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Mexique: une tortilla expérimentale, longue conservation sans réfrigérateur

Penchée sur un microscope, la chercheuse Raquel Gomez scrute des micro-organismes qui permettent de conserver des tortillas pendant plusieurs semaines, sans réfrigérateur, un projet visant à lutter contre la malnutrition dans les zones pauvres du Mexique.L’enjeu est de taille. La tortilla, cette petite crêpe de maïs ou de blé dans le nord du pays, est l’aliment de base de la cuisine locale. Remplie de viande de boeuf ou de poulet, de poisson ou de langoustines, de sauce, d’avocats, d’oignon, de coriandre, d’ananas…, elle se décline sous toutes formes de tacos possibles.La tortilla est consommée par 98% des 129 millions de Mexicains, qui l’achètent au poids dans de petites fabriques artisanales de quartier d’où elle sort molle et chaude, prête à l’emploi.A la traditionnelle farine de blé, Mme Gomez et son équipe ont mélangé des probiotiques, micro-organismes présents dans des aliments comme le yaourt. Objectif: une tortilla qui puisse se conserver jusqu’à un mois sans frigo, bien plus longtemps que pour la version artisanale ou même celle en vente dans les supermarchés.L’alternative sans réfrigérateur “a été conçue en pensant aux personnes les plus vulnérables”, explique à l’AFP la docteure en recherche médicale dans la banlieue de Mexico.Au Mexique, 13,9% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique. Le chiffre grimpe à 27,4% dans les communautés indigènes, selon les données officielles. – “Pas d’argent” -La tortilla développée par Raquel Gomez et son équipe n’est pas encore commercialisée, mais elle pourrait un jour profiter à des personnes comme Teresa Sanchez, une femme membre de la communauté indigène maya tseltal de 46 ans qui n’a pas de réfrigérateur. Dans sa maison aux murs de bois et au toit de zinc, située à Oxchuc dans le Chiapas (sud), la quadragénaire allume un feu de bois et suspend des morceaux de viande de bÅ“uf pour les conserver grâce à la fumée. Une technique ancestrale encore courante dans cette ville, où plus de 90% des 55.000 habitants n’ont pas de réfrigérateur. “Ma mère me l’a enseignée et les grands-parents le font toujours ainsi parce que, où trouver un réfrigérateur s’il n’y a pas d’argent?”, explique à l’AFP cette femme au foyer. Le Chiapas, avec une importante population indigène, est l’État qui enregistre le plus faible pourcentage de logements avec réfrigérateur au Mexique (64,6%). La température moyenne maximale y est passée de 30,1 à 32°C entre 2014 et 2024 et la moitié de son territoire est vulnérable au changement climatique, selon des estimations officielles. “Nous calculons ce que nous allons manger et combien nous sommes. Nous le mettons à bouillir et, s’il en reste un peu, nous le faisons (re)bouillir dans l’après-midi”, pour que la nourriture ne se décompose pas le lendemain, raconte Mme Sanchez. Ses tortillas sont stockées dans des récipients fabriqués avec l’écorce d’un arbre local, le morro. Parfois, la viande est également salée et “séchée au soleil”. Pour cette raison, Mme Sanchez n’achète que le strict nécessaire. Sans compter qu’elle n’a “pas assez d’argent pour acheter beaucoup”.- Sans conservateurs -Raquel Gomez étudie les bienfaits des micro-organismes et utilise des prébiotiques (des fibres) pour nourrir des cultures de probiotiques. Ce mélange est bon pour la santé, explique cette spécialiste des maladies métaboliques et professeure à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Grâce aux “produits formés pendant la fermentation, il n’est pas nécessaire d’utiliser des conservateurs”, souligne également Mme Gomez. Ces additifs sont fréquents dans les tortillas de blé industrielles.Bien que la tortilla développée à l’UNAM soit à base de farine de blé, principalement consommée dans le nord du Mexique, Mme Gomez n’exclut pas d’appliquer sa méthode aux tortillas de maïs, préférées par la population mais qui ne résistent que quelques heures à des températures élevées.Les chercheurs ont breveté leur tortilla en 2023. L’UNAM a signé un contrat avec une entreprise pour commercialiser l’aliment, mais l’accord s’est rompu après le décès des principaux actionnaires, raconte la professeure. Lauréate d’un prix décerné en décembre dernier par l’Institut mexicain de la propriété industrielle, elle continue à chercher des partenaires pour distribuer son invention, persuadée de convaincre les consommateurs.

