS. Une option immédiatement démentie par le premier secrétaire du parti Olivier Faure, qui l’a qualifiée sur X “d’intox” venue de l’Elysée.Reçus dans la matinée à Matignon, les socialistes continuent d’orienter leurs exigences sur la suspension de la réforme des retraites. “Au moment où nous parlons, nous n’avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension”, a déclaré M. Faure. De quoi tempérer l’optimisme affiché un peu plus tôt par Sébastien Lecornu, avant le début de ses rencontres avec les socialistes, communistes et écologistes.Sur le perron de Matignon, il avait estimé que la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale s'”éloign(ait)” grâce à une “volonté” des partis de s’entendre sur un budget avant la fin de l’année. – “Un leurre” -Mais si le PS a pris acte du renoncement du Premier ministre à recourir au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire” – avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu des 4,6% voulus par François Bayrou- , ils font de la suspension de la réforme des retraites une exigence non négociable.Afin que ce ne soit pas un “leurre”, Olivier Faure a aussi demandé que la suspension comprenne à la fois l’âge légal (actuellement à 62 ans et neuf mois, et qui doit être porté à 64 ans) et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation de 42 à 43 ans pour pouvoir partir à la retraite à taux plein.Toute la question est de savoir si cette ouverture sur ce totem macroniste, faite mardi soir par Elisabeth Borne qui avait elle-même fait adopter la réforme en 2023 lorsqu’elle dirigeait le gouvernement, engage l’ensemble de l’exécutif.D’autant que le camp présidentiel est loin d’être unanime : le ministre démissionnaire des Finances, Roland Lescure, a rappelé qu’une telle suspension coûterait “des centaines de millions (d’euros) en 2026 et des milliards en 2027”. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites” alors que le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique à cette suspension.De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”, selon l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau… Mais plusieurs députés LR ont regretté publiquement cette prise de position, indiquant que la question de la censure leur revenait à eux seuls.- Le RN “censure tout” -Quant au casting pour Matignon, la gauche revendique toujours la nomination d’un Premier ministre de son camp. S’il était de nouveau issu du camp présidentiel, il s’agirait d’une “ultime provocation”, a clamé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.En toile de fond, le spectre de la dissolution continue de planer. Elle est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (..). La plaisanterie a assez duré”, a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).De son côté, La France insoumise appelle au départ du chef de l’Etat. Mais sa motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a été jugée irrecevable. La présidente des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a assuré que son groupe censurerait “tout gouvernement qui continuerait la politique macroniste”, estimant qu’Olivier Faure n’obtiendrait “que des miettes” en négociant avec M. Lecornu.pol-far-lum-ama/sde/swi

Enlèvement dans l’Orne: la fillette retrouvée saine et sauve, le père en garde à vue

