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François Bayrou, l’estivant de Matignon

“A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies.” Sur le pont cet été à Matignon, François Bayrou s’échine à convaincre de la nécessité de son plan budgétaire, qui le place plus que jamais sous la menace d’une censure.Le Premier ministre a été reçu jeudi soir par Emmanuel Macron au Fort de Brégançon (Var). Une entente au beau fixe ? Depuis la présentation des grandes lignes du budget, le président “affirme davantage sa confiance dans le gouvernement”, glisse une source proche de Matignon.L’heure est clairement aux encouragements. François Bayrou “est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel”, a expliqué Emmanuel Macron à Paris Match, espérant que son Premier ministre, le sixième depuis 2017, puisse rester jusqu’en 2027. Ce qui suppose de survivre aux velléités de censure de la gauche et du Rassemblement national.Oubliés, la nomination à Matignon un rien forcée en décembre, les signes perceptibles d’agacement à l’Élysée des premiers mois ? Le président a défendu le plan d’économies “lucide et courageux” de son Premier ministre, “longuement préparé ensemble”.La fameuse “co-responsabilité” théorisée par M. Bayrou ? “Je n’oublie jamais que le président de la République est l’élu de tous les Français. Aujourd’hui, les conditions de cette co-responsabilité sont mieux affirmées”, expose à l’AFP le Premier ministre. “Le président est responsable de la politique étrangère et de la politique de défense, et chacun des grands projets du gouvernement est discuté avec lui. Mais le gouvernement prend toute sa responsabilité.”Emmanuel Macron et son plus ancien allié ont partie liée. La France insoumise, qui déposera une motion de censure dès la reprise parlementaire prévue en septembre, continue de lier chute du gouvernement et démission du chef de l’État.La tâche s’annonce ardue. En présentant les grandes lignes d’un exercice budgétaire à plus de 43 milliards d’euros d’économies, François Bayrou a braqué les oppositions et les syndicats de salariés, par ailleurs échaudés par sa volonté de réformer à nouveau l’assurance chômage.Le Premier ministre n’a pas pris de vacances. Seulement quelques week-ends à Pau. Et s’est lancé, en pleine pause estivale, dans un exercice de persuasion de l’opinion, à renfort de vidéos Youtube et de podcasts. A Matignon, on se félicite du nombre et du “sérieux” des contributions reçues, par mail (3.650 messages) ou via l’application Agora (1.400 questions et environ 2.000 contributions), auxquelles le destinataire a promis de répondre.- Contribution “des plus fortunés” -“Je ne laisserai pas se durcir un conflit entre pouvoir et Français. C’est le contraire de ma philosophie. Donc l’enjeu, pour moi, est de faire passer le caractère nécessaire, inéluctable de l’effort. C’est un travail de conviction”, explique le Premier ministre.”Je crois que la conscience de la difficulté a commencé à apparaître. Mais l’idée que chacun est concerné, cette idée-là n’est pas encore acceptée”, ajoute-t-il cependant.L’attention s’est focalisée sur la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice, qui interroge jusque dans les rangs du MoDem et chez Renaissance.”Les mesures peuvent toutes être discutées. C’est d’ailleurs la fonction du débat parlementaire comme des négociations sociales. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, réaffirme le Premier ministre.Nouvelle étape la semaine prochaine. François Bayrou est attendu mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis à celui du Medef, avant une journée incertaine de blocage du pays prévue le 10 septembre.   Comme en début d’année, il lui faudra convaincre les socialistes. En juillet, M. Bayrou a évoqué “une contribution des plus fortunés”, à définir avec les parlementaires. Le sujet n’est “pas tranché”, explique le Premier ministre, qui avait marqué son désaccord, en 2017, avec la suppression de l’ISF. Mais contribution “il y aura. La justice est la condition de l’acceptation de cet effort. Autrement, je manquerais à mes engagements et à mes devoirs.”Sans cela, “même au sein de notre base à nous, ça ne tiendra pas”, explique un proche, qui ajoute une deuxième condition au succès de l’entreprise: “Qu’on ne se fasse pas lâcher par Macron en cours de route.”