ArcelorMittal : les salariés à Paris, pour “stopper” le plan social

Des salariés d’ArcelorMittal de toute la France, sont attendus mardi en région parisienne, pour mettre la pression sur la direction française du sidérurgiste, qui envisage de supprimer plus de 600 postes et entame les discussions sur les contours de ce plan social, que la CGT souhaite “stopper”.Gaétan Lecocq, de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, site le plus menacé, avait appelé dans les cortèges du 1er-Mai à profiter du CSE central convoqué mardi, premier round de négociations, pour mobiliser contre un “tsunami industriel, social” à venir.”On refuse totalement ce PSE”, a-t-il déclaré à l’AFP, souhaitant “tout faire pour stopper le processus”, alors que des salariés sont attendus en provenance de Dunkerque (Nord), mais aussi Florange (Moselle), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Basse-Indre (Loire Atlantique) ou Luxembourg.Le sort des métallos mobilise dans la classe politique, de la gauche qui réclame, comme la CGT, une nationalisation des hauts fourneaux français, à l’ancien ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, qui a estimé qu’il fallait “tout” faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque, sans exclure une nationalisation “temporaire” et “de dernier recours” si l’entreprise ne remplissait pas ses obligations.Au coeur du maintien d’une industrie sidérurgique en France, la poursuite ou non des projets de décarbonation du groupe. Fin 2024, ArcelorMittal a suspendu sa décision finale d’investissement -à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – pour décarboner les haut fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Après de meilleurs résultats que prévu au premier trimestre, Arcelor Mittal a fait pression sur la Commission européenne, demandant une application “rapide” du plan européen pour l’acier pour regagner en compétitivité, avant d’annoncer s’il investit ou non.Lors d’une réunion avec les représentants des salariés et les élus, mardi dernier, le ministre de l’Industrie a aussi fait part de son intention de “demander à la Commision européenne d’avancer pour rétablir les conditions économiques acceptables pour la production d’acier en Europe”, selon le ministère.Mais les investissements massifs dans la décarbonation de l’acier en France sont déjà enterrés, estime Gaëtan Lecocq, pour qui les dirigeants “ne la feront pas”: “il y avait cinq emplois qui étaient dédiés à la nouvelle ligne haute tension entre la centrale nucléaire de Gravelines et notre usine à Dunkerque”, pour préparer le raccordement d’un futur four électrique, et “ces cinq emplois sont supprimés” affirme-t-il.