L’homme soupçonné d’avoir enlevé sa fille de trois ans dans l’Orne a été interpellé mercredi près de Vannes (Morbihan) et placé en garde à vue, tandis que l’enfant a été retrouvée saine et sauve, a annoncé mercredi le parquet d’Alençon.La petite Khuslen est “en bonne santé”, a souligné la vice-procureure du parquet d’Alençon, Elodie Casanovas, dans un communiqué.La fillette a été retrouvée vers midi dans le Morbihan. Son père a été “interpellé” et placé “en garde à vue” pour “enlèvement et séquestration ou détention arbitraire de mineure de 15 ans”, a précisé la magistrate. Deux autres gardes à vue sont en cours, a-t-elle ajouté.Une procédure d’alerte enlèvement avait été déclenchée mardi soir, avant d’être levée mercredi matin, pour tenter de retrouver Khuslen. Son père, un homme de 36 ans d’origine mongole, s’était enfui avec elle et était activement recherché par la police.Les faits remontent à lundi soir. La fillette avait été enlevée vers 21h40, selon l’alerte diffusée plus de 24 heures après. Son père, soupçonné d’être le ravisseur, aurait pris la fuite à bord d’un véhicule blanc Peugeot 308. La voiture a été retrouvée abandonnée près d’Alençon mercredi dans la matinée, mais sans ses occupants. C’est seulement à la mi-journée que la police a pu les retrouver près de Vannes.Selon Ouest-France, le suspect avait déjà été condamné pour violences conjugales en 2024. L’homme était séparé de la mère de leur fille dont il avait perdu l’autorité parentale, et il serait venu à son domicile d’Alençon lundi soir en prétextant vouloir récupérer des affaires.Le père avait commenté mercredi des articles concernant l’enlèvement de sa fille sur la page Facebook de la rédaction Ouest-France d’Alençon. “J’ai besoin d’un avocat. Après je viendrai avec ma fille au commissariat”, avait-il répondu à une internaute qui lui demandait de “rendre la petite”.- Appel à témoins -Le parquet d’Alençon avait appelé d’éventuels témoins à contacter les services de police ou de gendarmerie pour communiquer tout élément qui pourrait être utile à l’enquête. Des descriptions du père et de sa fille avaient été diffusées.Mme Casanovas a remercié mercredi “l’ensemble des personnes ayant permis de retrouver cette petite fille”.Le 25 septembre, le dispositif d’alerte enlèvement avait déjà été déclenché dans l’Orne, avec succès, après la disparition d’une enfant de douze ans enlevée par un ami de son père à Dompierre.Le suspect et la mineure, saine et sauve, avaient été retrouvés quelques heures plus tard en Loire-Atlantique, grâce à un signalement. L’homme âgé de 34 ans et sous tutelle avait été mis en examen pour enlèvement, séquestration, viol et agression sexuelle aggravés, puis placé en détention provisoire.Adopté en France en février 2006, “alerte-enlèvement” est un dispositif d’alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan “Amber Alert”, créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman.Il a été déclenché en France à plus d’une trentaine de reprises depuis sa création.

L’exploitant du BHV lâché par la Banque des territoires après le scandale Shein

Dans la tourmente depuis son alliance avec Shein et désormais lâchée par la Banque des territoires, l’exploitant du BHV dénonce des “pressions politiques” et assure pouvoir mener à bien le rachat des murs du grand magasin parisien.Depuis le 4 juin, la Société des grands magasins (SGM) et la Banque des territoires, entité de la Caisse des dépôts (CDC), étaient en négociations pour “la création d’une foncière commune pour le rachat des murs” de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville, qui sont détenus par les Galeries Lafayette et évalués à 300 millions d’euros selon le magazine Challenges. En 2023, la Société des grands magasins (SGM), avait déjà racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette.Mais l’annonce le 1er octobre par la plateforme asiatique Shein et la SGM d’une alliance pour l’ouverture progressive de six magasins physiques, dont l’un au sein du BHV Marais, en plein cœur du Paris touristique, a remis en cause les négociations immobilières.”La Banque des territoires a pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable, entraînant en conséquence une rupture de confiance entre les deux parties”, a regretté l’entité publique dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP et annonçant “la fin des négociations avec la SGM”.Shein est une “entreprise dont le modèle ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des territoires”, insiste cette dernière.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer de manière pérenne au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au cœur de Paris et dans cinq magasins des Galeries Lafayette en province.Jusqu’à présent, elle ne vendait ses produits qu’en ligne ou via des boutiques éphémères.Shein n’a pas souhaité réagir au communiqué de la Banque des territoires.- “Le rachat se fera” -Cette annonce par un acteur accusé par ses détracteurs de tuer le prêt-à-porter français a aussitôt suscité une levée de boucliers parmi les commerçants et certains responsables politiques.”La CDC est un partenaire qui a subi de fortes pressions à la suite de l’annonce du partenariat” et “a cédé aux pressions politiques. Ils en tireront les conséquences”, a affirmé la SGM dans une déclaration transmise à l’AFP.La SGM assure également ne pas être inquiète pour le projet immobilier.”Le projet de rachat des murs se fera, SGM ayant d’autres partenaires qui ont confirmé leur engagement et qui soutiennent la démarche de dynamisation et de modernisation de l’offre au BHV”, indique la foncière, sans souhaiter communiquer à ce stade de nom. Au-delà de ce scandale, le BHV fait face à d’importantes difficultés et se voit abandonné par de nombreuses marques à cause d’impayés. Le Slip français est par exemple absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, selon les syndicats. A propos de ce litige, la SGM a précédemment assuré à l’AFP que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, étaient transitoires et imputables à la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. L’annonce du partenariat avec Shein a accru les départs. Plusieurs marques françaises (AIME, Culture Vintage, Talm…) ont décidé de quitter le grand magasin.”A une semaine du démarrage de notre pop‑up au BHV Marais, nous avons pris la décision de tout annuler”, a expliqué mardi sur LinkedIn Chloë Laigre, fondatrice d’Infuse Me, marque de création de cocktails.”Cette collaboration aurait été une vraie fierté pour Infuse Me. Mais nos valeurs ne sont pas en accord avec l’arrivée” de Shein, a-t-elle affirmé dans son message.Fondée en 2012 en Chine et basée à Singapour, Shein se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif. En 2022, l’entreprise a réalisé 23 milliards de dollars (20 milliards d’euros) de chiffre d’affaires.L’enseigne est régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes.Ses principaux marchés se trouvent en Europe et aux États-Unis. Elle ne vend pas en Chine où ses 10.000 fournisseurs fabriquent ses produits.