Franc-maçonnerie: Pierre Bertinotti élu à la tête du Grand Orient de France

Pierre Bertinotti, professeur d’économie et ancien haut-fonctionnaire, a été élu Grand Maître du Grand Orient de France (GODF), a annoncé vendredi la plus grande organisation franc-maçonne de France.A 72 ans, M. Bertinotti, franc-maçon depuis plus de vingt ans, a été élu jeudi soir au premier tour par les conseillers de l’ordre réunis à Bordeaux, a-t-on appris auprès du GODF. Il est l’une des rares personnalités visibles de cette organisation aux rituels secrets, fondée en 1728, et dont les membres ne sont pas censés révéler leur appartenance.Pierre Bertinotti succède à Nicolas Penin pour une durée d’un an à ce poste, après avoir déjà effectué deux ans au conseil de l’ordre, l’organe de direction du Grand Orient. Les statuts stipulent en effet qu’un mandat au conseil ne peut, quelle que soit la fonction, excéder trois ans.Dans une allocution, le nouveau Grand Maître a axé son discours sur “la refondation du pacte social” constatant de “multiples menaces sur l’état de droit”. “Ce sera le fil rouge de mon mandat”, détaille M. Bertinotti à l’AFP. “Aujourd’hui, la société est fragmentée par les inégalités sociales et les tensions politiques, exacerbées par les réseaux sociaux. Notre méthode, fondée sur le dialogue, l’écoute et le respect de l’autre peut aider la société française.” L’organisation entend également poursuivre son ouverture vers l’extérieur afin de dissiper “les fantasmes autour de la franc-maçonnerie” à travers des engagements concrets, comme par exemple “le bénévolat auprès des Restos du Coeur ou l’implication en tant que conseiller municipal”, précise encore le nouveau Grand Maître.Diplômé de Science Po Paris, HEC et l’Ecole nationale supérieure des postes et télécommunication, le nouveau patron du GODF a notamment été haut-fonctionnaire au ministère des Finances, conseiller municipal de la ville de Metz, d’où il est originaire, et enseigne actuellement l’économie à l’école d’ingénieurs CentraleSupélec.Le Grand Orient de France compte plus de 55.000 membres et environ 1.400 loges, selon les chiffres fournis par l’organisation, ce qui en fait la principale – et la plus ancienne – obédience maçonnique française dont la sensibilité est généralement classée à gauche.L’organisation, qui n’acceptait pas de femmes avant 2010, en compte désormais environ “12 à 13%” parmi ses membres.L’activité principale de la franc-maçonnerie consiste en l’organisation de débats internes sur des sujets de société, tels que la laïcité, l’environnement, les questions sociales ou éthiques.

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Le Portugal lutte toujours contre des feux de forêts dévastateurs

Malgré une amélioration de la situation due à la baisse des températures, le Portugal lutte toujours vendredi contre de violents incendies, dont un, dans le centre du pays, mobilise près de 1.600 pompiers appuyés par des moyens aériens, selon la protection civile.Il “pourrait probablement s’agir (…) du plus grand incendie jamais enregistré au Portugal”, a estimé auprès de l’AFP Paulo Fernandes, professeur du Département des Sciences Forestières de l’Université de Tras-Os-Montes, évoquant ce sinistre, qui a éclaté à Arganil il y a une dizaine de jours.Selon des données encore provisoires, M. Fernandes estime la superficie dévastée par cet incendie à quelque 60.000 hectares.Comme l’Espagne voisine, elle aussi touchée par des incendies historiques cet été, le Portugal connaît une accalmie sur le front des feux de forêt depuis jeudi, grâce à une baisse des températures qui devrait se poursuivre dans les prochains jours.Depuis fin juillet, ces incendies ont déjà fait trois morts et plusieurs blessés graves, notamment parmi les pompiers, et détruit habitations et exploitations agricoles.Face à l’ampleur des feux, le Portugal avait demandé il y a une semaine des renforts dans le cadre du mécanisme européen de protection civile. Il compte actuellement sur l’aide de deux appareils suédois, deux Canadairs grecs et un hélicoptère Super Puma français.”Seuls ceux qui ne connaissent pas le pays (…)  peuvent penser qu’il est possible d’être partout, en tout temps, et d’anticiper l’apparition comme la propagation rapide de tous les incendies”, s’est justifié jeudi soir le Premier ministre Luis Montenegro, critiqué pour sa gestion de la catastrophe.A l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire jeudi, il a annoncé une série de mesures d’urgence en faveur des populations touchées, dont le financement, dans la limite de 250.000 euros, de la reconstruction des résidences principales détruites, ou encore des aides pour les agriculteurs.Le chef du gouvernement a également reconnu la nécessité d’engager une réflexion sur la gestion des forêts et le système actuel de protection civile.A la demande de l’opposition, il devra s’expliquer sur la gestion des incendies mercredi prochain au Parlement.Selon les données du Système Européen d’Information sur les Incendies de Forêt (EFFIS), un indicateur de l’observatoire européen Copernicus, près de 276.000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année au Portugal.En 2017, plus de 563.000 hectares avaient brûlé, notamment lors d’incendies dévastateurs qui avaient fait 119 morts. La péninsule ibérique est fortement frappée par le réchauffement climatique, provoquant canicules et sécheresses qui favorisent les feux de forêt, selon les experts.