Face à la mortalité infantile en France, des hypothèses faute de mieux

Certains l’imputent à une prévention insuffisante, d’autres à la fermeture de maternités : le taux de mortalité infantile en France est l’un des plus élevés d’Europe mais les raisons de ce phénomène, abordé cette semaine au Parlement, restent à ce stade difficiles à identifier avec certitude. Les dernières données officielles sont sans appel : le taux de mortalité infantile est passé de 3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants en 2011 à 4,1 pour mille en 2024, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Soit un enfant sur 250 qui continue de mourir avant son premier anniversaire, une tendance à rebours de celles observées dans la plupart des autres pays européens à l’image de la Suède ou encore de l’Italie qui ont vu décroître leur taux de mortalité infantile ces dernières années. “La tendance est alarmante”, estime le député Paul-André Colombani dans sa proposition de loi de lutte contre la mortalité infantile qui sera examinée jeudi à l’Assemblée nationale dans le cadre de la “niche parlementaire” de son groupe Liot.”Alors qu’elle recule dans la plupart des pays européens”, la mortalité infantile “progresse régulièrement depuis 2020” en France sans qu’une “réponse cohérente et structurée” soit apportée, ajoute l’élu, qui exhorte l’exécutif à mettre en place sans délai un registre national des naissances. Formulée de longue date par différents acteurs, cette demande a fini par recevoir une réponse favorable début avril de la ministre de la Santé Catherine Vautrin. Son entourage a depuis évoqué une mise en oeuvre “début 2026”.   Pour ses promoteurs, ce registre permettrait de rassembler des éléments statistiques et épidémiologistes qui à l’heure actuelle sont éparpillés, privant les chercheurs d’une base de données solide et exploitable. Cela constituerait une “avancée considérable dans la compréhension de la mortalité infantile”, abonde auprès de l’AFP Delphine Mitanchez, présidente de la Société française de médecine périnatale. “Avant de pouvoir lutter efficacement, il faut connaître les facteurs qui en sont à l’origine”.”Aujourd’hui, on n’a aucune certitude, résultat: chacun y va de son hypothèse, plus ou moins farfelue, et on n’avance pas”, ajoute-t-elle.”C’est un phénomène qui reste encore très mystérieux”, abonde Magali Barbieri, directrice de recherche à l’institut national d’études démographiques (Ined). “A l’heure actuelle, on ne sait pas pourquoi la France se distingue des autres pays”.- “Mystère” -Ces dernières années, plusieurs facteurs à risque ont été mis en avant par les spécialistes pour tenter d’expliquer la dégringolade de la France qui se classe désormais au 23e rang sur les 27 Etats de l’UE.   Les différentes études évoquent pêle-mêle la hausse de l’âge des mères au moment de l’accouchement, l’accroissement des grossesses multiples, la grande prématurité, les situations de précarité ou encore une dégradation du circuit de soins. La faiblesse de la prévention et de l’accompagnement avant et après l’accouchement est aussi mise en avant.  A cela s’ajoutent les progrès de la médecine. “En permettant à des enfants qui seraient autrefois mort-nés et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance”, ces progrès “ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011”, relevait l’Insee dans sa dernière étude.Dans l’attente de percer le mystère, des solutions peuvent d’ores et déjà être mises en place pour inverser la tendance. Dans un rapport publié en 2024, la Cour des comptes préconisait notamment de renforcer l’accompagnement du retour à domicile et de concentrer les efforts sur la prévention périnatale. “Axer la prévention sur la lutte contre l’obésité ou le surpoids ou encore le tabagisme pendant la grossesse pourrait sans doute permettre d’améliorer le taux de mortalité infantile”, relève de son côté Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm. “De la même manière, les études montrent un taux de mortalité plus élevé chez les femmes les plus défavorisées, parce qu’elles connaissent moins le système ou ont plus de difficultés à y accéder, donc s’attaquer à cette problématique” pourrait sans doute avoir un impact positif, estime-t-elle. 

