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Ouverture des débats sur la fin de vie dans l’hémicycle de l’Assemblée

La question de la fin de vie, comprenant notamment la création d’un “droit à l’aide à mourir”, a fait son retour dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lundi, de nombreux députés formulant le vÅ“ux de débats dignes et apaisés, permettant d’aboutir à un texte d’équilibre sur un sujet intime.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a promis en ouvrant les débats de veiller à ce qu’ils restent “les plus respectueux possibles”.Les députés débattront deux semaines durant, week-end compris si besoin, de deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’aide à mourir. Un vote solennel pour chacune est prévu le 27 mai.”Oui, il y a encore pire que la mort, quand la vie n’est devenue qu’une inexorable agonie”, a déclaré le rapporteur du deuxième texte Olivier Falorni (groupe MoDem), défendant la nécessité d’une aide à mourir comme “ultime recours”.Présageant de débats poignants, certains députés ont partagé leur expérience personnelle. “Comme beaucoup d’entre vous, j’ai connu dans ma propre famille la dégradation irréversible, le maintien en vie sans consentement, dans la douleur”, a confié à la tribune la député insoumise Karen Erodi.Consensuelle, la première proposition de loi prévoit notamment la création d’un “droit opposable” aux soins palliatifs, alors que selon un rapport de la Cour des comptes de juillet 2023, seule la moitié des besoins était pourvue.Plus clivante, la seconde a été approuvée par 28 députés contre 15 en commission. En séance, tous les groupes devraient laisser une liberté de vote à leurs membres.Les élus devront d’abord examiner plus de 3.000 amendements, dont beaucoup venus de l’UDR, le groupe d’Eric Ciotti allié du RN. Si LFI a dénoncé une tentative d'”obstruction” de l’extrême droite, Mme Braun-Pivet a réfuté le terme, jugeant que l’ordre de grandeur était le même lors des débats en 2024.- “Moindre mal” -Après s’être engagé en 2022 à confier une réflexion sur le sujet à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d’un projet de loi, dont l’examen avait cependant été interrompu par la dissolution.Soumis à une forte pression des députés, le Premier ministre François Bayrou a remis l’ouvrage sur le métier, en scindant le projet de loi en deux, de manière à laisser la liberté aux députés de voter pour un texte mais pas pour l’autre.Lundi dernier, Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement en faveur de cette évolution sociétale, estimant que le débat ne pouvait “être réduit” à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du “moindre mal”.Le gouvernement est cependant divisé sur la question, et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) en est un farouche opposant.Si elle transcende les clivages politiques, la création d’une aide à mourir, autre nom du suicide assisté et de l’euthanasie, est combattue par une large partie de la droite et de l’extrême droite.”L’Etat peut-il être mêlé à la mort d’un tiers, y compris par la simple autorisation d’un dispositif ? Personnellement je ne le crois pas. L’impossibilité de donner la mort c’est une principe absolu”, a déclaré le député LR Philippe Juvin, médecin de profession, s’inquiétant que le texte “ouvre l’euthanasie à des personnes qui ont potentiellement plusieurs années à vivre”.”Cette loi autorisera le recours au droit à mourir sans perdre ce caractère d’exception et sans l’encourager”, a au contraire estimé la députée socialiste Océane Godard.- “Cadre clair” -La ministre de la Santé Catherine Vautrin a appelé dans l’hémicycle à définir, pour l’aide à mourir, “un cadre clair avec des principes non négociables et des lignes à ne pas franchir”. “C’est là l’honneur du Parlement que de s’emparer des sujets les plus graves, les plus bouleversants et de trouver le point d’équilibre”, a-t-elle ajouté.La question des critères ouvrant l’accès à ce nouveau droit sera particulièrement débattue, ainsi que celles des “garde-fous” encadrant la procédure, de la collégialité de la décision d’autorisation, ou encore de la priorité donnée ou non à l’auto-administration de la substance létale.Le texte de M. Falorni prévoit désormais que le patient soit “atteint d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale”.La Haute Autorité de Santé a défini mardi dans un avis la “phase avancée” comme “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé qui affecte la qualité de vie”. Une définition que le gouvernement entend reprendre dans un amendement.