JO-2030: Veynes, “étoile ferroviaire” en déclin, rêve de trains

Les Jeux olympiques 2030 vont-ils comme promis faire revivre les petites lignes ferroviaires en déclin des Hautes-Alpes? À “Veynes-la cheminote”, où le guichet SNCF a fermé il y a quelques mois, ces annonces sont accueillies avec prudence.Le 27 juin, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur annonçait au côté du gouvernement un plan d’investissement “historique” de 520 millions d’euros, dont 342 millions pour le ferroviaire dans la perspective des JO d’hiver dans les Alpes. Sont notamment prévus une réduction du temps de trajet Marseille-Briançon, la création d’un pôle d’échanges multimodal à Briançon et des aménagements dans certaines gares. Il s’agit d'”une chance unique de répondre aux attentes actuelles tout en laissant un héritage concret pour le développement des mobilités”, a fait valoir le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. De quoi “bouleverser la vie” des habitants des Hautes-Alpes, département enclavé et privé d’autoroute, a renchéri son président Jean-Marie Bernard (LR).Veynes, ville de 3.200 habitants blottie dans une vallée alpine, est directement concernée: son positionnement fait d’elle une “étoile ferroviaire”, c’est-à-dire un carrefour recevant plusieurs lignes TER (Marseille, Briançon, Grenoble et Valence) ainsi que le train de nuit Paris-Briançon. – Pains de glace -Hasard du calendrier, Veynes célèbre justement cette année les 150 ans de l’arrivée du chemin de fer sur ses terres, véritable révolution à l’époque.Rapidement promue au statut de centre d’entretien et de formation, “Veynes-la-cheminote” abritera jusqu’à 700 familles d’employés du rail dans les années 1930, ce qui la préservera de l’exode rural. Ses puissantes locomotives à vapeur tracteront un peu de tout: du bois, des militaires, des enfants en colonies, des moutons en transhumance et même des pains de glace extraits des glaciers alpins.Ces belles heures semblent pourtant loin: le Buffet de la gare qui jouxte la voie s’est mué depuis 2020 en épicerie-recyclerie associative. Le guichet SNCF est fermé depuis décembre 2024, remplacé une poignée d’heures par semaine par une équipe mobile chargée d'”accompagner les usagers vers les automates”, et qui se déplace -en voiture- de ville en ville. Au poste d’aiguillage, qui supervise le passage d’une trentaine de rames par jour, on vient d’apprendre que l’une des trois voies permettant le croisement des trains en gare, “non conforme”, va fermer pour un an. “Ça impacte tout le plan de transports”, soupirent les employés. – Pas de révolution -Pour ce qui est des JO, “on n’attend pas de révolution”, résume Alexandra Pourroy, membre du collectif Mobil’Hautes-Alpes, créé en 2020 à Gap pour promouvoir des alternatives à l’usage de la voiture individuelle.Selon une enquête de 2021, 82% des Hauts-Alpins “aimeraient” utiliser d’autres modes de transport mais ne le font pas faute de services adaptés, souligne le collectif qui plaide pour que les trains marquent, au minimum, l’arrêt dans les gares fermées.Un autre groupe local de défense du rail, le collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes, dit réclamer en vain depuis des années des aménagements “à coût zéro” sur des correspondances inadaptées ou des problèmes de doublons car/train, explique Nicole Tagand, l’une de ses membres.”On a vraiment de quoi remplir des trains du matin au soir” mais les nouveaux engagements des dirigeants de la région apparaissent “peu précis”, critique-t-elle. “En tant que collectif, on n’est pas pour ou contre les JO, ce n’est pas notre question. On est là pour que notre étoile ferroviaire vive, qu’elle rayonne, c’est-à-dire qu’elle rende service aux gens qui habitent les territoires”.Gérald Griffit, conducteur de train et élu municipal à Veynes, met en garde lui aussi contre le risque de mesures purement “one-shot” mais espère néanmoins du mieux: “Je ne dis pas qu’on aura le RER parisien: mais on aura déjà une réponse à la question du train du quotidien. On pourra avoir 2-3 trains pour pouvoir aller travailler à Gap avant 8H00. Ça sera déjà énorme”, souligne-t-il.Mais beaucoup s’inquiètent aussi des conséquences de la mise en concurrence d’une partie des lignes locales: attribuée en octobre 2025, elle devrait entrer en vigueur fin 2029, soit très peu de temps avant les JO. La SNCF et le groupe franco-allemand Transdev sont candidats.