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Dans les villages du Bangladesh, le retour de la grande peur des serpents

Cachés au pied des plantations, ondoyant dans les rues ou enroulés sur les lits, ils sont partout. Avec la mousson estivale, les serpents sont de retour en nombre dans les villages du Bangladesh, avec leur cortège de morsures… et de peurs.Dans le village de Rajshani (nord), baigné par le fleuve Padma, Sree Ananda Mondol, 35 ans, ne leur a pas échappé. Et il en tremble encore.”Je rassemblais des pieds de riz quand un serpent a surgi du tas et m’a mordu à la cheville”, raconte-t-il. “J’ai trébuché, je ne pouvais plus ni parler ni bouger. J’ai vomi, mes intestins ont lâché et j’avais de la salive qui sortait de la bouche”.Rapidement admis à l’hôpital du district, il a passé trois jours en soins intensifs avant de rentrer chez lui.Ces dernières semaines, ces incidents parfois mortels sont devenus monnaie courante dans la région, à plus d’une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale Dacca.La hausse des morsures est attribuée pèle-mêle par les experts aux fortes pluies de cette saison de mousson, au changement des pratiques agricoles et à l’urbanisation.- “Dans nos lits” -“On en trouve jusque dans nos lits”, témoigne Rezina Begum, habitante d’un village voisin, en lavant son linge dans le fleuve. “J’ai le cœur qui s’affole quand je marche le long des champs”, renchérit Mohammad Bablu, 56 ans, “rien qu’hier, ils en ont tué sept…”Les brûlis des rizières servent de refuge à de nombreuses espèces de serpents, surtout lorsque les pluies de la mousson gonflent le cours des fleuves.A l’hôpital universitaire de Rajshahi, le Pr. Abu Shahin Mohammed Mahbubur Rahman a compté 25 morts par morsures depuis le début de l’année.”Nous avons aussi traité plus d’un millier de patients cette année”, dénombre-t-il, “dont 206 ont été mordus par des serpents venimeux comme les cobras, les bongares ou les vipères”.- Ecosystèmes bouleversés -En 2024, les autorités sanitaires avaient recensé 118 morts par morsure de serpent sur l’ensemble du territoire, un record.Cette année, on dénombre déjà 84 décès.La résurgence de la vipère dite de Russell est particulièrement redoutée. Un temps considérée comme disparue, cette espèce est réapparue en 2013 et cause de plus en plus de victimes.”Ce sont d’excellentes nageuses, qui peuvent flotter sur les jacinthes d’eau et se déplacer très facilement”, décrit le zoologue Farid Ahsan, de l’université de Chittagong.Leur multiplication cette année est d’abord liée aux précipitations abondantes, diagnostiquent les experts. La région de Rajshahi a reçu de mai à septembre 1.409 mm de pluies, bien plus que les 1.175 mm d’une saison normale.Le bouleversement des écosystèmes favorise également la prolifération des reptiles.”Leur habitat est détruit, ils vivent maintenant au contact des humains”, note l’expert Gowhar Naim Wara.La hausse de la production agricole – il y a désormais trois récoltes de riz annuelles au Bangladesh – a en outre causé la prolifération des rongeurs qui s’en nourrissent et de leurs prédateurs, donc des serpents, souligne Farid Ahsan.- Anti-venin -La hausse des morsures a d’ores et déjà contraint les hôpitaux du pays à renforcer en urgence leurs stocks de sérums anti-venin.”Nous avons suffisamment de doses pour les trois prochaines semaines, et nous avons lancé une commande auprès de l’Inde”, affirme un responsable du ministère de la Santé et de la Famille, Md Sayedur Rahman.Les autorités ont aussi lancé la mise au point d’un sérum adapté au venin des vipères de Russell. Mais il ne sera pas disponible avant trois ans.En attendant, les habitants des villages tentent de limiter les risques de morsures par la seule prévention: ils ne se déplacent plus qu’avec des bâtons, en pantalons et en bottes.Pas de quoi les rassurer. “N’importe lequel d’entre nous peut se faire mordre”, répète Mohammad Bablu, “et cette idée nous hante”.