Bétharram: l’établissement jugé en 2006 “civilement responsable” de viol et agressions

L’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), au cÅ“ur d’un scandale de violences s’étalant sur plusieurs décennies, avait été déclaré en 2006 “civilement responsable” de viol et agressions sexuelles commises par un ex-directeur, selon une décision de justice révélée par le quotidien Sud Ouest.Dans un arrêt rendu le 25 septembre 2006, que l’AFP a également pu consulter, la cour d’appel de Pau avait condamné l’établissement au titre des agissements de son ancien directeur Pierre Silviet-Carricart, mis en examen pour viol en 1998 avant de se suicider à Rome en 2000.Ce décès avait entraîné un non-lieu pénal mais le plaignant et son avocat de l’époque, Me Gérard Boulanger, avaient poursuivi la procédure au civil et obtenu six ans plus tard la condamnation de l’institution, reconnue “civilement responsable” du viol et des agressions sexuelles commises par le prêtre.La cour d’appel relève dans son arrêt que le dossier d’instruction pénal a “mis en évidence la responsabilité du père Silviet-Carricart dans les faits reprochés”. Si l’intéressé niait le viol survenu, selon le plaignant, en 1988 dans une salle de bain de Bétharram réservée aux adultes, le religieux avait concédé avoir aidé l’élève à s’y laver, sans pouvoir “expliquer ce choix de local”, soulignent les magistrats.De même, le fait que l’ancien directeur soit visé par des accusations de “caresses et masturbations” venant d’une autre victime permet de “surmonter les suspicions de mythomanie pesant à l’origine” sur le premier plaignant, selon les magistratsMe Daniel Del Risco, avocat actuel du plaignant et de sa mère, juge “hallucinant” que cette décision n’ait pas fait plus de bruit en 2006. “Cet arrêt permet d’établir une vérité judiciaire”, a déclaré l’avocat à l’AFP.”Il y a eu des agissements qui ont été reconnus partiellement par le curé (…), et c’est sur cette base que (les juges) ont considéré qu’il y avait une faute de l’établissement”, résume-t-il.Le plaignant, qui a bénéficié à l’époque de 17.000 euros de dommages et intérêts, a plus récemment saisi la Commission reconnaissance et réparation (CRR) mais cette instance, créée en 2021 pour indemniser les victimes de religieux, n’a pas encore tranché, selon l’avocat.Notre-Dame-de-Bétharram, au cÅ“ur d’une affaire ayant donné lieu à quelque 200 plaintes pénales pour violences physiques et sexuelles, avait déjà été condamnée en matière civile en 1993 par le tribunal de Pau, saisi par le père d’un élève victime de coups, comme l’avait révélé Mediapart en février.

La Bourse de Paris termine en hausse après les annonces commerciales sino-américaines

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse lundi, portée par les espoirs d’une désescalade franche de la guerre commerciale après la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane massifs que les Etats-Unis et la Chine s’étaient mutuellement imposés.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 1,37%, soit un gain de 106,35 points, pour s’établir à 7.850,10 points. Vendredi, il avait terminé en hausse de 0,64%, pour s’établir à 7.743,75 points à la clôture.Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé lundi la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu’ils s’étaient mutuellement imposés, marquant une désescalade dans leur guerre commerciale qui a ébranlé l’économie mondiale.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.Dans le détail, pendant 90 jours à partir de mercredi, les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois vont passer de 145% à 30%. Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.Cette pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, poursuit M. Dembik.L’enthousiasme sur les marchés reste cependant prudent.Les investisseurs sont “certes soulagés qu’une pause ait été instaurée, mais l’expérience récente a montré que même pendant une telle trêve, des revirements dans le protectionnisme commercial américain restent possibles”, note Martin Wolburg, économiste en chef chez Generali AM.D’autant que “les précédents accords sont assez peu respectés en pratique, surtout entre les Etats-Unis et la Chine”, rappelle Christopher Dembik.Le luxe en tête”Les secteurs qui ont été le plus sanctionnés (avec la guerre commerciale) comme le luxe réagissent très bien” à l’annonce d’une accalmie sur le front de la guerre commercial, commente M. Dembik.La trêve améliore les perspectives économiques des Etats-Unis comme de la Chine, pays auquel les poids lourds du luxe, dominants sur l’indice CAC 40, sont très exposés.LVMH, leader mondial du secteur, s’est envolé, l’action terminant en hausse de 7,01% à 530,50 euros et Kering a grimpé de 5,86% à 188,34 euros. Hermès, récemment passée première valorisation boursière du secteur du luxe dans le monde, a terminé en hausse de 3,51% à 2.539 euros l’action.La défense dans le rougeKiev et ses alliés européens ont réclamé pendant le week-end un cessez-le-feu “complet et inconditionnel” de 30 jours à partir de lundi, condition préalable selon eux pour l’ouverture de discussions de paix directes entre Russes et Ukrainiens en Turquie, comme l’a proposé le président russe Vladimir Poutine.”La perspective d’un cessez-le-feu signifie que les besoins de défense seront moindres”, ce qui entraîne le secteur à la baisse lundi, relève Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.Le groupe Thales a terminé en baisse de 2,96% à 239 euros l’action et Dassault Aviation a perdu 4,70% à 299,80 euros le titre.