Noyades: davantage d’enfants et ados ont perdu la vie dans des cours d’eaux depuis le début de l’été

En France, 268 personnes ont perdu la vie par noyade du 1er juin au 13 août, un nombre globalement stable sur un an, annoncent les autorités sanitaires, qui pointent toutefois des décès d’enfants et adolescents dans les cours d’eau plus fréquents, ainsi qu’en mer pour les adultes.Au total, 1.013 noyades ont été recensées dans l’Hexagone et en Outre-mer (contre 886 sur la même période en 2024, soit une hausse de 14%), dont environ une sur quatre (26%) a été mortelle, précise vendredi Santé publique France dans son troisième point de l’été.La relative stabilité du nombre total des décès par noyade masque cependant le chiffre très élevé, en comparaison avec l’an dernier, des noyades ayant coûté la vie à des mineurs dans des cours d’eau: 16 contre six en 2024, toujours du 1er juin au 13 août.Ces décès qui “concernaient principalement les mineurs de plus de 10 ans”, soit 13 parmi les 16 décès, sont ainsi survenus dans des rivières (huit décès), des fleuves (sept décès) ou des cours d’eau (un décès). Au total, du 1er juin au 13 août cette année, 37 enfants et adolescents ont perdu la vie, contre 28 sur la même période en 2024.Environ les deux tiers de ces morts de mineurs par noyade ont eu lieu un weekend: 11 des 16 décès, et trois sont survenus le 1er juin, après le chavirage d’une pirogue sur le fleuve Maroni en Guyane.Outre la Guyane, ils se sont produits dans sept régions de métropole: Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Grand Est, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire, précise encore SpF. Cette année, la période de surveillance canicule du 19 juin au 6 juillet a vu bondir de 139% le nombre de décès par noyade comparé à un an plus tôt: 86 ont été enregistrés cette année, contre 36 sur la même période en 2024. “Les conditions météorologiques de cette période ont probablement entraîné un afflux des populations vers les lieux de baignade pour se rafraîchir, et ceci à un moment où la surveillance des sites en milieu naturel n’avait pas systématiquement commencé”, explique Santé publique France.En outre, le nombre de noyades suivies de décès en mer a augmenté de 40% (113 contre 81), note l’agence sanitaire, “concernant principalement les adultes”.Elle insiste sur la “nécessité impérieuse de poursuivre la prévention sur le risque de noyades à tous les âges, particulièrement en amont et au cours des périodes de fortes chaleurs”. 

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Nouvelle action d’Extinction Rebellion contre des institutions financières à Oslo

Greta Thunberg et des militants pour le climat ont momentanément bloqué vendredi à Oslo l’accès à la banque centrale norvégienne et investi le siège de la banque DNB, exigeant de la première qu’elle se désengage des entreprises soutenant la politique israélienne et de la seconde qu’elle sorte des énergies fossiles.Cette action coup de poing s’inscrit dans une campagne de désobéissance civile du groupe Extinction Rebellion, censée durer une dizaine de jours et qui vise à peser sur la campagne électorale avant les législatives prévues en Norvège le 8 septembre.Premier producteur de pétrole et de gaz d’Europe occidentale, le pays scandinave est régulièrement mis en cause pour sa production d’hydrocarbures qui contribue au changement climatique mais à laquelle aucun grand parti n’envisage actuellement de mettre fin.En milieu de matinée, un responsable de la police d’Oslo a indiqué à l’AFP que la plupart des militants avaient été déplacés. Quelques heures plus tôt, des membres d’Extinction Rebellion et d’un groupe pro-palestinien avaient bloqué les accès au bâtiment de la Banque de Norvège, qui chapeaute le puissant fonds souverain du pays.Dans un communiqué, ils ont accusé la banque centrale d’être encore présente, via le fonds souverain, au capital d’entreprises “qui soutiennent l’occupation illégale et le génocide en Palestine”.D’autres militants ont envahi et occupé le hall d’entrée de la principale banque norvégienne, DNB, pour exiger qu’elle cesse de financer le développement d’énergies fossiles.”DNB est la banque nordique qui investit le plus d’argent dans le pétrole et le gaz, presque trois fois plus que la deuxième”, a affirmé une des militantes, Lea Wiggen, citée dans le communiqué. “Quand nous réclamons une sortie des énergies fossiles, cela concerne aussi les entreprises qui investissent dans l’effondrement de notre société”, a-t-elle ajouté.Dans le cadre de leur campagne, les militants d’Extinction Rebellion ont déjà bloqué la plus grande raffinerie norvégienne de pétrole, à Mongstad, située sur la côte ouest du pays, puis la principale artère d’Oslo et une agence de DNB.