Agressions sexuelles: l’heure du jugement pour Gérard Depardieu

Il est la plus grande figure du cinéma français rattrapée par #Metoo: Gérard Depardieu, contre lequel 18 mois de prison avec sursis ont été requis pour agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage d’un film en 2021, est fixé sur son sort mardi.Le tribunal correctionnel de Paris rend son jugement à 10H00 (08H00 GMT), deux mois après un procès intense et ultra médiatisé.Gérard Depardieu, actuellement en tournage au Portugal sur un film dirigé par Fanny Ardant, sera présent au délibéré, a assuré son avocat Me Jérémie Assous à la radio publique franceinfo.Dans son réquisitoire, à l’issue des quatre jours de procès, la culpabilité de l’acteur aux 250 films ne faisait aucun doute pour le procureur de la République qui a demandé “une peine qui prenne en compte l’absence totale de remise en cause” du prévenu.Outre de la prison avec sursis, l’accusation a réclamé contre Gérard Depardieu une obligation de soins psychologiques, une peine d’inéligibilité de deux ans et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.Au cours du procès, l’interprète de Cyrano de Bergerac a fait face aux plaignantes, respectivement décoratrice et assistante réalisatrice sur le film “Les Volets verts” de Jean Becker, qui l’ont accusé d’agressions sexuelles sur le tournage.A la barre, Amélie, 54 ans, a raconté en détail cette journée de septembre 2021, dans un appartement du 16e arrondissement de Paris où se déroulait le tournage.La décoratrice a expliqué avoir évoqué le décor du film avec Gérard Depardieu et sa recherche de parasols des années 70 pour la suite du tournage dans le sud de la France.- “Je conteste les faits!” -Ensuite, “il referme les jambes, il m’attrape les hanches”, a-t-elle mimé à la barre. “Il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe”, a poursuivi Amélie, se remémorant “son gros visage”, “ses yeux rouges, très excités” et les propos de Gérard Depardieu: “Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte !”.”Je conteste les faits!”, a vivement réagi Gérard Depardieu devant le tribunal, constamment assis sur un tabouret. “Il y a des vices que je ne connais pas”, s’est exclamé l’acteur. “Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro”, s’est-il défendu.Gérard Depardieu, 76 ans, a également nié avoir agressé Sarah (prénom modifié), 34 ans aujourd’hui.L’assistante sur le film a raconté avoir accompagné l’acteur de la loge au plateau. “Il faisait nuit et au bout de la rue, il a mis la main sur ma fesse, il l’a posée tranquillement”, a-t-elle expliqué à la barre, à quelques mètres de Gérard Depardieu, ajoutant avoir été agressée à deux autres reprises les jours suivants.Devant le tribunal, Gérard Depardieu a admis pouvoir être “grossier, vulgaire”, regrettant “les temps anciens”.”J’adore les femmes”, a déclaré l’acteur, opposant “la féminité” qu’il respecte aux “femmes qui sont dans l’hystérie”, faisant référence aux manifestantes ayant perturbé les représentations de son spectacle “Depardieu chante Barbara” en 2023, après des accusations de violences sexistes et sexuelles.- “Fières d’être des femmes” -Pendant leurs plaidoiries, les avocates des parties civiles ont dénoncé les multiples attaques envers leurs clientes.”Menteuse, hystérique, allez pleurer !”, a ainsi crié Me Jérémie Assous à Amélie et Sarah, s’approchant de leur banc en les pointant du doigt. “On a assisté pendant quatre jours non pas à une stratégie de la défense, mais à un agresseur défendu par un agresseur”, a regretté Me Claude Vincent, avocate de Sarah.”Ils ont cru qu’avec leurs +mademoiselle+, +ma chérie+, en nous traitant d’hystériques, ils allaient nous humilier, mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que nous sommes fières d’être des femmes”, avait-elle souligné.Ces dernières années, Gérard Depardieu a été accusé d’agressions sexuelles par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.La comédienne française Charlotte Arnould, présente dans la salle lors du procès, a porté plainte pour viol en 2018. Le parquet de Paris a requis un procès à l’encontre de l’acteur.