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Typhon Matmo: des crues record dans le nord du Vietnam font au moins huit morts

Des crues record submergent mercredi les rues de plusieurs provinces du Vietnam où au moins huit personnes ont trouvé la mort cette semaine, selon le gouvernement. Le ministère de l’Environnement a déclaré mercredi que huit personnes avaient trouvé la mort lors de violentes crues et de glissements de terrain dans les montagnes du nord depuis lundi. Cinq autres personnes sont portées disparues.Ces crues sont causées par les fortes pluies du typhon Matmo qui a durement frappé le nord du Vietnam avant de faiblir lundi. La semaine précédente, le passage du typhon Bualoi avait déjà provoqué des inondations et fait au moins 56 morts dans le pays, et provoqué plus de 710 millions de dollars de dommages.Selon les médias d’Etat mercredi, trois fleuves du nord du pays sont montés à leurs plus hauts niveaux depuis près de 40 ans.Les fleuves Bang, Thuong et Trung ont dépassé mardi soir et mercredi des niveaux jamais atteints depuis 1986, a indiqué la télévision d’Etat. Le Trung doit battre de deux mètres son précédent record.La rivière Bang dans la province de Cao Bang a atteint son niveau maximum mardi à 23 heures locales (16H00 GMT), “dépassant le niveau historique de la crue de 1986 et reculant lentement”, selon un bulletin météorologique mercredi matin.Le bureau météorologique a aussi a indiqué que le niveau de la rivière Cau, qui traverse la ville de Thai Nguyen,, à environ 80 km au nord de la capitale Hanoï, avait dépassé de plus d’un mètre le record de 28,81 mètres enregistré au passage du typhon Yagi en septembre 2024.Des dizaines de milliers de personnes ont été bloquées chez elles, parfois sans électricité ni provisions. D’autres ont dû fuir devant la montée des eaux submergeant les voitures mais aussi les maisons dans certaines zones de Thai Nguyen.- 30.000 militaires mobilisés -“Je n’ai jamais vu d’inondation aussi terrible depuis ma naissance, il y a 60 ans”, a déclaré Nguyen Van Nguyen à l’AFP depuis sa maison de trois étages dont le bas est “complètement submergé”, dans la province de Thai Nguyen.”Notre rez-de-chaussée a été complètement inondé. Mes parents et mes cinq enfants sont bloqués, sans avoir assez de nourriture ni d’eau”, s’inquiétait Thoan Vu sur les réseaux sociaux, parmi des centaines d’autres messages semblables. “Nous n’avons plus de nouvelles depuis mardi soir. Ils ont besoin d’une aide urgente.”L’armée a déclaré avoir mobilisé 30.000 militaires et des milliers de bateaux pour participer aux opérations de sauvetage et de secours, ainsi que trois hélicoptères pour acheminer quatre tonnes d’eau potable, des nouilles instantanées, des gâteaux secs, du lait et des gilets de sauvetage aux habitants des zones inondées de la province de Lang Son, à la frontière avec la Chine.Plus de 200 familles de cette province, qui vivaient en aval d’un barrage qui s’est rompu mardi après-midi, ont été évacuées vers des abris, a indiqué le ministère de l’Environnement.Le barrage fissuré, qui fait partie du réservoir d’une centrale hydroélectrique, a coûté environ 1,9 million de dollars de dommages, a ajouté le ministère dans un communiqué.”Le réservoir de la petite centrale hydroélectrique a une capacité de quatre millions de mètres cubes d’eau (…) donc, avec les fortes pluies qui s’ajoutent, les communes voisines pourraient être inondées, mais aucune crue éclair n’est prévue”, a-t-il déclaré.Le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde, selon des scientifiques.