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Des vertiges à la mort, l’ONU appelle à protéger les travailleurs des chaleurs extrêmes

La hausse des températures mondiales a un impact de plus en plus néfaste sur la santé et la productivité des travailleurs, avertit  vendredi l’ONU, qui appelle à des actions rapides pour limiter les risques.”Des mesures immédiates sont nécessaires pour lutter contre l’aggravation de l’impact du stress thermique sur les travailleurs dans le monde entier”, affirment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), deux agences onusiennes qui publient vendredi un rapport commun sur cette question. Le stress thermique, provoqué notamment par une exposition prolongée à la chaleur, survient lorsque l’organisme ne parvient plus à refroidir le corps, entraînant des symptômes allant des vertiges et des maux de tête jusqu’à la défaillance d’un organe et la mort. Leurs recommandations s’appuient sur des données de l’Organisation internationale du travail (OIT), selon lesquelles plus de 2,4 milliards de travailleurs sont exposés à une chaleur extrême dans le monde, soit 71 % de la population active mondiale.En conséquence, plus de 22,85 millions d’accidents du travail et près de 19.000 décès sont recensés chaque annéeLa fréquence et l’intensité des épisodes de chaleur extrême a fortement augmenté, accroissant les risques pour les personnes en extérieur comme à l’intérieur, rapportent l’OMS et l’OMM. Coups de chaleur, déshydratation, dysfonctionnements rénaux ou troubles neurologiques… effets de la chaleur sur la santé sont variés et les ouvriers des secteurs agricoles, de la construction ou de la pêche sont particulièrement exposés, précisent-elles. – “Défi sociétal” -“Le stress thermique au travail est devenu un défi sociétal mondial qui ne se limite plus aux pays situés près de l’équateur”, indique Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM.Protéger ces travailleurs “n’est pas seulement un impératif sanitaire, mais aussi une nécessité économique”, ajoute-t-elle. D’après ces agences de l’ONU, la productivité des travailleurs diminue de 2 à 3% pour chaque degré supplémentaire au-dessus de 20°C.Elles appellent à la mise en place de plans d’actions adaptés à chaque secteur et région.”Sans une action audacieuse et coordonnée, le stress thermique deviendra l’un des risques professionnels les plus dévastateurs de notre époque, entraînant des pertes importantes en termes de vies humaines et de productivité”, pour Joaquim Pintado Nunes, chef du service de la sécurité et de la santé au travail de l’OIT.”Investir dans des stratégies efficaces de prévention et de protection permettrait à la planète d’économiser plusieurs milliards de dollars chaque année”, poursuit-il en conférence de presse.- S’adapter ou mourir -Le rapport préconise de cibler en priorité les travailleurs âgés, ainsi que ceux qui souffrent de maladies chroniques ou qui ont une condition physique moins bonne, les plus sensibles au stress thermique.Travailleurs, syndicats, experts de la santé et autorités locales doivent oeuvrer ensemble pour élaborer des mesures, est-il recommandé.Le dernier rapport technique et les dernières recommandations de l’OMS sur le stress thermique au travail remontait à 1969, “une époque où le monde était très différent en termes de changement climatique”, note Ruediger Krech, responsable de l’environnement et du changement climatique à l’OMS.”Ce qui a changé, c’est la gravité” des épisodes de chaleur, ajoute-t-il, les dix dernières années ayant été les dix plus chaudes jamais enregistrées.”Nous devons faire face à l’avenir à des chaleurs extrêmes. C’est une réalité pour beaucoup: il s’agit de s’adapter ou de mourir”, assure Johan Stander, directeur des services à l’OMS. 