Le Scouarnec, “totalement responsable de ses actes” et toujours dangereux, selon les psychiatres

Un accusé “totalement responsable de ses actes”, à la “dangerosité très importante” qui pourrait passer de nouveau à l’acte: des experts psychiatres ont dressé lundi à Vannes un portrait inquiétant de l'”énigme” Joël Le Scouarnec, accusé de violences sexuelles sur 299 patients, la plupart mineurs lors des faits.Deux ans avant le début du procès du chirurgien pédocriminel, les psychiatres Isabelle Alamone et Jean-Jacques Dumond ont mené un entretien dense avec l’accusé, alors déjà condamné à 15 ans de prison pour des violences sexuelles sur quatre enfants.Un entretien où Joël Le Scouarnec fait preuve d’un “grand contrôle” sur ses paroles et où “on a l’impression qu’il nous dit ce qu’on veut entendre”, explique le Dr Alamone devant la cour criminelle du Morbihan.Même si le médecin, condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, répète “moi, je ne viole pas les enfants” et se refuse à évoquer autre chose que “des attouchements furtifs”, les psychiatres le jugent “totalement responsable de ses actes”: il “savait ce qu’il faisait”.Les experts mettent en doute sa sincérité, évoquant un sentiment de culpabilité “auquel on a du mal à croire”.”Il est possible qu’il savait ce qu’il pouvait dire et ce qu’il devait ne pas dire”, estime le Dr Alamone pour qui l’accusé utilise aussi “le flou mémoriel” comme parade à des questions auxquelles il ne souhaite pas répondre.”Au pied du mur, il dit +je n’en ai pas le souvenir+”, raconte-t-elle.Devant ses victimes qui défilent à la barre depuis le 24 février, M. Le Scouarnec a répété de manière presque systématique “ne pas se souvenir” précisément des faits dont il est accusé. Il les a néanmoins reconnus dans leur intégralité le 20 mars.- “Extrême décalage” -“Etant l’avocat d’un homme et non pas d’une cause perdue”, son défenseur Me Maxime Tessier insiste sur l’évolution de l’accusé depuis le début du procès.”La reconnaissance des faits peut être aussi une posture mais il n’est jamais trop tard”, concède Dr Alamone.”Ce n’est pas une posture”, rétorque l’avocat.En 2023, lorsque Joël Le Scouarnec s’entretient avec les deux psychiatres, ces derniers ne notent cependant “aucune compassion” envers ses victimes.”Il n’a pas de mot sur son ressenti mais aussi sur le ressenti des autres”, dit le Dr Alamone qui résume: pour l’accusé, “les autres, c’est le sexe.”Son collègue, lui, insiste sur “l’extrême décalage entre la pauvreté de son expression et la richesse de ses carnets” où le chirurgien a scrupuleusement détaillé la majorité des viols et agressions commis entre 1989 et 2014.”Ce monsieur, c’est une énigme et l’énigme principale est dans le contraste” avec ce “personnage insignifiant quand on le rencontre”, résume Jean-Jacques Dumond.”Nous n’aurons pas d’explication claire de pourquoi il est devenu pédophile”, souligne-t-il, rappelant que l’accusé ne fait état ni de “passé traumatique (ni) d’enfance carencée”.L’expert note une “amnésie infantile” jusqu’aux 11-12 ans de l’accusé, “très inhabituelle”.Est-il un “cas unique”? demande une avocate. “Dans la multiplicité des actes, oui”, admet le Dr Dumond. “Honnêtement, c’est la première fois que je vois ça.”- “Très inquiétant” -Interrogée par la cour sur les propos de l’accusé assurant que ses pulsions pédophiles ont disparu, Isabelle Alamone esquisse une moue discrète.La “dangerosité criminologique est très importante”, affirme la psychiatre, jugeant le “profil très inquiétant”. Pour elle, la détention est actuellement “la meilleure garantie” contre un nouveau passage à l’acte.”Nous ne sommes pas dans sa tête, nous ne savons pas ce qui s’y passe”, résume le Dr Dumond. Mais “même à son âge”, “la vigilance sera toujours de mise, il n’y aura pas de guérison en tant que telle”, enchaîne sa collègue.Pour qu’un éventuel traitement médicamenteux fonctionne, il faudra aussi “qu’il demande de l’aide”, juge-t-elle.”On ne doit pas se fier à des paroles. Les faits sont là et ça incite à une grande, grande prudence.””Je ne formulerai aucune observation”, lâche l’accusé depuis son box en réponse à la cour. L’audience est suspendue. Lorsqu’elle reprend, une nouvelle victime s’avance à la barre.