Le PS exige des garanties sur la suspension de la réforme des retraites au coeur des ultimes négociations

La suspension de la réforme des retraites était au coeur des ultimes négociations à Matignon mercredi pour dénouer la crise politique, le PS estimant n’avoir reçu “aucune assurance” de Sébastien Lecornu alors que la droite et une partie du camp présidentiel en font “une ligne rouge”.”Au moment où nous parlons, nous n’avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension”, a déclaré Olivier Faure après l’entretien entre Sébastien Lecornu et les socialistes. De quoi tempérer l’optimisme affiché un peu plus tôt par le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, avant le début de ses recontres avec les socialistes, communistes et écologistes.Sur le perron de Matignon, M. Lecornu, à qui le président Emmanuel Macron a demandé de mener jusque mercredi soir “d’ultimes négociations” après la démission de son gouvernement lundi, a estimé que la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale s'”éloigne” grâce à une “volonté” des partis de s’entendre sur un budget avant la fin de l’année. Il s’exprimera à nouveau dans la soirée au journal de 20H00 de France 2 après avoir présenté les conclusions de ses entretiens à M. Macron.- “un leurre” -Si les socialistes ont pris acte du renoncement du Premier ministre à recourir au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire” (avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu des 4,6% voulus par François Bayrou), ils font de la suspension de la réforme des retraites une exigence non négociable.Et, afin que ce ne soit pas un “leurre”, M. Faure a aussi demandé que la suspension comprenne à la fois l’âge légal (actuellement à 62 ans et neuf mois, et qui doit être porté à 64 ans) mais aussi de l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation de 42 à 43 ans pour pouvoir partir à la retraite à taux plein.Toute la question est de savoir si cette ouverture sur ce totem macroniste, faite mardi soir par Elisabeth Borne qui avait elle-même fait adopter la réforme en 2023 lorsqu’elle dirigeait le gouvernement, engage l’ensemble de l’exécutif.”Le Premier ministre est libre. Son seul mandat, c’est d’identifier une plateforme d’action et de stabilité”, a assuré mercredi l’entourage de M. Macron, laissant entendre que le président n’avait pas été prévenu de la prise de position de Mme Borne.Pour les socialistes, M. Lecornu ne pourra leur apporter cette garantie qu’après en avoir référé à M. Macron qui n’a pas prévu de s’exprimer mercredi soir.D’autant que le camp présidentiel est loin d’être unanime: le ministre démissionnaire des Finances, Roland Lescure, a rappelé qu’une telle suspension coûterait “des centaines de millions (d’euros) en 2026 et des milliards en 2027”. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites” alors que le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique. De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”. – le RN “censure tout” -Quant au casting pour Matignon, la gauche revendique toujours la nomination d’un Premier ministre de leur camp et rejette l’idée de Gabriel Attal d’avoir un ou deux médiateurs qui seraient chargés d’aboutir à une plateforme minimale sur le budget.”Nous ne serons pas dans la confusion. Le débat (parlementaire) doit avoir lieu sur tous les sujets” comme la fiscalité, a déclaré M. Faure.Mais l’idée d’un Premier ministre de gauche hérisse la droite, à commencer par le président des Républicains, Bruno Retailleau, qui ne retournera “certainement pas dans un gouvernement dirigé par un homme de gauche”, ni d’ailleurs “par un macroniste”.Visé par cet oukaze, Sébastien Lecornu a répliqué en faisant savoir au chef des députés LR, Laurent Wauquiez, que sans “logique d’entente” entre leurs camps, le choix se réduirait à un Premier ministre de gauche ou une nouvelle dissolution.Cette dernière option est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. En pré-campagne, la patronne du parti à la flamme Marine Le Pen s’est affichée loin des tractations parisiennes, au Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).”Je censure tout. Là, maintenant, stop. La plaisanterie a assez duré”, a-t-elle martelé en estimant que le Premier ministre s’est montré “bien optimiste” sur l’éloignement d’une dissolution.Pas de rendez-vous non plus à Matignon pour La France insoumise, qui estime avoir mieux à faire à l’Assemblée nationale, où sa motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’institution, a été jugée irrecevable. La présidente des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a assuré que son groupe censurerait “tout gouvernement qui continuerait la politique macroniste”, estimant que le patron du PS Olivier Faure n’obtiendrait “que des miettes” en négociant avec M. Lecornu.