Pneus mortels: mise en examen en vue pour Goodyear

Goodyear, soupçonné d’avoir dissimulé les défauts de certains de ses pneus à l’origine d’accidents mortels, est convoqué à partir de mardi par un juge d’instruction de Besançon en vue d’une éventuelle mise en examen.Les représentants légaux de deux entités de la multinationale américaine, la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques, et la SAS Goodyear Operations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg, sont attendus dans le bureau du juge d’instruction Marc Monnier mardi et mercredi, selon une source proche du dossier.Le magistrat décidera ou non de la mise en examen de ces personnes morales pour “homicides involontaires”, “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, comme annoncé en avril dernier par le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.Ces deux derniers chefs feraient encourir au troisième fabricant mondial de pneus “une amende maximale qui peut monter jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires”, avait souligné M. Manteaux, qui a depuis quitté Besançon.- Toujours disponibles -L’enquête porte sur trois dossiers de collisions mortelles impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear dans la Somme, le Doubs et les Yvelines, en 2014 et 2016, qui ont fait quatre morts au total. Elle a donné lieu en mai 2024 à des perquisitions chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles.D’après les investigations, les accidents ont été provoqués par l’éclatement du pneu avant gauche des camions, faisant perdre le contrôle du véhicule aux chauffeurs. Pour chacun de ces dossiers, des experts différents ont conclu que l’éclatement de ces pneus Goodyear Marathon LHS II ou Marathon LHS II+ n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabrication.Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance de ce défaut sur ces deux modèles, mais de ne pas en avoir averti ses clients. A partir de 2013, Goodyear a mis en place des “programmes volontaires d’échange”, ce qui lui a permis de récupérer environ 50% des équipements incriminés. Mais le groupe n’a pas procédé à une campagne de rappel “impératif” des pneus concernés, dont certains sont toujours disponibles sur des sites de ventes d’occasion en Europe de l’Est, selon le procureur.- “Dissimulation” -M. Manteaux a fustigé une pratique “systémique de dissimulation” destinée à ne pas “induire de perte de confiance chez les consommateurs”. Les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel, selon lui. Les dossiers de quatre autres collisions similaires survenues entre 2011 et 2014 dans l’Hérault, l’Indre et l’Isère, dans lesquelles trois personnes sont mortes, ont par ailleurs été versés à l’instruction à titre d’information, les faits étant prescrits.Ces drames n’ont pas concerné que la France. “Je crois qu’il y a eu des accidents dans toute l’Europe”, avait estimé M. Manteaux, précisant avoir reçu “plusieurs messages d’intérêt” de différents pays.”Il y aura une offre de service de porter à la connaissance d’autres pays européens les éléments recueillis dans le cadre” de l’enquête réalisée en France avait-il dit.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte de Sophie Rollet, veuve de Jean-Paul Rollet, un chauffeur routier de 53 ans décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Refusant la “fatalité du routier” et le classement sans suite initial de l’affaire, cette ancienne assistante maternelle, mère de trois enfants, avait mené sa propre enquête sur internet, recensant inlassablement les accidents de poids lourds pour démontrer la responsabilité du géant américain. 

Assemblée: la réintroduction de néonicotinoïdes joue son match retour en commission