Leo XIV urges release of jailed journalists as Zelensky invites to Ukraine

Pope Leo XIV called Monday for the release of jailed journalists and urged reporters against using words that fan hatred, as Ukraine’s Volodymyr Zelensky invited him to the war-torn country.Leo, the first US leader of the world’s 1.4 billion Catholics, held his introductory audience with journalists at the Vatican four days after being elected pope …

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Cannes se prépare, à la veille d’un festival marqué par les tensions mondiales

Cannes se met sur son 31 lundi dans l’attente des plus grandes stars du cinéma mondial, de Juliette Binoche à Robert de Niro, attendus sur la Croisette à la veille du 78e festival international du film qui ouvre dans un monde sous tension.”Cannes, c’est un cinéma souvent politique, souvent social, sociétal, un cinéma citoyen”, a estimé l’acteur et humoriste français Laurent Lafitte, à la veille de la cérémonie d’ouverture qu’il anime pour la deuxième fois.”On peut parler un peu du monde sans être trop sentencieux ni donneur de leçons, c’est le bon endroit en tout cas”, a-t-il ajouté, lors d’un point de presse à Cannes, promettant “d’injecter un peu d’humour” dans la soirée.De l’humour mais aussi beaucoup de glamour, sur une Croisette qui s’apprête, comme chaque année, à voir défiler les plus grandes stars. Parmi les premiers arrivés figurent les membres du jury, dont la présidente Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale et personnalité engagée. A ses côtés, sont attendues l’actrice américaine Halle Berry ou la romancière franco-marocaine Leïla Slimani.- Gaza et Ukraine -Environ 40.000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont aussi commencé à rallier la Côte d’Azur et les hôtels et palaces de la Croisette.Le délégué général Thierry Frémaux, chef d’orchestre d’un événement suivi par quelque 4.000 journalistes, donne une première conférence de presse dans l’après-midi.L’occasion de donner le ton d’une édition qui s’ouvre dans un monde traversé par les guerres et la montée des régimes autoritaires.Les dirigeants du festival ne devraient pas manquer de rappeler avoir dédié la journée d’ouverture à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires.”Cette programmation vient rappeler l’engagement du Festival de Cannes et sa capacité à raconter grâce aux Å“uvres de cinéma les enjeux du monde, qui sont ceux de notre avenir”, ont-ils souligné.Le président américain Donald Trump, qui a plongé l’industrie du cinéma dans l’expectative en menaçant d’instaurer des droits de douane de 100% sur les films étrangers, ou la guerre à Gaza seront également dans les esprits.M. Frémaux pourrait aussi être interrogé sur la lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexistes et sexuelles: des parlementaires français, qui feront le déplacement pendant l’événement, ont appelé le festival à faire évoluer les mentalités mi-avril.Hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès à Paris de Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d’un tournage.- Palme à De Niro -La grande fête du cinéma débutera mardi, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro, 81 ans. Star française de la musique, Mylène Farmer montera aussi sur scène pour une surprise, peut-être un titre inédit.Une autre chanteuse française, Juliette Armanet, sera la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage qui sort en même temps en salles. Suivront plus d’une centaine de films.Vingt-deux sont en lice pour la Palme d’or, dont “Jeunes mères” des frères Dardenne, rois belges du cinéma social déjà double-palmés, et “Alpha” de la Française Julia Ducournau, une des sept réalisatrices en compétition, qui espère un deuxième titre après celui obtenu pour le très gore “Titane”.Du côté des nouveaux venus, le Chinois Bi Gan, l’Américain Ari Aster et la Française Hafsia Herzi, tous trois dans la trentaine, feront leurs premiers pas en compétition.Le plus grand événement annuel du 7e art se tient jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à “Anora” de l’Américain Sean Baker.