Arrivée de Shein au BHV: la Banque des territoires dénonce “une rupture de confiance” et renonce au rachat des murs

La Banque des territoires a annoncé mercredi avoir mis fin aux négociations entamées pour le rachat des murs du BHV avec son exploitant la Société des grands magasins (SGM), invoquant “une rupture de confiance” liée à l’annonce de l’implantation prochaine de la marque asiatique Shein au BHV.”Cette décision fait suite à l’annonce d’un partenariat conclu entre la SGM et Shein, entreprise dont le modèle ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des territoires”, a affirmé cette entité de la Caisse des dépôts dans un communiqué transmis à l’AFP.La Banque des territoires avait entamé des négociations le 4 juin avec la SGM “visant à la création d’une foncière commune pour le rachat des murs” de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville, qui sont détenus par les Galeries Lafayette et évalués à 300 millions d’euros selon le magazine Challenges qui suit de près l’enseigne.Le 1er octobre, Shein et la SGM ont dévoilé une alliance pour l’ouverture progressive de six magasins physiques et pérennes aux couleurs de la marque de mode ultra-éphémère à prix discount, dont l’un se situera au sein du BHV Marais, en plein cœur du Paris touristique. Shein doit ainsi s’installer au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856. Jusqu’à présent, elle ne vendait ses produits qu’en ligne ou via des boutiques éphémères.Cette annonce par un acteur accusé par ses détracteurs de tuer le prêt-à-porter français a aussitôt suscité une levée de boucliers chez les commerçants et certains politiques.La Caisse des dépôts avait déjà dit au lendemain de l’annonce ne “pas cautionner” l’alliance entre Shein et la SGM.”La Banque des territoires a pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable, entrainant en conséquence une rupture de confiance entre les deux parties”, a expliqué l’organisme public dans son communiqué.