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Attachez vos ceintures: comment le changement climatique augmente les turbulences

Pour certains voyageurs, les turbulences aériennes sont un mauvais moment à passer. Mais dans un monde qui se réchauffe sous l’effet du changement climatique, la fréquence de ces dernières devrait augmenter, selon plusieurs experts. Selon des données officielles, les turbulences sont la principale cause d’accidents en plein vol liés à la météo, même si les chiffres restent relativement faibles. Entre 2009 et 2024, 207 personnes ont été blessées lors de voyages aériens chahutés. Par exemple, en 2024, 40 personnes à bord d’un vol Air Europa ont été blessées en raison de turbulences, et un individu âgé est décédé dans un vol Singapore Airlines. “Généralement, les passagers blessés sont ceux qui ne portent pas leur ceinture de sécurité ou le personnel navigant”, explique John Abraham, professeur de mécanique à l’université St. Thomas. “Les avions modernes résistent aux turbulences, le principal risque est donc de blesser les passagers, et non de perdre l’avion”. Néanmoins, les avions doivent être inspectés après avoir subi des turbulences “sévères” qui se produisent environ 5.000 fois par an au-dessus des Etats-Unis, selon Robert Sharman, du Centre national de recherche atmosphérique.- 60 à 155% d’augmentation -Selon Mohamed Foudad, de l’université de Reading, il existe trois types de turbulences: les turbulences convectives, les ondes orographiques et les turbulences en air clair.Les turbulences convectives sont liées aux courants provenant des nuages et des orages, qui peuvent être détectés visuellement ou par radar, tandis que les ondes orographiques ont lieu au-dessus des chaînes de montagnes. Les turbulences en air clair, en revanche, sont invisibles, et donc plus dangereuses.Elles proviennent, la plupart du temps, de vents d’ouest rapides présents en haute atmosphère, à la même altitude que les avions commerciaux (10 à 12 kilomètres de haut). Le réchauffement climatique augmente la vitesse et le cisaillement de ces vents d’ouest, des changements brusques dans les courants d’air verticaux – les fameux trous d’air. Tout ceci déclenche les turbulences en air clair. L’année dernière, Mohamed Foudad et ses collègues ont publié un article dans le Journal of Geophysical Research, analysant des données sur les turbulences de 1980 à 2021. “Nous constatons une claire augmentation de la fréquence des turbulences dans de nombreuses régions, notamment en Atlantique Nord, Amérique du Nord, en Asie de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord”, a-t-il déclaré à l’AFP, avec des augmentations allant de 60 à 155%.Une autre analyse approfondie a attribué cette augmentation dans certaines régions à la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Une étude publiée en 2023 par l’université de Reading a révélé que pour chaque degré Celsius de réchauffement de la surface, les hivers connaissaient une augmentation d’environ 9% de turbulences en air clair modérées dans l’Atlantique Nord et les étés, une augmentation de 14%.- Plus d’orages -L’hiver a toujours été la saison la plus difficile en termes de turbulences, mais le réchauffement climatique amplifie désormais les turbulences en air clair en été et en automne, comblant ainsi l’écart.Les vents d’ouest ne sont pas les seuls à subir les effets du changement climatique, qui contribue à l’amplification des orages. “Le changement climatique pourrait également augmenter la fréquence et la gravité des orages dans les scénarios futurs, et les turbulences rencontrées à proximité des orages constituent un facteur majeur dans les accidents liés aux turbulences”, selon Robert Sharman.Mohamed Foudad travaille quant à lui sur l’optimisation des itinéraires de vol afin d’éviter les zones de turbulences et l’amélioration de la précision des prévisions. Certaines compagnies aériennes s’orientent vers des stratégies impliquant une utilisation accrue des ceintures de sécurité, par exemple en mettant fin plus tôt au service en cabine.Des technologies prometteuses sont également en cours de test, selon M. Sharman, notamment un radar qui émet des faisceaux laser dans l’atmosphère afin de détecter les changements subtils de densité de l’air et de vitesse du vent.Et la réduction des émissions de gaz à effet de serre est également essentielle. L’aviation est responsable d’environ 3,5% du réchauffement climatique causé par l’homme. Les compagnies aériennes explorent des carburants plus propres, mais les progrès ont été “décevants”, selon l’Association internationale du transport aérien.