Les Indiens achètent 14 millions de climatiseurs par an et ça ne suffit pas

“Un climatiseur était devenu indispensable”. Comme des millions d’Indiens qui suffoquent chaque année à la saison chaude, Aarti Verma a fait de l’achat de cet équipement sa priorité, même s’il contribue au réchauffement du climat.Avec la hausse du niveau de vie et des températures, le nombre de climatiseurs vendus dans le pays le plus peuplé de la planète (1,4 milliard d’habitants) devrait passer de 14 millions d’unités en 2024 à 30 millions d’ici 2030.Mais pour alimenter ces appareils particulièrement énergivores, l’Inde devra, selon les experts, tripler sa production d’électricité. Le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde dépend encore du charbon, très polluant, pour son électricité. Il en a consommé un milliard de tonnes en 2024-2025.En outre, les gaz réfrigérants des climatiseurs, en fuitant, contribuent au réchauffement, tout comme l’air chaud qu’ils rejettent.Mais pour la commerciale Aarti Verma, 25 ans, qui arpente toute la journée les rues de New Delhi pour voir ses clients, la priorité est ailleurs. “Quand je rentre chez moi après une longue journée de travail, je veux un minimum de confort”, explique la jeune femme, qui gagne 30.000 roupies (310 euros) par mois.”Avant, je dormais sur la terrasse. Mais il fait désormais si chaud la nuit que le climatiseur est devenu indispensable”, explique-t-elle dans son modeste deux-pièces d’un quartier défavorisé de la capitale indienne.L’Inde est le marché de climatiseurs à la croissance la plus rapide au monde, bien que seulement 7% des foyers en soient équipés. – Plus un produit de luxe -“La progression de leurs ventes est essentiellement due à la météo, à la croissance de la classe moyenne, aux bonnes offres de financement et au large accès à l’électricité”, selon K.J. Jawa, directeur pour l’Inde du fabricant japonais Daikin.”Aujourd’hui, ce n’est plus un produit de luxe mais un investissement (…) car une bonne nuit de sommeil est indispensable à notre bien-être mental et physique”, explique-t-il à l’AFP.De plus en plus chauds et longs, les étés indiens ont poussé les consommateurs à s’équiper.Les habitants sont traditionnellement rompus à ces chaleurs torrides, d’avril à juin, mais le changement climatique a prolongé, multiplié et intensifié leurs épisodes dans le monde entier, ont montré les travaux des scientifiques.Les nourrissons, les personnes âgées ou malades et tous ceux qui travaillent en extérieur sont particulièrement vulnérables.Les températures caniculaires sont à l’origine de près de 11.000 décès entre 2012 et 2021, selon les données gouvernementales indiennes.L’année dernière a été la plus chaude dans le pays depuis 1901, avec la vague de chaleur la plus longue jamais enregistrée et des températures qui ont fréquemment dépassé 45°C.En mai 2024, la capitale New Delhi a égalé son record battu deux ans plus tôt: 49,2°C.Selon des études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’ONU-Habitat, les climatiseurs contribuent à augmenter les températures dans les zones urbaines, d’au moins un degré en moyenne, à cause de l’air chaud qu’ils rejettent.Pour se rafraîchir, Aarti Verma s’est longtemps contentée d’un rafraîchisseur d’air, une énorme – mais rustique et bruyante – turbine posée devant un bac d’eau pour souffler de l’air frais.- Moins énergivores -Mais la contrainte de son ravitaillement permanent et la perspective d’y voir s’installer des moustiques l’ont convaincue d’acheter un climatiseur pour l’équivalent de 515 euros, une petite fortune pour elle.”J’aurais pu acheter de l’or avec cet argent, cela aurait été un bon investissement”, ironise-t-elle.Elle a versé un acompte de 130 euros à l’achat et paiera le reste en mensualités. En cette très chaude après-midi d’avril, le magasin Imperial Refrigeration, situé dans un vieux quartier de Delhi, ne désemplit pas.Japsahib Singh Ahuja, 22 ans, dont la famille tient ce commerce depuis 50 ans, se frotte les mains. Ses ventes de climatiseurs ont triplé depuis cinq ans, dopées par les nouveaux clients et ceux qui remplacent leurs vieux appareils.”Les climatiseurs ne durent pas longtemps car il y a beaucoup de polluants dans l’air de Delhi qui entraînent corrosion et fuites de gaz” réfrigérants, explique le commerçant.La mégapole de Delhi, qui compte plus de 30 millions d’habitants, est l’une des plus polluées de la planète.Selon l’ONU-Environnement, les climatiseurs seront responsables d’un quart des émissions de CO2 de l’Inde et absorberont près de la moitié de sa demande en électricité d’ici 2050.Mais à ce jour, le pays n’a pas adhéré à son Engagement mondial pour le refroidissement, destiné à réduire l’impact climatique de la climatisation.Japsahib Singh Ahuja ne s’en inquiète pas, qui constate tous les jours l’appétit de ses clients pour les appareils moins gourmands en électricité.Les modèles réversibles (chaud/froid), sur lesquels les fabricants règlent par défaut la température à 24°C, arrivent désormais en tête des ventes, remarque le vendeur.   “Les notations de consommation énergétique sont maintenant obligatoires”, ajoute-t-il, “nous en profiterons tous”.