Au procès de Cédric Jubillar, les “doutes” et les reproches de sa mère

Rongée par la culpabilité, la mère de Cédric Jubillar, entendue lors du procès de son fils mercredi à Albi, a dit regretter de “ne pas avoir pris plus au sérieux” ses menaces de mort à l’encontre de Delphine, lui reprochant de tenter de “se couvrir” avec une théorie fantaisiste sur la disparition de son épouse.Au onzième jour du procès, au cours d’une longue audition marquée par de nombreuses hésitations et larmes, Nadine Jubillar a été amenée à raconter cette matinée de décembre 2020, quelques semaines avant la disparition de Delphine, où son fils lui aurait dit: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver.””Si j’avais pris plus au sérieux cette phrase, on n’en serait pas là”, a lâché Nadine Jubillar, relancée plusieurs fois par les avocats de la partie civile pour tenter de donner du sens à ces menaces.”Je n’ai pas compris la portée de ses mots au départ, j’ai mis ça sur le ton de la colère. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase”, a-t-elle poursuivi, au sujet de propos dont elle avait déjà parlé aux enquêteurs.”Qu’auriez-vous fait de plus? Vous auriez tout fait pour l’empêcher de la tuer?”, a demandé Me Laurent Nakache-Haarfi, avocat de parties civiles. “Ce sont vos mots, pas les miens”, a répliqué Nadine Jubillar.- Silence de la défense -Des paroles en l’air, a martelé le peintre-plaquiste de 38 ans au cours de l’instruction, qui a toujours nié être l’auteur du meurtre dont il est accusé devant les assises du Tarn. Le corps de Delphine n’a pas été retrouvé, en plus de quatre ans de recherches.La défense, au moment de lui poser des questions, a décliné, expliquant: “Cédric nous a demandé de ne rien vous demander.”Face aux enquêteurs, et à nouveau depuis le début du procès, Cédric Jubillar a parlé de plusieurs pistes pour expliquer la disparition de sa compagne, évoquant un départ “en Syrie” pour rejoindre le groupe Etat islamique. Des théories fantaisistes qu’il utilise “pour se couvrir”, a estimé sa mère, la voix étranglée.Cherchant d’abord fréquemment ses mots, essuyant parfois une larme au moment d’évoquer l’enfance chaotique de son fils, assis dans son box sur sa droite et qui l’a sans cesse fixée, elle a également dit avoir eu “un doute” au moment d’être entendue par les enquêteurs, peu après la disparition de Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.Dès le lendemain des faits, la belle-mère de l’infirmière avait déclaré aux gendarmes: “J’espère juste que mon fils ne lui a rien fait.””Au fond de lui, il n’a jamais accepté” le divorce, a-t-elle souligné lors de l’interrogatoire mené par la présidente, avant de se contredire en indiquant: “Il l’aimait, mais il avait quand même accepté qu’elle veuille divorcer (…) il pouvait pas faire autrement.”Vêtue d’un ensemble bleu roi et d’un haut blanc, elle a assuré que la perte de la maison de Cagnac-les-Mines aurait représenté “la perte d’un statut social, familial, son statut d’homme”, pour son fils.- “Pas eu le choix” -Nadine Jubillar, 54 ans, a été plongée dans l’affaire judiciaire et médiatique dès l’annonce de la disparition de sa belle-fille de 33 ans, quand Cédric l’a appelée, le 16 décembre 2020 au matin, pour venir au domicile du couple, s’occuper de ses petits-enfants. A l’audience, elle a répété sa “culpabilité”, d’abord de “ne pas avoir été capable” de s’occuper de Cédric enfant, qu’elle a eu à l’âge de 16 ans et qui a été placé à plusieurs reprises, puis de ne pas avoir “donné plus d’importance” aux propos de son fils.Interrogée sur le “flicage” de la jeune infirmière par son mari, qui cherchait à trouver les traces d’une relation extraconjugale, elle a nié être “l’instigatrice” de la tentative de géolocalisation de sa belle-fille avant sa disparition, mais a répondu à la demande insistante de son fils. “Je n’ai pas eu le choix”, a-t-elle dit.Nadine Jubillar s’est constituée partie civile, “pas en tant que maman de Cédric mais en tant que mamie de Louis et Elyah”, les enfants du couple Jubillar, aujourd’hui âgés de 11 et six ans.”Aujourd’hui, tout ce qui compte, c’est le bien-être de ces petits et la vérité”, a-t-elle déclaré.