La proposition de loi pour réintroduire des néonicotinoïdes en France poursuit mardi son examen en commission des Affaires économiques. Les députés du bloc central, partagés entre revendications des syndicats agricoles et opposition des défenseurs de l’environnement, devraient continuer d’y étaler leur division.Ce texte venu du Sénat entend “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur”, et prévoit notamment de réintroduire par dérogation et pour certaines filières (noisette, betterave) un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés en Europe jusqu’en 2033.La semaine dernière, devant la commission du Développement durable de l’Assemblée, consultée pour avis sur la plupart des mesures, ce texte du sénateur LR Laurent Duplomb a subi un important revers.Sa présidente, la députée macroniste Sandrine Le Feur, avait proposé de supprimer ses dispositions les plus controversées, s’inquiétant d’un texte qui servirait “de cheval de Troie pour affaiblir nos exigences environnementales au nom d’une fausse urgence”.A contrario, sa consÅ“ur, la députée macroniste Anne-Sophie Ronceret, y défendait, à sa suite, un texte qui “répond à un cri du terrain” et “n’oppose pas agriculture et écologie”.Des positions divergentes au sein d’un même groupe, qui a choisi de laisser à ses députés une liberté de vote sur ce texte, à l’instar de celui sur la fin de vie, actuellement débattu dans l’hémicycle.Au sein du bloc central, le groupe MoDem est traversé par les mêmes tiraillements.Une réunion est prévue dans la matinée pour trouver une position commune avant l’ouverture des débats en commission des Affaires économiques vers 16H15, indique à l’AFP son président de groupe Marc Fesneau. “Je porte la voix d’un compromis, il faut voter le texte, mais il faut l’aménager pour qu’il puisse être acceptable par le plus grand nombre à l’Assemblée”, plaide l’ancien ministre de l’Agriculture. Sur la mesure la plus irritante, la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, pesticide nocif pour les pollinisateurs, “je ne suis pas pour une suppression pure et simple”, mais “pousse un amendement pour clarifier ce qui est une filière en impasse”, explique M. Fesneau.- “Trahison” et “réaction” -Au sein de l’exécutif, qui a décidé d’inscrire le texte à l’agenda de l’Assemblée, et garde en tête le mouvement de colère du monde agricole de début 2024, les inquiétudes sont fortes, selon plusieurs sources. Les débats mardi y seront regardés avec attention.D’autant que la FNSEA et Jeunes agriculteurs, après le revers essuyé sur le texte en commission du Développement durable, se sont fendus d’un communiqué mercredi pour partager leur “déception immense” menaçant “d’une “réaction” à “la hauteur” de la “trahison” des députés. Dans la foulée, le Rassemblement national affirmait défendre “seul contre tous” les agriculteurs.”Sur la loi Duplomb, les agriculteurs l’attendent, et chez nous, on en a besoin pour dégager le RN”, s’inquiète une députée LR.Le rapport de force devrait être plus favorable au soutien du texte mardi: “Il y a la commission du Développement durable, où certains se croient les gardiens du temple d’une forme d’écologie. Et après, il y a la commission des Affaires économiques, pour qui l’agriculture est quand même un sujet sur le fond, qui elle, regardera les choses de manière pragmatique et scientifique”, croit le député Horizons Henri Alfandari.”Tout va dépendre” de la position du bloc central, selon l’écologiste Charles Fournier dont le groupe a déposé des centaines d’amendements pour tenter de modifier ce texte qu’il estime dangereux.”C’est eux qui feront la bascule”, dit M. Fournier. Il s’inquiète d’une “offensive à leur droite, et à l’extrême droite qui sera plus forte”, et à laquelle s’ajoute “les coups de semonce” de syndicats agricoles.”Les menaces de réaction, on ne sait pas lesquelles elles seront, mais on peut s’attendre à du fumier devant un certain nombre de permanences”, ajoute-t-il.A l’inverse, plusieurs ONG de défense de l’environnement, à l’image de Générations Futures, ont appelé lundi dans un communiqué les députés “à se montrer dignes des alertes scientifiques, citoyennes et paysannes”, et à “montrer qu’une autre voie pour l’agriculture est possible”. Son examen dans l’hémicycle est prévu fin mai. Avec un vote, probable durant le week-end de l’ascension, où la mobilisation des différents camps est difficilement prévisible.

Hollywood stars condemn Gaza ‘genocide’ on eve of Cannes Festival

More than 350 figures from the cinema world including Hollywood stars Richard Gere and Susan Sarandon condemned “genocide” in Gaza in an open letter published Monday on the eve of the Cannes Festival.”We cannot remain silent while genocide is taking place in Gaza,” read the letter initiated by several pro-Palestinian activist groups and published in …

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US, China agree to slash tariffs as Trump says will speak to Xi

The United States and China announced Monday an agreement to drastically reduce tit-for-tat tariffs for 90 days, an outcome President Donald Trump dubbed a “total reset” as he said that talks with counterpart Xi Jinping could soon follow.After the first meetings between Washington and Beijing since Trump ratcheted up his trade war, the world’s two …

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Le retour des néonicotinoïdes en France serait “un désastre”, pour le principal syndicat d’apiculteurs