“Assumez votre acte”, lance Gisèle Pelicot à un accusé dans le déni

“A quel moment je vous ai donné le consentement ? Jamais !”, a lancé Gisèle Pelicot à Husamettin Dogan. Avant d’ajouter, face à un accusé qui s’enfonce dans le déni malgré des preuves vidéos accablantes: “Assumez votre acte, j’ai honte pour vous !”.Depuis un an et le verdict d’Avignon où 51 hommes dont son ex-mari avaient été condamnés, celle qui est devenue un symbole des violences sexuelles faites aux femmes n’avait plus pris la parole.Depuis lundi, ses entrées et sorties de la cour d’assises d’appel du Gard sont couvertes d’applaudissements, hommage populaire à une femme qui a redit mercredi: “Que les victimes n’aient jamais honte de ce qu’on leur a imposé par la force”.Chemisier blanc, gilet noir et blanc, Gisèle Pelicot, bien droite, la parole posée et affirmée, commence: “j’ai le sentiment d’être allée au bout de cette épreuve qui a duré cinq ans, je souhaite ne jamais retourner dans un tribunal de ma vie. Moi, le mal est fait, il va falloir que je me reconstruise sur cette ruine. Je suis en bonne voie”.Puis elle ajoute: “Bien évidemment, monsieur Pelicot est responsable de ma souffrance, mais monsieur Dogan et les 50 autres aussi”. “La seule victime, c’est moi ! En aucun cas vous n’êtes victime de monsieur Pelicot, assumez votre acte, j’ai honte pour vous !”.”Il a soumis une femme qui était insoumise. J’étais soumise chimiquement bien sûr”, a lancé indirectement à son ex-mari cette femme, 72 ans aujourd’hui. La veille, Dominique Pelicot, simple témoin cette fois-ci avait dit: “on a vécu 50 ans ensemble. 40 ans où j’ai été impeccable, 10 ans où j’ai été misérable”.Elle a aussi évoqué le “tsunami” familial qu’a déclenché l’affaire et dit “comprendre la souffrance” de sa fille Caroline Darian, qui a porté plainte contre son père qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement et a publiquement accusé sa mère de pas la soutenir, remettant en cause son statut “d’icône” des luttes féministes.- “Icône malgré moi” -A ce sujet, Gisèle Pelicot a lancé mercredi: “Arrêtez de dire que je suis une icône. C’est malgré moi. Je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos”.Depuis lundi Husamettin Dogan, le seul à avoir fait appel de sa condamnation en première instance à neuf ans de prison, continue de nier toute intention de violer Gisèle Pelicot.Même après la diffusion mercredi matin d’une douzaine de courtes vidéos tournées par Dominique Pelicot ce fameux 28 juin 2019 où l’accusé s’est rendu à leur domicile de Mazan.Avant leur projection, le président de la cour, Christian Pasta, avait soigneusement pris soin d’inviter les personnes sensibles à sortir, prévenant: “Les images que vous allez voir sont très avilissantes pour la gente féminine”.On y voit l’accusé réaliser plusieurs actes sexuels sur une Gisèle Pelicot en sous-vêtements, portant des sandales et parfois un bandeau sur les yeux, totalement inerte et ronflant parfois fortement. Husamettin Dogan et Dominique Pelicot chuchotent pour éviter de la réveiller. A aucun moment, la victime ne manifeste la moindre activité.Le président le passe alors sous un feu de questions obligatoirement crues mais sensibles à la fois. “Cette femme ne s’est jamais réveillée… Est-ce que les femmes réagissent comme ça ?” et encore: “Est-ce qu’elle fait comme ça, une femme qui a du plaisir ?””Non monsieur le président”, répond l’ex-ouvrier de 44 ans, admettant avoir eu honte en partant.Mais pour autant, il a fermement maintenu: “J’ai fait un acte sexuel, j’ai jamais violé personne”, “c’est lui le manipulateur, c’est pas moi. C’est lui qui m’a attiré là-bas”. Disant avoir été “sous l’emprise” de Dominique Pelicot, il explique être resté car il se sentait menacé.Les avocats de l’accusé ont ensuite tenté d’appuyer sur le point central de leur défense, l’intentionnalité: “Vous aviez conscience de commettre un viol?”. “S’il avait dit: +Viens, je vais te filmer, on va la violer+, je serais jamais allé là-bas”.Mais pour Gisèle Pelicot: “Toute sa vie, il sera violeur” et il n’a ni fait demi-tour ni dénoncé la situation.Ce second procès de ce dossier hors-norme touche désormais à sa fin. Après les plaidoiries des avocats de Gisèle Pelicot, l’avocat général fera son réquisitoire. En première instance, 12 ans de prison avaient été requis contre l’accusé qui, poursuivi pour “viols aggravés”, risque un maximum de 20 ans de réclusion.Les plaidoiries des avocats de la défense sont attendues en fin de journée ou plus probablement jeudi, avant le verdict.