Le retour des néonicotinoïdes en France serait “un désastre”, ont affirmé mardi des apiculteurs, scientifiques et élus, alors que débute à l’Assemblée nationale l’examen en commission d’une proposition de loi qui prévoit d’autoriser à nouveau des pesticides toxiques pour les pollinisateurs.Ce texte visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, porté par le sénateur LR Laurent Duplomb, prévoit de réintroduire, par dérogation pour certaines filières (noisette, betterave), un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdits en France depuis 2018, mais autorisés en Europe jusqu’en 2033. Voté par le Sénat, le texte doit être examiné en séance publique fin mai par l’Assemblée nationale.”Cette loi prétend défendre la souveraineté alimentaire, mais depuis quand est-il acceptable de détruire une filière, celle des apiculteurs, pour en sauver une autre, celle les noisetiers par exemple ?”, s’est interrogé Christian Pons, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), lors d’une conférence de presse dans l’enceinte de l’Assemblée.Yves Delaunay, apiculteur en Vendée et vice-président de l’Unaf, est venu témoigner des ravages de ces insecticides sur les abeilles et de la détresse des agriculteurs.”Après l’arrivée des néonicotinoïdes, dans les années 90, de 80 kg de miel par ruche, nous sommes tombés à 5 kg. Une perte incroyable. On n’a jamais été indemnisés. J’ai des collègues qui se sont pendus. Moi, j’ai failli le faire”, dit-il.- Article supprimé -“J’exploitais 1.000 ruches en Vendée. Les colonies s’effondraient à la floraison. On passait en quelques jours de 70.000 abeilles à 20.000. Elles étaient désorientées, incapables de revenir à la ruche. On les retrouvait mortes partout, dans les champs, même dans les fleurs de tournesol”, explique-t-il. “Il ne faut pas reproduire cela.”A ses côtés, Philippe Grandcolas, chercheur au CNRS, rappelle que “les études scientifiques montrent un déclin de l’ordre de 70 à 90% des populations d’insectes dans les paysages les plus impactés par l’utilisation des pesticides”.Et comme “les trois quarts des plantes doivent être pollinisées pour produire”, “on a des pertes de productivité importantes”, allant jusqu’à “30% pour le colza”, indique-t-il.Des produits comme l’acétamipride, un néonicotinoïde aux puissants effets neurotoxiques, peuvent perdurer “plusieurs décennies” dans les sols et voient “leur toxicité augmenter de 100 fois au contact de fongicides” présents dans les parcelles agricoles, selon le scientifique.Selon le CNRS, la production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d’introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010.Ce texte “est le moteur législatif dont notre agriculture a besoin pour redémarrer”, a au contraire estimé Arnaud Rousseau, le président du premier syndicat agricole FNSEA, dans un message posté mardi sur LinkedIn. La FNSEA en attend notamment, outre l’autorisation de l’acétamipride, “une simplification des procédures pour les éleveurs” et un “meilleur accès à l’eau”.La commission du développement durable a entamé mardi après-midi l’examen de la proposition de loi. Saisie “au fond” sur deux articles, elle a supprimé l’article 5 du texte. Celui-ci prévoit de déclarer d’intérêt général majeur les projets de prélèvement et de stockage d’eau dans certaines zones, leur permettant de déroger à certaines obligations environnementales, et crée une nouvelle catégorie de zone humide, les zones humides fortement modifiées (ZHFM), pouvant être soumises à des travaux sans compensation environnementale.Cette suppression était défendue par la rapporteure Sandrine Le Feur (Renaissance), soutenue par la gauche et le MoDem. Le texte sera examiné par la commission des affaires économiques à partir de mardi prochain.M. Rousseau a dénoncé sur X cette suppression et interpellé le président du groupe MoDem Marc Fesneau, ancien ministre de l’Agriculture: “Marc Fesneau, quelle cohérence ?!”, s’est-il insurgé.